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Métabolisme et vie

Le métabolisme signifie transformation. Notre corps souffre une transformation


permanente, tout en conservant ses caractéristiques dans un état dynamique stable. Dans
le processus de maintien de l'homéostasie du corps à long terme, le métabolisme est
l'expression principale et essentielle de la vie. Le corps est en contact direct avec
l'environnement. Pour survivre, le corps a développé des mécanismes complexes, mais
ceux-ci présentent une caractéristique commune : ils sont fondés sur les voies
métaboliques. Ces voies, très différentes, sont organisées sur la même structure
hiérarchique de la gestion et du contrôle (voir schéma).
Génome
Etat
normal

Transcriptom Système nerveux


Milieu
externe
Système hormonal
Protéome

Etat
pathologique
Métabolom

Voie métabolique
Actuellement, il est établi que les exigences propres du corps, associées à des
facteurs environnementaux, vérifient les informations contenues dans l'expression des
gènes, le génome (ensemble des gènes) → transcriptom (ARN total) → protéome
(ensemble des protéines) et le produit de cette expression, les protéines génèrent des
métabolites et réalisent effectivement la voie métabolique (transport du substrat dans la
cellule, catalyse enzymatique de réactions, le transport hors de la cellule, la contraction, le
transport des produits chimiques et des signaux électriques, la réception des signaux, etc).
Le nombre des voies métaboliques est extrêmement élevé, juste une image des
voies métaboliques principales pouvant offrir un tableau très complexe sur ce sujet.
L’organisation des voies métaboliques dans les principaux processus
physiologiques permet une classification des types de métabolismes:
 Métabolisme énergétique
 Les métabolismes spécifiques dédiés aux principales catégories de
substances transférées entre l'organisme et l'environnement: glucides,
protéines, lipides, minérales, des xénobiotiques, le métabolisme de
l'oxygène
 Métabolisme intégratif

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NUTRIMENTS

Substances énergétiques Vitamines,


glucides, lipides, protéines minérales, eau

Xénobiotiques

Digestion
Absorption
Transport

CELLULE

Voies métaboliques de stockages


Voies métabolique de réserves énergétiques
Biosynthèses

Régénération Stockage des réserves


des tissues énergétiques

O2
Voie de détoxification et
élimination des catabolites Oxydation des substrats
énergétiques avec la production
des métabolites
CO2
H2O
Produites
résiduels ÉNERGIE

Processus de Mouvement
réflexion Support des processus
physiologiques

I. MÉTABOLISME ÉNERGÉTIQUE

I.1. introduction

Le métabolisme représente la totalité des modifications des substances, de


l'énergie et de l'information dans la matière vivante.
L’unité morphofonctionnelle de la matière est la cellule, qui représente le niveau
basal du corps. La cellule se trouve en communication continue avec l'environnement,
représentant un système ouvert, qui réalise d’échanges de matière et d'énergie avec ce-
dernier. Ces échanges permettent l'existence de la cellule dans un état stationnaire et
dynamique dans lequel les constituants cellulaires sont maintenus constants. Ainsi, bien
2
que l'homme consomme pendant sa vie des tonnes de nourriture et des dizaines de m3 de
liquide, il ne subit pas de modifications sensibles en ce qui concerne sa masse et sa
composition en matière vivante.

Méthodes d’étude du métabolisme


Chronologiquement, les études du métabolisme ont commencé depuis les niveaux
corporels, atteignant a présent les niveaux moléculaires. La recherche moderne a comme
point de départ de l'analyse des substances propres de la matière vivante (biomolécules)
ainsi que l'étude des réactions dans lesquelles celles-ci sont impliquées.
Au début, l’étude est réalisée sur les biomolécules pures et leurs propriétés. Par la
suite, on étudie les systèmes plus complexes, aboutissant finalement l’étude du corps
entier.
On distingue deux types d'études: les études in vitro et celles in vivo.
Les études in vitro signifient les études menées sur des systèmes non-vivants,
étudiés par ordre de leur complexité:
• Les études sur les substances pures (protéines, enzymes, acides nucléiques,
lipides, monosaccharides) menées en conditions d’un milieu artificiel avec la modification
de différents paramètres (pH, température, les concentrations de substrat, inhibiteurs).
• Les études d'organites cellulaires, séparés et placés dans un environnement
artificiel.
• Les études sur les cellules entières, les tranches de tissus, organes perfusés
isolés.
Les études in vivo concernent le déroulement des réactions biochimiques dans les
organismes vivants et peuvent inclure:
• L'analyse de différents métabolites dans les concentrations sanguines.
• L'étude des fragments de tissus obtenus par biopsie.
• Les études du bilan métabolique.
Pour les études in vivo on peut utiliser des substances de marquage comme les
isotopes radioactifs ou stables, des substances fluorescentes, etc.
Le métabolisme énergétique étudie les aspects énergétiques du métabolisme et a
le but de clarifier les questions suivantes:
A. Comprendre les besoins d'énergie de la matière vivante.
B. Processus permettant de fournir de l'énergie aux cellules.
C. Stockage de l'énergie dans les molécules riches en énergie.

L’explication des besoins en énergie de la matière vivante


L'existence de la matière vivante dans l'univers est soumise à des principes
universels de la thermodynamique.
I. L’énergie n'est pas créée et ne se perd pas, subissant uniquement une
transformation (par exemple, l'énergie chimique de l'ATP  contraction
musculaire).
II. Dans l'univers, un processus est mené dans le sens de l’augmentation de
l'entropie.
Dans un univers en expansion, caractérisé par un niveau élevé de l'entropie, la
matière vivante est un système complexe avec un haut niveau d'organisation: organisme
(corps)  organes  tissus  cellule  organites subcellulaires  complexes
macromoléculaires  molécules organiques (acides aminés, hexoses, acides gras), ayant
une entropie basse.
Le maintien de l'organisation de la matière vivante se fait uniquement par la
consommation d’énergie. Ainsi, le corps doit obtenir de l'énergie de l'environnement
(catabolisme), et doit l’utiliser pour construire ses propres structures ainsi que pour

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soutenir ses fonctions biologiques (anabolisme), des activités qui nécessitent de l'énergie
utile, ce qui conduira à la diminution de l'entropie.
Pour cette raison le métabolisme peut être considéré comme le processus par
lequel la matière vivante reste à une entropie basse, s'opposant à la tendance générale de
l'univers d’augmentation de l'entropie. Ceci est réalisé grâce à la consommation continue
d'énergie, selon l'équation:

ΔG = ΔH – TΔS

S - entropie - l'énergie qui n'est pas disponible pour un travail utile


H - enthalpie - énergie totale, construite dans le système
G - énergie libre de réaction - la partie de l'énergie totale d'un système qui est disponible
pour atteindre un travaille utile.
Si on considère des réactions chimiques dans le corps du type A + B  C + D,
l'équation devient:

ΔG0'- est l'énergie disponible pour la réaction dans des conditions physiologiques, les
concentrations [A], [B], [C], [D] ont la valeur égale à 1 mole/litre (1M) (à l'exception de [H +]
= 10-7 M).
Le mécanisme du maintien d’une entropie basse implique l'utilisation de sources
d'énergie à basse entropie - l'énergie chimique (organismes hétérotrophes) et solaire
(autotrophe).
La chaleur, avec une entropie élevée, ne peut pas assurer le développement de
réactions métaboliques.

