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PLAINTE N°3 : ADDICTIONS

Addiction TABAC (73), Alcool (74) et drogues (76).

Sources
MedG
Cours psychiatrie

Voir aussi intoxications aigues (plainte n°55)

1 Tabac
1.1 Généralités
Déf : toute consommation de tabac est un mésusage. L’addiction au tabac répond à des critères
spécifiques

Physiopathologie : la fumée de tabac contient environ 4000 composés (dont 69 cancérigènes 1A)
disséminés dans des particules de fumée de diamètre moyen de 0.3 µm, pénétrant tout l’arbre
respiratoire et les alvéoles pulmonaires, et passant dans le sang.

Nicotine
– Responsable de la dépendance, sa toxicité est faible.
– Action sur les récepteurs cholinergiques nicotiniques et centraux périphériques et centraux, en
shoot (8 secondes).

Goudron et agents cancérigènes : benzopyrène, nitrosamine etc.


– modification des cellules épithéliales
– cellules modifiées peu à peu remplacées par des cellules saines après un arrêt précoce du tabac.

Monoxyde de carbone (CO) : responsable de troubles cardiovasculaires.

Radicaux libres de la fumée : dégradation de la paroi alvéolaire, et inhibition des enzymes


responsables de sa protection.

Epidémiologie
– 80 % de la population déclare avoir fumé au moins 1 cigarette dans sa vie, la 1ère à 14 ans en
moyenne
– Prévalence : 37 % des hommes, 30 % des femmes de 15-75 ans (France, 2010)
– 13,3 millions de consommateurs quotidiens chez les 11-75 ans (France, 2014)
– 1ère cause de mortalité évitable en France (et dans le monde) : 73000 décès prématurés / an
– 5 millions de décès / an dans le monde (1/10)

1.2 Diagnostic
Le diagnostic d’addiction repose sur les critères spécifiques du CIM10.

CLINIQUE PARACLINIQUE

Interrogatoire –

Comme pour toute addiction, on retrouve :


– des symptômes comportementaux
– une répercussion sociales et/ou médical
– des symptômes pharmacologiques (sevrage)

 Recherche des signes de dépendance

Evaluation de la consommation en paquets-année (PA)


– Nombre de paquet (20 cigarettes.) par jour x Nombre d’années d’intoxication
– C’est un indice très utilisé mais peu performant, il sous-estime notamment l’impact de la durée
d’exposition en regard de la quantité journalière.

Test de Fagerström : test fréquemment utilisé ; son score permet de caractériser une population de
fumeurs mais aucun seuil n’a été validé et aucun algorithme décisionnel n’est fondé sur ce
questionnaire.
⇒ Les questions 1 (combien de temps après être réveillé(e) fumez-vous votre première cigarette ?) et
4 (Combien de cigarettes fumez-vous par jour, en moyenne ?) sont les plus utiles pour caractériser
l’intoxication tabagique. (vu aussi au cours de MG)

Critères de dépendance au tabac du CIM-10

 Le syndrome de sevrage

Apparition rapide après un arrêt brutal ou une diminution significative de la quantité fumée. Pour
poser le diagnostic de sevrage à la nicotine, la CIM-10 exige la présence d’au moins deux des signes
suivants :
1. Envie impérieuse de tabac (craving) ;
2. Malaise / état de faiblesse ;
3. Anxiété ;
4. Humeur dysphorique ;
5. Irritabilité / agitation ;
6. Insomnie ;
7. Augmentation de l’appétit ;
8. Toux ;
9. Ulcérations buccales ;
10. Difficultés de concentration.

