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Faculté d’économie
TechnoPôle 5
3960 Sierre
Faculté d’économie
Bachelor of Science in Economics and
Management
Module 12
Finance d'entreprise
Chapitre 12: Dividende et politique
de distribution de l'entreprise
Plan du chapitre :
12.1 Introduction
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Module 12 : Finance d’entreprise
Chapitre 12
12.1 Introduction
Lorsqu’au terme d'un exercice, une entreprise dégage des cash-flows excédentaires
aux besoins de financement actuels, elle a plusieurs alternatives pour utiliser ces fonds
– c'est l'objet de ce chapitre.
La décision de payer (ou non) des dividendes est prise par le conseil d'administration de
l'entreprise et doit être approuvée par l'Assemblée Générale.
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Chapitre 12
- en francs par action (dividende par action (DPA), « dividend per share » (DPS))
- en pourcentage du prix du marché (rendement du dividende, « dividend yield »)
- en pourcentage du bénéfice par action (taux de distribution, « dividend payout »)
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Chapitre 12
- Date de paiement : date à partir de laquelle le dividende est crédité sur le compte
des détenteurs d'actions qui y ont droit
Avec des marchés des capitaux parfaits (sans impôts), le prix de l'action baissera
exactement du montant du dividende dans les premières minutes de la séance
boursière de la date ex.
Pourquoi ? Parce que des liquidités sortent de l’entreprise et par conséquent la valeur
de l’entreprise (et donc des actions) doit diminuer.
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Module 12 : Finance d’entreprise
Chapitre 12
Illustration :
Une entreprise vaut 100 millions CHF. La société est financée uniquement par actions
et il y a 10 millions d’actions en circulations. Par conséquent chaque action vaut 10
CHF. L’entreprise verse un dividende de 1 CHF par action. A la date ex, l’entreprise ne
vaudra plus que 90 millions car elle a dû payer 10 millions CHF en dividende à ses
actionnaires. A la date ex, la valeur d’une action doit être de 90/10 = 9 CHF. Note: les
actionnaires n’ont rien perdu car ils ont reçu 1 CHF de dividende en cash.
Ainsi le prix doit s’ajuster de telle façon à ce que Pex=Pcum-D, sinon il y aurait des
possibilités d'arbitrage. En effet:
Supposez que le prix d'un titre « cum » dividende est de 100 CHF, que le dividende est
de 10 CHF.
Exercice 1 : décrivez la stratégie d'arbitrage et votre profit en supposant que vous savez
que le prix à l'ouverture de la date ex-dividende sera de 95 CHF.
Réponse :
Acheter l'action à la clôture de date cum pour 100 CHF, recevoir le dividende de 10 CHF
et revendre l'action à l'ouverture de la date ex. En procédant ainsi, le profit est de :
-100 CHF + 10 CHF + 95 CHF = +5 CHF.
Exercice 2 : décrivez la stratégie d'arbitrage et votre profit en supposant que vous savez
que le prix ex-dividende sera de 80 CHF.
Réponse :
Vendre à découvert au prix de clôture de la date cum, payer le dividende au propriétaire
de l'action et racheter l'action au prix d'ouverture de la date cum. En procédant de la
sorte, on obtient un profit de : 100 CHF - 10 CHF - 80 CHF = +10 CHF.
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Chapitre 12
est prélevé directement sur les dividendes d’actions (35% du dividende brut en Suisse).
En fait, l’entreprise doit verser directement l’impôt anticipé au fisc. L'investisseur peut
récupérer le montant de l’impôt prélevé ultérieurement s'il déclare ses dividendes
comme revenus dans sa déclaration d’impôts.
5 CHF x 0.65 = 3.25 CHF/action sont versés par Gamma SA à chaque actionnaire.
1.75 CHF/action sont payés directement par Gamma SA au fisc (à l'Administration
Fédérale des Contributions -AFC). Ce montant peut être récupéré par l'investisseur s'il
déclare ses revenus au fisc.
30.5
30
29.5
29
28.5
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27.5
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26.5
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01.10.2004
06.10.2004
11.10.2004
16.10.2004
21.10.2004
26.10.2004
31.10.2004
05.11.2004
10.11.2004
15.11.2004
20.11.2004
25.11.2004
30.11.2004
05.12.2004
10.12.2004
15.12.2004
20.12.2004
25.12.2004
30.12.2004
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Module 12 : Finance d’entreprise
Chapitre 12
L'intuition est que, comme les investisseurs n'ont pas besoin de dividendes pour
convertir leurs actions en liquidités, ils ne vont pas payer des prix plus élevés pour des
entreprises qui offrent des dividendes plus élevés. En d'autres termes, pour
l'actionnaire, encaisser le dividende c'est recevoir quelque chose qu'il possède déjà
pleinement.
Autrement dit, la politique du dividende n'a pas d'impact sur la valeur de l'entreprise, car
les investisseurs peuvent créer n'importe quel flux de revenus en vendant des actions.
Si toutes ces hypothèses sont vérifiées, alors la politique du dividende est neutre.
