Vous êtes sur la page 1sur 10

 44-A-10

Cytologie cervicale et prise en charge


du frottis anormal
X. Carcopino

Si le dépistage du cancer du col repose toujours sur la réalisation d’un frottis cervico-utérin (FCU) tous
les trois ans entre 25 et 65 ans après deux FCU normaux à un an d’intervalle, la prise en charge des
FCU anormaux a été récemment revue. Ainsi, le test human papillomavirus (HPV) est désormais le seul
test de triage des anomalies des cellules malpighiennes de signification indéterminée (ASCUS) et des
atypies des cellules glandulaires (AGC), et la colposcopie n’est plus indiquée que chez les patientes HPV
positives. En revanche, la réalisation d’une colposcopie d’emblée est recommandée après une cytologie
LSIL, HSIL ou ASC-H. Ces nouvelles recommandations offrent également la possibilité d’utiliser le double
immunomarquage p16INK4A /Ki67 pour le triage des ASCUS avant 30 ans et le triage des LSIL. Mais il
ne s’agit que d’une option et pas d’une recommandation ; d’autres études restent nécessaires avant
de pouvoir valider l’utilisation de ce test dans ces deux indications. Chez la femme enceinte, alors que
les anomalies cytologiques mineures (ASCUS et LSIL) doivent simplement être contrôlées dans le post-
partum, un FCU HSIL, ASC-H ou AGC indique la réalisation d’une colposcopie d’emblée avec contrôle
colposcopique trois mois plus tard pour éliminer une lésion invasive et permettre de reporter la prise en
charge dans le post-partum. Enfin, en recommandant le test HPV comme test de triage pour les ASCUS
et les AGC, ces nouvelles recommandations incitent à réaliser désormais les FCU de dépistage en phase
liquide afin de permettre la réalisation du test HPV sans avoir à reconvoquer la patiente pour un nouveau
prélèvement.
© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Dépistage ; Cytologie ; Colposcopie ; Recommandations ; Lésion intraépithéliale

Plan ■ Prise en charge du FCU anormal pendant la grossesse 7


La grossesse, une situation bien particulière 7
■ Introduction 8 Prise en charge des anomalies cytologiques mineures pendant
la grossesse : ASCUS et LSIL 8
■ Dépistage cytologique du cancer du col de l’utérus 2 Prise en charge des anomalies cytologiques majeures pendant
Technique de réalisation : la supériorité du frottis en phase liquide 2 la grossesse : HSIL, ASC-H et AGC 8
Terminologie de Bethesda 2
■ Conclusion 8
■ Outils actuels en pathologie cervicale 2
Test HPV 2
Double immunomarquage p16INK4A /KI67 3
Colposcopie 3  Introduction
Terminologie histologique 3
■ Prise en charge du frottis ASCUS 3 Avec 2757 nouveaux cas en 2015 en France et 1092 décès, le
Test HPV : le test de triage recommandé après un ASCUS 3 cancer du col de l’utérus reste un enjeu de santé publique réel, ce
Importance de l’âge des patientes 4 d’autant qu’il touche des femmes jeunes et conserve un pronostic
Double immunomarquage p16INK4A /Ki67 : une option réservé [1] . Le cancer du col présente pourtant toutes les caracté-
pour le triage des ASCUS avant 30 ans 4 ristiques justifiant de la mise en œuvre d’un dépistage. C’est une
■ Prise en charge du frottis de bas grade (LSIL) 5 maladie grave et fréquente pour laquelle il existe un test de dépis-
Pas d’indication du test HPV 5 tage efficace, facilement acceptable par les patientes et de coût
Double immunomarquage p16INK4A /Ki67 : une option modéré : le frottis cervico-utérin (FCU). À cela s’ajoute le fait que
pour le triage des LSIL 5 l’histoire naturelle de la maladie se prête parfaitement au dépis-

tage puisque celle-ci est longue, s’établissant sur plus de dix ans,
Prise en charge du frottis de haut grade (HSIL) et des ASC-H 5
avec l’existence des lésions précancéreuses dont le traitement est
FCU HSIL 5
simple, efficace et expose à une morbidité limitée [2] . Mis en place
FCU ASC-H 5
depuis plusieurs dizaines d’années, le dépistage cytologique du
■ Prise en charge des anomalies glandulaires (AGC) 6 cancer du col de l’utérus a fait la preuve de son efficacité en per-
Place du test HPV pour le triage des AGC 6 mettant une réduction massive de l’incidence du cancer du col.
Indication des explorations endo-utérines 7 Cela passe bien évidemment par le diagnostic et le traitement des

EMC - Gynécologie 1
Volume 13 > n◦ 4 > octobre 2018
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-1064(17)67528-5

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 02, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
44-A-10  Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal

