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UE

LES TRANSFORMATIONS DES MOLECULES DU


VIVANT
(TMV)

Responsable
Docteur RANDRIANIERENANA Ando

6 crédits
Contenu cours

- Généralités sur le métabolisme


- L’ énergie dans les réactions biochimiques
(Bioénergétique)
- La catalyse biochimique (Enzymologie)
- Catabolisme énergétique (Glycolyse, Cycle de
Krebs, β-oxydation, Chaine respiratoire)
- Présentation des principales voies anaboliques
GENERALITES SUR LE METABOLISME
I-INTRODUCTION
Les êtres vivants ou organismes vivants groupent les animaux, les
végétaux et les microorganismes.

Les êtres vivants sont particuliers car ils sont composés de cellules
constituées par des molécules chimiques "sans vie″ et pourtant les
organismes vivants possèdent des propriétés "extraordinaires" que ne
possèdent pas les molécules inanimées (inertes) :
- Le vivant est tout ce qui peut se constituer en construisant ses propres
composants (ses molécules constitutives)
- Le vivant est capable de se reproduire (Tous les êtres vivants sont
capables de se reproduire donc d’engendrer d’autres individus
identiques à eux-mêmes (la vie se transmet)).
- Le vivant a besoin de se nourrir pour grandir et vivre (rester vivant =
entretenir la vie) en constituant leur propre matière vivante
(composants).
Les biomolécules = molécules organiques = molécules du vivant
sont les molécules chimiques qui constituent tous les êtres vivants.

Les 3 principaux types de biomolécules sont les glucides, les lipides


et les protides (protéines).

Les acides nucléiques (ADN et ARN) sont aussi des biomolécules


qui constituent le vivant mais même s’ils sont présents en plus
petite quantité, leur le rôle est essentiel, car ils sont le support de
l'information génétique et permettent l’expression et la
transmission des caractères génétiques.

Toutes les biomolécules assurent des fonctions essentielles pour


maintenir la vie de l’organisme. Ces fonctions dépendent de leur
nature, de leur structure et de leur localisation au sein de
l’organisme vivant.
Les biomolécules sont les composantes essentielles de la vie et
remplissent d’importantes fonctions dans les organismes vivants.

La matière organique (MO) ou matière vivante est la matière


fabriquée par les êtres vivants et qui compose leurs organes (tige,
coquille, muscles, etc) et c’est aussi la matière qui résulte de leur
décomposition après leur mort.

La matière organique contient un grand nombre de molécules


organiques (biomolécules), de l’eau (70%) et des molécules
inorganiques (éléments minéraux) qui peuvent être sous différents
états (sous forme de liquide, de gaz ou de solide).

Tous les êtres vivants sont donc formés de matière organique. Ils
utilisent la matière (organique ou inorganique) contenue dans leur
environnement pour produire leur propre matière organique : on dit
qu'ils se nourrissent.
Les nutriments sont éléments nutritifs (généralement apportés par
les aliments) = ensemble des composés organiques et minéraux
nécessaires à l'organisme vivant et qui sont utilisés pour entretenir
la vie (pour couvrir ses besoins physiologiques, notamment de
croissance et de développement).

Un nutriment peut être :


-Une molécule (organique ou minérale) directement assimilée sans
aucune modification chimique. Les aliments contiennent des petites
molécules (faible PM) qui sont directement absorbées et utilisées
par les cellules de l'organisme (exemples : l’eau, lesions, le CO2, les
vitamines, les oses, les acides gras, les acides aminés)

- Une molécule qui doit être digérée avant d'être assimilée et


utilisée par les cellules de l'organisme. Les molécules contenues
dans les aliments sont surtout des grosses molécules =
macromolécules (PM élevé) qui nécessitent une dégradation par
des molécules (biomolécules) nécessaires à l’organisme (exemples : les
glucides complexes, les lipides complexes, les protéines)

La biochimie = la chimie du vivant est la science qui étudie les


molécules du vivant (biomolécules).