1.3 Evolution
 Complications non psychiatriques

Néoplasique (25% de l’ensemble des cancers)


– Cancer broncho-pulmonaire (80% des décès par CBP)
– Cancer épidermoïde de l’œsophage
– Cancer de la vessie
– Cancers oropharyngés
– Cancer du larynx
– Cancer du pancréas
– Cancer du rein
– Cancer du col de l’utérus
– Cancer du sein
– Adénocarcinome gastrique
– Leucémie aiguë, syndrome myélodysplasique (lien très probable)
Pulmonaire
– Bronchopneumonie Chronique Obstructive (15% des fumeurs)
– Emphysème
– Bronchite chronique
– Insuffisance respiratoire chronique
– Asthme : facteur d’exacerbations et de mauvais contrôle

Cardiovasculaire : l’addiction au tabac est un facteur de risque cardiovasculaire


– Insuffisance coronarienne : risque d’Infarctus du myocarde x3
– Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs
– HTA et ses complications (cardiopathie hypertensive)
– Anévrisme de l’aorte abdominale
– AVC
⇒ Note : les particules de fumée de tabac jouent un rôle dans la thrombose artérielle mais pas
veineuse.

Dermatologique
– Augmentation de la sévérité de l’acné
– Accélération du vieillissement cutané
– Coloration des ongles
– Sécheresse cutanée
– Retard de cicatrisation

Digestive
– Coloration brune / noirâtre des dents, parodontite, déchaussement des dents
– Ulcère, œsophagite, pancréatite chronique

Ophtalmologique
– Dégénérescence maculaire, cécité
– Kératites, en particulier chez les porteurs de lentilles de contact

Autres
– Hémato : polyglobulie, polynucléose
– Obstétrique : grossesse Extra Utérine (GEU), fausse couche, autres (placenta praevia, HRP, risque
de césarienne majoré au-delà de 20 cigarettes / j)
– Génital : diminution de la fécondité
– Orthopédique: retard à la consolidation osseuse post-chirurgie, pseudarthroses
– Sensoriel: agueusie, anosmie

En cas d’intoxication passive


– Intoxication fœtale : prématurité, retard de Croissance Intra-Utérin (RCIU), Mort Fœtale Intra-
Utérin (MFIU), majoration du risque de maladie infectieuse, d’obésité et possiblement de troubles
psychiatriques chez l’adolescent exposé au tabac aux 2e et 3e trimestre.
– Cardiopathies ischémiques et cancer broncho-pulmonaire : risque x 1,3.
– Otite, asthme chez l’enfant, bronchite.

 Complications psychiatriques

Schizophrénie
Trouble bipolaire de l’humeur
Trouble panique
1.4 PEC
 Bilan
 Bilan de la dépendance
 Recherche des co-dépendances (alcool, cannabis, héroïne, méthamphétamines, cocaïne,
etc.)
 Test de Fagerström
 Mesure de CO expiré
 Bilan des complications psychiatriques ou non
 Traitement
 Objectif :
Idéalement il faut réaliser un sevrage aidé ou non par des traitements pharmacologiques. Un
sevrage réussi est un sevrage total sur une période de ≥ 1 an.
 Traitements pharmacologiques
 Traitement de substitution nicotinique (TSN)
 Modalités : on peut associer une forme orale à un patch si besoin
– Formes transdermiques (timbres ou patchs) : administration sur 16 ou 24h
– Formes orales : gommes (pic en 20-30 min), comprimés sublinguaux, pastilles à
sucer, inhalateurs, sprays buccaux
 Notes
– Les dispositifs transdermiques (patchs) de nicotine utilisés dans le sevrage
tabagique ne peuvent se substituer l’un à l’autre
– L’assurance maladie rembourse désormais les substituts nicotiniques pour un
montant maximum de 150€ par année civile et par bénéficiaire
 Effets indésirables modérés, rapidement régressifs à l’arrêt / retrait du traitement
(céphalées, palpitations, nausées, stomatite, sécheresse buccale, érythème et prurit
pour les patchs…)
 Varénicline et Bupropion

VARÉNICLINE (CHAMPIX ®) BUPROPION (ZYBAN ®)

Mécanisme Agoniste partiel des récepteurs Inhibiteur de la recapture de la


nicotiniques noradrénaline et de la dopamine

Soulage les symptômes de manque Diminue les symptômes de sevrage


et réduit les effets de plaisir liés à
l’intoxication tabagique

Indications Traitement de 12 semaines Traitement de 7-9 semaines

± 2e cure de 12 semaines pour les


patients qui ont réussi à arrêter à la
fin des 12 premières semaines

Contre- -Allergies -Insuffisance hépatique sévère


indications -Grossesse et allaitement -Tumeur cérébrale bénigne ou
-Insuffisance rénale sévère maligne
-Epilepsie préexistante même
traitée / tout traitement abaissant le
seuil épileptogène
-Trouble bipolaire, anorexie,
boulimie actuelle ou ancienne
-Grossesse
-Sevrage de l’alcool de < 6 mois ou de
BZD, association aux IMAO