lésions intraépithéliales de haut grade, typiquement par la réali- Technique de réalisation : la supériorité
sation d’une résection à l’anse diathermique. S’il est efficace, ce
dépistage souffre encore malheureusement d’insuffisances. Celui-
du frottis en phase liquide
ci n’est toujours pas organisé, et ce malgré les engagements du Le FCU doit être réalisé tous les trois ans, chez toutes les femmes
Plan cancer 2014-2019 [3] . La participation est encore insuffisante, de 25 à 65 ans après deux FCU initiaux normaux réalisés à deux ans
estimée aux alentours de 60 % [4] . Enfin, on estime que de nom- d’intervalle [4] . Il est idéalement pratiqué en dehors des règles
breux traitements sont réalisés en excès et pourraient être évités. ou d’une infection génitale qui peuvent perturber sa lecture et
C’est le cas des lésions histologiques de bas grade qui ne doivent ses résultats. Point essentiel, le FCU est uniquement un test de
pourtant pas être traitées du fait de la très grande probabilité de dépistage et s’adresse donc à des patientes asymptomatiques. Le
guérison spontanée, ou encore des traitements réalisés chez des FCU n’est en aucun cas un test diagnostique et ne doit donc pas
femmes très jeunes, ayant démarré le dépistage avant 25 ans. Ces être réalisé pour l’exploration d’une symptomatologie clinique ou
situations exposent à la morbidité du dépistage du cancer du col et d’un col cliniquement suspect. Il existe aujourd’hui deux tech-
en particulier aux conséquences obstétricales potentielles des trai- niques pour la réalisation du FCU. La première est le frottis dit
tements [5–7] . Ces gestes exposent ainsi au risque d’accouchement « conventionnel », réalisé par l’étalement direct sur lame du prélè-
prématuré qui passe de près de 7 % pour la population générale à vement cervico-utérin. L’autre est le frottis dit « en phase liquide »
15 à 20 % après l’exérèse d’une lésion intraépithéliale cervicale [7] . qui consiste à la mise en suspension des cellules prélevées dans
À cela s’ajoute la morbimortalité néonatale qui en découle [6] . Il un milieu liquide dédié et validé permettant l’étalement secon-
faut bien comprendre que si les complications potentielles des daire automatisé et optimisé des cellules prélevées. Même s’il
traitements d’exérèse des lésions intraépithéliales du col utérin permet un étalement cellulaire optimal et réduit le risque de frot-
peuvent être acceptées lorsque le geste thérapeutique est indiqué tis insatisfaisant, le frottis en phase liquide n’est pas supérieur
pour le traitement d’une lésion intraépithéliale de haut grade his- au frottis conventionnel en termes de performances de dépis-
tologique, elles sont inacceptables lorsque le geste thérapeutique tage [16, 17] . Il est en revanche le seul à permettre la réalisation
n’est pas correctement indiqué. Enfin, il faut aussi tenir compte de tests complémentaires sur le même prélèvement. Ainsi, un test
du risque de sténose de l’orifice cervical et/ou de jonction non HPV ou un test immunocytochimique comme le double immuno-
visible, rendant la colposcopie impossible et compromettant le marquage p16INK4A /Ki67 ne peuvent pas être réalisés sur un frottis
suivi post-thérapeutique, pourtant indispensable [8] . Il est donc en phase conventionnelle et imposent donc la réalisation d’un
essentiel que la prise en charge du frottis anormal soit gérée de autre prélèvement. Pour ces raisons, le frottis en phase liquide est
manière optimale. Tout d’abord en respectant les recommanda- en train de se généraliser en France et il est notable que cette tech-
tions du dépistage cytologique, et en particulier les bornes du nique est préférable au FCU conventionnel pour éviter d’avoir à
dépistage en ne faisant pas de frottis avant 25 ans [4] . Mais aussi reconvoquer la patiente pour un nouveau prélèvement lorsqu’un
en ciblant au mieux les indications thérapeutiques pour ne pas test HPV ou un double immunomarquage p16INK4A /Ki67 est indi-
traiter les lésions intraépithéliales de bas grade et éviter de réaliser qué pour le triage d’une anomalie cytologique.
une conisation « blanche ».
L’Institut national du cancer (INCa) a publié fin 2016 des Terminologie de Bethesda
nouvelles recommandations pour la prise en charge des frottis
anormaux [9] . Il est important de noter qu’en plus d’actualiser la Réactualisée en 2014, la terminologie de Bethesda est celle qui
prise en charge du frottis anormal aux données récentes de la lit- doit être utilisée pour la rédaction du compte rendu de la cyto-
térature, ces recommandations ont été rédigées dans le souci de logie cervico-utérine [18, 19] . Ce point est extrêmement important
simplifier la prise en charge initiale de ces patientes et d’optimiser puisqu’il est essentiel à l’homogénéisation des pratiques et à la
les indications thérapeutiques. Le but est à la fois de permettre bonne application des recommandations actuelles. En accord avec
une meilleure prise en charge des patientes, mais aussi d’éviter cette terminologie, la conclusion diagnostique du compte rendu
les gestes thérapeutiques inutiles et la morbidité associée. Il est à de la cytologie cervico-utérine doit préciser tout d’abord si le prélè-
noter que les précédentes recommandations dataient de 2002 [10] . vement est satisfaisant pour l’évaluation. Dans le cas contraire, le
Il s’agissait des recommandations élaborées par l’Agence natio- FCU doit être refait. Il est important de noter que, même si ce point
nale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES). Depuis, doit figurer dans le compte rendu, l’absence de cellules endocer-
l’évolution des pratiques, la mise en route de la vaccination anti- vicales ne signifie pas que le FCU est insatisfaisant et doit être
human papillomavirus (HPV), l’introduction de nouveaux tests refait. Seule l’évaluation du cytologiste du caractère satisfaisant
comme le test HPV, les tests de génotypage, la détection de l’acide ou non du prélèvement réalisé, indépendamment de la présence
ribonucléique messager (ARNm) et les tests d’immunohistochimie de cellules endocervicales, permet de conclure. Ainsi un FCU peut
associés à l’enrichissement de la littérature médicale sur ce sujet être jugé satisfaisant par le cytologiste alors qu’il n’y a pas de cel-
imposaient une mise à jour de ces recommandations. lules endocervicales présentes sur le prélèvement ; celui-ci ne doit
donc pas être refait. Lorsque le prélèvement est jugé insatisfai-
sant pour l’évaluation par le cytologiste, celui-ci doit en préciser
 Dépistage cytologique du cancer la raison sur le compte rendu. Les résultats du FCU sont parfaite-
ment codifiés par la terminologie de Bethesda. Si un frottis normal
du col de l’utérus doit comporter dans la conclusion du compte rendu cytologique :
« négatif pour une lésion intraépithéliale ou maligne », toutes les
Malgré la démonstration incontestable de la supériorité du test anomalies identifiées doivent être précisées. La terminologie de
HPV sur le FCU pour le dépistage du cancer du col de l’utérus, Bethesda est présentée en détail dans le Tableau 1. À noter enfin
celui-ci repose toujours sur la cytologie [4] . Le test HPV a pourtant que la présence d’une inflammation, caractérisée par la présence
fait la preuve d’une meilleure sensibilité, pour une spécificité équi- d’amas lymphocytaires sur le prélèvement, ne signifie pas que le
valente, se traduisant par un dépistage plus efficace et la réduction frottis est anormal et doit être refait si le cytologiste conclut à
de la mortalité associée au cancer du col de l’utérus [11–14] . On la négativité de la cytologie pour une lésion intraépithéliale ou
note surtout que la supériorité du test HPV s’explique par sa maligne.
meilleure capacité au dépistage des lésions glandulaires du col uté-
rin pour lesquelles le FCU n’est pas performant [11] . À cela s’ajoute
qu’un test HPV négatif permet d’envisager un allongement de  Outils actuels en pathologie
l’intervalle entre deux tests de dépistage à cinq ans au lieu de trois
pour le FCU, permettant ainsi de réduire les coûts engendrés [15] . cervicale
Si, pour toutes ces raisons, il est probable que le dépistage reposera
dans les années à venir sur le test HPV, ce n’est malheureusement
Test HPV
pas encore le cas. La mise en place prochaine du dépistage orga- Il consiste à rechercher la présence du papillomavirus humain,
nisé selon le souhait du Plan cancer 2014-2019 reposera toujours, classiquement en mettant en évidence son acide désoxyribonu-
du moins dans un premier temps, sur l’utilisation du FCU [3] . cléique (ADN). En pratique, lorsque l’on réalise un test HPV, on

2 EMC - Gynécologie

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 02, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal  44-A-10

