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I nterpretation des anomalies biologiques autour de cas cliniques

Cholestase
Re  sume 
Cholestasis Les tests sanguins utiles au diagnostic d’une cholestase se r esument aux
determinations des phosphatases alcalines, de la gamma-glutamyl transpepti-
dase et de la bilirubin emie conjugu ee et non conjugu ee. Certaines donn ees
Dominique-Charles Valla cliniques ont une haute sp ecificit
e mais leur sensibilit
e est faible. Les donnees de
Ho^pital Beaujon,
service d’hepatologie ;
l’imagerie des voies biliaires, la biopsie hepatique et, dans certains cas, des etudes
Universite Paris-Diderot et Inserm U773, gen etiques mol eculaires sont n ecessaires. Les cholestases par atteinte acquise
92118 Clichy-la-Garenne, des transporteurs biliaires, principalement du fait de l’inflammation, ont  et
e sous
France estim ees. L’ict
ere cholestatique est g en eralement multifactoriel.
e-mail : <dominique.valla@bjn.aphp. s : bilirubine, acides biliaires, transporteurs biliaires
n Mots cle
fr>
Abstract
Blood tests that contribute to the diagnosis of cholestasis are limited to the
determination of alkaline phosphatase, gamma-glutamyl transpeptidase activity,
and conjugated and unconjugated bilirubin. Certain clinical features have a high
specificity but their sensibility is poor. Biliary imaging, liver biopsy and
occasionally molecular genetic testing may be needed. Cholestasis related to
an acquired dysfunction in biliary transport systems has been underestimated.
Cholestatic jaundice is generally multifactorial in origin.
n Key words: bilirubin, bile acids, biliary transport systems

a cholestase est d efinie par la la s


ecr etion d’acides biliaires au po^le
L diminution d’une fonction biliaire des hepatocytes [1-3]. ce po ^le
hepatique non directement mesu- biliaire participe  a la formation du
rable en pratique : la production de canalicule (figure 1). Cette s ecr
etion,
bile assurant la chol er
ese. Cependant, qui necessite de l’energie, est assur
  ee
des signes cliniques d’une grande par un transporteur nomm e ABCB11
specificit
e, et des signes biologiques ou bile salt export pump (BSEP). Le
de sensibilite et sp
ecificit
eelev
ees ont pouvoir osmotique des acides biliaires

ete bien caract eris
es. De ce fait, la cr
ee un appel d’eau interstitielle,
notion de cholestase est probable- qui traverse les jonctions serr ees
ment l’une des entit es s
emiologiques intercellulaires des h epatocytes que
les plus pr ecieuses a l’h
epatologue. les acides biliaires ne peuvent franchir.
Un courant biliaire principal est ainsi
form e.
La cholérèse

‘‘
La bile est un liquide
La bile est un liquide aqueux (97 % aqueux (97 % d’eau)
d’eau) assurant l’
ecoulement jusqu’au assurant l’écoulement jusqu’au
duod enum de multiples substances duodénum de multiples
produites par le foie ou les voies
doi: 10.1684/hpg.2013.0915

substances produites par


biliaires elles-m^
emes. La production le foie ou les voies biliaires
de bile est assur
ee principalement par ^ mes

’’
elles-me
HEPATO GASTRO
y

et Oncologie digestive
Pour citer cet article : Valla DC. Cholestase. Hepato Gastro 2013 ; 20 : 618-627. doi : 10.1684/
hpg.2013.0915
Tir
es 
a part : D.-C. Valla

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vol. 20 n8 8, octobre 2013
Cholestase

PHOSPHOLIPIDES
FIC1 (ABC8B1)
MDR3 (ABCB4)

BSEP (ABCB11)

A. BILIAIRES

NTCP (SLC10A1) OATP (SLC2A)

Figure 1. Transporteurs hepatocytaires indispensables a la production de la bile par captation des acides biliaires au po ^le sinusoı̈dal des hepatocytes
et s
ecr ^le canaliculaire. Il s’y ajoute une petite portion de synthese quotidienne a partir du cholesterol, non representee ici. ATP8B1, FIC1.
etion au po
ABCB11, BSEP. ABCB4, MDR3. SLC10A1, NTCP. SLC2A, OATP.

