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Si le dépistage du cancer du col repose toujours sur la réalisation d’un frottis cervico-utérin (FCU) tous
les trois ans entre 25 et 65 ans après deux FCU normaux à un an d’intervalle, la prise en charge des
FCU anormaux a été récemment revue. Ainsi, le test human papillomavirus (HPV) est désormais le seul
test de triage des anomalies des cellules malpighiennes de signification indéterminée (ASCUS) et des
atypies des cellules glandulaires (AGC), et la colposcopie n’est plus indiquée que chez les patientes HPV
positives. En revanche, la réalisation d’une colposcopie d’emblée est recommandée après une cytologie
LSIL, HSIL ou ASC-H. Ces nouvelles recommandations offrent également la possibilité d’utiliser le double
immunomarquage p16INK4A /Ki67 pour le triage des ASCUS avant 30 ans et le triage des LSIL. Mais il
ne s’agit que d’une option et pas d’une recommandation ; d’autres études restent nécessaires avant
de pouvoir valider l’utilisation de ce test dans ces deux indications. Chez la femme enceinte, alors que
les anomalies cytologiques mineures (ASCUS et LSIL) doivent simplement être contrôlées dans le post-
partum, un FCU HSIL, ASC-H ou AGC indique la réalisation d’une colposcopie d’emblée avec contrôle
colposcopique trois mois plus tard pour éliminer une lésion invasive et permettre de reporter la prise en
charge dans le post-partum. Enfin, en recommandant le test HPV comme test de triage pour les ASCUS
et les AGC, ces nouvelles recommandations incitent à réaliser désormais les FCU de dépistage en phase
liquide afin de permettre la réalisation du test HPV sans avoir à reconvoquer la patiente pour un nouveau
prélèvement.
© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
EMC - Gynécologie 1
Volume 13 > n◦ 4 > octobre 2018
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-1064(17)67528-5
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Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
44-A-10 Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal
lésions intraépithéliales de haut grade, typiquement par la réali- Technique de réalisation : la supériorité
sation d’une résection à l’anse diathermique. S’il est efficace, ce
dépistage souffre encore malheureusement d’insuffisances. Celui-
du frottis en phase liquide
ci n’est toujours pas organisé, et ce malgré les engagements du Le FCU doit être réalisé tous les trois ans, chez toutes les femmes
Plan cancer 2014-2019 [3] . La participation est encore insuffisante, de 25 à 65 ans après deux FCU initiaux normaux réalisés à deux ans
estimée aux alentours de 60 % [4] . Enfin, on estime que de nom- d’intervalle [4] . Il est idéalement pratiqué en dehors des règles
breux traitements sont réalisés en excès et pourraient être évités. ou d’une infection génitale qui peuvent perturber sa lecture et
C’est le cas des lésions histologiques de bas grade qui ne doivent ses résultats. Point essentiel, le FCU est uniquement un test de
pourtant pas être traitées du fait de la très grande probabilité de dépistage et s’adresse donc à des patientes asymptomatiques. Le
guérison spontanée, ou encore des traitements réalisés chez des FCU n’est en aucun cas un test diagnostique et ne doit donc pas
femmes très jeunes, ayant démarré le dépistage avant 25 ans. Ces être réalisé pour l’exploration d’une symptomatologie clinique ou
situations exposent à la morbidité du dépistage du cancer du col et d’un col cliniquement suspect. Il existe aujourd’hui deux tech-
en particulier aux conséquences obstétricales potentielles des trai- niques pour la réalisation du FCU. La première est le frottis dit
tements [5–7] . Ces gestes exposent ainsi au risque d’accouchement « conventionnel », réalisé par l’étalement direct sur lame du prélè-
prématuré qui passe de près de 7 % pour la population générale à vement cervico-utérin. L’autre est le frottis dit « en phase liquide »
15 à 20 % après l’exérèse d’une lésion intraépithéliale cervicale [7] . qui consiste à la mise en suspension des cellules prélevées dans
À cela s’ajoute la morbimortalité néonatale qui en découle [6] . Il un milieu liquide dédié et validé permettant l’étalement secon-
faut bien comprendre que si les complications potentielles des daire automatisé et optimisé des cellules prélevées. Même s’il
traitements d’exérèse des lésions intraépithéliales du col utérin permet un étalement cellulaire optimal et réduit le risque de frot-
peuvent être acceptées lorsque le geste thérapeutique est indiqué tis insatisfaisant, le frottis en phase liquide n’est pas supérieur
pour le traitement d’une lésion intraépithéliale de haut grade his- au frottis conventionnel en termes de performances de dépis-
tologique, elles sont inacceptables lorsque le geste thérapeutique tage [16, 17] . Il est en revanche le seul à permettre la réalisation
n’est pas correctement indiqué. Enfin, il faut aussi tenir compte de tests complémentaires sur le même prélèvement. Ainsi, un test
du risque de sténose de l’orifice cervical et/ou de jonction non HPV ou un test immunocytochimique comme le double immuno-
visible, rendant la colposcopie impossible et compromettant le marquage p16INK4A /Ki67 ne peuvent pas être réalisés sur un frottis
suivi post-thérapeutique, pourtant indispensable [8] . Il est donc en phase conventionnelle et imposent donc la réalisation d’un
essentiel que la prise en charge du frottis anormal soit gérée de autre prélèvement. Pour ces raisons, le frottis en phase liquide est
manière optimale. Tout d’abord en respectant les recommanda- en train de se généraliser en France et il est notable que cette tech-
tions du dépistage cytologique, et en particulier les bornes du nique est préférable au FCU conventionnel pour éviter d’avoir à
dépistage en ne faisant pas de frottis avant 25 ans [4] . Mais aussi reconvoquer la patiente pour un nouveau prélèvement lorsqu’un
en ciblant au mieux les indications thérapeutiques pour ne pas test HPV ou un double immunomarquage p16INK4A /Ki67 est indi-
traiter les lésions intraépithéliales de bas grade et éviter de réaliser qué pour le triage d’une anomalie cytologique.
