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PROGRAMME DE FORMATION DES

INTERMEDIAIRES D’ASSURANCE

THEME 4 – LES ASSURANCES


DE RESPONSABILITE

MOOC 1 – INTRODUCTION AUX ASSURANCES DE


RESPONSABILITE
M. Mohammed SAIDI
M. Hamid BESRI
Table des matières
1. ASSURANCE RESPONSABILITE CIVILE ..................................................................................... 3
1.1. Introduction ..................................................................................................................... 3
1.2. Etendue de la garantie..................................................................................................... 3
1.3. Protection des victimes ................................................................................................... 4
1.3.1. Action directe de la victime contre l’assureur .......................................................... 4
1.3.2. Inopposabilité des déchéances ................................................................................. 5
1.3.3. Inopposabilité des reconnaissances de responsabilité ............................................ 5
1.4. Limites de l’assurance de responsabilité ......................................................................... 5
1.4.1. La responsabilité assurancielle ................................................................................. 5
1.4.2. Contexte général des assurances de responsabilité civile ....................................... 6
1.4.3. Assurances de responsabilité professionnelle de l’entreprise ................................. 6
1.4.4. Points auxquels il faut veiller .................................................................................... 6
2. COUVERTURE EVCAT DANS LES ASSURANCES DE RESPONSABILITE ...................................... 7
2.1. Introduction ..................................................................................................................... 7
2.1.1. Définition de l’évènement ........................................................................................ 7
2.1.2. Evènements exclus.................................................................................................... 8
2.1.3 Administration du système ........................................................................................ 8
2.2. Description du système ................................................................................................. 10
2.2.1. Champs d’application.............................................................................................. 10
2.2.2. Etendue de la garantie ............................................................................................ 15
2.2.3. Fonctionnement du système .................................................................................. 15
2.3. Mise en œuvre de la garantie ........................................................................................ 17
2.3.1. Déclaration de l’évènement catastrophique .......................................................... 17
2.3.2. Déclarations de sinistres ......................................................................................... 17
2.3.3. Demande d’indemnisation...................................................................................... 18
2.3.4. Suivi de la demande d’indemnisation ..................................................................... 19
2.3.5. Modalités d’indemnisation ..................................................................................... 19
2.4. Processus de calcul des indemnités .............................................................................. 19
2.4.1. Étape 1 : Évaluation préliminaire ............................................................................ 19
2.4.2. Étape 2 : Option de réduction................................................................................. 20
2.4.3. Étape 3 – Avance sur indemnité ............................................................................. 20
2.4.4. Étape 4 – Évaluation définitive ............................................................................... 21
2.4.5. Exemple ................................................................................................................... 21

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1. ASSURANCE RESPONSABILITE CIVILE
1.1. Introduction
Il est un fait, que les assurances de responsabilité avaient fait l’objet pendant longtemps
de critiques, car elles ont été estimées comme étant contraire à l’éthique et aux principes
généraux de droit, dans la mesure où, leur souscription pourrait inciter à la négligence et à
l’insouciance.

Certains avaient même soutenu, que cette souscription était de nature à encourager la
multiplicité des accidents ; arguant du fait, que quel que soit le cas accidentel, il y aura
toujours un assureur solvable, qui prendra en charge les conséquences du préjudice subi.

Toutefois, d’aucuns ne conteste aujourd’hui plus que jamais, le rôle des assurances de
responsabilité et leur avantage indiscutable à protéger les victimes et à les mettre à l’abri
de l’insolvabilité réelle des auteurs des dommages, surtout pour des risques que même les
efforts inlassables de la société n’ont pu éliminer ou tout au moins réduire, comme les
accidents du travail et surtout les accidents de la circulation.

Mais à côté de ces assurances classiques de responsabilité, il importe de souligner que


cette branche d’assurance ne cesse de prendre de l’ampleur et de s’étendre de plus en plus
pour accompagner de nouveaux risques, issus des nombreux progrès scientifiques et
technologiques.

Les assurances de responsabilité sont en effet, plus en plus nombreuses et variées.

Ce développement s’explique par les différentes mutations socio-économiques, le progrès


du machinisme, source d’accidents et par aussi le développement légal des responsabilités
civiles et l’extension des fautes assurables.

1.2. Etendue de la garantie


L’assurance de responsabilité est un contrat par lequel l’assureur garantit l’assuré contre
les dommages qui peuvent résulter des recours exercés contre lui par des tiers.

Il ressort de ce qui précède, que l’assurance de responsabilité ne se limite pas à couvrir les
dommages et intérêts proprement dus à la victime, dans la mesure, où elle couvre
également et à titre accessoire, les frais des instances judiciaires auxquels l’assuré
responsable pourrait être tenu d’y répondre.

Le sinistre est constitué par la réclamation ou la demande de la victime.

Cette demande pourrait être judiciaire ou extra judiciaire. Mais comme la réclamation peut
ne pas être forcément fondée, il peut y avoir sinistre, même en l’absence de la
responsabilité de l’assuré.

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Il revient à dire par conséquent, que l’assurance de responsabilité, est en réalité une
assurance contre le recours en responsabilité.

C’est ce qui ressort des dispositions de l’article 61 du code des assurances, qui consacre
cette conception, dans la mesure où il dispose que « Dans les assurances de responsabilité,
l’assureur n’est tenu que si, à la suite du fait dommageable prévu au contrat, une
réclamation amiable ou judiciaire est faite par le tiers lésé à l’assuré ou à l’assureur. »

Cette formule souligne bien que le risque est réalisé non pas par le fait dommageable
même s’il engage la responsabilité de l’assuré, mais la demande d’indemnité faite par le
tiers même si cette demande n’est pas juridiquement fondée.