I.2. Processus capables de fournir de l'énergie aux cellules

L’organisme hétérotrophe prend continuellement de l'environnement des


biomolécules complexes (protéines, glucides, lipides) qui se décomposent en composés
simples au cours des réactions exergoniques, ce processus étant appelé catabolisme. Le
catabolisme utilise également les propres structures organiques du corps qui subit un
renouvellement continu.
L'énergie résultante et les composés simples, résultant dans le catabolisme, sont
utilisés pour soutenir les fonctions du corps, la construction et le renouvellement des
structures du corps, processus appelé anabolisme.
Les deux processus, l'anabolisme et le catabolisme sont interdépendants et en
équilibre, et les intermédiaires extrêmes de ces deux processus sont communs ayant une
concentration constante (glycémie, urémie, etc.).
Dans le métabolisme, les processus cataboliques et anaboliques se produisent par
des successions de réactions chimiques appelées voies métaboliques. Elles sont
régulées par des mécanismes appropriés (pH, concentration substrat ou du produit final,
régulation enzymatique) ou des mécanismes de contrôle (nerveux ou hormonal).
Les réactions qui produisent d'énergie sont des réactions exérgoniques dans
lesquelles ΔG0 (l'énergie libre standard de réaction à 250C et 1M) doit être négative.
Les principaux types de réactions exothermiques sont:
- Réactions d'oxydation:
C6H12O6 + 6O2  6CO2 + 6H2O ΔG0= -686 kcal/mol
glucose
C16H32O2 + 23O2  16CO2 + 16H2O ΔG0= -2338 kcal/mol
acide palmitique

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- réactions d’hydrolyse:
saccharose + H2O  glucose + fructose ΔG0= -5,5 kcal/mole
ATP + H2O  ADP+Pi ΔG0= -7,3 kcal/mole

Ces réactions sont utilisées dans les voies cataboliques.


Les réactions endérgoniques sont les réactions dans lesquelles l'énergie libre ΔG0
> 0. Ces réactions sont utilisées par les voies anaboliques et sont des réactions de
synthèse de composés utilisés pour la construction du corps.
Acide glutamique + NH3  Glutamine + H2O ΔG0 = +3,4 kcal/mole
Glycine + Glycine  Glycinyl-Glycine + H2O ΔG0 = +2,2 kcal/mole

Le transfert d’énergie dans le métabolisme


L'énergie est le facteur de lien entre les processus cataboliques, qui produisent
d'énergie et les processus anaboliques, consommateurs d'énergie. Cette énergie est
stockée dans des intermédiaires transitoires, riches en énergie, qui représentent la
connexion entre les deux parties du métabolisme. Ces derniers peuvent être dans une
relation structurelle avec les deux processus (intermédiaire commun) ou ils peuvent être
structurellement indépendants (dans la plus part des cas).

Dans ce système I représente la forme non-énergisée et I* la forme énergisée:

Pour la cellule I ↔ I* est représentée par le système :

L’intermédiaire énergisé est un composé contenant des liaisons chimiques ayant un


potentiel élevé d’énergie, appelés "liens macroérgiques". Ces liens sont des liaisons
covalentes qui hydrolysent par une réaction fortement éxergonique, qui génère plus de 7
kcal/mole. Le symbole du lien macroérgique est ~. Les composés contenant ces types de
liens sont appelés composés macroérgiques.
Si, lors de l’hydrolyse d’un composée, ce dernier émet moins de 7 kcal/mole, on y
conclut que le composé comporte un lien microérgique. Ces composés sont appelés des
composés microérgiques.
Le principal composé macroérgique est l'ATP (acide adénosine triphosphorique).
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ATP + H2O → ADP + H3PO4 ΔG0 = -7,3 kcal/mole
ATP + H2O → AMP + PP (pirophosphate) ΔG0 = -7,3 kcal/mole
AMP + H2O → Adenosine+ H3PO4 ΔG0 = - 3,4kcal/mole

Ces réactions montrent que l'ATP contient deux liens macroérgiques (2 et 3) et un


lien (1) microérgique.
La principale réaction conduisant à la formation de l'ATP est la suivante:

ADP+ Pi → ATP+ H2O ΔG0 > 9,2 kcal/mole

La réaction principale de la décomposition de l’ATP est la suivante:

ATP + H2O → ADP+ Pi ΔG0 = -7,3 kcal/mole

Ces réactions font de l’ATP le principal intermédiaire énergétique qui couple les
processus anaboliques à ceux cataboliques.

Table 1. Les principaux composés macroergiques

Composé macroérgique Structure La liaison ΔGo’


La classe
macroérgique kcal/mole
1. L’acide phospho-énol-
pyruvique (PEP)
énol
- 14,8
phosphate

2. Carbamyl-phosphate
acyle
- 12,3
phosphate

3. L’acide 1,3 - diphospho


– glycérique (1,3-DPG)
acyle
- 11,8
phosphate

6
4. Créatine phosphate

amidine
- 10,3
phosphate

5. ATP
(GTP, CTP, UTP, TTP)
anhydride
- 7,3
phosphorique

6. Acetyl-CoA
acylethio
- 7,7
ester

Table 2. Les principaux composés microérgiques


(G0 < 7,3 kcal/mole)

Glycerol-3-P Go’ = -2,2 kcal/mole


Glucose-6-P Go’= -3,3 kcal/mole
AMP G o’ = -3,4 kcal/mole
Fructose-6-P Go’ = -3,8 kcal/mole
Glucose-1-P Go’ = -5,0 kcal/mole

En certaines réactions l’ATP fournit aussi l’énergie du deuxième lien macroérgique:

R-COOH + ATP + CoA-SH R-CO~S-CoA + AMP + PPa

En termes de la thermodynamique, une réaction défavorable peut être convertie en


une réaction favorable par le couplage à l'hydrolyse d'un nombre suffisant de molécules
d'ATP.

L’énergie contenue dans l’ATP peut être utilisée:


a) En tant que support énergétique en des réactions endergoniques:
Acide glutamique + NH3 + ATP Glutamine + ADP + Pi
b) Dans les réactions de formation des composés activés énergétiques:

R-COOH + ATP + CoA-SH R-CO~S-CoA + AMP + PPi

PPi (pyrophosphate) + HOH 2Pi ΔG0= - 4,6 kcal/mol

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c) En tant que donateur d’énergie et composant chimique:

Glucose + ATP Glucose-6-P + ADP ΔG0 = - 4 kcal/mol

Le composé formé, énergiquement actif, va stocker une quantité d'énergie sous la


forme d'un lien macro ou microergique dont la valeur peut être calculée à partir de la
différence entre l'énergie libérée par hydrolyse de l'ATP (-7,3 kcal/mole) et l'énergie de
réaction libérée, dans ce cas ΔG0'= - 4 kcal / mol. Par conséquent, le composé
microérgique glucose-6-phosphate, va stocker une quantité d'énergie égale à -7,3
kcal/mole - (- 4 kcal/mole) = - 3,3 kcal/mole.
Les autres composés macroérgiques libèrent également l'énergie contenue par
l’intermède des réactions d’hydrolyse, mais, contrairement à l'ATP, qui représente
l'intermédiaire énergétique universel, ils sont utilisés dans certains processus
métaboliques: PEP et 1,3-DPG dans la glycolyse, UTP dans le métabolisme du glucose, le
CTP dans le métabolisme des phospholipides et GTP dans le métabolisme des protéines.
Certains composés macroérgiques transfèrent l'énergie par l’intermède d'ATP, selon les
réactions:
GTP + ADP  GDP + ATP
PEP + ADP  Acide pyruvique + ATP
1,3-DPG + ADP  Acide 3-phosphoglycerique + ATP