une conisation « blanche ».
L’Institut national du cancer (INCa) a publié fin 2016 des Terminologie de Bethesda
nouvelles recommandations pour la prise en charge des frottis
anormaux [9] . Il est important de noter qu’en plus d’actualiser la Réactualisée en 2014, la terminologie de Bethesda est celle qui
prise en charge du frottis anormal aux données récentes de la lit- doit être utilisée pour la rédaction du compte rendu de la cyto-
térature, ces recommandations ont été rédigées dans le souci de logie cervico-utérine [18, 19] . Ce point est extrêmement important
simplifier la prise en charge initiale de ces patientes et d’optimiser puisqu’il est essentiel à l’homogénéisation des pratiques et à la
les indications thérapeutiques. Le but est à la fois de permettre bonne application des recommandations actuelles. En accord avec
une meilleure prise en charge des patientes, mais aussi d’éviter cette terminologie, la conclusion diagnostique du compte rendu
les gestes thérapeutiques inutiles et la morbidité associée. Il est à de la cytologie cervico-utérine doit préciser tout d’abord si le prélè-
noter que les précédentes recommandations dataient de 2002 [10] . vement est satisfaisant pour l’évaluation. Dans le cas contraire, le
Il s’agissait des recommandations élaborées par l’Agence natio- FCU doit être refait. Il est important de noter que, même si ce point
nale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES). Depuis, doit figurer dans le compte rendu, l’absence de cellules endocer-
l’évolution des pratiques, la mise en route de la vaccination anti- vicales ne signifie pas que le FCU est insatisfaisant et doit être
human papillomavirus (HPV), l’introduction de nouveaux tests refait. Seule l’évaluation du cytologiste du caractère satisfaisant
comme le test HPV, les tests de génotypage, la détection de l’acide ou non du prélèvement réalisé, indépendamment de la présence
ribonucléique messager (ARNm) et les tests d’immunohistochimie de cellules endocervicales, permet de conclure. Ainsi un FCU peut
associés à l’enrichissement de la littérature médicale sur ce sujet être jugé satisfaisant par le cytologiste alors qu’il n’y a pas de cel-
imposaient une mise à jour de ces recommandations. lules endocervicales présentes sur le prélèvement ; celui-ci ne doit
donc pas être refait. Lorsque le prélèvement est jugé insatisfai-
sant pour l’évaluation par le cytologiste, celui-ci doit en préciser
Dépistage cytologique du cancer la raison sur le compte rendu. Les résultats du FCU sont parfaite-
ment codifiés par la terminologie de Bethesda. Si un frottis normal
du col de l’utérus doit comporter dans la conclusion du compte rendu cytologique :
« négatif pour une lésion intraépithéliale ou maligne », toutes les
Malgré la démonstration incontestable de la supériorité du test anomalies identifiées doivent être précisées. La terminologie de
HPV sur le FCU pour le dépistage du cancer du col de l’utérus, Bethesda est présentée en détail dans le Tableau 1. À noter enfin
celui-ci repose toujours sur la cytologie [4] . Le test HPV a pourtant que la présence d’une inflammation, caractérisée par la présence
fait la preuve d’une meilleure sensibilité, pour une spécificité équi- d’amas lymphocytaires sur le prélèvement, ne signifie pas que le
valente, se traduisant par un dépistage plus efficace et la réduction frottis est anormal et doit être refait si le cytologiste conclut à
de la mortalité associée au cancer du col de l’utérus [11–14] . On la négativité de la cytologie pour une lésion intraépithéliale ou
note surtout que la supériorité du test HPV s’explique par sa maligne.
