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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

BANQUE D’ALGERIE

BANQUE DE L'AGRCULTURE ET DE DEVELLEPENT RURAL

ECOLE SUPERIEURE DE BANQUE

Mémoire de fin d'études


En vue de l'obtention du
Brevet Supérieur de Banque "B.S.B"

CARACTERISTIQUES ET MODALITES
D’OCTROI DES CREDITS BANCAIRES

Agence BADR TIZI-OUZOU


"580"

Elaboré par : Encadré par :


er er
M . ZERRAF Youcef M MEZIANI Said

15ème Promotion
Mars 2012
Dédicaces

A mes très chers parents

A mes très chères sœurs Dalila, Nassima et Sadia

A mon très chers frères Salim

A mes chers amis


Remerciements

Mes remerciements s’adressent :

A tous les enseignants de l’E.S.B


Qui nous ont permis de maîtriser
Les bases théoriques du métier de banque

A tout le personnel de l’agence


BADR TIZI-OUZOU « 580» qui nous a
Encadré et soutenu durant notre stage pratique.

A toutes les personnes qui ont contribué,


De près ou de loin, à l’élaboration de ce mémoire.
Liste des abréviations

ANSEJ : Agence Nationale De Soutien A L’emploi De Jeunes


BA : Banque d’Algérie
BFR : Besoin en Fonds de Roulement
BFRE : besoin en fonds de roulement d’exploitation
BFRHE : besoin en fonds de roulement hors exploitation
BOAL : Bulletin Officielle des Annonces Légales
CA : Chiffres d’affaire
CAF : Capacité d’autofinancement
CAHT : Chiffres d’affaire Hors taxes
CASNOS : Caisse Algérienne de Sécurité Sociale
CATTC : Chiffres d’Affaire Toutes Taxes Comprises
CNAC : Caisse Nationale d’Assurance Chômage
CNAS : Caisse National des Assurés Sociaux
CNL : Caisse National du Logement
CNMA : Caisse Nationale de Mutualité Agricole
CNRC : Centre National de Registre de Commerce
CREDOC : crédit documentaire
DA : Dinar Algérien
DCT : Dettes à Court Terme
DLMT : Dettes à Long et Moyen Terme
DR : Délai de Récupération
DRA : Délai de Récupération Actualisé
EBE : Excédent Brut d’Exploitation
EENE : Effets Escomptés Non Echus
EURL: Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée
FNSEJ : Fonds National de Soutien à l’Emploi de Jeunes
FNRDA : Fonds National de Régulation et de Développement Agricole
FP : Fonds Propres
FPN : Fonds Propres Nets
FR : Fonds de Roulement
I 0 : Investissement initial
IP : Indice de Profitabilité
KDA : Kilo Dinars Algériens
ONTA : Office National des Terres Agricoles
PCN : Plan Comptable National
PNDA : Plan National de développement Agricole
RGNM : Revenu Global Net Mensuel
SARL : Société A Responsabilité Limitée
SCF : Système Comptable et Financier
SNC : Société en Nom Collectif
SPA : Société Par Actions
Tr : Trésorerie
TCR : Tableau des Comptes de Résultat
TRI : Taux de Rentabilité Interne
TRI FP : Taux de Rentabilité Interne des Fonds Propres
TRIE : Taux de Rentabilité Interne de l’Emprunt
TTC : Toutes Taxes Comprises
VA : Valeur Ajoutée
VAN : Valeur Actuelle Nette
VANE : Valeur Actuelle Nette de l’Emprunt
VANFP : Valeur Actuelle Nette de Fonds Propre
VNC : Valeur Nette Comptable
Sommaire
Introduction générale……………………………………………………… 01
Chapitre introductif………………………………………………………... 03

Première partie: Typologie de crédit

Introduction de la première Partie………………………………………... 08


Chapitre 1: les crédits d'exploitation……………………………………... 09
Section I: Les crédits directs………………………………………………… 09
Section II: Les crédits indirects ou par signature……………………………. 20
Chapitre 2 : Les crédits d'investissements………………………………... 25
Section I: les crédits classiques……………………………………………… 25
Section II: Les crédits spéciaux……………………………………………... 26
Section III: Le lesaing (crédit bail)………………………………………….. 28
Section IV : les crédits spécifiques a la BADR……………………………... 30
Chapitre 3: Le financement du commerce extérieur…………………….. 33
Chapitre 4 : Les crédits aux particuliers…………………………………. 36
Chapitre 5 : Le financement islamique…………………………………… 38
Conclusion de la première partie…………………………………………. 40

Deuxième partie: Montage et étude d’un dossier de crédit

Introduction de la Deuxième partie…………..…………………………. 41


Chapitre 1: Etude et montage d’un dossier de crédit d’exploitation…… 42
Section I: Constitution du dossier de crédit d’exploitation………………….. 42
Section II: Identification du demandeur de crédit et de son environnement... 44
Section III: Relation entre la banque et le demandeur de crédit…………….. 48
Section IV: Diagnostic économique et financier de l’entreprise……………. 50
Chapitre 2: Etude et montage d’un dossier de crédit d’investissement… 66
Section I: Les documents constitutifs d'un dossier de crédit d'investissement 66
Section II: L’analyse de l'étude technico-économique……………………… 67
Section III: Analyse de la rentabilité du projet……………………………… 69
Chapitre 3: Les risques du crédit et les moyens de protection………….. 80
Section I: Les risques crédit…………………………………………………. 80
Section II: Les moyens de prévention du risque de crédit…………………... 81
Chapitre 4: décision finale, mise en place du crédit et son suivi………... 85
Section I: la décision finale. d’octroi de crédit……………………………… 85
Section II: procédure de mise en place du crédit……………………………. 86
Section III: le suivi des engagements de la banque ………………………... 87
Conclusion de la Deuxième partie..……………………………………… 89
Troisième partie: Etude de cas pratiques

Introduction de la troisième partie………………………………………... 90


Chapitre 1: Etude d’une demande de crédit d’exploitation…………….. 91
Section I: Identification de la relation……………………………………….. 91
Section II: Analyse financière du projet…………………………………….. 93
Section III: Etude des risques……………………………………………….. 105
Section IV : Conclusion de l'étude et avis personnel………………………... 106
Section V:Comparaison avec la décision de la banque……………………... 106
Chapitre 2 Etude d’une demande de crédit d’investissement…………... 108
Section I: Etude de la viabilité de projet…………………………………….. 108
Section II: Etude de la rentabilité du projet…………………………………. 114
Section III: Etude des risques……………………………………………….. 124
Section IV: Conclusion de l'étude et avis personnel………………………… 124
Section V: Comparaison avec la décision de la banque…………………….. 125
Conclusion de la troisième partie…………………………………………. 126

Conclusion générale………………………………………………………... 127


Bibliographie……………………………………………………………...... 128
Annexes……………………………………………………………………... 129
Introduction générale

L’activité bancaire en Algérie à l’instar de tous les autres domaines économiques a eu sa


part de problèmes dès l’aube de l’indépendance, où l’Etat a fait du système bancaire un
moyen de mise en place de sa politique économique socialiste dans le pays.

Ce fait a occulté le métier du banquier et ce dernier est devenu le produit d’une


bureaucratie et d’un système marqué par l’injonction politico- administrative. Par
conséquent, les banques ressemblaient plus à des administrations qu’à des établissements
financiers.

Cependant, la transition de l’Algérie à l’économie du marché a nécessité un nouveau


cadre de réformes qui est mis en place en 1990 par la loi relative à la monnaie et au crédit.
Cette loi représente la pièce maîtresse de la réforme économique, de par ses prescriptions en
matière de la politique monétaire et financière. Ce texte législatif constitue un tournant
décisif dans l'évolution du système bancaire et financier algérien, en introduisant des
nouvelles mesures de fonctionnement et de gestion qui répondent aux exigences de
l'économie de marché. Cette réhabilitation a été renforcée ces dernières années par
l’ordonnance de 26 Août 2003 relative à la monnaie et au crédit qui définit la fonction
principale d'une banque par son article 66 :" les opérations de banques comprennent la
réception de fonds du public, les opérations de crédit ainsi que la mise à la disposition de la
clientèle des moyens de paiement et la gestion de ceux –ci".

Notre mémoire jette la lumière sur le deuxième point de cet article sus- cité "les opérations
de crédit". En effet, pour bien assimiler cette fonction principale d'une banque, nous allons
aborder les conditions d'octroi du crédit depuis la demande du client jusqu'à la mobilisation de
celui-ci.
Pour cela nous tâcherons de répondre aux questions suivantes :
- Quelles sont les différents produits offerts par une banque en matière de crédit?
- Quelles sont les conditions à remplir pour bénéficier du financement de la banque ?
- Quels sont les risques du crédit ? Comment les prévenir ?
- Comment gérer les incidents une fois survenus ?

-1-
Pour tenter de répondre à ces questions, nous avons jugé important de structurer notre
travail en trois parties distinctes.
- Une première partie traitant les différents produits proposés par la banque en
matière de crédit ;
- Une deuxième partie sera consacrée à la démarche du montage et étude de dossier de crédit,
évoquant notamment, les risques de crédits et les moyens de prévention et la gestion des
éventuels contentieux;
- Enfin, une troisième partie qui illustre la partie théorique avec deux cas pratiques.

Ce développement sera précédé par un chapitre introductif où sera présenté le service


crédit de l'agence au sein de laquelle s’est déroulé notre stage pratique.

-2-
Partie préliminaire

Chapitre Introductif
Le présent chapitre a pour objet de traiter l'organisation du service crédit et les principales
tâches attribuées à ce dernier.
Pour y arriver, Nous allons introduire par quelques définitions jugées nécessaires
d'appartenir à la notion crédit.

I- Quelques définitions :
I-1) Définition d'une banque :

« Les banques sont des entreprises ou des établissements qui ont pour profession habituelle
de recevoir sous forme de dépôt, des fonds du public qu'elles emploient sur leur propre
compte en opérations de crédits ou en opérations financières.

La banque est l'intermédiaire entre offreurs et demandeurs de capitaux et ceci à partir de


deux processus distincts :

- En intercalant (interposant) son bilan entre offreurs et demandeurs de capitaux, c'est


l'intermédiation bancaire ;

- En mettant en relation directe offreurs et demandeurs de capitaux sur un marché de


capitaux (marché financier notamment), c'est le phénomène de désintermédiation.»
(CAUDEMIN.J et MONTIER.G)

I-2) Définition d'un crédit :


Sur le plan économique, le crédit est défini par l’article 68 de l’ordonnance n° 03/11 du 26
Août 2003 relative à la monnaie et au crédit comme étant : tout acte à titre onéreux par lequel
une personne met ou promet de mettre des fonds à la disposition d’une autre personne ou
prend, dans l’intérêt de celle-ci, un engagement par signature tel qu’un aval, un
cautionnement ou une garantie.
Sont assimilées à des opérations de crédits les opérations de la location assorties
d’opérations d’achat notamment le crédit-bail.

-3-
Partie préliminaire

Le crédit, c’est le temps et l’argent que la banque prête à une personne morale ou physique
en vue de réaliser un profit satisfaisant :
 La banque donne du temps en attendant de l’argent dans le cas d’un (crédit par
signature) ;
 La banque donne de l’argent en attendant un temps pour étre remboursé dans le cas
d’un (crédit par caisse).
I-3) Définition d'une entreprise :
« L’entreprise est considérée comme un groupement humain hiérarchisé qui met en
œuvre des moyens intellectuels, physiques, financiers, pour extraire, transformer, transporter,
distribuer des richesses ou produire des services conformément à des objectifs définis par une
direction, personnelle ou collégiale, en faisant intervenir, à des degrés divers, les motivations
de profit et d’utilité sociale »1 .

II- Présentation de la banque d'accueil:


• Aperçu sur la BADR :
BADR : Banque de l'Agriculture et du Développement Rural. Banque commerciale classique,
créée par décret n°82-106, le 13 Mars 1982.
La BADR est une société par actions au capital social de 2.200.000.000 DA, et s'étant
investie, des années durant, dans le financement de l'agriculture et les crédits de campagne en
faveur des agriculteurs.
En 1999, le capital social de la BADR a augmenté pour atteindre le seuil de
33.000.000.000 de dinars. Son siège social se situe au Boulevard Colonel AMIROUCHE -
Alger.
Constituée initialement de 140 agences cédées par la BNA, son réseau compte
actuellement plus de 290 agences et 41 directions régionales et plus de 7000 cadres et
employés exerçant au sein des structures centrales, régionales et locales.

1
Pierre LAUZEL (Comptabilité analytique et gestion – Edition SIERY)

-4-
Partie préliminaire

III- Présentation de l'agence d'accueil :


L'agence BADR de Tizi-Ouzou "580" a été créée en 1982 après la restructuration de la
BNA. Elle se situe au chef lieu de wilaya, cette agence est dotée d’un système de « banque
assise», Ce système est composé de deux groupes de travail, le « front office » et le « back
office ».

• Le Front Office :
Il offre à la clientèle un espace convivial et adapté, lui garantissant un service personnalisé
à travers la prise en charge et le traitement de l'ensemble de ses transactions bancaires par un
chargé de clientèle et l'opportunité d'une assistance et d'un conseil de premier ordre, en
matière de gestion des fortunes et des placements bancaires et/ ou financiers.
• Le Back Office :
Il regroupe les potentialités techniques et humaines pour traiter en temps réel les ordres et
les opérations reçus du Front office. Il lui apporte l'assistance, les conseils et les informations
nécessaires à la bonne exécution des opérations de la clientèle. Il est chargé aussi du
traitement des tâches administratives, techniques et d’opérations nécessaires, répondant à des
délais bien précis en impliquant d'autres structures internes ou externes à la banque. Il est
composé également de plusieurs services: (service crédit, service portefeuille, service
commerce extérieur, service comptabilité et service virement).

• Organisation de l'agence :
Ainsi, l’organisation de l’agence BADR 580 se présente comme illustré par
l’organigramme ci-après :

Directeur d’agence

Secrétariat

Directeur adjoint

Superviseur Front Office Superviseur Back Office

Service BANQUE ASSISE Service Service


caisse crédit comptabilité

-5-
Partie préliminaire

IV-Le service crédit :


IV-1) Présentation et organisation du service crédit :
Le service crédit représente la cellule de base de toute agence, du fait qu’il est chargé de
faire fructifier les ressources de la banque par l’octroi de crédits seins.

Le service crédit est scindé en trois sections lesquelles se partagent les tâches, de la
réception des demandes de la clientèle au suivi de l'utilisation des crédits en passant par
l'étude des dossiers.

• Le rôle de la cellule étude et analyse :


Cette cellule est composée de chargés de clientèle ainsi que de chargés d’étude. Pour les
premiers, leurs tâches se résument à la réception et vérification des dossiers de crédits. Quant
aux seconds, leur travail consiste en l’étude et le montage de ces dits dossiers.

• Le rôle de la cellule suivi des engagements :


Composée également de chargés de clientèle et de chargés d’étude, elle a pour mission le
suivi et la gestion des dossiers de crédits et du recouvrement des créances.

• Le rôle de la cellule juridique :


Elle est l’interlocutrice des différents services d’exploitation et d’administration. Elle est
chargée de tous les problèmes d’ordre juridique et du suivi des règlements des opérations
faisant l’objet du contentieux et du recouvrement des créances litigieuses et contentieuses.

IV-2) Les relations du service crédit :


L’organisation d’une agence est conçue de telle manière qu’il y ait interdépendance et
complémentarité entre les différents services de l’agence et même avec l’ensemble des
structures de la Banque.

1. Les relations fonctionnelles :

 Les services de l’agence à savoir :


- Le service caisse et portefeuille pour les retraits, virements et versements,
encaissements et escomptes de chèques et effets ;
- Le service étranger dans le cadre des crédits extérieurs ;
- Le service contrôle.

-6-
Partie préliminaire

 Les autres structures de la Banque à savoir :


- Le groupe régional d’exploitation du rattachement auquel sont transmis les dossiers de
crédit pour prise de décision dans la limite de ses prérogatives ;
- La direction des crédits pour assistance, évaluation et mise en place des crédits ;
- La direction financière en matière de mobilisation des crédits et de besoins financiers,
- La direction des affaires juridiques et contentieuses pour orientation juridique et
gestion des affaires précontentieuses et contentieuses ;
- La direction de la comptabilité.

 De plus le service crédit consulte d’autres organismes à savoir :


- les centrales de la Banque d’Algérie (la centrale des impayés ; des risques ; des bilans)
- les administrations : fiscales, douanes et conservation foncière…

2. Les relations hiérarchiques:


Le service crédit entretient des relations hiérarchiques avec les autres compartiments. Il
est placé sous l’autorité du Directeur d’agence, qui assure sous sa responsabilité, la médiation
entre le service et les structures hiérarchiques. Et vu que l’agence jouit d’un pouvoir
décisionnel réduit, les dossiers de crédit sont alors transmis au comité du Groupe régional
d’exploitation pour étude complémentaire et décision éventuelle et ce, dans la limite de ses
pouvoirs décisifs, sinon ce dernier les soumet à son tour à sa hiérarchie à savoir la Direction
Générale pour décision et autorisation finale.

Conclusion du chapitre :

A l’issue de ce premier chapitre introductif consacré à la présentation du service crédit au


niveau de l’agence ainsi que son rôle, ses attributions et les relations qu’il entretient, nous
constatons l’indisponibilité d’un tel service dans une agence bancaire. Il constitue la structure
de base d’exploitation des opérations de banque. C’est le compartiment d’étude et d’analyse
des risques qui veille à la promotion des services rendus et au développement des ressources
et profits.

-7-
Première partie : typologie de crédit

Introduction

Dés leur entrée dans le paysage économique, les entreprises ainsi que les particuliers,
expriment des besoins progressifs et continuels de capitaux et cela pour financer leurs
activités économiques.
Ils font appel à des institutions financières tel que les caisses d’épargne, les établissements
financiers et les banques qui restent privilégiés. En effet, les banques proposent à leurs
partenaires économiques une panoplie de crédits afin de satisfaire leurs besoins.
Le crédit vient du mot latin « credere » qui veut dire confiance, peut être défini comme
étant l’opération par laquelle le propriétaire d’un bien économique qui prend souvent la forme
monétaire en cède la jouissance à une autre personne, pendant un certain temps, moyennant
une rémunération appelée intérêt, proportionnelle à la durée d’usage. Le bénéficiaire du crédit
doit restituer la contrepartie au terme du temps convenu, et payer pour l’usance qu’il en a fait.
Selon Fisher, « le crédit rend capable un homme de contrôler temporairement plus de
richesse que ce qu’il possède, c'est-à-dire, une partie des richesses des autres. Donc le crédit
est la métamorphose de capitaux stables en capitaux circulants, en rendant disponibles des
fonds qui ne l’étaient pas avant ». 1
A travers ces définitions, nous constatons que le rôle du banquier est de mettre à la
disposition de sa clientèle (entreprises et particuliers), toute une gamme de crédits pouvant
faire face à leurs divers besoins.
-Qu’elles sont les formes de crédits que les banques peuvent octroyer ?
-Qu’elles sont les caractéristiques de chaque forme de crédits, leur risque et leur couvertures
par les banques ?
Pour répondre à ces deux questions, nous allons expliquer les différents besoins à financer
par le banquier :
Chapitre 01 : Les crédits d’exploitations ;
Chapitre 02 : Les crédits d’investissements ;
Chapitre 03 : Le financement du commerce extérieur ;
Chapitre 04 : Les crédits aux particuliers ;
Chapitre 05 : Le financement islamique.

1
Fisher

-8-
Première partie : typologie de crédit

Premier chapitre :

Les crédits d'exploitations

Introduction :

L’entreprise, dans le cadre de son activité, affiche des besoins temporaires, de courte durée
lesquels doivent être épongés par des ressources externes pour assurer la continuité de son
fonctionnement.
C’est pour répondre à cette circonstance que les crédits d’exploitation ont été mis en place
par les banques.
Les crédits d’exploitation ou de fonctionnement sont des concours à court terme ne
dépassant pas les deux années ; ils se subdivisent en crédits directs et crédits indirects ou par
signature.

Section I :
Les Crédits d’exploitations directs

Ces crédits donnent lieu à des décaissements effectifs et immédiats ; ils permettent de faire
face aux décalages entre les décaissements et les encaissements de fonds.
Ils se subdivisent en crédits par caisse globaux et crédits par caisse spécifiques :

I-1) Crédits par caisse globaux :


Ces crédits sont destinés à financer globalement l’actif cyclique du bilan sans être affectés
à un objet précis.
Ils sont généralement appelés crédits en blanc car, d’un coté, ils sont utilisables par le débit
d’un compte, et d’un autre coté parce qu’ils ne sont assortis d’aucune autre garantie que la
promesse de remboursement du bénéficiaire. C’est donc des concours à risque très élevé.
Parmi les crédits d’exploitation globaux, on distingue entre : la facilité de caisse, le
découvert, le crédit de campagne et le crédit relais ou de soudure.

-9-
Première partie : typologie de crédit

I-1-A) la facilité de caisse :


La facilité de caisse est une forme de concours bancaire destinée à pallier mensuellement
les insuffisances passagères de trésorerie suite aux décalages de courte durée entre les
dépenses et les recettes.
C’est une opération à très court terme (quelques jours seulement), généralement accordée
pour assurer les échéances de fins de mois, la paie du personnel ou le règlement de la TVA.
Elle peut se répéter fréquemment à condition que son apurement se fasse rapidement et
régulièrement. Autrement dit, le compte de l’entreprise doit évoluer alternativement tantôt en
position débitrice, tantôt en position créditrice, en enregistrant chaque mois une position
créditrice.
Le banquier prend en considération le chiffre d’affaires en TTC mensuel pour fixer le
plafond de la facilité de caisse. En général, il peut accorder jusqu’à 60% de la moyenne
annuelle des chiffres d’affaires de l’entreprise. Les intérêts sont calculés en fonction du
nombre de jours pendant lesquels le compte fonctionne en position débitrice.

• Avantages et inconvénients de la facilité de caisse :

-Avantages :
- Domiciliation des flux de recette de l'emprunteur dans nos guichets ;
- Crédit recouvrable à très court terme et donc le risque d'illiquidité est minimisé.
-Inconvénients :
- Il pèse directement sur la trésorerie de la banque (crédit non réescompté) ;
- Aucune sûreté réelle ou personnelle (crédit à blanc).

N-B : au niveau de la BADR, ce type de crédit n'est pas accordé.

I-1-B) le découvert:
Le découvert a été défini par J Branger et A Boudinot comme suit : « Le découvert
consiste pour le banquier à laisser le compte de son client devenir débiteur dans la limite
d’un maximum qui, le plus souvent, est fixé à titre indicatif sans qu’il y’ait engagement
d’assurer le concours pendant une période déterminée. Le découvert prolonge, en quelque
sorte le service caisse rendu par le banquier et a pour objet de compléter un fonds de
roulement » 2.

2
J Branger et A Boudinot

- 10 -
Première partie : typologie de crédit

Le montant du découvert est fixé à partir du plan de trésorerie. Il doit correspondre au


cumul des différences négatives entre encaissements et décaissements. Cependant, le montant
ne doit pas dépasser un certain plafond fixé par l’article 23 de l’instruction de la banque
d’Algérie qui dispose : « …les découverts en comptes courants doivent diminuer afin de ne
dépasser l’équivalent de 15 jours du chiffre d’affaires… ». Quant à la durée du découvert qui
ne saurait excéder les trois (03) mois, elle doit correspondre à la durée du déficit constatée à
partir du plan de trésorerie.
Il existe deux (02) types de découvert :
-Découvert simple (non mobilisable) ;
-Découvert mobilisable.
-Le découvert non mobilisable :
Cette forme de découvert permet au client de faire fonctionner son compte en position
débitrice. Il ne paye les intérêts que sur les sommes effectivement utilisées.
Les possibilités de réescompte ne peuvent être envisagées, ce qui implique une vigilance
renforcée pour éviter tout dépassement.
-Le découvert mobilisable :
Cette forme de découvert est matérialisée par des billets souscrits à l’ordre de la banque
par le bénéficiaire du crédit. Ce qui donne la possibilité à cette dernière de recourir au
réescompte auprès de la Banque d’Algérie.
Le banquier crédite le compte de son client du montant global de l’autorisation. Les agios
sont décomptés pour toute la période de mobilisation (90 jours) et sur le montant total de
l’autorisation quel que soit le niveau de son utilisation.

N-B : au niveau de l'agence, c'est le découvert mobilisable qui est accordé.


I-1-C) Les crédits de campagne :
« Le crédit de compagne est un concours bancaire destiné à financer un besoin de
trésorerie né d’une activité saisonnière.
La raison fondamentale du besoin de crédit de campagne est l’existence d’un cycle
saisonnier. ». 3

3
BENHALIMA. A. « pratiques de techniques bancaires- référence à l’Algérie »

- 11 -
Première partie : typologie de crédit

 les principaux clients de cette nature de crédit sont :


• Les exploitations agricoles de production végétale ou animale (cultures de
légumes, élevage ovin et bovin…)
• Les entreprises industrielles de transformation de produits saisonniers (concentré
de tomate, confitures….)
• Les entreprises industrielles ou commerciales stockant des marchandises pour être
utilisées ou vendues à une période donnée. (Fabrication de parapluies…).
 L’entreprise doit fournir à sa banque un plan de financement qui
mentionnera les dépenses et les recettes prévisionnelles. «C’est le document essentiel qui
permet au banquier de bien cerner le risque avant de se déterminer. Le banquier analyse ce
plan dans le cadre notamment d’une étude de marché qui lui permet de se faire une idée quant
aux chances de réussite de la compagne et de remboursement du crédit».
La bonne analyse du plan de financement ainsi que l’appréciation des chances de réussite de
la compagne, constituent pour le banquier les seules garanties pour ce concours bancaire.
Le crédit de compagne doit être totalement remboursé une fois la compagne est achevée.
 Parmi les crédits de compagnes, on peut citer :
-le crédit d'embouche, qui permet à une exploitation d'élevage d'acheter du bétail et de
procéder à son engraissement pour revente.
-le crédit RFIG qui est aussi un crédit de compagne dont le taux d'intérêt est bonifié à 100%.
Il est d'une durée de 12 mois et peut être prolongé de 6 mois en cas de force majeure.
Les risques de ce crédit sont la durée de l'opération, la fluctuation des prix de viandes
et les possibilités de mortalités ou de maladies du bétail.
 Les risques du crédit de compagne :
-Risque d’immobilisation dû à une perte ou échec d’une campagne ;
-Risque de non remboursement à échéance du crédit dû à des stocks invendus dont
l’écoulement est possible ultérieurement (remboursement retardé) ;
-Risque de détournement de l’objet de crédit.
I-1-D) Les crédits relais ou de soudure :
«Comme son nom l’indique, le crédit relais est une forme de découvert qui permet
d’anticiper une rentrée de fonds qui doit se produire dans un délai déterminé et pour un
montant précis ». 4

4
BOUYACOUB F., L'entreprise et le financement bancaire

- 12 -
Première partie : typologie de crédit

C’est un crédit lié à une opération ponctuelle hors exploitation, donnant une possibilité aux
entreprises d’anticiper une rentrée de fonds (Cession d’un bien, augmentation du capital,
emprunt obligataire…) qui assurera son remboursement. Ce concours peut aussi être accordé
en vue de faire face à une tombée d’échéance d’un crédit à long ou moyen terme.

 En accordant ce genre de concours, deux risques sont courus par le banquier :


-La non réalisation de l’opération devant assurer le remboursement du crédit ;
-Le détournement des fonds provenant de l’opération du remboursement du crédit.
Vu ces risques, le banquier doit prendre la précaution de ne consentir le crédit que si la
réalisation de l’opération est certaine. En outre, le montant du crédit à accorder doit être
inférieur aux sommes à recevoir et ce, pour se prémunir contre une éventuelle surestimation
lors des prévisions.

I-2) crédits d’exploitation spécifique :


Ce sont des crédits octroyés en vue de financer un actif circulant bien déterminé et qui
comportent par voie de conséquence une garantie réelle. Il s'agit d'affectation en gage de
certains actifs circulants dans le cadre d'une opération précise.
 Parmi ces crédits, on abordera :
-L’escompte des papiers commerciaux ;
-Avance sur factures ;
-Avance sur titres ;
-Avance sur marchandises ;
-Avance sur marchés publics ;
-L’affacturage (factoring).
I-2-A) L'escompte des papiers commerciaux :
« L’escompte est une opération de crédit par laquelle le banquier met à la disposition du
porteur d’un effet de commerce non échu le montant de cet effet (déduction faite des intérêts
et commissions) contre le transfert à son profit de la propriété de la créance et de ses
accessoires» 5.
Autrement dit, l’escompte commercial est une opération de crédit à court terme par
laquelle le banquier se rend cessionnaire, sous « bonne fin », d’un effet de commerce
matérialisant une créance commerciale sur un débiteur, appelé « cédé », en versant le montant

5
BOUYACOUB F., L'entreprise et le financement bancaire

- 13 -
Première partie : typologie de crédit

de l’effet avant échéance au crédit du compte de l’entreprise bénéficiaire de l’escompte,


appelé «cédant », déduction faite des agios calculés au prorata temporis de l’échéance à
courir.

• Aspects juridiques de l’escompte :


La banque jouit d’une situation juridique protégée relative à l’effet qui se résume
essentiellement à :
La propriété de la provision : la transmission de l’effet de commerce au banquier se fait par le
biais de l’endossement (translatif de propriété) donc la provision est la propriété du banquier.
La règle d’inopposabilité des exceptions : Le tiré qui accepte l’effet de commerce ne peut pas
opposer au porteur (le banquier dans notre cas) les exceptions qu’il pourrait tirer de ses
rapports avec le tireur.
La solidarité des signataires : tous ceux qui ont : tiré, endossé, accepté, avalisé…etc. l’effet
de commerce sont tenus solidairement envers le porteur.
• Aspect technique de l'escompte :
Comme pour les autres formes de crédits, il y'a lieu de fixer un maximum d'escompte pour
contrôler l'encours pour chaque client.
A travers cet exemple, on va expliquer la méthode du calcul d'un plafond d'escompte:
Une entreprise ayant une moyenne de chiffre d’affaires mensuel TTC de 100 000 DA, réparti
comme suit :
On aura alors trois 03 parties d’encours maximum :

45% au comptant 100.000  45%  0 mois = 0000


30% à 30 jours ; 100.000  30%  1 mois = 30 000
15 % à 60 jours; 100.000  15%  2 mois = 30 000
10% à 90 jours. 100.000  10%  3 mois = 30 000

Le plafond d’escompte est de : 90 000 DA

- 14 -
Première partie : typologie de crédit

• Les risques de l’escompte :


o Le risque cédant : Si l’effet revient impayé à échéance, le banquier peut se retourner
contre le cédant (clause sauf bonne fin) ;
o Le risque tiré : Il ne faut pas prendre des effets de commerce tirés sur des mauvais
payeurs ;
o Les risques liés à l’effet de commerce :
-Les effets de cavalerie : tirage de l’effet de commerce sans existence d’une transaction
commerciale ;
-Les effets creux : tirage de l’effet de commerce sur une personne imaginaire ;
-Tirage hâtif : création et présentation des traites à l’escompte avant livraison des
marchandises.
• Les avantages de l’escompte :
Pour la banque :
-C’est une opération protégée par le droit cambiaire ;
-La banque peut procéder au réescompte.
Pour le client :
-Se procurer de la trésorerie en mobilisant des créances à terme détenues dans le poste client.