1.3. Protection des victimes


1.3.1. Action directe de la victime contre l’assureur

Dans un but de protection des tiers, le législateur a prévu des dispositions exorbitantes de
droit commun permettent à la victime d’avoir une action directe contre l’assureur qui
garantit la responsabilité de l’auteur du dommage.

En nous référant aux dispositions de l’article 62 du code des assurances, on relève que le
législateur a ordonné l’immobilisation de l’indemnité d’assurance entre les mains de
l’assureur au profit de la victime du dommage dont l’assureur en est l’auteur.

En effet, cet article précise que : « L’assureur ne peut payer à un autre que le tiers lésé ou
ses ayants-droit tout ou partie de la somme due par lui, dans les limites de la garantie
prévue au contrat, tant que ce tiers n’a pas été désintéressé, jusqu’à concurrence de ladite
somme, des conséquences pécuniaires du fait dommageable ayant entrainé la
responsabilité de l’assuré ».

L’action est intentée par la victime, c’est-à-dire celle qui a subi un préjudice personnel et
actuel ayant résulté directement de l’infraction par une relation de cause à effet ;

Toutefois, l’action peut être transmise, le cas échéant, à ses héritiers subrogés à la victime
ou à ses ayants-droit.

D’autre part, et afin d’intenter l’action directe et obtenir réparation du préjudice subi, la
victime peut choisir soit la voie civile, soit la voie pénale lorsque le fait générateur de la
responsabilité se trouve constituer en même temps, un délit ou infraction pénale tels
qu’homicide, ou blessures par négligence ou imprudence, et ce, par application des
dispositions des articles 432 et 433 du code pénal.

Afin d’exercer ce droit, la victime doit se constituer partie civile et joindre son action civile
à celle du Ministère Public.

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Par ailleurs, il importe de souligner aussi, que l’assureur est garant des pertes et dommages
causés par des personnes dont l’assuré est civilement responsable, c’est-à-dire ses propres
préposés, et ce, en vertu des dispositions de l’article 85 du D O C, quelles que soient la
nature et la gravité des fautes de ces personnes. C’est ce que l’on appelle, la responsabilité
du fait d’autrui.

1.3.2. Inopposabilité des déchéances

Comme vous le savez, en cas de déclaration tardive du sinistre ou de non-déclaration,


l’assuré peut être déchu de ses droits, lorsque l’assureur prouve qu’il a subi un préjudice.

Mais sachez bien, qu’aucune déchéance motivée par un manquement de l’assuré à ses
obligations commis postérieurement au sinistre n’est opposable aux tiers bénéficiaires.

Mieux encore, et en ce qui concerne les risques de responsabilité civile en matière


d’accidents du travail, les déchéances ne sont pas opposables aux victimes ou à leurs
ayants-doit, même lorsque les manquements de l’assuré à ses obligations ont été commis
antérieurement au sinistre.

1.3.3. Inopposabilité des reconnaissances de responsabilité

Il faut savoir aussi, que l’assureur peut stipuler au contrat qu’aucune reconnaissance de
responsabilité, aucune transaction en dehors de lui, ne peut lui être opposables.

Mieux encore, précise l’article 64 du code des assurances, « l’aveu de la matérialité d’un
fait ne peut être assimilé à la reconnaissance d’une responsabilité ».

Ne sera pas non plus, considéré comme commencement de transaction ni acceptation de


responsabilité, à condition qu’il ne donne lieu à aucun engagement, tout acte d’humanité
envers la victime, tels que les soins médicaux et pharmaceutiques donnés à un blessé au
moment de l’accident ou son transport soit à son domicile soit à l’hôpital.

1.4. Limites de l’assurance de responsabilité


L’assurance de responsabilité ne peut jamais couvrir les conséquences pécuniaires de la
responsabilité pénale, les amendes et les décimes ne sont jamais assurables.

L’assurance de responsabilité ne couvre pas, non plus, les fautes intentionnelles ou


dolosives mais garantie en revanche les fautes lourdes on inexcusables.

1.4.1. La responsabilité assurancielle

Il importe de préciser ici, qu’il est impossible aux assureurs de délivrer par un seul contrat
la garantie de toutes les responsabilités civiles sans distinction et sans limitation.

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En effet, le propre de l’assurance est de calculer la prime d’assurance en fonction du coût
du risque couru et ceci n’est possible qu’à l’aide de statistiques tenues séparément pour
chacun des risques considérés.

1.4.2. Contexte général des assurances de responsabilité civile

Tout contrat d’assurance de responsabilité, comporte un certain nombre de notions


fondamentales communes.

Ces notions ressortent des conditions générales, lesquelles sont complétées par des
conditions particulières ou des conventions spéciales, en fonction de la nature de l’activité
couverte et de ses spécificités.

Par le contrat, l’assureur garantit les conséquences de La responsabilité civile, pouvant


incomber à l’assuré à la suite de dommages corporels, matériels, et immatériels causés aux
tiers au cours :

• Soit de sa vie privée.


• Soit de son activité professionnelle telle que définie aux conditions particulières.
De plus, l’assurance de responsabilité peut être souscrite par un particulier ou par une
entreprise.

