Vous êtes sur la page 1sur 11

 25-140-A-20

Réanimation du nouveau-né en salle


de naissance
J.-L. Chabernaud

En cas de difficultés d’adaptation à la vie extra-utérine, une réanimation respiratoire de qualité au


cours des premières minutes de vie est aujourd’hui prioritaire. Chez le nouveau-né à terme, elle repose
actuellement sur la ventilation en pression positive initiale sous air et, en cas d’échec, sur l’intubation
endotrachéale. Outre la clinique, la mesure du CO2 expiré par capnographie est la méthode la plus
fiable pour confirmer la bonne position de la sonde d’intubation. Les compressions thoraciques externes
(massage cardiaque externe) et l’adrénaline par voie veineuse n’ont qu’une place réduite. Si le nouveau-
né naît dans un liquide amniotique méconial et est « non vigoureux », il est important de l’aspirer dans
l’oropharynx, puis dans la trachée. Chez le prématuré, l’apport d’oxygène sera adapté à chaque cas, selon
la valeur de la saturation en oxygène mesurée par oxymétrie pulsée sus-ductale, grâce à un mélangeur
air/oxygène et l’adjonction d’une pression expiratoire précoce en ventilation spontanée est également
bénéfique. Les extrêmes prématurés (âge gestationnel inférieur à 28 semaines) doivent naître avec une
température ambiante d’au moins 26 ◦ C et être installés d’emblée (sans séchage préalable) dans un sac
en polyéthylène. De difficiles dilemmes éthiques sont rencontrés en cas d’absence d’activité cardiaque
détectable pendant plus de 10 minutes ou de naissance aux limites de viabilité. Les nouveau-nés à terme
présentant une encéphalopathie hypoxo-ischémique modérée ou sévère doivent pouvoir bénéficier de la
mise en hypothermie, avant la 6e heure de vie, dans le cadre de protocoles, et d’un suivi prolongé au sein
des réseaux périnatals. Les techniques de simulation sont recommandées en complément des méthodes
traditionnelles pour la formation et le maintien des compétences du personnel travaillant en salle de
naissance.
© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Salle de naissance ; Réanimation du nouveau-né ; Air ambiant ; Syndrome d’inhalation méconiale ;
Ventilation en pression positive initiale ; Hypothermie thérapeutique ; Dilemmes éthiques

Plan ■ Dilemmes éthiques 8


Absence d’activité cardiaque initiale 8
■ Introduction 1 Limites de viabilité 8
■ Surveillance initiale 8
■ Préparation de l’accueil et évaluation du nouveau-né 2
Anticiper et préparer l’équipe et le matériel nécessaires 2 ■ Information et accompagnement des parents 8
Évaluation initiale du nouveau-né 2 ■ Transfert du nouveau-né 8
Gestes de réanimation 3
■ Formation des intervenants de la salle de naissance 9
■ Naissance à terme et liquide amniotique clair 3
■ Conclusion 9
Fréquence cardiaque supérieure à 100/min 3
Fréquence cardiaque inférieure à 100/min 3
■ Situations particulières 6
Naissance dans un liquide amniotique méconial, épais ou  Introduction
particulaire 6
Liquide amniotique teinté et fluide 6 Environ 10 % des nouveau-nés nécessitent une assistance en
Pâleur et anémie aiguë 6 salle de naissance et 1 % de réelles mesures de réanimation inten-
Naissance prématurée 6 sive. L’asphyxie périnatale du nouveau-né proche du terme ou à
Asphyxie périnatale 7 terme et la grande prématurité (naissance avant 33 semaines d’âge

EMC - Médecine d’urgence 1


Volume 7 > n◦ 4 > décembre 2012
http://dx.doi.org/10.1016/S1959-5182(12)59022-7
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 27/04/2013 par SCD UNIVERSITE D'ANGERS - (99124)
25-140-A-20  Réanimation du nouveau-né en salle de naissance

gestationnel [AG]) sont les deux situations où une réanimation est Tableau 1.
fréquemment nécessaire en raison de difficultés d’adaptation à la Situations cliniques comportant un risque vital à la naissance.
vie extra-utérine. La priorité de la réanimation respiratoire est clai- Facteurs liés à la mère Âge maternel inférieur à 35 ans
rement affirmée depuis les recommandations de l’International ou à une pathologie Grossesse non ou mal suivie
Liaison Committee on Resuscitation (ILCOR) de 2005 [1] . Depuis, maternelle durant la Antécédents de mort fœtale in utero ou de
de nombreux points ont continué à faire l’objet de discussions ou grossesse naissance d’enfant mort-né
de controverses dans la littérature : stratégies et matériel de venti- Hypertension artérielle ancienne
lation, place de l’oxygène, moyens de confirmation de la bonne Toxémie gravidique, HELLP syndrome,
position de la sonde d’intubation, intérêt et voie d’administration éclampsie
des médicaments, attitude en cas de naissance dans un liquide Diabète maternel, anémie sévère,
méconial, prévention et correction de l’hypothermie, dilemmes insuffisance rénale, lupus érythémateux aigu
éthiques, formation du personnel de la salle de naissance. Fin disséminé
octobre 2010, les recommandations de l’European Resuscitation Pathologie auto-immune ou
Council (ERC) et de l’ILCOR ont été publiées et ont introduit thromboembolique
d’importantes modifications [2, 3] . Métrorragies des deux derniers trimestres
(décollement placentaire, placenta praevia)
Prise de barbituriques, tranquillisants,

 Préparation de l’accueil bêtabloquants, indométhacine, lithium


Toxicomanie, alcoolisme
et évaluation du nouveau-né Facteurs liés au fœtus Retard de croissance intra-utérin,
ou à une pathologie oligoamnios, anomalies des Dopplers
Anticiper et préparer l’équipe et le matériel fœtale durant la ombilicaux et cérébraux
nécessaires grossesse Grossesse multiple, monochorialité,
syndrome transfuseur-transfusé, mort d’un
De nombreuses situations cliniques comportant un risque vital jumeau in utero
à la naissance sont identifiables à l’avance par la collaboration Hydramnios, anasarque fœtoplacentaire
obstétricopédiatrique (Tableau 1). Malformations fœtales pouvant entraver
La sage-femme, souvent seule au début, en particulier en l’adaptation à la vie extra-utérine (hernie
diaphragmatique, cardiopathie, troubles du
maternité de type I (voir classification des centres périnatals au
rythme et de la conduction, épanchements
Tableau 2), doit avoir reçu une formation régulièrement actuali-
pleuraux, malformations pulmonaires, etc.)
sée lui permettant de préparer le matériel nécessaire et de réaliser
Ouverture prolongée de la poche des eaux,
au mieux, parfois avec l’aide de l’anesthésiste-réanimateur, les pre- anamnios
miers gestes de réanimation en attendant l’arrivée du pédiatre de
maternité. Facteurs liés aux Prématurité, absence de corticothérapie
modalités ou au anténatale
déroulement de Postmaturité, macrosomie fœtale,