I-2-B) Avance sur factures :


L’avance sur factures est destinée à mobiliser le poste « Clients » des entreprises qui
travaillent avec les administrations ou des organismes paraétatiques. Ces organismes paient
leurs achats par des virements ordonnés sur leurs comptes au Trésor (mode de règlement sûr
mais long).
L’avance est consentie par les banques contre remise de factures visées, c’est-à-dire,
qu’elles doivent mentionner l’engagement ferme de l’administration à payer de manière
irrévocable ladite facture au compte de l’entreprise ouvert aux guichets de la banque prêteuse.
I-2-C) Avance sur marchandises :
« L’avance sur marchandises consiste à financer un stock et à appréhender, en contrepartie
de ce financement, des marchandises qui sont remises en gage au créancier ». 6
Ce genre de crédit est consenti généralement au client pour lui permettre de régler son
fournisseur et d’avoir suffisamment de temps pour revendre sa marchandise.

6
BENHALIMA A. Pratique des techniques bancaires

- 15 -
Première partie : typologie de crédit

Ces marchandises doivent être affectées en gage. Elles doivent être remises au banquier
(dans un local de la banque ou loué par elle) ou généralement à un tiers détenteur appelé
magasin général, qui assure la conservation de la marchandise pendant la durée de l’opération.
En contre partie des marchandises déposées, le magasin général remet au client un titre
qui s’appelle le récépissé-warrant qui est composé de deux parties :

Le récépissé : c’est un titre de propriété, il permet de vendre sa marchandise déposée au


magasin général.
Le warrant : c’est un titre de gage, il permet au propriétaire d’emprunter de l’argent en le
remettant à son créancier en gage.
 Le récépissé warrant est négociable et transmissible par voie d’endossement.
Pour déterminer le montant de l’avance, le banquier se base sur la valeur des stocks
arrêtée par le comptable de l’entreprise. Ce montant ne doit dépasser 70% de la valeur des
stocks gagés.
La durée de ce crédit, qui est généralement de 06 mois, ne doit pas dépasser les neufs mois.
En matière de remboursement, le client paye les mensualités déterminées par un échéancier de
remboursement établi par le banquier.
Si le crédit n’est pas remboursé à échéance, la banque pourra se retourner contre son client
et les éventuels signataires de l’effet pour le reliquat, si le produit de la vente est inférieur au
montant prêté.
Si le bénéficiaire du crédit désire vendre sa marchandise avant l’échéance du warrant, il
peut :
 Soit rembourser la banque pour libérer la marchandise.
 Soit vendre la marchandise moins chère, à charge pour l’acheteur de régler la banque pour
le montant du crédit accordé et récupérer le warrant pour pouvoir disposer de la marchandise.
N.B : L’avance sur marchandise ne fait pas partie des produits offerts par la BADR à sa
clientèle à cause du risque de mévente ou de dépréciation que peut présenter cette forme de
crédit.

- 16 -
Première partie : typologie de crédit

I-2-D) Avances Sur Titres :

Les avances et prêts sur titres sont sollicités par les clients détenant un portefeuille titre et
ce pour pallier les besoins passagers de trésorerie auxquels ils peuvent être confrontés.
Pour que l'avance soit réellement garantie par ces titres, la banque demande au client
d'établir un acte de nantissement, Cet acte doit être signé par le client. L’avance est de 80% du
montant du titre.
Ces avances peuvent revêtir deux formes, selon que le compte soit autorisé ou non à passer
en position débitrice :
-Mise à la disposition de l’emprunteur une somme correspondant à 80% de la valeur des
titres, la marge de 20 % servira le cas échéant, au paiement des intérêts. Dans ce cas, on parle
de prêts sur titres.
-Autoriser le compte à fonctionner en position débitrice à hauteur de 80% de la valeur des
titres affectés en garantie. Dans ce cas, il s’agit bien d’un découvert garanti par le dépôt des
titres en nantissement. Sa réalisation se fait par notification d’une autorisation de découvert.
Le client ne paye alors d’intérêts que sur les sommes effectivement utilisées.

I-2-E) Avance Sur Marchés Publics :


1°) Définition :
Le décret présidentiel N° :02-250 du 24 juillet 2002 portant réglementation sur marchés
publics définit : « Un marché public est un contrat passé entre un entrepreneur et une
administration publique pour la fourniture des biens ou l'exécution de travaux ».

2°) Modes de Passation des Marchés :


2°-a) L’adjudication générale :
Elle consiste à mettre en concurrence les prestataires de biens ou de services (fournisseurs
ou entrepreneurs) qui indiqueront dans un document appelé «soumission» ; leurs conditions
de réalisation du marché et les prix demandés. L’administration retiendra le soumissionnaire
qui a proposé les meilleures conditions ; le meilleur ratio (qualité / prix).
2°-b) L’adjudication restreinte :
Elle est utilisée lorsque les prestations à réaliser sont restreintes à certains fournisseurs
ayant des qualifications techniques poussées et des capacités financières bien spécifiques.
2°-c) Le marché de gré à gré :
C’est un marché passé directement avec un offreur bien précis, choisi comme étant
l’unique à être en mesure de réaliser le marché. Il s’agit généralement d’offreurs jouissant
d’une position monopolistique dans le domaine.

- 17 -
Première partie : typologie de crédit

3°) Le contrat et son contenu :


Le contrat d’un marché public doit obligatoirement contenir :

-Tous les détails et conditions d’exécution des travaux (montant, délais, clauses diverses) ;

-Le nom et l’adresse du titulaire du marché ;

- Le numéro du compte sur lequel vont s'effectuer les règlements ;

- Le nom du maître de l'ouvrage ;

- Les différentes garanties proposées ;

-Le nom du comptable assignataire (le fonctionnaire chargé de mandater le paiement


correspondant au marché) ;

-Les délais ouverts aux constatations ouvrant droit à paiement.

 Etant donné que le règlement des créances dues par les administrations est certain mais
reste très lent, les entreprises sollicitent, assez souvent des avances auprès de leurs banques,
aux différents stades de réalisation de marchés.

4°) Les procédures de Nantissement d'un marché public:

La procédure de nantissement d’un marché public se présente comme suit :

4°-a) Délivrance du titre unique :

Il s’agit de l’apposition de la mention dite « titre unique » sur l’un des exemplaires du
marché concerné afin de prévenir le financement multiple d’un même marché car, avec cette
mention, il ne peut pas être dupliqué. En plus, le banquier saura à qui signifier l’acte de
nantissement pour faire prévaloir ses droits de créancier gagiste.
4°-b) Etablissement de l’acte de nantissement :
Le banquier vérifie la régularité du titre unique présenté par le client, et fait signer à ce
dernier un acte de nantissement qui donnera au banquier la qualité de créancier gagiste.
4°-c) Signification au comptable assignataire :
L’acte de nantissement signé par le client sera immédiatement envoyé au comptable
assignataire accompagné du titre unique par lettre recommandée avec accusé de réception.
Dès réception des documents, ce dernier deviendra tiers détenteur des sommes
représentatives des créances de l’entreprise cocontractante sur l’administration et se
verra obligé d’exécuter le paiement des sommes directement au profit du banquier.
4°d) Une demande de renseignement adressée au maître de l'œuvre.

- 18 -
Première partie : typologie de crédit

5°) Formes d’Avances sur Marchés :


5°-a)Crédit de Préfinancement :
Ce crédit est mis en place durant la période où le titulaire du marché public ne possède
aucune créance sur l’administration (phase créances à naître) en vue d’assurer une partie de la
trésorerie nécessaire aux premières dépenses (approvisionnement).
Ce crédit s’apparente à un découvert en blanc du moment que la garantie qui est le
nantissement du marché est sans effet puisque l’administration ne doit encore rien au client.
5°-b) Crédits de Mobilisation:
A ce stade, le titulaire du marché a effectué les travaux prévus dans le contrat ou livré les
marchandises générant des créances sur l’administration publique. C’est la phase de créances
nées. L’entreprise peut obtenir des avances sur les sommes qui lui sont dues. Ces avances
peuvent revêtir deux formes :
-Avances sur créances nées non constatées:
Ces avances sont consenties par le client sur production d’une attestation de travaux faits ou
fournitures effectuées mais non confirmés par un certificat de droit à paiement. Dans ce cas,
l’avance ne saurait en aucun cas dépasser 70 % des créances non constatées.
-Avances sur créances nées constatées:
Le titulaire du marché produit un certificat de droit à paiement visé par le comptable
assignataire. Il s’agit d’une « mobilisation des droits à paiement ». L’avance dans ce cas peut
atteindre 80 % des créances.
Ce type d’avances est le plus utilisé dans nos banques en raison du niveau de sécurité
élevée qu’il procure.

I-2-F) L’affacturage (ou factoring):

« L’affacturage est un contrat par lequel un établissement spécialisé, appelé factor,


achète, ferme les créances détenues par un fournisseur, appelé vendeur, sur ses clients
appelés acheteurs ou bénéficiaires de services, et ce, moyennant une rémunération » 7.

7
LUC BERNET – ROLLANDE. "Principes de technique bancaire", page 225.

- 19 -
Première partie : typologie de crédit

Selon l'article 543 du code de commerce : « Le contrat d'affacturage ou factoring est un


acte aux termes duquel une société spécialisée, appelée factor, devient subrogée aux droits de
son client, appelé adhérent, en payant ferme à ce dernier, le montant intégral d'une facture à
échéance fixe, résultant d’un contrat et en prenant à sa charge, moyennant une rémunération,
les risques de non remboursement ».

La technique de l’affacturage ou de factoring consiste en un transfert de créances


commerciales de leur titulaire à une société d’affacturage (le factor) qui se charge d’en opérer
le recouvrement et qui en garantit la bonne fin, même en cas de défaillance du débiteur. Le
factor peut régler par anticipation tout ou une partie du montant des créances transférées.

Section II :

Les crédits d'exploitation par signature (indirect)

II-1) définition :

Ces concours bancaires sont également dits « Indirects » parce qu’il ne s’agit pas d’un
décaissement ou d’une mobilisation de fonds. En effet, par sa seule signature, la banque
garantit l’engagement de son client vis-à-vis d’un tiers sans verser de fonds.
II- 2) Avantages des crédits par signatures:
• Pour le banquier :
Au moment de sa mise en place, un crédit par signature évite toute sortie de fonds ; ceci
s’ajoute à la perception de commissions sur l’autorisation sans mobilisation de capitaux.
• Pour le client :
Les engagements par signature valorisent l’image de l’entreprise chez les tiers (le banquier
garantit la solvabilité de son client). Ils permettent de différer des paiements exigibles
immédiatement et d’accélérer des rentrées de fonds.

- 20 -
Première partie : typologie de crédit

II-3) Les inconvénients des crédits par signatures:


• Pour le banquier :
L’évaluation de risque est difficile parce que le banquier est tenu par son engagement qu’elle
que soit la situation financière du client.
• Pour le client :
Les paiements des commissions même dans le cas de non utilisation ; Le banquier peut
demander à l'entreprise d'apporter des garanties en cas de délivrance d'engagement non margé
à 100%.
II- 4) Les formes des crédits par signatures:
Les principaux engagements par signature sont :
-L’aval ;
-L’acceptation ;
- Le cautionnement ;
-Le crédit documentaire.

II-4-A) L'aval:
L’article 409 du code de commerce stipule : « L’avaliste garantit le paiement de la lettre de
change en tout ou partie de son montant, il est tenu de la même manière que celui dont il s’est
porté garant ».
Donc, on peut dire que L’aval est l’engagement d’une personne appelée (avaliste ou
avaliseur) à payer un effet de commerce à son échéance en cas de défaillance du principal
débiteur et cela Par l’apposition de sa signature, précédée de la mention « bon pour aval » et
du montant de l’aval au recto de l’effet.
II -4-B)- L'acceptation:

« L'acceptation est écrite sur la lettre de change. Elle est exprimée par le mot "accepté "
ou tout autre mot équivalent ; elle est signée par le tiré. La simple signature du tiré apposée
au recto de la lettre vaut acceptation ». 8

Donc, l’acceptation d’une banque est l’engagement qui se traduit par la signature du
banquier sur un effet de commerce garantissant ainsi son paiement à l’échéance.

8
L’article 405 du code de commerce

- 21 -
Première partie : typologie de crédit

II-4-C) Le cautionnement bancaire :


« Le cautionnement est un contrat par lequel une personne garantit l’exécution d’une
obligation en s’engageant, envers le créancier, à satisfaire cette obligation, si le débiteur n’y
satisfait pas lui même »9
En effet, le cautionnement bancaire « est un prêt de signature de la part de la Banque, ce
qui équivaut à une promesse de payer à la place de son client, soit à une certaine échéance,
soit dans certaines circonstances bien précisées dans le contrat qui réunit le débiteur avec ses
créanciers. » 10
Les cautions accordées par les banques peuvent être divisées en trois :
-Les cautions fiscales ;
-Les cautions douanières ;
-Les cautions de marchés.

a) Les cautions fiscales :


Pour bénéficier auprès de l’administration fiscale d’un différé de règlement de la TVA,
l’entreprise sollicite sa banque pour lui accorder les cautions ci-après :
• Obligation cautionnée TVA :
L’entreprise fournit cette caution à l’administration fiscale pour retarder le règlement des
taxes exigibles (TVA) et cela en raison des délais offerts par l’entreprise à ses clients. Dans le
cas ou l’entreprise serait défaillante, le trésor public se tournerait contre la banque.
• La caution pour imposition contestée :
Elle permet au redevable qui conteste des impôts qui lui sont réclamés d’en obtenir un
différé de paiement jusqu’au dénouement final.
b) Les cautions douanières :
• Les obligations cautionnées douane :
Cette forme de caution permet aux entreprises de retarder, jusqu’à 4 mois,le paiement des
droits de douane qui sont en principe exigible à 15 ou à 30 jours. L’administration des
douanes admet que ses droits soient acquittés au moyen d’obligations cautionnées accordant
ainsi un délai de paiement garanti par la banque.
Dans la pratique, une obligation cautionnée se matérialise sous la forme d’un billet à ordre
établi par la Direction des Douanes et avalisé par la banque.

9
L’article 644 du code civil algérien
10
LUC BERNET – ROLLANDE. "Principes de technique bancaire", page 225.

- 22 -
Première partie : typologie de crédit

• La soumission de crédit à l’enlèvement :


Cette caution permet à l’importateur de pouvoir retirer sa marchandise auprès de
l’administration des douanes, avant l’acquittement d’un certain nombre de droits et taxes. Elle
garantit leur paiement lorsqu’ils seront déterminés et devenus exigibles.
• La caution d’admission temporaire:
Les marchandises et les équipements qui sont importés en vue d’une réexportation sont en
suspension de droits de douane, dans la mesure où ils sont effectivement réexportés. Pour ce
type d’importation, les douanes exigent une caution d’admission temporaire. Cette caution
garantit le paiement des droits si la réexportation n’est pas effectuée.
• La caution d’exportation temporaire:
Elle permet au client de la banque d’exporter des produits avec l’engagement de les
réimporter après la réalisation de prestations à l’étranger. Cette caution est utilisée par
exemple pour exporter des équipements en vue de leur répartition.
• La caution pour entrepôts fictifs:
Les marchandises non dédouanées à l’importation, dans l’attente de leur mise à la
consommation sur le territoire national, peuvent être entreposées dans le local de l’entreprise
ou de celui d’un tiers ; l’entrepôt est alors dit « fictif » et donne lieu à paiement de droits.
Le paiement de ces droits peut être différé par le service des douanes en exigeant de
l’entrepositaire un engagement cautionné par une banque afin d’assurer la conservation des
marchandises emmagasinées, son gardiennage et le paiement des droits en cas de leur mise à
la consommation.
• La caution pour soumission contentieuse:
C’est une caution délivrée à un client en litige avec les services des douanes, suite à une
fausse déclaration sur des marchandises importées. Le client s’engage à s’en remettre à la
décision de l’administration et cet engagement est cautionné par la banque.
c) Les cautions de marché :
Dans ce domaine particulier d’engagement par signature, l’Etat n’intervient plus comme
créancier fiscal, mais comme fournisseur de travaux ou demandeur de services, au travers des
marchés que l’administration passe avec l’entreprise. Et parmi ces cautions on retrouve :
-Caution de soumission ou d’adjudication :
Cette caution est sollicitée à l’occasion du financement des marchés publics. Elle garantit
qu’un soumissionnaire a bien l’intention de réaliser le marché.

- 23 -
Première partie : typologie de crédit

-Caution de bonne exécution :


Appelée également « caution définitive », elle est destinée à garantir à l’administration que
l’entreprise a les moyens techniques et financiers de mener à bien le marché pour lequel elle a
été déclarée adjudicataire. Autrement dit, elle garantit la bonne exécution du marché par le
titulaire. Et le montant de cette caution est estimé a 5% du montant du marché.
-Caution de dispense de retenue de garantie :
L’administration impose une retenue de garantie sur chaque situation délivrée de 05% de
son montant total, qui ne sera remboursée qu’à la réception définitive du marché. Toutefois,
cette retenue peut être débloquée contre une caution bancaire engageant le banquier à honorer
les réparations à hauteur de la retenue, si l’entreprise ne le fait pas.
NB : Un marché est prononcé véritablement reçu un an après l’achèvement des travaux.
Pendant cette période, l’administration s’assure de la bonne réalisation du marché et vérifie
l’inexistance des défauts.

-Caution de restitution d’acompte :


Avant même le début d’exécution du marché, le maître de l’œuvre peut bénéficier
d’avances (10 à 20% du montant global) et d’acomptes de l’administration pour accélérer des
rentrées de trésoreries.
Cependant, celles-ci ne lui sont accordées qu’après présentation d’une caution bancaire qui
garantit le remboursement intégral en cas de défaillance.
II-4-D) Le crédit documentaire :
Le crédit documentaire est un engagement par signature qui joue, à la fois, le rôle
d’instrument de crédit et celui de moyen de paiement garanti dans les transactions
internationales. Ce type de crédit sera développé dans le chapitre : Financement du commerce
international.
Conclusion du chapitre:
Dans ce premier chapitre, nous avons présenté les différentes formes de crédits
d’exploitation. Ces crédits sont destinés à financer le bas du bilan, notamment les actifs
circulants de l’entreprise tel que les stocks et les clients.
Ainsi, en traitant les crédits d’exploitation notre, objectif était de montrer l’importance de
la banque dans le financement des entreprises en matière d’exploitation.
Dans le chapitre qui suit, nous aurons à développer un tout autre type de crédits, destiné
cette fois à financer le haut du bilan; il s’agit des crédits d’investissement.

- 24 -
Première partie : typologie de crédit

Deuxième chapitre :

Les crédits d'investissements


Introduction :
De la même manière qu’une entreprise doit trouver le moyen pour satisfaire ses besoins de
financement à court terme en relation avec son activité, il lui faut également répondre à ses
besoins de financement à moyen et long terme en vue d’une création ; d’un renouvellement ou
d’une extension. C’est pour répondre à cette circonstance que les crédits d’investissement ont
été mis en place par les banques.

Section I :
Les crédits classiques
Définition :
Les crédits d’investissement classiques sont destinés à financer l’actif immobilisé du bilan.
Ils peuvent être accordés à moyen ou à long terme.
I-1) Le crédit à moyens terme (CMT):
Sont des crédits octroyés sur une durée allant de deux (02) à sept (07) ans dont une période
de différé de deux (02) ans au maximum. Ces concours sont destinés à financer les
investissements légers tels que les véhicules et les machines, d’une façon générale, la plupart
des biens d’équipement et moyens de production de l’entreprise amortissable sur une durée de
05 à 10 ans. La durée du financement ne doit en aucune manière être plus longue que celle
d’amortissement du bien financé.
Un financement par crédit à moyen terme ne doit pas couvrir la totalité de
l’investissement. Ça va de soi qu’une entreprise qui désire s’équiper doit faire un effort
d’autofinancement. Le banquier finance au maximum 70 % du montant, toutes taxes
comprises de l’investissement. Le crédit à moyen terme peut être perçu sous trois (03) formes
selon la possibilité de refinancement :
I-1-A) Le CMT réescomptable : cette forme de CMT reste la plus utilisée par les banques
algériennes en raison de la souplesse qu’elle offre à leur trésorerie. Elle permet de récupérer
la trésorerie engagée lors de la réalisation du crédit par le réescompte d’un billet à ordre
souscrit par l’investisseur.
I-1-B) Le CMT mobilisable : Dans ce type de CMT, le banquier ne s’adressera pas à la
Banque d’Algérie pour se refinancer mais cherche plutôt à mobiliser son crédit sur le marché
financier. L’opération de mobilisation consiste pour le banquier à recouvrer, auprès d’un

- 25 -
Première partie : typologie de crédit

organisme mobilisateur, la disponibilité des sommes qu’il a prêté à son débiteur sur la base du
papier constatant sa créance sur ce dernier.
En Algérie, le CMT mobilisable n’existe pas encore, le marché financier n’étant pas apte pour
ce genre d’opération.
I-1-C) Le CMT non mobilisable : C’est un crédit nourri par la banque sur sa propre
trésorerie ; il ne peut faire l’objet d’un refinancement. Il en résulte que son taux d’intérêts
débiteur appliqué est plus élevé que celui d’un CMT refinançable, car il implique une gêne de
trésorerie pour la banque.
Les billets à ordre souscrits en représentation d’un tel crédit sont des reconnaissances de
dettes seulement et non d’instruments de refinancement.
I-2) les crédits à longs termes (CLT) :

Ce sont des crédits d’une durée allant de sept (07) à vingt (20) ans, dont une période de
différer de deux (02) à cinq (05) ans. Ces CLT ont pour objet de financer les équipements et
les immobilisations lourdes, en particulier les constructions de l’entreprise.
La durée de financement ne doit jamais être supérieure à la durée de vie des
immobilisations financées et le montant du crédit ne doit pas couvrir la totalité de
l’investissement. Le banquier doit veiller à ce que la part d’autofinancement soit la plus
élevée possible afin de minimiser les risques.

Section II :
Les crédits spéciaux

Ces crédits sont inscrits dans le cadre d’un programme de développement tracé par les
autorités gouvernementales. Il s’agit de financer par des concours publics des activités
soutenues.

Parmi les crédits que développe la Banque de l’Agriculture et du Développement Rural


(BADR), on retrouve Les crédits de financement de l’emploi des jeunes, soutenus par le
Fonds National de Soutien à l’Emploi des Jeunes (FNSEJ) ; Les crédits de financement des
activités agricoles soutenus par les concours publics du Fonds National de Régulation et de
Développement Agricole (FNRDA) et les crédits aux chômeurs promoteurs dispositif CNAC
et ANGEM.

- 26 -
Première partie : typologie de crédit

II-1) Le crédit à l’emploi de jeunes :


Les crédits à l’emploi de jeunes sont des crédits d’investissement à moyen terme qui
entrent dans le cadre du dispositif du soutien à l’emploi des jeunes adopté et réglementé par :
- Le décret présidentiel N° 96-234 du 02 juillet 1996 ;
-Les décrets exécutifs N° 96-295, 96-296 et 96-297 du 08 septembre 1996 ;
- Le décret exécutif N°98-200 du 09 juin 1998 modifié et complété par le décret exécutif
N°03-289 du 06 septembre 2003.
Ils ont été institués par les pouvoirs publics, en collaboration avec la communauté
bancaire, dans le but de faciliter la réinsertion des jeunes chômeurs (âgés entre 19 et 35 ans)
dans la vie économique et sociale, en leur permettant d’investir dans le domaine de la micro
entreprise, et de favoriser ainsi la création et l’extension d’activités de production (à titre
individuel ou collectif) de biens et de services. Ces crédits font bénéficier aux jeunes
entrepreneurs inscrits à l’ANSEJ, d’une structure de financement préférentielle sensée leur
donner les conditions financières les plus favorables pour la réussite du projet.
La durée de remboursement varie de trois (03) à cinq (05) ans avec un différé de paiement
de trois ans. Ainsi la structure de financement est dite triangulaire ; la plupart du temps est
comme suit :
- Participation de l’ANSEJ : de 28 à 29% du coût du projet, sans intérêts et dont le
remboursement intervient après le remboursement du crédit bancaire ;
- La Banque : jusqu’à 70% maximum du coût du projet et à taux d’intérêt bonifié ;
- Apport personnel : pour le montant restant à compléter du coût total du projet (1 à 2%).
La bonification des taux d’intérêts sur les crédits consentis aux jeunes promoteurs est fixée
selon le secteur d’activité : Agriculture, hydraulique et pêche ou autres secteurs et aussi selon
les zones dites zones normales ou bien zones spécifiques.
II-2) Le financement des activités soutenues par le FNRDA :
Ce dispositif de financement s’inscrit dans le cadre du Plan National de Développement
Agricole (PNDA) dont la réalisation est soutenue par un financement du FNRDA. La BADR
intervient par la mise en place de crédits dits «liés ».
Le crédit lié est une procédure permettant de financer des actions agricoles appelées à être
réalisées sur le court et/ou moyen terme et préalablement retenues dans le cadre du PNDA et
soutenues totalement (à 100 %) ou partiellement par le FNRDA (le reste étant assuré par un
apport personnel de 10 % minimum et un crédit bancaire lié).

- 27 -
Première partie : typologie de crédit

II-3) Les crédits aux chômeurs promoteurs dispositifs CNAC et ANGEM :


A- Les crédits CNAC : Cette forme de crédit est destinée à financer les projets présentés par
les chômeurs allocataires de la CNAC, âgés entre 35 et 50 ans. Leur durée peut aller jusqu’à
(05) ans avec un différé de paiement de trois ans.
B- Les crédits ANGEM : Cette forme de crédit est destinée à financer les projets présentés
par des chômeurs et des employés qui disposent d’un revenu faible , âgés entre 35 et 50 ans,
et le montant de ce crédit est plafonné à 1 million de DA.
II-4) Les crédits aux anciens moudjahidine et enfants de Chouhada :
Ce sont des crédits d’investissement dont le taux d’intérêt est bonifié à 50%, ce qui veut
dire que les 50% restants seront couverts par le trésor public.
Section III :
Le leasing (le crédit-bail)
III-1) Définition :

« Le crédit-bail est une technique de financement d’une immobilisation par laquelle une
banque ou une société financière acquièrent un bien meuble ou immeuble pour le louer à une
entreprise ; cette dernière ayant la possibilité de racheter le bien loué pour une valeur
résiduelle généralement faible en fin de contrat.

-Ce n’est pas une vente à tempérament car l’utilisateur n’est pas propriétaire du bien financé.

-Ce n’est pas une simple location car le locataire dispose d’une faculté de rachat.

-Ce n’est pas une location-vente car le locataire n’est pas obligé d’acquérir le bien loué après
un certain délai ». 1

III-2) le déroulement de l'opération de crédit -bail :

Le leasing fait intervenir, en principe, trois personnes : le vendeur (fournisseur),


l’utilisateur du bien (crédit-preneur) et l’établissement de crédit (crédit-bailleur) qui assure le
financement. L’opération se réalise de la manière suivant :

-l’entreprise utilisatrice définit précisément le bien qu’elle souhaite avoir à sa


disposition et choisit le fournisseur ;

-l’entreprise utilisatrice s’adresse à une société de leasing, laquelle achète ce bien au


fournisseur ;

1
LUC BERNET – ROLLANDE, « Principes de technique bancaire ».

- 28 -
Première partie : typologie de crédit

-la société de crédit-bail propriétaire du bien laisse l’usage du bien à l’entreprise


utilisatrice locataire, moyennant un paiement de loyer ;

-au terme de la durée irrévocable, l’entreprise locataire peut : Acheter le bien loué pour
une valeur résiduelle fixée dans le contrat (généralement de l’ordre de 5% du prix d’achat),
renouveler le contrat de location ou ne pas le renouveler et restituer le bien au bailleur.

 Le schéma suivant résume le mécanisme de l’opération de crédit :

Crédit-bailleur

Contrat de Contrat de
location vente
Paiement Règlement
de loyer

Choix de l’équipement
Crédit-preneur Fournisseur
Livraison du bien
SCHEMA REPRESENTATIF DU MECANISME D’UNE
OPERATION DE CREDIT-BAIL
Source : cours d’évaluation de projet 2004

III-3) Les formes de crédit bail :


Selon la nature du bien à financer, il existe plusieurs types de leasing :
III-3-A) Le crédit-bail mobilier :
« Il consiste en une opération de location d’un bien d’équipement, de matériel d’outillage,
acheté en vue de cette location, par la société de crédit-bail sollicitée, celle-ci demeure
propriétaire du bien ». 2 Au terme du contrat le locataire peut acquérir tout ou partie du bien loué.

III-3-B) Le crédit-bail immobilier :


«Le crédit-bail immobilier consiste en une opération de location d’un bien immobilier à usage
professionnel, acheté ou construit par une société de crédit-bail immobilier, qui en demeure
propriétaire » 3.Il porte sur des biens immobiliers professionnels construits ou à construire. Les biens
concernés sont achetés ou construits par l’établissement de crédit-bail à la demande du client pour
les lui louer ensuite.

2
BOUYACOUB. F. ouvrage déjà cité (p. 254)
3
BOUYACOUB. F. ouvrage déjà cité (P. 256)

- 29 -
Première partie : typologie de crédit

III-3-C) Le crédit-bail pour fonds de commerce :


Il porte sur la location des fonds de commerce. L’établissement bancaire qui finance
l’acquisition du droit au bail en demeure le titulaire et lui seul peut le renouveler.