Il s’y ajoute dans le canalicule, le petit courant hydrique, dit Le d ebit normal quotidien de bile est de l’ordre de
« fraction du d ebit biliaire ind ependante des acides 700 mL/jour. Il est augment
e par la s
ecr
etine qui agit sur la
biliaires », gener
e par la s ecr
etion d’autres substances fraction cholangiocytaire du d
ebit biliaire.
hydrosolubles dans le canalicule.
Un peu plus loin, dans l’arbre biliaire tapiss e de cellules
biliaires ou cholangiocytes, une autre fraction hydrique est Quelques constituants biliaires utiles
ajoutee au courant principal [3-5]. Cette derni ere fraction, à connaı̂tre, et leur passage dans la bile
qui compte pour 25  a 30 % du d ebit biliaire, naı̂t de la
secretion des ions chlore et bicarbonate au po ^le biliaire des Il ne sera discut
e ici que du me tabolisme de quelques
cholangiocytes, par le transporteur CFTR (ABCC7) pour le composants utiles pour leur signification clinique.
chlore, par l’ echangeur d’anions chlore-bicarbonates, et
par des canaux sp ecifiques pour le passage transmem- Les acides biliaires
branaire de l’eau (aquaporines). Les mutations de CFTR,
responsables de la mucoviscidose, peuvent effectivement Les acides biliaires conjugu es, synthetis
es par l’hepatocytes
s’accompagner d’une atteinte biliaire. La s ecr
etion de 
a partir du cholest erol, sont l’objet d’une recirculation
bicarbonates permet la mise en place d’un « parapluie » intensive dans le cycle ent erohepatique [2, 5]. Ce cycle fait
alcalin qui protege les acides biliaires d’une protonation. En intervenir 2 pompes m ecaniques, la v esicule biliaire et
effet, les acides biliaires protones peuvent p en etrer dans les l’intestin. Dans l’intestin, les acides biliaires d econjugues
cholangiocytes et y provoquer des l esions. par les bact eries sont r eabsorb es passivement. Ces 2
pompes m ecaniques sont s epar ees par 3 pompes chimi-
ques : i) ABCB11 (BSEP), d ej
a envisag ee, pour la secr
etion

‘‘
Les mutations de CFTR, responsables canaliculaire ; ii) SLC10A2 (solute carrier transporter A2 ou
de la mucoviscidose, peuvent apical sodium-dependent bile salt transporter ou ASBT) du
^le luminal des ent erocytes de l’il
eon terminal, coupl e

’’
s’accompagner d’une atteinte biliaire po a

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OSTa/b au po^le portal, pour la reabsorption quasi compl ete compare  aux autres tissus  egalement riches en h eme
des acides biliaires intestinaux ; et iii) SLC10A1 (ou sodium (muscles pour la myoglobine, foie pour les cytochromes,
taurocholate cotransporter protein, NTCP) et SLC2A3/6/8 par exemple). La bilirubine non conjugu ee, liposoluble, est
(ou organic anion-transporting polypeptide OATP -/2/8), li
ee de façon  equimolaire  a l’albumine dans le sang. Elle
pour la captation les acides biliaires au po ^le sinusoı̈dal des franchit la membrane sinusoı̈dale des h epatocytes par
hepatocytes. simple diffusion. Dans le cytoplasme des h epatocytes, elle
est li
ee a la glutathion S-transf erase (ou ligandine).
La bilirubine est conjugu ee a l’acide glucuronique par l’UDP

‘‘
Les acides biliaires conjugués, synthétisés glucuronyl bilirubine transferase (ou UGT1A1) du r eticulum
par l’hépatocytes à partir du cholestérol, endoplasmique.
sont l’objet d’une recirculation intensive Une fois conjugu ee, la bilirubine, hydrosoluble, peut ^ etre

’’
dans le cycle entérohépatique
secr
et
ee dans le canalicule par un transporteur polyvalent,
ABCC2, prenant en charge les anions organiques conjugu es
Les mutations qui inactivent ABCB11 (BSEP) sont respon- (comme la bilirubine conjugu ee, le glutathion, ou certains
sables de la cholestase familiale progressive de type 2 (ou acides biliaires conjugu es, mais aussi des x enobiotiques
PFIC2 pour progressive familial intrahepatic cholestasis comme la BSP ou certains anticanc ereux, d’ou son ancien
type 2) et de la cholestase r
ecurrente benigne (ou BRIC2 nom de multidrug resistance associated protein 2 (ou
pour benign recurrent intrahepatic cholestasis type 2) MRP2). Les mutations inactivant le g ene de ABCC2
(figure 3) [6, 7]. expliquent le tr es rare syndrome de Dubin-Johnson, est
caract e par une augmentation isolee de la bilirubin
eris emie
conjugu ee.
La bilirubine
La bilirubine conjugu ee de l’h epatocyte peut aussi d’^ etre
La bilirubine ne participe pas ou peu a  la formation du secr
etee dans le sinusoı̈de par un autre transporteur,
courant hydrique de la bile mais elle met ce courant 
a profit ABCC3. La bilirubine conjugu ee du sang sinusoidal ^ etre
pour son elimination vers l’intestin (figure 2) [8]. La captee  a nouveau par l’h epatocyte, au moyen de
bilirubine produite par la degradation de l’h eme est, en transporteurs polyvalents de nombreux anions organiques
pratique, principalement issue des globules rouges en (organic anion transporting polypeptide 1 B1 ou B3,
raison du fort taux de renouvellement de ces cellules OATP1 B1/B3). Le syndrome de Rotor est une anomalie tr es

BNC
UGT1A1

ABCC2

OATP1B1/B3

BC

BC

ABCC3

Figure 2. Captation et elimination de la bilirubine non conjuguee et de la bilirubine conjuguee par l’hepatocyte. BC, bilirubine conjuguee. BNC,
bilirubine non conjuguee. ABCC2, MRP2.

