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Au Congo, comme partout d’ailleurs dans le monde, les entreprises sont confrontées à
plusieurs facteurs (internes et externes) susceptibles de compromettre leurs activités. Le
monde de l’entreprise est au cœur de l’actualité et du débat public, pourtant nous avons
souvent du mal à en prendre la mesure, et donc apprendre sur la gestion du patrimoine des
entreprises revêt inhérent à cette spéculation.
D’entrée de jeu, La gestion de patrimoine peut se définir comme « l’activité qui permet
d’optimiser le patrimoine d’une personne. Cette activité est, par nature, pluridisciplinaire car
l’optimisation peut s’entendre du point de vue juridique, fiscal et/ou financier. Plus
précisément, la gestion de patrimoine va avoir pour objet de faire fructifier un patrimoine,
tout en le protégeant des aléas de la vie personnelle ou professionnelle et en limitant autant
que faire se peut son imposition. Elle doit, par ailleurs, permettre sa transmission dans les
meilleures conditions possibles ».1
En effet, en tant que personne, mais personne morale, évoluant dans un environnement
bidimensionnel (interne et externe), une entreprise possède un patrimoine qui donne une
forme à son existence, qui favorise ses actions et de ce fait bâtit son fonctionnement.
Par conséquent, ce patrimoine devrait être bien géré de façon à faire fructifier les actifs qui
le composent. Les patrimoines de l’entreprise sont multiples et leur gestion requiert des
expertises différentes mais pourtant complémentaires. Ceci dit, d’un point de vue global,
pour une entreprise, la gestion de patrimoine consiste en la valorisation de ses actifs en vue
d’en faire un élément d’optimisation de sa performance opérationnelle et financière.
Notre sujet de recherche nous amène à lever une interrogation sur le processus de gestion
du patrimoine de l’entreprise, car une gestion des patrimoines intégrée et dynamique
permet d’analyser, de piloter, d’apprécier et d’optimiser la performance économique de
l’entreprise.
Créer une entreprise est une chose, mais gérer son patrimoine avec succès en est une autre.
L’une des grandes joies de l’entrepreneur est de pouvoir valoriser et optimiser son
patrimoine, c’est ce en quoi consiste notre sujet de recherche qui s’intitule « La gestion du
1
(Arnaud Thrauvon, 2018-2019, p.1)
1
patrimoine ». Ainsi, une gestion et un suivi fluides et en temps réel des patrimoines de
l’entreprise donnent à l’organisation les outils nécessaires pour agir par anticipation, et donc
de manière plus sereine,2 d’où l’importance de la gestion du patrimoine. Pour François
Perroux, « le capital d’une entreprise en soi n’existe pas. Il se signale par des biens réels ou
des titres de créances et se caractérise par un ensemble ordonné à une fin et organisé pour
l’atteindre »3. C’est cette importance sus évoquée que nous voulons monter aux entreprises
qui justifie le choix de notre sujet, car nombreuses d’entre elles ignorent encore le concept
ainsi que son employabilité.
A travers ce sujet, notre objectif général est de montrer l'importance d’une gestion
dynamique et complète du patrimoine de l’entreprise, et nos objectifs spécifiques
s’énumèrent en ces points :
2
(https://www.ingenieriefinangiere.fr, 2022)
3
(Michel ALBOUY, 2020, p.15)
2
d’abord en compte le corpus des objets patrimoniaux4. Le champ qu’il recouvre, emmène à
faire une distinction sur la façon que devrait être géré ces dits objets. Cette distinction porte
principalement sur la nature du détenteur d’un patrimoine. On citera pour autant : la
personne physique (la personne à qui on apporte des conseils) et la personne morale
(l’entreprise).
La gestion du patrimoine pour la personne physique, consiste à promouvoir un ou plusieurs
de ses produits patrimoniaux en s’appuyant sur une prescription justifiée par la situation
patrimoniale de la personne conseillée. Cette définition fixe deux domaines d’intervention :
la gestion des actifs financiers ou immobiliers, et le conseil patrimonial. Le conseil
patrimonial s’attache à déterminer les structures juridiques d’accueil des biens du
patrimoine, adaptées aux besoins du client. Le gestionnaire d’actifs, quant à lui, propose des
produits correspondants aux attentes du client, qu’il s’agisse, à titre d’exemple, de la
valorisation d’un capital ou de la recherche de revenus. Autrement présenté, le conseil
patrimonial serait le contenant de la gestion de patrimoine et la gestion d’actifs son
contenu5.
C’est dans cette perspective que notre sujet de recherche donne lieu à la problématique
suivante : la gestion de patrimoine, outil de pilotage de la performance économique et
financière. Et donc, la question centrale à laquelle nous tenterons d’apporter des éléments
est : Comment le patrimoine de la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC) est-il
géré ?
Possédant une forte intensité capitalistique, cette entreprise accorde une grande
importance à l’évaluation et l’optimisation de son patrimoine. Puisque gérer le patrimoine
d’une entreprise signifie la valoriser et optimiser ses actifs, de cette question centrale
découlent les questions subsidiaires suivantes :
4
(Thibault Le Hégarat, 2015, p.1)
5
(Arnaud Thrauvon, 2018-2019, p.19)
3
• quelle méthode peut-on utiliser pour la valorisation de la SNPC ?
• comment peut-on optimiser son patrimoine ?
Afin d’essayer d’apporter des éléments de réponses aux questions secondaires, nous avons
formulé deux hypothèses permettant de préciser les axes d’investigations retenues dans
cette étude :
En premier lieu, une étude a été menée dans un contexte théorique de la gestion de
patrimoine en se basant sur une revue bibliographique : articles, mémoires, rapports,
internet, ouvrages divers et entrevues avec les experts du métier de gestionnaire de
patrimoine.
En second lieu, une analyse a été menée sur la SNPC holding à partir du Rapport des
Commissaires aux comptes sur les états financiers annuels et Spécial sur les conventions
réglementées Exercice clos le 31 décembre 2020, établis par le cabinet d’audit Erneste et
Young qui nous a permis d’effectuer une évaluation de son patrimoine afin d’estimer la
valeur de ses actifs puis analyser la gestion du cycle de vie de ces derniers.
Afin de réaliser cette étude nous avons structuré notre travail autour de deux grandes
parties comportant chacune deux chapitres :
4
PREMIERE PARTIE : Cadre institutionnel et conceptuel
Dans cette partie, nous présentons le cadre institutionnel et conceptuel de notre étude.
Dans le premier chapitre, nous allons présenter la SNPC, puis dans le second, développer
le concept patrimoine et sa gestion.
5
1. LA SOCIÉTÉ NATIONALE DES PÉTROLES DU CONGO
Ce chapitre porte sur la prise de connaissance de l’entité à étudier. Ainsi, la première section
porte sur les généralités sur la SNPC et la deuxième sur son organisation et son
fonctionnement.
L’industrie pétrolière congolaise est composée d’une société nationale, la SNPC (Société
nationale des pétroles du Congo), et d’opérateurs privés (Cabinet Ghelber et Gourdon,
2010). Créée le 23 avril 1998, la Société Nationale des pétroles du Congo (SNPC), par ses
attributions, est un pilier énergétique et économique de la République du Congo. Elle
contribue en grande partie à l’économie du pays et au budget de l’État pour plus de 70%. La
croissance de la SNPC est aussi celle du Congo, puisque ses revenus pétroliers sont réinvestis
sur l’ensemble du territoire, dans les infrastructures de base comme l’électricité, l’eau ou
encore les infrastructures routières. Présente dans tous les secteurs d’activité des
hydrocarbures, de l’amont à l’aval, elle entreprend, directement ou à travers ses filiales,
seule ou en partenariat, les activités de recherche, production, transformation, transport et
commercialisation des hydrocarbures liquides ou gazeux, au Congo et à l’étranger. En tant
qu’entreprise d’État, elle concourt également à l’élaboration de la politique du
gouvernement en matière de gestion des hydrocarbures. Avec un capital social de 81 334
654 844 FCFA
Son siège social est situé au Boulevard Denis SASSOU-NGUESSO, boite postale 188,
Brazzaville - République du Congo.
La Société Nationale des Pétroles du Congo est un établissement public à caractère industriel
et commercial, dotée de la personnalité juridique, de l’autonomie financière et de gestion.
Elle est créée par la loi n° 1-98 du 23 avril 1998 et dotée d’un capital de $us 260 807 564
détenu à 100% par l’État congolais. Des activités susmentionnées, celles effectuées pour le
6
compte de l’Etat sont assujetties à des mandats spécifiques tels que prévus à l’article 59 des
statuts de la SNPC.
• la loi n°1-98 du 23 avril 1998 portant création de la Société Nationale des Pétroles du
Congo ;
• le décret n°99-51 du 9 avril 1999 portant transfert de l’ensemble des actifs pétroliers
et des droits directs et indirects, de quelque nature que ce soit, détenus initialement
par la société Hydro-Congo dans toutes les activités relatives à la recherche, à
l’exploitation, au traitement et à la transformation des hydrocarbures et des
substances dérivées ou connexes ;
• le décret n°99-171 du 18 septembre 1999, portant transfert des actifs, des droits et
des participations détenues directement par l’État sur les permis et contrats
pétroliers à la SNPC ;
• la convention relative à la détention et la gestion par la SNPC des droits, actifs et
participations de l’État dans le domaine des hydrocarbures ;
• les différents contrats de partage de production y compris leurs annexes et avenants
sur les permis de recherche et d’exploitation dont la SNPC est en association.
