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ROYAUME DU MAROC

UNIVERSITE MOHAMED V

FACULTE DE MEDECINE DENTAIRE

L’EXAMEN RADIOLOGIQUE
EN PARODONTIE

Service de Parodontologie

Edition 2013-2014

Réalisé par :

Pr L. ABDELLAOUI

Dr A. BOUZIANE

Pr A. CHERKAOUI

Pr O. ENNIBI
INTRODUCTION………………………………………………………………………….1

1. INTERETS DE L’EXAMEN RADIOLOGIQUE……………………………. …...1


2. LE BILAN RETRO-ALVEOLAIRE…………………………………………… …...2
2.1 Moyens…………………………………………………………………………. ……2
2.2 Réalisation pratique de la technique des plans parallèles……... …...5
2.3 Présentation des radiographies…………………………………………….15
2.4 Evaluation de la qualité des images radiographiques ………………16
2.5 Interprétation des images radiographiques…………………………….18
2.5.1 Examen du parodonte profond …………………………………………...18
2.5.1.1 L’os alvéolaire………………………………………………...…..19
2.5.1.2 L’espace desmodontal…….…………………………………….23
2.5.1.3 Le cément…………………………………………………………..23
2.5.2 Examen des dents………………………….…………………………….....23
2.5.2.1 Les couronnes dentaires………………………………………23
2.5.2.2 Les racines dentaires…………………………………..…....... 25
2.5.3 Examen des zones périphériques…………………………………….......26
2.5.3.1 Les trabéculations …………………………….……………….26
2.5.3.2 Les sinus maxillaires …………………..……………………...27
2.5.3.3 Les autres structures………………………………………….27
2.6 Les limites………………………………………………………………………....27

3. LES CLICHES RETROCORONAIRES INTERPROXIMAUX …………….28


3.1 Intérêt………………………………………………………………………………29
3.2 Limites……………………………………………………………………………..29

CONCLUSION……………………………………………………………………………29

1
INTRODUCTION
L’examen radiologique est d’une importance capitale dans l’établissement du
diagnostic parodontal. C’est un complément à l’examen clinique. Il doit être
accompli avec rigueur afin de tirer le maximum de renseignements qu’il est
susceptible de nous fournir. Cependant, il est aussi nécessaire de tenir compte de
ses limites en matière de diagnostic parodontal.

1. INTERETS DE L’EXAMEN RADIOLOGIQUE


L’examen radiologique constitue un moyen de diagnostic indispensable en
parodontie.

 Il permet d’évaluer avec le maximum de précisions l’état des tissus


parodontaux inaccessibles à l’examen direct. En effet, c’est un examen
complémentaire de l’examen clinique :

 la radiographie sert toujours de « moniteur » à l’examen clinique. Elle


permet soit d’en confirmer les résultats soit de les contredire et de déterminer
la réalisation d’un examen clinique complémentaire ;

 la réciproque est également vraie : l’examen clinique doit servir de


moniteur à l’interprétation radiologique en lui donnant sa signification.

 Il permet également d’évaluer l’état dentaire pour dépister à cette occasion


une pathologie dentaire mais aussi mettre en évidence les facteurs
étiologiques locaux prédisposant aux maladies parodontales.

 Il joue un rôle important dans l’élaboration du plan de traitement des cas


complexes concernant la parodontie, l’endodontie, l’orthodontie et la prothèse.

 Après traitement parodontal, il permet par comparaison des bilans réalisés


avant et après traitement de déterminer l’évolution de la maladie ou la
stabilité des lésions.

Trois procédés radiologiques peuvent être utilisés en parodontie : la radiographie


panoramique, le bilan rétro-alvéolaire et les clichés rétro-coronaires. Le bilan
rétro-alvéolaire reste le procédé de choix.

1
2. LE BILAN RETRO-ALVEOLAIRE
Les deux techniques de projection intra-orale utilisées pour la prise des clichés
rétro-alvéolaires sont la technique du plan bissecteur et la technique des plans
parallèles ou technique long cône. C’est cette technique qui doit être utilisée en
parodontie en bilans complets de 14 clichés.

