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Préambule Mouvement 1 : Présentation des enjeux, des

raisons d'écrire la Déclaration.


Les mères, les ODG commence le préambule par une
filles, les sœurs, énumération qui insistent sur le sujet de la
phrase : « les mères, les filles, les soeurs ». Elle
représentantes de la parle au nom de toutes les femmes, mais pas des
épouses car pour elle le mariage est une prison
nation, demandent qui enferme les femmes. Elle utilise le féminin
d’être constituées en pluriel et l'expression « assemblée nationale »
pour souligner son propos : elle parle au nom de
assemblée nationale. toutes.
Énumération de sujets : champ lexical du féminin. Statuts familiaux mais
pas les épouses : ODG envisage les femmes sans le mariage, dans leur
rapport de maternité, filiation → la famille et non la domination du mari sur
l'épouse.

« demandent » : premier verbe de parole marque la gravité, la solennité du


texte.

Utilisation du pluriel + l'expression « assemblée nationale » : ODG ne parle


pas pour elle seule, mais pour l'ensemble des femmes.

Reprise exacte du préambule à la déclaration des droits de l'homme :


« assemblée nationale » ils constituent eux-mêmes cette assemblée, les
femmes demandent à en faire partie.

Dès l'ouverture : importance du féminin dans le vocabulaire et dans la


grammaire → inclusivité, transformer la DDHC avec le féminin.

/A C o n s i d é r a n t q u e
l’ignorance, l’oubli ou le mépris des A.les défauts de la société VS les femmes

droits de la femme, sont les seules L'autrice reprend le même vocabulaire que la
causes des malheurs publics et de DDHC : il s'agit d'un pastiche, elle imite le texte
d'origine. En employant de longues phrases
la corruption des gouvernements, complexes du style législatif (le style des textes
de loi), elle montre qu'une femme peut s'emparer
des sujets réservés aux hommes.
Avec une nouvelle énumération de termes
péjoratifs, elle insiste sur un lien de cause à effet :
c'est à cause du rejet des droits des femmes que
les gouvernements sont corrompus et que la
société va mal.

Reprise exacte de la déclaration des droits de l'homme → énumération de


défauts (termes péjoratifs) : « ignorance », « oubli » « mépris »
Énumération des freins, des obstacles des femmes // cause plus
importante → « malheurs publics » et « corruption des gouvernements ».
Relation de cause à effet : le mépris des droits de la femme conduit à la
destruction de la société.

/ B ont résolu d’exposer dans une


déclaration solennelle1, les droits B.objet du texte : droits de la femme.
(sujet sous-entendu : « les femmes (ont résolu
1 Solennelle : d'une grande importance.
naturels, inaliénables2 et sacrés de la de... »)
Dans cette longue phrase complexe, ODG
femme, reprend le champ lexical du législatif :
« exposer », « déclaration », droits » pour
préciser son propos politique. L'énumération
« droits naturels, inaliénables, et sacrés » montre
qu'elle convoque la nature et Dieu comme
autorités : les femmes méritent ses droits, c'est
dans l'ordre naturel et divin.
Syntaxe de toute cette longue phrase complexe : reprend le type de parler
législatif, comme un texte de loi. → → reproche fait à ODG de parler
comme un « homme politique », d'employer un lgge qui n'est pas le sien.

« droits naturels, inaliénables, sacrés » : nouvelle énumération ternaire :


convoque la Nature et Dieu pour promouvoir cette déclaration, en montrer
l'importance et son bon droit.

/ C . afin que cette déclaration,


constamment présente à tous les C. importance pour la société.
membres du corps social, leur Répétition du nom « déclaration » : document
essentiel, terme martelé.
rappelle sans cesse leurs droits et
A nouveau, l'autrice répète « déclaration » : cette
leurs devoirs, répétition met en valeur l'importance de ce
préambule et de ce texte.
Elle utilise une subordonnée de but « afin que » :
ici elle insiste sur le but de la déclaraiton. Les
expressions temporelles « constamment » et
« sans cesse » sont des hyperboles : l'égalité
entre les femmes et les hommes doit pour
toujours être inscrite dans la loi.

En gras : locution qui insiste sur l'ancrage de


cette déclaration.
Périphrase « tous les membres du corps
social » → les hommes + les femmes
associés.
Toujours équilibre binaire « droits » et
« devoirs ».

/ D. afin que les actes du pouvoir


des femmes, et ceux du pouvoir D. égalité des femmes et des hommes dans le
respect de leurs actes.
des hommes pouvant être à
chaque instant comparés avec le Elle poursuit avec une anaphore de la même
subordonnée de but « afin que ». Cette fois-ci le
but de toute institution politique, en but de la déclaration est l'égalité des femmes et
des hommes. Elle utilise un parallélisme : « les
soient plus respectés, actes du pouvoir des femmes » est construit en

2 Inaliénables : qui ne peuvent être supprimés, enlevés.


parallèle de « ceux du pouvoir des hommes ».
Elle montre qu'il ne doit pas y avoir de domination
de l'un sur l'autre, mais une égalité parfaite.

