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Fa 40-669

Encyclopédie Médico-Chirurgicale Fa 40-669

Fiche additive :
Techniques d’anastomoses iléoanales
avec réservoir
JL Faucheron
O Risse Techniques de sauvetage
des anastomoses iléoanales
avec réservoir
Résumé. – La coloproctectomie totale avec anastomose iléoanale est un geste complexe comportant un taux
de complications non négligeable qui compromet le réservoir dans plus de 5 % des cas. Ces complications
sont essentiellement les suppurations, la sténose anastomotique, l’ischémie du réservoir et les troubles
fonctionnels comme la polyexonération et la pochite (« pouchitis » des Anglo-Saxons).
Si les complications aiguës menaçant le pronostic vital imposent la suppression de l’anastomose et la
réalisation d’une iléostomie, il n’en va pas de même pour les complications plus tardives qui autorisent, après
un bilan, une ou plusieurs réinterventions dans le but de préserver le réservoir.
La plupart de ces techniques de sauvetage du réservoir iléal peuvent être réalisées par voie basse. Il s’agit de
la dilatation éventuellement répétée d’une sténose anastomotique, du drainage d’une suppuration périnéale,
de l’abaissement du réservoir et de la section d’un septum résiduel dans le réservoir.
En cas d’échec de ces techniques, ou lorsque les lésions sur le réservoir sont diffuses et sévères, il faut se
résoudre à intervenir par voie mixte, abdominale et périnéale. Après viscérolyse totale, le réservoir est réparé,
le plus souvent après désinsertion, puis réanastomosé à la ligne pectinée, sous couvert quasi systématique
d’une iléostomie latérale.
© 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : anastomose iléoanale, complications techniques, fistule iléoanale, sténose anastomotique.

Introduction Cet article a pour objet de passer en revue les différentes techniques
publiées permettant de sauver le réservoir iléal en cas de telles
Depuis sa description initiale en 1978 [17], la coloproctectomie totale complications.
avec anastomose iléoanale sur réservoir iléal en un, deux ou trois Les gestes locaux, qui peuvent suffire à résoudre les problèmes
temps est devenue le traitement chirurgical de référence de la affectant le réservoir, sont envisagés dans un premier temps. Les
rectocolite ulcérohémorragique et de la polypose adénomateuse gestes de révision par voie abdominale ou mixte, nécessaires en cas
familiale. Cette intervention est réalisée maintenant par de d’échec ou de récidive après geste local, sont envisagés
nombreuses équipes et le nombre de patients ainsi traités dépasse secondairement.
plusieurs milliers. Il s’agit cependant d’une chirurgie sophistiquée,
réalisée chez des patients ayant une maladie parfois sévère, sous
traitements médicaux agressifs, qui comporte un taux de Préparation à l’intervention
complications estimé à plus de 60 % [6]. Ces complications peuvent
amener à la suppression du réservoir iléal ou à son exclusion En l’absence d’iléostomie, les patients ont une préparation
définitive du circuit digestif chez 5 à 12 % des patients [2, 21]. Les intestinale par régime sans résidu strict les 3 jours précédant le geste
complications menaçant le réservoir iléal peuvent être classées en et une purge la veille (ingestion de deux flacons de 45 mL de Fleett
complications septiques (fistules anastomotiques iléoanales et accompagnés de 2 L de boisson). L’ionogramme est tout
iléovaginales, suppurations pelviennes et péritonites), complications particulièrement surveillé en raison du risque de troubles
vasculaires (ischémie, voire nécrose du réservoir), complications hydroélectrolytiques que peuvent induire la coloproctectomie, la
mécaniques (sténose anastomotique, prolapsus iléal et incontinence complication à traiter et la préparation intestinale. Lorsqu’il existe
anale) et enfin complications « médicales » (inflammation du une iléostomie latérale d’amont, un lavement antérograde est donné
réservoir ou pochite, fractionnement et polyexonération sévère). la veille (2 L de sérum physiologique en 30 minutes) par
l’intermédiaire d’une sonde de Foley placée dans le jambage d’aval,
ballonnet gonflé, en surveillant l’absence de survenue de douleurs
Jean-Luc Faucheron : Praticien hospitalier. abdominales en cas de sténose anastomotique serrée.
Olivier Risse : Chef de clinique-assistant des Hôpitaux.
Service de chirurgie générale et digestive, centre hospitalier universitaire, hôpital Albert Michallon, BP 217,
L’antibioprophylaxie est obtenue au moment de l’induction par
38043 Grenoble cedex 9, France. l’injection de 2 g de Méfoxint.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Faucheron JL et Risse O. Techniques de sauvetage des anastomoses iléoanales avec réservoir. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits
réservés), Techniques chirurgicales - Appareil digestif, Fa 40-669, 2001, 8 p.
Fa 40-669 Techniques d’anastomoses iléoanales avec réservoir Techniques chirurgicales