Exemple : soit une entreprise qui ne va exister que pendant 1 période. Les dirigeants
savent que la firme générera des cash-flows de 10'000 CHF immédiatement et de
10'000 CHF dans une période. Ces cash-flows seront entièrement distribués sous forme
de dividendes. Le taux d'actualisation pertinent pour cette entreprise est de 10%. La
valeur de la firme aujourd'hui est de :
Div1 10'000
V0 Div 0 10'000 19'090.91
1 r 1.1
Sachant qu'il y a 1000 actions émises le dividende par actions est de 10 CHF à chaque
période.
Supposons maintenant que l'entreprise envisage une politique du dividende alternative
1 M. Miller et F. Modigliani, 1961, Dividend policy, growth and the valuation of shares, Journal of Business.
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Chapitre 12
Div1 8'900
V0 = Div 0 + = 11'000 + = 19'090.91
(1+ r ) 1.1
Exemple : Biotech SA est une action qui vaut 42 CHF et qui va payer un dividende de 2
CHF par action. Hubert a 80 actions et préférerait avoir un dividende de 3 CHF par
action.
Comme les investisseurs n'ont pas besoin des dividendes pour convertir des actions en
liquidités, la politique du dividende n'a pas d'impact sur la valeur de l'entreprise. Dans
l'exemple ci-dessus, Hubert démarre avec une richesse de 3'360 CHF :
42 CHF
3'360 CHF 80 actions
action
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Chapitre 12
39 CHF
3'360 CHF 80 actions 240 CHF
action
40 CHF
3'360 CHF 78 actions 160 CHF 80 CHF
actions
En revanche, les gains en capitaux ne sont pas taxés (en Suisse pour des ménages
privés) ou moins taxés que les revenus (dans d'autres pays). Il y a un désavantage
fiscal pour actionnaires à recevoir un dividende par rapport à l’obtention d’un gain en
capital.
Illustration :
Une entreprise vaut 100 millions CHF et elle à 10 millions d’actions valant 10 CHF
chacune.
Si l’entreprise garde ses 10 millions de bénéfices, l’entreprise vaut 110 millions et les
actions valent 11 CHF. Il y a eu un gain en capital de 1 CHF/action pour l’actionnaire et
ce gain en capital n’est pas imposable (en Suisse).
Connaissant le désavantage fiscal des dividendes pour les actionnaires, que vont faire
les entreprises en termes de paiement de dividende?
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Chapitre 12
Si une entreprise n'a pas assez de liquidités, elle doit soit emprunter, soit lever de
nouveaux capitaux (émettre des actions).
Supposons (pour simplifier) qu'elle émette des nouvelles actions et qu'il n'y a qu'un
actionnaire dans l'entreprise et que nous sommes dans un monde à la MM (sans
impôts). L'opération est une opération « blanche » (au total=0), puisque ce que
l'actionnaire donne, il le récupère entièrement sous forme de dividendes !
Dans un univers avec impôts, il y a une perte nette de richesse chez les personnes
physiques. Le schéma suivant illustre cet état de fait :
De plus, l'émission d'actions n'est pas gratuite (env. 7% du montant émis aux USA), ce
qui constitue une nouvelle perte de richesse.
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Chapitre 12
Que font les entreprises qui peuvent réellement payer des dividendes (et qui ont épuisé
tous leurs projets à VAN positive) ? Elles vont considérer d'autres alternatives du fait de
la présence d'impôts personnels qui peuvent être défavorables à l'actionnaire.
Malgré le désavantage fiscal pour les investisseurs, les entreprises continuent pourtant
à payer des dividendes et ce fait constitue une énigme non encore clairement résolue
en finance. On l'appelle le « dividend puzzle ».
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Chapitre 12
Au lieu de redistribuer des liquidités sous forme de dividendes, les entreprises peuvent
le faire en rachetant leurs propres actions. Les rachats d'actions sont devenus ces
dernières années un moyen important de distribution des bénéfices aux actionnaires. En
effet, les rachats d'actions sont le plus souvent imposés à un taux inférieur aux
dividendes car ils sont imposés comme des gains en capitaux et non comme des
revenus.
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Chapitre 12
Les principales méthodes utilisées par les entreprises pour racheter leurs actions sont :
- Par offre à prix fixe (« tender offer ») : l'entreprise fait une offre à tous ses
actionnaires de racheter une certaine quantité de titres, généralement avec une
prime
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Chapitre 12
Enchère hollandaise
Prix fixe
Open market
Privée
13'016
Une fois qu'une entreprise a racheté des actions, deux possibilités s'offrent à
l'entreprise:
- Détruire les actions. Ceci aura pour effet de faire diminuer le capital-actions et le
montant de fonds propres. C'est ce que font généralement les entreprises.
- Garder les actions en trésorerie afin de les donner aux salariés comme plan
d'intéressement ou éventuellement les revendre dans le but de faire un profit.