La biochimie peut être subdivisée en deux parties :


- La biochimie structurale est la partie de la biochimie qui étudie la
structure et les propriétés des molécules du vivant
étude des différentes catégories de biomolécules (structure
chimique et propriétés)

- La biochimie métabolique est la partie de la biochimie qui étudie les


transformations des molécules du vivant
étude de toutes les réactions chimiques qui se passent à
l’intérieur des organismes vivants (réactions biochimiques).

La biochimie permet donc de connaitre les molécules qui composent le


vivant ainsi que les rôles respectifs de ces molécules dans l’organisme
mais aussi de comprendre selon quels processus chimiques
fonctionnent l’organisme pour rester en vie.

Tout être vivant est le siège d’une activité permanente :


des échanges de matières et d’énergie avec son milieu de vie
une activité cellulaire hautement coordonnée et effectuée avec un
but précis = maintenir la vie

Dans cette activité cellulaire coopèrent de nombreux systèmes


multienzymatiques (des réactions chimiques catalysées par des
enzymes = réactions enzymatiques = réactions biochimiques).

Métabolisme = ensemble de toutes les réactions biochimiques


La biochimie métabolique: étude des réactions biochimiques = réactions
métaboliques.

II-Catabolisme et anabolisme
liées les unes aux autres mais le métabolisme peut être subdivisé en 2
parties concomitantes (ayant lieu en même temps) et inverses:

Catabolisme

Anabolisme

- Le catabolisme: dégradation (hydrolyse) enzymatique des


biomolécules relativement volumineuses (PM élevé) et de structure
complexe en molécules plus simples (PM faible).

Ces biomolécules proviennent de l’environnement ou bien des réserves


de l’organisme.

Les réactions biochimiques (métaboliques) qui interviennent dans le


catabolisme sont appelées réactions cataboliques. Elles
s’accompagnent généralement d’une libération d’énergie et peuvent
-L’anabolisme = la biosynthèse: la synthèse enzymatique des
biomolécules relativement volumineuses (macromolécules) nécessaires
à l’organismes.
Dans cette phase de construction du métabolisme, un ou des
précurseurs (des molécules simples issues du catabolisme) sont
assemblés dans les cellules pour former des molécules de plus en plus
grandes (accroissement de la taille, du PM et de la complexité de
structure).

Les réactions anaboliques nécessitent toujours un apport d’énergie


suffisant pour pouvoir s’effectuer.

Remarques:
Dans l’organisme:
• Les voies cataboliques convergent en quelques produits terminaux
simples
Exple: la dégradation complète des biomolécules
molécules de glucides ≠
molécules de lipides ≠ NH3, CO2, H2O
molécules de protéines ≠

•Les voies anaboliques divergent en de nombreux, elles débutent avec


quelques précurseurs et aboutissent à la formation de nombreux
produits différents.
Exple: les 20 acides standards donnent des centaines de protéines
différentes

• Une brusque libération d’énergie est incompatible avec la vie car la


température interne de l’organisme doit rester constante (37°C).
lors du catabolisme: l’énergie est libérée par étape
l’organisme réalise des successions de réactions enzymatiques:

A E1 B E2 C E3 D E4 … En Z
Eie Eie
A, B, C, D, …, et Z = des intermédiaires métaboliques = les produits
successifs obtenus lors de la série de transformations dans la voie
métabolique (voie catabolique).
E1, E2, E3, E4, …, En: sont des enzymes qui agissent successivement
(elles forment une séquence enzymatiquen = une suite ordonnée
d’enzymes).

• La succession des intermédiaires impliqués dans les voies


métaboliques (cataboliques ou anaboliques) = ensemble de plusieurs
séquences de réactions chimiques intracellulaires
= métabolisme intermédiaire

• Biochimie métabolique = étude des principales voies métaboliques


qui se passent dans la plupart des organismes vivants.
• la plupart des voies anaboliques sont linéaires mais certaines sont
cycliques. Elles comportent souvent des ramifications vers l’intérieur
ou vers l’extérieur de la voie = vers d’autres voies métaboliques.
III-LES FONCTIONS SPECIFIQUES DU METABOLISME
Pour pouvoir maintenir la vie d’un organisme, le métabolisme doit
assurer 4 principales fonctions spécifiques:

