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Addictions PEC et perspectives

Substances : alcool, tabac, cannabis, médicaments Questions :


psychotropes (BZD), cocaïne, amphétamines, opiacés, Vous arrive-t-il de consommer / faire plus que vous
drogues de synthèse ne voudriez ? Vous arrive-t-il d’avoir envie malgré
vous ?
Comportements : jeux argent et hasard, jeux vidéo, sexe,
sport, alimentation, usage internet… Perspectives PEC : toxicologique, psychiatrique (auto
thérapeutique, gestion émotions), addictologique
Pourquoi usage ? expérience de plaisir ou soulagement de
(dérégulation systèmes de gratification)
souffrances
Définitions
DSM-5 : troubles liés à l’usage (=addiction) ≠ troubles induits (conséquences d’un usage excessif : intoxication,
syndrome de sevrage, troubles psy ou somatiques induits)
Troubles liés à l’usage : 11 critères dont 4 critères centraux, au moins 2 critères pendant 12 mois
1) Usage régulier de la substance en + grande quantité ou période + longue que prévu
2) Désir persistant ou efforts infructueux pour réduire ou contrôler l’usage (=dépendance)
3) Quantité de temps importante / activités liées à l’usage
4) Craving (envie irrépressible de faire usage)
5) Usage répété → incapacités à remplir obligations (travail, école, maison)
6) Poursuite consommation malgré problèmes liés à l’usage
7) Abandon, réduction des activités importantes
8) Usage répété dans situations où danger
9) Poursuite consommation malgré dommages
10) Tolérance
11) Symptômes de sevrage
Craving : expérience subjective, envie, besoin focalisé, fluctuant, versatile,
irrésistible. Marqueur diagnostic et pronostic de la rechute. Détermine le
comportement
Objectif : faire prendre CS aux personnes de leur craving, apprendre à évaluer
l’intensité + contextes ↑ ou ↓. Empowerment, sentiment de reprise de
contrôle

2 addictions comportementales reconnues dans classifications : jeu d’argent pathologique, trouble du jeu vidéo

Trouble lié à l’usage : jeux d’argent pathologique

Pré-dépistage : Ressentez-vous le besoin de vous refaire une fois que la partie est perdue ? (Gambling) ; Avez-vous
déjà caché des pertes d’argent à votre entourage ?
Dépistage : anamnèse complète, composante de dissimulation + forte

Evolution de la maladie : phase de gain (recherche plaisir, détente ; 1ères expériences d’un gros gain ou presque),
phase de perte (minimisation des pertes et conséquences, cherche à rattraper argent perdu), phase de désespoir
(risque suicidaire)

Symptomatologie : distorsions cognitives et croyances erronées, voire superstition (rôle majeur dans développement
et maintien jeu pathologique)
Illusion de contrôle du hasard (numéro fétiche), surestimation de ses habiletés de jeu, biais d’interprétation (non
reconnaissance indépendance des tours), mémoire sélective (retenir gain et pas pertes), habiletés prédictives,
corrélations illusoires
Psychothérapie : motivationnelle, TCC (psychoéducation, limitation situations à risque, restructuration cognitives) ;
traitement comorbidités (dépression, troubles anxieux), mesures sociales (dossier surendettement, plafond retrait,
interdiction casino, implication patient et si possible famille, mesure de protection dernier recours)

Alcool

Non Usage à faible risque Mésusage


usage Usage à risque Usage nocif Dépendance
≤ 10 verres standards / Consommation exposant à Consommation préjudiciable Trouble lié à l’usage
semaine des risques de complications pour la santé, complications
-2 verres / jour (aiguë ou chronique) mais physiques ou psychiques ; pas
Jours dans la semaine pas encore présentes de critère de dépendance
sans consommation
Diagnostic et repérage
Entretien clinique : évaluation de la consommation déclarée (fréquence, quantité verre standard…), questionnaire
AUDIT-C. Si mésusage : bilan addictologique complet (évaluation médicale, psychiatrique et sociale)

Examens complémentaires : pour objectiver mésusage, dépister complications, dans le suivi