Ces gestes de sauvetage du réservoir iléal sont pratiquement détérioration du résultat fonctionnel avec polyexonération,
toujours réalisés sous anesthésie générale. souillures par « regorgement » et fractionnement des selles. Ailleurs,
elle peut se traduire par des douleurs à la défécation, voire par un
tableau obstructif incomplet.
Gestes locaux par voie basse La dilatation est réalisée très progressivement après avoir estimé la
direction du trajet par le cinquième doigt. Plusieurs bougies de
Hegar, de calibres successifs, largement lubrifiées par de l’huile de
INSTALLATION vaseline sont insérées dans la sténose en partant d’un calibre 18 F.
Le patient est installé en position dite « de la taille ». L’exposition Le plus souvent, la sténose est dilatée jusqu’à un calibre supérieur à
périnéale doit être la meilleure possible : les fesses doivent déborder 30 F. Un saignement modéré peut survenir au niveau de
largement le bord de la table et les cuisses doivent être relevées en l’anastomose au moment de la dilatation, qui ne nécessite le plus
flexion, abduction et rotation externe, de manière à permettre au souvent qu’un tamponnement.
chirurgien et à son aide de travailler sur la région périnéale en Pendant la dilatation, un toucher est réalisé de temps à autre, jusqu’à
position assise. Une légère inclinaison de la table en position de ce que l’index passe dans le réservoir de manière à confirmer
Trendelenburg permet d’améliorer l’éclairage du canal anal l’absence de faux trajet et l’absence de fistule anastomotique. En fin
(fig 1, 2). de dilatation, le réservoir est abondamment lavé par du sérum
physiologique et il est exploré par iléoscopie afin d’éliminer une
pouchite, une ascension vers la cavité abdominale ou une anomalie
TECHNIQUES OPÉRATOIRES technique (séparation d’une suture mécanique longitudinale, torsion
du réservoir, etc). Un drain en caoutchouc fixé à la peau (type sonde
¶ Dilatation anale de Pezzer dont l’extrémité est découpée en « corolle ») est laissé en
La sténose anastomotique peut être due à une séquelle de place dans le but de calibrer quelques jours (1 à 5) l’anastomose et
complication septique, à une rétraction du réservoir dont de vidanger le réservoir.
l’anastomose sur la ligne pectinée aurait été faite sous tension, ou à Les suites opératoires précoces peuvent être marquées par une
une ischémie du réservoir. Elle se traduit par une zone fibreuse hémorragie toujours modérée, une reprise de phénomènes infectieux
longue de plusieurs millimètres dont la tentative de dilatation en (abcès ou fistule anale) et des douleurs nécessitant toutefois
consultation se traduit par des douleurs. Elle est différente du rarement la prescription d’antalgiques majeurs. Le patient est
diaphragme fibrineux mince et lâche, habituellement perçu au doigt réalimenté le jour même et le plus souvent déperfusé le lendemain.
quelques semaines après réalisation de la coloproctectomie protégée En l’absence d’iléostomie, il devra poursuivre un régime sans résidu
par une iléostomie et qui cède facilement par toucher au moment de quelques jours et prendre un ralentisseur du transit (Lopéramidet).
la fermeture de l’iléostomie. La sténose peut être responsable d’une À distance de la dilatation, la récidive de la sténose associée à
d’autres complications éventuelles survient dans 60 % des cas [8]. La
persistance d’une sténose symptomatique aboutit à la réalisation
1 Installation de l’opéré. d’une iléostomie et donc à la perte fonctionnelle du réservoir dans
Vue supérieure. 1 : Chirur-
gien ; 2 : aide opératoire ; 7 à 17 % des cas [8, 20].
3 : instrumentiste.
¶ Drainage d’abcès et de fistules par voie basse
L’analyse des résultats portant sur 1 310 patients consécutifs opérés
pour une rectocolite hémorragique à la Mayo Clinic a montré que le
taux de suppuration pelvienne était de 6 % [14]. Tous les tableaux
cliniques peuvent se voir, de la simple fistule anastomotique
asymptomatique découverte fortuitement sur le contrôle
radiologique avant la fermeture de l’iléostomie à la péritonite
gravissime imposant une réintervention en urgence. Le siège de la
fistule peut être l’anastomose elle-même, l’une des rangées
d’agrafage longitudinal ou transversal, ou encore un orifice iléal
d’introduction des agrafeuses [13].
Lorsqu’il s’agit d’une fistule asymptomatique, la cicatrisation peut
être espérée et souvent obtenue en retardant simplement la
fermeture de l’iléostomie. Lorsqu’il s’agit d’une fistule
paucisymptomatique se traduisant par un abcès ou une fistule de la
marge anale sans pelvipéritonite, le traitement doit débuter par une
exploration sous anesthésie générale, éventuellement après une
dilatation douce (cf supra). Si elle survient avant fermeture de
2 Installation de l’opéré. l’iléostomie, celle-ci sera bien sûr conservée jusqu’à cicatrisation ; si
Vue de profil. elle survient à distance, il faut se poser la question de sa nature, qui
influence le traitement (complication technique, fistule anale
« banale » à partir d’une glande anale résiduelle, suspicion de
maladie de Crohn, fistule iatrogène, etc). Une tomodensitométrie
(TDM) ou, mieux encore, une imagerie par résonance magnétique
(IRM) aident avantageusement à établir une véritable cartographie
des trajets et collections septiques.
Après exploration soigneuse à la recherche de l’orifice primaire,
l’abcès de la marge anale est évacué par une incision radiée. Un
prélèvement bactériologique doit toujours être effectué pour adapter
secondairement l’antibiothérapie le cas échéant. Le trajet fistuleux
est recherché méticuleusement et d’autant plus prudemment que la
complication survient tôt dans l’histoire clinique. La recherche se
fait à l’aide d’un stylet, de l’injection d’air, de Bétadinet ou de bleu