Effets -Troubles du sommeil -Bouche sèche, nausées


indésirables -Nausées, constipation -Réactions cutanées ou allergiques
-Céphalées -Insomnie, angoisse
-Episode dépressif caractérisé -Vertiges
-Comportements suicidaires -Céphalées
-Hostilité, agitation -Episode dépressif caractérisé
-Comportements suicidaires
-Convulsions
-Hypertension artérielle
-Infarctus du Myocarde

 Traitement non-pharmacologique : accompagnement psychothérapique


 Entretiens motivationnels
 Psychothérapie de soutien
 Thérapie cognitivo-comportementale (TCC)
 Accompagnement téléphonique : ligne Tabac Info Service (3989)
 Méthodes non-conventionnelles (pas de preuve) : hypnose, acuponcture,
auriculothérapie…
 Cigarettes électroniques
Les cigarettes électroniques propulsent sous forme de vapeur un mélange de propylène-
glycol, de nicotine, d’eau, d’arômes et de glycérol. A ce jour, aucun effet indésirable grave en
lien avec les solvants n’a été rapporté.
Avis HSPC 2016 : peut être considérée comme une aide pour le sevrage en association avec
les substituts nicotiniques ou non. La cigarette électronique n’est pas recommandé pour la
femme enceinte ni chez le non-fumeur (marketing, risque d’être une porte d’entrée dans le
tabagisme).
 Suivi
La qualité et la fréquence du suivi améliorent les chances de réussite du sevrage, sa périodicité
est définie avec le patient (sur une durée de 6 à 12 mois).
 Eléments à rechercher
 Les signes de sevrage (majorent le risque de reprise du tabagisme
 Les situations à hauts risques de récidive et notamment celles sources de rechute dans le
passé.
 Une éventuelle prise de poids (cause fréquente de rechute du tabagisme).
 Le mode de vie (stress, habitudes festives…) et l’environnement tabagique du fumeur
(domestique, professionnel et amical).
 Prévention
 Modifications directes de l’environnement
 Réglementation du tabac : prix, accessibilité, usage, publicité
 Offre de soin : consultations de sevrage, dispositif Tabac Info Service, patchs nicotiniques
 Interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif
 Incitation aux modifications comportementales : éducation et information via des
campagnes médiatiques, des documents, des actions de terrain
 Mobilisations collectives : adaptations organisationnelles, engagement militant, lobbying
2 Alcool
Voir retranscription vidéo

2.1 Généralités
Déf : l’usage simple de l’alcool avec le respect de certains seuils, n’expose pas (ou expose peu) à des
conséquences médicales et/ou sociales. Au delà de ces seuils il s’agit d’un mésusage. L’addiction
répond à des critères spécifiques

Seuils de la Société Française d’Addictologie (non valable dans certaines situations comme la
grossesse, les hépatopathies, les contre-indications médicamenteuses etc.) :
– Jamais plus de 4 V-St * par occasion lors d’un usage ponctuel
– Pas plus de 21 V-St (homme) / 14 V-St (femme) par semaine
* 1 verre-standard (V-St) = 10g d’alcool pur

Physiopathologie : L’éthanol, principe actif de l’alcool, exerce une action biologique et


comportementale complexe.
– Systèmes de neurotransmission perturbés : cholinergique, sérotoninergique, dopaminergique,
GABAergique, glutaminergique, opioïdergique
– Interaction avec les systèmes d’appétence, de motivation et de décision.

Epidémiologie
– 13 % de la population (15-75 ans) déclare avoir eu au moins 1 consommation importante pour
rechercher l’ivresse, 1ère ivresse à 15 ans en moyenne.
– 10 millions de personnes consomment ≥ 3 fois par semaine, 6 millions de consommateurs
quotidiens (15%).
– Consommation à risque : chronique (3,8 millions) ou aiguë (12 millions).
– 2e cause de mortalité évitable en France : 49,000 décès / an (jusqu’à 25% des 20-39 ans).
– 3e Facteur de risque de morbidité mondiale.