III-4) Les avantages du crédit-bail :


A) Pour le crédit preneur (l’entreprise) :
-Il évite l’apport personnel, financement à 100% ;
-Il permet d’investir sans immobiliser de capitaux ;
-Le loyer est comptabilisé en charges, ce qui diminue les impôts pour l’entreprise.
B) Pour le crédit- bailleur :
-IL a une marge bénéficiaire ;
-C’est le propriétaire juridique de l’équipement tant que la vente n’est pas réalisé.
III-5) Les inconvénients de crédit-bail :
A) Pour le crédit preneur (l’entreprise) :
-Il est cher (coût élevé) par rapport à l’achat de l’équipement directement ;
-Cet équipement ne peut pas être donné comme garantie.
B) Pour le crédit- bailleur :
-Il assume le risque d’obsolescence.

Section IV :
Les crédits spécifiques à la BADR

Ces types de crédits sont émis par la BADR pour attirer plus de clientèle, on trouve :
- le crédit ETTAHADI ;
- le crédit INVEST-VAN ;
- le crédit RFIG.
IV-1) Le crédit ETTAHADI :
ETTAHADI est un crédit destiné pour le financement des opérations d’investissement et
de mise en valeur des terres relevant de la propriété privée et du domaine privé de l’Etat. Il est
octroyé dans le cadre de la création de nouvelles exploitations agricoles et d’élevage ou
d’exploitations existantes sur les terres agricoles non exploitées.
L’action ciblée par ETTAHADI est la réalisation des projets d’investissement retenus dans
le programme de mise en valeur approuvé par les structures habilitées du ministère de

- 30 -
Première partie : typologie de crédit

l’agriculture et du développement rural, notamment l’office national des terres agricoles


(ONTA) dont les domaines concernés sont les suivants :
- Création, équipement et modernisation de nouvelles exploitations agricoles et/ou d’élevage ;
- Renforcement des capacités de production de celles existantes et insuffisamment
valorisées ;
- L’intensification, la transformation, la valorisation de produits agricoles et d’élevage, la
distribution et l’exportation de produits agricoles et agroalimentaires.
 Le montant du crédit ETTAHADI varie selon les hectares exploités :
- Un million de dinars (1.000.000,00DA) par hectare pour les nouvelles exploitations
agricoles et d’élevages ne dépassant pas 10 hectares ;
- Cent millions de dinars (100.000.000,00DA) pour les concessionnaires bénéficiaires
d’exploitations de plus de 10 hectares et tout autre bénéficiaire du crédit ETTAHADI ;
- Au-delà de ces montants, les porteurs de projets sont libres de négocier les crédits auprès de
la BADR, dans le cadre des crédits classiques et les procédures internes en vigueur à la
BADR.
 La durée du crédit ETTAHADI est modulée en fonction de la maturité de chaque projet.
Elle peut être à moyen terme avec un à deux ans de différé et bénéficie des avantages de la
bonification de taux. Elle peut être à long terme avec un différé qui peut atteindre cinq ans.
 La bonification du taux d’intérêt se fait de la manière suivante :
- Le taux d’intérêt est bonifié à 100% (taux 0) pendant les trois premières années ;
- Le taux d’intérêt, à la charge du bénéficiaire, est de un (1%) à partir de la quatrième année
jusqu’à la cinquième année ;
- Le taux d’intérêt, à la charge du bénéficiaire, est de trois (3%) à partir de la sixième année
jusqu’à la septième année ;
- A partir de la huitième année, le bénéficiaire supporte l’intégralité du taux d’intérêt.
VI-2) Le crédit INVEST-VAN :
Ce crédit est destiné à l’achat d’un véhicule utilitaire pour l’activité commerciale du
promoteur. Ce véhicule ne doit pas dépasser 3,5T de catégorie B.
La durée du crédit vas de trois a cinq ans avec un taux d’intérêt de 5,25% qui est variable.
La banque finance 70% du montant du véhicule qui est limité à 1.200.000,00 DA.

- 31 -
Première partie : typologie de crédit

VI-3) Le crédit RFIG :


Ce type de crédit comme on l’à déjà cité dans les crédits d’exploitations, (crédit de
compagne) on peut aussi le trouvé sous forme d’un crédit d’investissement car il permet au
promoteur l’achat de petits équipements utiles à son activité.

Conclusion du chapitre :
Dans ce chapitre, nous avons cité les différentes formes des crédits d'investissements. Ces
crédits sont destinés au financement des équipements qui génèrent par leurs fonctionnements
les fonds nécessaires au remboursement de l’emprunt.
Avant d’accorder ces crédits, le banquier doit examiner minutieusement le bien fondé du
besoin de l’entreprise, à cause de leurs durées et l’importance des montants, et afin d’assurer
une bonne fin à son engagement dans le projet.

- 32 -
Première partie : typologie de crédit

Troisième chapitre :
Le financement du commerce extérieur
Introduction :
Suite à la libéralisation qui s’est manifestée au cours des dernières années, ainsi qu’au libre
échange et l’ouverture des frontières entre les nations, la banque a vu sa fonction prendre une
importance avec beaucoup d’avantages. Ses activités se sont diversifiées dans le financement
en général, et son engagement dans le financement du commerce extérieur en particulier.
Grâce à cette libération du commerce extérieur, les importateurs et les exportateurs ont
trouvé les meilleurs moyens de financement des opérations financières et commerciales
internationales.
Pour mener dans les meilleures conditions leurs opérations, ils les confient à leurs banques
qui jouissent d'une certaine confiance grâce à l'utilisation de certaines techniques.

I. Le crédit documentaire :
I-1) Définition :
Un importateur et un exportateur se connaissant mal, peuvent hésiter, l’un à se dessaisir de
sa marchandise et l’autre à la régler avant de l’avoir reçue.
Pour cela, ils conviennent de dénouer leur transaction commerciale par l’ouverture d’un
crédit documentaire, afin d’éviter cette situation embarrassante.
Le crédit documentaire est l’opération par laquelle une banque, à la demande de son client
importateur et conformément à ses instructions, s’engage par l’intermédiaire d’une banque
correspondante en faveur de l’exportateur d’opérer par paiement, acceptation ou négociation
le règlement des documents constatant l’expédition des marchandises effectuées dans les
conditions stipulées par l’importateur dans sa demande d’ouverture de crédit.
I-2) Intervenants :
-Le donneur d’ordre : C’est l’acheteur, qui, après négociation d’un contrat avec son
fournisseur, demande à sa banque l’ouverture d’un Credoc et lui précise les documents qu’il
exige pour sa réalisation ;
-La banque émettrice : C’est la banque de l’acheteur, qui sous les instructions de ce
dernier, ouvre le crédit documentaire en faveur de l’exportateur ;
-La banque de l’exportateur : C’est la banque correspondante qui notifie l’ouverture au
vendeur. Elle peut être notificatrice ou confirmatrice. ;
-Le bénéficiaire ; C’est le fournisseur en faveur duquel le crédit est ouvert.

- 33 -
Première partie : typologie de crédit

I-3) Formes de crédit documentaire :


A) Le crédit documentaire révocable :
Il est révocable lorsque le donneur d’ordre peut le modifier ou l’annuler de son seul gré sans
que le bénéficiaire en soit averti au préalable. Toutefois, il devient irrévocable si les
documents ont été présentés avant la demande d’annulation ou de modification.
B) Le crédit documentaire irrévocable :
Il est irrévocable lorsque l’accord du bénéficiaire est nécessaire pour le modifier ou l’annuler.
C) Le crédit documentaire irrévocable et confirmé:
Dans ce cas, le correspondant bancaire étranger qui confirme le crédit documentaire prend
l’engagement de payer le bénéficiaire du crédit documentaire dés lors que celui-ci présente les
documents conformes et dans les délais de validité de crédit. Il ne peut être modifié ou annulé
sans l’accord de toutes les parties.
I-4) Les avantages et les inconvénients du crédit documentaire :
A) Les avantages :
- C’est une technique bancaire facilitant le recouvrement des créances sur l’étranger ;
- Il offre à l’exportateur une très grande sécurité ;
- C’est une technique qui permet un paiement rapide.
B) Les inconvénients :
- Procédures complexes et très administratives impliquant des coûts très élevés ;
- Durée trop longue dans la circulation des documents.
I-5) Les risques de crédit documentaire :
-Pour l’importateur: La non-conformité de la marchandise ;
-Pour l’exportateur: Risque de paiement (le non-paiement) ;
-Pour les banques (émettrice et notificatrice): Risque de vérification des documents, risque
de financement.
II. Le crédit acheteur :
« Le crédit acheteur est un prêt direct consenti à un acheteur installé dans un pays (A) par
la banque d’un pays (B). Cette banque paye au comptant le fournisseur local, dés la réception,
par l’acheteur du pays (A) des équipements ou matériels commandés ». 1
Cette forme de crédit donne naissance en plus du contrat commercial, à une convention de
crédit entre l’acheteur et le banquier qui est généralement le banquier du fournisseur.
-Le crédit acheteur est accordé souvent avec la contre garantie du banquier de l'importateur.

1
Farouk BOUYACOUB, l’entreprise et le financement bancaire

- 34 -
Première partie : typologie de crédit

III. Le crédit fournisseur :


« C’est une forme de crédit dans laquelle le banquier consent à l’exportateur, soit des
crédits de préfinancement lui permettant de rassembler les biens à exporter, soit des crédits lui
permettant de mobiliser, après livraison, sa créance née sur l’étranger » 2.

Le rôle de la banque est de prendre à l’escompte «sauf bonne fin » des billets à ordre
souscrits par le client étranger à l’ordre de l’exportateur en reconnaissance de la dette ; dans la
majorité des cas, ces effets de commerce sont avalisés par la banque de l’acheteur.
Ce crédit repose uniquement sur un contrat commercial de sorte à inclure,dans le prix de
vente les frais financiers induits par cette nature d’opération.

VI. Le crédit de préfinancement :

Ce sont des crédits consentis par le banquier à un exportateur afin de lui permettre de
financer l’essentiel des besoins courants ou exceptionnels résultants de l’activité exportatrice
de son entreprise avant l'expédition des marchandises.

Conclusion du chapitre :

Nous pouvons signaler que les produits fournis par la banque en matière de financement du
commerce extérieur sont un moteur de développement dans le nouvel environnement
économique marqué par la mondialisation et le decloisement de marchés.

2
BENHALIMA, ouvrage déjà cité.

- 35 -
Première partie : typologie de crédit

Quatrième Chapitre :
Le crédit aux particuliers
Introduction :
Les particuliers comme les entreprises peuvent avoir des ressources insuffisantes pour
financer leurs besoins. Pour cela, ils peuvent se tourner vers leur banque pour les aider et
leur proposer une série de produits selon les besoins exprimés. Dans ce cadre là, nous aurons
à voir :
 Le crédit immobilier :
Le crédit immobilier est un prêt à long terme destiné au financement du logement d’un
particulier acquis auprès d’un promoteur immobilier ou d’un particulier.
Il est garanti par :
Une hypothèque de premier rang sur le logement à acquérir, le terrain ou l’habitation dans
le cas d’une : construction, d’extension ou d’aménagement.
-Une assurance crédit immobilier inscrite à la charge du client ; elle couvre :
- L’assurance risque crédit ;
-Assurance multirisques du logement ;
-Assurance décès du bénéficiaire.
La durée du crédit peut aller jusqu’à vingt cinq (25) ans et son remboursement se fera
mensuellement en fonction de la capacité du demandeur du crédit et éventuellement, de son
conjoint. La mensualité sera ainsi calculée sur la base du revenu global net mensuel
(R.G.N.M), dans la limite des 30% de ce revenu.
Ce type de financement s’étend à l’acquisition de logements neufs, à l’auto construction, à
la rénovation, à l’extension ou à l’acquisition de logements mis en vente par des particuliers

• Le crédit immobilier au particulier habitant au niveau rural :


C'est un protocole d'accord signé entre la banque BADR et la Caisse Nationale du
Logement (CNL) destiné à :
-L'auto construction d'une habitation ;
-L’acquisition d’une habitation ;
-Le montant de l'aide de la CNL est de 700.000,00DA du coût du bien immobilier ;
-Le crédit accordé par la banque ne dépasse pas le montant de l'aide ou 50% du coût du bien
immeuble.

- 36 -
Première partie : typologie de crédit

Conclusion du chapitre :
Les particuliers attirent de plus en plus les banques algériennes, mais la présence des
concours les concernant restent assez moins diversifiés comme on l’a constaté dans ce
chapitre.
Toutefois, et compte tenu de l’évolution constatée dans ce domaine, nous pensons que la
panoplie des crédits qui leur est proposée sera rapidement appelée à s’enrichir.

- 37 -
Première partie : typologie de crédit

Cinquième Chapitre :
Le Financement Islamique
Introduction :
Par le financement islamique, on sous-entend toute provision de ressources gouvernées
par la charia, ou encore « qu’il recouvre l’ensemble des techniques financières et juridiques
permettant le financement de biens ou de services conformément aux exigences de la charia,
quelque soit le droit applicable à la documentation contractuelle liée à ce financement ».

- Les produits de financement peuvent être classés ainsi:


- Les produits basés sur un financement participatif (Moudharaba, Moucharaka) ;
- Les opérations commerciales (Mourabaha, contrat Ijara) ;
- Les produits sans contrepartie (Qard El Hassan).

I. Les modes de financements participatifs :


I-1) Le contrat Moudharaba :
Ce type de contrat sert généralement à financer les promoteurs qui ne disposent pas de
fonds pour la réalisation d’un projet donné.
Donc, le promoteur demande à sa banque de participer à la réalisation de son projet en lui
fournissant des capitaux et lui en contrepartie participe avec son savoir-faire. Dans le cas ou il
y a bénéfice, l’entrepreneur est rémunéré pour son travail et son expertise, la banque pour son
apport en capital. La rémunération aura lieu selon la proportion fixée dans le contrat.
I-2) Le contrat Moucharaka :
Ce contrat est une forme courante de participation de la banque au capital d’entreprises
existantes ou à créer et il sert généralement à financer les immobilisations et le fond de
roulement d’une entreprise. Le partage des pertes et des profits se font proportionnellement
aux apports au capital.
On distingue deux types de moucharaka : Elle peut être daima (constante) ou moutanakissa
(dégressive).

- 38 -
Première partie : typologie de crédit

I-2-A) Moucharaka daima (participation constante) :


La banque est actionnaire dans une entreprise et reçoit sa part de dividendes.
I-2-B) Moucharaka moutanakissa (participation dégressive) :
Dans ce cas, le promoteur utilise sa part de bénéfice pour rembourser progressivement la
banque, ce qui fait qu’elle se retire petit à petit du capital de l’entreprise.
On peut dire que l’opération est clôturée lorsque le promoteur devient l’unique
propriétaire de l’entreprise.

II. Les modes des opérations commerciales :


II-1) Le contrat Mourabaha :
Ce contrat consiste en l’achat au comptant, par la banque d’un bien à son client et qu’elle
lui vend au coût de revient majoré d’une marge.
Le paiement du bien se fait la plupart du temps à terme et peut aller jusqu’a 24 mois.
II-2) Le contrat Ijara (leasing):
Tout comme le financement par crédit bail, dans ce contrat, à l’issue du versement de la
totalité du loyer, le client devient propriétaire du matériel ou des équipements financés.

III. Les opérations sans contrepartie :


 Quard El Hassan :
Le prêt sans intérêt accordé par la banque est appelé : quard hassan. Il est effectué dans un
but humanitaire ou de bienfaisance. Il est accordé occasionnellement à des particuliers dans le
besoin, à des clients en difficulté, etc. Il peut être utilisé pour financer des projets dans le
domaine social, économique, éducatif et religieux.

Conclusion du chapitre :

Les pays musulmans ont trouvé dans les banques islamiques un créneau intéressant pour
mobiliser une grande masse monétaire.

Ce système n’a vu le jour que depuis quelques années ; les recherches sont en cours pour
développer le champ d’action de ces banques et la multiplication des modes de financement
tout en respectant le principe fondamental de l’interdiction du riba.

- 39 -
Première partie : typologie de crédit

Conclusion

Le financement des entreprises et des particuliers, constitue une part primordiale de


l’activité des établissements financiers face à la concurrence et à la mondialisation de
l’économie. Les banques ont fait évoluer leurs produits, leurs services et leurs organisations.

Tout au long de cette première partie, nous avons essayé d'énumérer les divers concours
proposés par la banque à sa clientèle suivant les besoins de financement exprimés par cette
dernière.

Toutefois, malgré cette multitude de produits décris dans les manuels et les textes de lois
aux niveaux des banques, nous avons remarqué que des écarts existent entre la théorie et la
pratique.

En effet, sur le plan pratique, certains crédits sont quasi absents et d'autres, mêmes
existants, sont mal utilisés.

Enfin, chaque crédit, quelque soit sa forme, sa durée et son montant, présente des risques.
Son octroi doit répondre à des conditions strictes et faire l’objet d’études et d’analyse
profondes.*Objet de la prochaine partie de notre travail.

- 40 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

Introduction
Le crédit est le facteur principal du développement économique. Ainsi, c'est l'essence
même du métier de banquier. A ce titre, il constitue le principal risque de ce métier.

Après avoir défini et étudié les différents types de crédits proposés par la banque à sa
clientèle, nous allons entamer la deuxième partie qui traite les principales phases d'étude
menées par le banquier pour l'octroi d'un crédit.

Il ne lui suffit pas de mettre à la disposition de sa clientèle les différents modes de


financement ayant pour but de satisfaire leurs besoins. L'art d’un banquier est d'évaluer le
risque inhérent à tout concours, de définir au préalable les raisons de ses besoins qui vont
orienter et justifier sa décision en matière d'octroi de crédits.

Pour cela, il cherche toujours à rassembler toutes les données en relation avec le
demandeur de crédit et son environnement, et qui sont susceptibles d’éclairer sa vision sur
l’emprunteur. Ces informations feront l’objet d’une étude approfondie afin de ressortir toutes
les réponses aux préoccupations du bailleur de fonds : quel est le degré de performance de
l’entreprise ? Quelles sont ses lacunes ? Pourra- t- elle faire face à ses engagements futurs ?

Mais quelque soit la pertinence de son étude, le banquier n'est jamais à l'abri du risque, Il
est toujours exposé à des difficultés tout en rencontrant des imprévisions. Pour cela, au cours
de cette deuxième partie, l’étude sera axée sur :
Chapitre 01: Le montage et l’étude d’un dossier de crédit d’exploitation ;
Chapitre 02:Le montage et l’étude d’un dossier de crédit d’investissement ;
Chapitre 03:Les risques des crédits et les moyens de prévention;
Chapitre 04:Décision finale, mise en place du crédit et son suivi.

- 41 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

Premier chapitre :

Etude et Montage d'un dossier de crédit d'exploitation

Introduction :
L’entreprise, dans le cadre de son activité, affiche des besoins temporaires, de courte durée
lesquels doivent être comblé par des crédits d’exploitation.

Le risque encouru à l’occasion de l’octroi des crédits d’exploitation peut être considéré
comme étant relativement faible, mais sa négligence peut engendrer d’importantes pertes.

Pour l’évaluation des risques, une bonne connaissance du client et de l’environnement


dans lequel il évolue est nécessaire. Pour cela, ce chapitre traitera la procédure du montage et
l’étude d’un dossier de crédit d’exploitation. Cette procédure comporte quatre (04) sections :
• Section 01 : Constitution du dossier de crédit d’exploitation ;
• Section 02 : Identification du demandeur de crédit ;
• Section 03 : Relation entre la banque et le demandeur de crédit ;
• Section 04 : Diagnostic économique et financier de l’entreprise.

Section I :
Constitution d'un dossier de crédit d'exploitation

I-1) Demande écrite de l'entreprise :


L’entreprise doit adresser une demande écrite de crédit à sa banque. La dite demande
représente le premier document du dossier de crédit. Cette demande doit répondre à certaines
conditions :
- Conditions de forme :
▪ L’entête représentant les références de l’entreprise ;
▪ La signature de la personne habilitée à engager l’entreprise.
- Conditions de fond :
▪ L’objet du crédit ;
▪ La forme ou nature du crédit ;
▪ Le montant du crédit sollicité.

- 42 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

I-2) documents juridiques et administratifs:


- Copie certifiée conforme du registre de commerce (certifié par le Centre National de
Registre de Commerce CNRC) ;
- Copie certifiée conforme des statuts pour les personnes morales et PV de désignation du
gérant pour les sociétés ;
- Copie certifiée du bulletin officiel des annonces légales (BOAL) ;
- Copies certifiées conformes des titres de propriété ou de location des locaux à usage
professionnel ;
- Copies des pièces d’identité nationales des associés et gérant ;
- Délibération des associés autorisant le gérant à contracter des emprunts bancaires ;
- Autorisation de consultation de la centrale des risques ;
- Le marché pour les entreprises de travaux de bâtiment.
I-3) documents comptables et financiers :
Ces documents nous renseignent sur l’activité de l’entreprise au cours des exercices passés
et nous donnent des précisions sur les exercices à venir. On peut citer :

- Les trois (3) derniers bilans et annexes des exercices clos signés par l’entreprise.
NB : Joindre avec les bilans des sociétés de capitaux (SPA, SARL) le rapport du commissaire
aux comptes et la résolution de l’assemblée des actionnaires ;
- Les bilans des sociétés de personnes (SNC) doivent être signés par un comptable agréé ;
- Pour les entreprises en démarrage, fournir le bilan d’ouverture, les prévisions de clôture
de l’exercice à financer et le bilan prévisionnel de l’exercice suivant ;
- Situation comptable (actif, passif, TCR) pour les demandes introduites après le 30 juin;
- Bilan et T.C.R prévisionnels se rapportant à l'exercice à financer ; Budget de trésorerie ou
plan de financement.
I-4) documents fiscaux et parafiscaux :
Ces documents renseignent le banquier sur la situation de la relation par rapport aux
créanciers privilégiés. Nous en citerons :
- la carte d’immatriculation fiscale ;
- la déclaration fiscale de l’année dernière ;
- un extrait de rôle apuré de moins de trois (03) mois avec la notification d’un accord de
rééchelonnement des dettes fiscales ;
- une attestation de mise à jour de la CNAS, CACOBATH et CASNOS.

- 43 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

I-5) Les documents commerciaux:


Les documents commerciaux qui peuvent être exigés sont :
- Décomposition du chiffre d’affaires (local et étranger) par produits et par marchés ;

- Décomposition des consommations des services extérieurs ;

- Carnet de commandes de la clientèle.

I-6) Les documents économiques:


- Le plan de production annuel ou pluriannuel ;
-Situation des marchés publics en cours de réalisation pour les entreprises du BTPH ;
-Plan des charges actualisées pour les entreprises du BTPH avec fiches signalétiques par
marchés.
I-7) Le compte rendu de visite :

Il permet d’avoir une vision plus réelle de l’affaire et de vérifier la véracité des
informations avancées par le promoteur, notamment sur :

- L’état des installations et la réalité et le statut de l’occupation des lieux ;

- L’état d’avancement des travaux et la gestion des ressources humaines ;

- Les perspectives d’évolution de l’entreprise telles que le lancement d’un nouveau produit
ou un partenariat avec une autre firme.

Section II :
Identification du demandeur de crédit et son environnement
En plus de toutes les informations recueillies sur le client, à travers les documents réunis,
il reste néanmoins des interrogations que le banquier se pose et ne peut occulter sur les
origines de l’entreprise.
II-1) L'histoire de l'entreprise :
Pour mieux cerner l’entreprise et comprendre sa politique, il est nécessaire pour le
banquier de faire un pas en arrière et de chercher dans le passé de celle-ci. La connaissance de
l’historique de l’entreprise se réalise à travers plusieurs éléments :
-La date de sa création ;
-Sa domiciliation aux guichets de la banque ;
-Les modifications apportées à sa nature juridique ;
-le portrait des personnalités qui ont marqué la vie de l’entreprise ;
-les décisions marquantes, la situation de l’entreprise face aux périodes d’embellie.

- 44 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

II-2) L’entreprise : Entité Juridique :


La connaissance de la forme juridique de l’entreprise permet à la banque de situer
l’engagement de ses propriétaires vis-à-vis des tiers. On peut distinguer deux types
d’entreprises sur ce plan :
II-2-A) Les entreprises individuelles :
Elles se caractérisent par le fait que leur capital est détenu par une seule personne. Elles
n’ont qu’un seul propriétaire qui est solidairement et indéfiniment responsable vis-à-vis des
tiers. De ce fait, le champ d’action du banquier, en cas d’une éventuelle défaillance du
débiteur, peut s’étendre jusqu’au patrimoine personnel de l’exploitant, ce qui constitue un
avantage pour la banque. Mais il ne faut pas se laisser duper par cet élément que l’on pourrait
traduire comme un avantage car le patrimoine de l’entreprise est déjà une partie du patrimoine
du propriétaire et le capital de l’entreprise n’est que le solde du compte de l’exploitant
(différence entre les avances et les prélèvements).
II-2-B) Les entreprises sociétaires :
Leur classification se fera selon la responsabilité des associés. Ainsi il y’a lieu de
distinguer les sociétés de personnes, les sociétés de capitaux et les sociétés hybrides :

1°) Des sociétés de personnes :


Dans ce type de société, les associés sont solidairement 3 et indéfiniment 4 responsables. Par
conséquent, les créanciers peuvent poursuivre les associés jusqu’à leurs biens personnels pour
recouvrer les dettes de la société. Il s'agit des sociétés au nom collectif (SNC) et des sociétés
en commandite simple.
2°) Des sociétés de capitaux :
Il s'agit des sociétés par actions (SPA) et des sociétés en commandite par actions. Leur
dénomination doit comporter la forme et le montant du capital. Dans ce cas, la responsabilité
des associés est limitée à concurrence de leurs apports.
3°) Sociétés hybrides:
Ces sociétés empruntent des caractéristiques des sociétés de personnes ainsi que celles des
sociétés de capitaux ou l’on distingue les sociétés à responsabilité limitée (SARL).
II-3) L’entreprise : Entité Economique
II-3-A) les moyens mis en œuvre :
L’entreprise est dite performante si elle dispose de moyens de production considérables et
performants à savoir les moyens humains, matériels et financiers.
3
Solidairement : Le créancier peut demander le remboursement de la créance à n’importe quel associé.
4
Indéfiniment : La responsabilité s’étale sur la totalité du patrimoine social et personnel.

- 45 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

Ainsi, la connaissance de ces derniers permet au banquier de mieux cerner l’entreprise


postulante dans le cadre concurrentiel.
1°) Les moyens humains
C’est le moteur de toute entreprise. Pour cela, le banquier doit l’analyser avec prudence
tout en s’appuyant sur les points suivants :
 Le(s) dirigeant(s) :
L’entreprise est le reflet même du dirigeant. A ce propos, le banquier doit s’interroger sur :
- son curriculum vitae (âge, expérience, formation) ;
- sa moralité, afin de connaître sa position quant à la prise de risques ;
- sa perception de gestion des problèmes à venir et des ambitions de développement ;
- les exploits qu’il a réalisés avec l’entreprise.
 L’encadrement :
Le banquier doit avoir une idée sur l’organigramme de l’entreprise pour mieux cerner les
tâches et les pouvoirs délégués pour chaque structure ainsi que la circulation des informations.
 Le personnel :
Le personnel est la force vitale de l’entreprise, son essence même. Le banquier doit donc
s’interroger sur :
- leurs qualifications et leur savoir faire ;
- la qualité du travail d’équipe ;
- l’entente entre les travailleurs d’âges et de milieux différents.
2°) Les moyens matériels:
C’est un examen qui consiste à recueillir le maximum d’informations sur le patrimoine de
l’entreprise afin de savoir si elle est propriétaire ou locataire et évaluer ses équipements et
matériels et prendre conscience de leur état afin de mieux connaitre les garanties réelles
existantes qui constituent l’un des moyens de prévention. Le banquier devra donc analyser ces
moyens à travers certains paramètres comme la capacité de production du matériel dont
dispose l’entreprise, sa durée de vie économique, sa situation technologique et les possibilités
de renouvellement ou d’adaptation…etc.

3°) Les moyens financiers:


Ces moyens sont essentiellement constitués des fonds propres et des concours accordés par
les tiers. Le banquier doit mener une analyse approfondie sur ces ressources.

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Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

II-3-B) Le produit:
Le produit constitue la justification économique de l’entreprise. Le banquier procède donc
à une étude approfondie du produit, notamment sa position sur le marché, son processus de
fabrication, ses performances ainsi que sa diversité.
Les points suivants constituent l’ensemble des interrogations sur lesquelles le travail du
banquier doit porter :
-Existe-il des produits de substitution ou des produits concurrentiels sur le marché ?
-Les prix des produits de l’entreprise, sont-ils concurrentiels ?
-Dans quel cycle de vie se situe le produit : lancement, croissance, maturité ou
déclin ?
II-4) l'entreprise et son environnement :
II-4-A) l’environnement économique :
1°) Le secteur :

« Un secteur d’activité rassemble toutes les entreprises qui ont une même activité
principale ».Le banquier en étudiant le secteur d’activité de l’entreprise va essayer d’apporter
des réponses aux questions ci-après :
- y a-t-il un leader dans le secteur ?
- est-ce qu’il s’agit d’un secteur en expansion ou en régression ?
- quelle est la place qu’occupe l’entreprise ?
2°) Le marché:
Le marché est le lieu de confrontation de l’offre et de la demande. L’étude de marché que
va mener le banquier servira à cibler le marché où évolue l’entreprise (local, régional, national
ou international), définir la part de marché de l’entreprise et de déterminer si elle est en
progression ou en régression.
II-4-B) L'environnement social :
1°) Les partenaires :

Le banquier complète l’appréciation de l’entreprise en examinant ses rapports avec ses


principaux partenaires (fournisseurs et clients) pour mesurer le degré de dépendance de celle-
ci, aussi bien en matière d’approvisionnement qu’en matière d’écoulement de ses produits.

- Les fournisseurs : Il est préférable que la relation s’approvisionne de plusieurs fournisseurs,


pour limiter les risques; par exemple l’un d’eux se retire ou augmente les prix de ses produits.

- 47 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

L’entreprise qui s’approvisionne de l’étranger (importations) risque de connaître des ruptures


de stock suite à une réglementation visant à limiter les importations. Elle est aussi soumise au
risque de change.
- La clientèle : Il est plus important pour l’entreprise de produire ce qu’elle peut vendre que
de vendre ce qu’elle a produit. Aussi, le fait de vendre c’est bien, mais être payé c’est mieux.
Le banquier devrait s’intéresser aux clients de la relation, leur solvabilité, leur dispersion, leur
secteur d’activité, les délais accordés ainsi qu’aux modes de règlement.
2°) Les concurrents :
Concernant la concurrence, il est très important de connaître :
- le nombre de concurrents ;
- leurs implantations, la part du marché qu’ils détiennent ;
- leur capacité de production, la qualité du produit qu’ils proposent ;
- leur prix et les conditions de ventes (accorder des délais de paiement, modalités de livraison,
service après vente…etc.).
II-5) Les perspectives de développement:
Pour le développement de son activité, l’entreprise vise des objectifs précis qu’elle doit
atteindre. Ceci va conduire le banquier à faire une étude aussi bien sur l’activité passée que
sur l’activité prévisionnelle pour essayer de déceler les problèmes rencontrés pouvant entraver
la bonne marche du processus de développement lancé par l’entreprise. Cette étude aura
comme principal indice l’évolution à travers les années du chiffre d’affaires et celle de la
valeur ajoutée.