2.1 Moyens

 Un générateur débitant 10 à 15 mA/s de tension et une puissance de 70-90 Kv.

Temps d’exposition

Tension
Puissance

Corpulence

Touche pour cliché rétro-alvéolaire


Touche pour cliché occlusal
Touche pour cliché rétro-coronaire

Le temps d’exposition dépend du site


anatomique, de la corpulence du
patient, de l’âge et du sexe du patient (enfants de moins de 15 ans, femmes
ménopausées) et de la présence de crêtes édentées (réduire l’exposition de
25%).

 Un cône localisateur d’une longueur entre 30 et 40 cm (fig 1), permettant de


diriger le faisceau des rayons perpendiculairement au film et de conserver une
distance constante entre le foyer et le film. Les films utilisés sont de
dimension 3×4cm (fig 2).

2
Fig 2: film intra-oral péri-apical
Fig 1 : cône localisateur
de dimension 34cm

 Les porte-films : un grand nombre de systèmes de porte-films permettent


d’obtenir l’orientation de l’applicateur de faisceau avec plus de facilité et de
précision. Ces systèmes sont appelés angulateurs. Ils comportent un porte-
film interchangeable et stérilisable qui se fixe au cône de tout tube dentaire
par l’intermédiaire d’un anneau adaptateur. Exemple : l’angulateur de Rinn
(fig 3).

Fig 3a : adaptation de l’angulateur Fig 3b : position de l’angulateur sur


sur le long cône 6 l’arcade mandibulaire droite

3
Le système complet comprend (fig 4):

 un porte-film antérieur, 2 porte-films postérieurs (l’un pour le secteur


gauche supérieur et le secteur droit inférieur, l’autre pour le secteur droit
supérieur et le secteur gauche inférieur) ;

 2 tiges métalliques différentes pour la prise des clichés antérieur et


postérieur ;

 2 anneaux de visée, l’un pour les clichés antérieurs, l’autre pour les clichés
postérieurs ;

 2 types de blocs de morsure (antérieur et postérieur).

Anneau
adaptateur

Tige
métallique
Bloc de
morsure

Porte-film postérieur Porte-film antérieur


pour film placé pour film placé
horizontalement verticalement

Fig 4a : angulateur pour le secteur Fig. 4b : angulateur pour le secteur


antérieur postérieur

 Les cônes de gutta radio-opaques permettent de repérer un trajet fistuleux, le


parcours d’une poche complexe, une communication endo-parodontale ou
l’atteinte d’un espace interradiculaire

 Un dosimètre doit être porté par


l’opérateur (fig 5). Il permet d’estimer les
doses qu’il a reçues pendant une durée
donnée.

Fig 5 : Dosimètre

4
 Le développement sera fait
soit manuellement soit
automatiquement (fig 6)

Fig 6 : appareil de développement


automatique

 La lecture de l’image est facilitée par


l’utilisation d’un négatoscope et d’une
loupe (fig 7).

Fig 7 : négatoscope

2.2 Réalisation pratique de la technique des plans parallèles

Afin d’obtenir des images de bonne qualité, il faut respecter les principes
précédemment énoncés en assurant :

 un bon positionnement du film par un porte-film ;

 un parallélisme tube-axe du porte-film.

Chaque cliché est destiné à un secteur des arcades selon la disposition montrée
sur la fig 16 a.

5
Le film est inséré à fond dans la fente située en arrière du bloc de morsure et
l’extrémité du cylindre de localisation est centrée et juxtaposée à l’anneau de
l’angulateur.

Au maxillaire, les films doivent être situés assez loin des dents antérieures pour
bénéficier d’une profondeur suffisante du palais, et croisent plus ou moins
obliquement la ligne médiane pour les clichés des prémolaires et des molaires.

A la mandibule, ils sont placés un peu plus près de l’arcade, surtout dans les
secteurs latéraux, mais la langue doit être repoussée latéralement et/ou vers
l’arrière.