- dégrader les molécules de nutriments

- produire de l’énergie chimique à partir de la dégradation des


nutriments riches en énergie

- assembler les produits de dégradation pour synthétiser les


macromolécules nécessaires à la vie de l’organisme

- former et dégrader les biomolécules nécessaires aux fonctions


spécialisées des cellules (exples: enzymes, hormones, ARNm…)

le métabolisme peut être définit comme étant le devenir des


substances alimentaires après digestion et absorption
IV. Autotrophie et hétérotrophie
Au cours du métabolisme, les composés organiques (=biomolécules)
sont continuellement renouvelés (par dégradation et synthèse) dans
l’organisme besoins d’échanges constants de matière et
d'énergie avec le milieu extérieur

Selon ces besoins il existe différents types d'organismes:

•Les organismes hétérotrophes : sont des organismes vivants incapables


de synthétiser leur propre matière organique.
Ils doivent consommer des molécules organiques pour pouvoir
fabriquer toutes les biomolécules dont ils ont besoin.
Ils sont donc obliger de se nourrir en mangeant d’autres
organismes.
Ils sont incapables d'effectuer eux-mêmes les synthèses de leurs
constituants organiques à partir d'élément minéraux.

Les organismes hétérotrophes sont en général chimiotrophes (source


d'énergie = énergie chimique récupérée au cours du catabolisme ).
exemple: l’organisme animal

•Les organismes autotrophes : sont des organismes vivants


capables de synthétiser leur matière organique à partir de matière
minérale de leur environnement:
Ils se nourrissent de matière minérale qui se trouve dans
leur milieu de vie
ils sont capables de transformer, dans leur organisme, la
matière minérale de leur environnement en matière organique pour
synthétiser leurs propres constituants organiques (biomolécules).
Ils n'ont pas besoin de matière organique pour vivre,
Ils n’ont pas besoin d'autres êtres vivants pour se nourrir : ils
peuvent vivre seuls (sans les autres organismes vivants).

Les organismes autotrophes sont en général phototrophes


(capables d'utiliser l'énergie lumineuse).
exemple: l’organisme végétal
CATABOLISME ENERGETIQUE

β-OXYDATION

I-INTRODUCTION
Les acides gras sont les composants de base de la grande majorité
des lipides.

Toutes les voies métaboliques qui dégradent les lipides sont


groupées sous le nom de lipolyse = catabolisme des lipides.

La β-oxydation est une voie de dégradation des acides gras


saturés fait partie de la lipolyse.

La β-oxydation:
- se passe principalement dans les mitochondries
- dépend de la présence d’Oxygène C’est un métabolisme
strictement aérobie (comme toutes les voies de la lipolyse)
La lypolyse (dont la β-oxydation) est un métabolisme énergétique
car la dégradation des lipides (exple: les acides gras) fournit de
l’énergie à l’organisme vivant :
- source d’environ 40% de l’énergie chez les vertébrés sous régime
normal
-la seule source d’énergie (100%) chez les animaux à jeun ou en
hibernation et les oiseaux migrateurs.

Les lipides (dont les acides gras) sont des agents


énergétiques importants, sur le plan quantitatif, pour l’organisme
vivant.

Les triglycérides:
- représentent les formes de réserve de lipide dans l’organisme.
- stockés dans le cytoplasme des cellules adipeuses
- véhiculés par le sang vers les sites d’utilisation (foie, muscles,...).
Après une hydrolyse enzymatique des lipides (dont les
triglycérides) par des enzymes appelées les lipases, les acides gras
sont libérés.
Les acides gras libres dans le cytoplasme des cellules sont d’abord
activés dans la membrane mitochondriale externe forme
activée (acyl-CoA) transport vers l’intérieur des mitochondries
pour subir une dégradation oxydative (= ß-oxydation) qui aboutit à la
formation d’acétyl-CoA qui alimente ensuite le cycle tricarboxylique
(cycle de Krebs).