“ Point important l’accouchement disproportion fœtopelvienne, pose de


forceps ou de ventouse, travail ou durée
d’expulsion prolongés
Rupture utérine, placenta praevia
Indications de l’intubation endotrachéale en salle hémorragique, hématome rétroplacentaire,
de naissance hémorragie de Benckiser
• Ventilation en pression positive intermittente inefficace Présentation anormale, dystocie des épaules,
procidence d’un membre, siège, rétention
ou prolongée
sur tête dernière, procidence, latérocidence,
• Naissance dans un liquide méconial avec mauvais état
circulaire, bretelle du cordon
initial du nouveau-né (pour aspirer le méconium dans la Ouverture de l’œuf supérieure à 12 heures,
trachée) anamnios, signes cliniques ou biologiques
• En cas de nécessité de compressions thoraciques ou de de chorioamniotite, liquide amniotique
l’usage d’adrénaline malodorant ou fétide
• Hernie diaphragmatique congénitale Anesthésie générale, sédatifs administrés à la
mère 12 heures avant l’accouchement,
• Extrême prématurité (AG de moins de 28 semaines
accident maternel (anesthésie, choc,
d’aménorrhée [SA]). hémorragie, éclampsie)

HELLP : hemolysis, elevated liver enzymes, low platelet count.

Dans de rares cas, le risque n’est pas prévisible. Il faut donc


toujours pouvoir faire face avec du personnel formé et entraîné
(au moins deux personnes dont une compétente en réanima- Soins de routine
tion) ainsi que du matériel adapté, prêt et régulièrement vérifié Si la réponse est oui à ces quatre questions, le nouveau-né ne
(Tableau 3). reçoit que des soins de routine.
Le délai pour clamper le cordon ombilical doit être d’au moins Les soins de routine sont le réchauffement, la désobs-
1 minute après la naissance si le nouveau-né ne présente aucune truction des voies aériennes supérieures (seulement en cas
difficulté d’adaptation à la vie extra-utérine. Il n’y a pas de recom- d’encombrement), l’essuyage et le séchage du nouveau-né. La rela-
mandation pour les nouveau-nés ayant été réanimés [4] . tion mère–enfant est privilégiée : l’enfant est installé contre sa
mère, en peau à peau, en décubitus latéral.
Évaluation initiale du nouveau-né
Mesures initiales si l’une des réponses est négative
Les quatre premières questions à se poser concernant le
nouveau-né sont : Une réponse négative à l’une des quatre questions entraîne, au
• le nouveau-né est-il à terme ? cours des 30 premières secondes (déclencher un chronomètre),
• le liquide amniotique est-il clair ? quelques mesures initiales :
• le nouveau-né respire-t-il ou crie-t-il ? • essuyer et sécher (avec des langes secs et tièdes) l’enfant, procu-
• a-t-il un bon tonus ? rer des stimulations tactiles douces (plantes des pieds) ;

2 EMC - Médecine d’urgence

© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 27/04/2013 par SCD UNIVERSITE D'ANGERS - (99124)
Réanimation du nouveau-né en salle de naissance  25-140-A-20

Tableau 2. Gestes de réanimation


Classification des centres périnatals. Les décrets « périnatalité » n◦ 98-899
et 98-900 du 9 octobre 1998 ont instauré la régionalisation des soins Si, après les mesures initiales, la FC est inférieure à 100/min,
périnatals en France. les deux ou trois personnes présentes effectuent des gestes de
réanimation (« règle ABCDE »), tout en respectant cinq impératifs :
Centres de type I Maternité assurant une obstétrique à bas
risque avec prise en charge du nouveau-né
rapidité, coordination, lutte contre le refroidissement, asepsie et
sans pathologie (âge gestationnel d’au moins douceur des manipulations :
36 SA). Pas d’unité de néonatologie, pédiatre • Airway : assurer la liberté des voies aériennes : positionner
et anesthésiste en astreinte opérationnelle si correctement l’enfant et désobstruer ses voies aériennes si
moins de 1500 naissances et anesthésiste de nécessaire ;
garde sur place si plus de 1500 naissances • Breathing : provoquer des mouvements respiratoires : stimula-
tions tactiles et ventilation en pression positive (VPP) ;
Centre de type II Soit IIa : maternité avec unité de
• Circulation : assurer un minimum circulatoire efficace : compres-
néonatologie (pédiatre présent sur place de
sions thoraciques (CT) combinées à la VPP ;
jour et d’astreinte de nuit) : accueil des
• Drugs : administration de médicaments (adrénaline intra-
parturientes d’AG supérieur ou égal à 34 SA
Soit IIb : obstétrique à haut risque (AG
veineuse) et, si nécessaire, remplissage vasculaire (sérum
inférieur ou égal à 32 SA) avec unité physiologique) ;
néonatale de soins intensifs et garde de tous • environnement : normothermie, normoglycémie et informa-
les praticiens sur place tion/accompagnement de la famille.
Chaque geste est ajouté au précédent au bout de 30 secondes
Centre de type III Maternité assurant une obstétrique à haut d’évaluation de sorte qu’il s’associe au précédent.
risque (AG inférieur ou égal à 32 SA) de
recours (transferts maternels) avec une unité
de grossesse pathologique. Ce centre doit se  Naissance à terme et liquide
situer à proximité d’une unité de
réanimation adulte ainsi que d’un service de amniotique clair
néonatologie, d’une unité de soins intensifs
néonatale et d’une unité de réanimation Fréquence cardiaque supérieure à 100/min
néonatale. Tous les praticiens sont de garde
Si le nouveau-né a une fréquence cardiaque supérieure à
sur place
100/min, une ventilation spontanée en pression expiratoire posi-
SA : semaines d’aménorrhée ; AG : âge gestationnel. tive (VS-PEP) peut s’avérer nécessaire, de préférence après mesure
de la SpO2 , en cas de respiration inefficace ou de cyanose généra-
lisée.
• réchauffer et contrôler la température : le but est d’atteindre la
normothermie et d’éviter une hyperthermie (potentiellement Fréquence cardiaque inférieure à 100/min
délétère) par le monitorage de la température rectale ou cutanée
(sonde thermique) ; Si le nouveau-né a une fréquence cardiaque inférieure à
• mettre la tête du bébé en position « neutre » (pas 100/min, une respiration spontanée inefficace et/ou présente des
d’hyperextension excessive). apnées (parfois des gasps), les gestes de réanimation urgents suc-
L’aspiration systématique (oropharynx et narines) est proscrite cessivement associés sont, par ordre de priorité (Fig. 1) :
(risque de retard à l’établissement de la ventilation sponta- • ventilation en pression positive manuelle au masque ou après
née, de spasme laryngé ou de bradycardie vagale) [5] . En cas intubation endotrachéale ;
d’encombrement, réaliser une désobstruction (oropharynx et • compressions thoraciques (massage cardiaque externe) ;
narines) douce (aspiration réglée entre − 100 et − 150 cmH2 O). • administration d’adrénaline intraveineuse (et parfois expan-
sion volémique).