Section III :
Relation entre la banque et le demandeur de crédit
Pour apprécier la nature de la relation qui le lie avec son client, et pour mieux classer sa
clientèle, le banquier doit analyser les points suivants :

o- Historique de la relation ;
o- Mouvements d’affaires confiés ;
o- Le niveau d’utilisation des concours autorisés ;
o- Incidents de paiement.
III-1) L’historique de la relation :
Le banquier peut collecter les informations sur son client en consultant l’historique du
compte courant qui enregistre toutes les transactions effectuées par le Client. Il faut aussi

- 48 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

consulter le fichier contentieux du client pour se renseigner sur les problèmes qu’il a pu
connaître.
III-2) Les mouvements d’affaires confiés à la banque :

Le mouvement confié est le volume des fonds qui passe par la banque. Il doit être connu
par le banquier pour qu’il puisse estimer le degré de confiance qu’il accordera à ce client.

Mouvements confiés =Mouvements de crédit+Versements+Virements reçus+Remises des chèques et effets

Faut-il également rapporter ce mouvement confié au chiffre d’affaires (mouvement confié/


chiffre d’affaires).
 Suivant ce rapport, trois situations peuvent se présenter :

1. Mouvement confié = CA déclaré : c’est la situation idéale puisqu’il y a une


centralisation intégrale du chiffre d’affaires du client au sein de l’agence ;

2. Mouvement confié < CA déclaré : soit il s’agit d’une fausse déclaration du CA (CA
fictif) ou d’une non centralisation du CA, c'est-à-dire que le client détient d’autres comptes
auprès d’autres banques, ou encore le client réalise des transactions en espèces ;

3. Mouvement confié > CA déclaré : il s’agit d’une fausse déclaration du CA (diminuer le


CA pour fuir au fisc), ou d’une réalisation d’opérations hors exploitation.

N.B : les banques exigent souvent aux clients bénéficiaires d’un crédit bancaire de
centraliser leurs chiffres d’affaires chez elles.

III-3) Le Niveau d’utilisation des concours autorisés :

Le banquier peut déterminer les besoins réels de la relation en faisant une comparaison
avec le niveau d’utilisation des crédits précédemment consentis. À l’aide de cette
comparaison, le banquier pourra :
- Cerner la moralité et le sérieux du bénéficiaire du concours ;
- Contrôler le crédit et l’empêcher d’être détourné de son objectif.
III-4) Les incidents de paiement:
Les incidents de paiement concernent généralement le non paiement de traites à
l’échéance, les émissions de chèques sans provisions, ou encore une position non régulière vis
à vis des créanciers privilégiés donnant lieu à une saisie arrêt, Avis à Tiers Détenteur(ATD).

- 49 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

Section IV :
Diagnostic économique et financier de l'entreprise

Cette section sera consacrée à l’évaluation des performances économiques et financières


de l’entreprise qui sollicite le crédit ; elle permettra ainsi de compléter ou de corriger l’idée
que s’est faite le banquier de son client. Pour réaliser cette évaluation, le banquier utilise un
outil incontournable qui est l’analyse financière. Celle-ci peut être définie comme suit :

« L’analyse financière est un ensemble de concepts, de méthodes et d’instruments qui


permettent de formuler une appréciation relative à la situation financière d’une entreprise,
aux risques qui l’affectent et à la qualité de ses performances » 5

Ainsi, le banquier doit suivre lors de son analyse deux principales étapes qui sont :
-L'analyse rétrospective ;
-L’analyse prospective ou prévisionnelle.

IV-1) L’Analyse rétrospective de l'entreprise:


Cette analyse permet d’avoir une image plus fidèle de la réalité de l’entreprise, à partir
d’un examen des documents comptables et financiers, notamment les bilans, les TCR et les
états annexes qui doivent faire l’objet de retraitement et de reclassement pour les besoins de
l’analyse.

L'objectif principal de cette analyse est d’étudier la santé financière de l’ entreprise à savoir
son équilibre financier, ses degrés de solvabilité et de liquidité ; pour y arriver il existe
certains nombres d’étapes à suivre :
- Elaboration et appréciation du bilan financier ;
- Retraitement du tableau des comptes de résultat et évaluation des soldes intermédiaires
de gestion ;
- L'analyse de la structure financière de l'entreprise.

5
COHEN. N. Analyse financière, 4ème édition. ECONOMICA. Paris 1997.

- 50 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

IV-1-A) Elaboration et appréciation du bilan financier :


 Le passage du bilan comptable au bilan financier :
Le passage du bilan comptable au bilan financier est mieux connu sous l’appellation de
retraitement.
« Pour produire l’information dont elle a besoin, l’analyse financière retraite les postes de
quatre manières : agrégation, reclassement, élimination, réintégration » 6
1°) La répartition du résultat:
Le traitement financier du résultat dépendra de son affectation. Généralement, une part est
affectée aux réserves (fonds propres) et une autre partie doit être considérée comme des dettes
à court terme puisqu’elle sera distribuée au cours de l’exercice suivant (exemple : les
dividendes).
2°) Les critères de classement de l’actif :
Pour classer les postes de l’actif, le plan comptable utilise deux critères: le premier est la
destination des biens, le second est le critère de la liquidité.
a) La distinction entre actif immobilier et actif circulant :
L’actif immobilisé ou le capital fixe il est destiné à être utilisé de façon durable dans
l’entreprise contrairement à l’actif circulant qui regroupe l’ensemble des biens physiques et
financiers (y compris les disponibilités) qui participent au cycle d’exploitation. Il comprend
les emplois cycliques, c'est-à-dire les actifs transformés ou utilisés par l’entreprise durant son
cycle d’exploitation.
b) La liquidité :
Le degré de liquidité d’un bien se mesure par la vitesse de sa transformation en monnaie.
La monnaie détenue par l’entreprise est par définition un actif d’une liquidité parfaite.
L’argent liquide détenu par l’entreprise est inscrit en bas de l’actif. Les « disponibilités »
regroupent les comptes Banques, compte des Chèques Postaux et Caisse.
c) Les actifs fictifs ou sans valeurs et les actifs réels :
L’actif immobilisé comprend des immobilisations incorporelles, corporelles et financières.
Les immobilisations incorporelles doivent être examinées avec attention car elles comportent
des actifs fictifs ou sans valeurs. Par opposition, les autres actifs sont des actifs réels.

Ces actifs sans valeur sont essentiellement les frais préliminaires, les frais comptabilisés
d’avance, le capital souscrit non appelé, le résultat déficitaire, la sur estimation de la valeur du

6
Juliette PILVERDIER – finance d'entreprise page -55-

- 51 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

fonds de commerce, Les primes de remboursement des obligations, les dépenses en attente
d’imputation et les créances irrécupérables non provisionnées.
d) Les éléments ayant fait l'objet d'une expertise :
La valeur réelle des équipements qui font l’objet d'une expertise peut être supérieure ou
inférieure à la valeur mentionnée sur le bilan comptable. La différence entre la valeur réelle
et la valeur nette comptable (VNC) fait apparaître des plus ou des moins-values.
Les plus-values nettes sont à ajouter aux capitaux propres tandis que les moins-values
nettes sont à soustraire des fonds propres du bilan financier.
3°) Les critères de classement du passif :
Les postes du passif sont classés selon deux critères : le premier est l'origine des fonds, le
second est le critère d’exigibilité.
a) l'origine des fonds:
• Les capitaux propres : les capitaux propres sont constitués de :
- les apports successifs des associés ;
- les écarts de réévaluations ;
- les réserves accumulées par la rétention d'une partie des bénéfices ;
- le report à nouveau ;
- les subventions d'investissements ;
- les provisions réglementées.
Dans le bilan après répartition, apparaît la situation nette, notion plus étroite que celle de
capitaux propres, puisqu'elle exclut les subventions d'équipements, les provisions
réglementées et les dividendes de l'exercice, Elle représente l'actif qui n'est pas dû (Actif
moins dettes) et c'est la mesure comptable du patrimoine juridique de l'entreprise.
• Les provisions pour risques et charges: Les provisions pour risques et charges sont des
dettes à échéances indéterminée qui se traduisent financièrement par un surplus monétaire à la
disposition de l'entreprise tant que les risques ou les charges couverts par la provision ne sont
pas intervenues.
• Les dettes: Le passif du bilan donne une décomposition des dettes suivant leur origine :
- les dettes financières : emprunt obligataire, emprunt auprès des établissements de crédit et
des banques;
- les avances et acomptes reçus sur commande en cours ;
- les dettes d'exploitations : dettes sur achat et comptes rattachés, dettes fiscales et sociales ;
- les dettes diverses : dettes sur immobilisations et diverses.

- 52 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

En bas du passif sont inscrits les comptes de régularisations, les produits constatés
d'avances et les écarts de conversion Passif. Au passif, les écarts de conversion correspondent
à un gain latent.
b) L'exigibilité :
Le degré d'exigibilité d'une ressource exprime le temps qui doit s'écouler jusqu'à
l'échéance, temps plus ou moins long pendant lequel les ressources restent à la disposition de
l'entreprise. Les capitaux propres ne sont pas exigibles (sauf en cas de liquidation) c’est pour
cela qu’on les trouvent en haut du bilan qui sont suivi des dettes à moyen et long terme et en
bas du bilan, on trouve les dettes a court terme.
Les dettes à court terme sont remboursables dans un délai inférieur à un an et les dettes à
moyen terme sont remboursables dans un délai inférieur à 5ans alors que les dettes à long
terme ont une échéance supérieure à 5ans.
4°) Traitement financier du crédit bail et des effets escomptés non échus:
a) Réintégration du crédit-bail :
Les biens financés en crédit-bail n’apparaissent pas au bilan des entreprises utilisatrices
puisqu’elles ne sont pas propriétaires de ces biens mais simplement locataires. En utilisant les
données de l’annexe relative au crédit-bail, le bilan est retraité de la façon suivante :
A l’actif : La valeur d’origine des biens détenus en crédit-bail s’ajoute aux immobilisations
brutes.
Au passif : Pour équilibrer le bilan, les dettes financières augmentent du montant net des
immobilisations réintégrées. Cette réintégration traduit le fait que l’entreprise s’est engagée à
payer les redevances jusqu’à la fin du bail.
Exemple : l’entreprise dispose d’un équipement acquis par crédit bail d’un montant de
100000 DA et qui vas être remboursé en 5ans.
 A l’actif, on écrie dans les valeurs immobilisées crédit bail d’un montant de 100000 DA.
 Au passif, on écrie dans les DMLT crédit bail d’un montant de 800000 DA et dans les
DCT, un crédit bail de 200000 DA.
b)-Réintégration des effets escomptés non échus (EENE) :
Les effets présentés à l’escompte et non échus à la clôture des comptes doivent figurer en
annexe dans les engagements donnés. En utilisant cette information, le bilan est ainsi retraité :
A l’actif, les EENE sont ajoutés aux Créances Clients (valeur réalisable);
Au passif, les dettes à court terme augmentent du même montant.

- 53 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

5°)- Les regroupements par grandes masses significatives :


En prenant en compte le reclassement respectif par ordre de liquidité et d’exigibilité des
postes de l’actif et du passif et les différents retraitements de l’information comptable, le
banquier aboutit à l’établissement du « Bilan Financier » qui constitue l’instrument de travail
privilégié pour l’analyse financière.
 Le passage du bilan SCF au bilan financier :
Le bilan financier a une approche plus financière par rapport au bilan comptable. En tout,
il existe quatre retraitements à faire pour passer du bilan SCF au bilan financier :
 La réévaluation des biens comme on l’à déjà vue ;
 Le retraitement des impôts différés actif et des impôts différés passif
Dans le bilan SCF, l’impôt différé actif se trouve dans l’actif immobilisé. Par contre pour
le bilan financier, on doit le mentionner dans les valeurs réalisables ; la même chose pour
l’impôt diffères passif qui se trouve dans les capitaux permanent du bilan SCF. Mais au bilan
financier, il se trouve dans les DCT ;
 Les provisions sans objet sont transférées des dettes vers les capitaux propres après
déduction des impôts ; ces derniers doivent figurer dans les DCT.
 Le retraitement des EENE comme on l’à déjà vu.

Visualisation du bilan financier :

ACTIF PASSIF
Capitaux permanents

Valeurs immobilisées nettes Capitaux propres


Actif immobilisé

Exigibilité croissante
Liquidité croissante

Autres valeurs immobilisées


Dettes à long et moyen
terme
Actif circulant

Dettes à court

Valeurs d’exploitations Dettes d’exploitations


terme

Valeurs réalisables Dettes hors exploitations

Valeurs disponibles Dettes financières

- 54 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

IV-1-B) L'analyse du tableau des comptes de résultat (TCR) :


Le tableau des comptes du résultat est élaboré à partir des comptes relevant de la classe 6
et 7 qui correspondent respectivement aux postes des charges et des produits. Il fait ressortir,
par différence entre les deux classes, le bénéfice ou la perte au cours d'un exercice comptable.
Pour donner au TCR une approche plus économique (réelle), l'analyste financier applique
au compte de résultat la même démarche de retraitement que celle utilisée dans l'interprétation
financière du bilan.
Cette étape est un préalable à l'appréciation des soldes intermédiaires de gestion.
1°) Le retraitement relatif au crédit bail :
A l'origine, une entreprise qui a acquis un bien sous forme de crédit bail devra verser
régulièrement des loyers comptabilisés dans le compte services (62).
Le montant de loyers sera scindé en deux parties ; une partie correspondante à
l'amortissement sera ajoutée aux amortissements annuels (68) et une autre partie
correspondant aux frais financiers qui s'ajoutent au compte correspondant (65). C’est à dire :
- Soustraire des services, les loyers du crédit-bail.
* Augmentation de la valeur ajoutée du montant déduit.
- Rajouter les intérêts aux charges financières.
- Rajouter la dotation du bien aux dotations aux amortissements.
* Augmentation de la CAF du même montant rajouté aux dotations aux
amortissements.
2°) Le retraitement relatif aux charges du personnel :
Les charges du personnel intérimaires sont comptabilisées dans le compte (62) (services).
Or, ce poste revêt un caractère de charges de personnel que des services, d’où la nécessité
d'effectuer un retraitement.
A cet effet, il faut soustraire des services le montant des charges du personnel intérimaire
et le rajouter au poste charge de personnel (63).
N.B : le TCR du SCF et celui du PCN sont identiques, la seul différence se situe au niveau
des subventions qui sont placées avant la valeur ajoutée.

3°) Les soldes intermédiaires de gestion :


L’examen du TCR permet un retraitement rationnel de ses comptes, ainsi qu’une analyse
précise de la formation du résultat en définissant une suite des soldes, Ces derniers
représentent une cascade de marge constituant de véritables paliers dans la formation du
résultat.

- 55 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

a) La marge commerciale :
La marge commerciale donne une information sur le profit généré par l’entreprise par ses
seules activités commerciales.

-La Marge commerciale = Vente de marchandises - Coût d’achat des


marchandises vendues

-Coût d’achat des marchandises vendues = Achats de marchandises +/- Variation de


stock des marchandises

b) La production :
La production de l’exercice fait référence à une activité de transformation industrielle et/ou
de prestation de service.

Production de l’exercice= Production vendue+ Production stockée+ Production


Pour elle-même

c) La Valeur ajoutée :
La valeur ajoutée représente la création de richesse économique qui découle de la mise en
œuvre par l’entreprise de facteurs de production (capital, main-d’œuvre, savoir-faire)

Valeur ajoutée= Marge commerciale+ Production de l’exercice- Consommation de


matières prem. Et approv

d) L’excédent brut d'exploitation :


L’excédent brut d’exploitation est un solde particulier qui représente le surplus créé par
l’exploitation de l’entreprise après rémunération du facteur de production, travail, et des
impôts liés à la production. L’EBE est calculé avant les décisions d’amortissement et les
charges financières qui découlent des choix de financement de l’entreprise. En ce sens, il est
vraiment « Brut ».

EBE = Valeur ajoutée+ Subvention - Charges du personnel - Impôts et taxes

- 56 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

e) Le résultat d’exploitation brut :


Le résultat brut d’exploitation mesure l’enrichissement brut de l’entreprise en tenant
compte de l’usure et de la dépréciation du capital économique. Tout comme l’EBE, le résultat
d’exploitation est une mesure de la performance économique de l’entreprise.

Résultat brut d’exploitation= EBE- Dot. Aux amort. Et prov. + Reprise sur prov. Et
transfert de charges+ Autres produits- Autres charges

f) Le résultat courant :
Le résultat courant prend en compte les aspects financiers et tout particulièrement la
structure de financement de l’entreprise. Les charges et produits financiers sont intégrés dans
leur globalité.
Pour obtenir le résultat courant avant impôts, on ajoute (ou on retranche) aussi la quote-part
de résultat sur opérations faites en commun.
Le résultat courant exprime la performance globale de l’entreprise censée correspondre à
son activité normale. Il permet d’apprécier le résultat qui sera réparti entre :
-L’Etat, sous forme d’impôts sur les bénéfices ;
-Les salariés, sous forme de participation ;
-Les actionnaires, sous forme de dividendes.

Résultat courant= Résultat d’exploitation+ Produits financiers - Charges financières

g) Le résultat exceptionnel :
Le résultat exceptionnel est le solde net des produits et des charges exceptionnelles. Il
retrace ce qui sort de l’activité habituelle de l’entreprise
h) Le résultat net :
Le résultat net est le solde final du compte de résultat de l’exercice. Il est donc calculé
après les opérations de répartition : participation des salaires, impôts sur les bénéfices.

Résultat net= Résultat courant+ Produits exceptionnels - Charges exceptionnelles –


Participation salariés- Impôts bénéfices

- 57 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

• La capacité d’autofinancement :
Elle cherche à évaluer le surplus monétaire potentiel dégagé par l’entreprise au cours d’un
exercice en prenant en compte l’ensemble de ses produits encaissables et l’ensemble de ses
charges décaissables.

CAF = Produits encaissables (Sauf produits de cession) – Charges décaissables.

Il suffit, d’ajouter au bénéfice net les charges calculées n’entraînant pas de décaissement et
systématiquement, de soustraire les produits calculés non encaissables.

Capacité d’autofinancement (CAF)= Résultat net+ Dotation aux amortissements et aux


provisions - Reprises sur charges des exercices antérieurs + Valeur nette comptable des
actifs cédés- Produits de cession d’actifs - Subvention d’investissement virée au compte
de résultat.

IV-1-C) L'analyse de la structure financière de l'entreprise:


1°) La méthode des grandes masses :
Après avoir analysé verticalement la structure de l'actif et du passif du bilan, il convient de
rapprocher les grandes masses du bilan afin d'apprécier l'équilibre financier de l'entreprise et
sa solvabilité.
a)L'équilibre financier :
La notion d’équilibre financier se traduit par un bilan divisé en masses égales :
- Actif immobilisé = passif à plus d’un an.
- Actif circulant = dettes à court terme.
Autrement dit, les immobilisations doivent être financées par les capitaux permanents, et
l’actif circulant doit être financer par le passif à court terme (DCT).
Cet équilibre peut être apprécié par le calcul des indicateurs suivants:
a-1) Le fonds de roulement :
« Le fond de roulement représente le montant des ressources permanentes à la disposition
de l’entreprise, après que les emplois stables (immobilisations) aient été financés ». 7

- Calcul du fond de roulement :


Le fond de roulement peut être calculé de deux manières : par le haut et par le bas du bilan.

7
KAMEL HAMDI, LE DIAGNOSTIC FINANCIER.

- 58 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

• Par le haut :

Fonds de roulement = Capitaux permanents – Actif immobilisé.

• Par le bas :

Fonds de roulement = Actif circulant – Dettes à court terme.

 Lors du calcul de FR, on peut se trouver devant trois (03) cas possibles :
- FRN Positif (>0) : L'entreprise dispose d'une marge de sécurité lui permettant de faire face
à une éventuelle immobilisation des actifs circulants.
- FRN Négatif (<0) :C'est une situation de déséquilibre, ceci résulte d'une mauvaise gestion
de l'entreprise qui a financé une partie de ses immobilisations par les dettes à court terme.
- FRN Nul (=0) : dans un cadre pratique, cette situation est quasi impossible, car l’entreprise
n’est jamais à l’abri des imprévues.
- Autres conceptions du fonds de roulement :
- le fonds de roulement brut (F.R.B) : il s’agit là, d’une autre dénomination de l’actif
circulant. C’est la notion la plus ancienne du fonds de roulement ;

F.R.B = Actif circulant

- le fonds de roulement propre (F.R.P) : le F.R.P permet de déterminer la part des


immobilisations financées par les fonds propres de l’entreprise. Il est calculé de la manière
suivante :
F.R.P = Fonds propres – Immobilisation

- le fonds de roulement étranger (F.R.E) : cette notion désigne les D.L.M.T.

F.R.E = F.R.N – F.R.P = D.L.M.T

a-2) Le besoin en fonds de roulement (BFR) :


Le besoin en fonds de roulement est la partie des actifs circulants dont le financement n’est
pas assuré par les passifs circulants. Ce financement se trouve, par la suite, à la charge de
l’entreprise, par le biais de son fonds de roulement.
Cette définition est résumée par la formule suivante :

BFR = actif circulant (hors disponibilités) – passif circulant (hors dettes financières)

- 59 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

 Lors du calcul du B.F.R, l’analyste peut se trouver face à deux situations :


- B.F.R positif (>0) : dans ce cas, les ressources cycliques de l’entreprise ne suffisent pas à
financer les besoins de l’activité. C’est l’exemple des entreprises industrielles ayant des stocks
importants et dont la matière première n’est pas disponible sur le marché national ;
- B.F.R négatif (≤0) : c’est la situation recherchée par toute entreprise. Ce cas suppose un
minimum de stocks et des délais fournisseurs importants (c'est un synonyme de ressources
non utilisées).
- Autres conceptions du BFR
Le BFR d’exploitation : né des opérations liées à l’exploitation

BFRE = (Valeurs d’Exploitation + Valeurs Réalisables d’exploitation) –


Dettes d’Exploitation
Le BFR hors exploitation : né des opérations hors exploitation.

BFRHE = Valeurs réalisables hors exploitation – Dettes hors exploitation

a-3) La trésorerie:
La Trésorerie net ou Trésorerie à un moment donné est égale à la différence entre les
valeurs disponibles (à l’actif) et les dettes à court terme bancaires (au passif). La trésorerie de
l’entreprise peut être positive, négative ou nulle.
• F.R > BFR ⇒ TR >0 : Dans ce cas, l'entreprise dispose de la liquidité et elle est solvable.
Toute fois, lorsque celle-ci devient trop excédentaire et inemployée à long terme, elle peut
traduire une situation de surliquidité (de l'argent qui dort).
• F.R < B.F.R ⇒ TR <0 : Dans ce cas, l’entreprise est en manque de ressources de trésorerie
pour assurer la couverture des besoins de financement immédiat de l’activité. Une partie du
B.F.R est financée par des avances bancaires.
• F.R = B.F.R ⇒ TR =0 : Trésorerie optimale ; il y a eu un bon arbitrage entre la liquidité et
la rentabilité. Mais pratiquement impossible en permanence.
b) La solvabilité
La solvabilité de l'entreprise est sa capacité à faire face à l'ensemble de ses engagements au
moment opportun. L'appréciation de la solvabilité se fait grâce à une grandeur de masse
significative qui est la situation nette comptable (S.N.C). Par définition, la S.N.C ou l’actif
net (AN) est la perte maximale que pourrait supporter une entreprise, dans l’hypothèse de
liquidation, sans pour autant compromettre le remboursement de ses créanciers.

- 60 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

La SNC est obtenue comme suit :

SNC = (Actif immobilisé + Actif circulant – Actif sans valeur) – (DMLT – DCT)

Donc, l’actif net = capitaux propres diminués des actifs sans valeur.
2°) L’étude des ratios :
"C’est un rapport entre deux grandeurs caractéristiques extraites des données comptables.
Les ratios s’expriment par un nombre, un pourcentage ou une durée. Ils permettent d’évaluer
le risque de défaillance des entreprises en utilisant une combinaison de ratio compatible."
(Finance d'entreprise Juliette PILVERDIERT-LATREYTE page 113)
Les ratios peuvent être classés en 4 groupes :
- Les ratios de structure du bilan ;
- Les ratios d’équilibre financier ;
- Les ratios de gestion ;
- Les ratios de rentabilité.
a)Les ratios de structure du bilan :
a-1) Ratios relatifs à l’actif :
Ces ratios comparent les différents postes d’actifs regroupés en grandes masses
significatives.
Actif immobilisé Stock en cours créances et disponibilité
Actif Actif Actif
a-2) Ratios relatifs au passif :
De même, ces ratios comparent les différents postes du passif regroupés en grandes
masses significatives.
• Les ratios de structure :
Capitaux propres Dettes à long terme Dettes à court terme
Passif Passif Passif
D’autres ratios relatifs au passif du bilan mesurent l’importance des capitaux propres par
rapport à l’endettement. Ils permettent d’apprécier l’autonomie financière de l’entreprise. Les
deux ratios suivants sont fréquemment utilisés :
- Le ratio d’autonomie globale :
Capitaux propres
Passif

- 61 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

- Le ratio d’autonomie financière à long terme :


Capitaux propres
Capitaux permanents
Le second ratio indique si l’entreprise dispose d’une capacité d’emprunt. Selon les normes
bancaires traditionnelles, on estime que la capacité d’emprunt de l’entreprise est saturée
lorsque le ratio est inférieur à 0,5, c'est-à-dire lorsque les capitaux propres deviennent
inférieurs aux dettes à plus d’un an.
b) Les ratios de l’équilibre financier :
Ces ratios permettent de porter un jugement sur l’équilibre financier et la solvabilité de
l’entreprise (ou équilibre).
b-1) Les ratios de fonds de roulement :
Capitaux permanents
Actif immobilisé
Le ratio doit normalement être supérieur à 1, ce qui signifie que le fonds de roulement est
positif, que l’entreprise dispose d’une marge de sécurité, de capitaux permanents disponibles
pour financer les besoins nés du cycle d’exploitation.
Fonds de roulements
× 100
Stocks encours
Ce ratio indique dans quelle proportion les stocks sont financés par des capitaux
permanents. C’est le ratio de couverture des stocks par le fonds de roulement.
b-2) Les ratios de liquidité (ou de trésorerie) :
Les ratios de trésorerie donnent une certaine mesure de la solvabilité à court terme, de la
capacité de l’entreprise à faire face au règlement de ses dettes à court terme.
- Le ratio de liquidité générale :
Actif circulant
Dettes à court terme
- Le ratio de liquidité relative ou réduite :
Dettes, VMP et disponibilité
Dettes à court terme
- Le ratio de liquidité immédiate :
Valeurs mobilières de placement et disponibilités
Dette à court terme

Trésorerie
× 100
Chiffre d ' affaires

- 62 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

L’analyse de l’évolution de ce ratio de type « stock net/flux » complétera inutilement


celles des ratios de liquidité.
c) Les ratios de gestion :
Les ratios de gestion permettent de déterminer des vitesses de rotation ou des délais
d’écoulement.
c-1) Les ratios de rotation :
- La vitesse de rotation du capital :
Chiffres d ' affaires Chiffres d ' affaires
Actif total Capitaux propres
Ces ratios donnent une idée sur la rapidité avec laquelle l’entreprise fait fructifier ses
ressources.

- La vitesse de rotation des stocks :


Chiffres d ' affaires HT
Stocks moyens de marchandises
Achats HT de matières premières
Stocks moyens de matières premières
Chiffres d ' affaires
Stocks de produits en cours et finis
c-2) Délai de recouvrement des créances :
Ce délai représente la durée moyenne du crédit accordé par l’entreprise à ses clients,
exprimé en jours.
Créances clients + Effets escomptés non échus × 360
Vente TTC
c-3) Délai de règlement des dettes :
- Délai de règlement des dettes fournisseurs :
Le ratio suivant permet de déterminer la durée moyenne de crédit accordée à l’entreprise
par ses fournisseurs.
Dettes fournisseurs × 360
= n jours
Achats TTC

- 63 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

- Délai de remboursement des dettes à long terme :


Dettes à plus d ' un an
= délai en année
Capacité d ' autofinancement
c-4) Ratios de marges de structure des coûts :
On les appelle aussi les ratios de rentabilité d’exploitation. Ils mesurent les résultats par
rapport à l’activité.
- Ratio de marge commerciale (ou taux de marge commerciale) :
M arg es commerciales
× 100
Chiffre s d ' affaires HT
- Ratio de la valeur ajoutée :
Valeur ajoutée
× 100
Chiffres d ' affaires HT
Ce ratio est significatif pour les entreprises industrielles car il mesure le degré
d’intégration d’une entreprise.
- Ratio d’excédent brut d’exploitation (ou taux de marge brute d’exploitation) :
EBE
× 100
Chiffres d ' affaires HT
Ce ratio est un indicateur significatif de la capacité bénéficiaire de l’entreprise ; une
mesure de la performance industrielle et commerciale.
d) Les ratios de rentabilité :
d-1) Les ratios de rentabilité économique :
La rentabilité économique, rapport entre le revenu économique et l’actif économique, peut
se mesurer en première approche par les ratios.
EBE × 100 Résultat d ' exp loitation × 100
R1 = R2 =
Actif net Actif net
d-2) Les ratios de rentabilité financière :
Résultat net
× 100
Capitaux propres
IV-2) L'analyse prévisionnelle :
Une bonne santé financière passée et présente n'implique pas systématiquement un avenir
favorable pour une entreprise. Donc, le banquier est mené à effectuer une analyse
prévisionnelle afin :
- D'estimer la capacité de remboursement de l’entreprise ;
- De s'assurer du bon déroulement des engagements.