II- ACTIVATION DES ACIDES GRAS


Les acides gras (AG) libres migrent dans la membrane externe des
mitochondries et y sont activés par leur fixation sur le coenzyme A
(CoA-SH). L’activation est catalysée par des acyl-CoA synthétases.

Réaction générale :
R-CH2-COOH+ ATP + HS-CoA acyl-CoA R-CH2-CO-SCoA+ AMP + PPi
AG synthétase acyl-CoA
Les AG activés (=acyl-CoA) sont transportés vers l’intérieur des
mitochondries par une protéine appelée la carnitine (sous l’action
d’une enzyme la carnitine-acyltransférase I).
Dans les mitochondries, les acyl-CoA sont libérés (séparés de la
carnitine) sous l’action d’une autre enzyme la carnitine-
acyltransférase II.

Remarques :
-La réaction d’activation des AG nécessite un ATP qui est
hydrolysé en une molécule d’AMP + pyrophosphate=diphosphate
(PPi=2Pi)
besoin d’une grande énergie (réaction fortement
endergonique) fournit par la coupure de 2 liaisons phosphate de
l’ATP la réaction d’activation consomme l’équivalent de 2
ATP)
-Les AG à courte chaîne (nombre de carbone ≤10) passent
II-β-OXYDATION
= Dégradation des acides gras en acétyl-CoA

L’oxydation des AG activés (acyl-CoA) se déroule dans la matrice


mitochondriale par cycles répétés (= hélice ou spirale de Lynen).

Chaque cycle de l’hélice = un tour d’hélice comporte 4 réactions


enzymatiques et génère un FADH2, un NADH+H+, un acétyl-CoA et
un acyl-CoA raccourci de 2 carbones.

Les 4 réactions enzymatiques de chaque cycle = un tour de


l’hélice de Lynen.
β - oxydation des acides gras saturés ou spirale de Lynen
Ainsi, à chaque tour de l’hélice :
- 2 atomes de carbone sont retirés de l’acyl-CoA de départ.
- L’acyl-CoA à (n-2)C obtenu entre dans un nouveau cycle (2ème
tour d’hélice) et ainsi de suite.
- les 2 coenzymes (FADH2 et NADH,H+) : transportent les protons
(H+) et les électrons vers la chaîne respiratoire
- l’acétyl-CoA formé entre dans le cycle de Krebs pour y être
complètement oxydé en CO2 et H2O et donne formation à 12 ATP
Hélice de Lynen
β-oxydation
(Résumé de la dégradation des acides gras)

Acides gras à nC
Activation ATP

Acides gras activé = Acyl-CoA


Cytosol
Acyl-CoA
b-oxydation
Mito- Acétyl-CoA + Acyl-CoA à (n-2)C
chondrie
Cycle de Krebs 2ème tour d’hélice
Chaîne respiratoire

ATP
gras à n atomes de C :

•il faut (n/2 – 1) tours d’hélice de Lynen


•il y a production de :
(n/2 – 1) NADH,H+
(n/2 – 1) FADH2
(n/2) acétyl-CoA

Exemple: dégradation de l’acide palmitique = palmitate (16 C)

Activation: Palmitate palmityl-CoA palmityl-CoA


synthétase

β-oxydation du palmityl-CoA :

- nécessite (16 – 1) = 8 – 1 = 7 tours de β-oxydation


2
- produit 7 FADH2; 7 NADH,H+ et 8 acétyl-CoA.
CATABOLISME ENERGETIQUE (suite)
CHAINE RESPIRATOIRE
I) Introduction
La chaîne respiratoire = la chaîne de transport d'électrons:
- localisée dans la membrane interne des mitochondries
- formée par un ensemble de complexes protéiques qui assurent un
transfert de protons et/ou d'électrons
- responsable de la production d’ATP à partir des NADH,H+ et des
FADH2 produits lors des différentes voies cataboliques de l’organisme
(exemples : glycolyse, cycle de Krebs, hélice de Lynen).
La chaîne respiratoire fait la liaison de la dégradation des
nutriments (glucides, protéines et lipides) avec l’oxygène inspiré lors
de la respiration pour former:
- de l’eau=H2O dans la matrice mitochondriale
- un gradient électrochimique de protons, dans l’espace inter-
membranaire, nécessaire pour la synthèse d’ATP dans la matrice
mitochondriale.
la chaîne respiratoire aboutit à la production d’ATP
Or l’ATP est la principale source d’énergie immédiatement utilisable
par l’organisme (exple : au niveau des muscles pour la contraction
musculaire) la chaîne respiratoire est une voie métabolique de
production d’énergie et plus précisément une voie du catabolisme
énergétique