Vous trouverez dans les séquences qui vont suivre dans ce thème un certain nombre de cas
inhérents à l’une et à l’autre de ces formes d’assurance. Mais, il est essentiel de souligner
que la forme qui retient le plus d’attention de l’assureur, ainsi que l’intermédiaire conseil,
que vous êtes, c’est l’assurance de responsabilité de l’entreprise.

1.4.3. Assurances de responsabilité professionnelle de l’entreprise

Effectivement, c ’est l’assurance qui demande le plus de réflexion préalable de la part du


chef d’entreprise.

Il doit en effet, s’approcher de son assureur-conseil, en lui donnant le maximum


d’indications sur les activités diverses de l’entreprise, lui montrer les clauses de ses marchés
et de ses chantiers (en raison soit des extensions ou au contraire des restrictions de
garantie et par conséquent, de responsabilité.)

Il doit enfin avoir une idée claire et précise sur l’étendue et les limites des garanties de ses
polices d’assurances.

1.4.4. Points auxquels il faut veiller

Il ne vous échappe pas que l’assureur veuille à avoir le maximum d’informations et de


précisions sur le risque qu’il est amené à couvrir.

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Nul doute que vous partagez son sentiment et que vous contribuer en tant conseil
d’assurance à fournir ces informations qui peuvent s’articuler comme suit :

• Qui est assuré ? (Cas des filiales, des sous-traitants)


• Où est-on assuré ? (Limitations territoriales, travaux à l’étranger)
• Quand est-on assuré ? (en principe pendant les travaux seulement)
• Quels sont les accidents garantis ? (Notion d’accident)
• L’incendie, Le vol, le dégât des eaux sont-ils prévus ?
• Quels sont les dommages garantis ? (Corporels ? matériels ?)
• Vis à vis de quels tiers ? (Définition des tiers)
• Quels sont les risques exclus ?
• Quels sont les capitaux prévus par évènement ?
Vous verrez en parcourant ce thème, que les séquences qui le composent tentent de
répondre et en cas d’apporter le maximum d’éclairage à l’ensemble de ce questionnement.

2. COUVERTURE EVCAT DANS LES ASSURANCES DE RESPONSABILITE


2.1. Introduction
Le régime de couverture des conséquences d'événements catastrophiques est composé
de systèmes :

• Un système assurantiel au profit des personnes ayant souscrit un contrat


d'assurance ;
• Un système allocataire au profit des personnes physiques ne disposant pas de
couverture d’assurance.
Le régime permet :

• De garantir aux individus une indemnisation minimale du préjudice corporel ou de


la perte de l'usage de la résidence principale qu’ils subissent en cas de survenance
d’un évènement catastrophique ;
• D’instaurer une couverture obligatoire des événements catastrophique pour les
personnes titulaires d'un contrat d'assurance dommages.
2.1.1. Définition de l’évènement

Le régime de couverture contre les conséquences d'événements catastrophiques a pour


objet l'indemnisation des dommages corporels et matériels subis par les victimes de ces
évènements.

L’événement catastrophique couvert par le régime suppose deux conditions :

• La survenance d’un fait générateur considéré comme tel ;


• La déclaration de cette qualification par un acte administratif.

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Est considéré comme événement catastrophique, le fait générateur :

• Qui a causé des dommages directs survenus au Maroc ;


• Qui a pour origine déterminante une action d'intensité anormale d'un agent naturel
ou l'action violente de l'homme.
L'action de l’agent naturel est prise en compte :

• S’il est soudain et imprévisible ;


• Si ses effets dévastateurs sont d’une intensité grave pour la collectivité.
Les agents naturels pouvant constituer un événement catastrophique sont :

• Les crues ;
• Les inondations ;
• Le débordement des cours d'eau ;
• La remontée de la nappe phréatique ;
• La rupture de barrages causée par un phénomène naturel ;
• Les coulées de boue ;
• Les tremblements de terre ;
• Les tsunamis.
L'action violente de l'homme est considérée comme un événement catastrophique :
• Si elle constitue un acte de terrorisme ;
• Si elle est la conséquence directe de la survenance d'émeutes ou de mouvements
populaires, lorsque les effets sont d'une intensité grave pour la collectivité.
2.1.2. Evènements exclus

Sont exclus du champ d'application du régime, les dommages ou préjudices occasionnés


par :

• L’utilisation d'agents ou d'armes chimiques, biologiques, bactériologiques,


radioactifs ou nucléaires ;
• La guerre civile, la guerre étrangère ou les actes d'hostilité assimilables, que la
guerre soit ou non déclarée ;
• Un acte de cybercriminalité.
2.1.3 Administration du système

2.1.3.1. Commission de suivi


Le pilotage du régime est assuré par « commission de suivi des événements
catastrophiques » composée des représentants de l'administration, dont le président, et
des membres choisis pour leur compétence dans les domaines liés aux évènements
catastrophiques et/ou à l'évaluation des dommages qui en résultent.