Tableau 1. Tableau 2.
Terminologie de Bethesda : termes devant figurer dans la conclusion de Terminologie histologique des lésions précancéreuses du col de l’utérus
la cytologie cervico-utérine. de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Qualité du prélèvement Tumeurs épithéliales
Satisfaisant pour l’évaluation Lésions malpighiennes intraépithéliales
Non satisfaisant pour l’évaluation (la raison doit être précisée) a Lésion malpighienne intraépithéliale de bas grade
Catégories Lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade
Négatif pour une lésion intraépithéliale ou maligne b Lésions glandulaires
Anomalie des cellules épithéliales Adénocarcinomes in situ
Anomalies des cellules malpighiennes
Cellules malpighiennes atypiques de signification indéterminée (ASCUS)
Cellules malpighiennes atypiques ne permettant pas d’éliminer une (lésions intraépithéliales de bas grade) quel que soit l’âge de la
lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade (ASC-H) patiente [25, 26] . Il est important de noter que cette technique peut
Lésion malpighienne intraépithéliale de bas grade (LSIL) être utilisée en option, mais ne fait pas l’objet d’une recomman-
Lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade (HSIL) dation comme précisé plus loin dans cet article (cf. infra) [9] .
Lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade avec des aspects
faisant suspecter une invasion
Carcinome épidermoïde Colposcopie
Anomalies des cellules glandulaires
Cellules cylindriques (glandulaires/endocervicales/endométriales) La colposcopie reste l’examen de référence pour le diagnostic
atypiques sans autre précision (AGC) et la mise en place des stratégies thérapeutiques des lésions du col
Cellules cylindriques (glandulaires/endocervicales) atypiques en faveur utérin [21] . Elle est indiquée par une cytologie anormale éventuelle-
d’une néoplasie ment complétée d’un test HPV positif selon les cas. Elle peut aussi
Adénocarcinome in situ de l’endocol être indiquée dans des situations cliniques particulières comme la
Adénocarcinome (préciser endocol/endomètre/extra-utérin/autre sans mise en évidence d’un col cliniquement anormal et suspect, ou la
autre précision) présence de métrorragies provoquées, en particulier postcoïtales.
Autres tumeurs malignes Elle ne doit pas être utilisée en première intention pour le dépis-
tage du cancer du col utérin pour lequel ses performances sont
a
Le frottis cervico-utérin doit être refait. mauvaises [27] . La colposcopie consiste en l’examen du col et du
b
La présence ou non de cellules cylindriques/endocervicales doit obligatoire-
ment être mentionnée dans le compte rendu. vagin après application d’acide acétique et de lugol permettant la
mise en évidence de lésions cervicovaginales et la réalisation de
biopsies dirigées pour un diagnostic précis. À l’instar d’autres pays
recherche la présence des HPV dits à « haut risque » (HR-HPV), européens, il existe en France une charte de qualité en colposco-
c’est-à-dire les types viraux dont une infection persistante expose pie qui a été proposée par une commission réunissant plusieurs
au risque de lésion intraépithéliale et de cancer du col utérin [20] . sociétés savantes (Société française de colposcopie et de patholo-
À ce jour, l’International Agency for Research on Cancer (IARC) gie cervico-vaginale [SFCPCV], Collège national des gynécologues
dénombre 13 types viraux dits de « haut risque ». Ce sont les HPV et obstétriciens français [CNGOF], Fédération nationale des col-
de types 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59 et 68 [21] . Il lèges de gynécologie médicale [FNCGM] et Société française de
existe des tests mettant simplement en évidence la présence d’un gynécologie [SFG]) [21] . Elle est basée notamment sur des critères
ou de plusieurs HR-HPV sans identifier le ou les types de virus pré- de formation initiale, de formation continue et de pratique régu-
sents. Il existe également des tests de génotypage permettant en lière de la colposcopie respectant des seuils d’activité personnels
plus de la détection de la présence d’un ou de plusieurs HR-HPV, minimums.
d’identifier le ou les types de virus présents. À ce jour, même si les
HPV de types 16 et 18 sont associés à un risque plus important
que les autres types d’HR-HPV, cette différence n’a pas d’impact Terminologie histologique
suffisant pour indiquer une modification de la prise en charge des Les résultats de l’analyse histologique des biopsies et des pièces
patientes [9, 22] . Pour cette raison, les tests de génotypage ne sont opératoires cervicales doivent être rendus selon la terminolo-
pas recommandés. Si certains laboratoires les utilisent, la mise en gie actualisée en 2014 par l’Organisation mondiale de la santé
évidence d’une infection à HPV16 ne changera pas la prise en (OMS) pour les lésions précancéreuses et cancéreuses du col de
charge des patientes qui doit être la même que celles ayant un l’utérus [28] . La classification de Richart ne doit plus être utilisée et
test HPV positif sans identification du type [9] . les termes de CIN (néoplasie intraépithéliale cervicale), abandon-
Dans le souci d’une prise en charge optimale des patientes, il nés. La terminologie de l’OMS ne distingue plus désormais que les
est essentiel que le test HPV ne soit utilisé que dans le cadre des lésions de bas et de haut grade histologiques. Les lésions de bas
recommandations en vigueur. À ce jour, l’utilisation du test HPV grade correspondent aux anciennes CIN 1 et les lésions de haut
est recommandée dans des indications précises : triage des FCU grade regroupent les CIN 2 et CIN 3, mais sans les distinguer. Cette
ASCUS et AGC [9] (anomalies des cellules malpighiennes de signi- terminologie est présentée dans le Tableau 2.
fication indéterminée et atypies des cellules glandulaires). Ils ne
sont pas recommandés pour le triage des autres anomalies cyto-
logiques et ne sont toujours pas recommandés pour le dépistage
primaire du cancer du col de l’utérus. Enfin, il est probable que
 Prise en charge du frottis ASCUS
le test HPV soit prochainement recommandé pour le suivi post-
thérapeutique des lésions intraépithéliales du col de l’utérus [23, 24] .
Test HPV : le test de triage recommandé
après un ASCUS
Double immunomarquage p16INK4A /KI67 Représentant un peu moins de 5 % des FCU, l’ASCUS est
l’anomalie cytologique la plus fréquente et sa prise en charge est
Il s’agit d’une technique d’immunohistochimie recherchant, à un enjeu majeur de santé publique. Sa particularité est qu’il s’agit
partir du prélèvement du FCU réalisé en phase liquide, la présence d’un faux positif dans la très grande majorité des cas puisque près
de cellules présentant un comarquage pour les deux protéines : de 85 % des patientes ayant un FCU ASCUS ont en fait un col
la p16INK4A et le KI67. L’identification de la présence de ces normal [10] . La probabilité de lésion intraépithéliale de haut grade
deux protéines sur une même cellule témoignerait de l’existence en cas d’ASCUS est donc faible, mais pas nulle, avoisinant les 5 à
d’un processus de transformation cellulaire. À ce jour, il existe des 10 % [10] . Dans cette situation, si la colposcopie est le plus souvent
publications témoignant de l’intérêt de cette technique pour le inutile et potentiellement morbide, il est pourtant indispensable
triage des FCU ASCUS avant 30 ans et pour le triage des FCU LSIL de disposer d’un moyen de trier les patientes chez lesquelles

EMC - Gynécologie 3

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 02, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
44-A-10  Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal

Figure 1. Arbre décisionnel. Prise en charge du


Cytologie ASCUS frottis ASCUS. Astérisque : possible uniquement si
initiale frottis initial réalisé en phase liquide. Double asté-
risque : par test réflexe si frottis initial réalisé en
phase liquide, et après nouveau prélèvement en
Colposcopie et cytologie Option* uniquement chez phase liquide si le frottis initial a été réalisé sur
répétée non recommandées les femmes de moins lame.
en première intention de 30 ans

Double immunomarquage
Test HPV**
p16/Ki67 réflexe

Négatif Positif Positif Négatif

Colposcopie, avec
biopsie si anomalie
Cytologie à
M12
12 mois

Cytologie
M36
à 3 ans

une colposcopie est nécessaire. Ce moyen, c’est le test HPV. Déjà est d’une réelle importance car il conditionne l’intérêt du test HPV
recommandé par l’ANAES en 2002, les nouvelles recommanda- dans cette indication. Car si la VPN reste identique quel que soit
tions INCa 2016 confirment l’utilisation du test HPV pour le triage l’âge, la capacité du test HPV à éviter une colposcopie diminue
des ASCUS (Fig. 1) [9, 10] . Mais alors que les anciennes recomman- d’autant plus que la prévalence de l’infection est importante. En
dations laissaient libre le clinicien de choisir entre la répétition pratique, si la probabilité que le test HPV soit négatif est de l’ordre
du FCU à six mois, la réalisation d’une colposcopie d’emblée ou de 50 % tout âge confondu, elle est de plus de 70 % après 30 ans
la réalisation d’une colposcopie uniquement en cas de test HPV contre moins de 50 % avant cet âge [31] . À titre d’exemple, la pro-
positif, le test HPV est aujourd’hui le seul test recommandé pour babilité d’avoir un test HPV positif chez une patiente de 25 ans
la prise en charge d’une patiente ayant un FCU ASCUS, et ce quel avec un FCU ASCUS est de l’ordre de 60 %. Cela implique que
que soit l’âge de la patiente [9] . Dans cette indication, le test HPV si le test HPV reste valable quel que soit l’âge et y compris chez
est effectivement supérieur à la répétition du FCU. Il est plus sen- les femmes de moins de 30 ans, il est un peu moins intéressant
sible, avec une spécificité comparable [14, 19, 20] . Mais surtout, il dans cette tranche d’âge, car permettant d’éviter une colposco-
offre une excellente valeur prédictive négative (VPN), supérieure pie inutile chez une proportion finalement faible de patientes.
à 95 %, permettant d’éliminer la probabilité d’une lésion intra- Ainsi, une femme de moins de 30 ans ayant un ASCUS a plus de
épithéliale et donc de se passer d’une colposcopie inutile chez ces risque d’être HPV positive et donc d’avoir une colposcopie injus-
patientes [14, 29, 30] . En pratique, cela permet d’éviter une colpo- tifiée, sans pour autant avoir un risque plus important de lésion
scopie chez une plus grande proportion de patientes et de mieux intraépithéliale cervicale sous-jacente [31] .
cibler ses indications. La répétition du FCU à six mois après un
ASCUS se traduit effectivement par la persistance d’une anomalie
cytologique dans les trois quarts des cas [31] . En comparaison, le Double immunomarquage p16INK4A /Ki67 :
test HPV est négatif dans un cas sur deux, permettant d’éviter une une option pour le triage des ASCUS avant
colposcopie inutile à la moitié des patientes [14, 29] .
Ainsi, la réalisation d’un test HPV est recommandée pour le 30 ans
triage des ASCUS, et ce quel que soit l’âge de la patiente (Fig. 1) [9] . Si le test HPV est le test recommandé pour le triage des ASCUS,
La forte VPN du test HPV dans cette indication permet de se passer et ce quel que soit l’âge de la patiente, la forte prévalence des
d’une colposcopie chez les femmes ASCUS/HPV négatives. Ces infections à HPV chez les femmes les plus jeunes diminue la ren-
patientes peuvent donc reprendre un suivi normal et faire leur tabilité de ce test avant 30 ans. Utilisé dans cette indication, le
prochain FCU dans un délai habituel de trois ans. La colposcopie double immunomarquage p16INK4A /Ki67 réalisé sur cytologie en
ne doit être réalisée que chez les patientes ASCUS/HPV positives milieu liquide semble présenter des performances diagnostiques
(Fig. 1). La prise en charge dépend en fin de compte du résultat élevées avec une sensibilité et une spécificité de l’ordre 90 et 80 %,
de la colposcopie. Il faut garder à l’esprit qu’un test HPV positif respectivement [25, 26] . Comme pour le test HPV, la VPN est très éle-
après un ASCUS ne signifie pas que la patiente a une lésion intra- vée, de l’ordre de 99 % et la valeur prédictive positive (VPP) est
épithéliale cervicale. Une lésion de haut grade n’est effectivement comprise entre 16 % et 56 %. Mais surtout, les performances du
présente que chez moins d’un tiers de ces patientes [29] . On note double immunomarquage p16INK4A /Ki67 semblent rester élevées
enfin que cette recommandation privilégie la pratique du FCU en chez les femmes de moins de 30 ans, permettant d’envisager de
phase liquide, puisque le test HPV peut être fait de manière reflexe, meilleures performances que le test HPV dans cette tranche d’âge.
directement sur le prélèvement du FCU initial alors qu’il impose Ainsi, avant 30 ans, le double immunomarquage p16INK4A /Ki67
de reconvoquer la patiente pour un nouveau prélèvement si le aurait une sensibilité comparable à celle du test HPV, mais une
FCU initial a été réalisé de manière conventionnelle, directement bien meilleure spécificité, de l’ordre de 72,4 à 74,7 % contre 23,8
sur lame [9] .
à 47,3 % pour le test HPV [25, 26] . À cela s’ajoute une probabilité
que le test soit négatif avant 30 ans dans 60 à 70 % des cas contre
Importance de l’âge des patientes seulement 20 à 45 % des cas pour le test HPV [25, 26] .
La forte valeur prédictive négative du double immunomarquage
La prévalence de l’infection à HPV dépend directement de l’âge p16INK4A /Ki67 et la faible proportion de patientes positives pour ce
des patientes. Elle est la plus élevée chez les femmes les plus jeunes, test en cas d’ASCUS avant 30 ans permettent d’envisager son uti-
et particulièrement avant 30 ans [32] . Mais il s’agit pour la majorité lisation en remplacement du test HPV dans cette tranche d’âge [9] .
d’infections transitoires, sans conséquences cliniques. Ce point Une colposcopie serait alors inutile si le double immunomarquage

