Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Comptabilité Informatique
Aux termes de l'article L123-12 du Code de Commerce, les personnes physiques exerçant à
titre individuel une activité commerciale ou industrielle ainsi que les sociétés commerciales
(SA, SARL, EURL SNC..) doivent tenir une comptabilité commerciale. A ce titre, elles
doivent tenir un livre journal qui enregistre au jour le jour toutes les écritures comptables de
l'entreprise, un grand livre où sont portées les écritures du livre journal et un livre d'inventaire
qui regroupe les éléments d'actif et de passif de l'entreprise.
S'agissant des comptabilités informatisées, une clôture doit être obligatoire pour figer la
chronologie des écritures, garantir leur intangibilité et interdire toutes saisies supplémentaires.
L'enregistrement des écritures doit être irréversible. Le chemin de révision doit être
permanent et les pièces justificatives doivent pouvoir être présentées.
Tous les documents comptables de nature à justifier l'exactitude des résultats indiqués dans
la déclaration doivent être présentés à toute réquisition de l'Administration. Une comptabilité
est dite informatisée dès lors qu'elle est tenue même partiellement à l'aide d'une application
Les livres, registres, documents ou pièces sur lesquels peuvent s'exercer les droits de
communication, d'enquête ou de contrôle de l'Administration doivent être conservés pendant
un délai de 6 ans à compter de la date à laquelle les documents ont été établis.
La comptabilité et les documents de gestion sont conservés pendant 6 ans. Lorsqu'ils sont
établis sur support informatique, ils doivent être conservés sous cette forme pendant un délai
de 3 ans. A l'issue de ce délai de 3 ans, et jusqu'à l'expiration du délai de 6 ans, les documents
sont conservés sur tout support au choix du contribuable.
Quand ?
Pour les contrôles engagés à compter du 01/01/2014, au cours de la première intervention.
La remise est formalisée par un écrit remis par le vérificateur au contribuable (AR) signé
du directeur administratif et financier. Si le fichier n'est pas conforme, une demande écrite de
mise en conformité est rédigée par le vérificateur. Le contrôle de conformité peut être effectué
par le vérificateur à son bureau. Pour les contrôles engagés depuis le 01/01/2014, il n'est plus
demandé la restitution du FEC mais leurs destructions avant la mise en recouvrement est
obligatoire.
Pour les contrôles soumis au délai de 3 mois, article L52 du LPF, le délai de trois mois est
majoré du délai de remise du FEC.
Exemple 1 : l'avis de vérification prévoit une première intervention le 24/01, le délai de 3
mois expire donc le 23/04. Si la remise du FEC n'intervient pas lors de la première
intervention mais le 30/01 par exemple, le délai de 3 mois expirera le 29/04.
Exemple 2 : l'avis de vérification qui vise les années n-2 et n-3 prévoit une première
intervention le 25/03/n, le délai de 3 mois expire donc le 24/06. La société remet au
vérificateur le FEC concernant n-2 le 01/04 et pour n-3, le 08/04. Dans cette situation, le délai
de 3 mois expire le 07/07.
Par ailleurs, l'absence de remise de la copie du FEC ou la remise d'un FEC non conforme
pour un seul des exercices visés par l'AVG entraîne la non application du délai de 3 mois
prévu à l'article L52 du Livre des procédures Fiscales.
Comment ?
Obligation de transmettre la copie du fichier des écritures comptables sous forme
dématérialisée selon les normes prévues.
La remise peut se faire sur un support physique (CD, DVD, Clé USB, DDE) ou
électronique (Serveur sécurisé de la DGFIP).
Le FEC regroupe l'ensemble des enregistrements informatiques qui constituent les écritures
comptables de la comptabilité générale. C'est un fichier unique qui éventuellement peut être
scindé en divers fichiers selon la taille de l'entreprise ou le volume des données.
L'enregistrement comptable informatique se définit comme une partie d'un écriture
comptable comportant plusieurs données reliées logiquement entre elles, précisant pour un
seul montant, sa date de valeur, son origine, son compte d'affectation, son débit et son crédit et
ses références à la pièce comptable.
Le fichier doit contenir toutes les écritures comptables enregistrées au cours de l'exercice.
Notamment, le FEC doit comporter les écritures d'enregistrement du bilan d'ouverture, c'est
à dire :
- les écritures d' « à nouveau »
- les écritures d'inventaire (amortissements, cession d'immobilisations, dépréciation,
stocks, provisions, régularisation).
L'entreprise doit pouvoir garantir la permanence du chemin de révision comptable entre les
pièces justificatives et les écritures comptables.
Les écritures de centralisation doivent donc être écartées. Sur ce point, l'Administration a
cependant précisé bien qu'en cas d'utilisation de logiciels ou de modules de gestion
indépendants, il est possible de ne fournir dans le FEC que les cumuls mensuels ressortant de
ces applications.
Cela signifie donc :
- qu'en cas de module de gestion indépendant, il est possible de ne saisir dans la
comptabilité que des centralisations mensuelles
- qu'en cas de module de gestion intégré à la comptabilité (cas des ERP notamment), il est
obligatoire de conserver les écritures comptables détaillées.
Il sera bien entendu possible au vérificateur de demander ultérieurement une copie ou une
extraction des fichiers de ce module de gestion indépendant mais en application de l'article
L47 A II du LPF.
De même, les fichiers d'un logiciel de caisse enregistreuse ou de facturation ne font pas
partie du FEC. Ces fichiers pourront être demandés dans le cadre de l'article l47 A II du LPF.