meilleure capacité au dépistage des lésions glandulaires du col uté-
rin pour lesquelles le FCU n’est pas performant [11] . À cela s’ajoute
qu’un test HPV négatif permet d’envisager un allongement de Outils actuels en pathologie
l’intervalle entre deux tests de dépistage à cinq ans au lieu de trois
pour le FCU, permettant ainsi de réduire les coûts engendrés [15] . cervicale
Si, pour toutes ces raisons, il est probable que le dépistage reposera
dans les années à venir sur le test HPV, ce n’est malheureusement
Test HPV
pas encore le cas. La mise en place prochaine du dépistage orga- Il consiste à rechercher la présence du papillomavirus humain,
nisé selon le souhait du Plan cancer 2014-2019 reposera toujours, classiquement en mettant en évidence son acide désoxyribonu-
du moins dans un premier temps, sur l’utilisation du FCU [3] . cléique (ADN). En pratique, lorsque l’on réalise un test HPV, on
2 EMC - Gynécologie
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Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal 44-A-10
Tableau 1. Tableau 2.
Terminologie de Bethesda : termes devant figurer dans la conclusion de Terminologie histologique des lésions précancéreuses du col de l’utérus
la cytologie cervico-utérine. de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Qualité du prélèvement Tumeurs épithéliales
Satisfaisant pour l’évaluation Lésions malpighiennes intraépithéliales
Non satisfaisant pour l’évaluation (la raison doit être précisée) a Lésion malpighienne intraépithéliale de bas grade
Catégories Lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade
Négatif pour une lésion intraépithéliale ou maligne b Lésions glandulaires
Anomalie des cellules épithéliales Adénocarcinomes in situ
Anomalies des cellules malpighiennes
Cellules malpighiennes atypiques de signification indéterminée (ASCUS)
Cellules malpighiennes atypiques ne permettant pas d’éliminer une (lésions intraépithéliales de bas grade) quel que soit l’âge de la
lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade (ASC-H) patiente [25, 26] . Il est important de noter que cette technique peut
Lésion malpighienne intraépithéliale de bas grade (LSIL) être utilisée en option, mais ne fait pas l’objet d’une recomman-
Lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade (HSIL) dation comme précisé plus loin dans cet article (cf. infra) [9] .
Lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade avec des aspects
faisant suspecter une invasion
Carcinome épidermoïde Colposcopie
Anomalies des cellules glandulaires
Cellules cylindriques (glandulaires/endocervicales/endométriales) La colposcopie reste l’examen de référence pour le diagnostic
atypiques sans autre précision (AGC) et la mise en place des stratégies thérapeutiques des lésions du col
Cellules cylindriques (glandulaires/endocervicales) atypiques en faveur utérin [21] . Elle est indiquée par une cytologie anormale éventuelle-
d’une néoplasie ment complétée d’un test HPV positif selon les cas. Elle peut aussi
Adénocarcinome in situ de l’endocol être indiquée dans des situations cliniques particulières comme la
Adénocarcinome (préciser endocol/endomètre/extra-utérin/autre sans mise en évidence d’un col cliniquement anormal et suspect, ou la
autre précision) présence de métrorragies provoquées, en particulier postcoïtales.
Autres tumeurs malignes Elle ne doit pas être utilisée en première intention pour le dépis-
tage du cancer du col utérin pour lequel ses performances sont
a
Le frottis cervico-utérin doit être refait. mauvaises [27] . La colposcopie consiste en l’examen du col et du
b
La présence ou non de cellules cylindriques/endocervicales doit obligatoire-
ment être mentionnée dans le compte rendu. vagin après application d’acide acétique et de lugol permettant la
mise en évidence de lésions cervicovaginales et la réalisation de
biopsies dirigées pour un diagnostic précis. À l’instar d’autres pays
recherche la présence des HPV dits à « haut risque » (HR-HPV), européens, il existe en France une charte de qualité en colposco-
c’est-à-dire les types viraux dont une infection persistante expose pie qui a été proposée par une commission réunissant plusieurs
au risque de lésion intraépithéliale et de cancer du col utérin [20] . sociétés savantes (Société française de colposcopie et de patholo-
À ce jour, l’International Agency for Research on Cancer (IARC) gie cervico-vaginale [SFCPCV], Collège national des gynécologues
dénombre 13 types viraux dits de « haut risque ». Ce sont les HPV et obstétriciens français [CNGOF], Fédération nationale des col-
de types 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59 et 68 [21] . Il lèges de gynécologie médicale [FNCGM] et Société française de
existe des tests mettant simplement en évidence la présence d’un gynécologie [SFG]) [21] . Elle est basée notamment sur des critères
ou de plusieurs HR-HPV sans identifier le ou les types de virus pré- de formation initiale, de formation continue et de pratique régu-
sents. Il existe également des tests de génotypage permettant en lière de la colposcopie respectant des seuils d’activité personnels
plus de la détection de la présence d’un ou de plusieurs HR-HPV, minimums.