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Cholestase

rare due a des mutations inactivant OATP1 B1/B3. Il est scopiques. Les mutations inactivant le gene ABCB4 sont  a
caracterise par une augmentation dans le serum a la fois de l’origine du syndrome de la bile pauvre en phosphatidyl-
la bilirubine conjugu ee et de la bilirubine non conjugu ee choline (low phospholipid associated cholestasis and
[9]. cholelithiasis, ou LPAC) [11]. Ce syndrome peut comporter
Toutes les mutations affectant directement le m etabolisme une atteinte des petites voies biliaires attribu
ee 
a l’effet
de la bilirubine mais non le m
etabolisme des acides biliaires detergent des acides biliaires normalement contro ^ l
e par
ne determinent pas de cholestase. A  l’exception notable de leur incorporation dans les micelles mixtes.
la maladie de Crigler-Najjar, elles sont b enignes [9, 10].

‘‘
Les phospholipides biliaires Lorsque le rapport de concentration entre
phosphatidyl-choline, acides biliaires
Il s’agit principalement de la phosphatidyl-choline (ou et cholestérol n’est pas approprié, le cholestérol
lecithine). Constituant normal de la membrane cellulaire, la insoluble dans l’eau précipite sous forme
phosphatidyl-choline en d eplac ee du feuillet interne de la

’’
de cristaux dans les petites voies biliaires
membrane canaliculaire vers le feuillet externe bile par le
transporteur ABCB4 (encore nomm e multidrug resistance
protein 3 ou MDR3), ce qui autorise sa s ecr
etion dans la bile La membrane canaliculaire est e galement le sie ge d’un
(figure 1). Tous deux amphiphiles, les acides biliaires et la transporteur de phospholipides nomm e ATP8B1 (ou familial
phosphatidyl-choline entrent dans la composition de intrahepatic cholestasis type 1 protein, FIC1), ce trans-
micelles mixtes ou le cholest erol est solubilise. Lorsque le porteur de type P-ATPase est inactiv e par les mutations
rapport de concentration entre phosphatidyl-choline, responsables de la maladie de Byler (ou cholestase familiale
acides biliaires et cholest erol n’est pas appropri e, le progressive de type 1), et de la cholestase r ecurrente
cholesterol insoluble dans l’eau pr ecipite sous forme de benigne de type 1 (ou BRIC1 pour benign recurrent
cristaux dans les petites voies biliaires. C’est ce que decrit le intrahepatic cholestasis type 1) (figure 3) [6, 7, 12]. Il s’agit
fameux triangle de Small. L’augmentation de volume des d’un transporteur des aminophospholipides (phosphatidyl-
cristaux mene  a la formation des calculs biliaires macro- s
erine et phosphatidyl-ethanolamine) du feuillet externe au

PFIC1 PFIC3

ICP ICP

BRIC1 LPAC
FIC1 MDR3

BSEP

BRIC2

ICP

PFIC2

Figure 3. Les anomalies genetiques responsables de cholestase par atteinte des transporteurs canaliculaires et leur expression clinique. PFIC1, 2, 3,
cholestase familiale progressive de type 1, 2, 3. BRIC1, 2, cholestase recurrente benigne de type 1, 2, 3. ICP cholestase gravidique. LPAC, low
phospholipid associated cholestasis and cholelithiasis.

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feuillet interne de la membrane cellulaire. Son implication l
esion cutanee, ce qui n’est pas sp
ecifique : de nombreuses
exacte dans les transports biliaires et dans le developpement autres affections non cutan ees peuvent ^ etre en cause.
de la cholestase familiale ne sont pas parfaitement connus. Il D’autre part, les lesions de la peau secondaires au prurit
semble indispensable au maintien de la membrane chronique sont fr equentes et vari ees : lich
enification,
canaliculaire dans un 
etat de r
esistance a l’action d
etergente nodules de prurigo, plaques de dermatite et excoriations
des acides biliaires. dues au grattage. Le prurit est li e a une atteinte de la
transmission nerveuse encore mal caract eris
ee [13].
Cholestérol L’association du prurit  a une augmentation de l’autaxine
dans le s
erum a maintenant  et
e bien demontr ee mais n’est
Le cholesterol biliaire, non este rifie
, est synthe
tise
 par le
pas expliquee [14]. L’autaxine catalyse la formation d’acide
foie. Il compte pour 4 fois plus que des apports alimentaires
lysyl phosphatidique qui pourrait ^ etre le mediateur de la
normaux dans le d ebit intestinal quotidien du cholest erol.
stimulatuion nerveuse conduisant au prurit
Le passage du cholest erol, hydrophobe, dans la bile est
sous la d ependance de transporteurs canaliculaires
^t solubilis

‘‘
(ABCG5/8) [3, 7]. Il est aussito e dans les micelles L’association du prurit à une augmentation
(par les acides biliaires), les micelles mixtes et les vesicules de l’autaxine dans le sérum a maintenant
unilamellaires, (avec les phospholipides). La moiti

’’
e du été bien démontrée mais n’est pas expliquée
cholesterol biliaire est r
eabsorb e dans l’intestin.