Alcoolémie, gamma-GT (marqueur de consommation et souffrance hépatique), VGM, CDT (très spécifique,
normalisation après arrêt consommation au bout de quelques semaines)
Bilan d’une conduite addictive
Evaluation addictologique : consommation d’alcool, recherche comorbidités addictives
Evaluations médicales : cancers (voies aérodigestives supérieures, colo-rectal, sein) ; système digestif (pathologies
hépatiques, pancréatite, RGO, œsophagite…) ; système nerveux (syndrome de Korsakoff, encéphalopathies, crises
convulsives, polyneuropathie, hématomes / hémorragies cérébrales) ; cardio-vasculaires (HTA, troubles rythme, ICG,
cardiomyopathie) ; rhumatologique (ostéoporose) ; traumatiques ; hématologiques (anémie, thrombopénie,
leucopénie) ; métaboliques ; dermatologiques ; psychiatriques ; obstétrical (syndrome d’alcoolisation fœtal) ;
génitales (dysfonctions sexuelles) ; infectieuses (hépatites, VIH..)
L’évaluation médicale / mésusage alcool : signes maladie du foie, signes fonctionnels ORL, dénutrition, facteurs
risques hépatites virales ou VIH, comorbidités psychiatriques (dépression, troubles anxieux, SCZ, troubles bipolaires)
Troubles primaires ou IIaires (chronologie troubles)
Evaluation sociale : retentissement familial, social, professionnel, financier, judiciaire
Intoxication alcoolique aiguë
Faible dose : haleine œnolique, injection conjonctives, jovialité ou tristesse, logorrhée, désinhibition, agressivité,
temps de réaction allongé, +/- incoordination motrice, troubles équilibre
Forte dose : perturbations perception, jugement, affects, facultés cognitive, comportement
Coma éthylique : coma calme, hypoTA, hypotonie, hypothermie, mydriase bilatérale
Diagnostic : alcoolémie, anamnèse, régression signes en quelques heures
Diagnostic différentiel : hypoglycémie, hyponatrémie, prise autres substances, trauma crânien, hémorragie
cérébrale. Prise constantes, examen neuro, bilan bio et scanner si doute

Syndrome de sevrage
Signes apparaissant quand alcoolémie diminue ou nulle (consommation excessive alcool → modification du SNC,
dysfonctionnement quand arrêt)
Syndrome de sevrage non compliqué : dans les heures suivant arrêt, tremblements, sueurs profuses, anxiété,
vomissement, insomnie, cauchemars, irritabilité, agitation, tachycardie, HTA, nausées, anorexie, diarrhée
Crises convulsives de sevrage : 48h après sevrage
Délirium tremens : dans 48 à 72h après sevrage, état de confusion agitée et délirante, syndrome confusionnel,
tremblements majeurs, propos incohérents, délire onirique, hallucinations pluri-sensorielles (visuelle, zoopsie),
signes physiques (fièvre, sueurs, modification TA, tachycardie), risque déshydratation, crise épilepsie, pneumopathie
inhalation
Prise en charge
/ sevrage : PM BZD à ½ vie longue type Diazépam (Valium) et réévaluation à chaque prise ; hydratation orale 2 à 3
litres / 24h ; supplémentation orale en vitamines B1, correction des troubles hydroélectrolytiques, surveillance
signes de sevrage
Si DT ou crise convulsive : hospitalisation en soins intensifs, traitement vitamines B1 voie parentérale forte dose,
réhydratation IV, BZD IV, surveillance constantes
Traitements médicamenteux :
- Nalmefene = Selincro : traitement addictolytique / alcoolo-dépendance, contrôle de consommation
(réduction) + aide au sevrage. Récepteurs opioïdes. CI : traitements opiacés, héroïne, traitement
substitution, antalgiques (Tramadol, codéine). Effets IIaires : troubles digestifs (nausées, vomissement). Effet
max 2h après la prise
- Naltrexone = Revia : alcoolodépendance psychique, ↓ appétence alcool, maintien abstinence après
sevrage. Récepteurs opioïdes
- Acomprosate = Aotal : aide au maintien abstinence après sevrage, ↓ appétence alcool. Effets IIaires :
troubles digestifs (diarrhées, douleur abdo)
- Baclofène : recepteurs GABA. ↓ symptômes de manque alcool, myorelaxant, action anti-craving,
anxiolytique, antispastique. Utilisable si troubles hépatiques. Effets IIaires : sédatif, risque chute
- Espéral : effet antabuse, si association avec alcool → palpitations, troubles rythmes, flush. Garde-fou. Peu
utilisé / risques et effets IIaires

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