I.3. Les mécanismes de synthèse d’ATP

L’énergie nécessaire pour la formation des composés macroergiques est fournie


principalement par les réactions d'oxydation, par conséquent, ces processus sont inclus
dans le terme générique "oxydation biologique".
En 1780, A.L. Lavoisier a montré que l'énergie obtenue par combustion ou par
l'oxydation biologique est la même, mais le mécanisme et les étapes de développement
sont différentes. La différence fondamentale entre les deux types de réactions d'oxydation
est donnée par l'énergie. En cas de la combustion, l'énergie (thermique) résulte de la
réaction C + O2  CO2, tandis que, pour l'oxydation biologique, l'énergie résulte à partir
de la réaction 2H + 1/2O2  H2O (CO2 résultant des réactions secondaires de
décarboxylation, sans apport d'énergie). Dans les deux cas, la quantité d'énergie est la
même ΔG0' = -52,7 kcal/mole.
L'oxydation biologique comprend deux étapes.
a) La phase anaérobie (a lieu en l'absence d'oxygène), dans laquelle l'hydrogène extrait
de différents substrats (déshydrogénation) est transféré dans des étapes successives
dans les mitochondries, impliquant de coenzymes pyridiniques (NAD+, NADP+) ou
flaviniques (FAD, FMN) en tant que transporteurs d'hydrogène.
L'hydrogène mobilisé provient de groupes chimiques différents, par exemple:
1.

2.

Les enzymes qui catalysent les réactions de mobilisation de l'hydrogène à partir de


substrats différents sont appelés déshydrogénases anaérobies. Ils mobilisent l'hydrogène
8
du substrat sans pouvoir le transférer à l’oxygène. Ils transfèrent l'hydrogène dans des
réactions couplées d'oxydoréduction. Les déshydrogénases agissent en tandem avec les
cofacteurs enzymatiques, ceux-ci captant les atomes d’hydrogène ou les électrons
résultés dans la réaction d'oxydation. Selon le cofacteur enzymatique, les
déshydrogénase anaérobie peuvent être classées en :
1. Déshydrogénases avec coenzymes pyridiniques NAD+, NADP+. Les plus
nombreuses sont les déshydrogénases anaérobies et catalysent des réactions comme:

SH2 + déshydrogénase-NAD+  S + NADH-déshydrogénase, H+

2. Déshydrogénases avec coenzymes flaviniques FAD, FMN :

SH2 + déshydrogénase-FAD  S + déshydrogénase -FADH2

3. Oxydoréductases porphyriniques. Ce sont des hémoprotéines, le groupement


prosthétique étant une molécule d'hème modifiée permettant aux atomes de fer de passer
réversiblement en deux états d'ionisation Fe2+  Fe3+, ce qui facilite le transfert de 2e-,
dérivés des atomes d'hydrogène, électrons qui seront transportés à la chaîne respiratoire
mitochondriale. Exemples de déshydrogénases sont les cytochromes porphyriniques de la
chaîne respiratoire: les cytochromes b, c1, c, qui catalysent des réactions comme :

2 cytochrome oxydé (Fe3+) + 2e-  2 cytochrome réduit (Fe2+)

b. Étape aérobie, a lieu dans les mitochondries, où il se déroule la réaction:

2H + ½ O2 → H2O ΔG0'= - 52,7 kcal / mole

L'hydrogène requis à la réaction est transporté dans les mitochondries par des
cofacteurs d'enzymes différents, qui, cédant l'hydrogène transporté, se régénèrent, et
peuvent participer à un nouveau cycle de déshydrogénation.
Les enzymes qui catalysent cette étape sont appelées oxydases. La cytochrome
oxydase a une importance particulière, étant une enzyme qui catalyse la dernière étape de
la chaîne respiratoire dans les mitochondries. Cette enzyme contient deux molécules
d'hème (Fe2+) et deux atomes de cuivre.
Les deux étapes : aérobie et anaérobie sont successives et interdépendantes.
L’étape anaérobie mobilise les atomes d’hydrogène des substrats différents et les
transfère par la suite à la phase aérobie, où ils réagissent avec l'oxygène, formant de l'eau
et libérant de l'énergie.
L'énergie est libérée aussi dans la phase anaérobie, mais la contribution
énergétique est inégale. Par exemple, l'oxydation du glucose :
a) étape anaérobie ΔG0`= - 78 kcal / mole
b) étape aérobie ΔG0`= - 608 kcal / mole
Si la plupart des cellules du corps humain utilisent l'oxydation biologique aérobie,
réalisant l'oxydation biologique où l’oxygène est l’accepteur final d’équivalents réducteurs
provenus des différents substrats oxydés. Les exceptions sont les globules rouges (pas de
mitochondries) et les tissus musculaires dans le travail intensif (anaérobie partielle et
temporaire) qui obtiennent de l'énergie en conditions anaérobies.

Utilisation de l'énergie de l'oxydation biologique

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La réaction de phosphorylation endergonique:

utilisant l'énergie de la réaction d'oxydation biologique est appelé phosphorylation


oxydative.
La réaction est fortement endothermique (requis > 9 kcal/mole) et sera couplée
avec les étapes de l'oxydation biologique qui libèrent cette énergie. Suite à la différence
d'énergie entre les deux étapes d'oxydation, l'ATP est formé en petites quantités dans
l'étape anaérobie et en grandes quantités dans l’étape aérobie.
Le couplage de la réaction de phosphorylation de l'ADP avec des processus
générateurs d'énergie se fait par deux manières différentes:
I. phosphorylation oxydative du substrat - couplé à des réactions d'oxydation des
substrats spécifiques.
II. phosphorylation oxydative de la chaîne respiratoire ou la respiration cellulaire - la
phase finale commune d'oxydation des substrats.

I.3.1. Phosphorylation oxydative du substrat


Son mécanisme général est:
SH2 + Εnz-Coox + X → Sox + Εnz-CoH2 + ~ X
~ X + Pa → X + ~ P
~ P + ADP → ATP

"~ X" - composé intermédiaire énergisé qui permet le stockage temporaire d'énergie
"~ P" - composé phosphorylé macroergique autre que XTP
"Enz - Coox" - complexe déshydrogénase - coenzyme oxydé ou réduit

Les réactions qui peuvent être couplées directement à la réaction de


phosphorylation de l'ADP sont rares car il est obligatoire qu'il y ait une relation structurelle
des réactifs en outre de la relation d'énergie. Ces réactions sont les suivantes:

1. L’oxydation de l’aldéhyde phosphoglycérique à l’acide


3-phosphoglycérique:
La réaction constitue une possibilité de synthèse de l’ATP dans l’étape aérobie de
l’oxydation du glucose. Elle a lieu en deux étapes :

aldéhyde 3-phosphoglycérique acide 1,3-diphosphoglycérique

G-3PDH – aldéhyde 3-phosphoglycérique dehydrogenase

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acide 1,3-diphosphoglycérique acide 3-phosphoglycérique

1,3 DPGK - 1,3-diphosphoglycérate kinase

La réaction globale est :

2. La transformation de l’acide 2-phosphoglycérique dans l’acide pyruvique.


La réaction constitue une possibilité de synthèse de l’ATP dans l’étape aérobie de
l’oxydation du glucose. Elle a lieu en deux étapes:

enolase

acide 2-phosphoglycérique acide 2-phosphoénolique

Dans la première étape a lieu une oxydoréduction intramoléculaire; deux groupes d'alcool
forment un groupe carbonyle (il se forme une liaison énol d’esther phosphorique
macroergique)

Pyruvate kinase

acide 2-phosphoénolique acide énolpyruvique

L’acide énolpyruvique tautomérise spontanément en acide pyruvique, la réaction


devenant irréversible.

tautomérisation

acide énolpyruvique acide pyruvique

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3. La décarboxylation oxydative de l’acide -cétoglutarique:

L’acide α-cétoglutarique est un produit intermédiaire du cycle citrique qui se


transforme en acide succinique par une réaction de décarboxylation associé à l’oxydation
du carbone voisin - décarboxylation oxydante. La réaction est catalysée par un complexe
multienzymatique appelé α-cétoglutarate déshydrogénase, utilisant plusieurs types de
cofacteurs d'enzymes (TPP, acide lipoïque, CoA-SH, FAD et NAD+).
Complexe α-cétoglutarate
déshydrogénase

thiokinase
+ GTP

I.3.2. La respiration cellulaire

La mitochondrie est le centre énergétique de la cellule, la plupart des processus qui


se déroulent ici couplant l’énergie obtenue à partir des réactions d'oxydation à la synthèse
de l'ATP, l'intermédiaire macroergique.