• l’avenant 2 du 21 mai 2009 à la convention relative à la détention et la gestion par la
SNPC des droits, actifs et participations de l’État dans le domaine des hydrocarbures
(mandat de commercialisation) ;
• la Loi du n°28-2016 du 12 octobre 2016 portant code des hydrocarbures au Congo ;
• le décret n°2017 420 du 09 novembre 2017 portant approbation des statuts de la
Société Nationale des Pétroles du Congo.
7
transformation, de mise en valeur, de transport et de commercialisation des
hydrocarbures liquides ou gazeux, tant sur le territoire congolais qu’à l’étranger ;
• concourir à l’élaboration de la politique du gouvernement en matière de gestion des
hydrocarbures liquides ou gazeux ;
• participer aux opérations de contrôle et de vérification exercées par l’Etat ;
• créer un cadre propice à la formation du personnel congolais et contribuer à la
constitution d’un pôle de compétences congolais dans le secteur de l’industrie
pétrolière ;
• et plus généralement, entreprendre ou participer à toute opération industrielle,
commerciale, technique, mobilière et immobilière se rapportant, directement ou
indirectement, aux opérations visées ci-dessus.
1.1.2.2. Sponsoring
Cette activité de soutien vise en retour à améliorer notre image de marque en tant
qu’entreprise citoyenne. Notre sponsoring cible de façon organisée le soutien financier
et/ou matériel des institutions publiques, des associations à caractère socio-médical ou
socioculturel, ainsi que des individus en situation.
Le Groupe SNPC possède cinq filiales proactives (SONAREP, ILOGS, SFP, CORAF, SNPC D) et
des participations dans plusieurs permis de recherches et de production sur toute la chaine
de l’industrie pétrolière ainsi qu’une fondation d’entreprise.
Le groupe (holding et filiales) compte plus de 1053 agents, et son rôle est de rechercher,
exploiter, valoriser et distribuer les hydrocarbures au Congo.
8
1.2.1.1. Directions
LA DIRECTION GENERALE
La société nationale des pétroles du Congo est dirigée et animée par un directeur général,
qui la représente dans ses rapports avec les tiers. Le directeur général est nommé par décret
en Conseil des ministres. Le directeur général est chargé de la direction administrative,
financière et technique de la société qu'il représente dans tous les actes de la vie civile.
LE SECRETARIAT GENERAL
Le secrétariat général est dirigé et animé par un secrétaire général qui a rang de directeur. Il
est nommé conformément à la réglementation en vigueur. Il est chargé, notamment, de
gérer : les ressources humaines, l’administration, les affaires juridiques, le patrimoine de la
société, les assurances de la société, les moyens généraux
9
LA DIRECTION DE L'AVAL PETROLIER
La direction de l'aval pétrolier est dirigée et animée par un directeur nommé conformément
à la réglementation en vigueur. Le directeur de l'aval pétrolier a pour missions, notamment,
de :
La direction des finances et de la comptabilité est dirigée et animée par un directeur nommé
conformément à la réglementation en vigueur. Le directeur des finances et comptabilité a
pour missions, notamment, de :
10
• représenter la société dans les relations avec les banques, les organismes de crédit et
effectuer toute opération bancaire nécessaire à la bonne marche de la société, sous
l'autorité du directeur général négocier les crédits.
1.2.1.2. Conventions
Nous vous informons qu’il ne nous a été donné avis d’aucune convention autorisée au cours
de l’exercice écoulé à soumettre à l’approbation de l’Assemblée Générale, en application
des dispositions des articles 438 à 448 de l'Acte uniforme de l'OHADA relatif au droit des
sociétés commerciales et du GIE.
Nous vous informons qu’il ne nous a été donné avis d’aucune convention conclue non
préalablement autorisée au cours de l’exercice écoulé, à soumettre à l’approbation de
l’Assemblée Générale en application des dispositions des articles 438 à 448 de l'Acte
uniforme de l'OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE.
Incidences sur l’exercice 2020 : Au titre de l’exercice 2020, les avances en compte courant
faites à ILOGS s’élèvent à $US 5 576 097, et la SNPC a comptabilisé en compte de produits
$US 194 204,72 contre $US 178 641,60 au titre de l’exercice 2019.
11
Nature et objet : Modalités de fonctionnement et de facturation des prêts accordés.
Incidences sur l’exercice 2020 : Au titre de l’exercice 2020, le solde des prêts s’élève à $US
54 622 535,11, la SNPC a comptabilisé en compte de produits $US 1 553 895,9 contre $US 1
746 273,01 au titre de l’exercice 2019.
Incidences sur l’exercice 2020 : Au titre de l’exercice 2020, le solde du prêt s’élève à 10 637
158,67 et la SNPC a comptabilisé en compte de produits $US 494 235,70 contre $US 451
964,38 au titre de l’exercice 2019.
12
Nature et objet : Convention de compte courant (avance à la trésorerie).
Incidences sur l’exercice 2020 : Au titre de l’exercice 2020, le solde des avances à la
trésorerie s’élève à $US 56 356 647 et la SNPC a comptabilisé en compte produits $US 504
911,96 contre USD 606 796,88 au titre de l’exercice 2019.
Incidences sur l’exercice 2020 : Au titre de l’exercice 2020, la SNPC a comptabilisé en compte
de charges $US 5 002 085,74 contre $US 4 962 772,45 au titre de l’exercice 2019.
13
Modalités : Rémunération forfaitaire fixée en Comité de Direction.
Incidences sur l’exercice 2020 : Au titre de l’exercice 2020, l’exécution de cette convention a
conduit à la comptabilisation par la SNPC d’avances reçues de $US 17 665 879, et des
charges $US 51 024,49 majorées de la régularisation des charges 2019 non comptabilisées.
14
Incidences sur l’exercice 2020 : Au titre de l’exercice 2020, la SNPC a comptabilisé en compte
de produits $US 13 495 424,14 contre $US 25 710 951,83 au titre de l’exercice 2019.
Incidences sur l’exercice 2020 : Au titre de l’exercice 2020, la SNPC a comptabilisé en compte
de charges $US 2 490 609,47 contre $US 2 243 859,38 en 2019.
1.2.2. Fonctionnement
Au plan strictement opérationnel, les activités de la SNPC, réalisées pour le compte de l’État
ou pour son propre compte, sont structurées autour des périmètres suivants :
15
• analyser, proposer et mettre en œuvre les conditions de participation de la SNPC à
l’exploration et à la production des hydrocarbures liquides et gazeux ;
• organiser les services spécialisés dans les domaines de la prospection et de la
production des hydrocarbures liquides et gazeux ;
• assurer le suivi des activités liées à la mise en valeur des ressources pétrolières de la
phase d’avant-projet jusqu’à la mise en production du gisement ;
• élaborer les programmes d’exploitation et de production des hydrocarbures liquides
ou gazeux, y compris ceux opérés par des tiers ;
• gérer l’association et la participation de la SNPC à des permis de recherche et
d’exploitation pétrolières, notamment à travers les comités de directions et les
comités techniques ;
• exercer les contrôles et les audits techniques relatifs aux activités d’exploration et de
production des hydrocarbures
16
Source : SNPC (2020). Rapport des commissaires aux comptes sur les états financiers annuels
17
• gérer les participations de la SNPC dans les sociétés de raffinage, de transformation,
de transport, de stockage, de distribution et de commercialisation des produits
pétroliers.
Source : SNPC (2020). Rapport des commissaires aux comptes sur les états financiers annuels
18
2. LE CONCEPT PATRIMOINE ET SA GESTION
Ce chapitre porte sur les généralités de la notion de patrimoine. Ainsi, la première section
porte sur les définitions des concepts centraux et la deuxième sur la gestion du patrimoine.