d’identifier le ou les types de virus présents. À ce jour, même si les
HPV de types 16 et 18 sont associés à un risque plus important
que les autres types d’HR-HPV, cette différence n’a pas d’impact Terminologie histologique
suffisant pour indiquer une modification de la prise en charge des Les résultats de l’analyse histologique des biopsies et des pièces
patientes [9, 22] . Pour cette raison, les tests de génotypage ne sont opératoires cervicales doivent être rendus selon la terminolo-
pas recommandés. Si certains laboratoires les utilisent, la mise en gie actualisée en 2014 par l’Organisation mondiale de la santé
évidence d’une infection à HPV16 ne changera pas la prise en (OMS) pour les lésions précancéreuses et cancéreuses du col de
charge des patientes qui doit être la même que celles ayant un l’utérus [28] . La classification de Richart ne doit plus être utilisée et
test HPV positif sans identification du type [9] . les termes de CIN (néoplasie intraépithéliale cervicale), abandon-
Dans le souci d’une prise en charge optimale des patientes, il nés. La terminologie de l’OMS ne distingue plus désormais que les
est essentiel que le test HPV ne soit utilisé que dans le cadre des lésions de bas et de haut grade histologiques. Les lésions de bas
recommandations en vigueur. À ce jour, l’utilisation du test HPV grade correspondent aux anciennes CIN 1 et les lésions de haut
est recommandée dans des indications précises : triage des FCU grade regroupent les CIN 2 et CIN 3, mais sans les distinguer. Cette
ASCUS et AGC [9] (anomalies des cellules malpighiennes de signi- terminologie est présentée dans le Tableau 2.
fication indéterminée et atypies des cellules glandulaires). Ils ne
sont pas recommandés pour le triage des autres anomalies cyto-
logiques et ne sont toujours pas recommandés pour le dépistage
primaire du cancer du col de l’utérus. Enfin, il est probable que
Prise en charge du frottis ASCUS
le test HPV soit prochainement recommandé pour le suivi post-
thérapeutique des lésions intraépithéliales du col de l’utérus [23, 24] .
Test HPV : le test de triage recommandé
après un ASCUS
Double immunomarquage p16INK4A /KI67 Représentant un peu moins de 5 % des FCU, l’ASCUS est
l’anomalie cytologique la plus fréquente et sa prise en charge est
Il s’agit d’une technique d’immunohistochimie recherchant, à un enjeu majeur de santé publique. Sa particularité est qu’il s’agit
partir du prélèvement du FCU réalisé en phase liquide, la présence d’un faux positif dans la très grande majorité des cas puisque près
de cellules présentant un comarquage pour les deux protéines : de 85 % des patientes ayant un FCU ASCUS ont en fait un col
la p16INK4A et le KI67. L’identification de la présence de ces normal [10] . La probabilité de lésion intraépithéliale de haut grade
deux protéines sur une même cellule témoignerait de l’existence en cas d’ASCUS est donc faible, mais pas nulle, avoisinant les 5 à
d’un processus de transformation cellulaire. À ce jour, il existe des 10 % [10] . Dans cette situation, si la colposcopie est le plus souvent
publications témoignant de l’intérêt de cette technique pour le inutile et potentiellement morbide, il est pourtant indispensable
triage des FCU ASCUS avant 30 ans et pour le triage des FCU LSIL de disposer d’un moyen de trier les patientes chez lesquelles
EMC - Gynécologie 3
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44-A-10 Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal
Double immunomarquage
Test HPV**
p16/Ki67 réflexe
Colposcopie, avec
biopsie si anomalie
Cytologie à
M12
12 mois
Cytologie
M36
à 3 ans
une colposcopie est nécessaire. Ce moyen, c’est le test HPV. Déjà est d’une réelle importance car il conditionne l’intérêt du test HPV
recommandé par l’ANAES en 2002, les nouvelles recommanda- dans cette indication. Car si la VPN reste identique quel que soit
tions INCa 2016 confirment l’utilisation du test HPV pour le triage l’âge, la capacité du test HPV à éviter une colposcopie diminue
des ASCUS (Fig. 1) [9, 10] . Mais alors que les anciennes recomman- d’autant plus que la prévalence de l’infection est importante. En
dations laissaient libre le clinicien de choisir entre la répétition pratique, si la probabilité que le test HPV soit négatif est de l’ordre
du FCU à six mois, la réalisation d’une colposcopie d’emblée ou de 50 % tout âge confondu, elle est de plus de 70 % après 30 ans
la réalisation d’une colposcopie uniquement en cas de test HPV contre moins de 50 % avant cet âge [31] . À titre d’exemple, la pro-
positif, le test HPV est aujourd’hui le seul test recommandé pour babilité d’avoir un test HPV positif chez une patiente de 25 ans
la prise en charge d’une patiente ayant un FCU ASCUS, et ce quel avec un FCU ASCUS est de l’ordre de 60 %. Cela implique que
que soit l’âge de la patiente [9] . Dans cette indication, le test HPV si le test HPV reste valable quel que soit l’âge et y compris chez
est effectivement supérieur à la répétition du FCU. Il est plus sen- les femmes de moins de 30 ans, il est un peu moins intéressant
sible, avec une spécificité comparable [14, 19, 20] . Mais surtout, il dans cette tranche d’âge, car permettant d’éviter une colposco-
offre une excellente valeur prédictive négative (VPN), supérieure pie inutile chez une proportion finalement faible de patientes.