Critères d’évaluation de la situation Ventilation en pression positive intermittente


Trois critères d’évaluation, mesurés toutes les 30 secondes, La ventilation en pression positive intermittente est essentielle.
guident ensuite les gestes de réanimation éventuels. L’attitude Elle peut contribuer à la résorption du liquide alvéolaire et au
pratique est résumée dans l’algorithme de la Figure 1, inspiré des recrutement des alvéoles et ainsi à la mise en place de la capacité
recommandations de l’ERC et de l’ILCOR de 2010 [2, 3] . résiduelle fonctionnelle (CRF).
Les trois critères d’évaluation sont : Ventilation initiale
• fréquence cardiaque (FC) en auscultant l’apex cardiaque (sinon en
La ventilation initiale est réalisée, soit avec un ballon auto-
palpant le pouls du cordon) : elle doit être d’au moins 100/min.
remplissable (BAVU) néonatal (de 300 à 500 ml), soit avec une
C’est le critère essentiel : si la FC augmente, elle indique une
« pièce en T » (Néopuff), à une fréquence de 30 à 60/min, pour
amélioration de l’état du nouveau-né et, si elle diminue, une
obtenir rapidement une FC supérieure à 100/min. Le temps
détérioration de son état ;
d’insufflation nécessaire au cours des premières insufflations peut
• qualité de la respiration (présence ou absence d’ampliation
être de 2–3 secondes. Il est préférable de contrôler la pression
thoracique, fréquence respiratoire, symétrie de l’expansion tho-
d’insufflation avec un manomètre de pression et d’utiliser initia-
racique et du murmure vésiculaire, absence de gasp ou de
lement une pression de 25 à 30 cmH2 O chez le nouveau-né à
geignement précoce) ;
terme.
• tonus musculaire (nouveau-né à terme).
La ventilation sous air est initialement recommandée chez le
La coloration, non corrélée à l’oxygénation du nouveau-né,
nouveau-né à terme, car elle n’entraîne pas les effets délétères
n’est plus un critère d’évaluation [6] .
potentiels d’une hyperoxie (« stress oxydatif ») : intenses phéno-
Une pâleur est le reflet d’une mauvaise perfusion périphérique
mènes inflammatoires et libération de radicaux libres en quantité
en cas d’acidose (asphyxie) et/ou d’hypovolémie (anémie aiguë).
importante à l’origine de lésions d’apoptose, en particulier au
La mesure de saturation en oxygène par oxymétrie de pouls (SpO2 )
niveau myocardique et cérébral [9] . L’apport d’un complément
en zone préductale (main ou poignet à droite) permet d’évaluer
d’oxygène n’est préconisé qu’en cas de SpO2 basse malgré une
l’oxygénation du nouveau-né pendant les premières minutes [7, 8] .
ventilation efficace.
Le nouveau-né à terme sain met 10 minutes pour atteindre une
saturation préductale de 95 % et environ 1 heure pour qu’elle soit Intubation endotrachéale
supérieure ou égale à 95 % en sous-ductal (membres inférieurs) [8] . L’intubation endotrachéale est indiquée à tout moment (Fig. 1)
Les limites acceptables sont proposées dans l’algorithme de prise si la ventilation au BAVU est inefficace ou prolongée, si la FC reste
en charge (Fig. 1). inférieure à 60/min et que les compressions thoraciques externes

EMC - Médecine d’urgence 3

© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 27/04/2013 par SCD UNIVERSITE D'ANGERS - (99124)
25-140-A-20  Réanimation du nouveau-né en salle de naissance

Tableau 3.
Matériel de salle de naissance (selon l’arrêté du 25 avril 2000).
Table de réanimation Table de réanimation radiante, avec chauffage efficace, matelas en gel, chronomètre et éclairage, sac en
polyéthylène (Sacabb® ou NeoWrap® )
Aspiration, désobstruction des Source de vide murale
voies aériennes supérieures Système d’aspiration d’intensité réglable avec pinces stériles
Sondes d’aspiration n◦ 6, 8 et 10, stériles
Flacon de rinçage stérile (sérum physiologique isotonique)
Aspirateur de mucosités
Ventilation en pression positive Source d’oxygène et d’air avec débilitres et mélangeur de fluides (mesure de la concentration en oxygène)
Ventilateur manuel (Ambu® pédiatrique ou Laerdal nourrisson) avec masque nouveau-né (deux tailles 0 et 1)
circulaire (contrôler la bonne position des valves et le bon fonctionnement de la valve de sécurité) ou
Néopuff® RD 900 (avec circuit à usage unique)
Boîte d’intubation avec manche (lumière froide), lames droites (Miller, Oxford ou Guedel, tailles 0 et 1), pince
de Magill, jeu de piles
Sondes d’intubation endotrachéales à usage unique, avec repère glottique et échelle centimétrique, de
diamètre intérieur (mm) 2,5 et 3 à canal latéral, 3,5 et raccords
Raccord « de Beaufils » (fragment de tubulure de perfusion)
Sonde pour VS-PEP (PPC nasale, CPAP), uninarinaire ou binarinaire, en silicone (Vygon® 2595-25 et 2595 30)
ou autre dispositif de ventilation non invasive (Babyflow® , Infant Flow ® , Medijet® )
Canules de Guedel
Oxymètre de pouls (de préférence avec logiciel Masimo SET® ) avec capteur de différentes tailles pour
nouveau-nés
Respirateur néonatal (BabyPAC 100® Babylog 8000® ) avec circuit pour nouveau-né à usage unique et
échangeur hygroscopique
Perfusion Cathéters courts G24 (jaune 0,55 mm) ou G22 (bleu 0,70 mm), tubulure de perfusion avec robinet à trois voies
Flacons de 250 ml de formule préparée de glucosé à 10 % avec électrolytes
Sparadrap autocollant transparent, compresses, désinfectant type chlorhexidine
Seringues (2, 5 et 10 ml), aiguilles, robinets à trois voies, sérum physiologique en ampoules
Pousse-seringue électrique avec seringue de 50 ml et prolongateur
Flacon de Dextrostix® ou BM-test glycémie® 20-800, avec lancettes et lecteur de glycémie
Plateau à cathétérisme ombilical, stérile comprenant : champ stérile troué et autocollant, cathéter veineux
ombilical de diamètre 3,5, robinet à trois voies, bistouri, seringues de 5 à 10 ml, aiguilles pompeuses,
compresses, 1 ampoule de glucosé à 5 %, pince à clamper protégée, pince courbe ou droite, aiguille montée et
porte-aiguille
Médicaments Glucosé à 5 et 10 % (en ampoules de 10 ml), glucosé à 30 % (analgésie sucrée)
Adrénaline (ampoules 1 ml = 1 mg, à diluer dans 9 ml de sérum physiologique)
Sérum physiologique (ampoules de 10 ml) pour remplissage vasculaire
Surfactant exogène naturel (Curosurf® ) : ampoules de 1,5 ml à 120 mg ou de 3 ml à 240 mg
Monitorage et évaluation Moniteur multiparamétrique (FC, FR, PA et SpO2 ) avec capteur néonatal de SpO2 et brassards de différentes
tailles pour mesurer la PA
Appareil pour mesure instantanée de l’hémoglobine (Hémocue® ) ou de l’acide lactique (Lactate Pro® ou
Sonicaid® )
Lecteur automatisé de glycémie
Appareil à transillumination thoracique (Venolux® ou Wee Sight® )
Divers Casaque, masque et gants stériles
Stéthoscope pédiatrique
Sondes gastriques de diamètre 6 et 8
Duoderm® ou Lumiderm® (protection des narines), sparadrap pour moustaches, teinture de benjouin
(« baume du commandeur »)
Appareil photonumérique avec imprimante
VS-PEP Ventilation avec pression positive, PPC, CPAP