• la gestion stratégique : elle porte sur les axes de développement que l’entreprise
veut mettre en œuvre au cours des prochaines années. Elle statue en termes
d’objectifs, stratégies, ressources à mobiliser sur le long terme ;
• la gestion opérationnelle : elle s’intéresse aux modalités selon lesquelles les moyens
humains, matériels et financiers seront mis en œuvre afin d’atteindre les objectifs
issus de la réflexion stratégique.8
2.1.2. Concept patrimoine
6
(E.S.G.A.E, 2021, p.4)
7
(E.S.G.A.E, 2021, p.5)
8
(E.S.G.A.E, 2021, p.4)
19
Le patrimoine est aujourd’hui une notion que tout un chacun se pense en mesure de
mobiliser facilement, et pourtant elle n’est pas aisée à définir. L’évolution rapide de son sens
au cours du seul XXe siècle a rendu plus complexe son approche dans la mesure où les
définitions successives révèlent des différences notables, certaines de ces différences tenant
au contexte, d’autres à la conceptualisation du sujet. Il s’agit ici d’entreprendre un travail de
compilation de définitions pour cerner la notion.9
• au sens juridique
Le patrimoine est l'ensemble des biens et des obligations d'une personne, comme une
universalité de droit c'est-à-dire comme une mouvante dont l'actif et le passif ne peuvent
être dissociés (Droit civil).10
• au sens économique
Le patrimoine est l'ensemble pour un agent économique de ses avoirs, ce qu'il possède et de
ses dettes, ce qu'il doit à un moment donné.11
• au sens comptable
On appelle patrimoine l'ensemble formé par les biens et les créances d'une part et les dettes
d'une autre part.12
• au sens financier
En termes financiers, on appelle patrimoine tous les biens appartenant à une personne ou
une société à un moment donné.13
• le patrimoine mobilier englobe tous les biens matériels pouvant être déplacés
comme les meubles ou les objets ;
9
(Thibault Le Hégarat, 2015, p.2)
10
(Serge Guinchard, Thierry Debard, 2014, p.680)
11
(Claude-Danièle-ECHAUDEMAISON, 2010, p.359)
12
(Université frères mentouri Constantine 1-Institut des sciences et techniques appliquées, 2019, p.4)
13
https://www.ex-experts-comptables.fr
20
• le patrimoine immobilier comprend tous les biens immobiliers détenus par une
personne ;
• le patrimoine financier désigne tous les actifs financiers comme les contrats
d’assurance vie, les comptes épargne et les actions ;
• le patrimoine professionnel, comme son nom l’indique, concerne le monde
professionnel : entreprise, fonds de commerce, etc.14
Pour le patrimoine des entreprises et autres institutions, on parle d'actif brut et d'actif net,
qui figurent à son bilan comptable. Pour une entreprise, il ne s’agit pas uniquement des
biens qui ont été formés à la constitution d’une société. Les propriétés acquises par la
société dans le cadre de son activité professionnelle sont également considérées comme un
patrimoine affecté à l’entreprise.15
La gestion de patrimoine est un processus permettant que les biens d’une entreprise ou
d’une personne soient évalués afin d’optimiser leur usage.16
Elle met en relation les fonctions « support » transverses avec les lignes métiers, afin
d'appréhender les besoins et l'utilisation qui est faite du patrimoine. Elle contraint les
directions financières, comptables, juridiques et fiscales à des échanges permanents pour
maintenir un niveau d'information et une réactivité adéquate. Elle demande également un
dialogue entre le siège, les entités et les filiales.
Cependant, les patrimoines de l’entreprise sont multiples et leur gestion requiert des
expertises différentes mais pourtant complémentaires. Pour ce faire, le bilan patrimonial est
l'outil incontournable à cette gestion.
14
https://www.groupe-quintesens.fr
15
https://www.ex-experts-comptables.fr
16
https://www.petite-entreprise.net/
21
2.2.1. Notion de bilan patrimonial
L’actif des biens et/ou des droits qui présentent une valeur pour l’entité :
• les dettes qui sont l’ensemble des sommes qui doivent être payées à des tiers ;
• les capitaux propres (ou fonds social dans le cas d’une ASBL) qui représentent la
valeur comptable de l’excédent du total des actifs sur le total des dettes.
17
(Karine CERRADA, Yves DE RONGE, Michel DE WOLF, Michel GATZ, 2014, p.21)
22
Dans une société, ils représentent la valeur comptable des droits « de propriété » détenus
par les associés ou actionnaires. Ceux-ci prennent donc le risque de perte, comme celui de
gain.18
Pour être performante, la gestion des patrimoines demande une coordination de tous les
instants entre les acteurs, une disponibilité immédiate de l’information et une vision globale
fiable et précise des données pertinentes. Cela passe par l’utilisation de ressources et outils
communs, dédiés aux problématiques comptables, fiscales et financières.
L’exercice consiste en la valorisation des actifs de l’entreprise en vue d’en faire un élément
d’optimisation de sa performance opérationnelle et financière.
2.2.2.1. Valorisation
Evaluer l'entreprise, donner une valeur à ses actifs afin d'anticiper, voilà en quoi consiste la
valorisation. Elle s’établit principalement sur la base des états financiers.
La valeur d’une entreprise est le résultat de l’application d’une méthode d’évaluation, elle
dépend à la fois de l’agent économique qui réalise la transaction (analyste, investisseur,
acquéreur, etc.) et des objectifs qu’il poursuit : continuer l’exploitation de la société en
l’état, ou en en modifiant la stratégie, ou encore en la rapprochant d’une autre entreprise,
ou même en liquidant les actifs de la société. En ce sens, la valeur est plus subjective.
La valeur de l’entreprise peut être dégagée suivant différentes approches, basées aussi bien
sur le passé que sur le futur de l’entreprise. Chaque approche est plus ou moins influente sur
la valorisation finale en fonction du secteur et de la taille de la société. Ces approches
peuvent être classées en trois grandes catégories que nous présentons : l'approche
18
(Karine CERRADA, Yves DE RONGE, Michel DE WOLF, Michel GATZ, 2014, p.21)
23
patrimoniale, l'approche analogique, l'approche prospective par actualisation.19 L'approche
qui nous convient le mieux dans le cas de notre étude est l'approche patrimoniale, car les
actifs de la SNPC sont évalués par la méthode du coût historique.
Cependant, les approches fondées sur le patrimoine de l’entreprise reposent sur le concept
suivant :
Evaluer une entreprise consiste toujours à appréhender de façon la plus rigoureuse et la plus
objective possible son goodwill ou sa survaleur, ou encore la valeur économique de ses actifs
immatériels au-delà de ses valeurs tangibles. « Le Goodwill fut défini en 1988 par Brilman et
Maire comme étant l’ensemble des éléments pour lesquels une évaluation directe n’est pas
possible. Celui-ci comprend des éléments incorporels d’actif qui ne présente aucune valeur
indépendamment de l’entreprise ». Donc, le Goodwill exprime la différence entre le
montant de l’actif figurant au bilan d’une entreprise et la valeur marchande de son capital
matériel et immatériel. Il synthétise l’ensemble des éléments immatériels (savoir-faire,
marques, niveau technologique, qualité des équipements, portefeuille client, etc.) qui ne
figure pas dans les comptes mais permettent de créer de la valeur et de la pérenniser.
L’entreprise dispose d’un patrimoine qui lui est propre. Il s’agit de déterminer ce patrimoine
qualitativement et quantitativement. C’est à partir du bilan comptable le plus récent de
l’entreprise que peut se faire, le plus facilement, l’étude du patrimoine que doit évaluer
l’expert.
En ce sens, l’approche patrimoniale, basée sur le passé, regroupe l’ensemble des méthodes
fondées sur la réévaluation des actifs et des passifs et le calcul de la rente du goodwill. Elle
vise à dégager une valeur de marché pour le patrimoine de l’entreprise à partir de ses
comptes annuels. Selon ces méthodes, la valeur de l’entreprise est limitée à ce qu’elle
possède.
Cependant, parmi les méthodes qui la composent notamment : l'actif net comptable, l'actif
net comptable corrigé et la méthode du Goodwill, c'est la méthode du Goodwill que nous
retiendrons pour l’évaluation.
19
(Saidi Amel, 2017, p.14)
24
Le Goodwill est une méthode de valorisation dite mixte qui vise à corriger la valeur
patrimoniale obtenue par l’actif net corrigé pour tenir compte de la rentabilité procurée par
les actifs. Elle est dite approche dynamique car, l’évaluation par le goodwill essaie de
concilier l’évaluation par le patrimoine et celle par la rentabilité. Le Goodwill c’est un
ensemble des éléments, nécessairement incorporels, non détachables de l’entité
économique, que constitue l’entreprise et non évaluables isolément, lesquels concourent à
produire un bénéfice supérieur à la rémunération du capital investi.
Selon cette méthode, la valeur d’une entreprise n’est pas reliée uniquement à ses moyens
de production (son patrimoine), mais elle dépend essentiellement de l’aptitude du
management à mettre en œuvre les moyens matériels & humains pour générer de la
rentabilité. De ce fait, le Goodwill est une approche qui combine le patrimoine et la
rentabilité.20
En effet la valeur de l’entreprise dépasse souvent celle de l’actif net corrigé car une partie du
patrimoine n’a pas été totalement prise en compte lors d’une évaluation patrimoniale
classique, cette partie peut être appelée Goodwill ou sur valeur. Si les actifs sont
inappropriés ou mal gérés, le Goodwill peut avoir une valeur négative qui va diminuer la
valeur patrimoniale, dans ce cas il est désigné par le terme Badwill.