II) Fonctionnement de la chaîne respiratoire


La chaîne respiratoire est localisée dans la membrane interne des
mitochondries La mitochondrie joue le rôle d’un transformateur
ou d’une usine qui fabrique de l’énergie (ATP).
Le fonctionnement de la chaîne respiratoire se fait par couplage de 2
grandes parties :

1ère partie : la chaîne d’oxydo-réduction qui aboutit à la production de


l’eau
2ème partie : la synthèse d’ATP par une réaction appelée
phosphorylation oxydative.
A) la chaîne d’oxydo-réduction
comporte des réactions chimiques qui se passent dans des
complexes protéiques = des transporteurs d’électrons = des
couples rédox qui travaillent les uns à la suite des autres pour
transporter des hydrogènes (protons et électrons) vers l’oxygène
moléculaire (O2) formation de H2O.

L’H2 de l’eau provient des coenzymes FADH2 et NADH,H+ tandis que


l’oxygène provient du milieu extérieur (respiration).

Au cours des différentes étapes de ce transport d’électrons:


- des protons sont produits dans la matrice mitochondriale et sont
ensuite pompés par les complexes protéiques vers l’espace inter-
membranaire.
- dans l’espace inter-membranaire est alors créé un gradient de
densité de protons (gradient électrochimique) et une production
graduelle d’énergie.
B) la synthèse d’ATP
par une réaction appelée phosphorylation oxydative
Les protons produits dans la réaction d’oxydo-réduction :
-repassent vers la matrice mitochondriale grâce à une pompe à
proton = l’ATP-synthétase,
- apportent l’énergie nécessaire pour établir la liaison phosphate
qui relie l’ADP et le phosphate inorganique (Pi) de la cellule.
ADP + Pi énergie ATP
La phosphorylation oxydative permet la production de la
plus grande partie de l’énergie cellulaire.
IV) Couples rédox et potentiel d’oxydo-réduction
Un réducteur = un composé ayant tendance à fournir un ou des
électrons
Un oxydant = un composé ayant tendance à capter un ou des
électrons
Après avoir donné des électrons, un réducteur s’est transformé en
oxydant:
réducteur oxydant + n.e-

L’oxydant et le réducteur d’un même composé constitue un couple


rédox.
Certains couples rédox font intervenir en même temps un transfert
d’électrons et un transfert de protons. C’est le cas des réactions de
déshydrogénation (H est équivalent à 1H+ + 1e-):

AH2 A + 2H+ + 2e-


réducteur oxydant
Le pouvoir réducteur d’un couple rédox (oxydant/réducteur =
ox/red) est défini par le potentiel rédox (E) du couple par rapport au
pouvoir réducteur d’un couple rédox de référence (2H+/H2): plus ce
potentiel (E) est négatif, plus le pouvoir réducteur du couple est
grand.
Une réaction d’oxydo-réduction = réaction redox
- une réaction chimique au cours de laquelle se produit un échange
d'électrons
-fait intervenir 2 couples rédox:
• 1er couple (oxydant1/réducteur1)
• 2ème couple (oxydant2 + réducteur2)