VS-PEP : ventilation spontanée en pression expiratoire positive ; FR : fréquence respiratoire ; PA : pression artérielle ; FC : fréquence cardiaque ; PPC : pression positive
continue ; CPAP : continuous positive airway pressure.

deviennent nécessaires ou en cas de hernie diaphragmatique sus- des lèvres est de 6 + 1 cm/kg de poids et en cas d’intubation
pectée ou avérée. Elle peut être réalisée par voie orale (plus rapide par voie nasale : 7 + le poids (« règle du 7 »). Les preuves de la
ou si les choanes/fosses nasales sont étroites chez les nouveau-nés réussite de l’intubation sont : un soulèvement thoracique bila-
de très faible poids de naissance) ou nasale (fixation plus facile et téral et symétrique lors de chaque insufflation par le BAVU,
plus fiable, surtout en cas de transfert ultérieur). l’amélioration rapide de la FC (et de la SpO2 ). La mesure du CO2
Elle nécessite impérativement deux personnes : une personne expiré (si le nouveau-né a une circulation efficace) par capnogra-
compétente pour effectuer le geste et un aide pour préparer phie (méthode la plus fiable) est recommandée pour confirmer la
le matériel, maintenir l’enfant et fixer la sonde à la fin de position intratrachéale de la sonde d’intubation [10] . En revanche,
l’intubation. On utilise un laryngoscope à lumière froide avec une les détecteurs colorimétriques peuvent parfois donner des résul-
lame droite 0 ou 1 selon le poids de naissance (PN). tats erronés (administration endotrachéale d’adrénaline) [11] .
Le calibre de sonde d’intubation est choisi en fonction du poids
de naissance (diamètre interne en mm de 2,5 pour un PN infé- Masque laryngé
rieur à 2,5 kg, de 3 jusqu’à 3,5 kg et de 3,5 si le PN est de plus En cas d’échec de la ventilation manuelle et/ou en l’absence
de 3,5 kg). Il est fondamental d’éviter tout risque d’intubation d’un opérateur sachant intuber, son utilisation n’est recomman-
sélective droite (risque de ventilation sélective). Si l’intubation dée que chez le nouveau-né de PN de plus de 2000 g et d’AG
est effectuée par voie orale, le repère de la sonde lu au niveau inférieur ou égal à 34 SA [12] .

4 EMC - Médecine d’urgence

© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 27/04/2013 par SCD UNIVERSITE D'ANGERS - (99124)
Réanimation du nouveau-né en salle de naissance  25-140-A-20

Soins de routine :
À terme
Oui - réchauffer
Liquide clair
Naissance - désobstruer (si nécessaire)
Respire ou crie Reste avec - essuyer et sécher
Bon tonus musculaire sa mère - suivre l’évolution
Non

Réchauffer
Positionner la tête,
désobstruer (si nécessaire)
Sécher, stimuler, repositionner Non

Évaluer FC
et respiration

FC < 100/min Non Respiration difficile


30 s
Gasp ou apnée ou cyanose persistante

Oui Oui

Ventiler au masque si Repositionner, désobstruer Valeurs SpO2


absence de contre-indication : Monitorer SpO2 sus-ductale sus-ductales
60 s - liquide méconial Envisager une VS-PEP attendues après
- hernie diaphragmatique Titrer O2 selon la valeur la naissance :
Monitorer SpO2 attendue de SpO2 - 1 min : 60–65 %
- 2 min : 65–70 %
- 3 min : 70–75 %
Non - 4 min : 75–80 %
FC < 100/min - 5 min : 80–85 %
- 10 min : 85–90 %
Oui

Corriger les étapes de la Soins et surveillance


ventilation : position, (postréanimation)
temps d’insufflation, pression

Non
FC < 60/min

Oui

Envisager une intubation


Compressions thoraciques
Coordonner avec ventilation : 3/1

Corriger les étapes de la


ventilation Non
FC < 60/min
Intuber si pas de
soulèvement thoracique
Oui

Adrénaline i.v. :
Rechercher : 10 à 30 γ/kg
- hypovolémie : remplissage ou i.t. : 50 à 100 γ/kg
10 ml/kg NaCl 9 ‰
- pneumothorax
- hernie diaphragmatique non
diagnostiquée en anténatal

Figure 1. Arbre décisionnel. Prise en charge du nouveau-né à la naissance d’après l’International Liaison Committee on Resuscitation (ILCOR) 2010.
FC : fréquence cardiaque ; VS-PES : ventilation spontanée en pression expiratoire positive ; i.v. : intraveineux ; i.t. intrathoracique.

Respirateur néonatal Compressions thoraciques externes


La disponibilité d’un respirateur néonatal (arrêté du 25 avril Les compressions thoraciques (massage cardiaque externe)
2000) permet un réglage précis des paramètres de ventilation ne s’imposent qu’en cas de bradycardie inférieure à 60/min
et de FiO2 et libère les mains des intervenants. Les ventilateurs après l’instauration d’une ventilation efficace avec une
permettant une ventilation synchronisée et un « volume cou- FiO2 adaptée. La méthode optimale utilise les deux pouces,
rant garanti » avec monitorage permanent (comme les Babylog au tiers inférieur du sternum, les deux paumes des mains
8000® et Fabian® ) sont préférables (moins de risque de baro- et les doigts encerclant le thorax [13] . Le rythme est de
/volotraumatisme en modes ventilation assistée contrôlée [VAC] 90 compressions pour 30 insufflations/min (rapport trois
ou ventilation assistée contrôlée intermittente [VACI]). compressions/une insufflation), soit 120 événements/min [14] .