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Cette commission est chargée de :

• collecter toute information auprès des administrations, des services de l'Etat, des
collectivités territoriales ou autre organisme public ou privé et diligenter toute
étude sur les circonstances et la portée d'un évènement dont elle est saisie ;
• donner au gouvernement un avis sur le caractère catastrophique de l'évènement
dont elle est saisie ;
• assister le Fonds de solidarité contre les évènements catastrophiques, institué en
vertu de l'article 15 de la présente loi, dans l'évaluation des dommages subis par les
victimes d'un évènement catastrophique visées au 2) de l'article 28 ci-dessous ;
• proposer à l'administration toutes mesures visant l'amélioration du régime.
2.1.3.2. Comité d’expertise
La commission de suivi comprend en son sein un comité d'expertise chargé :

• de fournir à la Commission de suivi, sur sa demande, une évaluation globale


préliminaire des dommages occasionnés aux constructions par suite d’un
évènement dont est saisie ladite commission ;
• de donner son avis sur l'état des résidences endommagées par un évènement
catastrophique ;
• d’évaluer le dommage occasionné à chaque résidence rendue inhabitable ;
• d’évaluer le coût de reconstruction à neuf d'une partie ou de la totalité de chaque
résidence rendue inhabitable ;
• d’évaluer la valeur locative de chaque résidence rendue inhabitable.
Le Comité d'expertise établit un rapport dans lequel sont consignées ses conclusions
relatives aux questions techniques objet de l'expertise.

Le Comité d'expertise peut également effectuer pour le compte des entreprises


d'assurances des expertises pour l’évaluer les dommages subis par les victimes couvertes
au titre des contrats d'assurance comportant une garantie contre les conséquences
d'évènements catastrophiques.

2.3.1.3. Fonds de solidarité des évènement catastrophiques


Le système allocataire est assuré par le Fonds de solidarité contre les évènements
catastrophiques" qui a la charge d'indemniser les victimes d'événements catastrophiques
non couvertes par ailleurs et d'apporter une aide financière au titre des opérations
d'assurance relatives à la garantie obligatoire contre les conséquences d'événements
catastrophiques.

Ce Fonds de solidarité est administré par un conseil d'administration et géré par un


directeur. La gestion des opérations d'indemnisation par le Fonds de solidarité ainsi que la

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gestion des placements de ses fonds peuvent être confiées à des personnes morales de
droit public ou privé, selon des conventions approuvées par son conseil d'administration.

Le conseil d'administration du Fonds de solidarité, qui est présidé par le chef du


gouvernement, comprend, outre les représentants de l'administration, un représentant de
l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (Autorité) et des
représentants des entreprises d'assurances et de réassurance.

Les ressources de ce Fonds sont constituées par une taxe parafiscale sur les primes
d’assurances. Le Fonds bénéficie d'une dotation initiale du Fonds de solidarité des
assurances et peut émettre des emprunts garantis par l'Etat.

Le Fonds de solidarité a également pour objet :

• d’accorder des prêts aux entreprises d'assurances et de réassurance au titre de la


garantie des événement catastrophiques ;
• de contribuer à la garantie accordée par l'Etat ;
• de formuler des propositions en vue d'améliorer le régime ;
• d’établir des données statistiques et financières relatives aux conséquences des
évènements catastrophiques.

2.2. Description du système


2.2.1. Champs d’application

L’assurance contre la conséquence des évènements catastrophiques introduite au moyen


d’une inclusion obligatoire dans les contrats d’assurance de responsabilité civile ci-après :

• Assurance couvrant la responsabilité civile automobile et les garanties annexes.


• Assurance couvrant la responsabilité générale.
Les assurances de responsabilité concernées sont celles couvrant les dommages corporels
causés à des personnes autres que les préposés se trouvant dans le local assuré.

Ne sont pas concernées par l'obligation, les assurances de responsabilité civile des
véhicules maritimes, fluviaux et aériens, l’assurance RC décennale

2.2.1.1. Assurance responsabilité civile automobile


La garantie EVCAT n’est pas une assurance obligatoire mais une extension de garantie qui
vient restreindre certaines exclusions des polices d’assurance, notamment celles prévues
par les dispositions de l’article 124 du code des assurances en ce qui concerne les personnes
transportées.

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1) Dommages corporels

Ainsi, la garantie incluse dans les contrats d'assurance couvrant la responsabilité civile
automobile couvre les préjudices résultant directement d'un événement catastrophique
concernant :

• Les dommages corporels subis par le conducteur et les passagers du véhicule ;


• Les dommages subis par les ayants droit du fait du décès des occupants du
véhicule ;
• Les dommages corporels subis par le propriétaire, ses conjoints et ses enfants à
charge, ainsi que les préjudices subis par leurs ayants droit du fait de leur décès.
Cette dernière garantie est acquise que les intéressés soient ou non du véhicule assuré

2) Dommages matériels

La garantie accordée dans le cadre de l’assurance RC couvre également les dommages


subis par le véhicule assuré. Dans ce cas le plafond de garantie est de 200.000 dirhams
(véhicule et remorque) avec une franchise minimale de 3000 dirhams ou 10% des
dommages.

Si les véhicules et les remorques et semis remorques dont l’objet d’une assurance
dommages annexée à la garantie responsabilité civile automobile, le plafond de 200.000
dirhams et la franchise s'entendent par véhicule ou remorque ou semi-remorque assurés.

3) Prime

La garantie Evcat doit être est incluse d’office à la souscription ou au renouvellement du


contrat intervenus après l’entrée en vigueur de la loi, le souscripteur devant payer la prime
correspondante.

La prime de la garantie contre les conséquences d'événements catastrophiques est fixée


à:

• Pour les dommages aux véhicules : 1,5% de la prime afférente aux garanties annexes
• Pour les dommages corporels :
o 2 % pour les véhicules à usage « transport public de voyageurs » ;
o 3,5 % pour les véhicules destinés aux autres usages.
Les dommages corporels sont indemnisés par application des dispositions du dahir du 2
octobre 1984 relatif à l'indemnisation des victimes des accidents causés par des véhicules
terrestres à moteur.