Intermédiaires
Krebs, Membrane interne
Uréogenèse,
ASAT
Complexe
phosphorylation

Cristae

Figure 1. La structure générale des mitochondries avec l’accentuation des zones dans
lesquelles a lieu le couplage des réactions de phosphorylation avec les processus
énergétiques aérobies

Le nombre de mitochondries est constant et caractéristique à chaque type de


cellule. Par exemple dans la cellule de foie de rat les mitochondries sont 800 et occupent
environ 20% du volume cellulaire. Les mitochondries du myocarde occupent 50% du
volume cellulaire.
Dans la cellule, les mitochondries sont situées à la proximité des structures qui
consomment d’ATP (myofibrilles) - ou à la proximité des sources de stockage d'énergie
tels que les gouttelettes lipidiques. La surface de la membrane interne mitochondriale est
directement proportionnelle à la respiration du tissu. Par la respiration on comprend le
processus qui transforme en énergie de l'ATP, l'énergie produite dans des réactions
contrôlées de l'hydrogène avec l'oxygène, avec la formation d'eau.

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En 1951, Lehninger a incubé NADH,H+ + O2, des mitochondries, Pi et ADP et après
un certain temps à trouvé l’oxydation du NADH + H+ → NAD+, consommation d'oxygène et
la formation d'ATP. La conclusion de cet essai a été que l'oxygène a oxydé NADH + H+, et
l'énergie résultant de la réaction d'oxydation a été utilisée dans la réaction de
phosphorylation de l'ADP à l'ATP.
Les mitochondries sont donc un système de catalyseurs qui collectent et
transportent différents équivalents réducteurs à la réaction finale de réduction d'oxygène,
avec la formation de l'eau. Ces équivalents réducteurs du cytoplasme sont transférés dans
la mitochondrie à l'aide de différents systèmes de transfert où sont situées des voies
métaboliques qui ont lieu spécifiquement dans les mitochondries, comme la β-oxydation
des acides gras et le cycle citrique.

Acides gras -oxydation d’acides gras


Lipides
Glycerol
Oxydation

Oxydation Cycle NADH + H+


Glucides Glucose Acétyle CoA citrique H+ FADH2

Oxydation Chaîne respirateur

Protéines Acides amines ADP+Pi O2


ATP H2O
Mitochondrie

I.3.3. Cycle tricarboxylique de Krebs

Le principal fournisseur d’équivalents réducteurs pour la chaîne cellulaire est le


cycle des acides tricarboxyliques ou de Krebs. Ce cycle métabolise complètement
l’acétyle CoA à CO2 et hydrogène. Le cycle est situé à l’intérieur de la mitochondrie, tout
près des éléments de la chaîne respiratoire, dont les équivalents réducteurs produits par
le cycle Krebs sont oxydés immédiatement dans la chaîne respiratoire. Le cycle est très
important parce que l’acétyle CoA représente le produit final du catabolisme des glucides,
des lipides et des quelques acides aminés. Par l’intermédiaire du cycle Krebs on réalise
une unité entre les trois grandes catégories de composés organiques (glucides, lipides et
protéines), le cycle Krebs étant nommé la plaque tournante du métabolisme intermédiaire.

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Protéines Glucose Fructose Galactose

Glucose-6-P

Triglycérides
Glycogène
Pyruvate Acides gras
Acides
aminés Acétyle CoA Corps cétoniques

Produits d’acylation Cholestérol


(ex. acétylcholine) CO2
Cycle NADH+H+
citriqu FADH2 Chaîne respirateur
e
GTP

Étapes du cycle citrique

1. La formation de l'acide citrique


Il s’agit d’une réaction de condensation au niveau de l'atome de carbone du
méthylène (acétyle-CoA) avec l'atome de carbone carbonyle de l'acide oxaloacétique. Il
s'agit d'une réaction irréversible, qui hydrolyse un lien macroergique de type thioester et
pour cette raison peut être considéré comme la réaction de rythme du cycle citrique. La
réaction est catalysée par la citrate synthase, une enzyme régulée par l'action inhibitrice
de l'ATP, l'acyl-CoA et succinyl-CoA.
2. Isomérisation d'acide citrique en acide isocitrique
L’étape représente la déshydratation de l'acide citrique avec la formation d'acide
cis-aconitique suivi par l'addition d'eau pour former de l'acide izocitrique. Ces deux étapes
sont catalysées par l’aconitase, enzyme inhibée spécifiquement par le fluoroacetate.
3. L'oxydation d’acide isocitrique en acide α-cétoglutarique
C’est une réaction de déshydrogénation suivie par une décarboxylation dans
laquelle l’enzyme isocitrate déshydrogénase NAD+-dépendante transfère le hydrogène à la
coenzyme attachée. L'enzyme est régulée allostériquement positif par l'AMP et ADP et
négatif par l’ATP.
4. Décarboxylation oxydative de l'acide α-cétoglutarique
Dans cette réaction, l'élimination du groupe carboxyle est accompagnée par
l’oxydation d'un atome de carbone voisin. C’est une réaction de phosphorylation de
substrat dans laquelle l'énergie de réaction est couplée directement à la formation par la
phosphorylation d'un composé nucléotidique triphosphorylé, GTP. Cette étape se
compose par deux réactions:
- Décarboxylation oxydative de l'acide α-cétoglutarique pour former succinyl-
CoA, NADH + H+ et CO2. La réaction est catalysée par un complexe multienzymatique,
appelé α-cétoglutarate déshydrogénase, contenant plusieurs enzymes avec des
coenzymes attachées (acide lipoïque, thiamine pyrophosphate, NAD+, FAD) qui
transfèrent successivement les équivalents réducteurs.
- Thiolyse du succinyl-CoA - réaction couplée à la phosphorylation de GDP ; les
produits de réaction sont : l'acide succinique, CoA et GTP. Sauf pour le foie, dans les

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tissus restants, GTP est remplacé par l'ATP. La réaction est catalysée par succinyl-CoA
synthétase ou thiokinase, une enzyme stimulée par l'AMP, l'ADP.

5. L'oxydation de l’acide succinique à l’acide fumarique


Il s'agit d'une réaction de déshydrogénation, catalysée par la succinate
déshydrogénase, enzyme FAD-dépendante. La formation d'acide fumarique et FADH2 se
produit. L'enzyme peut être inhibée compétitivement par l'acide malonique.

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6. Hydratation de l’acide fumarique à l’acide malique
La réaction se produit par l’addition d'eau pour former l'acide fumarique, réaction
catalysée par l'enzyme fumarase.
7. L'oxydation de l’acide malique à lacide oxaloacétique
Il s'agit d'une réaction de déshydrogénation, catalysée par la malate
déshydrogénase NAD+ dépendante, dans laquelle l'acide malique est transformé en
oxaloacétate avec la formation de NADH + H+. Cette réaction complète le cycle citrique,
l’acide oxaloacétique étant disponibles pour la condensation avec une molécule nouvelle
de l'acétyle-CoA, initiant ainsi un nouveau cycle de réactions.