EMC - Médecine d’urgence 5

© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 27/04/2013 par SCD UNIVERSITE D'ANGERS - (99124)
25-140-A-20  Réanimation du nouveau-né en salle de naissance

L’attitude pratique est déterminée par l’état initial de

“ Point important l’enfant dans les premières 30 secondes :


• si le nouveau-né n’est pas « vigoureux » (FC inférieure
à 100/min, ventilation inefficace ou hypotonie intense), il ne
faut pas le ventiler en pression positive. Il est préférable de réa-
Signes d’asphyxie périnatale aiguë
liser pendant 3 à 5 secondes une trachéoaspiration (dépression
• Liquide amniotique méconial d’emblée ou le devenant
de 100 à 150 mmHg) grâce au dispositif d’aspiration branché
après la rupture de la poche des eaux. soit à une sonde d’aspiration de gros diamètre (10–12 F) pas-
• Anomalies du rythme cardiaque fœtal, tachycardie sée entre les cordes vocales sous laryngoscope, soit directement
fœtale sans fièvre maternelle, tracé plat, ralentissements à une sonde d’intubation en position endotrachéale (si un
profonds contemporains des contractions, bradycardie personnel formé à l’intubation est disponible) [17] . Si les ten-
prolongée, ralentissements tardifs, profonds et/ou répétés. tatives d’intubation sont trop prolongées ou non couronnées
• Acidose métabolique fœtale déterminée par le prélève- de succès, il est préconisé de ventiler au masque, surtout si le
ment au scalp. nouveau-né reste bradycarde ;
• pH inférieur à 7 au cordon, ou tout gaz artériel, vei- • si le nouveau-né est « vigoureux » (FC supérieure à 100/min,
ventilation spontanée efficace (cri) et bon tonus) une aspiration
neux ou capillaire, avec base déficit inférieur ou égal à 16,
des voies aériennes supérieures puis une surveillance clinique
mmol/l ou taux de lactates supérieur à 11 mmol/l, réalisés de la fonction respiratoire, associée à un monitorage de la SpO2 ,
dans les 60 minutes après la naissance. suffisent.

Liquide amniotique teinté et fluide


Pour être efficace, l’association ventilation/massage cardiaque
L’attitude recommandée est la même qu’en cas de liquide clair
externe (MCE) nécessite deux personnes sauf si l’enfant est intubé
à la naissance.
et en ventilation mécanique. La fréquence cardiaque est réévaluée
au bout de 45 à 60 secondes après le début des compressions
thoraciques. Celles-ci sont interrompues dès que la FC redevient Pâleur et anémie aiguë
supérieure à 80/min de manière stable.
Le nouveau-né peut être en état de choc hypovolémique (pâleur du
Médicaments nouveau-né répondant mal aux gestes de réanimation) en raison
d’une anémie aiguë liée à une transfusion fœtomaternelle ou à
Les médicaments sont très rarement nécessaires.
une hémorragie de Benckiser (hémorragie fœtale survenant lors
Adrénaline de la rupture des membranes et consécutive à la rupture d’un
L’adrénaline est indiquée lorsque la FC reste inférieure à 60/min ou plusieurs vaisseaux ombilicaux dont l’insertion est à la fois
malgré une ventilation efficace associée à des compressions thora- praevia et vélamenteuse). Un remplissage vasculaire (10 ml/kg de
ciques externes. La voie intraveineuse (cathéter veineux ombilical sérum salé isotonique) par un cathéter veineux ombilical est alors
mis rapidement en place avec asepsie chirurgicale et positionné indiqué en attendant de pouvoir transfuser du culot globulaire O
au premier repère) est préférable. La dose préconisée est de 0,01 Rhésus négatif [18] . Dans les maternités françaises, la sage-femme
à 0,03 (soit 10 à 30 ␥/kg) en intraveineux (0,1 à 0,3 ml/kg d’une ou le pédiatre (parfois l’anesthésiste) sont formés à la pose rapide
dilution d’une ampoule d’adrénaline de 1 mg + 9 ml de sérum phy- d’un cathéter ombilical dans de bonnes conditions d’asepsie et de
siologique) à éventuellement répéter. Une dose de 50–100 ␥/kg sécurité.
peut être donnée par voie endotrachéale en attente de l’abord
veineux [15] .
Naissance prématurée
Bicarbonate de sodium semi-molaire
Le bicarbonate de sodium, responsable d’une hyperosmolarité Il existe différentes catégories de prématurés.
et d’une hypercapnie délétères sur le plan myocardique et céré-
bral, n’est indiqué (1–2 mmol/kg dilués, en intraveineuse lente)
qu’en cas d’acidose métabolique sévère, persistante et documen-
tée (gaz du sang), malgré le rétablissement d’une ventilation et
d’une hémodynamique efficaces.
“ Point important
Naloxone Prématurité, définitions
La naloxone intraveineuse n’est pas recommandée chez le Selon l’âge gestationnel, exprimé en semaines
nouveau-né présentant une dépression respiratoire même lorsque d’aménorrhées (SA), on distingue parmi les prématurés
celle-ci est liée à une prise maternelle de dérivés morphiniques [16] . (AG de moins de 37 SA) :
• prématuré « modérée » : AG égal à 33–36 SA ;
• grande prématurité : AG d’au moins 32 SA ;
 Situations particulières • extrême prématurité : AG de moins de 28 SA ;
• limites de viabilité : AG égal à 24–25 SA.
Naissance dans un liquide amniotique
méconial, épais ou particulaire
Actuellement environ 13 % des naissances à terme ou postma-
tures (âge gestationnel [AG] de plus de 41 SA) s’accompagnent
Grande prématurité
d’un liquide amniotique méconial. Dans 5 à 12 % des cas, un Chez le grand prématuré (âge gestationnel inférieur ou égal
syndrome d’inhalation méconiale survient soit in utero lors de à 32 SA), la ventilation avec une « pièce en T » est préférable, avec
mouvements respiratoires à type de gasps, soit lors des premières une pression de 15 à 20 cmH2 O. La FiO2 initialement de 21 à 30 %
inspirations qui suivent la naissance. Ce syndrome est la cause est ajustée, au cas par cas, avec un mélangeur air/oxygène selon
la plus fréquente des détresses respiratoires graves du nouveau-né la valeur de SpO2 sus-ductale [19] . Une pression positive continue
à terme qui peuvent évoluer pour 15 à 20 % d’entre eux vers la (VS-PEP de 4 à 6 cmH2 O) précoce, par voie nasale (canule uni-
persistance postnatale d’une hypertension artérielle pulmonaire. ou binarinaire), est bénéfique et permet d’éviter d’avoir à recou-
Malgré l’utilisation des techniques récentes (surfactant exogène, rir à l’intubation [20] . Pour l’intubation, on choisit une lame de
ventilation par oscillation, monoxyde d’azote inhalé, oxygéna- laryngoscope de taille 00 si le poids de naissance (PN) est inférieur
tion extracorporelle), 5 % des nouveau-nés en décèdent. à 800 g et 0 ou 1 si le PN est supérieur à 800 g.