On peut également analyser les rachats dans le contexte de MM. Dans cet
environnement (sans impôts et sans frais), le fait de racheter ses actions ou payer des
dividendes sera équivalent et n'aura pas d'impact sur la valeur de l'entreprise. En
revanche, il y aura des différences entre les deux moyens de verser des liquidités aux
actionnaires lorsque l'on prend en considérations des éléments du monde réel. Les
rachats présentent un certain nombre d'avantages par rapport aux dividendes pour les
dirigeants et pour les actionnaires.
a) La fiscalité
Les rachats d'actions sont généralement moins imposés pour les investisseurs privés
que les dividendes.
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Chapitre 12
Une partie de la rémunération des dirigeants est souvent versée sous forme d'options.
Or, la valeur des options diminue avec le cours (effet du versement du dividende). Il y a
donc une préférence pour les rachats s’il n’y a pas de dilution du cours et qu’ils sont
donc réalisés « open market ».
L'exercice des options crée une dilution de la valeur des actions – il y a plus d'actions en
circulation pour la même valeur. Les rachats viennent contrer cette dilution.
Au lieu d'investir dans des projets réels, les entreprises peuvent préférer investir dans
leurs propres titres si elles pensent qu'ils sont sous-évalués.
On trouve toutefois aussi des arguments fallacieux en faveur des rachats. Ainsi certains
observateurs affirment qu’un rachat d’actions conduit à une augmentation du bénéfice
par action et donc du prix de l’action. En effet, on a EPS = bénéfice/nombre d’actions. A
bénéfice constant, si le nombre d’actions diminue, l’EPS doit augmenter. Or un rachat
n’est pas gratuit et fait diminuer le bénéfice, l’affirmation que l’EPS augmente
automatiquement est donc injustifiée.
Cette technique de redistribution des liquidités n'est autorisée en Suisse que depuis
1992 avec le nouveau droit de la SA. Elle a rapidement gagné en popularité et s'est
imposée ces dernières années. Le cadre légal et fiscal suisse présente quelques
spécificités.
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Chapitre 12
Note : chiffres incluant toutes les entreprises cotées au SIX (inclus les sociétés d'investissement).
Une entreprise ne peut pas avoir plus de 10% de ses titres en trésorerie. De plus, le
traitement fiscal des rachats en Suisse dépend du but poursuivi par cette opération (en
particulier de l'impôt anticipé). Si le rachat est effectué pour réaliser une réduction du
capital, il est traité comme un dividende de liquidation et le paiement de l'impôt anticipé
est dû. A contrario, lorsque le rachat est effectué pour garder les titres en trésorerie, il
sera traité comme une simple vente et ne sera pas imposé.
Si l'entreprise veut réduire substantiellement son capital, elle doit procéder à plusieurs
rachats consécutifs et réduire le capital. Dans le 90% des cas, les entreprises réduisent
leur capital. Elles ne peuvent pas utiliser l' « open market » car l'impôt anticipé ne peut
pas être prélevé. Afin de surmonter ce problème, les entreprises suisses ont innové et
proposé une nouvelle technique de cotation, le rachat sur une 2e ligne de cotation :
l'entreprise ouvre une 2e ligne sur laquelle elle est la seule acheteuse. Ainsi l'impôt
anticipé peut être prélevé.
Par ailleurs, la loi suisse impose l'égalité de traitement des actionnaires, raison pour
laquelle l'offre à prix fixe ne peut pas être utilisée (avec une forte prime). A nouveau, les
entreprises suisses ont innové en distribuant des options put à tous les actionnaires. Si
ces derniers veulent vendre leurs titres à l'entreprise, ils doivent exercer leur put. Sinon,
ils peuvent le revendre.
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Chapitre 12
Les techniques utilisées par les entreprises suisses pour effectuer des rachats
d'actions (1993-2014)
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Chapitre 12
Certains individus préfèrent avoir des revenus immédiats plutôt que d'attendre (par
exemple les retraités). Ces individus auraient tendance à préférer et à acheter les titres
à haut dividende et à se débarrasser des titres à faible dividende.
Ce n'est pas un argument pertinent dans un monde à la MM. Toutefois, dans un univers
avec impôts, verser un dividende peut malgré tout être pertinent. De plus, il y a des
coûts de transaction lors de la vente de titres, ce qui ne permet pas de faire une
véritable réplication des dividendes à la MM.
Les actionnaires mandatent des dirigeants pour gérer et contrôler l'entreprise. Les
dirigeants pourraient être tentés d'utiliser certaines ressources dans leur propre intérêt –
c'est le problème classique de l'agence.
Il existe une asymétrie d'informations entre les dirigeants et le reste du marché. Les
dirigeants connaissent mieux les perspectives de l'entreprise que le marché. Les
dirigeants ne peuvent pas révéler directement leurs informations au marché car :
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Chapitre 12
Les dividendes sont interprétés comme des signaux des dirigeants indiquant la
performance future de l’entreprise.
- On n'a pas de règle précise pour fixer le montant du dividende, mais une série
d'observations sur le pour et le contre du versement de dividendes
Connaissances actuelles
o Elles ne doivent pas renoncer à des projets à VAN positives pour payer
des dividendes (sinon elles détruisent de la valeur)
o Il faut éviter d'émettre des actions pour payer des dividendes
o Il faut considérer des rachats d'actions lorsqu'il n'y a pas de meilleures
alternatives d'investissement
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