Le bilan du cycle
Le bilan du cycle est donc l’oxydation complète du radical acétyle. Deux réactions
de décarboxylation ont éliminé les carbones sous forme de CO 2 et quatre réaction
d’oxydation ont transforme 8 hydrogènes en eau. Les carbones transformes en CO 2 ne
sont pas d’ailleurs ceux qui proviennent de l’acétyle-CoA, mais ce sont les deux
carboxyles de l’acide oxaloacétique initial. Ceci a pu être démontré par le marquage de
l’acide oxaloacétique au moyen du 14C.
Les hydrogènes sont transportes jusqu’à l’oxygène par les chaînes d’oxydation
phosphorylantes situées tout près du cycle Krebs.
La réaction totale qui a lieu dans le cycle de Krebs est :

Les coenzymes NADH et FADH2 entrent dans la chaîne respiratoire où sont oxydées
jusqu'à l’eau, le processus étant couplé à la phosphorylation de l’ADP.
Le cycle de Krebs génère alors :

TOTAL ATP = 1ATP + 3 X 2,5 ATP + 1X 1,5 ATP = 10 ATP

Les coenzymes oxydes NAD+ et FAD, retournent au cycle Krebs et participent à


l’oxydation d’une nouvelle molécule d’acétyle CoA.
La vitesse avec laquelle les acétyles sont oxydés dépend de la quantité d’oxygène
(qui régénère les coenzymes NAD+ et FAD) et d’ADP. C’est donc l’utilisation de l’ATP
(génératrice d’ADP + Pa) qui règle la respiration cellulaire et le développement du cycle de
Krebs.

Le rôle du cycle de Krebs


1. Rôle energogène
L’oxydation d’un acétyle dans le cycle, couplée avec l’oxydation des hydrogènes
dans la chaîne respiratoire, génère 10 ATP pour chaque molécule d’acétyle
oxydée.
2. Rôle anabolique
La fonction anabolique du cycle de Krebs se manifeste soit par la production des
substances utilisées en tant que précurseurs dans les réactions biochimiques de
synthèse, soit par l’utilisation des réactions du cycle dans des procèssus de
synthèse.
- succinyl~CoA est un précurseur dans la synthèse des porphyrines
- l’acide -cétoglutarique est le précurseur pour l’acide glutamique et la glutamine

16
- l’acide oxaloacétique est le précurseur pour l’acide aspartique et l’asparagine. Ces
acides aminés sont utilises dans la synthèse des protéines, dans l’uréogenèse, la
synthèse des bases puriques et pyrimidiques.
- Beaucoup de composants du cycle sont précurseurs pour la synthèse de nouveau du
glucose (gluconéogenèse) et pour la synthèse de plusieurs acides amines.
- Réactions utilisées pour la synthèse des acides gras
- Réactions utilisées pour la synthèse de l’urée

La régulation du cycle citrique


Le cycle citrique peut être réglé par deux manières: la régulation de substrat et la
régulation enzymatique.
1. La régulation de substrat est constitué de:
- La disponibilité de l'acétyle-CoA ; dépendant à la contribution catabolique du glucose
(acide pyruvique), des acides aminés ou des acides gras.
- La disponibilité des vitamines B qui fournissent la synthèse des coenzymes: TPP,
l'acide lipoïque, NAD+, FAD.
- La disponibilité des coenzymes oxydés NAD+ et FAD.
- La concentration et la durée de vie de tous les intermédiaires du cycle. Il a été
constaté que, sauf l'acide oxalacétique, tous les intermédiaires ont une concentration
relativement constante de 10-4 mole/l et une durée de vie de quelques secondes.
Cependant, l'acide oxaloacétique a une concentration et une durée de vie beaucoup
plus petite, ce qui en fait de lui le principal réactant à rôle régulateur. Pour cette
raison, les mécanismes qui régulent la concentration en acide oxaloacétique
ajusteront automatiquement la vitesse du développement du cycle citrique. Ainsi, s’il
y a un besoin élevé d'énergie, une partie de l'acide pyruvique en excès sera
transformée en acide oxaloacétique par la réaction d’anaplerose :

Pyruvate carboxylase
Acide pyruvique + CO2 + ATP biotin acide oxaloacetique + ADP + Pi

Du même, l’acide oxaloacétique peut être formé par une réaction de


transamination:

Acide aspartique + acide -cétoglutarique  acide oxaloacétique


+ acide glutamique

L’excès d’acide oxaloacétique peut être transformé en acide pyruvique par


décarboxylation.
2. La régulation enzymatique
Les enzymes a rôle régulateur caractérisent les réactions irréversibles du cycle de
Krebs. Il s’agit de la citrate synthase, l’isocitrate déshydrogénase et l’α-cétoglutarate
déshydrogénase. Ces enzymes sont inhibées allostériquement par des concentrations
élevées de ATP.
Puisque le rôle du cycle citrique est essentiellement energogene, et l'ATP est le
produit final des voies métaboliques energogene, la régulation par l'ATP est un processus
de régulation négatif (feedback) des enzymes de rythme par le produit final. Cette façon
de réaliser le contrôle de la vitesse du cycle est en corrélation avec la nécessité pour
l'ATP de la cellule, et les besoins énergétiques de la cellule.

I.3.4. Phosphorylation couplée avec la chaîne respiratoire


17
Par rapport à la phosphorylation oxydative de substrat, la phosphorylation oxydative
de la chaîne respiratoires est plus simple, universelle et plus efficace.
Le processus comprend les étapes suivantes:
1. Dans le cytoplasme, sous l'action des déshydrogénases pyridiniques et
flaviniques, a lieu la mobilisation de l’hydrogène des substrats ; H est transféré
aux cofacteurs enzymatiques spécifiques NAD+ ou FAD.
2. Les protons mobilisés dans le cytoplasme sont transférés à des systèmes
mitochondriaux de la matrice par le navettage de l'hydrogène : cytoplasme 
mitochondries.
3. Dans les mitochondries, la réaction d'oxydation de l'hydrogène 2H + 1/2O2 
H2O se produit en plusieurs étapes (chaîne respiratoire), chaque étape étant
représentée par un système redox.
4. Les composants de la chaîne respiratoire soutiennent du point de vue
énergétique le transfert d’H+ dans l'espace intermembranaire mitochondrial,
transfert qui génère un potentiel électrochimique qui est la force motrice de la
synthèse de l'ATP par la phosphorylation de l'ADP.
L'oxydation d'un atome d'hydrogène transféré par le NADH + H+ et FADH2 dans la
réaction avec l'oxygène par couplage à la phosphorylation de l'ADP + Pi, produit environ
2,5 molécules d'ATP en cas d’oxydation du NADH + H+, où 1,5 molécules d'ATP en cas
d’oxydation du FADH2

I.3.4.1. La navette d’hydrogène

La membrane interne mitochondriale est imperméable au NADH + H+. Pour la


traverser, NADH + H+ nécessite un système de transfert, le plus répandu étant le "malate-
aspartate", comprenant le transporteur malate - α-cétoglutarate et le transporteur -
aspartate – glutamate. Grâce à ce système:

NADH + H+ NADH + H+
Cytosol mitochondrie

NADH+H+ NAD+
Aspartate Oxaloacétate Malate
 - cétoglutarate Glutamate CYTOPLASME

MATRIX MYTOCHONDRIALE
 - cétoglutarate Glutamate
Aspartate Oxaloacétate Malate
NADH+H + NAD +

Figure 4. Système de navette “malate – aspartate”


Dans les muscles, le tissu adipeux brun et le cerveau il y a un autre type navette
qui utilise le couple dihydroxyacétone phosphate - glycérol-3-phosphate (figure 5).