Réducteur1 + oxydant2 oxydant1 + réducteur2

La forme réduite (réducteur1) d’un 1er couple cède ses


électrons à la forme oxydée(oxydant2) du second couple
formation de la forme oxydée (oxydant1) du 1er couple et de la forme
réduite (réducteur2) du second couple
- une réaction rédox est caractérisée par son potentiel d’oxydo-
réduction ΔE (exprimé en Volts) qui est la différence entre le
potentiel rédox du couple qui accepte les électrons (E2) et le
potentiel rédox du couple qui fournit les électrons (E1)
ΔE = E2 – E1
Loi du transfert d’électrons:
- Les électrons sont toujours transférés spontanément de la forme
réduite (réducteur1) du couple le plus réducteur (potentiel rédox le
plus négatif) vers la forme oxydée (oxydant2) du couple le moins
réducteur (potentiel rédox le moins négatif)

le ΔE d’une réaction d’oxydo-réduction spontanée est positif


si ΔE < 0 alors la réaction d’oxydo-réduction est non
spontanée
-Il existe une relation entre le ΔE (ou ΔE0) et le ΔG (ou ΔG0) d’une
réaction d’oxydo-réduction:

ΔE = - ΔG ou ΔE0 = - ΔG0
nF nF

n = nombre d’électrons mis en jeu dans la réaction


F = constante de Faraday (96.500 Coulombs/mol = 96,490 kJ/V/mol
Remarques:
-Comme ΔG, la valeur de ΔE est aussi un critère de spontanéité
des transformations :
• réaction spontanée si ΔE > 0
• réaction non spontanée si ΔE < 0

-ΔE est aussi lié au travail maximum d’une réaction spontanée est
susceptible de fournir ou au travail minimum qu’il faut apporter à
une réaction non spontanée pour qu’elle s’effectue

- le ΔE d’une réaction dépend des concentrations des


réactants(comme ΔG)
PRESENTATION DES PRINCIPALES VOIES ANABOLIQUES

Anabolisme : la partie du métabolisme constituée par l’ensemble


de toutes les réactions de synthèse (= toutes les voies de
biosynthèse) - formation des molécules complexes à partir
de molécules plus simples en utilisant de l’énergie
- synthèse des biomolécules indispensables
aux fonctions vitales de l’organisme dont les protéines, les glucides
et les lipides.
Du point de vue structurale, dans chacune de ces classes de
biomolécules, il existe:
-Une forme simple = petite molécule = l’unité structurale de base =
monomère
- des formes complexes = des macromolécules formées par
l’assemblage de plusieurs unités de base = polymères (pour le
stockage = réserve ou pour assurer des fonctions particulières dans
l’organisme).
ANABOLISME DES ACIDES AMINES

I) Introduction
A) Les peptides et les protéines
Ce sont des macromolécules (= des polymères), constituées par un
assemblage d’acides aminés (monomères), qui comptent parmi
les molécules du vivant (= biomolécules).

Les protéines (supérieures à 50% du poids sec de la cellule)


occupent une place primordiale dans le vivant.
les protéines assurent divers rôles dans l’organisme et
peuvent être des molécules:
- mobiles assurant des fonctions vitales: les enzymes, des
hormones, des transporteurs (albumine, hémoglobine,
carnitine…)
- à rôle structural tel le collagène qui est une protéine participant
à la résistance, l’élasticité et la souplesse de la peau ou des os.
- à rôle moteur: l’actine et la myosine sont des protéines
participant à la contraction musculaire
- à rôle de défense: cas des antigènes et des anticorps
- à rôle dans la communication cellulaire grâce aux récepteurs et
aux canaux ioniques des membranes.
Remarque:
Si l’organisme manque de glucides et de lipides (exple: période de
jeûne prolongé) les protéines peuvent être dégradées
en acides aminés qui sont alors utilisés comme source d’énergie.

B) Les acides aminés dans le vivant


La croissance et le développement normal d’un être vivant
nécessitent la présence de 20 AA (monomères) pour pouvoir
synthétiser les peptides et les protéines indispensables à sa vie:
il existe 20 AA protéinogènes (= standards = communs)

Les organismes vivants diffèrent selon l’origine des 20 AA


protéinogènes 2 groupes:
- les organismes capables de synthétiser tous les 20 AA
protéinogènes (exples: les végétaux et les micoorganismes
photosynthétiques)
- Les organismes qui sont incapables de synthétiser certains AA
parmi les 20 AA protéinogènes ces AA doivent être
apportés du milieu extérieur (par l’alimentation) et sont
appelés des AA essentiels = indispensables (exemple: l’Homme
a besoin de 08 AA essentiels à l’âge adulte et de 10 pendant
l’enfance).

