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Cours psychiatrie
1 Tabac
1.1 Généralités
Déf : toute consommation de tabac est un mésusage. L’addiction au tabac répond à des critères
spécifiques
Physiopathologie : la fumée de tabac contient environ 4000 composés (dont 69 cancérigènes 1A)
disséminés dans des particules de fumée de diamètre moyen de 0.3 µm, pénétrant tout l’arbre
respiratoire et les alvéoles pulmonaires, et passant dans le sang.
Nicotine
– Responsable de la dépendance, sa toxicité est faible.
– Action sur les récepteurs cholinergiques nicotiniques et centraux périphériques et centraux, en
shoot (8 secondes).
Epidémiologie
– 80 % de la population déclare avoir fumé au moins 1 cigarette dans sa vie, la 1ère à 14 ans en
moyenne
– Prévalence : 37 % des hommes, 30 % des femmes de 15-75 ans (France, 2010)
– 13,3 millions de consommateurs quotidiens chez les 11-75 ans (France, 2014)
– 1ère cause de mortalité évitable en France (et dans le monde) : 73000 décès prématurés / an
– 5 millions de décès / an dans le monde (1/10)
1.2 Diagnostic
Le diagnostic d’addiction repose sur les critères spécifiques du CIM10.
CLINIQUE PARACLINIQUE
Interrogatoire –
Test de Fagerström : test fréquemment utilisé ; son score permet de caractériser une population de
fumeurs mais aucun seuil n’a été validé et aucun algorithme décisionnel n’est fondé sur ce
questionnaire.
⇒ Les questions 1 (combien de temps après être réveillé(e) fumez-vous votre première cigarette ?) et
4 (Combien de cigarettes fumez-vous par jour, en moyenne ?) sont les plus utiles pour caractériser
l’intoxication tabagique. (vu aussi au cours de MG)
Le syndrome de sevrage
Apparition rapide après un arrêt brutal ou une diminution significative de la quantité fumée. Pour
poser le diagnostic de sevrage à la nicotine, la CIM-10 exige la présence d’au moins deux des signes
suivants :
1. Envie impérieuse de tabac (craving) ;
2. Malaise / état de faiblesse ;
3. Anxiété ;
4. Humeur dysphorique ;
5. Irritabilité / agitation ;
6. Insomnie ;
7. Augmentation de l’appétit ;
8. Toux ;
9. Ulcérations buccales ;
10. Difficultés de concentration.
1.3 Evolution
Complications non psychiatriques
Dermatologique
– Augmentation de la sévérité de l’acné
– Accélération du vieillissement cutané
– Coloration des ongles
– Sécheresse cutanée
– Retard de cicatrisation
Digestive
– Coloration brune / noirâtre des dents, parodontite, déchaussement des dents
– Ulcère, œsophagite, pancréatite chronique
Ophtalmologique
– Dégénérescence maculaire, cécité
– Kératites, en particulier chez les porteurs de lentilles de contact
Autres
– Hémato : polyglobulie, polynucléose
– Obstétrique : grossesse Extra Utérine (GEU), fausse couche, autres (placenta praevia, HRP, risque
de césarienne majoré au-delà de 20 cigarettes / j)
– Génital : diminution de la fécondité
– Orthopédique: retard à la consolidation osseuse post-chirurgie, pseudarthroses
– Sensoriel: agueusie, anosmie
Complications psychiatriques
Schizophrénie
Trouble bipolaire de l’humeur
Trouble panique
1.4 PEC
Bilan
Bilan de la dépendance
Recherche des co-dépendances (alcool, cannabis, héroïne, méthamphétamines, cocaïne,
etc.)
Test de Fagerström
Mesure de CO expiré
Bilan des complications psychiatriques ou non
Traitement
Objectif :
Idéalement il faut réaliser un sevrage aidé ou non par des traitements pharmacologiques. Un
sevrage réussi est un sevrage total sur une période de ≥ 1 an.