Il est parfois utile d’interposer un rouleau de coton entre les dents à


radiographier et le film pour améliorer le parallélisme dents-film.

Description de la technique par groupe de dents

 Pour les incisives, le film est monté à la verticale et le rayon centré sur la ligne
inter-incisive (fig 8).

 Pour les canines, le film est monté à la verticale et le rayon centré sur la canine
(fig 9).

 Pour les prémolaires supérieures, le film est monté sur la largeur (à l’horizontale)
et le rayon est centré sur la deuxième prémolaire (fig 10).

 Pour les molaires supérieures, le film est également monté sur la largeur et le
rayon est centré sur la deuxième molaire (fig 11).

A la mandibule, le même principe est appliqué qu’au maxillaire supérieur


(fig 12-13-14-15).

6
Fig 8a : vue de face. On notera la Fig 8b : vue latérale. On notera la
position correcte de la tête et la position de la tête pour le centrage
position symétrique du tube dentaire 6 des maxillaires 6

Fig 8c : champ couvert par le film 4

Fig 8d : situation du film sur l’arcade Fig 8e : orientation de l’axe du faisceau de rayonnement 4
4

7
Fig 9b : schéma du trajet du rayon dans le plan
Fig 9a : pour les canines, le film est disposé à horizontal. L’incidence orthoradiale est
la verticale et rayon est centré sur la canine 6 représentée (trait plein) par rapport aux
incidences mésio et disto-excentriques (pointillés)
autorisant une représentation optimale des septa
osseux interdentaires 6

Fig 9c : champ couvert par le film 4

Fig 9d : situation du film sur l’arcade 4 Fig 9e : orientation de l’axe du faisceau de rayonnement 4

8
Fig 10a : pour les prémolaires supérieures, le film est disposé à l’horizontale et le
rayon est centré sur la deuxième prémolaire 6

Fig 10b : champ couvert par le film 4

Fig 10c : situation du film sur l’arcade 4 Fig 10d : orientation de l’axe du faisceau de rayonnement 4

9
Fig 11b : représentation schématique du réglage
Fig 11a : incidence pour le secteur molaire anatomiquement correct pour le secteur molaire
supérieur 6 supérieur : l’os zygomatique ne se projette pas
sur le secteur molaire supérieur 6

Fig 11c : pour les molaires supérieurs, le film est disposé à l’horizontale et
le rayon est centré sur la 2° molaire supérieure 4

Fig 11d : situation du film sur l’arcade 4 Fig 11e : orientation de l’axe du faisceau de rayonnement 4

10
Fig 12a : vue de face. Incidence pour le Fig 12b : vue latérale. On notera la position de la
secteur antérieur inférieur 6 tête pour le centrage sur la mandibule 6

Fig 12c : champ couvert par le film 4

Fig 12d : situation du film sur l’arcade 4 Fig 12e : orientation de l’axe du faisceau de rayonnement 4

11
Fig 13a : incidence orthoradiale pour une
représentation de la canine inférieure Fig 13b : schéma de l’incidence orthoradiale mésio
avec porte-film. Le film ne peut être mis et disto-excentrique pour la canine inférieure 6
plan en place, que si le patient ferme
légèrement la bouche afin de relâcher le
plancher buccal 6

Fig 13c : champ couvert par le film 4

Fig 13d : situation du film sur l’arcade 4


Fig 13e : orientation de l’axe du faisceau de rayonnement 4

12
Fig 14a : incidence pour les secteurs
prémolaires inférieures 6

Fig 14b : champ couvert par le film 4

Fig 14c : situation du film sur l’arcade 4 Fig 14d : orientation de l’axe du faisceau de rayonnement 4

13
Fig 15a : disposition du film sur les Fig 15b : vue latérale. On note la
molaires inférieures. Vue de face 6 direction excentrée en direction
mésiale du rayon directeur 6

Fig 15b : champ couvert par le film 4

Fig 15c : situation du film sur l’arcade 4 Fig 15d : orientation de l’axe du faisceau de rayonnement 4

14
2.3 Présentation des radiographies

Une fois le bilan réalisé, il sera monté sur un porte-clichés.