2.2 Diagnostic
Le diagnostic d’addiction repose sur les critères spécifiques du CIM10

CLINIQUE PARACLINIQUE

Signes d’imprégnation Alcoolémie élevée


éthylique Augmentation de la transferrine désialylée, des gGT et du
Interrogatoire VGM

2.2.1 Clinique
Comme pour toute addiction, on retrouve :
– des symptômes comportementaux
– une répercussion sociale et/ou médicale
– des symptômes pharmacologiques (sevrage)

 Recherche des signes de dépendance

Test CAGE : Test permettant d’évaluer le risque / la dépendance à l’alcool.


« Par rapport à votre consommation d’alcool… »

 Vous êtes-vous déjà senti Coupable ?


 Avez-vous ressenti le besoin de l’Abaisser ?
 Avez-vous déjà eu besoin de boire le matin pour calmer vos nerfs ou passer une Gueule de
bois ?
 Avez-vous déjà été Ennuyé par les remarques d’autrui concernant votre consommation
d’alcool ?
 Si on répond « OUI » à une question, c’est suspect, c’est à risque. C’est un test très sensible,
on ratisse large.

Critères spécifiques de dépendance à l’alcool selon le CIM-10

Consommation déclarée d’alcool (CDA)


– Quantité hebdomadaire (verres-standard par semaine)
– Fréquence hebdomadaire (nombre de jours par semaine)
– Fréquence hebdomadaire ou mensuelle de fortes consommations (≥ 6 verres-standard)

Questionnaire DETA (Déjà, Entourage, Trop, Alcool) 0 : une alcoolisation dommageable (usage nocif)
est probable si le sujet répond affirmativement à ≥ 2 questions

Autres questionnaires : FACE, AUDIT (ou sa version simplifiée AUDIT-C)

 Signes d’intoxication aigüe = ivresse

Signes neuropsy
– Effet desinhibiteur et euphorisant : jovialité ou tristesse, logorrhée, desinhibition, temps de
réaction allongé
– Effet dépresseur : perturbation de la perception, du jugement, des facultés cognitives

Signes physiques
– haleine oenolique
– injection des conjonctives
– syndrome cérébelleux avec dysarthrie et trouble de l’équilibre
– temps de réaction allongé, jusqu’à coma avec mydriase0
– bradycardie0

Schématiquement, on peut distinguer 3 phases selon la gravité et la variabilité inter-individu 0 :


. de 0,5 à 1,5 g/L : euphorie, désinhibition, logorrhée
. de 1,5 à 3 g/l : incoordination motrice, trouble de l’équilibre
. > 3 g/L : coma calme avec mydriase aréactive, bradycardie

L’alcoolémie peut se calculer approximativement par cette formule 0 :


Remarque : l’ivresse pathologique comporte des signes excito-moteurs, hallucinatoires, délirants
avec dangerosité potentielle pour le patient ou son entourage. Ce tableau de durée prolongée
survient plus fréquemment en présence de comorbidités (troubles de la personnalité antisociale,
trouble cérébral organique).

 Signes d’intoxication chronique

On retrouve les signes relatifs aux complications. Les principaux signes cliniques visibles sont
les signes d’imprégnation éthylique :
– Bouffissure du visage, télangiectasie et yeux globuleux
– Haleine alcoolique
– Tremblement
– Incurie
– Amaigrissement

 Syndrome de sevrage

Le syndrome de sevrage survient lors d’un arrêt brutal chez (seulement) 2/3 des sujets dépendants,
dans le heures qui suivent l’arrêt (réveil ++). Il est maximal dans les premières 72h et peut durer
jusqu’à 7-10 jours. Le tableau initial, s’il n’est pas prévenu et/ou traité, peut se compliquer de
convulsions ou de delirium tremens.