à 95 %, permettant d’éliminer la probabilité d’une lésion intra- Ainsi, une femme de moins de 30 ans ayant un ASCUS a plus de
épithéliale et donc de se passer d’une colposcopie inutile chez ces risque d’être HPV positive et donc d’avoir une colposcopie injus-
patientes [14, 29, 30] . En pratique, cela permet d’éviter une colpo- tifiée, sans pour autant avoir un risque plus important de lésion
scopie chez une plus grande proportion de patientes et de mieux intraépithéliale cervicale sous-jacente [31] .
cibler ses indications. La répétition du FCU à six mois après un
ASCUS se traduit effectivement par la persistance d’une anomalie
cytologique dans les trois quarts des cas [31] . En comparaison, le Double immunomarquage p16INK4A /Ki67 :
test HPV est négatif dans un cas sur deux, permettant d’éviter une une option pour le triage des ASCUS avant
colposcopie inutile à la moitié des patientes [14, 29] .
Ainsi, la réalisation d’un test HPV est recommandée pour le 30 ans
triage des ASCUS, et ce quel que soit l’âge de la patiente (Fig. 1) [9] . Si le test HPV est le test recommandé pour le triage des ASCUS,
La forte VPN du test HPV dans cette indication permet de se passer et ce quel que soit l’âge de la patiente, la forte prévalence des
d’une colposcopie chez les femmes ASCUS/HPV négatives. Ces infections à HPV chez les femmes les plus jeunes diminue la ren-
patientes peuvent donc reprendre un suivi normal et faire leur tabilité de ce test avant 30 ans. Utilisé dans cette indication, le
prochain FCU dans un délai habituel de trois ans. La colposcopie double immunomarquage p16INK4A /Ki67 réalisé sur cytologie en
ne doit être réalisée que chez les patientes ASCUS/HPV positives milieu liquide semble présenter des performances diagnostiques
(Fig. 1). La prise en charge dépend en fin de compte du résultat élevées avec une sensibilité et une spécificité de l’ordre 90 et 80 %,
de la colposcopie. Il faut garder à l’esprit qu’un test HPV positif respectivement [25, 26] . Comme pour le test HPV, la VPN est très éle-
après un ASCUS ne signifie pas que la patiente a une lésion intra- vée, de l’ordre de 99 % et la valeur prédictive positive (VPP) est
épithéliale cervicale. Une lésion de haut grade n’est effectivement comprise entre 16 % et 56 %. Mais surtout, les performances du
présente que chez moins d’un tiers de ces patientes [29] . On note double immunomarquage p16INK4A /Ki67 semblent rester élevées
enfin que cette recommandation privilégie la pratique du FCU en chez les femmes de moins de 30 ans, permettant d’envisager de
phase liquide, puisque le test HPV peut être fait de manière reflexe, meilleures performances que le test HPV dans cette tranche d’âge.
directement sur le prélèvement du FCU initial alors qu’il impose Ainsi, avant 30 ans, le double immunomarquage p16INK4A /Ki67
de reconvoquer la patiente pour un nouveau prélèvement si le aurait une sensibilité comparable à celle du test HPV, mais une
FCU initial a été réalisé de manière conventionnelle, directement bien meilleure spécificité, de l’ordre de 72,4 à 74,7 % contre 23,8
sur lame [9] .
à 47,3 % pour le test HPV [25, 26] . À cela s’ajoute une probabilité
que le test soit négatif avant 30 ans dans 60 à 70 % des cas contre
Importance de l’âge des patientes seulement 20 à 45 % des cas pour le test HPV [25, 26] .