4 EMC - Gynécologie

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 02, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal  44-A-10

Figure 2. Arbre décisionnel. Prise en charge


Cytologie LSIL initiale du frottis de bas grade (lésion malpighienne
intraépithéliale de bas grade [LSIL]). Astérisque :
possible uniquement si frottis initial réalisé en
Option* phase liquide.

Test HPV
non recommandé Double
en première intention immunomarquage
p16/Ki67 réflexe

Positif Négatif

Colposcopie, avec
biopsie si anomalie

M12 Cytologie à 12 mois

p16INK4A /Ki67 est négatif après un ASCUS chez une femme de de triage après un FCU de bas grade [25, 26] . Utilisé dans cette
moins de 30 ans, alors qu’elle serait indiquée par un test positif indication, le double immunomarquage p16INK4A /Ki67 aurait une
(Fig. 1) [21] . Il faut cependant bien comprendre que l’utilisation du meilleure spécificité que le test HPV pour une sensibilité compa-
double immunomarquage p16INK4A /Ki67 pour le triage des ASCUS rable et une VPN de plus de 90 %. De plus, il ne serait positif
avant 30 ans n’est pas recommandée et est proposée à titre option- que chez un peu plus de 50 % des patientes, ce qui permet-
nel [9] . Ce point s’explique par le fait que ces recommandations ont trait d’éviter un grand nombre de colposcopies inutiles [25, 26] . Il
été rédigées à partir de l’analyse des deux seules études ayant éva- est important de bien comprendre que seules deux publications
lué les performances du double immunomarquage p16INK4A /Ki67 sont disponibles à ce jour et que, comme pour le tri des ASCUS,
dans cette indication [25, 26] . Il est évident que d’autres études l’utilisation du double immunomarquage p16INK4A /Ki67 n’est pas
sont nécessaires pour pouvoir formellement valider l’intérêt de recommandée pour le tri des LSIL, mais peut être utilisé à titre
l’utilisation de ce test pour le triage des ASCUS avant 30 ans en optionnel (Fig. 2) [9] . Cela implique bien évidemment que le FCU
remplacement du test HPV. ait été réalisé en phase liquide. Utilisé dans cette indication, une
colposcopie ne serait indiquée après un FCU LSIL que si le double
immunomarquage p16INK4A /Ki67 est positif. Dans le cas contraire,
 Prise en charge du frottis un FCU de contrôle devra être réalisé un an plus tard.

de bas grade (LSIL)


Pas d’indication du test HPV  Prise en charge du frottis
Par rapport à l’ASCUS, le FCU de bas grade est associé à une de haut grade (HSIL) et des ASC-H
probabilité d’avoir une lésion intraépithéliale beaucoup plus éle-
vée, de l’ordre de 50 %, et la probabilité de lésion intraépithéliale FCU HSIL
de haut grade avoisine les 30 % [33] . Utilisé dans cette indication,
le test HPV a des performances élevées, mais n’est pas supérieur La prise en charge du FCU HSIL s’explique par la haute proba-
à la répétition du FCU à six mois : sa sensibilité est meilleure, bilité que ces patientes aient une lésion intraépithéliale cervicale,
mais sa spécificité inférieure [14, 29, 30, 34] . En pratique, si le test HPV et par le fait que la quasi-totalité d’entre elles sont HPV posi-
conserve une excellente VPN dans cette indication, supérieure à tives. En pratique, la probabilité d’avoir un col normal avec un
90 %, son utilisation est rendue inintéressante par le fait que la FCU HSIL est de l’ordre de 20 %. Près de 70 % auront une lésion
grande majorité de patientes ayant une cytologie de bas grade ont intraépithéliale de haut grade histologique et, surtout, le risque
un test positif et doivent donc faire une colposcopie. Avec une de cancer avoisine les 10 % [33] . Il est inutile et dangereux de
probabilité d’avoir un test HPV positif de l’ordre de 80 %, seule refaire une seconde cytologie à cause du risque de méconnaître
une toute petite minorité de patientes peuvent éviter de réaliser une lésion plus grave et de la laisser évoluer vers l’invasion. La
une colposcopie [29, 34] . On comprend donc que l’intérêt du test réalisation d’un test HPV pour le triage des lésions malpighiennes
HPV dans cette indication est très limité et n’est donc pas recom- intraépithéliales de haut grade [HSIL] n’a aucun intérêt, et il reste
mandé [21] . Jusqu’alors, il était laissé au praticien la possibilité de recommandé que ces patientes aient un examen colposcopique
refaire le FCU six mois après une cytologie LSIL avant d’indiquer d’emblée (Fig. 3) [9] . Celui-ci doit être attentif et la biopsie de
une colposcopie en cas d’anomalie du FCU de contrôle [10] . Cette la moindre anomalie est recommandée. Point important, en cas
option n’est désormais plus retenue et seule la réalisation d’une d’examen colposcopique satisfaisant et normal, il faut réaliser un
colposcopie est recommandée après un FCU de bas grade (Fig. 2). examen soigneux du vagin pour éliminer une éventuelle néopla-
Cela se justifie par le fait que la majorité de ces patientes ont tou- sie intraépithéliale du vagin (VIN) qui pourrait être la cause du
jours un FCU anormal six mois plus tard et doivent donc avoir FCU anormal [9] . Enfin, après un FCU HSIL, une colposcopie insa-
tisfaisante (jonction non entièrement visible) doit faire indiquer
un examen colposcopique. À cela s’ajoute la probabilité de lésion
la réalisation d’une conisation à visée diagnostique [9] .
cervicale de l’ordre de 50 % et la morbidité pour la patiente d’être
laissée dans l’incertitude de ce résultat pour plusieurs mois.