Tableau initial (“syndrome de sevrage simple ”)


– Signes psycho-comportementaux : anxiété, insomnie, cauchemars, irritabilité, agitation
– Signes végétatifs : sueurs, tremblements, tachycardie, HTA
– Signes digestifs : vomissements, nausées, anorexie, diarrhée
Régression au moins partielle des signes par prise d’alcool ou de benzodiazépines

Complications
– Convulsions de sevrage : crises généralisées tonico-cloniques jusqu’à état de mal épileptique. Début
précoce le plus souvent (< 48h), parfois retardé (traitement par benzo avec diminution trop rapide de
la dose)
– Delirium tremens : syndrome confusionnel avec délire onirique ; déshydratation, crise d’épilepsie
– Encéphalopathie de Gayet-Wernicke : le risque développer cette encéphalopathie rare, favorisée
par une carence en vitamine B1, est augmenté lors du sevrage. Le tableau comporte syndrome
confusionnel avec signes oculomoteurs, syndrome cérébelleux statique et hypertonie
oppositionnelle 1A,1C. Le diagnostic est réalisé par l’IRM montre un hypersignal FLAIR du corps
mamillaire 1C

2.2.2 Paraclinique
Mesure de l’alcoolémie (consommation aigüe)
– Alcoolémie élevée
– Alcootest positif

Signes d’appel biologique (consommation chronique)


– Augmentation des gamma-GT et du VGM (anémie macrocytaire, macrocytose isolée)
– Augmentation des CDT (carbohydrate deficient transferrin) ou transferrine désialylée 1B
– Signes de complications (dont augmentation des enzymes hépatiques avec ASAT>ALAT 0)

Marqueurs spécifiques : il existe des marqueurs plus spécifiques d’une intoxication récente et/ou
chronique
– Methanol (sang), ethylglucuronide et ethylsulfate (urine) : consommation récente
– Phosphatidylethanol (sang) : jusqu’à 12j après consommation
– Ethylglucuronid (cheveu) : jusqu’à 6 mois

2.3 Evolution
 Complications non psychiatriques

ATTEINTES COMPLICATIONS

Tumorales – Cancer des voies aérodigestives supérieures


– Cancer épidermoïde de l’œsophage
– Carcinome hépatocellulaire (si cirrhose)
– Cancer colorectal
– Cancer du sein

Digestives – Foie : stéatose, hépatite alcoolique aiguë, cirrhose


– Pancréatite aiguë / chronique calcifiante
– Œsophagite, gastrite
– Diarrhée motrice et/ou par atteinte entérocytaire

Neurologiques – Coma éthylique


– Troubles cognitifs liés à l’alcool (légers à sévères)
– Démences (Syndrome de Korsakoff , Maladie de Marchiafava-
Bignami, Démence alcoolique)
– Encéphalopathies carentielles et métaboliques
(Encéphalopathie de Gayet-Wernicke, Encéphalopathie
pellagreuse)
– Autres (encéphalopathie hépatique, myélinolyse centro-pontine
si correction trop rapide d’une hyponatrémie, atrophie
cérébelleuse, crise épileptique le plus souvent généralisée,
polyneuropathies sensitivomotrices, Neuropathie optique
(NORB), Hématomes cérébraux (hémorragies
cérébrales / méningées par trauma crânien)

Cardiovasculaire – HTA
– Troubles du rythme
– Cardiopathies non-obstructives

Rhumatologique – Nécrose de la tête fémorale


– Ostéoporose
– Ostéomalacie
– Myopathie chronique ++, aiguë 1C

Traumatique – Fractures
– Traumatismes crâniens

Hématologique – Macrocytose
– Anémie, thrombopénie, leucopénie

Métabolique – Hypoglycémie, intolérance au glucose


– Hypertriglycéridémie
– Dénutrition
– Hyperuricémie et goutte

Dermatologique – Aggravation d’un psoriasis


– Rhinophyma
– Lipomatose de Launois-Bensaude 0

Obstétricale Syndrome d’alcoolisation foetale (dysmorphie, retard mental)

Génitale Dysfonctions sexuelles

 Complications psychiatriques

Troubles anxieux et dépressifs ++ (mais 80% des dépressions associées sont secondaires), risque de
suicide très augmenté
Trouble bipolaire
Schizophrénie (20-50% d’usage nocif / dépendance dans cette population)

2.4 PEC
2.4.1 Bilan
Bilan de la dépendance : histoire, parcours de soins, co-dépendances

Bilan des complications psychiatriques ou non

2.4.2 Traitement
Objectif : disparition durable du mésusage. On recherche donc idéalement un non-usage, en
particulier s’il existe une dépendance sévère ou des complications médicales, ou le retour à un usage
simple.