II) Synthèse des AA non essentiels


Cette synthèse nécessite la réalisation de 4 étapes successives
s’il y a manque (absence ou insuffisance dans les aliments
ingérés) au cours du métabolisme (anabolisme des peptides et
des protéines nécessaires à la vie) synthèse des AA non
essentiels dans l’organisme.
A) Formation d’ammoniac (NH3)
La plupart des organismes vivants utilisent du NH3 libéré lors des
réactions de dégradation des substances organiques azotées au
cours du métabolisme (exples: désamination des AA) mais certains
organismes (plantes, microorganismes) peuvent former du NH3 à
partir de substances minérales (N2 atmosphérique, nitrates ou
nitrites).

B) Incorporation de l’ammoniac dans un composé organique


NH3 libre est une petite molécule hautement toxique pour
l’organisme vivant car traverse facilement le membrane des cellules
et peut provoquer un coma puis la mort s’il arrive au cerveau
doit être rapidement incorporée dans un composé organique.
Dans les vivants, quelques substances organiques peuvent fixer NH3
mais, en général, le NH3 est fixé par l’acide α-cétoglutarique = α-
cétoglutarate (un α-cétoacide) pour former de l’acide glutamique.

NADH,H+ NAD+
C) Synthèse du squelette carboné
Pour qu’un acide aminé puisse être synthétisé par l’organisme, il
faut que son squelette carboné (l’α-cétoacide (α-CA)
correspondant) soit produit lors du métabolisme intermédiaire (par
la glycolyse, le cycle de Krebs,…)

R – C – COOH R – C – COOH
O
NH2
un acide aminé l’α-cétoacide correspondant

D) Transfert du groupement α- aminé sur le squelette carboné


En général, c’est le glutamate qui est le donneur de groupement
NH2. Le transfert se fait par une réaction de transamination:
HOOC-(CH2)2-CH-COOH + R-C-COOH
NH2 O
L-glutamate (L-AA1) squelette carboné (α-CA2)
transaminase

HOOC-(CH2)2-C-COOH+ R-CH-COOH
O NH2
α-cétoglutarate (α-CA1) L-AA2

Schéma résumant la synthèse d’un AA non essentiel


NH3
α-cétoglutarate L-acide aminé
NADH,H+
glutamate transaminase
deshydrogénase
L-glutamate α-cétoacide métabolisme
NAD+
Les 20 acides aminés protéinogènes dans l’organisme humain:
ANABOLISME DES GLUCIDES

I) Introduction
Les glucides sont des biomolécules qui assurent de nombreux rôles
dans l’organisme vivant. Les glucides peuvent être:
- surtout des substrats énergetiques car leur degradation produit de
l’énergie)
- de structure en entrant dans la composition des éléments
structuraux de la cellule (ex: la cellulose chez les plantes)
- des composants des molécules intervenant dans la rétention
d’eau dans l’organisme (ex: glycoaminoglycanes)
- des éléments constitutifs de nombreuses molécules
indispensables à la vie du vivant: les nucléotides (ex: ATP), les
glycoprotéines, les glycolipides…

Les glucides groupent les oses = monosaccharides (des monomères)


et les osides =disaccharides/oligosacharides/polysaccharides (des
polymères)
C’est le glucose qui est le principal carburant de l’organisme:

Glucides alimentaires (osides)

Digestion et absorption

oses (glucose, fructose, galactose) dans le sang

transformation dans le foie

glucose

II) Synthèse du glycogène (glycogénogenèse)


Lorsque l’organisme comporte un excès de glucose, par rapport à ses
besoins, il stocke les molécules de glucose en synthétisant du
glycogène (= un polymère du glucose) sous l’action d’une enzyme =
glycogène synthétase : c’est la glycogénogenèse ou glycogenèse
(formation du glycogène).
Le glycogène est la forme de réserve de glucose donc une forme de
réserve énergétique de l’organisme (dans le foie et dans les muscles).