FCU ASC-H
Double immunomarquage p16INK4A /Ki67 :
La prise en charge des FCU ASC-H rejoint celle des HSIL. Avec un
une option pour le triage des LSIL risque de lésion intraépithéliale de haut grade histologique pou-
Les données actuelles de la littérature suggèrent que le double vant atteindre 40 %, une colposcopie doit également être réalisée
immunomarquage p16INK4A /Ki67 pourrait être utilisé comme test d’emblée dans cette situation [9] .

EMC - Gynécologie 5

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 02, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
44-A-10  Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal

 Prise en charge des anomalies parce qu’il s’agit d’anomalies cytologiques rares. Mais aussi parce
que la colposcopie est souvent normale et que la mise en évi-
glandulaires (AGC) dence d’anomalies glandulaires cervicales est particulièrement
difficile en colposcopie. Parce que la probabilité de lésion cervi-
Selon la classification de Bethesda, un FCU AGC indique la cale sous-jacente est relativement faible, de l’ordre de 25 % et que
présence de cellules cylindriques (glandulaires / endocervicales / la prévalence des lésions glandulaires cervicales est encore plus
endométriales) atypiques [18] . La prise en charge de ce type de FCU faible, inférieure à 10 % [35, 36] . Enfin parce que ce type d’anomalie
anormal représente un vrai défi pour les cliniciens. Tout d’abord au frottis peut être révélateur d’un large spectre de pathologies
sous-jacentes allant d’une lésion épidermoïde intraépithéliale de
haut grade (LIEHG) jusqu’aux lésions de l’endomètre, en passant
par des authentiques lésions glandulaires du col utérin [35, 36] . Para-
doxalement, la lésion la plus fréquemment identifiée en cas de
Cytologie HSIL initiale frottis AGC n’est pas une lésion glandulaire cervicale mais une
LIEHG [36, 37] . Celles-ci sont observées dans 15 à 20 % des cas.

Colposcopie
Place du test HPV pour le triage des AGC
Au fil des années, les performances du test HPV ont été démon-
trées pour le triage des frottis de type ASCUS, essentiellement
Colposcopie Colposcopie non parce que son extraordinaire valeur prédictive négative permet
satisfaisante* satisfaisante* d’éliminer la présence d’une LIEHG sous-jacente et d’éviter une
colposcopie de ce fait inutile [29] . Utilisé en dépistage primaire, le
test HPV a également démontré sa supériorité sur le frottis. Mais
cette supériorité ne repose pas sur une réelle différence à préve-
Biopsie Colposcopie de contrôle
nir les cancers invasifs de type épidermoïde, mais bel et bien les
et examen du vagin
cancers de type glandulaire (adénocarcinomes) [11] . Si ces résul-
tats incitent à indiquer la pratique d’un test HPV pour le triage
des AGC, les études citées précédemment ne ciblent pas exacte-
Examen vaginal ment la valeur du test HPV dans cette indication. Parce que les
Autres anomalies cytologiques glandulaires sont rares, elles restent mal-
normal et colposcopie
situations
non satisfaisante heureusement peu étudiées dans la littérature. À ce jour, on peut
retenir essentiellement deux études ayant évalué la valeur du test
HPV dans cette indication [35, 38] . Si ces deux études reposent sur
un faible nombre de patientes étudiées (respectivement 179 et
CAT Conisation CAT 108 patientes), elles montrent toutes les deux l’excellente valeur
adaptée diagnostique adaptée prédictive négative du test HPV utilisé dans cette indication, de
l’ordre de 95 % [35, 38] . Ainsi, après une cytologie AGC, les perfor-
Figure 3. Arbre décisionnel. Prise en charge du frottis de haut grade mances du test HPV permettent de ne pas indiquer la réalisation
(lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade [HSIL]). CAT : conduite d’une colposcopie d’emblée. Le test HPV semble être le meilleur
à tenir. Astérisque : l’examen du vagin doit être systématique, que la moyen de trier ces anomalies cytologiques rares et une colposco-
colposcopie soit ou non satisfaisante. pie n’est indiquée que si le test HPV est positif (Fig. 4) [21] .

Figure 4. Arbre décisionnel. Prise en charge


Cytologie AGC initiale des anomalies cytologiques glandulaires (frottis
AGC). AGC : atypie des cellules glandulaires. Asté-
risque : par test réflexe si frottis initial réalisé en
phase liquide, et après nouveau prélèvement en
Test HPV* Si > 45 ans phase liquide si le frottis initial a été réalisé sur
lame. Double astérisque : échographie pelvienne
Négatif Positif et biopsie d’endomètre à réaliser en plus du test
HPV si la patiente a plus de 45 ans.

Colposcopie et Exploration
curetage endocervical endo-utérine**

Résultats Au moins un
normaux résultat anormal

Prise en charge
selon
recommandations

Test HPV à
M12
12 mois
Cytologie
M36
à 3 ans

6 EMC - Gynécologie

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 02, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal  44-A-10

Figure 5. Arbre décisionnel. Prise en charge des frottis HSIL,


Cytologie ASC-H, ASC-H et AGC au cours de la grossesse. Lésion histo : lésion his-
AGC ou HSIL en tologique malpighienne intraépithéliale d’après biopsie. RCP :
cours de grossesse réunion de concertation pluridisciplinaire. Astérisque : il est
recommandé de réaliser une nouvelle biopsie.

Colposcopie

Colposcopie satisfaisante et Colposcopie satisfaisante et


normale ou non satisfaisante anomalie

Biopsie

Colposcopie Lésion Carcinome


3 mois plus tard histo invasif

Pas de suspicion Suspicion RCP ou avis


d’invasion d’invasion* d’expert

Cytologie et colposcopie
dans les 2 à 3 mois Post-partum
après l’accouchement

Indication des explorations endo-utérines physiologiques de la grossesse entraînent des modifications de