- 64 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

• Une étude prévisionnelle se fait sur la base du :


- tableau de financement ;
- plan de trésorerie ;
- bilans et TCR prévisionnels.
IV-2-A) Le tableau de financement:
Le plan de financement met en évidence la structure prévisionnelle du financement. Il
permet de cerner l’intention de l’entreprise en matière de dépenses et de part
d’autofinancement. Donc le banquier pourra déterminer la nature du concours à accorder, son
montant, sa durée…
IV-2-B) Plan de trésorerie :
Le plan de trésorerie constitue un état récapitulatif de l’ensemble des encaissements et des
décaissements prévisionnels, selon une périodicité mensuelle ou trimestrielle. Ce plan permet
au banquier de suivre l’évolution de la trésorerie afin de mieux cerner les besoins réels de
l’entreprise et, conséquemment, déterminer les moyens de financements adéquats.
IV-2-C) Bilan et TCR prévisionnels :
Pour compléter l’étude faite sur la base des bilans et TCR pour la détermination de la
situation financière de l’entreprise, le banquier exploitera, en plus, les bilans et TCR
prévisionnels pour mieux apprécier la politique de financement de l’entreprise.

Conclusion du chapitre :
Chaque demande de crédit doit être accompagnée d'un dossier de crédit. Ce dernier doit
contenir un certains nombres d'éléments et d'informations permettant au banquier d'effectuer
son étude sur l'entreprise.
En premier lieu, le banquier doit identifier l'entreprise emprunteuse et son environnement.
En second lieu, le chargé d'étude doit effectuer un diagnostic économique et financier sur
l'entreprise afin d'apprécier ses performances et sa santé financière.
Cette étape lui permet de déterminer la forme de crédit la plus bénéfique à l'entreprise, de
cerner la capacité de remboursement de l’entreprise postulante ainsi que le risque qu’il
encoure en octroyant ce crédit.

- 65 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

Deuxième Chapitre

Montage et étude d'un dossier de crédit d'investissement

Introduction :
L’investissement est « l’engagement d’un capital dans une opération de laquelle on attend
des gains futurs, étalés dans le temps, avec un objectif de création de valeur… » 1.

Avant d’accepter d’investir des fonds dans un quelconque projet, le banquier doit d’abord
mener une étude minutieuse sur le projet sur lequel porte cet investissement car le risque est
très important, compte tenu de la durée et de l’importance des fonds engagés.

Cette étude est basée sur un dossier de crédit comportant un ensemble de documents
fournis par le client. Elle s’effectue en deux étapes, la première c’est l’étude de faisabilité ou
de viabilité du projet et la deuxième c’est l’étude de rentabilité du projet et celle des capitaux.

Section I :
Les documents constitutifs d'un dossier de crédit d'investissement
Les demandes de crédit d’investissement doivent être accompagnées d’une liste de
documents administratifs, comptables, techniques, économiques et financiers, etc.

La liste des documents présentés ci-après n’est pas exhaustive, elle peut varier selon la
nature de l’investissement et l’ancienneté de la relation banque client.

I-1) Documents administratifs :


- Une demande de crédit d’investissement écrite, datée et dûment signée par une personne
habilitée à engager l’entreprise ;
- Une copie certifiée conforme de la déclaration d’investissement enregistrée auprès de
l’ANDI (Agence Nationale du Développement de l’Investissement) pour le secteur privé ;
- Une copie de la décision d’octroi d’avantages fiscaux et parafiscaux de l’ANDI
éventuellement ;
- Une copie certifiée du registre de commerce, du récépissé de dépôt ou tout autre autorisation
ou agrément d’exercer (éventuellement une carte artisanale) ;
- Une copie certifiée conforme des statuts pour les personnes morales ;
- Une copie certifiée conforme du BOAL (Bulletin Officiel des Annonces Légales) ;
- Un acte de propriété ou bail de location du terrain et/ou des locaux utilisés pour son activité.

1
BAREAU J. DELAHAYE J. DELAHAYE F. Gestion financière, 13e édition, DUNOD, Paris, 2004.

- 66 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

I-2) Documents comptables, fiscaux et parafiscaux :


- Les trois derniers bilans définitifs et TCR des exercices clos, y compris leurs annexes
réglementaires, signés par une personne habilitée pour les entreprises en activité ;
- Les bilans et TCR prévisionnels établis sur une durée de cinq (5) ans, signés par une
personne habilitée ;
- Pièces fiscales et parafiscales apurées pour les entreprises en activité, et déclaration
d’existence pour les entreprises n’ayant pas encore exercées.

I-3) Documents économiques et financiers :


- Une étude technico-économique du projet ;
- Factures pro forma et/ou contrat commercial récents pour les équipements à acheter
localement ou à importer ;
- Etats descriptif et estimatif des travaux de génie civil et bâtiments réalisés et restant à
réaliser, établis par un bureau d’architecture agréé ;
- Tout justificatif des dépenses déjà réalisées dans le cadre du projet.
I-4) Documents techniques :
- Permis de construire en cours de validité ;

- Plan de situation du projet à réaliser et le plan d’architecture

- Etude géologique du site et autorisation de concession délivrée par l’autorité compétente


pour les projets de carrières.

Section II :

L'analyse de l'étude technico-économique

Apres s’être assurer de la conformité et l’authenticité des documents présentés par le client
demandeur de crédit, le banquier s’attellera à analyser la viabilité ou la faisabilité du projet
d’investissement. Cette analyse se fera à travers les étapes suivantes :

- Analyse du marché;

- Analyse commerciale ;

- Analyse technique ;

- Analyse des coûts.

- 67 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

II-1) L’analyse du marché :


« L’étude du marché est une analyse quantitative et qualitative d’un marché, c'est-à-dire
l’offre et la demande réelles ou potentielles d’un produit ou d’un service afin de permettre
l’élaboration des décisions commerciales ». 2
Donc, l’objectif de toute étude de marché est de prévoir le volume de produits pouvant
être vendus sur le marché. L’évaluateur doit donc savoir si le produit en question est
vendable, et si c’est le cas, qui sont les consommateurs de ce produit et ou ils se situent.
II-2) L'analyse commerciale :
Les éléments qualitatifs sur lesquels doit réfléchir un banquier pour la réalisation de cette
analyse ont été définis par les « 4P » de Mc Carthy (dans une thèse de doctorat 3ème cycle de
l’université de Minnesota), il s’agit :
1. Production (le produit).
2. Price (le prix).
3. Place (la distribution).
4. Promotion (la commercialisation).
. En matière de produit, il s’agira de s’intéresser :
À la gamme, la qualité, les produits de substitution et à l’obsolescence du produit.

. En matière de Prix, il faudra penser :


Aux prix pratiqués par la concurrence et aux éventuelles contraintes réglementaires.
. En matière de distribution, on pensera :
À déterminer le mode et le réseau de distribution et prévoir un service après vente.
. En matière de promotion, il faudra penser :
Au type des supports publicitaires utilisés pour faire connaître le produit et comparer leurs
coûts par rapport à ceux de la concurrence.
II-3) Analyse technique :

Cette étude porte sur :


II-3-A) Le processus de production : Il peut bien y avoir plusieurs procédés techniques
pour atteindre les résultats voulus, toutefois la réussite dans le choix du procédé réduira le
prix de revient et améliorera ainsi la compétitivité du produit sur le marché.
II-3-B) Les caractéristiques des moyens de production : Une combinaison du volume de
la production et du processus sélectionné conditionnera le choix de ces moyens de
productions.
2
Hamdi K, Analyse des projets et de leur financement, imprimerie ESSALEM, Alger, 2000.

- 68 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

II-3-C) Les besoins de l’entreprise : Apres avoir choisie les processus de productions et
fixer les caractéristiques des moyens de production, les techniciens peuvent évaluer les
besoins d’investissement et ceux de l’exploitation.
II-3-D) La localisation des unités de promotion : La localisation du projet doit être choisi
de manière à assurer une meilleure exploitation. Il ne faut pas s’éloigner ni des fournisseurs
(source d’approvisionnement) afin de minimiser les coûts de revient, ni des clients
(écoulement de la production) pour réduire les coût de distribution. Cela permet à l'entreprise
de pratiquer des prix concurrentiels.
II-4) Analyse des coûts :

Cette analyse vise à déterminer l’exhaustivité et la fiabilité des coûts, qu’il s’agisse de
ceux se rapportant à l’investissement ou à l’exploitation.

***Après l’analyse de tous ces éléments, le banquier doit aboutir à une conclusion :
- Le projet n’est pas viable, il arrête son analyse sans passer à l’étude de la rentabilité car il est
inutile de mener l’analyse de rentabilité d’un projet si déjà il n’est pas viable.
- Le projet est viable, il passe donc à l’analyse de la rentabilité.

Section III :
Analyse de la rentabilité du projet
Cette analyse aura pour but d’apprécier la rentabilité d’un investissement jugé viable à
partir des flux de trésorerie qu’il générera pendant sa durée de vie.

L’analyse de la rentabilité d’un projet se fait en deux (02) étapes :

- Une étude avant financement ;

- Une étude après financement.

III-1) Etude avant financement :


Cette étude permet d’évaluer la rentabilité d’un projet indépendamment des conditions de
financement. La rentabilité est appréciée sur la base des flux de trésorerie générés par le
projet. Afin de parvenir à la détermination de ces flux, il est nécessaire de transiter par les
étapes suivantes :

- 69 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

- Elaboration de l’échéancier des investissements ;


- Elaboration de l’échéancier des amortissements ;
- Détermination de la valeur résiduelle de l’investissement ;
- Détermination du besoin en fonds de roulement ;
- Elaboration des comptes de résultats annuels ;
- Etablissement des flux de trésorerie sur la durée de vie du projet.
III-1-A) Echéancier des investissements :
Cet échéancier reprend toutes les dépenses d’investissement dispatchées sur la durée de
réalisation du projet.
Exemple d’échéancier des investissements :

Années 1 2 3 4 Total
Rubriques
Frais de création de la société 100 100
Terrains 2400 2400
Constructions 9600 3200 800 13600
Equipements 5000 7600 3200 15800
Installations annexes 1600 1000 2600
Matériels roulants 5600 5600
Formations 600 600
Besoins en fonds de roulement 2000 2 000
Imprévus 1600 1600
12100 8200 10 000 14000 44300

III-1-B) Echéancier des amortissements :


Exemple d’échéancier des amortissements :

Désignation Montant Durée 1 2 3 ….. n= durée de projet Total


Frais préliminaire
Construction
…………….
TOTAL

- 70 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

N.B : il est à noter que l’amortissement peut se faire de manière linéaire ou de manière
dégressive. Si l’on opte pour l’option dégressive, celui-ci se fera de la manière suivante :

L’amortissement dégressif = l’amortissement linéaire  coeff.

Sachant que « coeff » est un coefficient de multiplication qui est égal à :

• 1,5 si l’amortissement se fait sur trois (03) ou quatre (04) ans ;

• 2 si l’amortissement se fait sur cinq (05) ou six (06) ans ;

• 2,5 si l’amortissement se fait sur une durée supérieure à six (06) ans.

III-1-C) Détermination des valeurs résiduelles :


Le montant de la valeur résiduelle est égal à la différence entre les montants des
immobilisations et les montants déjà amortis.

Exemple : (Durée de vie du projet : 6 ans)


Désignation Montant Durée 1 2 3 4 5 6 Total IR

Frais préliminaires 200 5 40 40 40 40 40 - 200 0

Construction 10000 20 500 500 500 500 500 500 3000 7000

Equipement de production 3200 8 400 400 400 400 400 400 2400 800

Matériels roulants 1200 5 240 240 240 240 240 - 1200 0

Total 14600 1180 1180 1180 1180 1180 900 6800 7800

« La valeur résiduelle= Total des immobilisations – Total des immobilisations amorties »

III-1-D) Besoins en fonds de roulement :

Le BFR représente le fond de démarrage qui prend en charge certaines dépenses


d’exploitation. Il s’agit essentiellement, des matières premières et des salaires.

Exemple : (Durée de réalisation du projet : 1 an)


Années 0 1 2 3 4

Chiffre d’affaires 300 500 600 600


BFR / CA 5% 5% 5% 5%
BFR 15 25 30 30
 BFR 15 10 5 0 0

N.B : Notons aussi au même titre que les autres éléments de l’investissement, le BFR
est récupéré au terme de la durée de vie de l’investissement.

- 71 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

III-1-E) Elaboration des comptes de résultats annuels (TCR) :

A travers le TCR, on peut apprécier l’évolution annuelle du chiffre d’affaires et déterminer


certains SIG, tels que le résultat net et la Capacité d’Auto Financement (CAF).

Le TCR :

Années
Désignation

Chiffre d’Affaires

Consommations Intermédiaires
Valeur Ajoutée
Frais de Personnel

Frais divers

Impôts et Taxes
Excédent Brut d’Exploitation

Amortissements (1)

Résultat Brut d’Exploitation


Impôts sur Bénéfices
Résultat Net (2)

CAF= 1+ 2.

III-1-F) Les flux de trésorerie :


Ce tableau représente l’ensemble des ressources et emplois de l’entreprise sur toute la
durée de vie du projet. La soustraction des emplois des ressources nous donne la trésorerie
annuelle.

- 72 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

Exemple : (Durée de réalisation du projet : 1 an)

Désignation 0 1 2 ….. n
Ressources :

- Capacité d’autofinancement. *** *** *** ***


- Valeur résiduelle des immobilisations. ***
- Récupération du BFR. ***
Total ressources (1) *** *** *** ***
Emplois :

Investissement :
- Frais préliminaires. ***
- Terrains. ***
- Constructions. ***
- Equipements. ***
- Autres ***

Variation du BFR *** *** ***


Total emplois (2) *** *** ***
Flux nets de trésorerie (1-2)
*** *** *** *** ***
= Ressources – Emplois

 Les critères de rentabilité de l'investissement:


Les flux de trésorerie déterminés à partir du tableau emplois/ ressources doivent être analysés
pour déterminer la rentabilité propre du projet et ceci à travers des critères de rentabilité.
Toute fois pour juger ces critères, il est nécessaire de maîtriser la notion d’actualisation qui
consiste à actualiser tous les flux au présent pour pouvoir les comparer.
• La notion d’actualisation :
« L’actualisation consiste à ramener au présent tous les flux quelque-ils soient, dépenses
ou bien recettes. Autrement dit, elle détermine la valeur immédiate des flux futurs que
générera le projet. Elle se fait sur la base d’un taux d’actualisation qui peut être défini
comme étant le prix de renonciation à la liquidité ».
Exemple :
0 1 2 3 4 Total
Investissement -1000
Flux de trésorerie 100 300 500 700 1600
Flux actualisés à 10% -1000 91 247,8 275,5 478,1 192,4

- 73 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

Investissement = 1000 (Actualisé = toujours 1000, puisqu’il s’agit du présent : année 0)


Somme des flux 1600, actualisé = 1192,4.
Trésorerie actualisée finale = -1000 + 1192,4 = 192,4

Remarque :
Le taux net d’emprunt représente le coût de revient du crédit pour chaque client. Il est
inférieur au taux affiché par la banque puisque le taux d’intérêt doit être débité du taux IBS
pour avoir le taux net d’emprunt.

Taux net emprunt = Taux brut emprunt x (1 – Taux IBS).

Exemple :
Une entreprise finance son investissement à concurrence de 30% par des capitaux propres
et 70% par des concours bancaires. Supposons que les actionnaires souhaitent une
rémunération de 16% et que les capitaux coûtent réellement 5% (taux d’intérêt réel ou net), le
coût du capital est donc le taux d’actualisation :
(16%x0,3) + (5%x0,7) = 4,8% + 3,5% = 8,3%

• Les différents critères d'analyse de la rentabilité:


1. La méthode du délai de récupération :
Le délai de récupération est égal à la durée nécessaire aux flux d’exploitation pour
récupérer le montant de l’investissement. Il est généralement déterminé en nombre d’années
et de mois.
- Avantages : -Sa facilité de calcul.
- Inconvénients : -Le DR ne tient pas compte de coûts des ressources puisque les flux ne sont
Pas actualisés ;
-Le DR ignore les flux de TR qui intervient après lui.
Exemple :
Un investissement présente les flux d’investissement et d’exploitation suivants :

Années 1 2 1 2 3 4 5 6 7
Flux -8000 -17000 6000 7000 10000 10000 10000 10000 10000
Flux -8000 -25000 -19000 -12000 -2000 +8000 - - -
cumulés

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Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

On voit bien que les flux cumulés s’annulent au cours de la quatrième année. Cela veut
dire que le délai de récupération de l’investissement est de 3 ans et quelques mois.
Faisons l’interpolation pour trouver le délai exact :
12 mois
DR = 3 ans + 2000x = 3 ans + 2,4 mois
[(8000 − (−2000)]
2. Le délai de récupération actualisé :
Le DRA est le délai nécessaire aux flux de trésorerie actualisés pour assurer le
recouvrement du capital investi.
Avantages : - La prise en compte du coût des capitaux rend ce critère plus crédible.
Inconvénients : - Il ignore, comme le DR, les flux postérieurs à la récupération du capital ;
- C’est un critère de sélection, toutefois il ne peut être utilisé que pour les
projets ayant des durées de vie égales.
Exemple :
Un investissement présente les flux d’investissement et d’exploitation suivants :

I=10% 1 2 1 2 3 4 5 6 7
TR -8000 -17000 6000 7000 10000 10000 10000 10000 10000
TRA -8000 -15453 4956 5257 6830 6210 5640 5130 4670
TRA -8000 -23453 -18497 -13240 -6410 -200 5440 - -
cumulé

On voit bien que les flux cumulés s’annulent au cours de la cinquième année. Cela veut
dire que le délai de récupération de l’investissement est de 4 ans et quelques mois.
Faisons l’interpolation pour trouver le délai exact :
12 mois
DR = 4 ans + 200x = 4 ans + 0,5 mois
[(5440 − (−200)]
3. La valeur actuelle Nette (VAN) :
La (VAN) est la différence entre la somme des flux nets actualisés d’exploitation sur toute
la durée de vie de l’investissement et le capital investi.
Donc la (VAN) correspond au surplus monétaire dégagé par le projet après avoir récupérer
les parts du capital investi auparavant. Ainsi, il est obligatoire que la VAN soit positive pour
affirmer la rentabilité du projet.
.
VAN = Σ FT (actualisés)

- 75 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

4. L’indice de profitabilité :
Comme la VAN ne permet pas de sélectionner entre deux projets dont les mises de fonds
sont différentes, l’indice de profitabilité a été instauré pour remédier à ce souci.
Pour dire qu’un projet est rentable, il faut que l’IP soit supérieur à 1. Néanmoins, l’IP
présente un inconvénient, car, dans le cas ou deux projets ont des durées de vie différentes,
l’IP ne peut être utilisé pour déceler le projet le plus rentable.
Le calcul de l’indice de profitabilité se fait de la manière suivante :

IP=1+(VAN/Invest actualisé)

5. Taux de rentabilité interne (TRI) :


Le taux de rentabilité interne est le taux pour lequel il y a équivalence entre le coût
d’investissement et les recettes d’exploitation. Autrement dit, c’est le taux qui annule la VAN.
On peut aussi dire que le taux de rentabilité interne est le coût maximum des capitaux que
peut supporter le projet d’investissement.
• Le calcul de taux de rentabilité interne se fait de la manière suivante :
Le TRI est déterminé en faisant plusieurs essais. On doit déterminer deux VAN dont une
positive et une autre négative et correspondant à des taux d’actualisation dont la différence
n’excède pas 02 points. Il s’agira ensuite de faire une interpolation linéaire.

Soit i 1 et i 2 des taux d’actualisation qui donnent respectivement VAN1 > 0 et VAN 2 < 0.

VAN 1
TRI = i 1 + (i 2 - i 1 ) ×
(VAN 1 + |VAN 2 |)

- 76 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

III-2) Etude après financement :


III-2-A) Elaboration du tableau emplois et ressources après schéma de financement :
Le tableau emplois et ressources après schéma de financement est présenté comme suit :

Désignation 0 1 2 ….. N
Ressources :

A. Capitaux propres
B. Emprunt
C. Capacité d’autofinancement
D. Valeur résiduelle des immobilisations
E. Récupération du BFR
Total ressources (1) = A+B+C+D+E
Emplois :

F. Investissement :
G. Intérêts intercalaires
H. Variation du BFR
I. Remboursement du principal
J. Dividendes

Total emplois (2) = F+G+H+I+J


Flux nets de trésorerie (X) = (1 – 2)
= Ressources – Emplois
Flux nets cumulés (Y)

N.B: Les flux de trésorerie cumulés ne doivent en aucun cas être négatifs car cela
impliquerait que des emplois ne seront pas couverts par les ressources. Dans le cas de
trésorerie cumulée négative, il y a lieu de :

 Revoir à la hausse la période du différé ;


 Revoir à la hausse la durée du crédit ;
 Revoir à la hausse les deux en même temps.
III-2-B) Analyse de la rentabilité des capitaux :
a) La rentabilité des fonds propres :

Cette rentabilité est calculée à travers le délai de récupération des fonds propres (DRFP), la
VAN des fonds propres (VANFP) et le taux de rentabilité des fonds propres (TRFP).
a-1) Délais de récupération (DRFP) :
Le DRFP est la durée nécessaire pour récupérer le montant des fonds propres à partir de la
rémunération totale des actionnaires (dividendes + flux de trésorerie).

- 77 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

a-2) Valeur Actuelle Nette (VANFP) :


Elle est donnée par la formule :

[-K p + D p + T p ]

VANFP = ∑n p=0

(1+i) p

Où:
K p : Capitaux propres investis l'année p.
D p : Dividendes reçus l'année p.
T p : Flux de trésorerie en année p
i : Taux d'actualisation.

a-3) Le Taux de Rentabilité Interne (TRFP) :


P =n D p + Tn − K P
C'est le taux d'actualisation qui annule la VANFP qui est égale à : ∑
P =0 (1 + i ) P
=0

b) Rentabilité de l’emprunt :
L'emprunt peut être considéré comme étant un projet à part entière. A ce titre, on peut lui
déterminer sa valeur actuelle nette (VANE), son délai de récupération (DRE) et son taux de
rentabilité interne (TRIE).
b-1) Le DRE :
C'est le délai nécessaire pour récupérer les fonds empruntés à partir des flux de
remboursement.

b-2) La VANE :
V.A.N.E = Capitaux empruntés actualisés - Flux de remboursement actualisés
b-3) Le TRIE :
TRIE = Taux Brut de l'emprunt (1 - Taux IBS).
• Relation TRI, TRIE, TRI Fonds propres (TRFP), effets de levier :
1. L’emprunt est indispensable :
a) Si le TRIE > TRI, (Taux d’intérêt net supérieur au TRI du projet), nous sommes en
présence d’un effet de massue. La VAN des fonds propres sera inférieure à la VAN du projet
et le TRFP inférieur au TRI. Il s’agit de s’assurer que la VAN des fonds propres reste tout de
même positive ou alors (et c’est la même chose) que le TRFP reste supérieur au taux
d’actualisation avant de réaliser le projet.

- 78 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

b) Si le TRIE < TRI, alors le TRFP sera supérieur au TRI, d’où un effet de levier
positif.
Par contre, la V AN des fonds propres ne sera pas nécessairement supérieure à la VAN du
projet (cela dépendant du taux d’actualisation choisi).
2. L’emprunt n’est pas indispensable :
a) Si TRIE > TRI = Effet de massue : L'investisseur devra s’assurer que la VAN des
fonds propres (qui est de toute façon inférieure à la VAN du projet) reste quand même
acceptable ou (et c’est la même chose) que le TRFP (qui est inférieur au TRI) est supérieur au
taux d’actualisation avant de décider d’investir).
Si le projet reste viable et ne présente pas de risques majeurs, et s’il n’existe pas
d’autres possibilités d’investissements, il serait préférable pour l’investisseur de ne pas
emprunter.
b) Si le TRIE < TRI = Effet de levier : le TRFP sera supérieur au TRI du projet.
L’investisseur pourra emprunter. Le niveau d’endettement qu’il choisira dépendra du niveau
de la VAN des fonds propres par rapport à la VAN du projet.

Conclusion du chapitre :

L'évaluation d'un projet d'investissement s'effectue en deux étapes: une étude


technico- économique et une étude de rentabilité.
En évaluant le projet, le banquier décidera, compte tenu du risque à courir, si le projet est
finançable ou non. Il déterminera la structure de financement adaptée de façon à optimiser la
rentabilité du projet.
Mais quelque soit la consistante de l'étude que ce soit dans le cas de l'exploitation ou
d'investissement, le risque est toujours présent. D’où la nécessitée de prendre des mesures de
sécurité. De ce fait, une étude des risques du crédit et des moyens de protection s’avère
nécessaire.

- 79 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

Troisième Chapitre:
Les risques du crédit et les moyens de protection
Introduction :
« Faire crédit signifie croire. Croire en un projet, croire en une personne, croire en un avenir
économique qui permettra précisément la réalisation du projet envisagé. Mais croire, c’est
précisément risquer de se tromper sur un projet, une personne, une anticipation, voir les trois à
la fois »1.
Donc a partir de cette définition on peut comprendre que toute opération de crédit
quelque soit sa nature, son volume et sa durée, elle expose le banquier à des risques C'est la
raison pour laquelle ce dernier doit identifier et mesurer le risque encouru afin d'entrevoir les
moyens de s'en prémunir.

Section I :
Les risques crédit

Les différents risques liés à l'opération de crédit:


I-1) Le risque de contrepartie:
Le risque de contrepartie (ou risque de signature) constitue le risque le plus important et le
plus ancien auquel est confronté une banque. Le risque de contrepartie est le risque de défaut
d'un emprunteur face à ses obligations faisant ainsi perdre à la banque tout ou une partie de
l'actif (créance) qu'elle détient sur lui.
I-2) Le risque de taux:
Il représente pour la banque, le risque de voir ses résultats affectés négativement suite à
une évolution défavorable des taux d'intérêt.
Exemple :
Pour un taux de réescompte de 8%, une banque accorde un CMT au taux fixe de 11%.
Dans le cas ou le taux de réescompte passe à 12%, la banque aura à subir une perte de 1%.

***Afin d’éviter ce genre de préjudices, les banques doivent opter pour des taux
d’intérêts variables en fonction du taux directeur édicté par l’institut d’émission.

1
MICHEL MATHIEU : « l’exploitant bancaire et le risque crédit » édition : la revue banque éditeur 1995.

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Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

I-3) Le risque de change:


Il peut être défini comme étant « la perte entraînée par la variation du cours des créances
ou dettes libellées en devises, par rapport à la monnaie de référence de la banque. » 2
Pour se protéger contre ce risque ; Le banquier peut faire signer à son client un
engagement de prise en charge du risque de change.
I-4) Le risque d'illiquidité :
"Le risque d'illiquidité représente (pour une banque) l'impossibilité de pouvoir faire face,
à un instant donné, à ses engagements ou à ses échéances (tout particulièrement les dettes à
vue), par la mobilisation de ses actifs" 3.
Ce risque apparaît dès que les échéances des actifs et passifs ne correspondent pas. Ce qui
est souvent le cas.
Par exemple les emplois sont plus longs que les ressources constituées pour l'essentiel de
dépôts à vue et d'emprunts interbancaires de très courte échéance.
I-5) Le risque de solvabilité:
Une banque est dite solvable lorsque la valeur de ses avoirs dépasse ses exigibilités. La
réglementation prudentielle privilégie ce risque dans le but de sécuriser les avoirs déposés par
la clientèle et éviter ainsi l’effet de contagion pouvant résulter de la défaillance d’une banque.

Section II :
Les moyens de prévention contre le risque crédit

II-1) Le respect des règles prudentielles:


Crée par la Banque d’Algérie par l’instruction N° :74/94 du 29/11/1994 aux banques et
établissements financiers dans le but de Renforcer la structure financière des établissements
des crédits ; Améliorer la sécurité des déposants et assurer une meilleure gestion des risques
bancaires.
• Les règles prudentielles les plus significatives sont :
A) Ratio de couverture des risques ou de solvabilité ;
B) Ratio de division des risques.

2
Michel Rouach et Gérard Noulleau : « le contrôle de gestion bancaire et financière ».
Edition la revue bancaire.1993.page : 249.
3
J.C. AUGROS - M. QUERUEL, risque de taux d'intérêt et gestion bancaire, economica, janvier 2000.

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Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

II-1-A) Ratio de couverture des risques (RATIO COOKE) :


Ce ratio est un rapport entre les fonds propres nets de la banque et l’ensemble des risques
encourus suite aux engagements qu’elle a pris envers ses clients ; le ratio COOKE mesure le
degré de prise en charge ou de couverture des risques encourus par les fonds propres de la
banque.
Fonds Pr opreNet
RatioCooke = ≥ 8%
Risques, Encourus, Pondérés
II-1-B) Ratio de division des risques :
Les règles de division des risques visent à éviter que la défaillance d’un client, sur lequel
une banque détient un niveau important de risque crédit, ne mette en péril sa solvabilité.
Afin d’éviter une concentration des risques sur un même client ou un groupe de clients, la
banque doit veiller, à tout moment, au respect de ces deux ratios :
- Les risques encourus sur un même bénéficiaire n’excèdent pas 25% des fonds propres
nets de la banque
- Le montant total des risques encourus sur les bénéficiaires ayant dépassé 15% des fonds
propres des dits banques et établissements financiers ne doit en aucun cas excéder dix (10)
fois le montant de ces fonds propres.