Pour que ce bilan soit exploitable à court et à long terme, il doit comporter le nom
et le prénom du patient, son numéro du dossier et la date à laquelle ont été prises
les radiographies.

Les radiographies doivent être montées avec le relief du repère d’orientation


(bosse se situant au coin du film) dirigé vers soi et selon le schéma dentaire du
patient afin qu’elles puissent être interprétées correctement et en trier les
informations nécessaires à l’établissement du diagnostic, du pronostic et du plan
de traitement (fig 16)

Il faut commencer par situer les radiographies : supérieures ou inférieures. Pour


faciliter l’orientation, l’étudiant peut s’aider par l’anatomie dentaire et les
éléments anatomiques de proximité.

Exemple : Au niveau du maxillaire, les molaires ont trois racines, les couronnes
des incisives sont plus larges, on note aussi l’image des cavités sinusiennes et les
fosses nasales…

Au niveau de la mandibule : les couronnes des incisives sont moins larges, les
molaires possèdent deux racines, on note aussi le trajet du canal dentaire
inférieur, l’image du trou mentonnier…

Pour reconnaître le côté droit du côté gauche, il suffit de garder en mémoire que
les apex sont toujours déportés du côté distal.

L’étudiant peut également s’aider de l’état de la denture du patient dans


l’orientation des clichés radiologiques : obturations, prothèses, dents absentes…

15
Fig 16 a : disposition et orientation schématiques des films sur le porte-clichés

Nom prénom Date


N° Dossier

Fig 16 b : bilan rétro-alvéolaire et rétro-coronaire correctement orienté monté sur un porte-cliché

2.4 Evaluation de la qualité des images radiographiques

Outre le contraste et la netteté de l’image, il faut :

 Observer les surfaces occlusales. Plus les surfaces occlusales sont visibles sur la
radiographie, plus la dent est déformée dans le sens de l’allongement ou du
raccourcissement (fig 17-18).

16
Fig 17 : image radiologique Fig 18 : image radiologique raccourcie
allongée de la 22, 23, 24 Faces occlusales visibles de la 44 45 et 46

 Observer les embrasures et les points de contact : les faces


proximales des dents ne doivent pas être superposées
(pour des dents bien alignées) et l’os interproximal doit
être parfaitement visible. Ainsi, des clichés qui montrent
la crête septale à proximité des zones de contact coronaire
ne sont pas fiables (fig 19).

Fig 19 : superposition des faces proximales

 L’image de l’arcade zygomatique ne doit pas être superposée aux racines des
molaires maxillaires (fig 20).

17
Fig 20 : erreur d’incidence pour le secteur molaire supérieur : l’inclinaison
verticale trop importante sur l’horizontale entraîne la projection de l’os
zygomatique sur les racines des molaires 6

 Le tube doit être correctement aligné de manière à ce que toute la surface du


film soit exposée aux rayons X, sinon
on obtient une image tronquée (fig 21).

Fig 21 : image radiologique tronquée

2.5 Interprétation des images radiographiques

Il faut examiner de façon systématique de gauche à droite, au maxillaire d’abord,


à la mandibule ensuite, un seul élément à la fois.

2.5.1 L’examen du parodonte profond

Chaque élément est étudié au maxillaire puis à la mandibule.

18
2.5.1.1 L’os alvéolaire

 La crête osseuse

Normalement, la crête osseuse


interdentaire est parallèle à une ligne
imaginaire reliant les jonctions amélo-
cémentaires de deux dents voisines en
l’absence de pathologie parodontale. La
distance les séparant est estimée à 1-
1,5mm (fig 24).

Fig 24 : crête osseuse normale entre 35 et 36

La position et la forme de la crête peuvent être modifiées par :

 la taille et la forme des couronnes,

 l’état d’éruption des dents,

 la position des dents : présence ou pas d’encombrements,

 la version mésiale des molaires.