Sanctions
L'article 1729 D du Code général des Impôts prévoit une amende de 5 000 € en cas de
défaut de remise de copie du FEC et en cas de remise de fichiers non conformes aux normes
prévues à l'article L47 A I du LPF ou en cas de rectifications, et si le montant est plus élevé, à
10% des droits mis à la charge du contribuable.
Application éventuelle de la procédure d'opposition à contrôle (article L 74 LPF)
Ces nouvelles dispositions s'appliquent pour les contrôles dont l'AVG a été adressé à
compter du 10/08/2014 (avant amende de 1 500 €). Le durcissement des sanctions montrent
la volonté de l'Administration d'obtenir les FEC dans le cadre des contrôles fiscaux.
Par ailleurs, le défaut de remise de copie du FEC même en présence d'une comptabilité sur
support « papier » expose le contribuable au rejet de sa comptabilité et à une taxation d'office.
L'article L 47 A II LPF
Lorsque l'Administration éprouve le besoin de pousser plus loin ses investigations, elle
peut procéder à des traitements informatiques dans les conditions prévues au II de l'article
L47 A du Livre des Procédures Fiscales.
Avec l'article L 47 A II du LPF, l'Administration peut effectuer des traitements selon trois
choix laissés au contribuable. Le vérificateur en fait la demande par écrit auprès de
l'entreprise. Il doit lui indiquer la nature des investigations souhaitées et exiger du
contribuable une information par écrit également, de son choix pour une des trois options
visées par le texte
Option C : remise des copies de fichiers sous forme dématérialisée au vérificateur pour la
réalisation des traitements, cette remise doit être formalisée. La restitution ou la destruction
doivent également être formalisées avant la mise en recouvrement. La remise se fait dans un
délai de quinze jours de la formalisation par écrit, sur un support physique (CD, DVD ; clé
USB).
(option C voir B éventuellement), il doit en commnuniquer le résultat, si cela donne lieu à des
rectifications, au plus tard lors de l'envoi de la proposition de rectifications.
Le vérificateur peut exiger plusieurs fichiers qui seront par la suite recoupés. C'est le cas
dans le cadre du contrôle des stocks et des provisions pour dépréciation.
Enfin, l'Administration doit restituer au contribuable avant la mise en recouvrement des
impositions, les copies des fichiers qu'il lui a transmis, cette dernière ne pouvant conserver
aucun double. A cette obligation qui vaut pour le FEC (article L47 A I du Livre des
Procédures Fiscales) comme pour l'ensemble des documents transmis en cas de mise en
ouevre de traitements informatiques (article L47 A II du Livre des Procédures Fiscales), a été
récemment substitué à celle de détruire les fichiers. Cette destruction vise à garantir que ces
éléments ne seront pas utilisés dans le cadre d'une éventuelle procédure contentieuse ou à
l'occasion de contrôles ultérieurs.
Articulation du délai de remise des fichiers et le délai de trois mois sur place
Exemple :
La vérification de comptabilité de la société « X » a débuté le 05/01n. La durée du contrôle
est limité à trois mois. Le vérificateur sollicite le 15 janvier l'entreprise pour obtenir des
traitements informatiques et les obtient dans les conditions suivantes.
A savoir :
- Dans le cadre du b de l'article L47AII du LPF, la mise à disposition des traitements
intervient le 06/02/n. Le délai supplémentaire sera de 6 jours (on ne tient pas compte du jour
de finalisation et du jour de remise des fichiers).
- Dans le cadre du c de l'article L47AII du LPF, les fichiers sont remis le 05/02/n. Le délai
supplémentaire sera de 5 jours (on ne tient pas compte du jour de finalisation et du jour de
remise des fichiers).
Ces délais sont cumulés en cas de demandes successives.
L'article 1729 H du Code général des Impôts sanctionne par une amende de 5 000 € ou en
cas de rectification et si le montant en est plus élevé par une majoration de 10 % des droits
mis à la charge du contribuable :
- le défaut de présentation des documents données et traitements nécessaires à la mise en
œuvre des investigations prévues au II de l'article L47 A du Livre des Procédures Fiscales,
- le défaut de mise à disposition des copies des documents, données, traitements soumis au
contrôle dans les dalais et selon les normes prévues au II de l'article L47 A du Livre des
Procédures Fiscales.
Cette sanction s'applique lorsque:
- les copies des documents, données, traitements ne sont pas remis à l'Administration
(L47A II b et c)
- les copies des documents, données, traitements ne sont pas remis dans le délai de 15 jours
à compter de la demande (L47A II b et c)
- les copies des documents, données, traitements ne sont pas présents sur le matériel de la
société (L47 A II a)
- les copies des documents, données, traitements ne sont pas conformes aux normes
prévues (L47 A II b et c)
Qui ?
Seraient exclus de l'obligation de détention d'un certificat, les logiciels et applications
enregistrant des opérations :
- entre seuls assujettis à la TVA (B to B car présence d'une facture)
- réalisées par des assujettis placés sous le régime de la franchise TVA
- réalisées par des assujettis effectuant des opérations exonérées de TVA
Les autres assujettis rentrent dans l'obligation.
Quels logiciels ?
Il faut avant tout retenir la « fonctionnalité de caisse », quelles que soient les autres
fonctionnalités de l'application.
Les terminaux de paiement électroniques et les logiciels monétiques seraient hors de
l'obligation de présentation d'un certificat.