La valeur de l’entreprise est égale au montant de l’actif net corrigé augmenté de la valeur du
Goodwill (GW) :
Certaines opérations doivent être effectuées pour passer du comptable au réel, à savoir :
20
(Saidi Amel, 2017, p.28)
25
• le recensement quantitatif et qualitatif des biens et droits existants : il s’agit, en fait,
d’inventorier les éléments d’actif de l’entreprise et d’apprécier l’état des
immobilisations et leurs possibilités futures d’utilisation, la qualité et l’écoulement
des stocks, la solvabilité des débiteurs ;
• l’élimination des éléments non nécessaires à l’exploitation, par exemple : terrains ou
immeubles non exploités, stocks spéculatifs, brevets non exploités ;
• l’élimination des éléments non susceptibles d’une évaluation susceptible
fragmentaire : clientèle, réputation de l’entreprise, le savoir-faire, qualité de
gestion… Ces éléments ne peuvent être évalués que globalement en tant
qu’excédent de la valeur de l’entreprise sur la valeur du patrimoine (goodwill). Par la
notion de goodwill, l’actif immatériel a souvent été défini de manière soustractive
comme la différence globale entre la valeur des biens matériels reprise dans les
éléments comptables et la valeur réelle attribuée à l’entreprise ;
• l’évaluation fragmentaire de chacun des éléments retenus par référence à la valeur
actuelle.21
2.2.2.2. Optimisation
L’industrie de la fabrication compte parmi celles qui reposent le plus sur les actifs. Le suivi et
la surveillance des actifs de l'entreprise tout au long de la chaîne
d’approvisionnement revêtent une importance cruciale.
21
(E.S.G.A.E, 2021, p.5)
26
gestion du cycle de vie des actifs de l’entreprise, en les adaptant aux dispositions
normatives.
On entend par cycle de vie d'un actif, la série progressive d'étapes impliquées dans la gestion
de l'actif. La détermination du cycle de vie des actifs est l’un des défis fondamentaux pour
un processus efficace de leur gestion. De façon globale, il se présente de la manière
suivante :
• Acquisition :
Analyse des offres du marché ; définition des caractéristiques et champs
d’utilisation ; approvisionnement et planification de la réception.
• Mise en service :
Ajout au référentiel d’équipements et étiquetage ; définition de la classification et de
la hiérarchie ; ajout des documents de spécifications à l’enregistrement de l’actif ;
alimentation et mise en service.
• Maintien :
Planification de la maintenance préventive ; planification des ressources et du
budget ; contrôle des opérations ; gestion de l’inventaire ; rapport et suivi de la
performance ; remplacement des composantes.
• Aliénation :
Evaluation de l’actif ; analyse du coût d’une nouvelle acquisition versus réparation
de ; l’équipement ; mise en hors service ; inactivation de l’enregistrement de l’actif.22
La gestion du cycle de vie des actifs de l’entreprise consiste à mener les opérations de
comptabilisation, d’évaluation et de comptabilisation de l’actif lors de la sortie du bilan.
Des dispositions normatives, favorisent la gestion systématique et stratégique de leur cycle
de vie.
Le tableau suivant montre succinctement comment gérer les actifs selon les normes
comptables pour les entités publiques locales, telle que la SNPC.
22
(Lucie Girard, 2019)
27
Tableau 3 : Dispositions normatives de gestion du cycle de vie des actifs
28
gros travaux
23
EVALUATION LORS Les immobilisations Lors de leur entrée dans le Participations acquises à
DE LA COMPTABILISATION incorporelles sont évaluées patrimoine, les titre onéreux ;
24
INITIALE : immobilisations corporelles Participations obtenues
• A leur coût sont enregistrées : par transfert ;
d’acquisition (pour • A leur coût 25
Participations reçues à
celles qui sont d’acquisition pour titre gratuit ;
acquises à titre celles acquises à Les créances rattachées à
onéreux) ; titre onéreux ; des participations sont
• A leur coût de • A leur coût de inscrites dans les comptes
production (pour production pour de l'entité publique locale
celles qui sont celles produites par au coût constitué du prix
générées en l’entreprise elle- d’achat et de tous les coûts
interne par les même ; directement attribuables.
services de l’entité • A leur valeur vénale • Autres titres
publique locale) ; pour celles acquises immobilisés
• A leur valeur à titre gratuit, par • Prêts et créances
vénale (pour celles voie d’échange et • Dépôts et
qui sont acquises à reçues à titre cautionnements
titre gratuit). d’apport en nature.
23
Comptabilisées à leur coût, constitué du prix d’achat et de tous les coûts directement attribuables
24
Comptabilisées à la valeur contractuelle ou, à défaut, à leur valeur comptable.
25
Comptabilisées à leur valeur vénale
29
est limité dans le temps. est limité dans le temps. au coût d'entrée. Les plus-
Une immobilisation Une immobilisation values latentes mises en
incorporelle est évaluée à incorporelle est évaluée à sa évidence par la
sa valeur d’entrée valeur d’entrée diminuée du comparaison ne sont pas
diminuée du cumul des cumul des amortissements comptabilisées. Les moins-
Amortissements et des et des dépréciations values latentes donnent
dépréciations. lieu à dépréciation des
Modifications ultérieures : participations, sans
Toute modification compensation avec les
significative de l’utilisation plus-values latentes.
prévue, entraîne la révision
prospective de son plan La valeur d’inventaire des
d’amortissement. créances rattachées à des
participations s’apprécie au
regard du risque de non
recouvrement de la
créance. Une dépréciation
est constituée lorsque la
valeur probable de
recouvrement de la créance
devient inférieure à sa
valeur nette comptable.
EVALUATION ET Les profits ou les pertes, Lorsque l’actif est hors Les participations sont
COMPTABILISATION LORS provenant de la sortie d’usage de façon sorties de l’actif du bilan de
DE LA SORTIE DU BILAN d’une immobilisation permanente. l’entité publique locale
incorporelle sont 1. Cessions pour leur valeur brute. Les
déterminés par différence 2. Transferts de biens dépréciations
entre les produits de 3. Mises en rebut correspondantes sont
cession (produits de vente annulées par une reprise au
nets des frais de cession) et compte de résultat.
la valeur comptable de En cas de cession partielle
l’actif. de titres conférant les
mêmes droits, la valeur
d’entrée de la fraction
30
conservée est estimée soit
au coût d’achat moyen
pondéré (CMP) soit en
présumant que les titres
conservés sont les derniers
entrés (méthode premier
entré – premier sorti).
Source : Recueil des normes comptables no 5 ; 6 et 7 du conseil de normalisation des comptes publics (CNOCP)
du mardi 3 juillet 2018.
Le concept d’évaluation de l’entreprise part surtout de l’idée qu’il est possible d’optimiser la
performance de l’entreprise dans une approche de managemen. Comme le notent Palard et Imbert
(2013) : ‘’L’évaluation d’entreprise a connu un très fort développement au cours des trente dernières
années, dans un environnement économique et financier en constante évolution’’ (p.19) 26.
Gérer ses patrimoines, c’est bien entendu répondre aux obligations fiscales. Cela implique donc une
maîtrise approfondie des taxes, notamment sur la fiscalité locale : les taxes foncières, la cotisation
foncière des entreprises, la cotisation sur la valeur ajoutée ou les taxes sur les surfaces
commerciales, et chaque année, les impôts taxent différemment la détention du patrimoine. Il est
donc vivement recommandé de savoir gérer son patrimoine en prenant les bonnes décisions
d'investissement et/ou de gestion. Selon Julien Vautel, une bonne gestion des actifs est l’une des
étapes fondamentales vers la réalisation de cet objectif : fructifier son patrimoine.
26
(E.S.G.A.E, 2021, p.5)
31
DEUXIEME PARTIE : Cadre pratique de l’étude
32
3. LA SITUATION PATRIMONIALE DE LA SNPC
IMMOBILISATIONS
Immobilisations pétrolières
Les immobilisations corporelles pétrolières sont évaluées à leur coût d'acquisition (prix
d'achat et frais accessoires) ou à leur coût de revient. Elles comprennent :
33
- les constructions légères ;
- les installations ;
- le matériel ;
- les équipements.
Ces immobilisations, évaluées sur la base du prix payé ou du prix de revient, sont
comptabilisées dans les comptes de la SNPC en quotes-parts, conformément aux
dispositions de l’Acte Uniforme OHADA.
Le suivi comptable de ces immobilisations est effectué selon les mêmes règles et de la
manière suivante :
Les coûts des emprunts et des avances reçues au titre de l'acquisition d'actifs immobilisés
sont incorporés dans le coût de ces actifs pétroliers.
Les immobilisations corporelles sont évaluées à leur coût d’acquisition (prix d’achat et frais
accessoires) ou à leur coût de revient.
Concernant l’immeuble SNPC (ex. IVG) qui abrite les sièges des filiales et du projet MKB II, un
contrat de bail entre la SNPC et ces entités est formalisé, excepté la SNPC D.
34
Concernant les équipements, la SNPC a acquis le Rig mis en service en octobre 2008. A ce
jour, ce Rig est totalement amorti.
Immobilisations financières
AMMORTISSEMENTS
Cette méthode permet la prise en compte du niveau réel de l’usure des installations par le
calcul des amortissements qui tient compte du niveau des réserves. Le taux d'amortissement
est égal au rapport de la production d'hydrocarbures de l'exercice sur les réserves
d'hydrocarbures au début du même exercice. Ces réserves sont réévaluées sur la base d'une
expertise indépendante.