18
Glycérol-3-phosphate

dihydroxyacétone phosphate

Glycérol-3-P déshydrogénase
CYTOPLASME

MATRICE MITOCHONDRIALE
Figure 5. Système de navette glycérol 3-phosphate

Grâce à ce système:

NADH + H+ FADH2
Cytosol mitochondrie

I.3.4.2. La chaîne respiratoire

Dans l’organisme, la voie principale d’obtenir l’énergie est constituée par les
réactions d’oxydation des substrats, réactions qui mobilisent l’hydrogène des substrats
(NADH, FADH2) et par la suite, l’hydrogène réagit avec l’oxygène et donne l’eau.
L’eau est le produit final de la chaîne respiratoire. Le CO 2 résulte au cours des
réactions de décarboxylation qui n’ont pas une valeur énergétique.

La libération de cette énergie dans l’organisme ne se réalise pas dans une seule
étape (comme dans les systèmes inorganiques), parce que cette énergie libérée sous la
forme de chaleur détruit la cellule. Pour les besoins de la cellule, cette énergie doit être
libérée graduellement.
La possibilité de segmentation de la réaction est fondée sur la loi:

G = - nFΔE
- n = le nombre d’électrons transférés
- F = l’équivalent calorique de Faraday, F = 23,062
- ΔE = la différence entre les valeurs des potentiels redox de ces deux systèmes.

Cette loi prévoit que le passage d’équivalents de réduction (électrons) à partir d'un
donneur d'électrons (agent réducteur) à un accepteur d'électrons (agent oxydant) produit
une énergie utile, ΔG, qui est proportionnelle à la différence entre le potentiel du donneur
et celle de l’accepteur.
Les substances impliquées dans ce transfert d'électrons sont des systèmes redox.
Un system redox est le couple des états oxydé et réduit des mêmes substances, qui
peuvent passer entre eux, en présence d’un donneur ou d’un accepteur d’électrons.

19
La disponibilité du système redox à donner et à recevoir des électrons est
caractérisée par le potentiel électronique = potentiel redox du système. Lorsque deux
systèmes redox sont mis en contact, il y aura un transfert d'électrons à partir du système
redox ayant une affinité électronique plus basse (plus négative) au système ayant l’affinité
électronique supérieure (plus positive), ce transfert étant une réaction d'oxydoréduction.
La comparaison des potentiels redox de différents systèmes d'oxydo-réduction se
fait par rapport à un système redox de référence, qui est l’électrode normale d’hydrogène.
Par convention, le potentiel d'oxydoréduction de l'électrode d’hydrogène est
considéré comme ayant une valeur nulle à 250C, pH = 0, [H] = 1M, pH2 = 1atm.
Selon l'équation de Nernst:

E= E0+ = E0 + 0,059 log (pour 1 e-)

= E0 + 0,03 log (pour 2 e-)

Quand [ox] = [red]  E = E0, où E0 est appelé potentiel redox standard du système
a mesurer.
Dans le système biologique le pH = 7, donc l'électrode de référence doit avoir [H+] =
10 M et dans ce cas-là le potentiel redox physiologique normal mesuré est E0'.
-7

Si on mesure le potentiel de la demi-cellule H2 à pH = 7 comparé à l'électrode


normale d’hydrogène, on obtient la valeur de - 0,42 volts. En présence d'un certain
nombre des systèmes redox, les équivalents réducteurs (l’hydrogène ou les électrons)
circulent depuis les potentiels négatifs vers les potentiels positifs, donc les réactions
intermédiaires qui transfèrent les équivalents réducteurs sont ordonnées par leur potentiel
oxydo-réducteur de la valeur (-) vers les valeurs (+).

Tableau 3. Les potentiels redox des systèmes redox de la chaîne respiratoire

SYSTÈME REDOX E’0 ( volts )


+ -
NAD(P) +2H +2e NAD(P)H + H+ - 0.32
Acide lipoïque oxydé 2H + 2e- Acide lipoïque réduit - 0.29
FMN + 2H + 2e- FMNH2 - 0.12
FAD + 2H + 2e- FADH2 0
-
Coenzyme Q + 2H + 2e CoQH2 + 0.10
Cyt.b (Fe3+) + e- Cyt. b (Fe2+) + 0.12
Cyt. c (Fe3+) + e- Cyt. c (Fe2+) + 0.22
3+ -
Cyt.a (Fe ) + e Cyt. a (Fe2+) + 0.29
½ O2 + 2H+ + 2e- H2O + 0.82

Dans les mitochondries le potentiel de ces couples dépend de la protéine à laquelle


ils se lient et aux différentes concentrations [ox] ≠ [red] ; En cas ces-la, le ci/dessous
relation du potentiel réel intracellulaire est juste:

Potentiel réel intracellulaire E’ = E’0 + .

Le passage d'un système à un autre est accompagné par la libération d'énergie


redox, qui est calculée par l'équation:
∆G0’ = -nF∆E0
Pour la réaction:
20
∆G = - 52,7 kcal/mole

Il y a un transfert d’équivalents réducteurs du système NAD +/NADH,H+ au système O2/O2-.


On peut calculer la quantité d’énergie pour tous les systèmes redox qui
interviennent dans la chaîne respiratoire. Par exemple :

ΔGo’ = - 2 x 23,062 x [0,82-(-0,32)] = - 2 x 23,062 x 1,14 = - 52,7 kcal/mole

résultant la même quantité d’énergie que la quantité libérée par une combustion.
La chaîne respiratoire est située dans la mitochondrie, au niveau de la membrane
interne. L’essai d’isoler les composants de la chaîne respiratoire a entraîné la séparation
des deux composants solubles : cytochrome c et CoQ (ubiquinone) et 5 composants
insolubles, nommés complexes I – V. L’ensemble de ces composants rend possible
l’oxydation complète du NADH,H+ ou du succinate, en présence de l’oxygène jusqu'à H 2O,
oxydation accompagnée par la formation d’ATP.

NADH, H+ Complexe V ADP + Pi


Facteur de couplage
(FOF1 – ATP synthase) ATP

H+

Flavoprotéine H+
H+
Fe – S protéine
Complex I
2H
2e- Cytochrome
Cytochrome b 2e- 2e- 2e- O2
Co Q Co QH2 Cytochrome a/a3
Cytochrome c1 c Cu2+/Cu3+
Fe-S protéine
Complexe II 2H
Complexe IV
Flavoprotéine Complexe III H2O
Fe- S protéine

O2-
2H+
Succinate

Le complexe I (NADH déshydrogénase) - transfère les électrons (e-) de NADH,H+ à


CoQ. Il contient comme coenzyme le FMN aussi que quatre protéines à FeS.

NADH+H+ + Enz-FMN  Enz - FMNH2+ NAD+


E-FMNH2 (FeS)1 (FeS)2 (FeS)3 (FeS)4 réduite

E-FMN+2H+

(FeS)1(FeS)2(FeS)3(FeS)4réduite +2H+ + CoQ → CoQH2 + (FeS)1(FeS)2(FeS)3(FeS)4 oxydé

21
Le complexe II transfère l'e- de FADH2 à CoQ. La coenzyme FAD est associée à
l'enzyme succinate déshydrogénase (FAD dépendante), à la glycérol-3-phosphate
déshydrogénase ou à l’acyle-CoA déshydrogénase.
La coenzyme Q est un dérivé de 1,4 bensoquinone, contenant une chaîne
composée de poly-isoprène (10 molécules d'isoprène).