II-2) Le recueil des garanties:


"La garantie a pour fonction principale de protéger la banque contre le risque de défaillance
de son client et par contre coup, d'éviter ou de minorer la constitution de provisions et /ou le
passage en pertes des créances concernées". 4
Selon l'optique juridique, les garanties sont divisées en deux types :
- Les garanties réelles ;
- Les garanties personnelles.
II-2-A) les garanties réelles :
Ce sont les diverses sortes de biens qui peuvent être donnés par le débiteur à son créancier
en guise de gage.
Dans ce type de garanties, on abordera :

4
-MATHIEU MICHEL, L'exploitant bancaire et le risque crédit, Ed Banque Editeur, Paris, 1995;

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Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

1°) L'hypothèque :
Conformément à l’article 882 du code civil : « Le contrat d’hypothèque est le contrat par
lequel le créancier acquiert sur un immeuble affecté au paiement de sa créance, un droit réel
qui lui permet de se faire rembourser par préférence aux créanciers inférieurs en rang, sur le
prix de cet immeuble en quelques mains qu’il passe ».
L’hypothèque ne peut être constituée que sur des immeubles. Selon le mode de sa
constitution, l’hypothèque peut être conventionnelle (par acte authentique), légale (par la loi)
ou judiciaire (par jugement).
2°) le nantissement:
L’article 948 du code civil définit le nantissement comme suit :
« Le nantissement est un contrat par lequel une personne s’oblige, pour la garantie de sa
dette ou de celle d’un tiers, à remettre au créancier ou à une autre personne choisie par les
parties, un objet sur lequel elle constitue au profit du créancier un droit réel en vertu duquel
celui-ci peut retenir l’objet jusqu’au paiement de sa créance et peut se faire payer sur le prix
de cette objet en quelque mains qu’il passe par préférence aux créanciers chirographaires et
aux créanciers inférieurs en rang ».
Au niveau de la banque, lors du financement d’un équipement qui n’est pas encore acquis,
le banquier exige souvent une promesse de nantissement établie par acte notarié. Par cette
promesse, le client s’engage à nantir l’équipement en faveur de la banque dès son acquisition.
II-2-B) Les garanties personnelles :
Les garanties personnelles sont constituées par l’engagement d’une ou de plusieurs
personnes qui promettent de désintéresser le créancier si le débiteur principal ne satisfait pas
ses obligations à l’échéance.
Parmi ces garanties on retrouve :
1°) Le cautionnement
Le cautionnement est défini par l’article 644 du code civil algérien comme étant :
« Un contrat par lequel une personne garantie l’exécution d’une obligation en s’engageant
envers le créancier à satisfaire cette obligation si le débiteur ne s’y satisfait pas lui même ».
Il existe deux types de cautionnement :

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Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

• Le cautionnement simple:
La caution simple bénéficie de deux allégements qui sont le bénéfice de discussion 5 et le
bénéfice de division 6.
• Le cautionnement solidaire:
Dans ce cas, le créancier est en droit de réclamer, à n’importe quel garant solidaire, le
paiement de la totalité de la créance garantie sans avoir à mettre en cause préalablement le
débiteur principal.
2°) L’aval:
L’aval est défini par l’article 409 du code de commerce qui stipule : « l’aval est
l’engagement d’une personne à payer tout ou partie d’un montant d’une créance,
généralement, un effet de commerce ».
Contrairement au cautionnement, l’avaliseur s’engage toujours solidairement. Donc, il ne
bénéficie pas des droits de division et de discussion.

Conclusion du chapitre :
Pour conclure, quelque soit la qualité de l’étude menée par le banquier, l’existence d’un
risque ne peut être négligée. C’est à cet effet que le banquier exige toujours des garanties pour
se prémunir des risques que pourrait lui réserver l’avenir.
« Une garantie ne fonde jamais un crédit. Si elle est l'une des composantes essentielles du
crédit, elle ne légitime jamais. La meilleure garantie reste essentiellement liée à la valeur
économique de l'entreprise et à sa capacité financière pour assurer le remboursement du
crédit. »7

5
La caution peut exiger du créancier qu’il poursuive d’abord le débiteur.
6
La caution peut demander, dans le cas de la pluralité de cautions, au créancier de diviser ses poursuites.
7
MATHIEU MICHEL, L'exploitant bancaire et le risque crédit, Ed Banque Editeur, Paris, 1995;

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Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

Quatrième chapitre
Décision finale, mise en place du crédit et son suivi

Introduction :
L’issue du montage d’un dossier de crédit est l’aboutissement à une décision, à travers
l’étude menée dans ses différentes étapes : diagnostic économique et financier, évaluation du
projet,…, ainsi, que la mise en place de ce crédit dans le cas d’un avis favorable.

Section I :
La décision finale d’octroi de crédit
Le cheminement d’une longue analyse doit obligatoirement déboucher sur une décision,
reconnue pour son importance, puisqu’elle statuera sur le sort du client demandeur du crédit.
En effet, un comité de crédit se réunit chaque mois pour notifier chaque crédit.
I-1) Le comité du crédit :
La décision finale de l'étude est prise par le comité de crédit habilité, dans la limite des
pouvoirs qui lui sont attribués (chaque niveau a le pouvoir d'accorder des crédits mais à
concurrence des montants autorisés).
Au niveau de la BADR 580, il existe un comité de crédit composé du directeur d'agence,
des superviseurs Back Office et Front Office, du chef de service commerce extérieur et le
chef du service crédit et bien sûr du chargé d'étude qui a traité le dossier de crédit.

Si le montant du crédit dépasse les limites de délégation accordées au niveau de l'agence,


le comité donnera alors seulement son avis sur l'octroi ou non du crédit. La décision finale
reviendra soit à la Direction du Groupe d'Exploitation, soit à la Direction Générale suivant les
pouvoirs de décisions attribuées. La décision ainsi prise, est notifiée à l'agence qui se chargera
d'informer le client.
La décision de mise en place du crédit se matérialise par une autorisation de crédit.
I-2) L'autorisation de crédit :
C'est un document interne à la banque qui approuve l'accord du comité de crédit et permet
ainsi de mobiliser le crédit accordé.
Ce document contient l'ensemble des informations nécessaires au banquier pour la mise
en place du crédit et son suivi, telles que :
- les informations concernant la relation (nom, adresse, numéro de compte…etc.) ;

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Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

- les informations concernant le crédit accordé (la forme, le montant et l'échéance) ;


- les conditions de mise en place et les garanties à recueillir.

Section II:

Procédure de mise en place du crédit


La mise en place du crédit constitue la dernière phase du montage du dossier. Elle passe
par les étapes suivantes :
II-1) Notification de l'autorisation:
La notification se fait par l'envoi à l'agence de l'originale de l'autorisation d'engagement et
d'une copie à la succursale L'autorisation d'engagement reçue par l'agence doit servir au
préalable au suivi du dossier de prêt puis conservée dans le dossier du client.
Le client est informé de la décision de la banque ainsi que des conditions de mise en place
du crédit.
II-2) Edition et signature de la convention de prêt:
La convention de crédit est un contrat qui régit les relations du prêteur avec l’emprunteur.
Elle est éditée au moins en trois exemplaires après la levée des réserves bloquantes. Tous les
exemplaires doivent être signés par l'emprunteur et le directeur d'agence. Elles sont destinées:
Au client, A l'agence, A la succursale et aux autres structures sur leur demande.
II-3) Recueil des garanties :
Certaines garanties constituent des réserves bloquantes à l'utilisation du crédit tels que :
- caution solidaire d'une tierce personne, apport personnel, engagement de fournir la
délégation pour assurance multirisques (DPAMR), engagement de nantissement des
équipements financés, signature des billets à ordres.
D'autres peuvent être non bloquantes, recueillies après le déblocage des fonds tel que le
nantissement des équipements.
Le recueil des garanties relève de la responsabilité de l'agence. La succursale est chargée
du suivi du recueil des garanties.
II-4) Le déblocage des fonds:
Au niveau de la BADR, le déblocage des fonds se traduit par le crédit direct du compte du
client et matérialiser par des chèques de banques à l'ordre des fournisseurs.
Débit : Série de prêt
Crédit : Compte client (300)
Débit : Compte client
Crédit : Chèque de banque à l'ordre du fournisseur.

- 86 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

Il arrive souvent que la banque, dans sa quête de sécurisation et aussi de validation de sa


créance sur un client, lui fasse établir pour le remboursement, un programme dûment constaté
par une chaîne de billets à ordres pour le principal et une autre pour les intérêts.
• A l'échéance:
Si le compte client est suffisamment approvisionné:
Débit : Compte client
Crédit : Série de prêt.
Si le compte du client n’est pas provisionné ou la provision existante ne suffit pas : on loge
la partie non réglée aux « créances échues à recouvrer (301) ».

Section III :
Le suivi des engagements de la banque
La banque en sa qualité de commerçante peut se trouver en face des clients qui ont une
mauvaise foi par la négligence de leurs devoirs contractuels ou se trouvent dans l'incapacité
de rembourser leurs crédits. Devant ces situations, la banque engage des procédures prévues
par la législation pour lui permettre de recouvrer ses créances.
Dés que la première échéance s'avère impayée, le système injecte le montant de cette
échéance à une série de compte appropriée (301).
La banque doit:
- Effectuer des visites sur sites sur rendez vous ou surprise pour inviter verbalement le client à
régulariser sa situation à l'amiable ;
- Mettre en demeure le client par deux lettres recommandées avec accusé de réception pour la
régularisation de son impayé. La première lui sera adressée juste après la constatation de
l'impayé et en lui fixant un délai de 15 jours après réception. La deuxième lettre lui sera
envoyée pour le même objet et en le mettant sous dizaine ;
- Mettre en demeure le client par le biais d'un huissier de justice et le sommer à payer sous
quinzaine avant toute poursuite judiciaire. Durant cette période, une seconde échéance serait
arrivée à terme et le cumul de deux échéances sera logée à la série (387).
Ces mesures ont pour objet d'éviter tout litige contentieux avec le client en préférant dans
tous les cas l'amabilité. Il existe deux possibilités d'arrangement soit par la prorogation
d'échéance ou bien par la restriction du crédit.
Dans le cas où les mesures précontentieuses prises par la banque sont vouées à l'échec,
cette dernière procède à l’application des mesures contentieuses.

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Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

 Les mesures contentieuses:


A) Les saisies arrêts:
Définie par l'article 124 de l'ordonnance 03/11 du 26-08-2003 relative à la monnaie et au
crédit. (Et consiste à la diffusion auprès de toutes les banques et établissements financiers
par lettre recommandée qui a pour effet de bloquer entre leurs mains tous les avoirs qui
peuvent appartenir au débiteur .saisie dès la réception de la dite lettre, les destinataires doivent
faire une déclaration affirmative ou négative. Dans le cas ou elle serait affirmative, le débiteur
sera informé, et il a un délai de 15 jours pour régulariser sa situation. Faute de quoi, la banque
créancière procède à la validation de la saisie arrêt par ordonnance sur pied de requête
adressée au président du tribunal, afin d'autoriser le transfert des fonds détenus, par le biais
d'un huissier de justice).
B) La mise en jeu des garanties:
a)réalisation des nantissements:
a-1) La réalisation d'un nantissement (fonds de commerce/Matériels et outillages):
La banque en tant que créancier, engage une procédure devant le tribunal, pour demander la
vente du fond de commerce aux enchères publiques. Cette action vise la saisie et la vente
judiciaire par le biais d'un huissier de justice et d'un commissaire priseur. Le montant de la
vente sera versé pour recouvrer la créance.
La même procédure est envisagée pour la réalisation d'un nantissement du matériel et
outillage.

a-2) La réalisation d'un nantissement d'un BDC:


Si le débiteur ne régularise pas son compte après la sommation adressée par un huissier de
justice, la banque demande l'autorisation au tribunal de s'approprier le montant du BDC à
concurrence de sa créance.

b) la réalisation de l'hypothèque:
Lorsque toutes les démarches prises par la banque sont vouées à l'échec, cette dernière
adresse une requête au tribunal. Le président du tribunal prononcera une ordonnance des
saisis qui sera remise pour exécution à un huissier de justice.

- 88 -
Deuxième partie : montage et étude d’un dossier de crédit

Conclusion du chapitre :
A travers ce chapitre, nous avons relevé les responsabilités de la banque à partir de la mise
en place du crédit jusqu'au recouvrement de la créance. Les incidents de paiement peuvent
intervenir à n’importe quel moment Cependant, le suivi du crédit demeure la préoccupation
majeure de la banque. Toutefois, la banque doit opter pour un arrangement à l'amiable afin
d'éviter les procédures de recouvrement judiciaire qui sont souvent longues et coûteuses.

Conclusion
A travers cette partie qui porte sur l'étude, montage et gestion d'un dossier de crédit, nous
avons essayé de retracer la démarche suivie par le banquier dès la réception du dossier client,
jusqu'à la décision finale.

Cette démarche porte dans un premier lieu à cerner le client, afin de déterminer s’il est
possible de traiter avec lui et de lui faire confiance. Le banquier doit, en suite, s’intéresser à
l’affaire elle même en essayant d’en savoir au maximum sur l’entreprise, sur ses relations, ses
moyens, son degré d’insertion et ses perspectives, avant d’entamer le diagnostic financier et
l’évaluation du projet.

Le banquier accessoirement à son étude, fait assortir son contrat de prêt de garanties
destinées à le protéger et à la récupération des fonds prêtés en cas de défaillance. Une fois
engagé, le banquier doit mettre à jour le dossier et assurer en permanence la surveillance et le
suivi de ses engagements, pour leur assurer une bonne issue.

Pour mettre en pratique les techniques d'étude des dossiers de crédit, une troisième partie
est prévue pour le traitement d'un cas d'exploitation et d'investissement.

- 89 -
Cas pratiques

Introduction

Afin de mettre en pratique les techniques d’étude et d’analyse développées précédemment,


une illustration par des cas pratiques nous semble être le meilleur moyen.

Pour se faire, nous avons décidé de conclure notre travail par l'étude de deux cas pratiques.
Nous aurons, à l'issue de notre étude, à confronter nos résultats avec ceux de l'agence et
essayer de justifier les éventuelles divergences.

Cette troisième partie est donc consacrée:


Premier chapitre: l'étude d'un dossier de crédit relevant de l'exploitation et dont la demande
à été introduite par une entreprise de travaux publics.
Deuxième chapitre: l'étude d'un dossier de crédit d'investissement et dont la demande a été
introduite par une entreprise de production de Farine et son Gros.

- 90 -
Cas pratiques

Premier chapitre :
Etude d’une demande de crédit d’exploitation
La présente demande a été introduite par une importante relation « M. YOUSFI », exerçant
l’activité de bâtiment sous forme d’entreprise individuelle.
La demande de crédit est déposée par le client auprès du service crédit le montant global
des crédits d'exploitations s'élève à 13.500.000 DA répartis comme suit :
Découvert:1.500.000 DA
Diverses cautions: 12.000.000 DA

Section I :
Identification de la relation

I-1) Constitution du dossier :


- Une demande de crédit signée et cachetée précisant la nature, le montant et la destination des
crédits sollicités ;
- Bilan et TCR des exercices 2008, 2009,2010 et le bilan de clôture prévisionnel 2011 ;
- Plan de charge des contrats et marchés ;
- Plan de financement d’exploitation prévisionnel, trimestriel établi pour quatre (04)
trimestres à venir signé et cacheté par un comptable agréé ;
- Une copie légalisée du registre de commerce ;
- Un extrait de rôle apuré récent ;
- Des attestations de mise à jour CNAS, CASNOS et CACOBATH…

I-2) Identification du demandeur de crédit:


I-2-A) Présentation de l'affaire :
Mer YOUSFI exerçant depuis 2001 l’activité de bâtiment sous forme d’entreprise
individuelle dont Le siége, les espaces d’activité, le parc et les aires de stockage de
l’entreprise sont domiciliés à BENI Aissi Centre daïra de Beni-Douala, Wilaya de Tizi-
Ouzou.
I-2-B) Présentation de l'activité:
L’entreprise évolue dans le secteur du bâtiment plus précisément dans la réalisation de
tous les corps d’état de travaux de bâtiment mais elle est également spécialisée dans les
travaux hydrauliques.

- 91 -
Cas pratiques

I-2-C) Le type de clientèle et de marché :


Les travaux figurant dans l’objet social de l’entreprise touchent une clientèle très variée :
- Les administrations publiques sollicitent ses services pour la réalisation des ouvrages tels
que les écoles, les immeubles pour les administrations de l’Etat, les terrassements et
réalisations des voies d’accès et les assainissements.
- Les opérateurs privés et les autos constructrices sollicitent également les services de
l’entreprise pour la réalisation d’immeubles d’habitation, d’ouvrages industriels ou de sous-
traitance de travaux de toute nature.
L’entreprise active à travers les Wilayas du centre (Tizi-Ouzou, Bouira, Boumerdés) mais
le renforcement des moyens de locomotion et de réalisation peuvent ouvrir des contacts
intéressants sur d’autres Wilayas.
I-2-D) Le produit :
Le chiffre d'affaire de l'entreprise est principalement réalisé suite à la vente de sa propre
production constituée de travaux de bâtiment et des travaux d’hydrauliques.

I-3) La relation banque- entreprise :


I-3-A) Historique de la relation :
Mer YOUSFI est une ancienne relation au niveau des guichets de la banque, domiciliée
depuis l'an 2001.
En effet, et après consultation de la centrale des impayés au niveau de la banque d’Algérie,
et l'exploitation du compte de l’entreprise, nous avons constaté l’absence de tout incident de
paiement.
I-3-B) Le mouvement d'affaires confié :

Années 2008 2009 2010


Chiffre d'affaires 15 943 011 11 763 062 27 840 431
Mouvements confiés 15 490 512,91 15 743 636 39 109 567,86
Mouvements confiés/CA 97% 133% 140%

D’après les résultats obtenus, on remarque que le client nous a confié la totalité et plus du
chiffre d’affaire réalisé durant les années 2009 et 2010 à l’exception de l’année 2008 ou on
trouve un petit décalage (la réalisation de quelques travaux avec le privé, ce qui nécessite des
règlements en espèces). En effet, l’importance du chiffre d’affaires confié démontre sa
centralisation aux guichets de l’agence.

- 92 -
Cas pratiques

I-3-C) Les crédits accordés et leurs niveaux d'utilisation :


Notre relation à déjà bénéficié de notre concours sous forme d'un CMT pour l'acquisition
de deux chargeuses pelleteuses (montant de l'autorisation : 10.297.908DA) et dont les
remboursements inhérents ne souffrent d'aucun retard.

Section II :

Analyse financière du projet


L'analyse de la situation financière sera portée sur une analyse rétrospective basée sur des
documents présentés par le client à savoir les bilans et TCR des années 2008, 2009 et 2010 et
une analyse prévisionnelle basée sur le bilan prévisionnel de clôture 2011 et le plan de
trésorerie prévisionnel.
II-1) Analyse rétrospective :
II-1-A) Les bilans financiers :
Les bilans financiers sont obtenus après retraitement et reclassement des postes des bilans
comptables et le bilan SCF présentés par le client. (Les bilans comptables figurent en annexe).
Actif du bilan financier :
Actifs 2008 2009 2010
Actifs immobilisés 10 539 749 15 616 288 26 747 318
1Investissements 8 136 309 13 196 352 23 776 694
Terrains 2 000 000 2 000 000 2 000 000
Matériels et outillages 71 654 71 654 6 901 654
Matériels de transport 6 022 222 11 053 205 14 799 487
Autres équipements de production et d'exploit 42 433 41 493 40 553
Equipements sociaux 0 30 000 35 000
Autres actifs immobilisés 2 403 440 2 419 936 2 970 624
Créances d'investissement 2 403 440 2 419 936 2 970 624
Actifs circulants 7 185 049 7 659 616 6 627 936
Valeurs d'exploitations 438 553 500 000 982 010
Stocks 438 553 500 000 982 010
Valeurs réalisables 6 124 816 6 872 784 4 945 926
Clients 4 577 004 5 227 190 3 184 926
Autres avances d'exploitations 1 547 812 1 645 594 1 761 000
Valeurs disponibles 621 680 286 832 700 000
Disponibilités 621 680 286 832 700 000
Total actifs 17 724 798 23 275 904 33 375 254

- 93 -
Cas pratiques

Actif du bilan financier condensé :

Rubrique 2008 2009 2010


Actifs immobilisés 10 539 749 15 616 288 26 747 318
1Investissements 8 136 309 13 196 352 23 776 694
Autres actifs immobilisés 2 403 440 2 419 936 2 970 624
Actifs circulants 7 185 049 7 659 616 6 627 936
Valeurs d'exploitations 438 553 500 000 982 010
Valeurs Réalisables d'exploitations 4 577 004 5 227 190 3 184 926
Valeurs Réalisables hors exploitations 1 547 812 1 645 594 1 761 000
Valeurs disponibles 621 680 286 832 700 000
Total actifs 17 724 798 23 275 904 33 375 254

Actifs 2008 2009 2010


Actifs immobilisés 59,5% 67,1% 80,1%
1Investissements 77,2% 84,5% 88,9%
Autres actifs immobilisés 22,8% 15,5% 11,1%
Actifs circulants 40,5% 32,9% 19,9%
Valeurs d'exploitations 6,1% 6,5% 14,8%
Valeurs Réalisables d'exploitations 63,7% 68,2% 48,1%
Valeurs Réalisables hors exploitations 21,5% 21,5% 26,6%
Valeurs disponibles 8,7% 3,7% 10,6%

- 94 -
Cas pratiques

Passif du bilan financier :

Passifs 2008 2009 2010


Capitaux permanents 13 588 074 17 560 344 26 858 037
Fonds propres 11 588 074 15 530 334 24 247 380
Fonds social 8 215 149 9 051 436 14 395 557
Réserves légales 0 0 323 945
Autres réserves 0 0 6 154 953
RIA 0 3 372 925 0
Résultat de l’exercice 3 372 925 3 105 973 3 372 925
Dettes à longs et moyens termes 2 000 000 2 030 010 2 610 657
Autres emprunts 2 000 000 2 30 010 2 610 657
Dettes à courts termes 4 136 724 5 715 560 6 517 217
Fournisseurs 2 104 830 3 338 010 3 838 009
Impôts et taxes ou détenus pour comptes 1 751 679 2 067 255 2 210 749
Autres dettes d'exploitations 280 215 310 295 468 459
Total passifs 17 724 798 23 275 904 33 375 254

Passif du bilan financier condensé :

Rubrique 2008 2009 2010


Capitaux permanents 13 588 074 17 560 344 26 858 037
Fonds propres 11 588 074 15 530 334 24 247 380
Dettes à longs et moyens termes 2 000 000 2 030 010 2 610 657
Dettes à courts termes 4 136 724 5 715 560 6 517 217
Dettes d'exploitations 2 385 045 3 648 305 4 306 468
Dettes hors exploitations 1 751 679 2 067 255 2 210 749
Total passifs 17 724 798 23 275 904 33 375 254

Rubrique 2008 2009 2010


Capitaux permanents 76,7% 75,4% 80,5%
Fonds propres 85,3% 88,4% 90,3%
Dettes à longs et moyens termes 14,7% 11,6% 9,7%
Dettes à courts termes 23,3% 24,6% 19,5%
Dettes d'exploitations 57,7% 63,8% 66,1%
Dettes hors exploitations 42,3% 36,2% 33,9%

- 95 -
Cas pratiques

Commentaires :
L’analyse de la structure de l’actif et du passif bilan financier fait ressortir les remarques
suivantes :

a)Structure de l’actif :
 L'actif immobilisé :
L'actif immobilisé est en augmentation continue d'année en année qui est due à
l'acquisition des autres équipements puisque la nature de l'activité nécessite des équipements
lourds.
Il représente un pourcentage assez important du total bilan, il est constitué principalement
du poste " investissement" qui, représente plus de 75% de l'actif immobilisé sur les trois
années, les 25% restant, sont classées dans la rubrique " autre valeurs immobilisées"
constitués exclusivement de créances d'investissements.
 L'actif circulant :
- Les valeurs d'exploitations : ce poste est d'une faible part ce qui indique l'importance de
l'activité de l'entreprise et la bonne gestion des dirigeants.
- Les valeurs réalisables : elles sont constituées essentiellement du poste client. Ce poste
représente plus de 60% de l'actif circulant, qui est un élément justificatif d'un bon écoulement
des produits.
- Les valeurs disponibles : Cette rubrique représentait 8,7% de l’actif circulant en 2008, elle
enregistre une diminution de 3,7% en 2009, puis elle connaît une augmentation en 2010 pour
atteindre 10%.
En effet, la diminution des valeurs disponibles est un indicateur d'une bonne gestion car en
théorie on préfère que ce poste soit égale a zéro (0) se qui est difficile a réaliser en pratique.

b) Structure du passif:
 Les capitaux permanents :
Ce poste représente en moyenne 77,5% du total passif. Il est constitué de fonds propres à
raison de 88% et des DMLT à raison de 12%.
- Fonds propres : Le poste fonds propres est en progression continue en raison de
l'augmentation du fonds social.
- Les dettes à moyen et longs termes : Pour les DMLT, on remarque qu’il n’y a pas un
grand changement pour les 3 années. Ce poste représente en moyenne 12% des capitaux
permanents.

- 96 -
Cas pratiques

 Les dettes à court terme :


Pour les dettes à court terme, on remarque qu’elle représente en moyenne 22,5% du total
bilan ; 62,5% de ce poste sont des dettes d’exploitation alors que les dettes hors exploitation
sont de 37,5%.
Enfin, les dettes financières sont inexistantes. Cela s'explique par le non recours de
l’entreprise aux concours bancaires à court terme.
II-1-B) L'analyse par les soldes intermédiaires de gestion:
-Tableau des soldes intermédiaires de gestion :

Rubriques 2008 2009 2010


Production vendue 15 943 011 11 763 062 27 840 431
Consommation intermédiaire 9 097 048 4 973 681 18 026 756
Valeurs ajoutées 6 845 963 6 789 381 9 813 675
Valeurs ajoutées 6 845 963 6 789 381 9 813 675
Subventions d'exploitations 0 0 0
Frais de personnels 1 534 723 1 298 737 2 044 963
Impôts et taxes 288 658 253 684 788 742
EBE 5 022 582 5 236 960 6 979 970
EBE 5 022 582 5 236 960 6 979 970
Produits divers 0 0 100 000
Transferts des charges 0 0 19 000
Frais divers 163 572 74 207 261 373
Dotations aux amortissements 192 393 922 948 1 900 000
Dotations aux provisions 0 0 0
RBE 4 666 617 4 239 805 4 699 597
Revenus financiers 0 0 0
Frais financiers 5 812 26 451 131 460
Résultat financier -5 812 -26 451 -131 460
Résultat courant 4 660 805 4 213 354 4 568 137
Produits hors exploitations 0 0 24 000
Charges hors exploitations 163 572 72 057 94 904
Résultat hors exploitations -163 572 -72 057 -70 904
Résultat brut 4 497 233 4 141 297 4 497 233
IBS 1 124 308 1 035 324 1 124 308
Résultat net 3 372 925 3 105 973 3 372 925
CAF 3 565 318 4 028 921 5 272 925

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Cas pratiques

Rubriques 2008 2009 2010


Valeurs ajoutées 6 845 963 6 789 381 9 813 675
EBE 5 022 582 5 236 960 6 979 970
RBE 4 666 617 4 239 805 4 699 597
Résultat financier -5 812 -26 451 -131 460
Résultat courant 4 660 805 4 213 354 4 568 137
Résultat hors exploitations -163 572 -72 057 -70 904
Résultat net 3 372 925 3 105 973 3 372 925
CAF 3 565 318 4 028 921 5 272 925

Commentaire :
L'ensemble des SIG montre que la totalité des charges de l'entreprise sont couvertes
par les produits réalisés (sauf pour les charges hors exploitations et pour les frais financiers) et
dégagent par conséquent un excédent qui se traduit par un résultat positif tout au long des
années d'études.
Ainsi, d'après le tableau des soldes intermédiaires de gestion, nous remarquons que le
chiffre d'affaires réalisé a diminué de 26,2% en 2009, et cela malgré l'importance de
l'investissement acquis par l'entreprise pendant cette année.
Cette situation peut s'expliquer par la nouveauté de l'équipement et dont le personnel
ne s'est pas encore adapté à ce dernier, ou bien au nombre de marchés contractés par
l'entreprise pendant cette année.
Concernant les autres SIG, nous constatons que le résultat net n’a pas évolué pendant
les trois années contrairement au chiffre d'affaires. Cela est du essentiellement, d'une part à
l'augmentation des prix de la matière première qui a une incidence sur les consommations
intermédiaires et d'autre part, la masse salariale qui a augmenté suite à des recrutements
journaliers surtout pour la 3em année pour faire face à des plans de charges plus importants.

- 98 -
Cas pratiques

II-1-C) Analyse par grande masse:


a)Analyse de l’équilibre financier :
Le but est de savoir si les capitaux permanents arrivent à financer la totalité de l’actif
immobilisé et si les DCT arrivent quant à elles, à financer les emplois cycliques.
L’appréciation de cet équilibre financier de l’entreprise nous pousse à calculer : le FR, le BFR
et la trésorerie.

Année 2008 2009 2010


FR 3 048 325 1 944 056 110 719
BFR 2 426 645 1 657 224 -589 281
TR 621 680 286 832 700 000

Commentaire :
 Le fond de roulement
Le fond de roulement est positif durant les trois années. Donc, les capitaux permanents
couvrent en totalité les valeurs immobilisées et dégagent une marge de sécurité, ce qui fait
que le risque de déséquilibre diminue.
Toute fois, cette marge a connu une baisse de 36% en 2009 et de 96% en 2010 par rapport
à 2008. Cette situation s'explique par le fait que la vitesse de l'évolution des immobilisations
est supérieure à celle d'évolution des capitaux permanents. D’où le recours à des concours non
financiers à court terme pour maintenir son équilibre financier.
 Le besoin en fond de roulement
Le BFR est positif tout au long des deux premiers exercices, ceci est lie à l'importance des
délais donnés au client (valeur réalisable) par rapport au DCT. Il a enregistré une légère
diminution jusqu’à a ce qu’il devient négatif pendant la troisième année, (le BFR négatif est
synonyme d'une ressource d'exploitation qui va servir dans le financement des travaux
engagés avant encaissement des situations).
Le BFR négatif vient pour renforcer le FR positif dégagé. Vue que le montant du BFR est
inférieur a celui du FR pendant les deux premiers années, on auras alors une trésorerie
positive tout au long des années d'étude.

- 99 -
Cas pratiques

 La trésorerie
La trésorerie représente en moyenne 7,6% du total actif circulant, et 2,3% du total actif.
Elle a connue une baisse en 2009 par rapport à 2008. Cela est dû à la diminution de FR
(généré par l'augmentation des immobilisations). Puis en 2010, elle enregistre une
augmentation.
La trésorerie dégagée s'avère satisfaisante, et donc l'entreprise a pu gérer sa trésorerie sans
la geler.
En définitif, la structure de l'entreprise affiche un équilibre sain sur toute la période. Elle
dispose des ressources pour assurer le financement de ses besoins et dégage un excédent de
trésorerie.
b) L’appréciation de la solvabilité de l’entreprise :
Elle est appréciée par la Surface Nette Comptable (SNC = actif réel – dette)
SNC = Actifs réels - dettes
Années 2008 2009 2010
SNC (La situation nette comptable) 11 588 074 15 530 334 24 247 380

La SNC, qui correspond à la perte maximale que peut supporter l'entreprise est en
progression d'année en année grâce à l'accumulation des résultats et l'augmentation du fonds
social de l'entreprise.