2
Techniques chirurgicales Techniques d’anastomoses iléoanales avec réservoir Fa 40-669

Après disparition des phénomènes septiques grâce à un drainage


3 Drainage en séton
large lorsque l’orifice primaire est situé haut dans le réservoir, le
d’une fistule anastomo-
tique iléoanale antérieure deuxième temps ne peut le plus souvent qu’être réalisé par voie
droite transsphinctérienne mixte abdominale et périnéale, même si dans la littérature un cas de
haute et pansement gras réparation du réservoir par voie transanale a été tenté, en vain [5].
sur une plaie de fistuloto-
mie (mise à plat simple)
Malgré tous ces gestes réalisés par voie basse pour abcès ou fistule
d’une fistule iléoanale pos- sur anastomose iléoanale avec réservoir en « J », une récidive ou des
térogauche sous-cutanée. complications surviennent dans près de 60 % des cas, conduisant
finalement, après une ou plusieurs réinterventions, à l’excision du
réservoir avec iléostomie définitive dans 17 % des cas [8].

¶ Abaissement du réservoir et anastomose iléoanale


itérative par voie basse
de méthylène. En fonction du siège de la fistule par rapport au Cette technique, décrite pour la première fois par Fazio en 1992 [4],
sphincter anal, le premier traitement peut être : est indiquée à distance (3 mois) de toute suppuration active pour
– une fistulotomie par simple incision le long du trajet cathétérisé traiter une sténose anastomotique iléoanale sévère éventuellement
par le stylet s’il s’agit d’une fistule sous-cutanée ou trans- associée à une fistule iléoanale ou iléovaginale basse chronique.
sphinctérienne basse ; Après mise en place d’un écarteur de type Lone Start ou à défaut
– un drainage en séton s’il s’agit d’une fistule transsphinctérienne de deux écarteurs de Gelpi, une solution de Xylocaïnet adrénalinée
moyenne ou haute. Le stylet pourvu d’un chas attire un faisceau de à 1/1 000 est injectée circonférentiellement dans la sous-muqueuse
crins (six ou huit fils monobrins de polypropylène décimale 1) ou du canal anal en regard de la ligne pectinée jusqu’au niveau de la
un fil élastique dans le trajet fistuleux. Ces fils sont lâchement noués sténose pour aider à la dissection et diminuer le saignement
à l’extérieur par trois fils tressés non résorbables de type Mersu- peropératoire.
turet 2 (fig 3) ; Une incision circonférentielle est réalisée aux ciseaux de Mayo
– un large drainage par lame et drains en Silastict par l’incision immédiatement sous la ligne pectinée, donc à quelques millimètres
radiée associés à un drain transanal pour irrigations du réservoir sous la sténose. La dissection est poursuivie vers le haut en dehors
sous couverture d’une iléostomie latérale si la fistule prend son point de la sténose, en traversant le cas échéant un ou plusieurs trajets
de départ dans le réservoir ; le même traitement est institué si le fistuleux scléreux (fig 4A). La face interne du sphincter interne est
point de départ du sepsis n’est pas identifié formellement d’emblée. ainsi progressivement exposée. Ce même plan de dissection
Les trois techniques exposées dans ce chapitre ne diffèrent pas du poursuivi vers le haut permet de se trouver en dehors de la séreuse
traitement classique des fistules anales décrit ailleurs [12]. du réservoir iléal. La zone sténosée et fibreuse est saisie et mobilisée
Une fois la suppuration jugulée après insertion d’un drainage en par une pince de Babcock, ce qui permet de faciliter la dissection du
séton et en pratique après plusieurs mois, le deuxième temps peut réservoir jusqu’à 10 ou 12 cm de la ligne pectinée (fig 4B) .
être envisagé : L’hémostase est réalisée par électrocoagulation, au mieux bipolaire
pour diminuer le risque de nécrose du réservoir par hyperthermie.
– ablation simple de tout ou partie des fils du drainage La libération de la partie inférieure et moyenne du réservoir
(éventuellement en consultation) si les conditions suivantes sont en « J », souple, autorise l’abaissement transanal de son sommet
réunies : absence d’écoulement, orifice primaire de très petite taille, scléreux. L’aide opératoire maintenant une traction modérée sur la