l’aspect du col. Celui-ci est plus gros, plus vascularisé, souvent
La justification de la réalisation d’une exploration endo-utérine œdématié avec une fréquente réaction de déciduose au sein de
après un FCU AGC repose sur la possibilité d’une authentique l’épithélium cervical modifiant son aspect [46] . À cela s’ajoutent
lésion endométriale révélée par ce type d’anomalie cytolo- les fréquentes difficultés d’exposition du col liées au bombement
gique [35, 36] . Mais la prévalence de ce type d’anomalie varie de des parois vaginales. Pourtant, les données de la littérature ne
façon importante avec l’âge des patientes. Tous âges confondus, mettent pas en évidence de différences significatives des per-
la prévalence des néoplasies endométriales chez les femmes ayant formances de la colposcopie, qu’elle soit réalisée pendant ou
une cytologie AGC est de moins de 30 % [36–39] . Mais la médiane en dehors de la grossesse [42, 47–49] . Il faut cependant considé-
d’âge des cas de cancer de l’endomètre serait de 56 ans (étendue rer ces résultats avec précaution. Ces études sont tout d’abord
de 41 à 87 ans) [36] . Et surtout, une proportion plus importante très peu nombreuses et toujours réalisées sur un petit nombre
de lésions endométriales est diagnostiquée chez les femmes de de patientes, insuffisant pour mettre en évidence une différence
plus de 50 ans par rapport aux femmes plus jeunes [37–39] . Pour ces qui semble être pourtant suggérée par les résultats. Autre point
raisons, il est aujourd’hui admis que si la réalisation d’une explo- important, ces études illustrent la tendance de la colposcopie à
ration endo-utérine n’est pas justifiée avant 45 ans, celle-ci doit surestimer la sévérité des lésions pendant la grossesse. En pra-
être systématiquement réalisée après cet âge et bien évidemment tique, les difficultés de la colposcopie chez la femme enceinte
quel que soit le résultat du test HPV (Fig. 4) [9] . sont bien réelles et imposent qu’elle soit réalisée par un colposco-
piste expérimenté. Il faut également garder à l’esprit qu’elle est
d’autant plus performante qu’elle est réalisée tôt pendant la gros-
 Prise en charge du FCU anormal sesse, idéalement au premier trimestre, pendant lequel l’impact
de l’imprégnation hormonale sur le col est encore limité [50] . Afin
pendant la grossesse de bien comprendre les indications de la colposcopie, il faut gar-
La grossesse, une situation bien particulière der à l’esprit ce qu’on en attend et considérer l’histoire naturelle
des lésions cervicales au cours de la grossesse. Il faut rappeler
La grossesse est une situation privilégiée pour le dépistage des que dans le cas d’une cytologie anormale découverte pendant la
lésions cervicales car elle est l’occasion de dépister des patientes grossesse, la situation est particulière puisque aucun traitement
n’ayant pas de suivi gynécologique régulier et échappant habituel- n’est proposé sauf si une invasion est suspectée à la colposco-
lement au dépistage [40] . Concernant les performances du FCU, il pie ou sur la biopsie [9] . Cela se justifie par le risque quasi nul
ne semble pas que celles-ci soient perturbées pendant la grossesse. pour une patiente ayant une lésion intraépithéliale cervicale, y
Même si les données actuelles de la littérature sont parfois discor- compris de haut grade, de développer un cancer invasif dans le
dantes sur ce sujet, on peut retenir que les performances du FCU délai de la grossesse [42, 47, 50–56] . Chez ces patientes, une simple
restent équivalentes chez la femme enceinte à celles observées surveillance est indiquée et le traitement sera reporté au post-
dans la population générale [41–45] . Le FCU reste donc un excellent partum. Dans ce contexte, le rôle et l’indication de la colposcopie
outil de dépistage chez la femme enceinte et il doit être réalisé est, plus que de diagnostiquer la présence d’une lésion intra-
en début de grossesse chez toutes les patientes dont le délai de épithéliale de haut grade histologique, de s’assurer de l’absence
réalisation du dernier FCU indique la réalisation de celui-ci. d’invasion afin de permettre à la patiente de mener à bien sa gros-
Les performances de la colposcopie chez la femme enceinte sesse et de ne se préoccuper du traitement qu’une fois qu’elle aura
sont en revanche beaucoup plus discutables. Les modifications accouché.

EMC - Gynécologie 7

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 02, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
44-A-10  Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal

Concernant le test HPV, les données de la littérature suggèrent ASC-H ou AGC indique la réalisation d’une colposcopie d’emblée
tout d’abord que la prévalence de l’infection à HPV chez la femme avec contrôle colposcopique trois mois plus tard pour éliminer
enceinte serait équivalente à celle observée dans la tranche d’âge une lésion invasive et permettre de reporter la prise en charge dans
concernée [57, 58] . Néanmoins, certaines études suggèrent que, à le post-partum. Enfin, en recommandant le test HPV comme test
âge équivalent, la prévalence serait un peu plus élevée que dans la de triage pour les ASCUS et les AGC, ces nouvelles recommanda-
population générale [59, 60] . De plus, si les données de la littérature tions incitent à réaliser désormais les FCU de dépistage en phase
ne permettent pas de recommander une utilisation différente du liquide afin de permettre de réaliser ces tests de manière réflexe,
test HPV chez la femme enceinte, il n’existe pas d’étude ayant directement sur le prélèvement initial sans avoir à reconvoquer la
évalué sa valeur pour le triage des anomalies cytologiques au cours patiente pour un nouveau prélèvement.
de la grossesse. Combiné aux enjeux spécifiques de la grossesse, les
données actuelles n’incitent donc pas à recommander l’utilisation
du test HPV dans cette indication [9] .
“ Points essentiels
Prise en charge des anomalies cytologiques
• Le dépistage du cancer du col de l’utérus repose sur la
mineures pendant la grossesse : ASCUS
pratique du frottis cervico-utérin réalisé tous les trois ans
et LSIL chez les femmes de 25 à 65 ans après deux frottis initiaux
Alors que la mise en évidence de la moindre anomalie cytolo- normaux réalisés à un an d’intervalle.
gique au cours de la grossesse indiquait jusqu’alors la réalisation • La prise en charge du frottis anormal a fait l’objet de
d’une colposcopie systématique d’emblée, celle-ci n’est désormais nouvelles recommandations nationales éditées par l’INCa
plus indiquée en cas de FCU ASCUS ou LSIL [9, 50] . La faible pré- en 2016.
valence des lésions intraépithéliales de haut grade et le risque • La prise en charge d’un frottis ASCUS impose la réalisa-
quasi nul de cancer invasif associés à l’absence de données sur
tion d’un test HPV ; la colposcopie n’est indiquée que si
l’utilisation du test HPV dans cette indication et à la forte proba-
bilité de test HPV positif chez ces patientes jeunes font indiquer la celui-ci est positif.
réalisation d’un simple contrôle du FCU après l’accouchement [9] . • Un frottis de bas grade (LSIL), ASC-H ou de haut grade
La prise en charge de la patiente dépend donc uniquement du (HSIL) impose la réalisation d’une colposcopie ; la réalisa-
résultat de ce FCU de contrôle. tion d’un test HPV n’est pas indiquée dans cette indication.
• La prise en charge d’un frottis AGC impose la réalisation
d’un test HPV ; la colposcopie n’est indiquée que si celui-ci
Prise en charge des anomalies cytologiques est positif.
majeures pendant la grossesse : HSIL, ASC-H • Après un frottis AGC, une exploration endo-utérine est
et AGC recommandée après 45 ans et ce quel que soit le résultat
La prévalence plus importante de lésions intraépithéliales de
du test HPV.
• La prise en charge d’un frottis ASCUS ou de bas grade
haut grade histologiques et le risque réel de cancer invasif
méconnu font en revanche indiquer la réalisation systématique (LSIL) chez la femme enceinte indique la réalisation d’un
d’une colposcopie d’emblée après une cytologie HSIL, ASC-H ou frottis de contrôle dans le post-partum ; un frottis ASC-H,
AGC (Fig. 5) [9] . Le but de la colposcopie est d’éliminer une AGC ou de haut grade (HSIL) impose la réalisation d’une
lésion invasive qui imposerait une prise en charge immédiate. colposcopie pendant la grossesse.
La moindre anomalie doit être biopsiée pour garantir un diag-
nostic histologique optimal. En l’absence de lésion invasive, une
colposcopie de contrôle est indiquée trois mois plus tard afin de
s’assurer de l’absence d’aggravation des lésions identifiée et de
l’absence d’invasion. Cette colposcopie de contrôle à trois mois Déclaration de liens d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts
est également indiquée si la colposcopie initiale ne retrouve pas en relation avec cet article.
d’anomalie. En l’absence d’invasion, la mise en évidence d’une
lésion intraépithéliale du col utérin doit faire reporter sa prise en
charge au post-partum. Mais avant tout geste thérapeutique, ces  Références
patientes doivent avoir un FCU de contrôle et une colposcopie
dans un délai de deux à trois mois après l’accouchement. La prise [1] Institut national de cancer. Les cancers en France - édition 2015.
en charge dépend ensuite des résultats de ces examens. www.e-cancer.fr/Actualites-et-evenements/Actualites/Publication-de-
l-edition-2015-des-Cancers-en-France.
[2] Cox JT. The development of cervical cancer and its precursors: what is
 Conclusion the role of human papillomavirus infection? Curr Opin Obstet Gynecol
2006;18(Suppl. 1):s5–13.
Les nouvelles recommandations éditées par l’INCa fin 2016 [3] INCa. Plan cancer 2014-2019. Février 2014. www.e-cancer.fr/Plan-
permettent une simplification de la prise en charge initiale des cancer/Plan-cancer-2014-2019-priorites-et-objectifs.
patientes en optimisant les indications de colposcopie dans le but [4] HAS. État des lieux et recommandations de la HAS pour le dépistage
de limiter le risque de traitements inutiles et la morbidité qui du cancer du col de l’utérus en France. Juillet 2010. www.has-sante.
fr/portail/jcms/c 1009772/fr/etat-des-lieux-et-recommandations-
en découle. Ainsi, la prise en charge des ASCUS et des AGC ne
pour-le-depistage-du-cancer-du-col-de-l-uterus-en-france.
repose plus que sur la pratique du test HPV et la colposcopie ne
[5] Kyrgiou M, Koliopoulos G, Martin-Hirsch P, Arbyn M, Prendiville W,
doit plus être indiquée que chez les patientes HPV positives. En
Paraskevaidis E. Obstetric outcomes after conservative treatment for
revanche, la réalisation d’une colposcopie d’emblée est recom- intraepithelial or early invasive cervical lesions: systematic review and
mandée après une cytologie LSIL, HSIL ou ASC-H. Ces nouvelles meta-analysis. Lancet 2006;367(9509):489–98.
recommandations offrent également la possibilité d’utiliser le [6] Arbyn M, Kyrgiou M, Simoens C, Raifu AO, Koliopoulos G, Martin-
double immunomarquage p16INK4A /Ki67 pour le triage des ASCUS Hirsch P, et al. Perinatal mortality and other severe adverse pregnancy
avant 30 ans et le triage des LSIL. Mais il faut rappeler qu’il ne outcomes associated with treatment of cervical intraepithelial neopla-
s’agit que d’une option et pas d’une recommandation ; d’autres sia: meta-analysis. BMJ 2008;337:a1284.
études restent nécessaires avant de pouvoir valider l’utilisation de [7] Kyrgiou M, Athanasiou A, Paraskevaidi M, Mitra A, Kalliala I, Martin-
ce test dans ces deux indications. Chez la femme enceinte, alors Hirsch P, et al. Adverse obstetric outcomes after local treatment for
que les anomalies cytologiques mineures (ASCUS et LSIL) doivent cervical preinvasive and early invasive disease according to cone depth:
simplement être contrôlées dans le post-partum, un FCU HSIL, systematic review and meta-analysis. BMJ 2016;354:i3633.