6 EMC - Médecine d’urgence

© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 27/04/2013 par SCD UNIVERSITE D'ANGERS - (99124)
Réanimation du nouveau-né en salle de naissance  25-140-A-20

Tableau 4.
Prise en charge de l’extrême prématuré.
Aspiration rapide et non traumatique (sonde de calibre 6 ou 8) si
“ Point fort
nécessaire
Enfant mis précocement dans un sac en polyéthylène, bonnet Physiopathologie de l’asphyxie périnatale
Ventilation initiale en pression positive avec PEP (Néopuff), L’anoxie périnatale a des conséquences hémodynamiques,
VS-PEP précoce puis en cas d’échec : intubation endotrachéale métaboliques et cérébrales :
rapide et précoce (sonde de diamètre 2,5 à canal latéral, éviter de • sur le plan hémodynamique : le débit cardiaque reste
dépasser le repère 7 de la sonde par voie nasale) d’abord normal tout en se redistribuant. Les débits locaux
Administration intratrachéale prophylactique (< M15) de sont ainsi maintenus ou augmentés au niveau cérébral
surfactant exogène naturel (Curosurf® = 200 mg/kg soit 2,5 ml/kg) et myocardique, mais diminués au niveau rénal, mésen-
Ventilation mécanique (ventilateur néonatal performant avec térique, hépatique, musculaire et cutané. Si l’anoxie
ventilation synchronisée, mode VACI ou volume garanti, temps
se prolonge, les réserves myocardiques s’épuisent et
d’insufflation inférieur ou égal à 0,3 et pressions d’insufflation
adaptées, volume courant de 3 à 5 ml/kg)
l’acidose lactique croissante altère la fonction myocar-
dique : fréquence cardiaque et débit cardiaque chutent.
Surveillance précoce et continue de l’oxymétrie de pouls (SpO2
entre 85 et 93 %) et monitorage des PO2 /PCO2 transcutanées Ces modifications sont enregistrées par la surveillance du
(température de chauffe inférieure à 43◦ C) pour éviter toute rythme cardiaque fœtal. Le canal artériel, ouvert pendant
hyperoxie ou hypocapnie (pas de TcPCO2 inférieure à 45 mmHg) toute la période fœtale, risque alors de rester dans cet
Voie veineuse périphérique (une tentative) puis, si échec, pose état à la naissance. Un shunt droite-gauche existe alors
d’un cathéter veineux ombilical (de diamètre 3,5) par le foramen ovale et le canal artériel. Les résistances
Sédation/analgésie (15 à 20 ␮g/kg de morphine ou 0,1 ␮g/kg de pulmonaires vont rester élevées, empêchant la vasodila-
sufentanil en perfusion continue), éviter le midazolam tation du réseau artériel pulmonaire lors de la naissance.
(Hypnovel® ) qui a des effets hémodynamiques potentiels Tous les mécanismes d’adaptation circulatoires et respira-
Triple antibiothérapie (amoxicilline, céfotaxime et aminoside) toires habituels propres à la naissance peuvent ainsi être
intraveineuse à doses méningées, surtout en cas de contexte gravement perturbés et faire persister une hypertension
infectieux
artérielle pulmonaire postnatale ;
Analgésie sucrée (0,3 ml de glucosé à 30 %), pose d’une sonde • sur le plan métabolique : l’hypoxie tissulaire aboutit à la
gastrique ch 6
formation d’acide lactique et à une acidose métabolique ;
Qualité de l’installation et du confort de l’enfant • sur le plan cérébral : chez le nouveau-né à terme, les
VS-PEP : ventilation spontanée en pression expiratoire positive ; VACI : ventila- régions les plus sensibles à l’anoxie sont le cortex, la sub-
tion assistée contrôlée intermittente. stance blanche sous-corticale et les noyaux gris centraux.

L’instillation du surfactant exogène naturel (indication cura-


tive ») est réalisée, selon la gravité de la maladie des membranes Ainsi, à la phase anoxique succède une phase de dépression du
hyalines, l’aspect radiologique du parenchyme pulmonaire et métabolisme énergétique cérébral. Parallèlement, les phénomènes
le niveau de FiO2 nécessaire, après avoir vérifié (ausculta- d’ischémie-reperfusion génèrent un stress oxydatif avec libération
tion et repère) la position de la sonde d’intubation (risque de radicaux libres et synthèse de monoxyde d’azote.
d’administration sélective) et l’état hémodynamique (mesure de Les critères d’asphyxie périnatale sont : un score d’Apgar inférieur
la pression artérielle systémique). Une sonde d’intubation à canal à 5, à 10 minutes de vie, une réanimation ventilatoire à la nais-
latéral procure, lors de l’instillation du produit, un confort supé- sance poursuivie à 10 minutes de vie et/ou au cours de la première
rieur et une meilleure tolérance pour le nouveau-né. heure de vie avec acidose métabolique (pH inférieur à 7 ou base
déficit supérieur ou égal à 16 mmol/l ou lactates supérieurs ou
Extrême prématurité égaux à 11 mmol/l) sur un prélèvement effectué au cordon (vei-
neux ou artériel) ou en capillaire.
Pour la naissance des extrêmes prématurés (âge gestationnel Une première évaluation neurologique est faite juste après la
inférieur à 28 semaines), il est recommandé que la température naissance et est renouvelée entre H1 et H2 au moyen d’une fiche
ambiante soit d’au moins 26 ◦ C [21] . Il est également très important à remplir auprès de l’enfant.
que l’extrême prématuré soit rapidement installé (sans séchage En cas de signes cliniques d’encéphalopathie postnatale modérée
préalable) dans un sac en polyéthylène en laissant le visage libre ou sévère chez un nouveau-né d’AG d’au moins 36 SA et de PN
(ce qui permet de réaliser tous les gestes de réanimation), de recou- de moins de 1 800 g, l’hypothermie contrôlée globale, précocement
vrir sa tête avec un bonnet, puis de le laisser sur la table radiante mise en place (avant H6), a démontré son efficacité [24] .
munie d’un matelas exothermique, sous monitorage continu de
la température [22] .
La ventilation non invasive (VS-PEP) est proposée en première
intention dès les premières minutes de vie [23] . En cas d’échec
de celle-ci, l’intubation est rapidement réalisée pour administrer
précocement, surtout chez les prématurés nés avant 26 SA, du
“ Point important
surfactant exogène naturel (traitement « prophylactique » avant
Critères d’exclusion de l’hypothermie corporelle
15 minutes de vie). Si le PN est inférieur à 1 000 g, la règle du 7
n’est pas valable pour l’intubation par voie nasale : il faut mettre
globale thérapeutique [25]
• Retard de croissance intra-utérin sévère (PN inférieur à
la sonde au repère 7. La prise en charge de l’extrême prématuré
(AG de moins de 28 SA) est résumée dans le Tableau 4. 1 880 g)
• Anomalies chromosomiques ou congénitales sévères
• Traumatismes neurologiques (hémorragies intracéré-
Asphyxie périnatale brales, lésions médullaires)
• Nouveau-né avec une encéphalopathie hypoxosisché-
La physiopathologie de l’asphyxie périnatale est bien connue.
Les lésions cellulaires surviennent en deux phases : d’abord une mique sévère et pour lequel une prise en charge palliative
mort neuronale précoce puis une mort neuronale retardée, liée à la est envisagée.
mise en route d’une cascade métabolique excitotoxique délétère.