Cependant, quand la distance entre la jonction amélo-cémentaire et la crête


osseuse dépasse 2mm, on parle de lyse osseuse. Cette lyse peut être de différents
degrés et de différents aspects.

 Evaluation de l’alvéolyse

- Evaluation quantitative : le degré de la lyse alvéolaire peut être quantifié par


rapport à la jonction amélo-cémentaire en pourcentage ou en fraction :

 25% de perte osseuse ou 1/3 cervical radiculaire (fig 25)

 50% de perte osseuse ou 1/3 moyen radiculaire (fig 26)

 75% de perte osseuse ou 1/3 apical radiculaire (fig 27)

 Quand la dent n’est plus entourée d’os, la lyse est dite terminale (fig 28)

19
Fig 25 : lyse du 1/3 cervical entre Fig 26 : lyse du 1/3 moyen 32, 33
42, 41, 31, 32

Fig 27 : lyse du 1/3 apical sur 31 et 41 Fig 28 : Lyse terminale au niveau de 41

 Evaluation qualitative

La lyse osseuse peut être de trois types :

 horizontale : la crête osseuse apparaît parallèle à une ligne virtuelle passant


par les jonctions amélo-cémentaires des deux dents adjacentes (fig 29)

 verticale, oblique ou angulaire : la crête osseuse forme un angle oblique avec


la ligne passant par les jonctions amélo-cémentaires des deux dents
adjacentes, ou, si la dent est en bonne position, l’image de la lyse forme un
angle plus ou moins aigu avec la dent adjacente (fig 30)

 Entre ces deux principales lyses, il existe une variété dite en cratère ; il s’agit
d’une lyse en cuvette qui s’observe fréquemment au niveau prémolaire et
molaire (fig 31).

20
-

Fig 29 : lyse horizontale entre la Fig 30 : lyse angulaire en D de la 36


36, 37, 38

Fig 31 : lyse en cratère autour de


la racine distale de 36

Remarques :

1) Lorsqu’il se produit une différence entre les niveaux de jonctions amélo-


cémentaires, la crête septale est oblique. Une telle configuration est normale
mais peut induire le praticien en erreur et faire penser à une lyse angulaire.

2) Un os sain possède une corticale dense au niveau de la crête donnant sur la


radiographie un liseré blanc.
L’absence de ce liseré et la présence
d’une zone floue moins radio-dense
(fig 32) au niveau du septum
indique la présence d’une lyse d’os
alvéolaire et doit faire suspecter la
présence d’un cratère interproximal
ou la résorption marginale d’un versant osseux.
Fig 32 : présence d’une zone floue
interproximale entre 45-46 et 46-47

21
 La lamina dura

C’est le liseré blanc qui borde l’espace desmodontal, sur tout le pourtour de la
racine. Elle présente l’image radiologique de la paroi alvéolaire. Cette image
résulte du fait que les rayons X traversent cette corticale d’os compact de façon
tangentielle.

La lamina dura disparaît lorsqu’il existe une résorption et indique un processus


inflammatoire. Mais il faut noter qu’une modification de l’angulation des rayons
peut aussi amener sa disparition radiologique. Ainsi, son absence ne doit pas
faire conclure obligatoirement à la présence d’une parodontite. Il faut pour cela
des signes cliniques et radiologiques complémentaires.

Cependant, sa présence marque un os sain, ou une lésion stabilisée par un


traitement parodontal (fig 33).

Fig 33 : lamina dura visible autour des


racines de la 32 et 42.
Lyse angulaire en M et D de la 41 avec
lamina dura visible.

 Zones interradiculaires et furcations

L’étude de ces zones doit rechercher la destruction osseuse au niveau de la zone


inter-radiculaire des dents pluriradiculées (fig 34).

Fig 34 : radioclarté en interradiculaire


de la 46

22
2.5.1.2 L’espace desmodontal

Radiologiquement, l’espace desmodontal est le liseré radioclair situé entre la


racine dentaire et la corticale interne.

Toujours visible à la radiographie, son étude consiste à évaluer son épaisseur et


sa continuité.