Parallélisme : montrer qu'elle veut atteindre


l'égalité et pas la domination de l'un.e sur l'autre.

E. afin que les réclamations des


citoyennes, fondées désormais E. but de la déclaration : maintien de la société.
La subordonnée de but est à nouveau répétée, ce
sur des principes simples et
qui permet d'insister sur le but principal : le retour
incontestables, tournent toujours à l'ordre et à la paix.
Elle utilise la périphrase « citoyennes » pour
au maintien de la constitution, des nommer les femmes. Ainsi, elle les rapproche de
bonnes mœurs, et au bonheur de la « cité », de l'organisation de la société dont les
femmes sont exclues.
tous. « désormais » : l'adverbe de temps montre que
cette déclaration marque un tournant : un avant et
un après pour les femmes.

ODG emploie de nouveau l'énumération à la fin


du premier mouvement: il y a trois buts à cette
déclaration : but politique (« constitution »), moral
(« les bonnes moeurs »), et philosophique (« le
bonheur »). Pour elle, l'avancée des droits des
femmes ne concerne pas que les femmes mais la
paix et l'ordre de la société entière.

/ F . En conséquence, le sexe
Mouvement 2 : ouverture de la DDFC.
supérieur en beauté comme en Après avoir expliqué les raisons d'existence de sa
courage, dans les souffrances déclaration, ODG déclare dans un deuxième
mouvement l'ouverture de la déclaration en
maternelles, reconnaît et déclare, faisant l'éloge des femmes.
Elle utilise le connecteur logique « en
en présence et sous les auspices conséquence » qui marque la fin du préambule.
de l’Être suprême3, les Droits Tout ce qui précède était une explication des
raisons de cette déclaration.
suivants de la femme et de la
ODG emploie aussi une périphrase pour nommer
Citoyenne.
les femmes : « sexe supérieur en beauté comme
en courage ». Cette expression reprend un
stéréotype « le beau sexe » pour désigner les
femmes et y ajoute une qualité opposé au
stéréotype de la faiblesse des femmes
« courage ». Cela insiste sur la valeur des
femmes.

3 Être suprême : Dieu.


Elle mentionne aussi la maternité avec l'oxymore
« souffrances maternelles », elle associe le
miracle de donner la vie et les douleurs
associées. Ainsi les femmes ont donné la vie par
la souffrance, c'est ce qui fait leur force.

Elle utilise Dieu comme Argument d'autorité par la


périphrase « l'Être suprême ». Cela lui permet de
placer son texte sous la protection et la valeur de
la religion.

Mouvement 3 : les articles de la DDHC


réécrits :
Dans ce dernier mouvement, ODG poursuit le
pastiche de la DDHC.
ARTICLE PREMIER.
La femme naît libre et demeure Elle reprend la langue et le vocabulaire des
articles. Il s'agit d'un langage soutenu, avec le
égale à l’homme en droits. Les champ lexical du législatif « droits », « utilité
commune », « politique ». Cette utilisation
distinctions sociales ne peuvent rappelle le reproche fait à ODG de parler comme
être fondées que sur l’utilité un « homme politique », d'employer un langage
qui n'est pas le sien.
commune.

Le premier article reprend la formule solennelle et


connue : elle le réécrit en mettant la femme en
fonction sujet de la phrase, mais elle n'oublie pas
de mettre en parallèle l'homme. En effet, elle
poursuit l'égalité entre les genres, pas la
domination de l'un sur l'autre.

Ajout par rapport à l'article de la DDHC : parallélisme « la femme » //


« l'homme ».

II. Dans l'article 2, « femme » et « homme » sont


associés dans un complément du nom et sont liés
Le but de toute association par la conjonction de coordination « et » : ils
forment un seul et même ensemble.
politique est la conservation des ODG reprend la formule de la DDHC avec des
droits naturels et imprescriptibles4 rimes en /TÉ/ dans l'énumération « liberté,
propriété, sûreté » : l'idéal des deux déclarations
de la femme et de l’homme : ces est bien l'égalité entre les citoyens et citoyennes.
droits sont la liberté, la propriété, la On constate un ajout par rapport à la DDHC :
l'adverbe « surtout » pour insister sur « la
sûreté, et surtout la résistance à résistance à l'oppression ». Pour les femmes c'est
l'essentiel : quitter la domination des hommes qui
l’oppression. leur confisquent leur liberté individuelle par les
lois sur le mariage, qui leur enlèvent tout droit.

4 Imprescriptible : qui ne peut être supprimé, même après un temps avancé.

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