La forte valeur prédictive négative du double immunomarquage
La prévalence de l’infection à HPV dépend directement de l’âge p16INK4A /Ki67 et la faible proportion de patientes positives pour ce
des patientes. Elle est la plus élevée chez les femmes les plus jeunes, test en cas d’ASCUS avant 30 ans permettent d’envisager son uti-
et particulièrement avant 30 ans [32] . Mais il s’agit pour la majorité lisation en remplacement du test HPV dans cette tranche d’âge [9] .
d’infections transitoires, sans conséquences cliniques. Ce point Une colposcopie serait alors inutile si le double immunomarquage
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Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal 44-A-10
Test HPV
non recommandé Double
en première intention immunomarquage
p16/Ki67 réflexe
Positif Négatif
Colposcopie, avec
biopsie si anomalie
p16INK4A /Ki67 est négatif après un ASCUS chez une femme de de triage après un FCU de bas grade [25, 26] . Utilisé dans cette
moins de 30 ans, alors qu’elle serait indiquée par un test positif indication, le double immunomarquage p16INK4A /Ki67 aurait une
(Fig. 1) [21] . Il faut cependant bien comprendre que l’utilisation du meilleure spécificité que le test HPV pour une sensibilité compa-
double immunomarquage p16INK4A /Ki67 pour le triage des ASCUS rable et une VPN de plus de 90 %. De plus, il ne serait positif
avant 30 ans n’est pas recommandée et est proposée à titre option- que chez un peu plus de 50 % des patientes, ce qui permet-
nel [9] . Ce point s’explique par le fait que ces recommandations ont trait d’éviter un grand nombre de colposcopies inutiles [25, 26] . Il
été rédigées à partir de l’analyse des deux seules études ayant éva- est important de bien comprendre que seules deux publications
lué les performances du double immunomarquage p16INK4A /Ki67 sont disponibles à ce jour et que, comme pour le tri des ASCUS,
dans cette indication [25, 26] . Il est évident que d’autres études l’utilisation du double immunomarquage p16INK4A /Ki67 n’est pas
sont nécessaires pour pouvoir formellement valider l’intérêt de recommandée pour le tri des LSIL, mais peut être utilisé à titre
l’utilisation de ce test pour le triage des ASCUS avant 30 ans en optionnel (Fig. 2) [9] . Cela implique bien évidemment que le FCU
remplacement du test HPV. ait été réalisé en phase liquide. Utilisé dans cette indication, une
colposcopie ne serait indiquée après un FCU LSIL que si le double
immunomarquage p16INK4A /Ki67 est positif. Dans le cas contraire,
Prise en charge du frottis un FCU de contrôle devra être réalisé un an plus tard.
FCU ASC-H
Double immunomarquage p16INK4A /Ki67 :
La prise en charge des FCU ASC-H rejoint celle des HSIL. Avec un
une option pour le triage des LSIL risque de lésion intraépithéliale de haut grade histologique pou-
Les données actuelles de la littérature suggèrent que le double vant atteindre 40 %, une colposcopie doit également être réalisée
immunomarquage p16INK4A /Ki67 pourrait être utilisé comme test d’emblée dans cette situation [9] .
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44-A-10 Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal
Prise en charge des anomalies parce qu’il s’agit d’anomalies cytologiques rares. Mais aussi parce
que la colposcopie est souvent normale et que la mise en évi-
glandulaires (AGC) dence d’anomalies glandulaires cervicales est particulièrement
difficile en colposcopie. Parce que la probabilité de lésion cervi-
Selon la classification de Bethesda, un FCU AGC indique la cale sous-jacente est relativement faible, de l’ordre de 25 % et que
présence de cellules cylindriques (glandulaires / endocervicales / la prévalence des lésions glandulaires cervicales est encore plus
endométriales) atypiques [18] . La prise en charge de ce type de FCU faible, inférieure à 10 % [35, 36] . Enfin parce que ce type d’anomalie
anormal représente un vrai défi pour les cliniciens. Tout d’abord au frottis peut être révélateur d’un large spectre de pathologies
sous-jacentes allant d’une lésion épidermoïde intraépithéliale de
haut grade (LIEHG) jusqu’aux lésions de l’endomètre, en passant
par des authentiques lésions glandulaires du col utérin [35, 36] . Para-
doxalement, la lésion la plus fréquemment identifiée en cas de
Cytologie HSIL initiale frottis AGC n’est pas une lésion glandulaire cervicale mais une
LIEHG [36, 37] . Celles-ci sont observées dans 15 à 20 % des cas.