trajet suffisamment sclérosé et fin ; pince de Babcock, l’opérateur fixe le réservoir à l’appareil
– ablation du drainage en séton, fermeture de l’orifice primaire par sphinctérien par quatre points cardinaux non transfixiants de fil
simple suture au fil lentement résorbable de calibre 4/0 et drainage lentement résorbable 4/0 (fig 4C) . Après recoupe de la zone
par l’orifice secondaire si les conditions suivantes sont réunies : pathologique distale jusqu’en zone saine, une nouvelle anastomose
absence de suppuration, orifice primaire bas situé (sur iléoanale est effectuée entre le nouveau sommet, souple, non
l’anastomose), large, mais à bords souples ; inflammatoire et bien vascularisé du même réservoir et la ligne
pectinée. Quatre points cardinaux (antérieur, postérieur, latéraux
– ablation du drainage en séton et réalisation d’un lambeau
droit et gauche) de fil lentement résorbable 4/0, prenant la totalité
d’abaissement par voie transanale. Au maximum peut être réalisée
de la paroi du réservoir et la muqueuse anale en « mordant »
une réparation anastomotique par voie transanale, par exemple en
modérément dans le sphincter interne, sont placés d’abord. Trois
raison d’une désunion d’une demi-circonférence. Dans ce cas, après
points sont ensuite noués dans chaque quadrant, pour un total de
mise en place d’un écarteur de type Lone Start (Lone Star Medical
16 points séparés (fig 4D). Une manchette de latex (en pratique,
Products, INO Houston TX), la désunion est repérée et la paroi
découpée dans le gant de l’aide) est mise en place dans le réservoir,
complète du réservoir iléal (c’est-à-dire comportant la séreuse) est
libérée à partir de l’hémicirconférence désunie de la ligne pectinée. sortant par l’anus où elle est fixée par un point de fil non résorbable
Cette libération est menée aux ciseaux de Mayo sur une hauteur de 3/0.
6 à 8 cm environ. La partie de réservoir ainsi libérée et maintenue
par une ou deux pinces d’Allis est abaissée sans tension à la ligne ¶ Section d’un septum distal dans le réservoir
pectinée telle un lambeau. La suture est réalisée à points séparés de
Dans certains cas, rares, les troubles fonctionnels comme un
fil lentement résorbable 4/0. Pour éviter le développement d’un
fractionnement des selles, une obstruction basse ou une
hématome qui pourrait se surinfecter sous le lambeau, un drainage
polyexonération sont rapportés à la présence d’un éperon horizontal
tubulaire est placé en dehors du réservoir dans la loge de dissection,
situé dans la partie basse du réservoir. Ce dernier correspond au
qui sort par un orifice périanal. Certains auteurs réalisent un
pont muqueux distal, qui n’a pas été sectionné lors de la confection
lambeau à peu près identique en ne mobilisant que la muqueuse, la
sous-muqueuse et une partie de la musculeuse de l’iléon constituant du réservoir en « J » [13].
le réservoir, à la manière d’un lambeau d’abaissement rectal en cas Le traitement en est simple : il faut le sectionner en introduisant une
de fistule anale haute [23]. Un tel lambeau apparaît cependant plus pince GIA 50 à travers l’anus, après dilatation douce au doigt (fig 5).
fragile, plus court, plus difficile à obtenir et moins solide qu’un L’hémostase est assurée si besoin par électrocoagulation et une
lambeau réalisé aux dépens de la totalité de la paroi du réservoir manchette transanale est laissée en place, fixée à la peau pour
iléal. 48 heures.

3
Fa 40-669 Techniques d’anastomoses iléoanales avec réservoir Techniques chirurgicales

*
A
*
B *
C

4 Abaissement d’un réservoir par voie basse, après recoupe.


A. Incision circonférentielle (pointillés) au niveau de la ligne pectinée.
B. Poursuite du plan de dissection vers le haut et en dehors du réservoir (pointillés). Une pince de Babcock abaisse
ensuite la partie basse du réservoir ainsi libérée.
C. Le réservoir est fixé à l’appareil sphinctérien par quatre points cardinaux et sa partie distale, siège de la sténose,
est réséquée.
D. Confection de l’anastomose iléoanale par 16 points séparés résorbables.