Les constructions sont amorties linéairement sur leur durée de vie prévisible. La SNPC estime
que la durée de vie des constructions est de 20 ans. Le matériel et les équipements qui ne
s'incorporent pas aux constructions sont amortis linéairement sur des périodes comprises
entre 3 et 6 ans. Les installations générales et le mobilier sont amortis linéairement sur des
périodes comprises entre 5 et 10 ans. Le matériel de bureau et informatique sont amortis
selon le mode linéaire sur 5 ans. Le matériel de transport est amorti selon le mode linéaire
sur une période de 4 ans.
35
STOCKS DE PETROLE BRUT ET DE GAZ
Les stocks de pétrole brut et de gaz sont constitués des droits issus de la quote-part de la
production de la SNPC sur les différents actifs opérés et non opérés. Les stocks de pétrole
brut et de gaz sont évalués sur la base du coût unitaire de production (coûts techniques,
amortissements, etc.).
Les stocks de pétrole brut et de gaz enregistrés à l’actif du bilan de la SNPC sont évalués au
coût moyen de production de chaque qualité de brut et de gaz.
CREANCES
• Créances clients
Les créances clients de la SNPC sont enregistrées à l’actif du bilan à leur valeur nominale.
Une provision pour dépréciation est constituée s'il existe un risque de non recouvrement.
• Autres créances
Les créances sur les produits de gestion sont calculées sur les ventes de l’État et enregistrées
en application de la convention État/SNPC. Cette convention prévoit une rémunération de
1,6% à percevoir sur les ventes Etat au titre du mandat de commercialisation.
Les créances sur les sociétés affiliées sont constituées des avances consenties aux entités du
groupe.
Les créances sur le personnel sont constituées des avances consenties au personnel.
COMPTES DE TRESORERIE
36
Les comptes de trésorerie sont évalués à leur valeur nominale. Les différences de change
résultant de la revalorisation de ces positions à la clôture sont enregistrées dans le compte
de résultat.
3.1.1.2. Représentation
IMMOBILISATIONS FINANCIERES
AMORTISSEMENTS ET DEPRECIATIONS
STOCKS
CRANCES
COMPTES DE TRESORERIE
ECART DE CONVERSION
37
3.1.2 Passif du patrimoine
CAPITAUX PROPRES
• le capital social ;
• les réserves ;
• le report à nouveau et les résultats en attente d’affectation ;
• le résultat net de l'exercice ;
• les provisions réglementées et fonds assimilés ;
• les provisions pour démantèlement et remise en état de sites.
Les dettes fiscales et sociales sont constituées essentiellement des dettes envers
l’administration fiscale, les organismes sociaux et des charges provisionnées du personnel.
38
3.1.2.2. Représentation
CAPITAUX PROPRES
ECART DE CONVERSION
3.2.1.1. Production
La production de l’exercice est valorisée au prix fiscal arrêté conjointement lors des réunions
de fixation des prix.
39
Tableau 4 : Production de l’exercice
Source : SNPC (2020). Rapport des commissaires aux comptes sur les états financiers annuels
1 dont les avances des partenaires pétroliers relatifs au portage de la SNPC conformément au
CPP et JOA.
Source : SNPC (2020). Rapport des commissaires aux comptes sur les états financiers annuels
40
3.2.1.2. Portefeuille de la SNPC
Source : SNPC (2020). Rapport des commissaires aux comptes sur les états financiers annuels
41
raccordement entre le navire et les installations de chargement. Ce n’est donc qu’au point
de raccordement avec le navire que l’Etat congolais devient propriétaire de sa part de
pétrole et qu’il peut autoriser la SNPC à commercialiser cette part. L’Etat congolais n’est
donc pas maître de la politique de production qui est établie par chaque compagnie
pétrolière et qui en informe l’Etat par un plan prévisionnel par zone de permis sur trois ans.
D’ailleurs comme le souligne un rapport récent de la Banque mondiale sur les revenus
pétroliers du Congo : « Ni le Ministère des Finances et du Budget (MFB) ni le Ministère des
Hydrocarbures (MH) n’ont une capacité suffisante pour prévoir les volumes de production et
le niveau des revenus pétroliers. Ils se fondent donc sur des données fournies par les
compagnies pétrolières en vertu des exigences contractuelles.
Cette dépendance des données de production des compagnies pétrolières (volumes et coûts
de production estimés) rend difficile au MH de générer des profils de production des champs
basés sur les caractéristiques effectives de la performance des gisements de chaque champ,
ou d’évaluer les propositions de développement de chaque champ faites par les
compagnies. […] Pour cette raison, le MH est en train de créer sa propre base de données
pétrolières, avec des outils d’interprétation et de simulation, afin d’améliorer sa capacité de
prévision et de suivi. » (Banque mondiale, 2010, p. 124).
Le rapport ajoute que « Outre les volumes de production, les compagnies fournissent des
données sur leurs coûts de production, qui sont utilisés pour déterminer la part de la
production qu’elles ont le droit de conserver. Les limites de recouvrement des coûts et les
formules pour les calculer, sont définies dans les contrats de production. » (Banque
mondiale, 2010, p. 125). Le rapport préconise en outre la mise en place de mesures
destinées à « renforcer la qualité des estimations des coûts d’investissement et
d’exploitation des compagnies » afin de renforcer « la capacité des autorités à estimer leur
part de revenus et à suivre l’exécution des contrats » (Banque mondiale, 2010, p. 92).
A quel prix se fait le remboursement à l’Etat congolais des cargaisons et le paiement des
taxes et provisions ? De fait, le Congo n’est pas maître des prix de ses ressources. Il ne
maîtrise ni le prix mondial -le volume de la production congolaise ne lui permet pas-, ni le
prix du pétrole congolais car les compagnies pétrolières pratiquent le secret sur les prix
42
auxquels elles vendent à leurs sociétés mères ou à des sociétés sœurs. Les prix de vente du
pétrole congolais sont donc des prix de transfert, des prix comptables. La commercialisation
réalisée par la société nationale SNPC ne permet pas non plus à l’Etat congolais d’accéder à
une information précise sur le prix de vente. En effet, la SNPC ne peut commercialiser le
pétrole qu’au moment où il est déjà sur le navire. Faute de pouvoir restocker d’importantes
quantités de pétrole et donc d’en subir les coûts de transbordement, de stockage, de
nouveau raccordement, la SNPC n’est pas maître de la chronique des ventes qui est établie
par chaque compagnie pétrolière.
La valeur du pétrole est fixée en appliquant des rabais (ou décotes) ou des primes au prix
d’un brut de référence, c’est-à-dire un pétrole qui représente un gros volume d’échange sur
les marchés internationaux. Les rabais ou primes reflètent les différences de qualité et les
coûts de transport entre un pétrole donné et le pétrole de référence (Banque mondiale,
2010). Sur le marché pétrolier, deux bruts servent de référence : le Brent et le WTI (West
Texas Intermediate).
En définitive il s’avère que l’information dont dispose le Congo, que ce soit sur le volet
production ou sur le volet prix lui est fournie par les compagnies pétrolières. Il y a donc bien
asymétrie d’information entre les parties prenantes, que ce soit au niveau de la négociation
initiale portant sur les contrats pétroliers, qu’au niveau de la négociation trimestrielle sur les
43
prix de vente. La section suivante est consacrée à la mesure des gains pour le Congo des
différentes modalités de partage de la rente et des effets du changement de régime.27
3.2.2.2. Partage de la rente
Diminué des redevances et des diverses provisions, le profit pétrolier est partagé pour
moitié entre l’Etat et les compagnies jusqu’à 26 USD le baril. Pour la marge de prix
supérieure, le partage est de 66% pour l’Etat et 34% pour les compagnies. Les redevances
sont établies pour le Djeno à 12% du prix du baril alors que les provisions pour
investissement diversifié (PID) sont établies à 1% du prix du baril. Le régime antérieur, le
régime de concession, prévoyait une redevance à 17,1% et un impôt sur les sociétés à 75%
sur la production une fois déduits le coût pétrolier et la redevance.
A partir de ces éléments nous simulons les gains pour l’Etat congolais en fonction du prix du
baril et du type de contrat. Par exemple, dans l’hypothèse d’un prix du baril Djeno égal à 20
USD, le régime de partage de production prévoit une redevance de 2,4 USD (12% de 20
USD), une provision pour investissement diversifié de 0,2 USD (1% de 20 USD), un profit oil
de 3,7 USD (50% de 20 USD - cost oil - 2,4 USD - 0,2 USD ; le cost oil étant égal à 10 USD), soit
un total de 6,30 USD (2,4 USD + 0,2 USD + 3,7 USD) c’est-à-dire 31,5 % de la production. En
comparaison, le régime de concession prévoit une redevance de 3,42 USD (17,1 % de 20
27
(Olivier Lamotte, Thomas Porcher, 2011, p.320)
44
USD) et un impôt sur les sociétés de 4,93 USD (75 % de 20 USD - cost oil - 3,42 USD), soit un
total de 8,35 USD (3,42 USD + 4,93 USD), c’est-à-dire 41,75% de la production, beaucoup
plus que le régime de partage de production à ce niveau de prix du baril. Les résultats des
simulations pour un prix de baril compris entre 0 et 120 USD sont présentés dans le
graphique 1.