4) Clause

Cette inclusion est assortie par l’insertion à la police d’une clause dont le modèle est fixé
par arrêté.

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Elle détermine les modalités suivantes :

a. Objet de la garantie
Conformément à l'article 64-3 de la loi n°17-99, la garantie contre les conséquences
d'événements catastrophiques couvre ce qui suit :

i - les préjudices corporels subis par le conducteur et toute personne transportée dans le
véhicule assuré, ainsi que les préjudices subis par leurs ayants droit du fait de leur décès,
lorsque lesdits préjudices résultent directement d'un événement catastrophique
frappant le véhicule assuré ;

ii - les dommages occasionnés directement par un événement catastrophique au


véhicule assuré ;

iii- les préjudices corporels subis par le propriétaire du véhicule, ses conjoints et ses
enfants à charge, ainsi que les préjudices subis par leurs ayants droit du fait de leur décès,
lorsque le propriétaire du véhicule est une personne physique, à condition que lesdits
préjudices résultent directement d'un événement catastrophique.

b. Mise en œuvre de la garantie


Cette garantie ne peut être mise en œuvre qu'après publication au « Bulletin officiel » de
l'arrêté du Chef du gouvernement déclarant la survenance de l'événement catastrophique.

c. Déclaration du sinistre
L'assuré est tenu d'aviser l'assureur ou son représentant de la survenance de tout
événement de nature à entraîner la garantie de ce dernier dès qu'il en a eu connaissance
et au plus tard dans les vingt (20) jours de ladite survenance sauf lorsque ce délai est
prolongé par l'autorité gouvernementale chargée des finances. L'assuré peut aviser
l'assureur ou son représentant de la survenance de l'événement précité au-delà du délai
précité en cas d'impossibilité absolue d'y procéder, ou en cas de motif légitime, de cas
fortuit ou de force majeure.

La déclaration du sinistre visée au 1er alinéa ci-dessus peut se faire par le propriétaire du
véhicule ou par la victime.

d. Valeur assurée
La valeur assurée de chaque véhicule est égale à la valeur vénale du véhicule et le cas
échéant la valeur de ses remorques ou semi-remorques, sans qu'elle puisse dépasser le
plafond de la garantie fixé par l'arrêté du ministre de l'économie, des finances et de la
réforme de l'administration n°4150-19 du 30 rabii II 1441 (27 décembre 2019) fixant les
primes ou cotisations relatives à la garantie contre les conséquences d'événements
catastrophiques et les taux de commissionnement pour la présentation des opérations

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d'assurances au titre de cette garantie ainsi que les plafonds des montants de la garantie
et des franchises.

e. Franchise
La couverture au titre de cette garantie est accordée pour chaque véhicule y compris ses
remorques et semi-remorques assurés, sous réserve de la franchise fixée conformément
aux dispositions de l'arrêté du ministre de l'économie, des finances et de la réforme de
l'administration n° 4150-19 précité.

f. Étendue de la garantie
Toute clause du contrat ayant pour effet de conditionner ou de réduire l'étendue de la
garantie ne lui est pas applicable, sauf celle :

• appliquée de plein droit ;


• déterminant le ou les véhicules assurés ;
• faisant partie des clauses fixées dans la présente annexe.
g. Évaluation des dommages
L'indemnité due à la victime pour préjudice corporel ou à ses ayants droit du fait de son
décès ou de sa disparition, au titre de la présente garantie, est déterminée conformément
aux dispositions du dahir portant loi n°1-84-177 du 6 moharrem 1405 (2 octobre 1984) relatif
à l'indemnisation des victimes des accidents causés par des véhicules terrestres à moteur
et ce, sans tenir compte de la part de responsabilité de la victime, sous réserve des
dispositions de l'article 17 de la loi n° 17-99 précitée.

h. Réduction de l'indemnité et l'octroi de l'avance sur indemnité


Les indemnités au titre de ladite garantie peuvent faire l'objet de réduction selon les
conditions et modalités fixées par l'arrêté du ministre de l'économie, des finances et de la
réforme de l'administration n°3967-19 du 30 rabii II 1441 (27 décembre 2019) fixant les
plafonds globaux d'indemnisation au titre de la garantie contre les conséquences
d'événements catastrophiques, les conditions et modalités de réduction de ladite
indemnité et d'octroi d'une avance sur indemnité. Et dans ce cas, l'octroi de l'avance sur
indemnité est effectué selon les conditions et modalités fixées par ledit arrêté.

2.2.1.2. Assurances de responsabilité civile générale


1) Dommages corporels
La garantie incluse dans les contrats d'assurance couvrant la responsabilité générale
couvre les préjudices corporels subis par :

• Les personnes se trouvant dans les locaux prévus au contrat d'assurance ;

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• Les préjudices subis par leurs ayants droit du fait de leur décès, lorsque lesdits
préjudices résultent directement d'un événement catastrophique.
Les préposés de l’assuré sont exclus de cette garantie.

2) Prime
La prime de la garantie contre les conséquences d'événements catastrophiques est fixée à
2% de la prime de la garantie responsabilité civile.

Les dommages corporels sont indemnisés par application des dispositions du dahir du 2
octobre 1984 relatif à l'indemnisation des victimes des accidents causés par des véhicules
terrestres à moteur.