Bicarbonates Les signes biologiques les plus importants sont l’augmen-


tation de l’activit
e phosphatase alcaline du s
erum et de la
Les bicarbonates sont les principaux cations de la bile. Ils lui bilirubine conjugu ee.
conferent son caract
ere alcalin et expliquent le ro ^le de
« parapluie » 
evoque plus haut [4].
Phosphatases alcalines
Protéines L’augmentation de l’activit e phosphatase alcaline du
De nombreuses prot eines de divers types enzymatiques ou serum est l’ el
ement cle du syndrome de cholestase. Les
non, sont presentes dans la bile. Parmi celles-ci les mucines phosphatases alcalines sont des enzymes localis ees a la
sont impliqu ees dans la formation des calculs biliaires. membrane plasmique. Le site actif est oriente du co ^t
e de la
Les IgA polym eriques circulantes sont capt ees par lumi ere. Elles sont ancr ees dans la membrane par un
endocytose au po ^le sinusoı̈dal par une liaison avec le groupement GPI. Leur activit e consiste  a cliver un
composant s ecr
etoire membranaire ; transport ees 
a tra- groupement phosphate d’un grand nombre de substance
vers l’hepatocyte jusqu’au po^le canaliculaire ; et deversee (proteines, nucl eotides). Il en existe 3 isoformes, chacune
dans la bile avec une partie du composant s ecr etoire sous cod ee par un g ene different : celle du placenta, celle de
forme d’IgA s ecr
etoire. l’intestin, et une forme non sp ecifique de tissu, trouvee en
particulierement grande quantit e dans les tissus ayant des
fonctions d’ echange ou de transport particuli erement
soutenues comme le rein, l’intestin et le foie. Dans le foie
Le syndrome de cholestase
normal, elles sont particuli erement localisees au canalicule
biliaire et 
a la membrane plasmique des cholangiocytes.
Ce syndrome inclut de nombreux signes clinico-biologiques
differents rassembl
es dans le tableau 1.
Les signes cliniques les plus importants sont l’ictere 

‘‘
a L’augmentation de l’activité phosphatase
bilirubine conjuguee envisage plus haut et le prurit. Le alcaline du sérum est l’élément clé du
prurit cholestatique n’est initialement associ
e 

’’
a aucune syndrome de cholestase

Tableau 1. Principaux éléments cliniques et biologiques du syndrome de cholestase.


Signes cliniques Signes biologiques (sérum ou plasma)

Ictère à bilirubine conjuguée Augmentation des acides biliaires


Prurit Augmentation de l’activité phosphatase alcaline
Amaigrissement, stéatorrhée Augmentation de l’activité gamma-glutamyl transpeptidase
Signes de carence en vitamines A, D, E, K Augmentation de l’activité 5’ nucléotidase
(cholestase prolongée) Augmentation de l’activité des transaminases ALAT et ASAT (cholestase aigu€e)
Taux de Quick diminué et facteur V normal (cholestase chronique)

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Cholestase

Cette activite enzymatique peut augmenter dans le s

‘‘
erum Toutes les atteintes hépatiques et biliaires
dans 3 principales circonstances : la cholestase, la fin de la peuvent augmenter l’activité sérique
grossesse (elle est d’origine placentaire), et l’augmentation de la gamma-glutamyl transpeptidase (GGT)

’’
de la construction osseuse. Cette derni ere peut para- et ce de façon parfois très marquée
doxalement s’associer aux l esions ost
eolytiques. Au cours
de la cholestase, l’expression des phosphatases alcalines

‘‘
L’augmentation de la GGT est un test très
augmente au niveau de la membrane du po ^le sinusoı̈dal
sensible de consommation excessive
des hepatocytes et dans le cytoplasme des cholangiocytes.
d’alcool ou de syndrome métabolique,
L’augmentation dans le s erum pourrait r esulter a la fois de particulièrement lorsqu’ils s’accompagnent d’une
cette induction et de cette redistribution des phosphatases ^ me discrète