Deux résultats majeurs émergent de nos simulations. Premièrement, le régime de concession est
plus favorable que le régime de partage de production à l’intérieur de la zone de prix 15-35 USD. Au-
delà de 35 USD, le régime de partage de production est plus favorable pour le Congo, ce qui est le cas
actuellement. Deuxièmement, dans le régime de partage de production, plus le prix s’élève, plus la
part retenue par le Congo s’élève. Jusqu’à 26 USD USD le baril Djeno, le Congo retient 31,5%
de la valeur de la production. A partir de 27% cette part augmente, pour atteindre 60,3%
pour un baril à 100 USD. Dans le régime de concession la part retenue par le Congo reste
stable à 41,8% de la valeur de la production à partir d’un baril à 14 USD. En définitive, le
changement de régime de partage de la rente a été défavorable au Congo lors de sa mise en
place mais, compte tenu du niveau actuel du cours du pétrole, il lui est désormais
favorable.28
28
(Olivier Lamotte, Thomas Porcher, 2011, p.322)
45
4. ANALYSE DE LA GESTION DU PATRIMOINE DE LA SNPC
Ce chapitre porte sur l’application des hypothèses énoncées dans notre introduction et la
présentation des résultats qui découlent de l’analyse. Ainsi, la première section porte sur la
vérification des hypothèses et la deuxième sur la présentation des résultats.
4.1.1.1. Diagnostics
DIAGNOSTIC STRATÉGIQUE
FORCES FAIBLESSES
1. Partenariat avec des compagnies internationales
1. Fardeau de la dette due aux traders pétroliers
installées au Congo
2. Filiales assurant l’intégration verticale 2. Baisse du cours du baril de pétrole
4. Plus grande entreprise d’Etat auprès des traders pétroliers 4. Proportion des clients douteux élevée
OPPORTUNITES MENACES
1. Ressources naturelles et gisements abondants 1. Crise économique et sanitaire
4. Congo, membre de l’OPEP 4. Chute des prix mondiaux des ressources naturelles
46
DIAGNOSTIC COMPTABLE ET FINANCIER
Tableau 7 : Recensement qualitatif et quantitatif des immobilisations exercice 2020 (Montant en FCFA)
Valeur brute Amortissement Valeur comptable nette (3) +/- Value (4) Valeur réelle (5)
LIBELLÉS
(1) (2) = (1) - (2) = (3) + (4)
IMMOBILISATIONS INCORPORELLES 1 445 016 506,45 1 131 452 078,25 313 564 428,20 0,00 313 564 428,20
Frais de recherche et de prospection 1303340284,56 1031829400,47 271510884,09 0,00 271510884,09
Brevets, licences, logiciels et droits similaires 9386082,63 5307063,89 4079018,74 0,00 4079018,74
Fonds commercial et droit au bail 130725615,00 94315613,89 36410001,11 0,00 36410001,11
Autres immobilisations incorporelles 1564524,26 0,00 1564524,26 0,00 1564524,26
IMMOBILISATIONS CORPORELLES 5 182 136 621,97 1 993 948 271,59 3 188 188 350,38 0,00 3 188 188 350,38
Terrains hors immeuble de placement 3938649,77 0,00 3938649,77 0,00 3938649,77
Terrains - immeubles de placement 3871445,42 0,00 3871445,42 0,00 3871445,42
Bâtiments hors immeubles de placement 45135923,58 19486261,41 25649662,17 0,00 25649662,17
Bâtiments - immeubles de placement 9617070,71 5153429,14 4463641,57 0,00 4463641,57
Aménagements, agencements et installations 4941136317,95 1890702582,28 3050433735,67 0,00 3050433735,67
Matériel, mobilier et actifs biologiques 175207994,30 75743357,37 99464636,93 0,00 99464636,93
Matériel de transport 3229220,24 2862641,39 366578,85 0,00 366578,85
IMMOBILISATIONS FINANCIERES 222 994 640,30 59 945 099,88 163 049 540,42 0,00 163 049 540,42
Titres de participation 105786646,72 46716263,15 59070383,57 0,00 59070383,57
Autres immobilisations financières 117207993,58 13228836,73 103979156,85 0,00 103979156,85
TOTAL ACTIF IMMOBILISÉ 6 850 147 768,72 3 185 345 449,72 3 664 802 319,00 0,00 3 664 802 319,00
Stocks et encours 7832031,82 38128,12 7793903,70 0,00 7793903,70
Créances 1276859368,80 37350435,23 1183567104,11 0,00 1183567104,11
Valeur à encaisser 0,00 55941829,46 0,00 0,00 0,00
Disponibilités 6881694,58 0,00 6783973,31 0,00 6783973,31
TOTAL 8 141 720 863,92 3 278 675 842,53 4 862 947 300,12 0,00 4 862 947 300,12
47
Tableau 8 : Recensement des stocks et créances exercice 2020 (Montant en FCFA)
Avant de déterminer la valeur de la société, rappelons tout de même que c’est à partir du
bilan comptable le plus récent de l’entreprise que peut se faire, le plus facilement, l’étude du
patrimoine que l’on doit évaluer. C’est-à-dire le bilan de l’exercice 2020.
48
On procède par l’ajustement de la valeur :
29
Valeur réelle des dettes financières et ressources assimilées : - Provisions pour risques et charges
(37 248 329,15)
49
ANCC = 4 561 848 104,09 – 5 072 651 332,75
Par la méthode des praticiens, encore appelée méthode indirecte ou méthode allemande :
(𝐴𝑁𝐶𝐶 + 𝑉𝑅 )
𝑉𝐸 = ANCC + GW =
2
En développant :
(𝑽𝑹 − 𝑨𝑵𝑪𝑪 )
𝐆𝐖 =
𝟐
Avec :
On a donc :
L’hypothèse 1 : vérifiée
50
4.1.2. Hypothèse 2 : Optimisation
A la SNPC, on distingue d’une part les immobilisations pétrolières, d’autres parts les
immobilisations non pétrolières, et leur gestion requiert des expertises différentes.
La gestion du cycle de vie des actifs immobilisés de la SNPC ici présentée, est réalisée
conformément aux prescriptions de gestion de la société citées dans ses notes annexes et
aux normes comptables pour les entités publiques locales.