EMC - Médecine d’urgence 7

© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 27/04/2013 par SCD UNIVERSITE D'ANGERS - (99124)
25-140-A-20  Réanimation du nouveau-né en salle de naissance

Selon les recommandations de la Société française de néona- Tableau 5.


tologie (SFN), tous les enfants encore intubés et ventilés à M10 Principales indications des transports médicalisés néonatals (circulaire n◦
doivent être rapidement transférés en réanimation néonatale [25] . DHOS/O1/2005/67 du 7 février 2005 relative à l’organisation des trans-
Il est très utile de disposer de l’enregistrement du rythme car- ports de nouveau-nés, nourrissons et enfants NOR : SANH0530055 C).
diaque fœtal (pour analyse rétrospective) et du placenta (pour Nouveau-né provenant de maternité ne pouvant bénéficier sur place
étude anatomopathologique). des soins nécessaires et devant être transféré en unité spécialisée pour :
En attente et au cours du transfert médicalisé, il convient de
− détresse respiratoire ou toute autre pathologie nécessitant la
maintenir la température entre 35 et 36 ◦ C (éteindre la table de
ventilation non invasive ou mécanique
réanimation, monitorage thermique continu) et d’éviter toute
hyperoxie (SpO2 préductale de plus de 90 %), hypocapnie (pas − surveillance après réanimation intense en salle de naissance
(asphyxie périnatale à terme)
de pression inspiratoire ou de fréquence respiratoire élevées si
le patient est en ventilation mécanique), hypoglycémie ou sti- − malformation grave, retard de croissance intra-utérin sévère,
mulation nociceptive [25] . Il est préférable de ne pas administrer infection maternofœtale grave
du bicarbonate, des aminosides ou des anticonvulsivants avant Nouveau-né encore dépendant d’un soutien ventilatoire et/ou
l’admission en réanimation [25] . nutritionnel, après la phase aiguë, devant être transféré d’un service de
réanimation néonatale (centre périnatal de type III) vers une unité de
type IIb au sein d’un réseau périnatal
Nouveau-né prématuré (AG < 33 SA) relevant d’une « assistance
 Dilemmes éthiques anténatale » déroulement du travail et/ou de l’accouchement faisant
redouter la nécessité d’une réanimation à la naissance et nécessitant la
présence du SMUR pédiatrique pour la naissance, dans une maternité
Absence d’activité cardiaque initiale de type I ou IIa (transfert maternel en centre périnatal de type III ou
Si aucune activité cardiaque n’est détectable à partir de la IIb impossible ou contre-indiqué)
naissance et pendant plus de 10 minutes, il est légitime de AG : âge gestationnel ; SA : semaine d’aménorrhée ; SMUR : service mobile
s’interroger sur la suspension des manœuvres de réanimation [26] . d’urgence et de réanimation.
De nombreux facteurs peuvent cependant contribuer à décider
de poursuivre la réanimation : cause de l’arrêt cardiorespiratoire,
âge gestationnel, gravité de la malformation éventuelle, possibi-  Information
lité de réversibilité de la situation, degré de morbidité et séquelles
consentis par les parents lors des entretiens anténatals ou postna- et accompagnement des parents
tals immédiats.
Si la FC est de moins de 60/min à la naissance et ne s’améliore Les parents, dont l’enfant est en détresse vitale en période néo-
pas après 10 et 15 minutes d’une réanimation continue et bien natale, vivent des moments de très grande angoisse. La mère,
conduite, aucune recommandation ne peut être faite en l’absence souvent physiquement meurtrie (césarienne, séjour en réanima-
de preuves suffisantes dans la littérature sur la qualité du deve- tion et traitements invasifs divers) éprouve un sentiment d’échec
nir ultérieur, en particulier neurologique, du nouveau-né pour personnel et de culpabilité, en cas d’accouchement prématuré
décider de poursuivre ou d’interrompre la réanimation. et/ou de pathologie néonatale, surtout si elle est séparée de
son enfant dès la naissance. Le père éprouve une impression
d’impuissance et d’inutilité. Le rôle de l’équipe médicale de
chaque maternité, puis du pédiatre transporteur du service mobile
Limites de viabilité d’urgence et de réanimation (SMUR) pédiatrique en cas de trans-
fert postnatal, est de s’entretenir avec les parents, de les informer
Aux limites de viabilité (âge gestationnel de moins de 24–25 SA) des raisons et du lieu du transfert (indiquer l’adresse et les coor-
quand l’âge gestationnel, le poids de naissance et d’autres données téléphoniques) en évitant toute parole traumatisante
éléments anamnestiques sont défavorables ou devant des mal- (« souffrance fœtale », « état de mort apparente ») [32, 33] . La pré-
formations sévères, si le décès ou des séquelles très lourdes sont sence des parents lors de la mise en condition et de l’installation
hautement prévisibles, il est parfois légitime de ne pas propo- dans le module de transport sera favorisée.
ser des soins de réanimation avant 24 SA, en particulier entre Les parents vont parfois demander une estimation globale du
22 SA et 23 SA + 6 j (dans la mesure où l’évaluation du terme est pronostic et des précisions sur les thérapeutiques ultérieures. Le
fiable) [25–28] . pédiatre de maternité et le médecin transporteur leur fourni-
En cas de pronostic incertain pour certaines naissances entre ront des renseignements prudents, tout en trouvant des paroles
24 SA et 25 SA + 6 j (naissances en « zone grise »), la réanimation apaisantes pour répondre à leurs questions concernant le risque
du nouveau-né peut être proposée de façon individualisée selon vital immédiat ou de séquelles ultérieures. Il est fondamental de
les données obstétricales et les données des entretiens anténatals s’efforcer que la mère puisse voir et puisse toucher son bébé puis le
avec les parents [29] . Si elle n’est pas efficace, des soins de confort prendre en photo avant son départ. Tous ces moyens contribuent
(soins palliatifs néonatals) sont proposés [30, 31] . à préserver la relation mère–enfant et à atténuer les effets de la
séparation. Ce dialogue se poursuivra avec l’équipe du service de
néonatologie prenant en charge l’enfant.