Il existe 2 grandes stratégies


– Arrêt encadré (= sevrage si dépendance) puis maintien ± long de toute consommation
– Réduction progressive, parfois avec des objectifs intermédiaires

 Mesures générales

PEC multidisciplinaire selon les répercussions

En cas d’usage à risque (avant la déclaration de complications), il faut organiser une intervention
brève : entretien court (5-20 min) visant à augmenter le niveau de conscience et de connaissance des
troubles liés à la consommation d’alcool.

Comme pour toutes les addictions, il faut laisser le sujet définir son objectif idéal. L’adhésion du sujet
à sa PEC peut être renforcée notamment par des entretiens motivationnels, l’intégration à des
associations ou groupes d’entraide…

 PEC initiale

PEC de l’ivresse : Repos, apport hydrique ± sédation si troubles du comportement

Traitement préventif du sevrage

 Sevrage encadré

Il doit être planifié, et s’inscrire dans un projet addictologique global.

Modalités
– Ambulatoire : sous surveillance du médecin traitant, CSAPA ou consultations hospitalières, en
l’absence de CI
– Hospitalisation en unité de soins addictologique : programmes de quelques semaines à quelques
mois, équipes pluridisciplinaires

Contre-indications au sevrage en ambulatoire


– ATCD de complication de sevrage : delirium tremens ou convulsions
– Dépendance sévère : symptômes matinaux intenses, CDA > 30 V-St / jour
– Dépendance aux BZD, ou CI à ceux-ci (IHC, insuffisance respiratoire)
– Echec des tentatives de sevrage ambulatoire
– Terrain vulnérable (sujet âgé, femme enceinte, comorbidité psychiatrique ou non)

Utilisation des BZD non-systématique, selon l’état clinique et les ATCD


– En l’absence de CI : diazépam à doses décroissantes sur 7-10j
– Si CI : administration possible en hospitalisation si besoin, réévaluation à chaque prise

Autres mesures
– Vitamine B1 PO systématique
– Hydratation orale : 2 à 3L /24h
– Contrôle du syndrome de sevrage, correction de troubles hydro-électrolytiques si besoin
– PEC des complications du sevrage (crise épileptique, delirium tremens, syndrome de Gayet
Wernicke)

 Pharmacothérapie au long cours

> Aide au maintien de l’arrêt après un sevrage

3 médicaments ont l’AMM : l’acamprosate, le naltrexone et le disulfiram


1 médicament hors AMM (mais avec RTU depuis 2014) : Baclofène

ACAMPROSATE NALTREXONE DISULFIRAME

Mécanism Actif sur le système Antagoniste opioïde, Augmente la


e glutamatergique diminue le plaisir procuré concentration en
par la prise d’alcool acétaldéhyde : Effet
antabuse en cas de
consommation d’alcool
0
CI Ins. rénale Prise d’opioide 1A Varice oes., angor,
Ins. hép. Ins. rénale cardiomyopathie,
Ins. hép. hyperthyroidie

Effet Souvent bien toléré 1A 3 premiers jours ++ Asthénie, dépression


indésirable Diarrhée Nausée-vomissement Tox. hépatique
Dépression +OH => vomissement,
tachycardie, hypoTA

Posologie 2-3x666mg/j 50mg 1-2x/j 450-900mg 3x/semaine


Remarques Efficacité chez 20-50% En 2e intention
des patients (génétique). Bilan pré-thérapeutique +
Si abs. d’efficacité au +
bout de 2 semaines

> Aide à la réduction de consommation chez un patient dépendant :