Traitements pharmacologiques
Traitement de substitution nicotinique (TSN)
Modalités : on peut associer une forme orale à un patch si besoin
– Formes transdermiques (timbres ou patchs) : administration sur 16 ou 24h
– Formes orales : gommes (pic en 20-30 min), comprimés sublinguaux, pastilles à
sucer, inhalateurs, sprays buccaux
Notes
– Les dispositifs transdermiques (patchs) de nicotine utilisés dans le sevrage
tabagique ne peuvent se substituer l’un à l’autre
– L’assurance maladie rembourse désormais les substituts nicotiniques pour un
montant maximum de 150€ par année civile et par bénéficiaire
Effets indésirables modérés, rapidement régressifs à l’arrêt / retrait du traitement
(céphalées, palpitations, nausées, stomatite, sécheresse buccale, érythème et prurit
pour les patchs…)
Varénicline et Bupropion
2.1 Généralités
Déf : l’usage simple de l’alcool avec le respect de certains seuils, n’expose pas (ou expose peu) à des
conséquences médicales et/ou sociales. Au delà de ces seuils il s’agit d’un mésusage. L’addiction
répond à des critères spécifiques
Seuils de la Société Française d’Addictologie (non valable dans certaines situations comme la
grossesse, les hépatopathies, les contre-indications médicamenteuses etc.) :
– Jamais plus de 4 V-St * par occasion lors d’un usage ponctuel
– Pas plus de 21 V-St (homme) / 14 V-St (femme) par semaine
* 1 verre-standard (V-St) = 10g d’alcool pur
Epidémiologie
– 13 % de la population (15-75 ans) déclare avoir eu au moins 1 consommation importante pour
rechercher l’ivresse, 1ère ivresse à 15 ans en moyenne.
– 10 millions de personnes consomment ≥ 3 fois par semaine, 6 millions de consommateurs
quotidiens (15%).
– Consommation à risque : chronique (3,8 millions) ou aiguë (12 millions).
– 2e cause de mortalité évitable en France : 49,000 décès / an (jusqu’à 25% des 20-39 ans).
– 3e Facteur de risque de morbidité mondiale.
2.2 Diagnostic
Le diagnostic d’addiction repose sur les critères spécifiques du CIM10
CLINIQUE PARACLINIQUE
2.2.1 Clinique
Comme pour toute addiction, on retrouve :
– des symptômes comportementaux
– une répercussion sociale et/ou médicale
– des symptômes pharmacologiques (sevrage)
Questionnaire DETA (Déjà, Entourage, Trop, Alcool) 0 : une alcoolisation dommageable (usage nocif)
est probable si le sujet répond affirmativement à ≥ 2 questions
Signes neuropsy
– Effet desinhibiteur et euphorisant : jovialité ou tristesse, logorrhée, desinhibition, temps de
réaction allongé
– Effet dépresseur : perturbation de la perception, du jugement, des facultés cognitives
Signes physiques
– haleine oenolique
– injection des conjonctives
– syndrome cérébelleux avec dysarthrie et trouble de l’équilibre
– temps de réaction allongé, jusqu’à coma avec mydriase0
– bradycardie0
On retrouve les signes relatifs aux complications. Les principaux signes cliniques visibles sont
les signes d’imprégnation éthylique :
– Bouffissure du visage, télangiectasie et yeux globuleux
– Haleine alcoolique
– Tremblement
– Incurie
– Amaigrissement
Syndrome de sevrage
Le syndrome de sevrage survient lors d’un arrêt brutal chez (seulement) 2/3 des sujets dépendants,
dans le heures qui suivent l’arrêt (réveil ++). Il est maximal dans les premières 72h et peut durer
jusqu’à 7-10 jours. Le tableau initial, s’il n’est pas prévenu et/ou traité, peut se compliquer de
convulsions ou de delirium tremens.