3) Clause
Cette inclusion est assortie par l’insertion à la police d’une clause dont le modèle est fixé
par arrêté. Elle détermine les modalités suivantes :

a. Objet de la garantie
La garantie contre les conséquences d'événements catastrophiques couvre les dommages
corporels causés aux personnes, autres que les préposés de l'assuré, se trouvant dans les
locaux prévus au contrat d'assurance, ainsi que les préjudices subis par leurs ayants droit
du fait de leur décès ou disparition, lorsque lesdits préjudices résultent directement d'un
événement catastrophique.

b. Mise en œuvre de la garantie


Cette garantie ne peut être mise en œuvre qu'après publication au Bulletin officiel de
l'arrêté du Chef du gouvernement déclarant la survenance de l'événement catastrophique.

c. Déclaration du sinistre
L'assuré est tenu d'aviser l'assureur ou son représentant de la survenance de tout
événement de nature à entraîner la garantie de ce dernier dès qu'il en a eu connaissance
et au plus tard dans les vingt (20) jours de ladite survenance sauf lorsque ce délai est
prolongé par l'autorité gouvernementale chargée des finances.

L'assuré peut aviser l'assureur ou son représentant de la survenance de l'événement


précité au-delà du délai précité en cas d'impossibilité absolue d'y procéder, ou en cas de
motif légitime, de cas fortuit ou de force majeure.

La déclaration du sinistre visée au 1er alinéa ci-dessus peut se faire par la victime.

d. Etendue de la garantie
Toute clause du contrat ayant pour effet de conditionner ou de réduire l'étendue de la
garantie ne lui est pas applicable, sauf celle :

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• appliquée de plein droit ;
• déterminant le ou les locaux prévus au contrat d'assurance ;
• faisant partie des clauses fixées dans la présente annexe.
e. Evaluation des dommages
L'indemnité due à la victime pour préjudice corporel ou à ses ayants droit du fait de son
décès ou de sa disparition, au titre de la présente garantie, est déterminée conformément
aux dispositions du dahir portant loi n°1-84-177 du 6 moharrem 1405 (2 octobre 1984) relatif
à l'indemnisation des victimes des accidents causés par des véhicules terrestres à moteur
et ce, sans tenir compte de la part de responsabilité de la victime, sous réserve des
dispositions de l'article 17 de la loi n° 17-99 précitée.

f. Réduction de l'indemnité et l'octroi de l'avance sur indemnité


Les indemnités au titre de ladite garantie peuvent faire l'objet de réduction selon les
conditions et modalités fixées par l'arrêté du ministre de l'économie, des finances et de la
réforme de l'administration n° 3967-19 du 30 rabii II 1441 (27 décembre 2019) fixant les
plafonds globaux d'indemnisation au titre de la garantie contre les conséquences
d'événements catastrophiques, les conditions et modalités de réduction de ladite
indemnité et d'octroi d'une avance sur indemnité. Et dans ce cas, l'octroi de l'avance sur
indemnité est effectué selon les conditions et modalités fixées par ledit arrêté.

2.2.2. Etendue de la garantie

La garantie est accordée dans les limites des indemnisations découlant du dahir du 2
octobre 1984 relatif à la réparation des accidents de la circulation. Le système est borné
par des plafonds fixés au niveau national par événement et par année.

Ces limites, qui sont fixés par l’administration en fonction des ressources disponibles, ne
peuvent être inférieures :

• Pour les événements d’origine naturelle :


o 2 milliards de dirhams par un événement.
o 4 milliards de dirhams par année.
• Pour les événements ayant pour origine l'action violente de l'Homme :
o 300 millions de dirhams par un événement.
o 600 millions de dirhams par année.
2.2.3. Fonctionnement du système

Cette assurance fonctionne au sein d’un système national de couverture basé sur les
plafonds de garantie au niveau national. Ces limites sont fixées par évènement et par
année.

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2.2.3.1. Structure de la couverture
La couverture est assurée par trois paliers :

• Le premier palier est au niveau de la rétention par les compagnies d’assurance.


• Le deuxième est la capacité de conservation des réassureurs nationaux.
• Le troisième est la tranche de couverture placée sur le marché international de la
réassurance.
Pour pallier le risque de l’insuffisance ou de défaillance du troisième niveau, un dispositif
conventionnel permet de négocier l’octroi de la garantie de l’État conjuguée avec un
concours du fonds de solidarité des évènements catastrophiques.

Pour assurer la pérennité du régime, la loi prévoit :

• Un concours du fonds de solidarité.


• L’octroi de la garantie de l’État.
2.2.3.2. Concours du fonds de solidarité
Le fonds de solidarité peut accorder des prêts aux entreprises d'assurances et de
réassurance au titre des opérations d’assurance ou d’acceptations en réassurance relatives
à la garantie contre les conséquences d'événements catastrophiques.

Les montants des prêts doivent être affectés au financement des besoins de trésorerie des
entreprises d'assurances et de réassurance, constatés à la suite des indemnisations au titre
de la garantie contre les conséquences d'événements catastrophiques.

2.2.3.3. Garantie de l’État


Afin d'assurer la pérennité du système d'assurance contre les conséquences d'évènements
catastrophiques, la loi prévoit que les entreprises d'assurances et de réassurance peuvent,
en signant une convention avec l'État et le Fonds de solidarité, bénéficier de la garantie de
l'État pour faire face au risque de défaut de couverture en réassurance auprès des
réassureurs étrangers ou de la défaillance de ces derniers.

Cette convention fixe :

• Les modalités de la mise enjeu de la garantie de l’État.