(molécules de glucose)n glycogène synthétase glycogène

Les autres oses provenant de la digestion (exple : galactose, fructose)


des nutriments glucidiques peuvent entrer dans la glycogénogénèse
mais seulement dans le foie.
III) Néoglucogenèse ou gluconéogenèse
C’est la 2ème voie métabolique qui permet à l’organisme de faire
augmenter la concentration de glucose du sang.
Quand les réserves de glycogène de l’organisme sont épuisées et qu’il
n’y a pas ou peu d’apport alimentaire glucidique,
la gluconéogénèse ou néoglucogenèse transforme en glucose des
produits non glucidiques (les acides aminés, glycérol, acide pyruvique,
acide lactique) provenant du catabolisme pour maintenir le taux
normal de la glycémie ou "taux de sucre" ou "taux de glucose" dans
le sang (0,7 à 1g/L)
ANABOLISME DES LIPIDES

I) Introduction
Les Lipides forment la matière grasse des êtres vivants. Leur point
commun est d’être insolubles dans l’eau (polaire) mais solubles dans
les solvants organiques (apolaires): donc tous les lipides sont des
molécules qui ne sont pas hydrosolubles.

Les acides gras (AG) sont des composants de la grande majorité des
lipides et les Triglycérides sont leur forme de stockage (dans les
cellules du tissu adipeux) dans l’organisme la biosynthèse des
AG est une voie métabolique importante pour la biosynthèse des
lipides (= lipogenèse) nécessaires à l’organisme.

La synthèse des lipides se fait à partir des AG et du glycérol (pour les


triglycérides).

Le foie est le site majeur de la biosynthèse des Lipides (=lipogenèse) i


-synthèse des acides gras nécessaires à la synthèse des lipides à partir
de l’acétyl-CoA provenant de la dégradation des acides aminés (β-
oxydation) ou du glucose (glycolyse).
-mise en réserve de l’énergie sous forme de triglycéride lorsque la
cellule est dans un contexte d’abondance énergétique (lors d’un
régime hyperglucidique).

II) Biosynthèse des AG


Les AG sont biosynthétisés dans le cytoplasme de la cellule selon un
ensemble de réactions spécifiques catalysées par un système
d’enzymes (système acide gras synthase):

Une molécule d’acétyl-CoA et 7 molécules d’acide malonique (3C) sous


forme de son thioester avec le CoA (malonyl-S-CoA) sont
successivement assemblées pour constituer une molécule d’AG à 16
atomes de carbones (acide palmitique) avec libération de 7 molécules
de CO2.
COOH COOH
CH2 CH2
COOH C – S - CoA
O
Malonate Malonyl-CoA
Réaction globale:
Acétyl-CoA + 7 malonyl-CoA + 14 NADPH + 20 H+

CH3(CH2)14COOH + 7 CO2 + 8 CoA-SH + 14 NADP+ + 6 H2O

palmitate

Remarques
- l’acide palmitique est le précurseur des autres AG à longue chaîne
par addition à chaque fois de 2 carbones apportés par un malonyl-
CoA sous l’action d’un système enzymatique d’élongation d’AG
- L’acide palmitique et l’acide stéarique peuvent servir de précurseurs
des deux AG mono-insaturés (une double liaison portée par le
- L’organisme animal est incapable d’introduire une double liaison
supplémentaire entre la double liaison ∆9 et le méthyle terminal
(CH3-) de la chaîne carbonée l’acide linoléique (C18 ∆9,12) et
l’acide linolénique (C18 ∆9,12,15) ne peuvent pas être synthétisés. Ces
AG sont pourtant indispensables (précurseurs) pour la synthèse
d’autres produits lipidiques et doivent être apportés par
l’alimentation (sources végétales) on les appelle des AG
essentiels.
- Arrivé dans l’organisme, l’acide linolénique peut être un précurseur
pour la formation d’autres AG poly-insaturés.

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