’’
atteinte hépatique, me
alcalines a la membrane plasmique du po ^le sinusoı̈dal, et
aussi de sa d esinsertion de la membrane sous l’effet
detergent des acides biliaires en exc es. Au cours de la Le principal inter^et de la determination de l’activite de
cholestase, l’augmentation des phosphatases alcalines la GGT s erique est d’attribuer une augmentation des
n’est pas brutale et le retour  a une activit e normale est phosphatases alcalines  a une maladie du foie ou des voies
lent apres la levee de la cause [15]. Ce fait et d’autres biliaires et non pas  a une atteinte osseuse. On doit
arguments indiquent qu’il ne s’agit pas d’un simple prendre garde  a ne pas conclure par exc es a une
passage par r egurgitation de constituants biliaires dans cholestase en cas d’augmentation isol ee de la GGT ; une
le serum. telle hypoth ese ne peut ^ etre retenue en l’absence d’une
cause claire d’atteinte biliaire. Le second int er^
et de la
determination de la GGT en cas de cholestase naı̂t d’un

‘‘
Au cours de la cholestase, l’augmentation r
esultat normal ou tr es peu elev
e. En effet cela suggere
des phosphatases alcalines n’est pas l’absence de proliferation ductulaire. Ce type de cholestase
brutale et le retour à une activité normale sans proliferation ductulaire est rencontr e en cas de

’’
est lent après la levée de la cause cholestase familiale progressive ou de cholestase recurrente
benigne de type I (dues 
a une atteinte d’ATP8B1) ou de type
2 (dues a une atteinte de ABCB11) [12].
Gamma-glutamyl transpeptidase (GGT)

‘‘
Cette enzyme est  egalement localis ee dans la membrane La GGT permet principalement d’attribuer
des cellules d’un grand nombre de tissus incluant le foie, le une augmentation des phosphatases

’’
pancreas, le rein, et les voies biliaires. Sa fonction est de alcalines à une atteinte hépatique ou biliaire
transferer un residu gamma-glutamyl  a un autre peptide
ou acide amin e. Le substrat le plus abondant est le
glutathion.
Bilirubinémie
Toutes les atteintes h epatiques et biliaires peuvent
augmenter l’activit e s
erique de cette enzyme, et ce, de La bilirubine non conjugu ee, li
ee a l’albumine, ne peut
façon parfois tr
es marqu ee. L’augmentation de la GGT est ^
etre filtr
ee dans le globule r enal. La bilirubine conjugu ee
un test tres sensible de consommation excessive d’alcool est eliminee par filtration glom erulaire et r
eabsorption et
ou de syndrome m etabolique, particuli
erement lorsqu’ils secr
etion tubulaire. Sa clairance plasmatique est d’envi-
s’accompagnent d’une atteinte h epatique, m^ eme discrete. ron la moiti e de celle de la cr eatinine. Chez le sujet
Comme ces circonstances sont fr equentes dans la normal, la concentration s erique de bilirubine totale est
population gen erale, l’augmentation de la GGT manque inferieure a 17mmol/L ; les trois quarts de la bilirubine
totalement de sp ecificit
e. Au cours de la cholestase, serique sont non conjugu es et un quart est conjugu ea
l’augmentation de la GGT est fortement associ ee a la l’acide glucuronique. L’augmentation de la bilirubine
proliferation ductulaire (ou cholangiolaire) que l’on observe dans le s erum est visible par l’œil au niveau des parties
en cas d’obstruction ou de destruction des voies biliaires claires des teguments (peau blanche et scl erotique) sous
mais qui manque en cas de cholestase par atteinte forme d’un ict ere lorsque la concentration de la bilirubine
canaliculaire [16]. L’augmentation de l’activit e r
esulte depasse 40 mmol/L. En cas d’ict ere, des urines claires
principalement d’une induction de son expression dans les indiquent qu’il s’agit principalement d’une augmentation
ductules biliaires (ou cholangioles) et sans doute, comme de la bilirubine non conjugu ee. Des urines tr es foncees
pour les phosphatases alcalines, d’une lib eration de la indiquent une hyperbilirubinurie conjugu ee, due a une
membrane cellulaire par l’action d etergente des acides hyperbilirubin emie en l’absence de concentration
biliaires [16]. marqu ee des urines.

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‘‘
Une hyperbilirubin
emie non conjugu ee ne peut s’expliquer Excepté en cas d’atteinte de la glucurocon-
par une cholestase [8]. A  l’inverse, en th eorie, une jugaison, une hyperbilirubuniémie non
hyperbilirubin
emie conjugu ee ne signifie pas conjuguée est toujours associée à une hyperbiliru-

’’
necessairement une cholestase : les syndromes de Rotor binémie conjuguée
et de Dubin-Johnson peuvent l’expliquer par un simple
trouble du transport de la bilirubine. En pratique, l’extr^
eme
rarete de ces 2 syndromes rend l’hyperbilirubin emie
conjuguee synonyme d’une cholestase [8]. Autres éléments du syndrome de cholestase
L’apport d’autres de terminations que celle des phospha-
tases alcalines, de la GGT et de la bilirubine pour la prise en