 Un ligament parodontal net mais sans épaississement exagéré est un signe de


normalité.

 L’élargissement de l’espace desmodontal apprécié sur des radiographies


correspond à un phénomène de résorption osseuse réversible. L’observation
d’une telle image doit être mise en
rapport avec les constatations cliniques
de mobilité ; surcharge (bruxisme,
interférences, contact prématuré), effet
scoliodontique prothétique, orthodontie,
inflammation endodontique ou
parodontale (fig 35).
Fig 35 : élargissement desmodontal sur la 24,25 et 26

2.5.1.3 Le cément

L’examen du cément est effectué afin de déceler la présence de certaines


anomalies telles que les résorptions, l’hypercémentose ou les cémenticules.

2.5.2. Examen des dents

2.5.2.1 Les couronnes dentaires

Il faut noter :

 la qualité des points de contact (fig 36)

 les malpositions (égression, version, encombrement…) (fig 37)

 la présence de caries (fig 38)

 les obturations et prothèses dentaires (fig 39, 44)

 les dents incluses (fig 41)

23
Fig 36 : absence de points de contact Fig 37 : égression de la 36.
entre la 12 11, 21 Mésioversion de la 37

Fig 39 : présence d’un appareillage


Fig 38 : carie en D de la 36 orthodontique et d’une obturation
débordante en D de la 14

Fig 40 : prothèse défectueuse sur la 45 Fig 41 : 38 incluse à l’état de germe


entourée d’un sac péricoronaire

24
2.5.2.2 Les racines dentaires

L’examen des racines va s’intéresser à :

 la longueur des racines : l’appréciation de l’alvéolyse diffère suivant la


longueur de la racine ;

 la forme des racines : le support osseux est plus important pour des racines
cylindriques par rapport à des racines coniques ;

 rapport couronne clinique (partie de la dent émergeant de l’alvéole)-racine


clinique (partie de la dent maintenue dans l’alvéole) ;

 proximités radiculaires : l’étude de la proximité radiculaire a une importance


dans l’établissement du plan de traitement et du pronostic (fig 42).

 présence de tartre (fig 43) ;

 résorptions radiculaires (fig 44-45) ;

 qualité des obturations canalaires (fig 46) ;

 lésions périapicales (fig 46).

Fig 42 : proximité radiculaire 31 et 41 Fig 43 : spicules de tartre en cervical des molaires

25
Fig 44-45 : résorptions radiculaires suite à un Fig 46 : traitement endodontique défectueux
traitement orthodontique sur la 15 avec une prothèse mal adaptée et
présence d’une lésion périapicale

NB pour une même dent, l’examen de la couronne et celui des racines s’effectuent
simultanément.

2.5.3 Les zones périphériques

2.5.3.1 Les trabéculations

Il existe de très grandes variations dans les limites même du normal des
trabécules et des espaces médullaires.

Une trabéculation semblable à l’os avoisinant au niveau des septa est un signe de
normalité.

Une diminution généralisée et diffuse de la densité osseuse, avec des


trabéculations très fines et indistinctes peuvent faire penser à une ostéoporose,
ou encore à un hyper parathyroidisme.

Des espaces médullaires très augmentés avec apparence de nid d’abeille peuvent
faire suspecter certaines hémopathies.

26
2.5.3.2 Les sinus maxillaires

Il faut noter (fig 22):

 Les rapports entre les lésions


parodontales et les sinus ;

 La position du sinus par rapport aux


dents examinées et par rapport aux
crêtes édentées.
Fig 22 : proximité de la racine de la 15
avec le sinus maxillaire

2.5.3.3 Les autres structures

A la mandibule, il faut repérer la situation du canal dentaire inférieur et du trou


mentonnier par rapport aux dents examinées (fig 23).