3 médicaments possibles : nalméfène, naltrexone et baclofène

2.4.3 Suivi
Un suivi biologique pour vérifier l’abstinence peut être utile. Il existe différents marqueurs

MARQUEUR NORMALISATION À INFORMATIONS NOTABLES


L’ARRÊT

Alcoolémie 0,1 g/L par heure 0 Ethylomètre si sujet non-comateux et


coopérant ; ponction veineuse 0

Elévation des GGT 4-10 semaine Typiquement avec cytolyse modérée


(< 5N) prédominant aux ASAT et PAL
normales

Sensi : 50 % des usagers à risque

Spéci : faux + si hépatopathie


métabolique, induction enzymatique

Macrocytose 3 mois Surtout augmenté en cas de


malnutrition associée (carence en
folates)

Sensi : 30 %

Spéci : faux + si carence en B9/B12,


hypothyroïdie, hyper réticulose,
iatrogénie (méthotrexate)

CDT (carbohydrate deficient 2 à 5 semaines Très spécifique, meilleure sensibilité


transferrin) que les GGT

Voir aussi les marqueurs spécifiques de l’alcool dans la partie diagnostic

Comment dépister de façon quantitative et qualitative une consommation d’alcool


excessive ?
 Quantitativement : On estime qu’au-dessus de 14 unités d’alcool par semaine
pour la femme et 21 chez l’homme, on peut parler de dépendance.
 Qualitativement : En posant des questions simples au patient quant à sa
consommation et ses répercussions socio-professionnelles et quant à des
éventuels symptômes de manque lorsqu’il ne boit pas.
Un sevrage alcoolique se met en place selon 3 approches. Quelles sont-elles ?

 Approche psychologique : il s’agit de rechercher ce qui a engendré cet alcoolisme.


Cela devra alors être traité par un professionnel. De plus, cela permet au patient
de donner du sens à son addiction et de déculpabiliser.
 Approche médicale : Benzodiazépine (Valium ou Témesta) et vitamines (Befact).
 Approche sociale : Soutien familial ou de groupe (ex : Alcooliques anonymes)
Comment peut-on garantir un résultat au patient qui souhaite arrêter de boire ?

On ne peut pas. La rechute fait partie du traitement. Il faudra donc rester patient, sans
jugement et garder une conviction thérapeutique.

Expliquez le schéma dégressif du Valium (Diazépam) dans l’accompagnement


médicamenteux d’un arrêt d’alcool ?

 Débuter avec une dose de 30-40 mg par jour pendant 2 à 3 jours.


 Ensuite, diminuer de 5 mg tous les deux jours.
 Après une quinzaine de jours, le patient n’a ni alcool ni benzodiadépine.
Quelle est la première chose à faire lorsqu’un patient se présente en état d’ébriété ?

S’assurer de son état de conscience.

3 Drogues
Voir vidéo moodle + Fiche de synthèse

Et Mikbook – réanimation/toxiques

4 Exercices
L’intoxication à quelle drogue présente un syndrome sérotoninergique avec, entre autres,
une hyperthermie ?L'ecstasy (XTC)
Citez 2 drogues qui donnent un tableau adrénergique : Cocaïne et amphétamine

Quelles sont les 3 caractéristiques d’un tableau opioïde ? Bradypnée, Coma , Pupilles en
myosis (pas d’hypotension)

On retrouve facilement quelle drogue a été utilisée en faisant des examens


toxicologiques. Faux

Y a-t-il un traitement spécifique de l’intoxication à la cocaïne ? Si oui, lequel ? Non


Quelles substances présentent une dépendance physique ? Alcool et héroïne

Citez 3 complications possibles chez un patient qui consomme de la cocaïne :

Source : Mikbook

- Cardiaques : arret, mort subite, SCA/IDM, TDR, Myocardite aiguë


- Neuro : convulsions, coma, rhabdomyolyse + hyperthermie maligne
(amphétamines)
- Psy : fureur cocaïnique, syndrome confuso-onirique, hallucinations
- Obstétricales : HRP, malformations, intoxication du nourrisson par
allaitement
- Syndrome de sevrage : dépendance psy sans dépendance physique (pas de
syndrome de sevrage physique !)

Quelle(s) complication(s) peut-on redouter de nos jours chez un consommateur de


cannabis ?

Complications vasculaires : IDM, AVC

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