La CoQ est située dans la membrane lipoprotéique interne des mitochondries et est
conçu pour transporter les équivalents réducteurs du NADH,H+ (complexe I) et FADH2
(complexe II), passant sous la forme réduite CoQH2. Les électrons d'hydrogène sont
transférés par la suite au système mitochondrial des cytochromes et le H+ passe dans la
matrice.

CoQH2 + 2cyt b(Fe3+)ox  CoQ + 2cyt b(Fe2+)red + 2H+ (libérés dans la matrice
mitochondriale)

Le système des cytochromes comprend des hémoprotéines ayant le hème dans le


groupe prosthétique, avec une structure modifiée à l'hème de l'hémoglobine pour
permettre la transformation réversible Fe2+  Fe3+. Cette adaptation permet l’existence
des cytochromes en tant que des systèmes d'oxydo-réduction, pouvant transférer des
électrons selon l'équation :

3+ + e
Cytochrome Fe oxydé Cytochrome Fe2+ réduit
- e
Le passage des électrons d’un système redox (cytochrome) à l'autre est basé sur la
croissance de l’électropositivité du potentiel redox. Ainsi, le système des cytochromes est
une séquence de réactions dans lesquelles les électrons passent d'un système ayant le
potentiel redox plus négatif à un système ayant le potentiel redox plus positif.

cyt b(Fe2+)réduit + 2 cyt c1(Fe3+)oxydé  cyt b(Fe3+)oxydé + 2 cyt c1(Fe2+)réduit

L’ordre de succession des cytochromes est la suivante:

2cyt.b  2cyt c1  2cyt c  2cyt a

Le seul cytochrome qui a pu être séparé et purifié est le cytochrome c, le reste des
cytochromes étant fortement intégrés dans les complexes III et IV.

22
La cytochrome oxydase (cytochrome a / cytochrome a3) est le cytochrome avec la
plus grande ressemblance à la structure de l'hémoglobine, et donc elle est sensible à
l'action inhibitrice de CO, HCN, de l'azide. Il est également le complexe du cytochrome qui
transfère des électrons directement à l’atome d'oxygène. Il contient deux éléments
étroitement liés, le cytochrome a et le cytochrome a3.

2cyt a(Fe2+)red + 2cyt a3( Fe3+)ox  2cyt a(Fe3+)ox + 2cyt a3(Fe2+)red

2cyt a(Fe2+)red + 1/2O2  2cyt a(Fe3+)ox + O2-


O2- + 2H+  HOH

Schéma général de la chaîne respiratoire

Cyt c
2e-
Espace
intramembranaire 2e-

2e-
CoQ
Membrane 2e- Complexe
Complexe I 2e - III
interne IV

Complexe
Matrice II
2e-
mitochondriale

½ O2 O2-

Le couplage de la chaîne respiratoire avec la phosphorylation de l'ADP


C’est le processus par lequel l'énergie résultant de l'oxydation de l'hydrogène dans
la chaîne respiratoire est utilisée pour soutenir l'énergie nécessaire à la réaction de
phosphorylation de l'ADP et la formation de l'ATP. L'énergie libérée lors des réactions
d'oxydo-réduction de la chaîne respiratoire est utilisée pour le transport actif des ions H+
de la matrice mitochondriale dans l’espace intermembranaire (la membrane interne des
mitochondries est imperméable à H+).
Cela produit un gradient de pH générant un potentiel électrochimique entre la
matrice et l'espace intermebranaire des mitochondries, dont la force du potentiel
électromoteur se décharge à travers le complexe V, l'ATP synthase (Paul Boyer, lauréat
du prix Nobel).
L‘ATP synthase est une ATPase mitochondriale et est composée par deux
protéines complexes distinctives, FO (où l'indice "o" fait référence au fait que ce complexe
est inhibé par l'antibiotique oligomicine) qui est intégré dans la membrane interne
mitochondriale, constituant le canal ionique par lequel les protons entrent et F1, la partie
située immédiatement au-dessous de la membrane interne des mitochondries, dans la
matrice mitochondriale, qui catalyse effectivement la réaction de synthèse de l'ATP à partir
de l'ADP.

23
Matrice
mitochondriale

membrane
mitochondriale
interne

Espace
Intermembranaire

Structure et mécanisme de fonction de l’ATP synthase


L’ATP et l'ADP ne peuvent pas traverser librement la membrane mitochondriale,
étant transloqués par une protéine spéciale, l’ATP-ADP translocase.
Les deux molécules sont transportées de manière couplée, de telle sorte que l'ADP
puisse entrer dans la matrice mitochondriale seulement si l’ATP sorte et vice versa. Par ce
mode, on ajuste automatiquement les besoins énergétiques de la cellule avec la
production d'énergie. Le nombre des molécules d'ATP qui seront formées sera égal au
nombre de molécules d'ADP qui entrèrent dans la mitochondrie.
ATP-ADP translocase constitue 14% de protéines membranaires internes dans les
mitochondries. D'autres transporteurs situés dans la membrane mitochondriale sont le
malate/phosphate, le citrate/malate, le ion d’hydroxyle/pyruvate, le ion d’hydroxyle (H +) /
phosphate.

H2PO4 3H+
H+
ADP3- ATP4-

Fo Fo

F1 F1 ATP4-
ADP3-

H+ H2PO4
PHOSPHATE ADP-ATP
TRANSLOCASE TRANSLOCASE

ATP SYNTHASE

24
L'oxydation d’une molécule de NADH,H+ produit le passage de 10H+ de la matrice
dans l'espace intermembranaire, alors que l'oxydation d’une molécule de FADH2 produit le
passage de seulement 6H+. L’excédent de H+ dans l'espace intermembranaire, obtenu à
partir du transport actif, génère un potentiel similaire à celui qui existe dans une batterie.
La télécharge de ce potentiel est réalisée au niveau de l'ATP synthase, qui est un canal
ionique dans la membrane interne des mitochondries, qui s'ouvre à un certain potentiel
d’ions H+, une valeur qui contient suffisamment d'énergie pour soutenir énergétiquement la
réaction de la phosphorylation de l'ADP avec la formation de l'ATP.
Cit c
4H + 4 H+ 2 H+
Fe 2+ espace
intermembranaire

CoQ CoQH2 Cyt c1 Fe 3+


FeS Cit a
Cit a3 Membrane
Cu2+ interne
FMNH2 Cyt b
FeS IV
III
FADH2 Matrice
I FeS
2H + 1/2O2
+ H2O
NADH+H+ NAD+
FAD
Succinate Fumarate

Acyle-CoA Enoyl- Co A
Pour la synthèse d'une molécule d'ATP il est nécessaire de télécharger 4H+ à
travers la membrane mitochondriale interne : un H+ pour la translocation d’une molécule
d’H2PO4- et 3H+ pour la réaction de phosphorylation de l'ADP en ATP.
Donc, l'oxydation du NADH + H+ dans la chaîne respiratoires produit 2,5 molécules
d'ATP et l'oxydation d'une molécule FADH2 produit 1,5 molécules d'ATP.

NADH+H+ + ½ O2 + 2,5 ADP + 2,5 Pi  NAD+ + 2,5ATP + H2O


↓ ↑
transfert 10H+ 2,5 X 4H+

FADH2 + ½ O2 + 1,5 ADP + 1,5 Pi  FAD + 1,5ATP + H2O


↓ ↑
transfert 6 H+ 1,5 X 4H+

En conclusion, le flux dans la chaîne respiratoire génère de l'énergie, qui produit un


flux de protons à travers la membrane interne des mitochondries génèrant un potentiel
électrochimique qui est finalisé en énergie pour la réaction de phosphorylation de l'ADP et
la production d'ATP. La consommation d'O2 dans les mitochondries, dans le
processus de l'oxydation d'hydrogène avec la formation d'énergie, est appelée la
respiration cellulaire.