Colposcopie
Place du test HPV pour le triage des AGC
Au fil des années, les performances du test HPV ont été démon-
trées pour le triage des frottis de type ASCUS, essentiellement
Colposcopie Colposcopie non parce que son extraordinaire valeur prédictive négative permet
satisfaisante* satisfaisante* d’éliminer la présence d’une LIEHG sous-jacente et d’éviter une
colposcopie de ce fait inutile [29] . Utilisé en dépistage primaire, le
test HPV a également démontré sa supériorité sur le frottis. Mais
cette supériorité ne repose pas sur une réelle différence à préve-
Biopsie Colposcopie de contrôle
nir les cancers invasifs de type épidermoïde, mais bel et bien les
et examen du vagin
cancers de type glandulaire (adénocarcinomes) [11] . Si ces résul-
tats incitent à indiquer la pratique d’un test HPV pour le triage
des AGC, les études citées précédemment ne ciblent pas exacte-
Examen vaginal ment la valeur du test HPV dans cette indication. Parce que les
Autres anomalies cytologiques glandulaires sont rares, elles restent mal-
normal et colposcopie
situations
non satisfaisante heureusement peu étudiées dans la littérature. À ce jour, on peut
retenir essentiellement deux études ayant évalué la valeur du test
HPV dans cette indication [35, 38] . Si ces deux études reposent sur
un faible nombre de patientes étudiées (respectivement 179 et
CAT Conisation CAT 108 patientes), elles montrent toutes les deux l’excellente valeur
adaptée diagnostique adaptée prédictive négative du test HPV utilisé dans cette indication, de
l’ordre de 95 % [35, 38] . Ainsi, après une cytologie AGC, les perfor-
Figure 3. Arbre décisionnel. Prise en charge du frottis de haut grade mances du test HPV permettent de ne pas indiquer la réalisation
(lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade [HSIL]). CAT : conduite d’une colposcopie d’emblée. Le test HPV semble être le meilleur
à tenir. Astérisque : l’examen du vagin doit être systématique, que la moyen de trier ces anomalies cytologiques rares et une colposco-
colposcopie soit ou non satisfaisante. pie n’est indiquée que si le test HPV est positif (Fig. 4) [21] .
Colposcopie et Exploration
curetage endocervical endo-utérine**
Résultats Au moins un
normaux résultat anormal
Prise en charge
selon
recommandations
Test HPV à
M12
12 mois
Cytologie
M36
à 3 ans
6 EMC - Gynécologie
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Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal 44-A-10
Colposcopie
Biopsie
Cytologie et colposcopie
dans les 2 à 3 mois Post-partum
après l’accouchement
EMC - Gynécologie 7
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44-A-10 Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal
Concernant le test HPV, les données de la littérature suggèrent ASC-H ou AGC indique la réalisation d’une colposcopie d’emblée
tout d’abord que la prévalence de l’infection à HPV chez la femme avec contrôle colposcopique trois mois plus tard pour éliminer
enceinte serait équivalente à celle observée dans la tranche d’âge une lésion invasive et permettre de reporter la prise en charge dans
concernée [57, 58] . Néanmoins, certaines études suggèrent que, à le post-partum. Enfin, en recommandant le test HPV comme test
âge équivalent, la prévalence serait un peu plus élevée que dans la de triage pour les ASCUS et les AGC, ces nouvelles recommanda-
population générale [59, 60] . De plus, si les données de la littérature tions incitent à réaliser désormais les FCU de dépistage en phase
ne permettent pas de recommander une utilisation différente du liquide afin de permettre de réaliser ces tests de manière réflexe,
test HPV chez la femme enceinte, il n’existe pas d’étude ayant directement sur le prélèvement initial sans avoir à reconvoquer la
évalué sa valeur pour le triage des anomalies cytologiques au cours patiente pour un nouveau prélèvement.
de la grossesse. Combiné aux enjeux spécifiques de la grossesse, les
données actuelles n’incitent donc pas à recommander l’utilisation
du test HPV dans cette indication [9] .
“ Points essentiels
Prise en charge des anomalies cytologiques
• Le dépistage du cancer du col de l’utérus repose sur la
mineures pendant la grossesse : ASCUS
pratique du frottis cervico-utérin réalisé tous les trois ans
et LSIL chez les femmes de 25 à 65 ans après deux frottis initiaux
Alors que la mise en évidence de la moindre anomalie cytolo- normaux réalisés à un an d’intervalle.
gique au cours de la grossesse indiquait jusqu’alors la réalisation • La prise en charge du frottis anormal a fait l’objet de
d’une colposcopie systématique d’emblée, celle-ci n’est désormais nouvelles recommandations nationales éditées par l’INCa
plus indiquée en cas de FCU ASCUS ou LSIL [9, 50] . La faible pré- en 2016.
valence des lésions intraépithéliales de haut grade et le risque • La prise en charge d’un frottis ASCUS impose la réalisa-
quasi nul de cancer invasif associés à l’absence de données sur
tion d’un test HPV ; la colposcopie n’est indiquée que si
l’utilisation du test HPV dans cette indication et à la forte proba-
bilité de test HPV positif chez ces patientes jeunes font indiquer la celui-ci est positif.
réalisation d’un simple contrôle du FCU après l’accouchement [9] . • Un frottis de bas grade (LSIL), ASC-H ou de haut grade
La prise en charge de la patiente dépend donc uniquement du (HSIL) impose la réalisation d’une colposcopie ; la réalisa-
résultat de ce FCU de contrôle. tion d’un test HPV n’est pas indiquée dans cette indication.