II-1-D) L'analyse par les ratios:


a)Les ratios de structures :

Appellation Modes de calculs 2008 2009 2010


Financement des C permanents/ immobilisations
129% 112% 100%
investissements nettes
Risque liquidatif Fonds propres/ Total Bilan 65% 67% 73%
Capacité d'endettements Fonds propres/ C permanents 85% 88% 90%
Productivité du capital CA/ Immobilisations nettes 151% 75% 104%
Capacité de remboursement DMLT/ CAF 56% 50% 50%
Amortissements/Immobilisation
2% 6% 8%
Degré d'amortissement s amorties brutes

- 100 -
Cas pratiques

Commentaire :
En analysant les ratios donnés par le tableau ci-dessous, on remarque une bonne
indépendance de notre relation pendant les trois exercices et cela grâce au ratio de capacité
d’endettements qui évolue de 85% jusqu’à 90% ainsi que le ratio capacité de remboursement
des emprunts structurels (DMLT/CAF) qui démontre que l'entreprise pourra s'acquitter de
toutes ses DMLT dans moins de 2 ans.
L'équilibre financier déjà analysé, a démontré que l'ensemble des actifs immobilisés est
couvert par les capitaux permanents et dégage un fonds de roulement positif pendant toute la
durée étudiée.
L'analyse du ratio risque liquidatif révèle que l'entreprise est très solvable, et ne présente
théoriquement aucun risque de liquidation (le ratio en question est supérieure à 20%) ce qui
prouve d'ailleurs le volume des fonds propres assez consistants par rapport aux autres fonds
permanents.
Pour ce qui est de la politique d’amortissement de l’entreprise, le ratio Dotations aux
amortissements / Immobilisations amortissables brutes est de 8% la dernière année. C’est-à-
dire, que l’entreprise a amorti 8% de ses immobilisations en une seule année, d’où
amortissement de toutes les immobilisations dans une durée proche de (12) ans. En effet ce
ratio est appréciable, ce qui justifie la productivité du capital économique.

b) Les ratios d'activité :


Appellation Modes de calculs 2008 2009 2010
Rotation des stocks (Stocks /CAHT)*360j 10j 15j 13j
Les délais fournisseurs (Fournisseurs/CATTC)*360j 41j 87j 42j
Les délais clients (Clients+Effets+EENE/CATTC)*360j 88j 137j 35j

Commentaire :
L'analyse des ratios d'activité de l'entreprise fait apparaître les éléments suivants :
-le ratio de la rotation des stocks est maîtrisable, ceci est dû, comme nous l'avons déjà signalé,
à l'importance de l'activité de l'entreprise et à la bonne gestion du dirigeant.
-Les délais obtenus des fournisseurs ont augmenté de 46 jours en 2009 ce qui reflète la
crédibilité de l'entreprise et la confiance des fournisseurs en leur client et explique la
réduction du recours aux ressources externes durant cette année.
-Quant aux délais clients, ces derniers ne dépassent pas les normes. Mais ils sont toujours
supérieures aux délais fournisseur (Sauf pour l'année 2010). Cette situation peut être

- 101 -
Cas pratiques

expliquée comme suit : notre relation est une affaire qui évolue dans le secteur des travaux
public. A cet effet, l'entreprise travaille essentiellement avec l'Etat qui est son principal client.
Ce dernier est à la fois un bon et long payeur (la lenteur administrative dans le règlement de
leurs situations).

Appellation Modes de calculs 2008 2009 2010


La liquidité générale Actifs circulant /DCT 174% 134% 102%
La liquidité réduite Actifs circulant - stocks /DCT 163% 125% 87%
La liquidité immédiate Disponibilités /DCT 15% 5% 11%

L'analyse des ratios de liquidités, rapprochés du ratio délais clients, fait ressortir que la
liquidité globale est dominée par les valeurs réalisables d'exploitations (client).De ce fait, on
conclue que la gestion de trésorerie doit attacher une importance particulière à ce poste, pour
ne pas connaître des besoins en liquidité.

c) Les ratios de répartition de la valeur ajoutée :

Appellation Modes de calculs 2008 2009 2010


La rémunération de facteurs (Frais de personnel+la
22% 19% 21%
travails soutraitance)/VA
La rémunération de l'Etat (Impôts (dont IBS))/VA 21% 19% 19%
La rémunération des banques Frais financiers/VA 0,1% 0,4% 1,3%
La rémunération de l'entreprise CAF/VA 52% 59% 54%

Commentaire :
Globalement et comme le tableau ci-dessus l'illustre :
- la valeur ajoutée est destinée à couvrir les frais de personnel et les impôts, car en
moyenne ils représentent 40% de la VA.
-En deuxième position, on trouve la rémunération de l'entreprise qui représente 55% de la
VA.
Pour la part du bailleur de fonds, celle-ci est relativement insignifiante pour ne pas dire
absente. Cela s'explique par le fait que les crédits contractés ne constituent pas une charge
lourde pour l'entreprise.

- 102 -
Cas pratiques

d) Les ratios de rentabilité :

Appellation Modes de calculs 2008 2009 2010


Rentabilité économique Résultat net/Total actif 19% 13% 10%
Rentabilité financière Résultat net/Fonds propres 29% 20% 14%
Rentabilité de l'activité CAF/CAHT 22% 34% 19%
Effet de levier R Financière - R économique 10% 7% 4%

Commentaire :
La rentabilité financière est nettement supérieure à la rentabilité économique. Par conséquent,
nous sommes, pendant toute la durée d'étude, face à un effet de levier positif. Ce qui nous
pousse à conseiller l'entreprise à s'endetter d'avantage afin de mieux fructifier ses capitaux
propres.

II-2) L'analyse prospective (prévisionnelle) :


L'analyse prévisionnelle va porter sur :
- Le bilan prévisionnel de clôture pour l'année 2011.
- le plan de trésorerie prévisionnelle afin de déterminer les montants et les types de concours
à accorder à notre relation:

II-2-A) Bilan financier condensé 2011 :


 Actif :

Rubrique 2011 %
Actif immobilisé 23 000 000 64%
Investissement 23 000 000 100%
Actif circulant 12 987 000 36%
Valeurs d'exploitations 4 400 000 34%
Valeurs réalisables d'exploitations 5 961 000 46%
Valeurs réalisables hors exploitations 1 640 000 13%
Valeur disponible 986 000 8%
Total 35 987 000 100%

- 103 -
Cas pratiques

 Passif :
Rubrique 2011 %
capitaux permanents 26 500 000 74%
Fonds propres 22 000 000 83%
Dettes à longs termes 4 500 000 17%
Dettes à courts termes 9 487 000 26%
Dettes d'exploitation 5 000 000 53%
Dettes hors exploitation 4 487 000 47%
Total 35 987 000 100%

Rubrique Montant
FR 3 500 000
BFR 2 514 000
TR 986 000

Commentaire:
L'entreprise jouira d'un équilibre financier rassurant, étant donné que son outil de
production sera sécurisé et sera entièrement couvert par le volume important des capitaux
permanents dont elle dispose, dégageant ainsi un fond de roulement positif durant cet
exercice.
Cela est dû d'abord à l'importance du capital social et aux bénéfices qui seront réalisés au
cours de cet exercice. Il y aura donc non seulement un équilibre financier, mais également une
totale autonomie financière de l'entreprise vis-à-vis des tiers car ses fonds propres
représentent 83% des capitaux permanents.
Pour le cycle d'exploitation, nous remarquons un BFR positif, c'est-à-dire que l'actif
circulant sera plus important que les dettes à court terme. Cette situation s'explique par :
L’augmentation des prévisions relatives à la réalisation de nouveaux marchés engendrant
la progression de tous les ratios de structures et d'activité notamment les délais clients qui
seront plus consistants par rapport aux délais fournisseurs (la quasi-totalité de ses clients sont
les administrations).
Mais ce besoin sera couvert en totalité par le fonds de roulement dégagé, donc, il s’agira
d’un équilibre sain dans la mesure où l’entreprise disposera des ressources suffisantes pour
financer tous ses besoins et dégagera un excédent de trésorerie.
Vu le volume important des marchés à réaliser, ceci va lui permettre d’augmenter son
chiffre d’affaire.

- 104 -
Cas pratiques

II-2-B) Plan de trésorerie prévisionnel :

Désignation 1T 2T 3T 4T
Solde de départ (A) 986 000 -1 500 000 3 287 000 3 187 000
Prévision de dépense
Marchandises (paiement aux frs) 12 300 000 13 300 000 7 790 000 6 920 000
Dépenses d'investissements - - - -
Charges de personnel 2 450 000 2 200 000 1 950 000 1 950 000
Impôts et taxes 90 000 170 000 150 000 170 000
Frais divers 130 000 260 000 135 000 170 000
Frais financiers 30 000 70 000 75 000 80 000
Total dépense (B) 15 000 000 16 000 000 10 100 000 9 290 000
Prévisions de recettes
CA (travaux encaissement effectifs) 12 514 000 20 787 000 10 000 000 11 500 000
Recettes nettes(C) 12 514 000 20 787 000 10 000 000 11 500 000
Besoins de trésorerie (A) +(C) - (B) -1 500 000 3 287 000 3 187 000 5 397 000

Le plan de trésorerie prévisionnel de l’année 2012 est établi trimestriellement (Plan de


trésorerie trimestriel).
Le déficit de trésorerie maximum prévu est de 1.500.000,00 DA, ce qui correspondrait au
montant maximum de l'avance à accorder au client.

Section III :
Etude des risques

L’entreprise est une ancienne relation, ayant toujours honoré ses engagements aux termes
convenus. On peut dire que nous sommes devant une entreprise fiable, performante par les
moyens matériels et humains dont elle dispose en sus de l'expérience de son dirigeant.
Quant aux recettes, l’entreprise nous a confiés la totalité de son chiffre d'affaires. En fait,
les risques liés à l'activité sont éloignés.
L’entreprise est à jour dans ses cotisations fiscales et parafiscales. Ceci écarte le risque lié
aux créanciers privilégiés.

- 105 -
Cas pratiques

Section IV :

Conclusion de l'étude et avis personnel


Vu les éléments positifs développés dans la présente étude de cas et afin de permettre à notre
relation de faire face à ses besoins, nous émettons un avis favorable pour un crédit
d’exploitation d’un montant globale de: 13.500.000. DA réparti comme suit :
 Diverses cautions : d’un montant équivalent à 12.000.000. DA, déterminé à partir des
marchés déjà obtenus et à réaliser en 2012, soit:
-Cautions d’avance forfaitaire: d’un montant de 9.000.000 DA (représentant 15% des
marchés en cours de réalisation) ;
-Caution de bonne exécution: d'un montant de 3.000.000 DA (représentant 5% des
marchés en cours de réalisation) ;
• Afin de pouvoir encaisser les situations de 2011 aux marchés en cours de réalisation. Ces
caution seront provisionnés à 30 %, soit 3.600.000 DA du montant total.

La nature de l'activité de l'entreprise, qui porte sur la réalisation en grande partie des
marchés passés avec les administrations publiques, exige des liquidités importantes entre les
dépenses et les recettes engendrées par la lenteur de la mobilisation de ses créances. A cet
effet, nous avons jugé nécessaire de lui accorder:
 un préfinancement: d’un montant équivalent à 1.500.000 DA.

 Les garanties recueillies:


- Nantissement de marchés;
- Une DPAMR avec procuration de renouvellement d'assurance;
-Nantissement des équipements existants;
-hypothèque d’un terrain d’une superficie de 5000 M².

- 106 -
Cas pratiques

Section V :

Comparaison avec la décision de la banque

Au terme de notre étude, nous avons abouti à une conclusion presque similaire à celle de la
banque, sauf en ce qui concerne la nature de crédit, ou le chargé d’étude a accordé le
découvert sollicité par le client. En revanche, nous avons jugé nécessaire de lui accorder un
crédit de préfinancement vu la nature de l'activité de l'entreprise qui évolue dans le cadre des
marchés publics. Nous avons par conséquent partagé le même avis avec le chargé du dossier
quant à l’octroi du concours sollicité ainsi que pour la solvabilité et la rentabilité.

Toutefois, les démarches empruntées sont différentes notamment en raison du facteur


temps.

En effet, l’étude effectuée au niveau de l’agence est très succincte et moins approfondie.
On note particulièrement :
-L’absence de l’analyse des SIG ;
-Le calcul de quatre ratios uniquement (Ratio capacité d'endettement, le ratio de solvabilité,
un ratio de liquidité, et un ratio de rentabilité) ;
-Le calcul du FR et du BFR mais sans les analyser ;
-Quant à l’étude prévisionnelle, basée sur le plan de trésorerie prévisionnel, aucun avis n’a été
donné ou commentaire n’a été fait ;
-L'analyse du bilan prévisionnel de 31/12/2011 est totalement absente.

- 107 -
Cas pratiques

Deuxième chapitre
Etude d'une demande de crédit d'investissement
Le projet d'investissement que nous allons étudier porte sur l’extension d'une minoterie
d’une capacité de 40T/24h à une capacité de 120T/24h, à TALA ATHMANE, Willaya de
Tizi-Ouzou.
Le coût global de cet investissement a été estimé par le promoteur à 165.000.000,00. Le
crédit bancaire sollicité est un crédit à moyen terme d'une durée de (05) ans dont une (01)
année de différé. Ce financement couvrira partiellement l’acquisition des équipements de
production.

• Les documents fournis par le client:


"LA SARL MINOTERIE SLIMANI" a soumis à l’étude un dossier de crédit comprenant
les pièces suivantes :
- Une étude technico-économique du projet ;
- Une copie légalisée du registre de commerce et de la carte fiscale ;
- Les Bilans et TCR prévisionnels sur une période de cinq années ;
- Un extrait de rôle apuré ;
- La décision d’octroi des avantages ANDI ;
- Une attestation de mise à jour CNAS et CASNOS ;
- Une copie du rapport d’expertise ;
- Les copies des factures pro forma des équipements de production;
- Copie légalisée de l’acte de vente ;
- Rapport de réévaluation de biens matériels.

Section I :
Etude de la viabilité du projet

- Cette section va être partagée en deux parties :


- Présentation des éléments permettant à l'identification du promoteur et du projet ;
- L'analyse de marché et les aspects commerciaux et techniques du projet.

- 108 -
Cas pratiques

I-1) Présentation des éléments permettant à l'identification du promoteur et du projet :


I-1-A) Présentation de l’entreprise:
LA SARL MINOTERIE SLIMANI est une société à responsabilité limitée qui a pour
activité la production et la commercialisation de la farine et son gros. Son capital social est de
l'ordre de 150 000,00DA, son siège social est situé à TIKOUBAIN CENTRE OUAGUNOUN
wilaya de TIZI-OUZOU.
I-1-B) Présentation des Associés :
Gérant :
Nom et Prénom : Mr HAMITOUCHE Nour-Eddine
Date et Lieu de naissance : 16/08/1969 à Ouaguenoun
Cogérant :
Nom et Prénom : HAMIDOUCHE Marzouk
Date et Lieu de naissance : 28/11/1975 à Ouaguenoun.

I-1-C) Présentation du projet :


Le projet porte sur l’extension d’une minoterie pouvant atteindre une capacité de
production de 120T/24h de Farine et Son gros.

I-1-D) Nature du projet :


L'investissement est composé comme suit :
• Agencement et installations :
Ce poste comprend :

Rubrique montant

Construction 21.664.000 DA

Fabrication d’un hangar (couverture en TR35) 2.039.780 DA

Fourniture de tôles TR 35, Galvanisée 844.548DA

Ossature métallique 2.111.259 DA

Total Général 26.659.587 DA

• Le terrain :
La valeur totale du terrain est de 10.000.000DA.

- 109 -
Cas pratiques

• Les équipements de production :

Rubrique Montant en dinars


Minoterie unité (complète) 53.837.880
Silos galvanisés (complète) 12.300.000
Conditionneuse pour farine 3.024.600
Semi automatique 4.536.900
Pan bascule 80 tonnes 3.226.240
Groupe électrogène 5.141.820
Equipement FLUOR DF 36KV 1.407.936
Transformateur 360 KVA/30KV-400V 939.624
TOTAL 84.415.000

• Les équipements de bureau estimés à 570.000DA.


• Le matériel roulant est doté d'un camion nécessaire pour l'activité de l'entreprise
dont l’estimation s’élève à 7.000.000.DA.
• Les imprévus représentent 1.500.000.DA

I-1-E) Impact du projet:


Sur le plan économique, le projet:
- Il générera de l’emploi au nombre de 42 postes permanents ;
- La contribution à la satisfaction de la demande notamment les besoins régionaux ;
- Elle permettra de réaliser des gains en devises par la production de ce produit localement, en
évitant le recours à son importation.
I-2) L'analyse de marché et les aspects commerciaux et techniques du projet :
I-2-A) Analyse du marché :
L’Algérie est l’un des pays consommateurs de blé tendre, à raison de 100 kg/habitant/an.
C’est l’une des consommations les plus élevées à travers le monde.
Ce niveau de consommation trouve essentiellement sa raison dans les traditions
alimentaires fortement basées sur la farine. Elle s’explique également par le pouvoir d’achat
sans cesse en régression ces dernières années, condamnant des milliers de foyers à ne
consommer pour l’essentiel que les dérivés des céréales.
De ce fait, c’est un marché de 3.000.000 de tonnes/an qui se trouve être un marché très
porteur et divers. En parallèle, la production nationale des céréales qui demeure insuffisante
est palliée par le circuit d’importation qui est actuellement rodé avec l’entrée des privés sur le
marché.

- 110 -
Cas pratiques

En effet, l’Algérie a importé une quantité de l’ordre de 5 millions de tonnes pour 1,78
milliards de dollars durant les dix premiers mois de 2011 contre 3,27 millions de tonnes pour
une valeur de 688 millions de dollars durant les dix premiers mois de 2010.
Malgré ce volume d’importation et vu la qualité médiocre de la farine produite par les
minoteries étatiques qui détiennent le monopole, le problème d’écoulement ne se pose pas
pour notre promoteur, car la quantité journalière produite est inférieure à ce qu’il écoule dans
ses propre magasins.
I-2-B) Analyse commerciale :
• Le produit :
Sous l’ère de l’économie socialiste, seule les minoteries publiques étaient autorisées à
produire de la farine, créant une situation de monopole, une qualité médiocre et des pénuries
quasi permanentes. La SARL MINOTERIE SLIMANI qui est dotée d’un équipement
moderne et d’un rendement élevé, lui permet de réaliser un rapport qualité prix attractif et
d’envisager une production de deux produits :
 75% farine panifiable : 900 quintaux/24h = 90T/J
 25% son et remoulage : 300 quintaux/24h= 30T/J
Le total s’élevant à 120T/J
En effet, le problème de l’écoulement ne se posera pas, car la quantité journalière produite
est inférieure à ce qu’il écoule dans ses propres magasins.
• Le prix:
En général, la politique des prix est relative aux prix d'acquisition des matières premières
et fournitures, et aux donnés macro-économiques (offre et demande).
Selon le promoteur, le prix à pratiquer sera compétitif avec celui appliqué sur le marché
national.
Les prix de vente sont de l’ordre:
 2000 DA pour un quintal de la farine panifiable ;
 1000 DA pour un quintal de son gros.
• La distribution :
Concernant le circuit de distribution, l’unité dispose d’un matériel roulant performant et
envisage même d’acheter d’autres matériels afin de mieux répondre à l’attente de sa clientèle
provenant des différentes régions de la wilaya.

- 111 -
Cas pratiques

I-2-C) Analyse technique :


Cette analyse s’étend aux moyens d’exploitation, aux fournisseurs et à la localisation du
projet. Le matériel de production prévu est d’une technologie moderne. Les moyens de
transports nécessaires pour les besoins du projet en matière d'approvisionnement et de
distributions seront mis en œuvre.

• La capacité de production :
Chiffre d'affaire :
La capacité de production théorique des équipements de production est estimée à
1200quintaux/24h.
La SARL MINOTERIE SLIMANI considère que les équipements sont utilisés de façon
rationnelle et ce en vu de la sauvegarde de leurs capacités de fonctionnement ; De ce fait, elle
a établi ses prévisions en tenant compte des paramètres suivants :

-Pour la première année, les équipements de production sont utilisés à 75% de leur
capacité (90T/J) :
 75% farine panifiable : 67,5 T/24h
 25% son et remoulage : 22,5 T/24h
-Pour la deuxième année, les équipements de production sont utilisés à 90% de leur
capacité (108T/J) :
 75% farine panifiable : 81 T/24h
 25% son et remoulage : 27 T/24h
-A partir de la troisième année, les équipements de production vont atteindre 100% de
leurs capacités de production (120T/J).
• l’entreprise travaille 22 jours par mois, donc 264 jours par an.
- Sachant que les prix sont de l’ordre de :
 2000 DA pour un quintal de farine panifiable ;
 1000 DA pour un quintal de son et remoulage.
-Le chiffre d'affaire prévisionnel sera comme suit :

Désignation 1ère Année 2ème Année 3ème Année


Farine panifiable 356.400 427680 475.200
Son et remoulage 59.400 71.280 79.200
Total chiffre d’affaire 415.800 498.960 554.400 Unité: KDA

- 112 -
Cas pratiques

• L'approvisionnement :
La SARL dispose de différentes sources d'approvisionnement en matière première (le blé
tendre)
• La localisation du projet :
Le site du projet se situe a TALA ATHMANE, un lieu qui présente toutes les commodités
nécessaires pour une activité industrielle ; car sa proximité avec le chef lieu de wilaya
constitue un avantage certain en matière d’approvisionnements, de distributions et de
commercialisations.

I-2-D) Analyse des coûts :


• Coût de l'investissement : Unité: KDA

Rubrique Montant
Frais préliminaires 500
Terrain 10.000
Construction 26.660
Equipement de transport 7.000
Equipements d'exploitation 84.415
Equipements de bureau 570
Imprévus 1.500
BFR 34.355
Total 165.000

• Structure de financement : Unité: KDA

Rubrique Montant Taux


d'implication
Apport du 100.000 60%
promoteur
Apport de la 65.000 40%
banque
Total 165.000 100%

- 113 -
Cas pratiques

Conclusion de l'étude de la viabilité :


On trouve que ce projet présente une activité de très grande valeur économique et qui
motive les autres activités dans la région.

- les travaux de réalisation ont été entamés par la relation, ce qui témoigne la volonté du
promoteur à mettre en place le projet envisagé.

- la localisation du projet est favorable à l'activité projetée et rend l'approvisionnement en


matières premières et la distribution des produits facile et rapide.

A cet effet, il convient pour le banquier par la suite d’évaluer la rentabilité de ce projet et
ce, à travers les flux prévisionnels qu’aurait dégagé l’activité, afin de prendre une décision
concernant le financement de celui-ci.

Section II :
Etude de la rentabilité du projet

Cette analyse a pour but d’assurer que le projet est rentable. Elle va être répartie en deux
parties : - Une analyse avant financement ;
- Une analyse après financement.
II-1) Analyse de la rentabilité avant financement :
Cette analyse consiste à évaluer la rentabilité intrinsèque du projet. Pour se faire, nous
allons procéder à :
• L’élaboration de l’échéancier d’investissement ;
• L’élaboration de l’échéancier d’amortissement ;
• La détermination de la valeur résiduelle des investissements (VRI) ;
• La détermination du besoin en fonds de roulement (BFR) ;
• L’élaboration du tableau des comptes de résultats prévisionnels (TCR) ;
• L’élaboration du tableau Emplois / Ressources ;
• Le calcul et l’appréciation des critères de rentabilité.

- 114 -
Cas pratiques

II-1-A) L’échéancier d’investissement :


Cet échéancier est élaboré en fonction de la durée de réalisation du projet qui s'étale sur
une année (01). Il se présente comme suit :

Rubrique Montant
Frais préliminaires 500
Terrain 10 000
Construction 26 660
Matériels de transport 7 000
Equipements de production 84 415
Matériels de bureau 570
Imprévus 1 500
Total 130 645

II-1-B) L’échéancier d’amortissement :


Nous apprécions que l'étude de la rentabilité se fera sur dix années d'étude avec une année
de réalisation.
Les 10 ans correspondent à la durée de vie des équipements de production :
Voir le tableau ci-après :

- 115 -
Cas pratiques

Rubrique montant Durée 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 TOTAL


Frais préliminaires 500 5 100 100 100 100 100 500
Construction 26 660 20 1 333 1 333 1 333 1 333 1 333 1 333 1 333 1 333 1 333 1 333 13 330
Matériels de transport 7 000 5 1 400 1 400 1 400 1 400 1 400 7 000
Equipement de production 84 415 10 8 442 8 442 8 442 8 442 8 442 8 442 8 442 8 442 8 442 8 442 84 415
Matériels de bureau 570 5 114 114 114 114 114 570
Imprévus 1 500 5 300 300 300 300 300 1 500
TOTAL 120 645 / 11 689 11 689 11 689 11 689 11 689 9775 9775 9775 9775 9775 107 315

II-1-C) La détermination de la valeur résiduelle des investissements (VRI) :


VRI = investissements bruts hors BFR – montant déjà amorti.
VRI = 130.645 – 107.315
VRI = 23.330
Donc la VRI = 23330 KDA.
II-1-D) Détermination des besoins en fonds de roulement (BFR) :
Rubrique 0 1 2 3 4
CA 415 800 498 960 554 400 554 400
% 6,2% 6,2% 6,2% 6,2%
BFR 25 766 30 920 34 355 34 355
variation du BFR 25 766 5 153 3 436 0 0

Remarque :
Le BFR est estimé à 34355 KDA. Il représente les besoins en exploitation de l’entreprise (matières premières, salaires, et
Services) pour 29 jours d’activité.

- 116 -
Cas pratiques

II-1-E) Élaboration des TCR prévisionnels :

Rubrique 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
CA 415 800 498 960 554 400 554 400 554 400 554 400 554 400 554 400 554 400 554 400
Consommation intérimaire 360 000 432 000 480 000 480 000 480 000 480 000 480 000 480 000 480 000 480 000
VA 55 800 66 960 74 400 74 400 74 400 74 400 74 400 74 400 74 400 74 400
Frais personnels 12 750 15 300 17 000 17 000 17 000 17 000 17 000 17 000 17 000 17 000
Frais divers 920 1 104 1 227 1 227 1 227 1 227 1 227 1 227 1 227 1 227
Impôts et taxes 6 237 7 484 8 316 8 316 8 316 8 316 8 316 8 316 8 316 8 316
EBE 35 893 43 071 47 857 47 857 47 857 47 857 47 857 47 857 47 857 47 857
Amortissement 11 689 11 689 11 689 11 689 11 689 9 775 9 775 9 775 9 775 9 775
RBE 24 204 31 383 36 169 36 169 36 169 38 083 38 083 38 083 38 083 38 083
IBS 9 042 9 042 9 521 9 521 9 521 9 521 9 521
RNE 24 204 31 383 36 169 27 126 27 126 28 562 28 562 28 562 28 562 28 562
CAF 35 893 43 071 47 857 38 815 38 815 38 336 38 336 38 336 38 336 38 336

- 117 -
Cas pratiques

II-1-F) Tableau emplois / ressources avant financement :

Rubrique 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
CAF 35 893 43 071 47 857 38 815 38 815 38 336 38 336 38 336 38 336 38 336
Récupération BFR 34 355
VRI 23 330
TOTAL ressources 35 893 43 071 47 857 38 815 38 815 38 336 38 336 38 336 38 336 96 021
Immobilisation 130 645
Variation BFR 25 766 5 153 3 436
TOTAL emplois 156 411 5 153 3 436 - - - - - - - -
TR -156 411 30 740 39 636 47 857 38 815 38 815 38 336 38 336 38 336 38 336 96 021
TR cumulé -156 411 -125 672 -86 036 -38 179 636 39 451 77 787 116 124 154 460 192 796 288 818
TR actualisé a 10% -156 411 27 945 32 757 35 956 26 511 24 101 21 640 19 673 17 884 16 258 37 020
TRA cumulé -156 411 -128 466 -95 709 -59 754 -33 243 -9 142 12 498 32 171 50 055 66 313 103 334

Remarque :
Dans le calcul du "taux d'actualisation", on a pris en considération les éléments suivants :
Le taux de rémunération du capital (i = 14%)
Le taux net d'emprunt (4,125%)
i = (0.6*14%) + (0.4*4,125%) = 10%

- 118 -
Cas pratiques

II-1-G) Calcul et appréciation des critères de rentabilité :


- Le délai de récupération (DR) :
Le cumul des flux devient positif entre la 3éme et la 4éme année
DR = 3 ans + (38.179*12) / (38.179+636) = 3 ans et 11 ,8 mois.
- Le délai de récupération actualisé (DRA) :
Le cumul des flux devient positif entre la 5éme et la 6éme année.
DRA = 5ans + (9.142*12) / (9.142+12.498)= 5ans et 5 mois.
DRA = 5ans et 5 mois.
- La valeur actuelle nette (VAN) :
VAN =103.334 KDA
- Le taux de rentabilité interne (TRI) :
Pour un taux d’actualisation : T 1 = 22% -------VAN = 1.778 KDA
T 2 = 24%---------VAN = -6.832 KDA

TRI = dernier taux donnant une VAN positive + (différence des taux *(VAN positive /
(VAN positive + VAN négative)
TRI = 22,4%
- Indice de profitabilité (IP):
La somme des flux d’investissement actualisés est égale à 152536 KDA
IP = 1+ (VAN/I 0 actualises) = 1+ (103.334/156.411) = 1.66
IP = 1. 66
 Chaque dinar investi rapporte 0.66DA de plus
Interprétation :
-Le délai de récupération et le délai de récupération actualisé se situent bien loin de la durée
de vie du projet, ce qui prouve que le projet est liquide.
-La VAN dégagée atteste que la rentabilité intrinsèque du projet est satisfaisante : l’entreprise
connaîtra un enrichissement égal à 103.334 KDA, et ce, après récupération de la mise de
fonds et le paiement du coût des ressources.
-Le taux de rentabilité interne confirme la solidité du projet. En effet, le TRI (22,4%) est
supérieur au taux d’actualisation (10%). De ce fait, tout financement dont le coût serait
inférieur à ce taux permettrait de dégager une valeur actuelle nette positive.
-L’indice de profitabilité nous donne un rendement appréciable des capitaux engagés. Ainsi,
chaque dinar investi rapportera 0.66 à la fin de la durée de vie du projet.

- 119 -
Cas pratiques

L'ensemble de ces indicateurs nous amène à conclure que le projet est rentable en lui- même.
Il reste maintenant de mener une étude après financement afin d'apprécier l'incidence de
l'emprunt sur la rentabilité, d'arrêter les conditions adéquates du crédit.

II-2) L'analyse après financement :

-La structure de financement :


Rubrique 0 1 2
Immobilisation 130 645
Variation du BFR 25 766 5 153 3 436
Intérêt intercalaire 3575
Total 160 636 5 153 3 436
Crédit 65 000
Apport personnel 94 986 5 153 3 436

-Echéancier de remboursement de l'emprunt :


Rubrique 0 1 2 3 4
Encours 65000 65000 48750 32500 16250
Principal 0 16250 16250 16250 16250
Intérêt 3575 3575 2681 1788 894
Annuité 3575 19825 18931 18038 17144

- Nouvelle dotation aux amortissements :


Rubrique 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Ancienne
11 689 11 689 11 689 11 689 11 689 9 775 9 775 9 775 9 775 9 775
dotation
Intérêt
1 192 1 192 1192
intercalaire
Nouvelle
12880 12880 12880 11 689 11 689 9 775 9 775 9 775 9 775 9 775
dotation

N.B : les intérêts intercalaires sont amortis sur 3 ans.