‘‘
L’hyperbilirubinémie conjuguée est quasi- charge diagnostique, pronostique et th erapeutique d’un

’’
ment synonyme d’une cholestase syndrome de cholestase est pratiquement nulle. La valeur
pronostique de la d etermination des concentrations
s
eriques d’acide biliaire au cours de la cholestase
Une cholestase peut ^ etre pr
esente sans ictere, puisque le
gravidique est de peu d’utilite en pratique.
metabolisme de la bilirubine est (relativement)
independant de celui des acides biliaires qui, lui, est

‘‘
directement en cause dans la cholestase. En fait, la L’apport d’autres déterminations que celle
presence ou l’absence d’ictere pour un degr e similaire de des phosphatases alcalines, de la GGT et
cholestase n’est pas toujours facile  a expliquer. En cas de la bilirubine pour la prise en charge d’un
d’ictere sans obstruction biliaire compl

’’
ete, cette discor- syndrome de cholestase est pratiquement nul
dance s’explique probablement par l’association de
plusieurs facteurs a la cholestase ; par exemple : i) une
hyperhemolyse associ ee constitutionnelle ou acquise qui
augmente la charge en bilirubine ; ii) un d efaut associe Diagnostic du syndrome de cholestase
constitutionnel (polymorphisme g enetique) ou acquis Un diagnostic de cholestase peut e ^tre port e i) lorsqu’un
(inflammation) des transporteurs propres de la bilirubine ; prurit ou un ict ere a bilirubine conjugu ee s’associent
ou iii) une insuffisance r enale qui diminue la clairance 
a une augmentation des phosphatases alcalines ; ou
plasmatique de la bilirubine conjugu ee. ii) lorsqu’une une augmentation des phosphatases
alcalines s’associe  a une augmentation de la GGT. Dans
ce dernier cas, le diagnostic en confort e par l’absence de

‘‘
La présence ou l’absence d’ictère pour un
degré similaire de cholestase n’est pas consommation importante d’alcool et de syndrome
m etabolique, ou par la pr esence d’une cause possible

’’
toujours facile à expliquer
de cholestase.
Une cholestase bien d emontr ee avec des phosphatases
Les medicaments utilisant les me ^mes voies me taboliques alcalines normales doit faire  evoquer une forme mineure
que la bilirubine peuvent provoquer un ict ere 
a bilirubine d’aphosphatasie. Comme indiqu e ci-dessus, une choles-
non conjugu ee, par simple comp etition. C’est en particulier tase sans augmentation de la GGT est  evocatrice d’une
le cas de certains inhibiteurs de prot ease du virus de atteinte gen etique d’ATP8B1 ou ABCB11. En l’absence
l’immunodeficience humaine [8]. d’histoire familiale, de prurit, ou d’ict ere, le diagnostic en
Excepte en cas d’atteinte de la glucuro-conjugaison est tr
es difficile.
(syndromes de Gilbert ou de Crigler-Najjar), une hyper- La couleur des urines, la d etermination des phosphatases
bilirubinemie non conjugu ee est toujours associ ee a une alcalines, et la d etermination des fractions conjugu ees et
hyperbilirubinemie conjugu ee [8]. La charge en bilirubine non conjugu ees rendent faciles les diagnostics diff erentiels
non conjugu ee pourrait expliquer i) une augmentation de l’ict
ere cholestatique.
l’efflux de bilirubine conjugu ee par ABCC3 de la
membrane sinusoı̈dale, et/ou ii) une saturation de l’excr e-
tion canaliculaire de la bilirubine conjugu ee alors que la Causes du syndrome de cholestase
limite de saturation de la glucuro-conjugaison n’est pas
atteinte. On estime que l’anomalie porte principalement Lorsque les phosphatases alcalines sont sup erieures a 3 fois
sur le metabolisme de la bilirubine conjugu ee lorsque la la valeur sup erieure de la norme la discussion  etiologique
fraction de cette derni ere dans le s erum est sup erieure a doit debuter par celle d’une cholestase, quelle que soit la
75 % du total de la bilirubin emie (ce qui correspond valeur des transaminases. En revanche, en dessous de ce
approximativement  a la proportion normale). seuil et en l’absence de douleur biliaire, il est probablement

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vol. 20 n8 8, octobre 2013
Cholestase

plus approprie de debuter par une discussion de l’augmen- la malabsorption qu’elle entraı̂ne. De ce fait, un amai-
tation des transaminases lorsqu’elles sont sup erieures 
a grissement apparaissant apr
es la constitution d’un ict
ere
5 fois leur limite normale superieure. cholestatique n’a aucune sp ecificit
e. En revanche, un
Une classification des causes de cholestase op erationnelle amaigrissement pr ec
edant la constitution d’un ict ere
en clinique est bien connue de tous. Elle est r
esum ee dans cholestatique doit faire envisager en premier lieu une
le tableau 2. La principale dichotomie est constitu ee par autre cause d’amaigrissement, par exemple un cancer ou
l’atteinte ou le respect de voies biliaires. une affection inflammatoire chronique.