Complications
– Convulsions de sevrage : crises généralisées tonico-cloniques jusqu’à état de mal épileptique. Début
précoce le plus souvent (< 48h), parfois retardé (traitement par benzo avec diminution trop rapide de
la dose)
– Delirium tremens : syndrome confusionnel avec délire onirique ; déshydratation, crise d’épilepsie
– Encéphalopathie de Gayet-Wernicke : le risque développer cette encéphalopathie rare, favorisée
par une carence en vitamine B1, est augmenté lors du sevrage. Le tableau comporte syndrome
confusionnel avec signes oculomoteurs, syndrome cérébelleux statique et hypertonie
oppositionnelle 1A,1C. Le diagnostic est réalisé par l’IRM montre un hypersignal FLAIR du corps
mamillaire 1C
2.2.2 Paraclinique
Mesure de l’alcoolémie (consommation aigüe)
– Alcoolémie élevée
– Alcootest positif
Marqueurs spécifiques : il existe des marqueurs plus spécifiques d’une intoxication récente et/ou
chronique
– Methanol (sang), ethylglucuronide et ethylsulfate (urine) : consommation récente
– Phosphatidylethanol (sang) : jusqu’à 12j après consommation
– Ethylglucuronid (cheveu) : jusqu’à 6 mois
2.3 Evolution
Complications non psychiatriques
ATTEINTES COMPLICATIONS
Cardiovasculaire – HTA
– Troubles du rythme
– Cardiopathies non-obstructives
Traumatique – Fractures
– Traumatismes crâniens
Hématologique – Macrocytose
– Anémie, thrombopénie, leucopénie
Complications psychiatriques
Troubles anxieux et dépressifs ++ (mais 80% des dépressions associées sont secondaires), risque de
suicide très augmenté
Trouble bipolaire
Schizophrénie (20-50% d’usage nocif / dépendance dans cette population)
2.4 PEC
2.4.1 Bilan
Bilan de la dépendance : histoire, parcours de soins, co-dépendances
2.4.2 Traitement
Objectif : disparition durable du mésusage. On recherche donc idéalement un non-usage, en
particulier s’il existe une dépendance sévère ou des complications médicales, ou le retour à un usage
simple.
Mesures générales
En cas d’usage à risque (avant la déclaration de complications), il faut organiser une intervention
brève : entretien court (5-20 min) visant à augmenter le niveau de conscience et de connaissance des
troubles liés à la consommation d’alcool.
Comme pour toutes les addictions, il faut laisser le sujet définir son objectif idéal. L’adhésion du sujet
à sa PEC peut être renforcée notamment par des entretiens motivationnels, l’intégration à des
associations ou groupes d’entraide…
PEC initiale
Sevrage encadré
Modalités
– Ambulatoire : sous surveillance du médecin traitant, CSAPA ou consultations hospitalières, en
l’absence de CI
– Hospitalisation en unité de soins addictologique : programmes de quelques semaines à quelques
mois, équipes pluridisciplinaires
Autres mesures
– Vitamine B1 PO systématique
– Hydratation orale : 2 à 3L /24h
– Contrôle du syndrome de sevrage, correction de troubles hydro-électrolytiques si besoin
– PEC des complications du sevrage (crise épileptique, delirium tremens, syndrome de Gayet
Wernicke)
2.4.3 Suivi
Un suivi biologique pour vérifier l’abstinence peut être utile. Il existe différents marqueurs
Sensi : 30 %
On ne peut pas. La rechute fait partie du traitement. Il faudra donc rester patient, sans
jugement et garder une conviction thérapeutique.
3 Drogues
Voir vidéo moodle + Fiche de synthèse
Et Mikbook – réanimation/toxiques
4 Exercices
L’intoxication à quelle drogue présente un syndrome sérotoninergique avec, entre autres,
une hyperthermie ?L'ecstasy (XTC)
Citez 2 drogues qui donnent un tableau adrénergique : Cocaïne et amphétamine
Quelles sont les 3 caractéristiques d’un tableau opioïde ? Bradypnée, Coma , Pupilles en
myosis (pas d’hypotension)
Source : Mikbook