8 EMC - Gynécologie

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 02, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal  44-A-10

[8] Baldauf JJ, Dreyfus M, Ritter J, Meyer P, Philippe E. Risk of cervical [28] Stoler M, Bergeron C, Colgan T, Ferenczy A, Herrington C, Kim K,
stenosis after large loop excision or laser conization. Obstet Gynecol et al. Squamous cell tumours and precursors. In: WHO classification
1996;88(6):933–8. of tumours of the uterine cervix. Lyon: IARC; 2014172–81.
[9] INCa. Conduite à tenir devant une femme ayant une cytologie [29] Arbyn M, Roelens J, Simoens C, Buntinx F, Paraskevaidis E, Martin-
cervico-utérine anormale / Recommandations [Internet]. 2016. www.e- Hirsch PPL, et al. Human papillomavirus testing versus repeat cytology
cancer.fr/content/download/178363/2343581/file/Conduite a tenir for triage of minor cytological cervical lesions. Cochrane Database
devant une femme ayant une cytologie cervico uterine anormale Syst Rev 2013;3. CD008054.
Thesaurus mel 20170123.pdf. [30] Arbyn M, Roelens J, Cuschieri K, Cuzick J, Szarewski A, Ratnam S,
[10] ANAES. Conduite à tenir devant une femme ayant un frottis et al. The APTIMA HPV assay versus the hybrid capture 2 test in triage
cervico-utérin anormal. Actualisation 2002. Recommandations. of women with ASC-US or LSIL cervical cytology: a meta-analysis of
www.hassante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/frottis final - the diagnostic accuracy. Int J Cancer 2013;132(1):101–8.
recommandations.pdf. [31] ASCUS-LSIL Traige Study (ALTS) Group. Results of a randomi-
[11] Ronco G, Dillner J, Elfström KM, Tunesi S, Snijders PJ, Arbyn M, zed trial on the management of cytology interpretations of atypical
et al. Efficacy of HPV-based screening for prevention of invasive cer- squamous cells of undetermined significance. Am J Obstet Gynecol
vical cancer: follow-up of four European randomised controlled trials. 2003;188(6):1383–92.
Lancet 2014;383(9916):524–32. [32] Wheeler CM, Hunt WC, Cuzick J, Langsfeld E, Pearse A, Montoya
[12] Sankaranarayanan R, Nene BM, Shastri SS, Jayant K, Muwonge R, GD, et al. A population-based study of human papillomavirus genotype
Budukh AM, et al. HPV screening for cervical cancer in rural India. N prevalence in the United States: baseline measures prior to mass human
Engl J Med 2009;360(14):1385–94. papillomavirus vaccination. Int J Cancer 2013;132(1):198–207.
[13] Dillner J, Rebolj M, Birembaut P, Petry K-U, Szarewski A, Munk C, [33] Martin-Hirsch P, Rash B, Martin A, Standaert B. Management of
et al. Long term predictive values of cytology and human papilloma- women with abnormal cervical cytology: treatment patterns and asso-
virus testing in cervical cancer screening: joint European cohort study. ciated costs in England and Wales. BJOG 2007;114(4):408–15.
BMJ 2008;337:a1754. [34] Verdoodt F, Szarewski A, Halfon P, Cuschieri K, Arbyn M. Triage
[14] Arbyn M, Ronco G, Anttila A, Meijer CJLM, Poljak M, Ogilvie G, of women with minor abnormal cervical cytology: meta-analysis
et al. Evidence regarding human papillomavirus testing in secondary of the accuracy of an assay targeting messenger ribonucleic acid
prevention of cervical cancer. Vaccine 2012;30(Suppl. 5):F88–99. of 5 high-risk human papillomavirus types. Cancer Cytopathol
[15] Bulkmans NWJ, Berkhof J, Rozendaal L, van Kemenade FJ, Boeke 2013;121(12):675–87.
AJP, Bulk S, et al. Human papillomavirus DNA testing for the detec- [35] Zeferino LC, Rabelo-Santos SH, Villa LL, Sarian LO, Costa MC, do
tion of cervical intraepithelial neoplasia grade 3 and cancer: 5-year Amaral Westin MC, et al. Value of HPV-DNA test in women with
follow-up of a randomised controlled implementation trial. Lancet cytological diagnosis of atypical glandular cells (AGC). Eur J Obstet
2007;370(9601):1764–72. Gynecol Reprod Biol 2011;159(1):160–4.
[16] Siebers AG, Klinkhamer PJJM, Grefte JMM, Massuger LFAG, Vedder [36] Shoji T, Takatori E, Takeuchi S, Yoshizaki A, Uesugi N, Sugai T, et al.
JEM, Beijers-Broos A, et al. Comparison of liquid-based cytology with Clinical significance of atypical glandular cells in the Bethesda system
conventional cytology for detection of cervical cancer precursors: a 2001: a comparison with the histopathological diagnosis of surgically
randomized controlled trial. JAMA 2009;302(16):1757–64. resected specimens. Cancer Invest 2014;32(4):105–9.
[37] Asciutto KC, Henic E, Forslund O, Bjelkenkrantz K, Borgfeldt C.
[17] Siebers AG, Klinkhamer PJJM, Arbyn M, Raifu AO, Massuger LF,
Age influences the clinical significance of atypical glandular cells on
Bulten J. Cytologic detection of cervical abnormalities using liquid-
cytology. Anticancer Res 2015;35(2):913–9.
based compared with conventional cytology: a randomized controlled
[38] Zhao C, Florea A, Austin RM. Clinical utility of adjunctive high-
trial. Obstet Gynecol 2008;112(6):1327–34.
risk human papillomavirus DNA testing in women with Papanicolaou
[18] Solomon D, Davey D, Kurman R, Moriarty A, O’Connor D, Prey M,
test findings of atypical glandular cells. Arch Pathol Lab Med
et al. The 2001 Bethesda System: terminology for reporting results of
2010;134(1):103–8.
cervical cytology. JAMA 2002;287(16):2114–9.
[39] Castle PE, Fetterman B, Poitras N, Lorey T, Shaber R, Kinney W.
[19] Wilbur DC, Nayar R. Bethesda 2014: improving on a paradigm shift. Relationship of atypical glandular cell cytology, age, and human papil-
Cytopathology 2015;26(6):339–42. lomavirus detection to cervical and endometrial cancer risks. Obstet
[20] Muñoz N, Castellsagué X, de González AB, Gissmann L. Chapter Gynecol 2010;115(2 Pt 1):243–8.
1: HPV in the etiology of human cancer. Vaccine 2006;24(Suppl. [40] Frega A, Scirpa P, Corosu R, Verrico M, Scarciglia ML, Primieri MR,
3:S3/):1–10. et al. Clinical management and follow-up of squamous intraepithe-
[21] INCa. Conduite à tenir devant une femme ayant une cytologie lial cervical lesions during pregnancy and postpartum. Anticancer Res
cervico-utérine anormale / critères de qualité des test réalisés. 2007;27(4C):2743–6.
2016. www.e-cancer.fr/content/download/178347/2343328/version/ [41] Cronjé HS, van Rensburg E, Niemand I, Cooreman BF, Beyer E, Divall
2/file/Conduite a tenir cytologie cervico-uterine anormale Criteres P. Screening for cervical neoplasia during pregnancy. Int J Gynaecol
qualite tests decembre 2016 mel 20170123.pdf. Obstet 2000;68(1):19–23.
[22] Khan MJ, Castle PE, Lorincz AT, Wacholder S, Sherman M, Scott [42] Baldauf JJ, Dreyfus M, Ritter J, Philippe E. Colposcopy and direc-
DR, et al. The elevated 10-year risk of cervical precancer and cancer ted biopsy reliability during pregnancy: a cohort study. Eur J Obstet
in women with human papillomavirus (HPV) type 16 or 18 and the Gynecol Reprod Biol 1995;62(1):31–6.
possible utility of type-specific HPV testing in clinical practice. J Natl [43] Londo R, Bjelland T, Girod C, Glasser M. Prenatal and postpartum
Cancer Inst 2005;97(14):1072–9. Pap smears: do we need both? Fam Pract Res J 1994;14(4):359–67.
[23] Paraskevaidis E, Arbyn M, Sotiriadis A, Diakomanolis E, Martin- [44] Hellberg D, Axelsson O, Gad A, Nilsson S. Conservative management
Hirsch P, Koliopoulos G, et al. The role of HPV DNA testing in the of the abnormal smear during pregnancy. A long-term follow-up. Acta
follow-up period after treatment for CIN: a systematic review of the Obstet Gynecol Scand 1987;66(3):195–9.
literature. Cancer Treat Rev 2004;30(2):205–11. [45] Kashimura M, Matsuura Y, Shinohara M, Baba S, Obara K, Fujiwara
[24] Mariani L, Sandri MT, Preti M, Origoni M, Costa S, Cristoforoni P, H, et al. Comparative study of cytology and punch biopsy in cervical
et al. HPV-testing in follow-up of patients treated for CIN2+ Lesions. intraepithelial neoplasia during pregnancy. A preliminary report. Acta
J Cancer 2016;7(1):107–14. Cytol 1991;35(1):100–4.
[25] Schmidt D, Bergeron C, Denton KJ, Ridder R, European CINtec [46] Economos K, Perez Veridiano N, Delke I, Collado ML, Tancer ML.
Cytology Study Group. p16/ki-67 dual-stain cytology in the triage of Abnormal cervical cytology in pregnancy: a 17-year experience. Obstet
ASCUS and LSIL papanicolaou cytology: results from the European Gynecol 1993;81(6):915–8.
equivocal or mildly abnormal Papanicolaou cytology study. Cancer [47] Fader AN, Alward EK, Niederhauser A, Chirico C, Lesnock JL, Zwies-
Cytopathol 2011;119(3):158–66. ler DJ, et al. Cervical dysplasia in pregnancy: a multi-institutional
[26] Bergeron C, Ikenberg H, Sideri M, Denton K, Bogers J, Schmidt evaluation. Am J Obstet Gynecol 2010;203(2), 113.e1–.e1136.
D, et al. Prospective evaluation of p16/Ki-67 dual-stained cytology [48] Broderick D, Matityahu D, Dudhbhai M, Alter S. Histologic and col-
for managing women with abnormal Papanicolaou cytology: PALMS poscopic correlates of ASCUS pap smears in pregnancy. J Low Genit
study results. Cancer Cytopathol 2015;123(6):373–81. Tract Dis 2002;6(2):116–9.
[27] Cantor SB, Cárdenas-Turanzas M, Cox DD, Atkinson EN, Nogueras- [49] Morimura Y, Fujimori K, Soeda S, Hashimoto T, Takano Y, Yamada
Gonzalez GM, Beck JR, et al. Accuracy of colposcopy in the H, et al. Cervical cytology during pregnancy–comparison with non-
diagnostic setting compared with the screening setting. Obstet Gynecol pregnant women and management of pregnant women with abnormal
2008;111(1):7–14. cytology. Fukushima J Med Sci 2002;48(1):27–37.