N° de
Libellés Débit Crédit
compte
Jour/01/2020
21 Immobilisations incorporelles 1 184 913 535,29
4451 T.V.A déductible sur immobilisation 260 102 971,16
4811 Fournisseur d'immobilisations incorporelles 1 445 016 506,45
22/23/24 Immobilisations corporelles 4 249 352 030,02
4451 T.V.A déductible sur immobilisation 932 784 591,95
4812 Fournisseur d'immobilisations corporelles 5 182 136 621,97
261 Titres de participations 105 786 646,72
481 Fournisseur d'investissement 105 786 646,72
(Comptabilisation) 6 732 939 775,14 6 732 939 775,14
Jour/01/2020
6812 Dotation aux amortissements incorporelles 1 131 452 078,25
21 Immobilisations incorporelles 1 131 452 078,25
6813 Dotation aux amortissements corporelles 1 993 948 271,59
22/23/24 Immobilisations corporelles 1 993 948 271,59
6878 Dotation aux amortissements 59 945 099,88
25/26/27 Immobilisations financières 59 945 099,88
(Comptabilisation des dépenses ultérieures) 3 185 345 449,72 3 185 345 449,72
Source : https://www.assistant-juridique.fr
51
Tableau 14 : Gestion des actifs immobilisés de la SNPC_ Evaluation (Montant en FCFA)
EVALUATION ET
EVALUATION LORS
EVALUATION A LA COMPTABILISATIO
RUBRIQUES COMPTABILISATION
DATE DE CLÔTURE N LORS DE LA
INITIALE
SORTIE DU BILAN
IMMOBILISATIONS INCORPORELLES PETROLIERES
Titres, droits et permis - - -
Etudes, forages - - -
Dépenses liées aux frais d'accessoires - - -
IMMOBILISATIONS CORPORELLES NON PETROLIERES - - -
Constructions en dur - - -
Constructions légères - - -
IMMOBILISATIONS INCORPORELLES NON PETROLIERES 1 445 016 506,45 1 131 452 078,25 0,00
Frais de recherche et de prospection 1 303 340 284,56 1 031 829 400,47 0,00
Brevets, licences, logiciels et droits similaires 9 386 082,63 5 307 063,89 0,00
Fonds commercial et droit au bail 130 725 615,00 94 315 613,89 0,00
Autres immobilisations incorporelles 1 564 524,26 0,00 0,00
IMMOBILISATIONS CORPORELLES NON PETROLIERES 5 182 136 621,97 1 993 948 271,59 0,00
Terrains hors immeuble de placement 3 938 649,77 0,00 0,00
Terrains - immeubles de placement 3 871 445,42 0,00 0,00
Bâtiments hors immeubles de placement 45 135 923,58 19 486 261,41 0,00
Bâtiments - immeubles de placement 9 617 070,71 5 153 429,14 0,00
Aménagements, agencements et installations 4 941 136 317,95 1 890 702 582,28 0,00
Matériel, mobilier et actifs biologiques 175 207 994,30 75 743 357,37 0,00
Matériel de transport 3 229 220,24 2 862 641,39 0,00
IMMOBILISATIONS FINANCIERES 222 994 640,30 59 945 099,88 0,00
Titres de participation 105 786 646,72 46 716 263,15 0,00
Autres immobilisations financières 117 207 993,58 13 228 836,73 0,00
Source : Notre propre conception
L’hypothèse 2 : vérifiée
52
4.2. Présentation des résultats
4.2.1. Résultats sur la valorisation et sur l’optimisation
4.2.1.1. Résultats sur la valorisation
Tableau 15 : Situation du patrimoine de la SNPC (Montant en FCFA)
Part dans le
Types de patrimoines Valeur brute Valeur réelle Variation %
patrimoine
Mobilier 62,98% 5 127 405 564,31 3 158 058 855,15 (1 969 346 709,16) (0,38)
Aménagements, agencements et installations 60,69% 4 941 136 317,95 3 050 433 735,67 (1 890 702 582,28) (0,38)
Matériel, mobilier et actifs biologiques 2,15% 175 207 994,30 99 464 636,93 (75 743 357,37) (0,43)
Matériel de transport 0,04% 3 229 220,24 366 578,85 (2 862 641,39) (0,89)
Stocks et encours 0,10% 7 832 031,82 7 793 903,70 (38 128,12) (0,00)
Immobilier 0,77% 62 563 089,48 37 923 398,93 (24 639 690,55) (0,39)
Terrains hors immeuble de placement 0,05% 3 938 649,77 3 938 649,77 - -
Terrains - immeubles de placement 0,05% 3 871 445,42 3 871 445,42 - -
Bâtiments hors immeubles de placement 0,55% 45 135 923,58 25 649 662,17 (19 486 261,41) (0,43)
Bâtiments - immeubles de placement 0,12% 9 617 070,71 4 463 641,57 (5 153 429,14) (0,54)
Financier 18,51% 1 506 735 703,68 1 353 400 617,84 (153 335 085,84) (0,10)
Titres de participation 1,30% 105 786 646,72 59 070 383,57 (46 716 263,15) (0,44)
Autres immobilisations financières 1,44% 117 207 993,58 103 979 156,85 (13 228 836,73) (0,11)
Créances 15,68% 1 276 859 368,80 1 183 567 104,11 (93 292 264,69) (0,07)
Valeur à encaisser 0,00% - 0,00 - -
Disponibilités 0,08% 6 881 694,58 6 783 973,31 (97 721,27) (0,01)
Autres 17,75% 1 445 016 506,45 313 564 428,20 (1 131 452 078,25) (0,78)
Frais de recherche et de prospection 16,01% 1 303 340 284,56 271 510 884,09 (1 031 829 400,47) (0,79)
Brevets, licences, logiciels et droits similaires 0,12% 9 386 082,63 4 079 018,74 (5 307 063,89) (0,57)
Fonds commercial et droit au bail 1,61% 130 725 615,00 36 410 001,11 (94 315 613,89) (0,72)
Autres immobilisations incorporelles 0,02% 1 564 524,26 1 564 524,26 - -
TOTAL 100,00% 8 141 720 863,92 4 862 947 300,12 (3 278 773 563,80) (0,40)
53
Valeur de la SNPC = VE = 85 909 435 507,14 FCFA
PATRIMOINE MOBILIER
62,98%
PATRIMOINE FINANCIER
18,51%
PATRIMOINE AUTRES
17,75%
GRAPHIQUE 3 : Ecart entre la valeur brute et la valeur réelle des actifs de la SNPC
Série1 Série2
54
• la variation des immobilisations incorporelles concerne les frais de développement
des permis Moho Phase 1 Bis, Moho Nord et Yombo Masseko et l’acquisition et
implémentation du progiciel SAP.
• la variation des immobilisations corporelles concerne les travaux CAPEX des permis
Moho Phase 1 Bis, Banga Kayo ; Yombo Masseko, Nkossa, et MKB II.
• la variation des immobilisations financières concerne les garanties constituées auprès
des banques et les intérêts courus relatifs aux prêts accordés aux filiales ainsi que
l’augmentation des titres de participation de la SNPC Distribution suite à l’abandon
de créance.
Constat 2 : S’agissant des stocks et les créances, les calculs révèlent que la SNPC écoule ses
stocks dans un délai moyen de 76 jours et accorde des crédits à ses clients pour une durée
de 217 jours. Cependant :
Constat 3 : L’analyse par les ratios nous donne les informations suivantes
55
pour rembourser ses dettes financières à court
terme.
La SNPC ne dispose pas assez d’actifs circulants
Liquidité générale 38,57% >100 = OK
pour rembourser ses dettes à court terme.
Plus de la moitié des stocks de la SNPC a été
Taux de provisionnement des stocks 99,51% >50% = mauvais
dépréciée.
Les immobilisations de la SNPC sont amorties à
Taux d'amortissement des immobilisations 52,52% = 50% : OK 52,52%, ceci est une norme de bon sens et
estime aussi leur durée de vie à ce taux.
La proportion des clients douteux de la SNPC
Taux de provisionnement des créances clients 92,70% >50% = mauvais
est très élevée.
Pour les fonds investis dans l’actif,
Rentabilité de l'actif -1,48% A comparer à l’exploitation a dégagé un résultat annuel de
l’exigences de -112 690 622,23 FCFA.
rentabilités des Pour les fonds investis dans les capitaux
actionnaires ou à une engagés (immobilisations et BFR), l’exploitation
Rentabilité économique -2,47%
valeur sectorielle a dégagé un résultat annuel de :
-112 690 622,23 FCFA.
A comparer à
l’exigences de
Pour les fonds investis par les actionnaires dans
rentabilités des
Rentabilité financière -7,69% la société, le résultat annuel dégagé est de :
actionnaires ou au
-112 690 622,23 FCFA.
taux de placement
sur les marchés
Les ressources stables ne financent pas en
Fonds de Roulement (FR) -1 308 642 233,99 ≤ 90 jours
totalité des immobilisations
Besoin en Fonds de Roulement (BFR) -1 334 576 483,66 ≤ 90 jours Excédent de trésorerie
Trésorerie Nette (TN) 25 934 249,67 ≤ 90 jours Trésorerie excédée
Source : Notre propre conception
ANCC - 510 803 228,66 FCFA Les dettes réelles de la SNPC sont supérieures à ses actifs réels.
Cette valeur représente la partie du patrimoine de la SNPC qui n’a pas été pris
Goodwill 86 420 238 735,8 FCFA
en compte lors de son évaluation.
Le capital social étant 81 334 654 844 FCFA, la SNPC a déjà récupéré les
Valeur de la
85 909 435 507,14 FCFA capitaux investis, dégageant ainsi un flux net de liquidité de 4 574 780 663,14
SNPC
FCFA.
Source : Notre propre conception
56
4.2.1.2. Résultat sur l’optimisation
Tableau 18 : Registre des immobilisations de la SNPC (Montant en FCFA)
PERIODE DE VALEUR
DATE VALEUR BRUTE MODE DUREE AMORTISSEMENT
RUBRIQUES MISE EN COMPTABLE ALIENATION
D'ACQUISITION A LA CLÔTURE D'AMORTISSEMENT D'AMORTISSEMENT PRATIQUE
SERVICE NETTE
Amorties selon la
méthode dite du taux de
IMMOBILISATIONS
déplétion
INCORPORELLES PETROLIERES (amortissement à l’unité
de production)
Titres, droits et permis - - - - - - - -
Etudes, forages - - - - - - - -
Dépenses liées aux frais
- - - - - - - -
d'accessoires
IMMOBILISATIONS Amortissables lorsque sa
CORPORELLRES NON durée d’utilisation est
PETROLIERES déterminable
Constructions en dur - - - 20 - - - -
Constructions légères - - - 20 - - - -
IMMOBILISATIONS Amorties linéairement
INCORPORELLRES NON 1445016506,45 sur leur durée de vie 1131452078,25 313564428,20
PETROLIERES prévisible
Frais de recherche et de
- 1303340284,56 - 1 - 1031829400,47 271510884,09 -
prospection
Brevets, licences, logiciels et
- 9386082,63 - 2 - 5307063,89 4079018,74 -
droits similaires
Fonds commercial et droit au
- 130725615,00 - 1 - 94315613,89 36410001,11 -
bail
Autres immobilisations
- 1564524,26 - Non amortissable - 0,00 1564524,26 -
incorporelles
A la clôture de
IMMOBILISATIONS 5182136621,97 l’exercice, leurs valeurs 1993948271,59 3188188350,38
57
CORPORELLRES NON sont estimées sur la
PETROLIERES base des éléments des
situations nettes
comptables et des
perspectives de
résultats.