‘‘ ’’
La principale dichotomie est constituée

‘‘
Un amaigrissement apparaissant après
par l’atteinte ou le respect de voies
la constitution d’un ictère cholestatique
biliaires

’’
n’a aucune spécificité étiologique

Quel que soit le si ege de l’obstacle, une dilatation


Atteinte des voies biliaires harmonieuse des voies biliaires est habituellement
La cholestase peut r esulter d’une atteinte des gros canaux observ ee dans tout le territoire en amont de l’obstacle.
(c’est-a-dire visualisable par imagerie) ; ou d’une atteinte Cependant, la dilatation peut manquer lorsque l’examen
des canaux biliaires de petit ou moyen calibre (observables est fait peu apr es une obstruction r ecente (comme la
seulement par examen microscopique d’une biopsie migration d’un calcul dans la voie biliaire principale) ; ou
hepatique). Une atteinte limit ee de la voie biliaire lorsque les voies biliaires en amont ne peuvent se dilater
principale, peut d eterminer un ict ere. En revanche, une parce que leur paroi est scl ereuse ; ou que le parenchyme
atteinte des canaux de plus petit calibre doit ^ etre diffuse hepatique est anormalement rigide (par exemple du fait
entraı̂ner un ictere. L’obstruction d’un seul canal h epatique d’une cirrhose).
droit ou gauche ne suffit pas pour d eterminer un ict ere, Une dilatation de la v esicule biliaire indique 
a la fois que
alors que leur obstruction simultan ee le peut. l’obstacle est chol edocien (en aval de la convergence du
Une douleur biliaire est g ener
ee par la mise en tension canal cystique et du canal h epatique commun), et que la
brutale des voies biliaires. De ce fait, lorsqu’un ict ere vesicule est saine (non lithiasique).
survient a la suite d’une douleur biliaire, il est probable que Le cancer du pancr eas, le cancer primitif de la voie biliaire
l’obstacle s’est constitu e brutalement. Ce m ecanisme principale et l’angiocholite par calcul de la voie biliaire
repond generalement  a la migration d’un calcul dans la principale sont les causes majeures d’ict ere cholestatique.
voie biliaire principale. Des causes moins fr equentes sont la st enose post-
Une cholestase prolong ee, quel qu’en soit le m ecanisme, op eratoire des voies biliaires, et la compression de la voie
induit rapidement un amaigrissement marqu e, en raison de biliaire principale par une pancr eatite chronique calcifiante

Tableau 2. Classification des causes de cholestase.


Avec atteintes des voies biliaires Sans atteinte des voies biliaires

Grosses voies biliaires Petites voies biliaires Atteinte des transporteurs canaliculaires

Obstacle endoluminal Cirrhose biliaire primitive Atteintes génétiques :


Lithiase, parasite Cholangite immunoallergique PFIC* (ATP8B1, ABCB11, ABCB4)
Tumeur Ductopénie idiopathique BRIC* (FIC1, BSEP)
Tumeur bénigne Syndrome d’Alagille ICP* (FIC1, BSEP, MDR3)
Cancer des voies biliaires, du pancréas, Syndrome LPAC*, PFIC3* (ABCB4) Atteintes acquise
cystadénocarcinome, métastase endobiliaire Mucoviscidose Inflammation/infection :
Sténose bénigne – systémique
Cholangite sclérosante primitive € (virale, auto-immune,
– hépatite aigue
Cholangite à IgG4/pancréatite auto-immune immunoallergique)
Sténose postopératoire – cirrhose
Xénobiotiques

*PFIC (pour progressive familial intrahepatic cholestasis), cholestase familiale progressive. BRIC (pour benign recurrent intrahepatic cholestasis),
cholestase récurrente bénigne. ICP (pour intrahepatic cholestasis of pregnancy), cholestase gravidique. LPAC (pour low phospholipid associated
cholestasis and cholelithiasis), syndrome de la bile pauvre en phospholipides.