EMC - Gynécologie 9

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 02, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
44-A-10  Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal

[50] Levêque J, Bergeron C, Boulanger J-C. Prevention of cervical [56] Wu Y-M, Wang T, He Y, Song F, Wang Y, Zhu L, et al.
cancer. Method and organization. J Gynecol Obstet Biol Reprod Clinical management of cervical intraepithelial neoplasia in pre-
2008;37(Suppl. 1):S112–3. gnant and postpartum women. Arch Gynecol Obstet 2014;289(5):
[51] Cubo-Abert M, Centeno-Mediavilla C, Franco-Zabala P, Merced- 1071–7.
Vázquez C, Castellví J, García A, et al. Risk factors for progression [57] Chan PKS, Chang AR, Tam W-H, Cheung JLK, Cheng AF. Prevalence
or persistence of squamous intraepithelial lesions diagnosed during and genotype distribution of cervical human papillomavirus infection:
pregnancy. J Low Genit Tract Dis 2012;16(1):34–8. comparison between pregnant women and non-pregnant controls. J
[52] Kaplan KJ, Dainty LA, Dolinsky B, Rose GS, Carlson J, McHale Med Virol 2002;67(4):583–8.
M, et al. Prognosis and recurrence risk for patients with cervical [58] Lu DW, Pirog EC, Zhu X, Wang HL, Pinto KR. Prevalence and typing
squamous intraepithelial lesions diagnosed during pregnancy. Cancer of HPV DNA in atypical squamous cells in pregnant women. Acta
2004;102(4):228–32. Cytol 2003;47(6):1008–16.
[53] Palle C, Bangsbøll S, Andreasson B. Cervical intraepithelial neoplasia [59] Hernández-Girón C, Smith JS, Lorincz A, Lazcano E, Hernández-Avila
in pregnancy. Acta Obstet Gynecol Scand 2000;79(4):306–10. M, Salmerón J. High-risk human papillomavirus detection and related
[54] Strinić T, Buković D, Karelović D, Bojić L, Stipić I. The effect of risk factors among pregnant and nonpregnant women in Mexico. Sex
delivery on regression of abnormal cervical cytologic findings. Coll Transm Dis 2005;32(10):613–8.
Antropol 2002;26(2):577–82. [60] Banura C, Franceschi S, van Doorn L-J, Arslan A, Kleter B, Wabwire-
[55] Serati M, Uccella S, Laterza RM, Salvatore S, Beretta P, Riva C, et al. Mangen F, et al. Prevalence, incidence and clearance of human
Natural history of cervical intraepithelial neoplasia during pregnancy. papillomavirus infection among young primiparous pregnant women
Acta Obstet Gynecol Scand 2008;87(12):1296–300. in Kampala, Uganda. Int J Cancer 2008;123(9):2180–7.

X. Carcopino, MD, PhD (xcarco@free.fr).


Service de gynécologie obstétrique, Hôpital Nord, AP–HM, chemin des Bourrely, 13015 Marseille, France.
Aix-Marseille université, Université Avignon, CNRS, IRD, IMBE UMR 7263, 13397 Marseille, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Carcopino X. Cytologie cervicale et prise en charge du frottis anormal. EMC - Gynécologie 2018;13(4):1-
10 [Article 44-A-10].

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

10 EMC - Gynécologie

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 02, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.

Vous aimerez peut-être aussi