Terrains hors immeuble de
- 3938649,77 - Non amortissable - 0,00 3938649,77 -
placement
Terrains - immeubles de
- 3871445,42 - Non amortissable - 0,00 3871445,42 -
placement
Bâtiments hors immeubles de
- 45135923,58 - 20 - 19486261,41 25649662,17 -
placement
Bâtiments - immeubles de
- 9617070,71 - 20 - 5153429,14 4463641,57 -
placement
Aménagements, agencements
- 4941136317,95 - 6 - 1890702582,28 3050433735,67 -
et installations
Matériel, mobilier et actifs
- 175207994,30 - 6 - 75743357,37 99464636,93 -
biologiques
Matériel de transport - 3229220,24 - 4 - 2862641,39 366578,85 -
IMMOBILISATIONS
222994640,30 9 59945099,88 163049540,42
FINANCIERES
Titres de participation - 105786646,72 - 2 - 46716263,15 59070383,57 -
Autres immobilisations
- 117207993,58 - 9 - 13228836,73 103979156,85 -
financières
Source : https://www.Compta-Facile.fr
58
4.2.2. Préconisations managériales
Ces préconisations prendront leur sens lorsqu’on les comparera dans le temps et dans
l’espace aux autres entreprises du même secteur d’activité.
Le premier chapitre de cette partie, nous a donné un bel aperçu de la situation patrimoniale
de la SNPC. Cependant, la vérification des deux hypothèses dans le chapitre second, a rendu
intéressante notre étude, dans ma mesure où, la SNPC a bel et bien besoin de préconisations
managériales pour sortir de cette situation défavorable qui la rend vulnérable.
Ainsi, l’application des optiques de la gestion de patrimoine, a donné à la SNPC, les options
nécessaires pour corriger cette vulnérabilité et atteindre plus facilement ses objectifs
économiques et financiers afin de protéger ses actifs et améliorer son résultat.
59
CONCLUSION GENERALE
L’économie congolaise repose sur l’exploitation de ses ressources naturelles, notamment le
pétrole qui représente 90% de ses exportations et 50% de ses revenus. Avec une production de
339 000 b/j en 2019, le Congo est le troisième producteur de pétrole en Afrique, derrière le
Nigéria et l’Angola30. La SNPC quant à elle, fait partie des entreprises qui contribuent fortement
à cette économie. Son capital est entièrement détenu par l’Etat. Elle agit pour son compte dans
toutes les opérations liées au secteur des hydrocarbures, à ses recettes et à son financement31.
Notre étude étant arrivée à son terme, il est donc important de rappeler les grandes lignes qui la
composent et de manière briève présenter les résultats qui en découlent. Thème très ambitieux
qu’est le nôtre « la gestion du patrimoine, le cas de la SNPC », est celui qui nous a permis
d’évaluer de manière chiffrée la valeur de cette entreprise en vue d’en faire un élément de sa
performance économique et financière.
En effet, après avoir présenté la SNPC, développer les hypothèses sur lesquelles notre étude a
porté son fondement, nous avions par la suite présenté la situation patrimoniale de la SNPC,
vérifié ces hypothèses puis apporté quelques préconisations managériales aux faits constatés. La
réalisation de l’étude s’est faite en évaluant la SNPC sur son exercice de 2020 par la méthode du
Goodwill, méthode dite mixte et en cherchant à faire la gestion du cycle de vie de ses
immobilisations à travers des normes comptables.
De cette étude, il en ressort qu’au titre de cette année, la SNPC possède une très forte intensité
capitalistique, mais le patrimoine mobilier a une grande importance, soit plus de la moitié du
patrimoine totale (62,98%). La part de ses dettes dans ses ressources totales, n’est pas élevée.
Néanmoins, elle ne dispose pas assez de disponibilités pour rembourser ses dettes financières à
court terme et pas assez d’actifs circulants pour rembourser ses dettes à court terme. Plus de la
moitié de ses stocks a été dépréciée. Ses immobilisations sont amorties à 52,52%, ceci est une
norme de bon sens et estime aussi leur durée de vie à ce taux. La proportion de ses clients
douteux est pourtant très élevée. Pour les fonds investis dans l’actif l’exploitation a dégagé un
résultat annuel de - 112 690 622,23 FCFA. Pour les fonds investis dans les capitaux engagés
30
(Agence France Trésor, 2022)
31
(Olivier Lamotte, Thomas Porcher, 2011, p.319)
60
(immobilisations et BFR) ; l’exploitation a dégagé un résultat annuel de : -112 690 622,23 FCFA.
Pour les fonds investis par l’actionnaire dans la société, le résultat annuel dégagé est de - 112
690 622,23 FCFA.
Cependant, au titre de cette année qu’a porté notre étude, la SNPC a une valeur de :
85 909 435 507,14 FCFA en 2020. Avec un capital social de 81 334 654 844 FCFA, elle a déjà
récupéré les capitaux investis, dégageant ainsi un flux net de liquidité de 4 574 780 663,14 FCFA.
Ce qui signifie aussi que la SNPC est bel et bien en mesure de verser des dividendes ou de régler
des dettes. Notre première hypothèse qui stipule que la méthode du Goodwill permet la
valorisation des actifs de la SNPC est donc vérifiée.
Deux types d’immobilisations existent au sein de la SNPC. On distingue d’une part, les
immobilisations pétrolières, qui par leur complexité, administrent des normes de gestion
propres à elles. Ces immobilisations, sur les permis d’exploration et d’exploitation sont
enregistrées au titre des dépenses réalisées sur les champs à hauteur de la quote-part de la
SNPC conformément aux procédures et accords comptables annexés aux contrats de partage de
production. D’autres parts il y a les immobilisations non pétrolières. Au sein de la SNPC, elles
sont gérées conforment aux normes comptables édictées par le SYSCOHADA et l’acte uniforme.
Notre seconde hypothèse qui stipule que l’optimisation se fait par une gestion systématique et
stratégique des actifs de l'entreprise par l’intermédiaire des normes comptables est également
vérifiée.
Notre étude nous a emmené à porter un regard sur les agrégats d’analyse pour se rendre
compte du fonctionnement de l’actif et du passif du patrimoine de la SNPC. Cependant, les
emplois stables ne sont pas entièrement couverts par les ressources stables, l’équilibre financier
n’est pas respecté, c’est donc le court terme qui finance le long terme et la SNPC dépend des
sources de financement externes. Malgré cela, le solde net de trésorerie (SNT) est positif à cause
de l’excédent de ressources dégagé par la négativité de BFR. La SNPC jouit donc d’une aisance de
trésorerie qui lui permet d’être résiliente mais fragile. Au vu de cela, nous préconisons une
amélioration de la rentabilité économique et une amélioration de la rentabilité financière.
Notre étude avait pour objet la gestion de patrimoine, le cas de la SNPC (EPIC). Ainsi, afin
d’étendre nos connaissances en matière de gestion de patrimoine, ne pourrait-on pas nous
intéresser à celle des entreprises congolaises cotées en bourse.
61
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
• loi n°1-98 du 23 avril 1998 portant création de la Société Nationale des Pétroles du
Congo
• la Loi du n°28-2016 du 12 octobre 2016 portant code des hydrocarbures au Congo
• le décret n°2017 420 du 09 novembre 2017 portant approbation des statuts de la Société
Nationale des Pétroles du Congo
• SNPC (2020). Rapport des commissaires aux comptes sur les états financiers annuels et
spécial sur les conventions règlementées. Brazzaville : Cabinet Ernest et Young, pages
annexes.
• Conseil de normalisation des comptes publics (CNOP) (2018). Recueil des normes
comptables. Paris : Référence n°5 ; 6 ; 7 du conseil de normalisation des comptes publics
(CNOCP) du mardi 3 juillet 2018,
62
• E.S.G.A.E (2021). Cours de contrôle de gestion, Master 2 Finances. Brazzaville : Professeur
DIAKANOU Noel, 40 pages,
• E.S.G.A.E (2021). Cours d’évaluation d’entreprise, Master 2 Finances. Brazzaville :
Professeur SAMBA Bruno, 25 pages,
• Keynes MOUANDA M. et Régis PEA M. (2020). « Pérennité et équilibre financier d’une
entreprise : cas de la SNPC ». Brazzaville : Ecole Supérieure de Gestion et
d’Administration des Entreprises, pages annexes,
• Olivier Lamotte, Thomas Porcher (2011). « STRATÉGIE DES COMPAGNIES PÉTROLIÈRES
INTERNATIONALES ET PARTAGE DE LA RENTE : Le cas du Congo » In revue Management
et Avenir, n°42, 327 pages,
• Saidi Amel (2017). « Méthodes d’évaluation d’entreprises : le cas des entreprises
Algériennes cotées en Bourse ». Algérie : Université M’hamed Bouguara de
Boumederdes, 80 Pages,
• Thibault Le Hégarat (2015). Un historique de la notion de patrimoine. Paris : Prepint
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• Université frères Mentouri Constantine 1, Institut des sciences et techniques appliquées
(2019). Economie d'entreprise : comptabilité générale. Paris : Professeur S. Meziani, 19
pages.
WEBOGRAPHIE
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