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ou par une ad enopathie (tumorale ou inflammatoire). De typhoı̈de, leptospirose, etc.). Ce me canisme contribue  a
nombreuses autres causes d’obstruction de la voie biliaire l’ict
ere du ^  a une angiocholite. Des interactions
principale sont possibles ; chacune est tr es rare ; elles ne m edicamenteuses sont  egalement possibles [19].
rendent compte,  a elles toutes, que d’une minorit e des Frequemment, un ict ere a bilirubine conjugu ee ne releve
cas de cholestase. pas d’un seul des m ecanismes pr ec
edents mais d’une
La cholangite scl erosante et la cholangite  a IgG4 sont conjonction de diff erents facteurs. C’est le cas des malades
maintenant principalement reconnues par l’IRM biliaire dans un  etat grave, souvent infect es, atteints de cirrhose ou
montrant de façon assez peu sp ecifique une succession de necessitant des soins intensifs quelle qu’en soit la raison.
stenoses et de dilatation. Les atteintes extrabiliaires (colite S’associent alors : une cholestase par inhibition de la
inflammatoire pour la cholangite scl erosante primitive et captation sinusoı̈dale des acides biliaires, une diminution
pancreatite auto-immune ou autre atteinte  a IgG4 pour de la s ecr
etion canaliculaire de la bilirubine conjugu ee
la cholangite  a IgG4) sont des  el
ements majeurs du due au syndrome inflammatoire ; une hyperh emolyse
diagnostic. Le diagnostic diff erentiel avec un cholangio- (due  a des transfusions, des dispositifs intravasculaires,
carcinome peut s’av erer extr^
emement difficile [17]. ou des anomalies  erythrocytaires acquises) ; une insuffi-
La cirrhose biliaire primitive est caract eris
ee par une sance h epatique ; et une insuffisance r enale.
cholangite destructrice non suppur ee affectant les canaux
biliaires microscopiques. Les anticorps antimitochondries

‘‘
de type M2 ou certains anticorps antinoyau y sont quasi- Les atteintes acquises sont liées à une
constants. L’association de ces autoanticorps et d’un inhibition du transport des acides biliaires
et de la bilirubine par les cytokines
syndrome de cholestase permet de se passer de la biopsie

’’
pro-inflammatoires
hepatique diagnostique [18].
Les cholangite immuno-allergiques sont principalement
medicamenteuses. Les m edicaments habituellement en
cause sont : l’association acide clavulanique-amoxycilline, Diagnostic de la cause de la cholestase
les sulfamides, les macrolides et l’allopurinol. Une fi evre,
des douleurs marqu ees de l’hypochondre droit et une La de marche est bien connue. Elle commence par
hypereosinophilie y sont frequentes [19]. l’
echographie pour rep erer des anomalies des voies
Deux affections g en
etiques d ej
a mentionn ees peuvent biliaires. Celles-ci seront alors pr
ecis
ees par une cholan-
determiner une atteinte des canaux biliaires de petit ou giopancr eatographie par IRM. L’ echoendoscopie permet
moyen calibre et conduire  a une cholestase : la muco- parfois de pr eciser des points particuliers. Le cath
et
erisme
viscidose et le syndrome LPAC ou PFIC3 due  a une r
etrograde endoscopique des voies biliaires est un outil
mutation de ABCB4 [4]. principalement th erapeutique. Lorsque l’ echographie ne

Cholestase sans obstacle sur les canaux


biliaires
T ake home messages
Les atteintes ge netiques des transporteurs biliaires envi-
sagees plus haut sont extr^ emement rares. Elles produisent & La determination des phosphatases alcalines est le
soit une cholestase infantile conduisant  a une cirrhose test essentiel de la cholestase.
(PFIC ou cholestase intrah epatique familiale progressive)
soit des episodes r ecidivants de cholestase spontan ement & Toute cholestase correspond  a une diminution de la
regressive, impr evisibles en nombre et en dur ee, dont les cr
se ^le canaliculaire des
etion des acides biliaires au po
facteurs declenchants ne sont pas connus (cholestase h
epatocytes.
recurrente b enigne) ; soit a une cholestase gravidique & Tous les constituants de la bile sont l’objet d’un
[6, 7, 12, 20]. m
ecanisme de transport sp
ecifique.
Les atteintes acquises sont liees 
a une inhibition du transport
des acides biliaires et de la bilirubine par les cytokines pro- & La connaissance des anomalies ge ne
tiques des
inflammatoires (IL2, IL1, IL6) [21]. Ce m ecanisme explique transporteurs est maintenant tr
es avanc
ee.
l’ictere observe au cours des h epatites aigu€ es (alcoolique,
& Les anomalies acquises de ces transporteurs ont 
et
e
virales, auto-immune ou m edicamenteuses), m^ eme en

sous-estimees.
l’absence de cholestase et d’insuffisance h epatique marqu-
ees. Ce mecanisme explique encore la cholestase ou l’ict ere & Le caract ere multifactoriel de la cholestase a 
et
e
souvent observ e au cours des infections bact eriennes .
sous-estime
severes (pyelon
ephrite aigu€ e, pneumonie bact erienne,

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Cholestase

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‘‘
L’interprétation des divergences
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^ tre très prudente

’’
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^ts : L’auteur d
 re
Liens d’inte eclare les liens d’int
er^
ets 1990 ; 11 : 545-50.
suivants : interventions ponctuelles : Sequana Medical, 17. Eaton JE, Talwalkar JA, Lazaridis KN, Gores GJ, Lindor KD. Pathogenesis of
Servier. & primary sclerosing cholangitis and advances in diagnosis and management.
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Les r
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