• La tarification applicable à ladite garantie.
• La détermination du niveau de la rétention du risque par les entreprises.
• La cession en réassurance.
• L’intervention préalable du Fonds de solidarité.
La garantie de l’État requiert également que la gestion comptable et financière de
la garantie contre les conséquences d'événements catastrophiques doit faire l’objet de
comptes distincts de ceux qui retracent les autres opérations pratiquées par l’entreprise.

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Pour encadrer l'impact de la garantie de l’État sur le Trésor public, le système prévoit la
fixation, par l'administration, de plafonds globaux d'indemnisation par événement et par
année, tout en fixant les limites minimales à respecter.

Ces plafonds ne peuvent être inférieurs aux montants ci-après :

• Pour les événements ayant pour origine un agent naturel : 2 milliards de dirhams
pour un événement et 4 milliards de dirhams par année.
• Pour les événements ayant pour origine l'action violente de l'Homme : 300 millions
de dirhams par un événement et 600 millions de dirhams par année.

2.3. Mise en œuvre de la garantie


2.3.1. Déclaration de l’évènement catastrophique

La garantie ne peut être mise en œuvre qu'après publication au « Bulletin officiel » de


l'arrêté du Chef du gouvernement déclarant la survenance de l'événement catastrophique.

La déclaration de la survenance de l'événement catastrophique est établie après avis de la


Commission de suivi des événements catastrophiques. Elle doit être publiée au bulletin
officiel dans un délai qui ne peut excéder 3 mois à compter de la date de survenance du
sinistre.

C’est cette déclaration qui va définir le vrai sinistre en précisant les zones sinistrées, la date
et la durée de survenance de l'événement en question. Cela signifie que les dommages
subis en dehors du périmètre géographique et de la période de temps considérés ne sont
pas éligibles à la couverture EVCAT.

La survenance d’un sinistre d’origine naturelle ne se traduit pas nécessairement par la


survenance d’une catastrophe et ne permet pas de faire jouer la garantie.

2.3.2. Déclarations de sinistres

Comme d’habitude, il est stipulé bien évidemment que dès la survenance d’un sinistre de
nature à mettre en jeu la garantie EVCAT, l’assuré doit aviser l'assureur dans un délai de 20
jours. Vu les circonstances, ce délai peut être prolongé par l'administration.

Mais, vous le savez, nous sommes dans le cadre d’une assurance de responsabilité, la
déclaration de l’assuré n’est pas suffisante pour déclencher un processus d’indemnisation.

Dans sa déclaration de sinistre, l’assuré doit notamment préciser :

• En assurance automobile, les nom et prénom des victimes ainsi que son lien avec
elles.
• En assurance responsabilité civile générale, le nombre de victimes et toute
information complémentaire disponible permettant leur identification.

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Ce sont donc les victimes, qui sont pour la plupart des tiers, qui doivent entreprendre des
démarches tant vis-à-vis de l’assureur que des organismes publics en charge de la gestion
du dispositif.

La première étape étant leur inscription sur le registre de recensement dans les 90 jours de
la déclaration du sinistre catastrophique.

Ce recensement est effectué soit auprès des bureaux d'inscription ouverts à cet effet, soit
par une inscription en ligne par le biais de portails électroniques dédiés.

Rappelons que les personnes couvertes sont :

Pour l’assurance automobile :

Les personnes à bord du véhicule au moment du sinistre sont :

• Le conducteur et les passagers et leurs ayants droit en cas de décès ;


• Les personnes qu’elles soient à bord ou non du véhicule :
o le propriétaire du véhicule, ses conjoints et enfants à charge, et,
o leurs ayants droit en cas de décès.
Pour les autres assurances de responsabilité

• Les personnes se trouvant dans les locaux assurés (sauf les préposés).
• Leurs ayants droit du fait de leur décès.
2.3.3. Demande d’indemnisation

La procédure d’indemnisation est fixée par l’administration.


L'assuré doit introduire auprès de l'assureur une demande d'indemnisation selon le modèle
établi, accompagnée, éventuellement, d'une évaluation des dommages.
Cette demande fait état de l’ensemble des dommages subis
Le modèle en question comporte notamment les indications suivantes :

• Identification de l’assuré et de l’assureur.


• Numéro de police et des polices couvrant le même risque.
• Référence de l’inscription au registre de recensement.
• Nature de l’évènement.
• Date et lieu de survenance.
• Nature du bien.
• Description des dommages.
• Première estimation du montant des dommages.
De leur côté, les victimes ou leurs ayants droit doivent également introduire auprès de
l'assureur ou de son représentant une demande d'indemnisation selon le modèle fixé par
l’administration.
18
2.3.4. Suivi de la demande d’indemnisation
La procédure est assez stricte là-dessus. Dans les 60 jours suivant la réception de la
demande d’indemnisation, l'assureur doit répondre en précisant le montant détaillé de
l'indemnisation qu'il propose.
Si la demande d'indemnisation a été présentée avant la date de déclaration de la
catastrophe, nous avons deux cas de figure :
• Le premier cas est celui dont le délai n’a pas encore expiré, le délai court à compter
de la date de publication.
• Le deuxième cas est celui dont le délai a expiré avant la publication des modalités
d'indemnisation, l'assureur est tenu de communiquer à l’assuré dans les 15 jours
suivant cette publication :
o Soit une proposition d'indemnisation,
o Soit le montant d’une avance sur indemnité.
A la réception de la proposition, l’assuré dispose d’un délai de 30 jours pour faire connaitre
à l'assureur son accord ou son refus.
En cas d'accord, l'assureur doit verser l'indemnité ou l'avance sur indemnité dans les vingt
les 21 jours suivants la date à laquelle il a été informé de cet accord.
2.3.5. Modalités d’indemnisation
Comme on l’a vu au début, la couverture des EVCAT n’est pas illimitée. Elle fait l’objet d’un
système de péréquation à l’intérieur des limites par évènement et par année.
Ces ajustements peuvent, en cas de nécessité, se traduire par une réduction selon les
conditions et modalités fixées par arrêté du ministre des finances.
En cas de décision de réduction des indemnités, des avances sont accordées aux victimes
en attendant le calcul des indemnités définitives.
Ce processus peut se dérouler sur une période plus ou moins longue selon la gravité de la
situation. Les délais prévus par les textes s’étalent sur une durée de 3 à 13 mois après la
date de déclaration de survenance de l’EVCAT.
2.4. Processus de calcul des indemnités
Dans le cadre des limites et plafonds du régime de couverture, la procédure
d’indemnisation suit un processus en cascade selon les étapes suivantes :