Faits expérimentaux qui soutiennent la théorie du potentiel electrochimique


1. L'introduction de protons dans une suspension de mitochondries produit de
l'ATP.
2. La phosphorylation oxydative n’a pas lieu dans les systèmes solubles où il n’y a
pas une barrière membranaire. L'existence de la membrane imperméable impose le
mouvement de substances d'un côté mitochondriale à l’autre par des transporteurs actifs.

25
3. Les agents qui réalisent le découplage de la phosphorylation de l'ADP de
l’oxydation dans la chaîne respiratoire (dinitrophénol, valinomicine) sont des substances
ionophore qui favorisent le transport des cations à travers les membranes et empêche
ainsi le potentiel électrochimique entre l'intérieur et l'extérieur de la membrane.
4. ATP synthase, purifiée et incorporée dans des vésicules membranaires
artificielles est en mesure de synthétiser l'ATP lors de l'établissement d'un potentiel
électrochimique à travers la membrane.
5. La sous-unité F0 de l'ATP synthase, purifiée et introduite dans une membrane
artificielle, provoque la membrane à devenir perméable aux protons.

Réglage de la phosphorylation de la chaîne respiratoire


La régulation de l'intensité de la respiration cellulaire (couplée avec la formation
d'ATP), est en fonction des besoins énergétiques cellulaires, et est appelle "contrôle de la
respiration" de la libération d'énergie.
Les faits expérimentaux montrent que, en conditions qui assurent le nécessaire
d’O2, l'intensité de la respiration cellulaire (mesurée par la consommation d'O2) varie en
fonction de l'état fonctionnel, étant corrélée au besoin d'énergie de la cellule.

SH2 + ½ O2 +2,5 ADP+ 2,5 Pi  S + 2,5 ATP + 3,5 H2O


S'appuyant sur la ci-dessus équation on peut démontré que tous les termes de la
gauche de l'équation peuvent agir en tant que facteur de limitation:

- SH2 - substrat organique normalement prévu


- O2 - limité que dans des cas pathologiques (hypoxie, anoxie)
- Pi – assez
- ADP - est directement proportionnel à la consommation d'énergie et donc inversement
proportionnel à la concentration de l'ATP. Dans les cas où les besoins énergétiques sont
bas, la concentration d'ATP est élevée et celle d’ADP est faible. En cas de besoins élevés
de l'énergie, le rapport est inverse. Parce que l’ADP est le substrat pour la formation de
l’ATP, et cette transformation est couplée avec la chaîne respiratoire, l'ADP régule
l'intensité de fonctionnement de la respiration cellulaire.

Signification de l'ADP en tant que régulateur de la respiration cellulaire :

1. Les besoins en énergie ne sont pas réalisés par stockage de l'énergie chimique
de l'ATP, mais par la mobilisation des substrats (glucides, lipides, protéines).

2. La quantité totale de l'ATP, ADP, AMP est d’environ 50 grammes (1-10


mM / litre), constituant la modalité de transmettre l'énergie à partir de réactions
cataboliques, productrices d'énergie (H2 + ½ O2  H2O, par exemple) aux
réactions anaboliques synthétiques. Ainsi, au repos, elle synthétise / hydrolyse
40 kg d’ATP / 24 heurs, alors que dans l'effort on peut atteindre 0.5 kg ATP /
minute.

La différence d'énergie résultant de l'oxydation de la chaîne respiratoire et stockée


dans les liaisons macroergiques de l'ATP (l'efficacité de récupération est d'environ 40%)
est libérée sous forme de chaleur, permettant à la chaîne respiratoire d’être suffisamment
exergonique affin que les processus deviennent irréversibles. En outre, la chaleur permet
de maintenir la température du corps.
L'ATP n’est pas un dépôt ou une source d'énergie, mais seulement un élément de
transfert d'énergie des processus produisant de l'énergie (réactions d'oxydation des

26
différents substrats) aux processus consommateurs d’énergie (circulation, transport,
synthèse, etc.). Pour cette raison, la quantité courante d'ATP est très basse, pouvant
soutenir le besoin d'énergie du corps pour quelques secondes.

Les inhibiteurs de la phosphorylation oxydative de la chaîne respiratoire

Les substances ayant une activité inhibitrice de la phosphorylation oxydative de la


chaîne respiratoire, agissent à plusieurs niveaux du processus:
A. Agents qui provoquent le découplage de la réaction d'oxydation de la
chaîne respiratoire de la réaction de phosphorylation de l'ADP.
Sous leur action, la chaîne respiratoire transporte les équivalents réducteurs, mais
ne génère pas de l'ATP. La libération d'énergie est associée à des effets secondaires de
lyse, devenant indépendante au contrôle de l'ADP. Par conséquent, les substrats sont
rapidement oxydés et l'énergie est libérée sous forme de chaleur.
Le découplage peut être produit in vitro par des dommages des mitochondries en
suspension par l’agitation mécanique, par la diminution de la température t = 20-300C, par
l'environnement hypoosmotique, des agents chimiques comme le dinitrocrésol, le DNF, la
valinomicine ou des hormones comme la thyroxine en excès.
Le découplage de la phosphorylation oxydative peut être une adaptation
physiologique, comme par exemple celle caractéristique du tissu adipeux brun des
animaux nouveaux nés, ou de ceux qui sont en hibernation ; dans tous les cas ce
découplage assure la thermogenèse.
Le découplage est dû à une protéine de la membrane interne mitochondriale, la
thermogenine qui réalise la perméabilité de la membrane aux protons, court-circuitant
ainsi l'ATP synthase.
Dans ces conditions, l'énergie résultant dans les réactions d'oxydation est libérée
sous forme de chaleur pour maintenir la température du corps, assurant les animaux
nouveau-nés (sans poils ou à plumes) ou ceux qui hibernent.

Complexe II
MALONATE
FADH2
Succinate FeS

TTFA (chelator de Fe2+)


CARBOXIN

Complexe IV
Complexe
Complexe I III
FMN, FeS cyt b, FeS, cyt c1 cyt. c cit.a cit.a3
NADH+H +
CoQ
Cu Cu

PIERICIDINE A ANTIMICINE A
AMOBARBITAL DIMERCAPROL Na Aside
ROTENONE H2S
CHLORPROMAZINE CO
CN-

B. Inhibiteurs de la chaîne respiratoire qui bloquent le transport d’électrons,


en bloquant la consommation d'oxygène. Ces composés ont les sites suivants d’action:
a. les bloquants de l’étape de NADH  NADH déshydrogénase  CoQ (complexe
I), tels que l’amobarbital, la chlorpromazine, la piericidine A, la roténone.

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b. les bloquants du transfert électronique entre le cyt.b  c, tels que: l’antimicine A,
le dimercaprol.
c. les bloquants de l’étape FADH2  CoQ (complexe II), tels que la carboxine, le
TTFA (chélateur Fe2+)
d. les inhibiteurs du cytochrome oxydase tels que H2S, CO, CN-, aside
3. Les inhibiteurs compétitifs de la succinate déshydrogénase, comme l’acide
malonique
4. Les inhibiteurs de la phosphorylation et de l'oxydation (bloquant le transport
des ions d’H+ dans l'unité F0 de l'ATP synthase). Ils ne changent pas le rapport P / O. Par
exemple l’oligomicine.
5. les inhibiteurs du transport de l'ADP dans la matrice et de l'ATP dans le
cytosol: par exemple l’atractiloside.

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