Fig 23 : proximité de la racine MV de la 47


avec le canal dentaire inférieur et la
racine de la 45 avec le trou mentonnier
1 : canal dentaire inférieur
1 2 : trou mentonnier
2

2.6 Les limites

 Une importante limite de l’examen radiologique rétro-alvéolaire est inhérente


au phénomène de sommation radiologique. En effet, il existe une projection de
plusieurs plans sur une seule surface, soit 10 à 15 mm d’épaisseur de tissus
constitués de substances de densités différentes (os, gencive, cément, dentine)
qui sont ramenés à un seul plan au niveau de l’image radiographique (le tissu
le plus dense apparaît le mieux). Ainsi, cet examen radiologique ne permet de
voir ni l’os en vestibulaire et en lingual, ni les déhiscences et les fenestrations.

27
 Une parodontite superficielle n’est pas toujours visible radiographiquement :
selon Goodson et coll (1984), une parodontite est détectée 6 à 8 mois plus tôt
avec le sondage parodontal qu’avec les radiographies conventionnelles.

 De même, la profondeur de poche ne coincide pas toujours avec le degré de


l’alvéolyse.

 Les atteintes des espaces interradiculaires peuvent être déjà avancées avant
qu’elles ne soient visibles radiographiquement (surtout au niveau du
maxillaire où la furcation vestibulaire est masquée par la racine palatine).

 Les cratères peuvent être invisibles si les corticales vestibulaires et linguales


sont très denses.

 La morphologie exacte des lésions infra-osseuses ne peut être précisée par


l’examen radiologique, seule l’exploration chirurgicale le permet.

 Les tissus mous ne sont pas visibles à la radiographie.

3. LES CLICHES RETROCORONAIRES INTERPROXIMAUX

Fig 47 : clichés rétrocoronaires droits et gauche

28
3.1 Intérêt

Ces clichés fournissent sur un seul film une image précise des couronnes
dentaires et des rebords alvéolaires maxillaires et mandibulaires du secteur
intéressé (fig 47).

Ainsi, ils permettent :

 de détecter les caries proximales à leur début,

 les caries occlusales ou les reprises de caries sous obturations ;

 de vérifier l’adaptation marginale proximale des obturations ou des


reconstitutions prothétiques,

 le niveau des septa interdentaires et interradiculaires et parfois des crêtes


osseuses,

 et enfin des dépôts tartriques interproximaux.

De ce fait, ils aident beaucoup au diagnostic des maladies parodontales


débutantes.

3.2 Limites

Du fait de leurs dimensions, ces clichés ne sont pas toujours aptes à mettre en
évidence une partie suffisante du septum maxillaire et mandibulaire. Ainsi, dans
les stades avancés de la résorption osseuse, ils ne sont plus suffisants.

CONCLUSION
L’examen radiologique en parodontie est un examen complémentaire
indispensable. En effet, la confrontation des données recueillies par les examens
cliniques et radiologiques permet de poser le diagnostic, le pronostic et d’établir
un plan de traitement.

L’examen radiologique intervient également dans la réévaluation post-


thérapeutique et éventuellement lors des séances de contrôle.

29
REFERENCES

1. BONNET E., PAILHES D., FORTIN T., JOURLIN M., COUDERT J.L.
« Sémiologie radiologique »
Encycl.Med.Chir.,(Paris, France), Odontologie, 23 722 A 10, 2001, 12 p

2. GARCIAS D., ALTOUNIAN J.-P., SEVALLE M., URO A.


« Radiodiagnostic des parodontopathies »
Encycl.Med.Chir.,(Paris, France), Stomatologie-Odontologie II, 23 442 C 10,
1994, 12 p

3. LEMAITRE P.
« Les éléments de diagnostic des maladies parodontales. 2° Partie : Les examens
complémentaires. »
J.Parodontol. 2002, 21 (3) : 293-300

4. MAILLAND M.
« Techniques de radiologie dentaire »
Paris, Ed MASSON, 1987

5. MIROT F., BIGOT C.


« Evaluation radiographique en parodontologie : évolution des techniques »
J.Parodontol. 1989, 8 (3) : 313-318

6. PASLER F.A.
« Atlas de Médecine Dentaire : Radiologie »
Paris, Ed Medecine-Sciences FLAMMARION, 1994

30

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