*
D

Gestes par voie haute – désunion anastomotique circonférentielle et ascension du réservoir


vers la cavité abdominale par traction ;
– réintervention après impossibilité de descente primitive du
INDICATIONS
réservoir à la marge anale, auquel cas il a été le plus souvent amené
Lorsque les gestes locaux réalisés par voie basse sont inefficaces en iléostomie terminale dans une fosse iliaque dans un premier
(persistance ou récidive d’une sténose, d’une fistule iléoanale), force temps ;
est d’envisager un geste plus agressif par voie mixte haute
– pochite sévère résistant au traitement médical bien conduit [15] ;
(abdominale) et basse (périnéale).
Ailleurs, l’indication de double voie d’abord est d’emblée posée, car – troubles fonctionnels majeurs au premier rang desquels une
le geste ne peut pas, à l’évidence, être réalisé uniquement par voie polyexonération à plus de 15 selles quotidiennes ;
périnéale. De manière exhaustive, il s’agit des situations suivantes – malfaçon du réservoir, comme une anse borgne trop longue, une
[10, 16, 18]
: sténose serrée haute avec aspect en « sablier » d’un réservoir en
– tableau de péritonite ; « J », un réservoir trop volumineux avec difficultés à l’évacuation
ou, à l’inverse, un réservoir de taille ou compliance réduites [7, 11] ;
– fistule haut située sur le réservoir, le plus souvent partant de la
rangée d’agrafes sur l’anse borgne, ou de la partie moyenne ou – prolapsus du réservoir ;
haute d’une rangée d’agrafes verticale ; – torsion du réservoir [19] ;
– nécrose du réservoir ; – nécessité de réalisation d’une iléostomie de dérivation.

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Techniques chirurgicales Techniques d’anastomoses iléoanales avec réservoir Fa 40-669

TECHNIQUES OPÉRATOIRES
5 Section d’un septum
distal résiduel à la GIA 50. Toutes les techniques de sauvetage d’un réservoir iléal par voie
mixte comportent un premier temps commun que nous allons
d’abord décrire, avant d’envisager chacune d’entre elles dans ce qui
leur est spécifique.

¶ Temps opératoire commun aux différentes


interventions
La voie d’abord doit être large pour permettre une viscérolyse
complète, une exploration exhaustive de la cavité péritonéale et une
mobilisation complète des anses grêles, du mésentère et du bloc
duodénopancréatique. En pratique, il s’agit d’une incision
xiphopubienne avec le plus souvent, pour nous, excision de
l’ancienne cicatrice à visée esthétique. L’incision de la ligne médiane
doit séparer en bas les muscles recti et les muscles pyramidaux
jusqu’au périoste pubien. Le péritoine recouvrant le dôme vésical
doit être désinséré du péritoine pariétal antérieur par une incision
vers la gauche (pour respecter l’ouraque), ce qui donne un jour
suffisant sur la cavité pelvienne.
Le temps suivant, mené sur un patient en décubitus horizontal strict
(pas d’inclinaison ni de roulis de la table), consiste en une
viscérolyse très complète de toute la cavité péritonéale. Pour ce faire,
les berges de l’incision sont couvertes par un champ de paroi et un
écarteur de type Gosset permet de maintenir la plaie opératoire
ouverte. L’intestin grêle doit pouvoir être déroulé dans son
ensemble. Sa longueur est mesurée rigoureusement et doit
apparaître dans le compte-rendu opératoire. Le mésentère est libéré
du péritoine pariétal postérieur, comme cela a dû être fait une
6 Installation de l’opéré. première fois lors de la coloproctectomie restauratrice. Cette
Vue supérieure. 1 : Chirur- libération, menée de bas en haut, rejoint le troisième duodénum. Il