2.4.1. Étape 1 : Évaluation préliminaire

Dès la déclaration de la survenance d’un événement catastrophique, une évaluation


préliminaire des dommages est effectuée par le comité d'expertise.

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Au vu de cette évaluation, le ministre des finances décide :

• Soit qu’il ne sera procédé à aucune réduction des indemnités ;


• Soit de procéder à une évaluation globale des indemnités dans un délai de 3 mois.
À l’issue de ce délai, le ministre décide :

• Soit de ne procéder à aucune réduction ;


• Soit d’opérer une réduction des indemnités.
2.4.2. Étape 2 : Option de réduction

En cas d’option pour la réduction des indemnités, cette réduction est effectuée en tenant
compte des plafonds fixés lorsque le montant total des indemnités atteint une certaine
proportion du plafond par événement ou du reliquat disponible de la limite annuelle.

Cette réduction est applicable en fonction du poids total des indemnités par rapport aux
plafonds.

Ce poids est mesuré par un ratio (R1) qui est le rapport entre le montant du plafond par
événement ou du reliquat annuel encore disponible et le montant des indemnités du
sinistre considéré :

Si le ratio R1 est supérieur à 1,4, il n’est procédé à aucune une réduction.

Dans le cas contraire, il y a lieu de procéder à une réduction et procéder :

• L’octroi d’une avance sur indemnité calculée comme suit :


Avance = Montant de l’indemnité x (80% x (R1 / 1,4))
Et à une deuxième évaluation des indemnités qui doit être clôturé avant à la fin du 13eme
mois suivant la date de déclaration de la survenance du sinistre.

2.4.3. Étape 3 – Avance sur indemnité

À l’issue de cette deuxième évaluation, le ministre des finances prescrit

• Le versement du complément d'indemnité calculé comme suit :


C=Max (i2-m, 0)
Avec :
M : montant déjà accordé au titre du sinistre concerné.
I2 = I*Min (r2,1), avec I représentant le montant de l'indemnité sans réduction.
R2 = D2/M2, avec
- M2 représentant le résultat de la deuxième l'évaluation globale
- D2 le montant global disponible ;

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• De procéder à une évaluation définitive des indemnités avant la fin du 37eme mois
suivant la date de déclaration de survenance du sinistre.
2.4.4. Étape 4 – Évaluation définitive

Sur la base de l’évaluation définitive le ministre fixe la valeur du ratio R3 pour le calcul des
indemnités définitives dues au titre de chaque sinistre ce selon la formule suivante :

Indemnité définitive = Montant des dommages x Min (r3,1).

Avec :
I : montant de l'indemnité sans réduction ;
R3 = D3/M3, avec
M3 = montant de l’évaluation définitive
D3 = montant global disponible à la date du calcul.
Si l’indemnité définitive ainsi calculée dépasse le montant déjà accordé par l'assureur au
titre du sinistre concerné, l'assureur est tenu de verser le complément d'indemnité qui
résulte.

2.4.5. Exemple

Assurance RC automobile uniquement

Victimes :

• Propriétaire : cadre, âge 50 ans, revenu 10 000 dirhams mois, IPP 25%, Pretium
doloris important.
• Epouse : sans profession, âge 45 ans, IPP 35%, pretium doloris très important.
• Un fils : étudiant, 2ème année fac, âge 22 ans, IPP 20%, pretium doloris assez
important.
Dommages au véhicule 220 000

Perte de résidence principale

• Montant des dommages 300 000


• Valeur de la reconstruction 400 000
• Loyer mensuel 2 500

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Calcul des indemnités :

• Régime assurantiel

Dommages corporels
Victime Salaire Capital IPP Ind. IPP PD Ind. PD Total

Propriétaire 120 000,00 356 800,00 25% 89 200,00 7% 24 976,00 114 176,00

Epouse 9 270,00 107 757,00 35% 64 890,00 10% 10 775,70 75 665,70

Fils 18 540,00 238 699,40 20% 47 739,88 5% 11 934,97 59 674,85

Total corporel 249 516,55

Dommages matériels
Dommages Plafond Franchise Indemnité

Dommages au véhicule 220 000,00 200 000,00 20 000,00 180 000,00

Total 429 516,55

• Régime allocataire

Perte de jouissance 2 500,00 6 15 000,00

Valeur reconstruction 0,70 400 000,00 280 000,00

Montant des dommages 300 000,00

Plafond 250 000,00 250 000,00

Total 265 000,00

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