- 120 -
Cas pratiques

- Tableau des comptes du résultat :


Rubrique 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
EBE 35 893 43 071 47 857 47 857 47 857 47 857 47 857 47 857 47 857 47 857
Dotation au amortissement 12 880 12 880 12 880 11 689 11 689 9 775 9 775 9 775 9 775 9 775
F.F 3575 2681 1788 894
RBE 19 438 27 510 33 189 35 275 36 169 38 083 38 083 38 083 38 083 38 083
IBS 9 042 9 042 9 521 9 521 9 521 9 521 9 521
RNE 19 438 27 510 33 189 26 233 27 126 28 562 28 562 28 562 28 562 28 562
CAF 32 318 40 390 46 070 37 921 38 815 38 336 38 336 38 336 38 336 38 336

- Elaboration du tableau emplois / ressources après financement :


Rubrique 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
CAF 32 318 40 390 46 070 37 921 38 815 38 336 38 336 38 336 38 336 38 336
VRI 23 330
Récupération BFR 34 355
Emprunt 65000
Apport personnel 94 986 5 153 3 436
TOTAL ressources 159986 37471 43826 46070 37921 38815 38336 38336 38336 38336 96021
Immobilisation 130 645
Variation BFR 25 766 5 153 3 436
Intérêt intercalaire 3575
Remboursement emprunt 16250 16250 16250 16250
TOTAL emplois 159 986 21 403 19 686 16 250 16 250 - - - - - -
TR - 16 068 24 140 29 820 21 671 38 815 38 336 38 336 38 336 38 336 96 021
TR cumulé 0 16 068 40 208 70 027 91 698 130 513 168 850 207 186 245 522 283 859 379 880

- 121 -
Cas pratiques

Commentaire :
Nous remarquons que les flux générés sont importants, de ce fait nous proposons de revoir à la baisse la durée du crédit (3 ans + 1 an de
différé).
- Les nouveaux flux de trésorerie :
TR 0 10 651 19 021 24 999 38 815 38 815 38 336 38 336 38 336 38 336 96 021
TR cumulé 0 10 651 29 672 54 671 93 486 132 301 170 637 208 974 247 310 285 646 381 668

Commentaire :
Nous constatons que les flux de trésorerie sont toujours positifs. Toute fois, il est impossible de baisser au-delà la durée de crédit, car les flux
de trésorerie deviennent négatifs.

• Rentabilité des capitaux engagés :

Rubrique 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Apport 94 986 5 153 3 436
TR annuel 0 10 651 19 021 24 999 38 815 38 815 38 336 38 336 38 336 38 336 96 021
Dividendes 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
TR actionnaires -94 986 5 498 15 586 24 999 38 815 38 815 38 336 38 336 38 336 38 336 96 021
TR cumulé -94 986 -89 488 -73 903 -48 904 -10 089 28 726 67 062 105 399 143 735 182 071 278 093
TR actualisé a 10% -94 986 4998 12881 18782 26511 24101 21640 19673 17884 16258 37020
TRA cumulé -94 986 -89 988 -77 107 -58 326 -31 814 -7 713 13 926 33 599 51 483 67 742 104 762

- 122 -
Cas pratiques

Trésorerie Actionnaire = - Apports + Dividendes + flux de Trésorerie annuelle.


Calcul et appréciation des critères de rentabilité et de liquidité :
 Le délai de récupération des fonds propres (DRFP) :
DR FP = 5 ans + (7713*12)/ (7713+13926) = 5 ans et 4,3 mois.
DRFP = 5 ans et 4,3 mois

La Valeur Actuelle Nette des Fonds Propres


VAN FP = 104.762 KDA

Le Taux de Rentabilité des Fonds Propres


TRFP = 25,2%

 Le Taux de Rentabilité Interne de l’emprunt (TRIE) :


TRIE = taux brut de l’emprunt * (1- taux IBS).
TRIE = 5,5% * (1- 0.25) = 4.125%
TRIE = 4.125%

Remarque :
Nous remarquons que TRI (22.4%) est largement supérieur au taux net d'emprunt
(4.125%). La rentabilité des actifs est donc supérieure aux coûts des ressources.
 La valeur actuelle nette de l’emprunt (VANE) :
VANE = VANFP – VAN
VANE = 1428KDA.

Conclusion de l'étude de la rentabilité :

Selon les critères de rentabilité et de liquidité calculées ci-dessus :


-Une VAN, au terme de la durée du projet, égale à 103.344 KDA
-Un TRI très important de 22.4%
-Un IP plus que promoteur 1.66
L'emprunt lui-même est rentable du fait qu'il dégage une VAN positive de 1428KDA.
La TRFP (25,2%) est supérieur au taux de rentabilité interne de projet TRI (22.4%).
Donc, nous sommes en présence d'un effet de levier, ce qui signifie que l'emprunt a un
impact positif sur la rentabilité du projet.

- 123 -
Cas pratiques

Section III :
Etude des risques
Après une étude portant sur la rentabilité et la viabilité du présent projet, on peut conclure
que l'investissement est économiquement viable et financièrement rentable.
Le projet portant sur la production de la farine et son gros, le problème d’écoulement ne se
posera pas car la quantité journalière produite est inférieure à ce qu’il écoule dans ses propres
magasins.
Le client est à jour dans ses cotisations fiscales et parafiscales. Ceci écarte le risque lié aux
créanciers privilégiés.
Le promoteur est connu par son honorabilité et son sérieux depuis sa domiciliation au
niveau de la banque.

Section IV :
Conclusion de l'étude et avis personnel

En conclusion, et compte tenu des nombreux éléments positifs tant économiques que
financiers du projet, nous formulons un avis favorable pour le financement de cette entreprise
dans les conditions suivantes :
Montant du crédit : 65.000.000DA
Durée : quatre ans (04) dont une année de différé.
Garanties recueillies:

-Engagement de nantir les équipements à financer et de souscrire une DPMR avec


procuration de renouvellement d'assurance ;
- Hypothèque des unités de productions (terrain ; infrastructures) ;
- Nantissement du fond de commerce élargi aux équipements et matériels roulants
existants.

- 124 -
Cas pratiques

Section V :
Comparaison avec la décision de la banque

La banque a émis un avis favorable pour le financement du projet par un CMT d'un
montant de : 65.000.000 DA, avec les conditions de financement de 05 ans dont une année de
différé.
Les similitudes des avis quant à décision d'octroyer le crédit sollicité est justifiée par la
rentabilité qu'aura le projet s'il serait réalisé.
Pour la durée de financement, la différence entre les deux durées proposées est dû à :

- le chargé d'étude s'est contenté d'une étude de la rentabilité du projet selon le


schéma de financement souhaité par le client et proposé dans l'étude technico-
économique.

- l'absence des techniques d'évaluation de projet lors de l'étude. En effet le chargé


d'étude a répondu sur les supports normalisés, les donnés fournies sur les
documents comptables, à apprécier et calculer quelques ratios. Bien que
l'utilisation des ratios est préconisée dans les études rétrospectives et non
prévisionnelles.

- 125 -
Cas pratiques

Conclusion

Dans cette troisième partie réservée au traitement de deux (02) cas pratiques, nous avons
essayé d’appliquer les méthodes d’analyse développées auparavant dans les précédentes
parties. L'application de ces méthodes à ces deux dossiers nous a permis de nous familiariser
avec le traitement pratique des dossiers ainsi que de conforter notre avis quant à l'efficacité de
ces techniques.

Au terme de l’étude, nous avons comparé les résultats obtenus et la démarche que nous
avons empruntée avec ceux de la banque. Cette comparaison nous laisse conclure sur le fait
que la différence entre les méthodes n’implique pas forcément des différences entre les
conclusions.

Toutefois, une étude succincte et non approfondie conduit inévitablement à l'omission de


certains éléments plus ou moins importants selon les cas. Ces omissions pourraient conduire à
des conclusions erronées et par conséquent à des décisions inadéquates.

Aussi, il faudrait mettre à jour les supports au niveau des banques en introduisant les
méthodes et techniques d’analyse exhaustives, notamment la pratique d’évaluation de projet
pour les crédits d’investissements.

Le banquier doit porter un intérêt aux systèmes de collecte et de traitement d'informations


et surtout dans un pays qui jouit d'institutions spécialisées en matière comme: l'Office
National des Statistiques (ONS) et la centrale des bilans tenue au niveau de la banque
d'Algérie.

Mais, plus important, il faut laisser au chargé d’études le temps qu'il faut pour qu’il puisse
accommoder une étude approfondie qui lui permettra de prendre la décision la plus
appropriée.

- 126 -
Conclusion générale

Nous arrivons au terme de ce mémoire réalisé après quatre mois de stage pratique effectué
à l'agence BADR 580 de Tizi-Ouzou. Ce stage, nous a offert l'opportunité de concrétiser les
connaissances théoriques acquises à l'Ecole Supérieure de Banque et les confronter aux
techniques développées dans le service crédit.

Dans ce mémoire, nous avons essayé de passer en revue les différents produits et services
proposés par la banque à sa clientèle en matière de crédit ainsi que la méthodologie suivie
dans l’étude des dossiers de crédit en vu de sélectionner judicieusement le type de crédit
nécessaire aux besoins de notre clientèle.

Face à la diversification des besoins de la clientèle en matière de financement, nos banques


doivent poursuivre leur politique d’introduction de nouveaux produits bancaires de
financement, simplifier et assouplir leurs modalités et les adapter aux données de
l’environnement, tout cela afin d’en faire bénéficier le plus grand nombre.

Nos banques doivent également accorder une importance primordiale aux méthodes
d’analyse du risque bancaire. Ces méthodes doivent être pleinement maîtrisées par les
exploitants bancaires charges de réceptionner et étudier les demandes de crédits des clients.
Ceci implique une sélection draconienne des éléments destinés à étudier les demandes de
crédit et l’adoption de programmes de formation spécialisés destinés à permettre à ces
analystes de maintenir et améliorer leur niveau de connaissances afin de fournir des études de
qualité.
 Dans ce sens, voici quelques recommandations :
-L’examen des demandes de crédit doit toujours s’effectuer de manière sereine à l’écart de
toutes considérations de relations personnelles ou de tout autre facteur subjectif ;
-Ne pas hésiter à demander du client tous les documents susceptibles d’affiner la décision de
crédit ;
-Essayer d’avoir une vue claire du but que le client se propose d’atteindre et lui faire savoir
clairement que vous le comprenez, ainsi il se sentira en confiance et n’hésitera pas à
collaborer.
Enfin, nous souhaitons que notre travail soit d’une grande utilité pour tous ceux qui auront
à le consulter.

- 127 -
Bibliographie
Ouvrage :

-BENHALIMA A, pratiques des techniques bancaires. Référence à l'Algérie, Edition


DAHLEB, Alger, 1997;

-BOUYAKOUB, l'entreprise et le financement bancaire, Casbah Edition; Alger, 2000;

-MATHIEU MICHEL, L'exploitant bancaire et le risque crédit, Ed Banque Editeur, Paris,


1995;

-MICHEL Rouach et GERARD Moulleau, le contrôle de gestion bancaire et financière,


Edition la revue bancaire, 1993;

-HAMDI (K), Analyse des projets et de leur financement, Ed. ESSALEM, Alger, 2000 ;

-COHEN.N, Analyse financière, 4em édition economica - paris 1997 ;

-PIERRE LAUZEL, Comptabilité analytique et gestion, Edition siery ;

-BAREAU.J DELAHAYE.J DELHAYE.F, gèstion financière 13em edition dunod, paris,


2004;

-J.C-AUGROS M.QUERUEL, Risque de taux d’intérêt et gestion bancaire, édition


economica, 2000.

Codes et lois:

-La loi 90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit ;


-L'ordonnance 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit ;
-Le code civil ;
-Le code de commerce ;
-Les instructions de la banque d’Algérie ;
-Les décrets présidentiel et exécutifs.

Autres documents:

-Dictionnaire des sciences économiques, ARMAND COLIN /VUEF, paris, 2001 ;


ème
-YAHIA CHERIF, cours de Techniques bancaire 2 année BSB ;
-BOUFEKROUNE, cours de système bancaire 1 année BSB ;
-Documents internes à la BADR ;
-Manuel "Evaluation de projet" SIBF ;
-Les mémoires de l'école supérieure de banque.

Sites web:

www.badr-bank.net.
www.ons.dz.
www.mémoire online.fr

- 128 -
Liste des Annexes

1- Bilans comptables ;
2- Récépissé de dépôt ;
3- Convention de prêt ;
4- Autorisation de consultation de la centrale des risques ;
5- Billet à ordre ;
6- Main levée sur nantissement ;
7- AUTO1 ;
8- Autorisation d’engagement ;
9- ST 122 (rapport de visite) ;
10- Mise à jour des garanties ;
11- Canevas d’étude d’un dossier de crédit.

- 129 -
2008 2009
Actif Montants bruts Amor/prov Montant nets Montant bruts Amor/prov Montant nets
Terrains 2 000 000 2 000 000 2 000 000 2 000 000
Materiel et outillage 83 504 11 849 71 654 83 504 11 849 71 654
Materiel de transports 6 357 265 335 043 6 022 222 12 305 256 1 252 051 11 053 205
Autres equipments de productions 81 716 39 238 42 433 81 716 40 223 41 493
Equipements sociaux 0 0 35 000 5 000 30 000
Créances d'investissements 2 403 440 2 403 440 2 419 936 2 419 936
stocks 438 553 438 553 500 000 500 000
clients 4 577 004 4 577 004 5 227 190 5 227 190
Autres avances d'exploitation 1 547 812 1 547 812 1 645 594 1 645 594
Disponibilités 621 680 621 680 286 832 286 832
Total 18 110 976 386 175 17 724 800 24 585 028 13 309 124 23 275 904

Passif
Fonds social 8 215 149 12 424 361
Résultat en instance d'afectation 674 585 621 195
Autres emprunts 0 30 010
Fournisseurs 2 104 830 3 338 010
Impôts et taxes dûs 1 751 679 2 067 255
Autres dettes d'exploitation 2 280 215 2 310 295
Résultat 2 698 340 2 484 778
Total 17 724 800 23 275 904

Les bilans comptables réels de


l’entreprise YOUSFI
Table des matières

Introduction générale………………………………………………………... 01

Chapitre introductif………………………………………………………...... 03
I- Quelques définitions…………………………………………………………………... 03
I-1) Définition d'une banque…………………………………………………………… 03
I-2) Définition d'un crédit……………………………………………………………… 03
I-3) Définition d'une entreprise………………………………………………………… 04
II- Présentation de la banque d'accueil…………………………………………………... 04
III- Présentation de l'agence d'accueil…………………………………………………… 05
IV-Le service crédit……………………………………………………………………… 06
IV-1) Présentation et organisation du service crédit…………………………………… 06
IV-2) Les relations du service crédit…………………………………………………… 06
Conclusion du chapitre……………………………………………………………………. 07

Première partie: Typologie de crédit

Introduction de la première Partie………………………………………... 08


Chapitre 1: les crédits d'exploitation……………………………………... 09
Introduction……………………………………………………………………………... 09
Section I: Les crédits directs……………………………………………….. 09
I-1) Crédits par caisse globaux………………………………………………………… 09
I-1-A) la facilité de caisse…………………………………………………………. 10
I-1-B) le découvert…………………………………………………………………. 10
I-1-C) Les crédits de campagne…………………………………………………… 11
I-1-C) Les crédits de campagne…………………………………………………… 12
I-2) crédits d’exploitation spécifique………………………………………………...... 12
I-2-A) L'escompte des papiers commerciaux………………………………………. 13
I-2-B) Avance sur factures…………………………………………………………. 15
I-2-C) Avance sur marchandises…………………………………………………… 15
I-2-D) Avances Sur Titres………………………………………………………….. 17
I-2-E) Avance Sur Marchés Publics………………………………………………... 17
I-2-F) L’affacturage (ou factoring)………………………………………………… 19
Section II: Les crédits indirects ou par signature………………………….. 20
II-1) définition………………………………………………………………………….. 20
II-2) Avantages des crédits par signatures……………………………………………… 20
II-3) Les inconvénients des crédits par signatures……………………………………… 21
II-4) Les formes des crédits par signatures…………………………………………….. 21
II-4-A) L'aval……………………………………………………………………… 21
II -4-B)- L'acceptation……………………………………………………………... 21
II-4-C) Le cautionnement bancaire………………………………………………... 22
II-4-D) Le crédit documentaire……………………………………………………. 24
Conclusion du chapitre…………………………………………………………………. 24
Chapitre 2 : Les crédits d'investissements………………………………... 25
Introduction……………………………………………………………………………... 25
Section I: les crédits classiques…………………………………………….. 25
Définition……………………………………………………………………………….. 25
I-1) Le crédit à moyens terme (CMT)…………………………………………………. 25
I-1-A) Le CMT réescomptable……………………………………………………... 25
I-1-B) Le CMT mobilisable………………………………………………………... 25
I-1-C) Le CMT non mobilisable…………………………………………………… 26
II-2) les crédits à longs termes (CLT)…………………………………………………. 26
Section II: Les crédits spéciaux…………………………………………..... 26
II-1) Le crédit à l’emploi de jeunes…………………………………………………….. 27
II-2) Le financement des activités soutenues par le FNRDA………………………….. 27
II-3) Les crédits aux chômeurs promoteurs dispositifs CNAC et ANGEM…………… 28
II-4) Les crédits aux anciens moudjahidine et enfants de Chouhada…………………... 28
Section III: Le lesaing (crédit bail)………………………………………… 28
III-1) Définition………………………………………………………………………… 28
III-2) le déroulement de l'opération de crédit –bail…………………………………….. 28
III-3) Les formes de crédit bail………………………………………………………… 29
III-3-A) Le crédit-bail mobilier…………………………………………………… 29
III-3-B) Le crédit-bail immobilier………………………………………………… 29
III-3-C) Le crédit-bail pour fonds de commerce………………………………….. 30
III-4) Les avantages du crédit-bail……………………………………………………... 30
III-5) Les inconvénients de crédit-bail……………………………………………… 30
Section IV : les crédits spécifiques a la BADR……………………………. 30
IV-1) Le crédit ETTAHADI…………………………………………………………… 30
IV-2) Le crédit INVEST- VAN…...…………………………………………………… 31
IV-3) Le crédit RFIG…………………………………………………………………... 32
Conclusion du chapitre…………………………………………………………………. 32
Chapitre 3: Le financement du commerce extérieur………………………… 33
Introduction……………………………………………………………………………… 33
I. Le crédit documentaire………………………………………………………………. 33
I-1) Définition………………………………………………………………………… 33
I-2) Intervenants…………………………………………………………………….... 33
I-3) Formes de crédit documentaire…………………………………………………. 34
I-4) Les avantages et les inconvénients du crédit documentaire……………………... 34
I-5) Les risques de crédit documentaire…………………………………………….... 34
II. le crédit acheteur…………………………………………………………………… 34
III. Le crédit fournisseur……………………………………………….......................... 35
IV. Le crédit de préfinancement………………………………....................................... 35
Conclusion du chapitre…………………………………………………………………. 35
Chapitre 4 : Les crédits aux particuliers…………………………………….. 36
Introduction……………………………………………………………………………... 36
Le crédit immobilier……………………………………………………………………... 36
Conclusion du chapitre………………………………………………………………….. 37
Chapitre 5 : Le financement islamique…………………………………………….. 38
Introduction…………………………………………………………………………….. 38
I. Les modes de financements participatifs………………... …………………………... 38
I-1) Le contrat Moudharaba…………………………………………………………... 38
I-2) Le contrat Moucharaka…………………………………………………………... 38
I-2-A) Moucharaka daima (participation constante) ……………………………… 39
I-2-B) Moucharaka moutanakissa (participation dégressive) …………………….. 39
II. Les modes des opérations commerciales…………….................................................. 39
II-1) Le contrat Mourabaha………………………………………………………........ 39
II-2) Le contrat Ijara (leasing)………………………………………………………… 39
III. Les opérations sans contreparties………………………........................................... 39
III-1) Quard El Hassan……………………………………………………………....... 39
Conclusion du chapitre………………………………………………………………….. 39
Conclusion de la première partie……………………………………………. 40

Deuxième partie: Montage et étude d’un dossier de crédit

Introduction de la Deuxième partie…………..……………………………. 41


Chapitre 1: Etude et montage d’un dossier de crédit d’exploitation………… 42
Introduction……………………………………………………………………………... 42
Section I: Constitution du dossier de crédit d’exploitation………………… 42
I-1) Demande écrite de l'entreprise…………………………………………………….. 42
I-2) documents juridiques et administratifs…………………………………………….. 43
I-3) documents comptables et financiers………………………………………………. 43
I-4) documents fiscaux et parafiscaux …………………………………………………. 43
I-5) Les documents commerciaux……………………………………………………… 44
I-6) Les documents économiques………………………………………………………. 44
I-7) Le compte rendu de visite ………………………………………………………... 44
Section II: Identification du demandeur de crédit et de son environnement 44
II-1) L'histoire de l'entreprise…………………………………………………………... 44
II-2) L’entreprise : Entité Juridique …………………………………………………… 45
II-2-A) Les entreprises individuelles……………………………………………... 45
II-2-B) Les entreprises sociétaires ………………………………………………... 45
II-3) L’entreprise : Entité Economique………………………………………………… 45
II-3-A) les moyens mis en œuvre………………………………………………….. 45
II-3-B) Le produit………………………………………………………………….. 45
II-4) l'entreprise et son environnement…………………………………………………. 47
II-4-A) l’environnement économique ……………………………………………… 47
II-4-B) L'environnement social …………………………………………………… 47
II-5) Les perspectives de développement………………………………………………. 48
Section III: Relation entre la banque et le demandeur de crédit…………... 48
III-1) L’historique de la relation……………………………………………………….. 48
III-2) Les mouvements d’affaires confiés à la banque…………………………………. 49
III-3) Le Niveau d’utilisation des concours autorisés………………………………….. 49
III-4) Les incidents de paiement……………………………………………………….. 49
Section IV: Diagnostic économique et financier de l’entreprise…………. 50
IV-1) L’Analyse rétrospective de l'entreprise………………………………………….. 50
IV-1-A) Elaboration et appréciation du bilan financier ………………………….. 51
IV-1-B) L'analyse du tableau des comptes de résultat (TCR) …………………… 55
IV-1-C) L'analyse de la structure financière de l'entreprise……………………… 58
IV-2) L'analyse prévisionnelle…………………………………………………………. 64
IV-2-A) Le tableau de financement………………………………………………. 65
IV-2-B) Plan de trésorerie ………………………………………………………... 65
IV-2-C) Bilan et TCR prévisionnels ……………………………………………... 65
Conclusion du chapitre………………………………………………………………….. 65
Chapitre 2: Etude et montage d’un dossier de crédit d’investissement……... 66
Introduction……………………………………………………………………………... 66
Section I: Les documents constitutifs d'un dossier de crédit d'investissement 66
I-1) Documents administratifs………………………………………………………….. 66
I-2) Documents comptables, fiscaux et parafiscaux …………………………………... 67
I-3) Documents économiques et financiers…………………………………………….. 67
I-4) Documents techniques……………………………………………………………. 67
Section II: L’analyse de l'étude technico-économique…………………….. 67
II-1) L’analyse du marché……………………………………………………………… 68
II-2) L'analyse commerciale……………………………………………………………. 68
II-3) Analyse technique………………………………………………………………… 68
II-3-A) Le processus de production………………………………………………. 68
II-3-B) Les caractéristiques des moyens de production…………………………... 68
II-3-C) Les besoins de l’entreprise………………………………………………... 69
II-3-D) La localisation des unités de promotion………………………………….. 69
II-4) Analyse des coûts…………………………………………………………………. 69
Section III: Analyse de la rentabilité du projet…………………………… 69
III-1) Etude avant financement………………………………………………………… 69
III-1-A) Echéancier des investissements…………………………………………. 70
III-1-B) Echéancier des amortissements…………………………………………. 70
III-1-C) Détermination des valeurs résiduelles…………………………………… 71
III-1-D) Besoins en fonds de roulement………………………………………….. 71
III-1-E) Elaboration des comptes de résultats annuels (TCR)……………………. 72
III-1-F) Les flux de trésorerie……………………………………………………. 72
III-2) Etude après financement…………………………………………………………. 77
III-2-A) Elaboration du tableau emplois et ressources après schéma de financement 77
III-2-B) Analyse de la rentabilité des capitaux ……………………………………… 77
Conclusion du chapitre………………………………………………………………….. 79
Chapitre 3: Les risques du crédit et les moyens de protection……………... 80
Introduction……………………………………………………………………………... 80
Section I: Les risques crédit……………………………………………...... 80
I-1) Le risque de contrepartie…………………………………………………………... 80
I-2) Le risque de taux…………………………………………………………………... 80
I-3) Le risque de change………………………………………………………………... 81
I-4) Le risque d'illiquidité ……………………………………………………………... 81
I-5) Le risque de solvabilité…………………………………………………………….. 81
Section II: Les moyens de prévention du risque de crédit………………..... 81
II-1) Le respect des règles prudentielles………………………………………………. 81
II-1-A) Ratio de couverture des risques (RATIO COOKE) ……………………… 82
II-1-B) Ratio de division des risques ……………………………………………... 82
II-2) Le recueil des garanties…………………………………………………………… 82
II-2-A) les garanties réelles……………………………………………………….. 82
II-2-B) Les garanties personnelles………………………………………………… 83
Conclusion du chapitre………………………………………………………………….. 84
Chapitre 4: décision finale, mise en place du crédit et son suivi………......... 85
Section I: la décision finale. d’octroi de crédit…………………………….. 85
I-1) Le comité du crédit ……………………………………………………………….. 85
I-2) L'autorisation de crédit……………………………………………………………. 85
Section II: procédure de mise en place du crédit…………………………... 86
II-1) Notification de l'autorisation…………………………………………………….... 86
II-2) Edition et signature de la convention de prêt……………………………………... 86
II-3) Recueil des garanties……………………………………………………………... 86
II-4) Le déblocage des fonds…………………………………………………………… 86
Section III: le suivi des engagements de la banque ……………………..... 87
Conclusion du chapitre …………………………………………………………………. 89
Conclusion de la Deuxième partie..………………………………………... 89

Troisième partie: Etude de cas pratiques

Introduction de la troisième partie………………………………………....... 90


Chapitre 1: Etude d’une demande de crédit d’exploitation…………………. 91
Section I: Identification de la relation……………………………………... 91
I-1) Constitution du dossier……………………………………………………………. 91
I-2) Identification du demandeur de crédit…………………………………………….. 91
I-2-A) Présentation de l'affaire…………………………………………………….. 91
I-2-B) Présentation de l'activité…………………………………………………….. 91
I-2-C) Le type de clientèle et de marché…………………………………………... 92
I-2-D) Le produit …………………………………………………………………... 92
I-3) La relation banque- entreprise…………………………………………………….. 92
I-3-A) Historique de la relation……………………………………………………. 92
I-3-B) Le mouvement d'affaires confié ……………………………………………. 92
I-3-C) Les crédits accordés et leurs niveaux d'utilisation………………………….. 93
Section II: Analyse financière du projet…………………………………… 93
II-1) Analyse rétrospective…………………………………………………………….. 93
II-1-A) Les bilans financiers ……………………………………………………… 93
II-1-B) L'analyse par les soldes intermédiaires de gestion………………………... 97
II-1-C) Analyse par grande masse………………………………………………… 99
II-1-D) L'analyse par les ratios……………………………………………………. 100
II-2) L'analyse prospective (prévisionnelle)…………………………………………… 103
II-2-A) Bilan financier condensé 2011…………………………………………… 103
II-2-B) Plan de trésorerie prévisionnel…………………………………………… 105
Section III: Etude des risques……………………………………………… 105
Section IV : Conclusion de l'étude et avis personnel…………………….... 106
Section V:Comparaison avec la décision de la banque……………………. 106
Chapitre 2 Etude d’une demande de crédit d’investissement………….......... 108
Section I: Etude de la viabilité de projet…………………………………... 108
I-1) Présentation des éléments permettant à l'identification du promoteur et du projet.. 109
I-1-A) Présentation de l’entreprise…………………………………………………. 109
I-1-B) Présentation des Associés …………………………………………………... 109
I-1-C) Présentation du projet……………………………………………………….. 109
I-1-D) Nature du projet …………………………………………………………….. 109
I-1-E) Impact du projet……………………………………………………………... 110
I-2) L'analyse de marché et les aspects commerciaux et techniques du projet………… 110
I-2-A) Analyse du marché…………………………………………………………. 110
I-2-B) Analyse commerciale………………………………………………………. 111
I-2-C) Analyse technique …………………………………………………………... 112
I-2-D) Analyse des coûts …………………………………………………………... 113
Section II: Etude de la rentabilité du projet………………………………... 114
II-1) Analyse de la rentabilité avant financement……………………………………... 114
II-1-A) L’élaboration de l’échéancier d’investissement………………………….. 115
II-1-B) L’élaboration de l’échéancier d’amortissement…………………………... 115
II-1-C) La détermination de la valeur résiduelle des investissements (VRI)…….. 116
II-1-D) La détermination du besoin en fonds de roulement (BFR)………………. 116
II-1-E) L’élaboration du tableau des comptes de résultats prévisionnels (TCR) … 117
II-1-F) L’élaboration du tableau Emplois / Ressources ………………………….. 118
II-1-G) Le calcul et l’appréciation des critères de rentabilité…………………….. 119
II-2) L'analyse après financement……………………………………………………… 120
II-2-A) La structure de financement……………………………………………… 120
II-2-B) Echéancier de remboursement de l'emprunt ……………………………… 120
II-2-C) Nouvelle dotation aux amortissements…………………………………… 120
II-2-D) Tableau des comptes du résultat………………………………………….. 121
II-2-E) Elaboration du tableau emplois / ressources après financement………….. 121
II-2-F) Rentabilité des capitaux engagés …………………………………………. 122
Section III: Etude des risques……………………………………………… 124
Section IV: Conclusion de l'étude et avis personnel………………………. 124
Section V: Comparaison avec la décision de la banque…………………… 125
Conclusion de la troisième partie…………………………………………… 126

Conclusion générale……………………………………………………….... 127


Bibliographie……………………………………………………………....... 128
Annexes……………………………………………………………………... 129

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