gien ; 2-3 : aides ; 4 : instru- faut ensuite faire une manœuvre de Kocher itérative, de manière à
mentiste. libérer complètement le bloc duodénopancréatique céphalique
jusqu’au bord gauche de l’aorte, sous la naissance de l’artère
mésentérique supérieure. La veine mésentérique supérieure est
disséquée sur sa face antérieure, son bord droit et sa face postérieure
jusqu’à sa pénétration dans le pancréas.
Le troisième temps est la libération du réservoir. Le petit bassin est
abordé après avoir fait incliner la table en léger Trendelenburg pour
maintenir la masse des anses grêles vers le haut sous un champ
abdominal. La partie haute de l’abdomen est ainsi isolée du petit
bassin, dans l’hypothèse d’une souillure du champ opératoire par le
réservoir, s’il devait être ouvert ou désinséré. Dès lors, l’écarteur de
Gosset doit être orienté de manière à ce que la barre transversale
soit vers la tête du patient pour ne pas gêner l’exposition vers le
bas. Une valve malléable, fixée à cette barre transversale par une
pince de Jean-Louis Faure ou une pince longuette, maintient les
anses grêles et libère avantageusement la main du premier aide. La
vessie et, le cas échéant, l’utérus sont refoulés vers le bas par une
valve de Leriche maintenue par le deuxième aide. La dernière anse
INSTALLATION
grêle, identifiée et attirée vers le haut et l’avant, permet de repérer
la base du réservoir et, rapidement, l’anse borgne. La rangée
Le patient est installé en position dite « de double équipe » d’agrafes est explorée. Une première anomalie peut être identifiée à
permettant de passer du temps abdominal au temps périnéal par ce moment-là : anse efférente trop longue, rangée d’agrafes siège
simple mobilisation des membres inférieurs. Les fesses doivent d’une perforation bouchée dans un organe voisin ou la paroi
déborder largement le bord de la table. Lors du temps abdominal, pelvienne. À partir de la base du réservoir, la dissection est
les membres inférieurs sont en très légère flexion, abduction et poursuivie vers le bas prudemment pour ne pas léser l’iléon et ne
pas risquer de blessure des nerfs ou des vaisseaux pelviens. La
rotation externe, de manière à ménager un espace pour placer le
libération du réservoir peut se faire manuellement jusqu’au plancher
deuxième aide (fig 6). Le cas échéant, l’iléostomie est incluse dans le
périnéal.
champ opératoire et recouverte d’une simple compresse ou d’une
poche stérile, de manière à permettre un éventuel abord du jambage Le quatrième temps correspond au geste sur le réservoir proprement
d’aval pour instillation de sérum physiologique ou de produit dit. Il est fonction de l’anomalie qui a justifié l’indication opératoire.
hydrosoluble radio-opaque. Au moment du temps périnéal, les
cuisses sont relevées en flexion à plus de 90°, abduction et rotation ¶ Recoupe d’une anse efférente trop longue
externe par manipulation stérile de la table à travers les champs, de Ce cas exceptionnel en cas de réservoir en « J » (ou en « W ») peut
manière à permettre au chirurgien et à son premier aide de travailler être responsable de troubles fonctionnels. Le traitement en est des
sur la région périnéale en position assise. Une légère inclinaison de plus simples : il suffit de recouper l’anse efférente au ras de la base
la table en position de Trendelenburg permet d’améliorer l’éclairage du réservoir par l’intermédiaire d’une agrafeuse automatique (TA
du canal anal (fig 1, 2). 55 agrafes vertes ou GIA 50). Un surjet de fil lentement résorbable