• La prise en charge d’un frottis AGC impose la réalisation
d’un test HPV ; la colposcopie n’est indiquée que si celui-ci
Prise en charge des anomalies cytologiques est positif.
majeures pendant la grossesse : HSIL, ASC-H • Après un frottis AGC, une exploration endo-utérine est
et AGC recommandée après 45 ans et ce quel que soit le résultat
La prévalence plus importante de lésions intraépithéliales de
du test HPV.
• La prise en charge d’un frottis ASCUS ou de bas grade
haut grade histologiques et le risque réel de cancer invasif
méconnu font en revanche indiquer la réalisation systématique (LSIL) chez la femme enceinte indique la réalisation d’un
d’une colposcopie d’emblée après une cytologie HSIL, ASC-H ou frottis de contrôle dans le post-partum ; un frottis ASC-H,
AGC (Fig. 5) [9] . Le but de la colposcopie est d’éliminer une AGC ou de haut grade (HSIL) impose la réalisation d’une
lésion invasive qui imposerait une prise en charge immédiate. colposcopie pendant la grossesse.
La moindre anomalie doit être biopsiée pour garantir un diag-
nostic histologique optimal. En l’absence de lésion invasive, une
colposcopie de contrôle est indiquée trois mois plus tard afin de
s’assurer de l’absence d’aggravation des lésions identifiée et de
l’absence d’invasion. Cette colposcopie de contrôle à trois mois Déclaration de liens d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts
est également indiquée si la colposcopie initiale ne retrouve pas en relation avec cet article.
d’anomalie. En l’absence d’invasion, la mise en évidence d’une
lésion intraépithéliale du col utérin doit faire reporter sa prise en
charge au post-partum. Mais avant tout geste thérapeutique, ces Références
patientes doivent avoir un FCU de contrôle et une colposcopie
dans un délai de deux à trois mois après l’accouchement. La prise [1] Institut national de cancer. Les cancers en France - édition 2015.
en charge dépend ensuite des résultats de ces examens. www.e-cancer.fr/Actualites-et-evenements/Actualites/Publication-de-
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patientes en optimisant les indications de colposcopie dans le but [4] HAS. État des lieux et recommandations de la HAS pour le dépistage
de limiter le risque de traitements inutiles et la morbidité qui du cancer du col de l’utérus en France. Juillet 2010. www.has-sante.
fr/portail/jcms/c 1009772/fr/etat-des-lieux-et-recommandations-
en découle. Ainsi, la prise en charge des ASCUS et des AGC ne
pour-le-depistage-du-cancer-du-col-de-l-uterus-en-france.
repose plus que sur la pratique du test HPV et la colposcopie ne
[5] Kyrgiou M, Koliopoulos G, Martin-Hirsch P, Arbyn M, Prendiville W,
doit plus être indiquée que chez les patientes HPV positives. En
Paraskevaidis E. Obstetric outcomes after conservative treatment for
revanche, la réalisation d’une colposcopie d’emblée est recom- intraepithelial or early invasive cervical lesions: systematic review and
mandée après une cytologie LSIL, HSIL ou ASC-H. Ces nouvelles meta-analysis. Lancet 2006;367(9509):489–98.
recommandations offrent également la possibilité d’utiliser le [6] Arbyn M, Kyrgiou M, Simoens C, Raifu AO, Koliopoulos G, Martin-
double immunomarquage p16INK4A /Ki67 pour le triage des ASCUS Hirsch P, et al. Perinatal mortality and other severe adverse pregnancy
avant 30 ans et le triage des LSIL. Mais il faut rappeler qu’il ne outcomes associated with treatment of cervical intraepithelial neopla-
s’agit que d’une option et pas d’une recommandation ; d’autres sia: meta-analysis. BMJ 2008;337:a1284.
études restent nécessaires avant de pouvoir valider l’utilisation de [7] Kyrgiou M, Athanasiou A, Paraskevaidi M, Mitra A, Kalliala I, Martin-
ce test dans ces deux indications. Chez la femme enceinte, alors Hirsch P, et al. Adverse obstetric outcomes after local treatment for
que les anomalies cytologiques mineures (ASCUS et LSIL) doivent cervical preinvasive and early invasive disease according to cone depth:
simplement être contrôlées dans le post-partum, un FCU HSIL, systematic review and meta-analysis. BMJ 2016;354:i3633.
8 EMC - Gynécologie
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Carcopino X. Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal. EMC - Gynécologie 2018;13(4):1-
10 [Article 44-A-10].
10 EMC - Gynécologie
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