5
Fa 40-669 Techniques d’anastomoses iléoanales avec réservoir Techniques chirurgicales

de la ligne pectinée, c’est-à-dire théoriquement de l’anastomose. Une


7 Section d’une anse ef-
infiltration de Xylocaïnet adrénalinée à 1/1 000 est réalisée
férente trop longue à la
TA 55. circonférentiellement dans la sous-muqueuse anale pour diminuer
le saignement peropératoire et faciliter la séparation du réservoir de
l’appareil sphinctérien. Une très courte mucosectomie aux ciseaux
de Mayo débutant immédiatement sous la ligne pectinée (ou, si
l’anastomose a été confectionnée à la pince automatique, c’est-à-dire
laissant un peu de muqueuse du bas rectum, partant de la ligne
pectinée) permet de s’engager en dehors de la zone fibreuse
correspondant à l’anastomose ou à sa complication et de rejoindre le
plan de dissection mené par voie haute. Une attention toute
particulière doit être donnée à ne pas léser le sphincter interne. Si le
plan de dissection n’est pas formellement reconnu par l’abord
transanal, le chirurgien peut, après changement de gants, glisser une
main gauche dans le petit bassin au contact de la partie gauche du
réservoir et descendre jusqu’au niveau de la zone fibreuse. L’index
de la main droite monte alors, à partir de l’incision muqueuse, vers
la main intrapelvienne jusqu’à désinsérer le réservoir à ce niveau. Il
suffit ensuite de poursuivre la désinsertion digitale en s’aidant des
ciseaux de temps à autre pour ne pas déchirer le sommet du
réservoir, notamment en regard des parties fragiles que sont les
rangées d’agrafes longitudinales. Le réservoir, toujours sous couvert
du clampage, est alors amené sur un champ abdominal et exploré.
En cas de sténose longue et fibreuse et/ou de fistule anastomotique,
4/0 est appliqué sur la rangée d’agrafes pour la renforcer d’une part la partie pathologique peut être le plus souvent excisée jusqu’en
et pour assurer l’hémostase d’autre part (fig 7) . Une lame zone saine, c’est-à-dire souple et bien vascularisée. Ce sacrifice de
multitubulée est placée au contact de la tranche de section et une quelques centimètres n’obère pas, le plus souvent, les chances de
iléostomie est réalisée éventuellement, si elle n’est pas déjà présente. pouvoir réaliser une anastomose iléoanale itérative entre le réservoir
ainsi raccourci et la ligne pectinée, ce d’autant plus que la
¶ Suture d’une fistule de la base réintervention est plus tardive. En effet, à distance d’une anastomose
ou de la partie moyenne du réservoir iléoanale, le mésentère et l’iléon se modifient dans le sens d’un
allongement et, pour l’iléon, dans le sens d’une dilatation et d’un
Dans ce cas, les berges de la perforation sont excisées jusqu’en zone épaississement de ses parois.
parfaitement saine. L’anse afférente est clampée par un clamp
digestif droit ou courbe souple. Une sonde de Foley, dont le Si la fistule siège au-dessus de l’anastomose, par exemple sur une
ballonnet est gonflé, est montée dans le réservoir par voie transanale rangée d’agrafes, et qu’il n’existe pas de suppuration active, il est
afin de le laver abondamment au sérum bétadiné. La perforation est possible de simplement réparer le réservoir en suturant le defect à
ensuite suturée, dans notre expérience, à points séparés de fil points séparés de fil lentement résorbable 3/0 ou 4/0 après
lentement résorbable 3/0. L’étanchéité est vérifiée, toujours sous avivement de ses berges et de le redescendre à la marge anale pour
clampage de l’anse afférente, par mise en tension modérée du la réalisation d’une anastomose iléoanale itérative.
réservoir en le remplissant de sérum par voie basse. Là encore, un En cas de réintervention pour fistule basse en zone inflammatoire et
drainage au contact par une lame est réalisé et une iléostomie, si l’excision distale n’autorise pas l’anastomose itérative sans tension
systématique cette fois-ci, est confectionnée pour 2 à 3 mois. S’il et que la simple réparation comme précédemment comporte un
existe un abcès pelvien, voire une péritonite au moment de risque important de récidive de la fistule, un artifice technique
l’intervention, le drainage doit être plus large et comporter consistant à réparer le réservoir et à le retourner peut être utilisé
éventuellement d’autres lames et drains dans d’autres quadrants de (fig 8A, B, C) [3]. Les berges de la fistule et du sommet du réservoir
la cavité péritonéale. désinséré sont d’abord avivées. Le réservoir est ensuite fermé à
Lorsque la suture du réservoir paraît inflammatoire et fragile, Tran points séparés de fil lentement résorbable 4/0. Le cône virtuel que
et al proposent de transposer un lambeau de muscle rectus constituent le réservoir iléal en avant et son mésentère en arrière est
abdominis préparé par un chirurgien plasticien en avant du réouvert par sections des quelques adhérences lâches souvent
réservoir jusqu’au plan périnéal, où il est suturé [22]. présentes. Le sommet suturé du réservoir est poussé dans le cône
jusqu’à retournement en « doigt de gant ». La face postérieure du
¶ Anomalie du tiers distal du réservoir réservoir qui faisait face au mésentère devient alors la face
antérieure, tandis que la face antérieure portant la suture et
Ce cas, le plus fréquent, peut correspondre à une récidive de sténose l’inflammation se retrouve au contact du mésentère. Une simple
serrée après dilatations, à une fistule anastomotique iléoanale, à une bascule de 180° associée à une rotation axiale de 180° permet alors
désinsertion complète de l’anastomose, à une trop longue anse de proposer une anastomose iléoanale itérative entre le même
efférente d’un réservoir en « S » ou en « H » ou encore à une torsion réservoir non raccourci, non inflammatoire au niveau de son
du réservoir. nouveau sommet et parfaitement étanche, et la ligne pectinée.
Il faut alors totalement déconnecter le réservoir du pelvis et l’amener
En cas d’anse efférente sur réservoir en « S » ou en « H » trop
dans le champ opératoire pour l’explorer minutieusement sous
longue, il suffit de recouper cette anse au ras du réservoir après
couverture d’un clampage d’amont et après lavage du réservoir par
désinsertion et de réaliser une anastomose iléoanale itérative (fig 9).
voie transanale (cf supra). Cette déconnexion ou désinsertion du
réservoir plus ou moins altéré est réalisée par voie haute et basse S’il s’agit d’une torsion axiale du réservoir, qui s’accompagne
simultanément : par voie haute, la dissection est menée jusqu’au d’ailleurs volontiers d’une désunion plus ou moins complète et
contact de la zone fibreuse correspondant à l’anastomose ou à sa précoce de l’anastomose par traction sur effet « spire », la
complication. désinsertion du réservoir est suivie d’une détorsion puis d’une
La position du patient est ensuite modifiée pour permettre l’abord anastomose iléoanale itérative.
périnéal (fig 1, 2). L’écarteur de Lone Start est mis en place, chacun Que le geste sur le réservoir ait été une réparation simple, une
des huit hameçons étant appuyé sur la marge anale, à environ 5 mm excision distale ou un retournement, l’anastomose iléoanale itérative

6
Techniques chirurgicales Techniques d’anastomoses iléoanales avec réservoir Fa 40-669

8 Retournement du réservoir.

la base du réservoir. Elle ne doit pas attirer le réservoir vers le haut,


9 Recoupe d’une anse
sous peine de voir survenir une désunion anastomotique. Le
distale trop longue sur ré-
servoir en « H ». drainage du pelvis est assuré par une lame multitubulée ou, si le
risque est essentiellement celui de la survenue d’un saignement, par
un ou deux drains de Redon aspiratifs.

¶ Sacrifice du réservoir et reconstruction d’un nouveau


réservoir

Dans de rares cas, il est impossible de conserver le réservoir :


multiples fistules, trop petite taille ou inflammation sévère. Il faut
alors se résoudre à le sacrifier et le patient est prévenu auparavant
de cette éventualité.
Après désinsertion (cf supra) et exploration, le réservoir est
supprimé par une application d’agrafeuse automatique (TA 55
agrafes vertes ou GIA 50) sur l’anse afférente immédiatement en
amont de sa base. Il est systématiquement adressé en examen
anatomopathologique à la recherche d’une maladie de Crohn.
En dehors d’une suppuration grave rendant dangereuse la
prolongation de l’intervention et aléatoire une anastomose itérative,
un nouveau réservoir est constitué aux dépens de l’iléon d’amont
pourvu qu’il soit estimé avant que son futur sommet ne descende
facilement à la marge anale (ce qui est le cas s’il descend jusqu’à
6 cm sous la symphyse pubienne selon Smith). La technique de
est toujours réalisée de la même manière. Le sommet du réservoir confection du réservoir a été déjà décrite [13]. La protection du
est attiré prudemment jusqu’au travers de la marge anale par une montage par une iléostomie latérale d’amont est là, en revanche,
pince de Babcock longue sans torsion. Durant la descente du systématique.
réservoir, qui doit être faite par le chirurgien, la vessie chez l’homme
ou l’utérus chez la femme sont plaqués vers l’avant par sa main
gauche. Si l’abaissement est difficile alors que la longueur du
mésentère semblait largement suffisante, deux artifices peuvent être Autres gestes décrits
utilisés : le premier consiste à verser de l’huile de vaseline stérile dans la littérature
dans le pelvis autour du réservoir, pour le lubrifier ; le deuxième
consiste à glisser le réservoir dans un sac plastique stérile de type
« sac à grêle » pour diminuer les résistances au frottement contre la ABORD POSTÉRIEUR TRANSSACRÉ
paroi pelvienne et à l’enlever ensuite par voie basse.
Cette voie d’abord a été décrite par Gambiez et al pour traiter une
Tous ces gestes de désinsertion, excision, réparation ou sténose sévère chez deux patients ayant eu une anastomose iléoanale
retournement du réservoir et anastomose iléoanale itérative sont mécanique avec réservoir en « J » compliquée d’une fistule
suivis de la confection d’une iléostomie latérale de protection si elle anastomotique puis d’une sténose longue et symptomatique
n’existait pas déjà. Elle est faite à environ 20 ou 30 cm en amont de récidivant après dilatation [9].

7
Fa 40-669 Techniques d’anastomoses iléoanales avec réservoir Techniques chirurgicales

11 Gastroplastie interiléoanale selon


Rat.

*
A
*
B
10 Réservoir jéjunal et anastomose jéjunoanale avec interposition iléale selon Parc.
A. Prélèvement du jéjunum et réalisation du réservoir en « J ».
B. Réalisation de l’anastomose jéjunoanale et interposition de l’iléon résiduel.

RÉSERVOIR JÉJUNAL ET ANASTOMOSE JÉJUNOANALE GASTROPLASTIE INTERILÉOANALE


AVEC INTERPOSITION ILÉALE Cette technique, qui n’a pour l’instant fait l’objet que d’une
communication personnelle (P Rat), pourrait être une solution avant
Lorsqu’il est impossible d’utiliser l’iléon distal après excision du l’iléostomie définitive lorsque le réservoir ne peut absolument pas
réservoir parce que le mésentère ne peut plus être allongé, Dehni et atteindre la marge anale malgré la réalisation des différents artifices
al [1] proposent de réaliser un réservoir aux dépens du jéjunum classiques publiés, ce que, dans notre expérience, nous n’avons
distal, s’il peut descendre à la marge anale, et de remettre l’iléon encore jamais rencontré en dehors de la présence de tumeurs
résiduel en circuit entre les deux segments de jéjunum (fig 10). desmoïdes du mésentère (fig 11).

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