 Surveillance initiale
 Transfert du nouveau-né
Tout nouveau-né ayant nécessité des gestes de réanimation doit
être surveillé par la clinique et le monitorage des grandes fonctions Le transfert maternel (transfert in utero) vers un centre périnatal
(fréquences cardiaque et respiratoire, SpO2 et pression artérielle) de type IIb ou III donne de meilleurs résultats (morbidité et morta-
afin d’éviter toute aggravation secondaire. La SpO2 est maintenue lité périnatales, séquelles à long terme) qu’un transfert postnatal,
entre 85 et 93 % chez les prématurés recevant de l’oxygène en VS- surtout en cas de menace d’accouchement très prématuré [32] . Pour
PEP ou ventilation mécanique. La surveillance de la température le nouveau-né à terme ou proche du terme, le transfert après la
(afin d’éviter toute hyperthermie secondaire) et le maintien de naissance n’est pas toujours évitable en cas de pathologie per- ou
l’équilibre glycémique sont particulièrement importants. postnatale aiguë non prévisible. Si, dans la maternité, toutes les
Des examens complémentaires (radiologiques ou bacté- conditions de sécurité ne sont pas réunies (personnel et plateau
riologiques), réalisés selon le contexte obstétricopédiatrique, technique adaptés), le pédiatre de maternité prend la décision de
permettent de préciser le diagnostic de la pathologie néona- transférer l’enfant en milieu spécialisé pour assurer les soins, la sur-
tale ou de vérifier la position appropriée des prothèses (sondes veillance ou les investigations justifiés par son état. Les indications
d’intubation, sonde gastrique, cathéter ombilical, etc.). de transfert sont résumées dans le Tableau 5 [32, 33] .

8 EMC - Médecine d’urgence

© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 27/04/2013 par SCD UNIVERSITE D'ANGERS - (99124)
Réanimation du nouveau-né en salle de naissance  25-140-A-20

l’adrénaline est très rare. Les nouveau-nés proches du terme ou à

“ Point important terme ayant présenté une encéphalopathie hypoxo-ischémique


modérée, voire sévère doivent bénéficier, après la période de
réanimation initiale, de la mise précoce en hypothermie glo-
bale. L’existence de protocoles est indispensable pour une attitude
Mise en condition du nouveau-né porteur d’une
pratique homogène des équipes. Tous les acteurs de la salle de
malformation [33] naissance doivent avoir reçu une formation, régulièrement mise
• Atrésie de l’œsophage : aspiration continue du cul-de- à jour et renouvelée. Pour cette formation et le maintien des
sac supérieur (− 20 cm H2 O) par une sonde de Replogle, compétences du personnel, les techniques de simulation sont
position semi-assise, perfusion périphérique. recommandées en complément de la formation traditionnelle.
• Atrésie des choanes : canule de Guédel.
• Syndrome de Pierre Robin : position ventrale et canule
de Guédel en première intention et parfois sonde
d’intubation de diamètre 3, 5 ou 4 par voie orale.
• Hernie diaphragmatique : ventilation au masque contre-
“ Points essentiels
indiquée (distension gazeuse, gastrique et intestinale
• Anticiper et préparer (équipe et matériel) : de nom-
aggravant la compression pulmonaire), intubation sys-
breuses situations cliniques comportant un risque vital à la
tématique (à terme : sonde 3,5 mm à canal latéral),
naissance sont identifiables à l’avance par la collaboration
ventilation mécanique (VACI, Pmax = 18–24 cmH2 O,
obstétricopédiatrique.
PEP = 2–5 cmH2 O et fréquence = 40–60/min, FiO2 supé-
• Le délai pour clamper le cordon ombilical doit être d’au
rieure ou égale à 60 % avec NO inhalé en cas
moins 1 minute après la naissance en l’absence de réani-
d’hypertension artérielle pulmonaire [HTAP]), viser une
mation.
SpO2 préductale = 85–95 % et une PaCO2 = 45–55 mmHg
• Les principaux critères d’évaluation sont la fréquence
(hypercapnie permissive), sédation-analgésie (sufentanil,
cardiaque (FC) et la qualité de la respiration. La FC est le
pas de curare), sonde gastrique (décomprime l’estomac),
meilleur critère pour juger de l’efficacité de la réanimation.
aspiration continue et proclive 30◦ .
• La ventilation en pression positive, réalisée avec un bal-
• Anomalies de la paroi abdominale (laparoschisis ou
lon autoremplissable (BAVU) ou une « pièce en T » est
omphalocèle) : asepsie, « sac à grêle », décubitus latéral
prioritaire. Les pressions d’insufflation initiales sont de
droit, perfusion périphérique.
25 à 30 cm d’H2 O et la fréquence de 30-60/min chez le
nouveau-né à terme. L’intubation endotrachéale est indi-
quée si la ventilation au BAVU est inefficace ou prolongée,
En cas d’asphyxie périnatale avec encéphalopathie, si la FC reste inférieure à 60/min.
l’hypothermie corporelle est aujourd’hui réalisable pendant • La réanimation du nouveau-né à terme doit être réalisée
le transfert médicalisé vers la réanimation à condition de disposer
sous air. En cas de non-amélioration, ajouter de l’oxygène,
d’un matériel adapté transportable et d’assurer un monitorage
permanent du patient [34] . grâce à un mélangeur air/oxygène, en se guidant sur la
Le transfert sera confié après appel au SAMU départemen- valeur de la SpO2 préductale (main droite).
tal à une équipe de transport médicalisée (SMUR pédiatrique) • En complément de l’évaluation clinique, la mesure du
si l’état de l’enfant reste grave ou instable au décours de la CO2 expiré par capnographie est la méthode la plus fiable
réanimation initiale. Dans le cas contraire, l’enfant est trans- pour confirmer la bonne position de la sonde d’intubation.
féré par une ambulance non médicalisée, sous la surveillance • Les compressions thoraciques sont ajoutées à la
d’une infirmière-puéricultrice avec un équipement adapté (trans- ventilation avec enrichissement en oxygène si la fré-
fert infirmier interhospitalier sécurisé). quence cardiaque reste inférieure à 60/min. Le rapport
compression thoracique sur ventilation doit être de 3/1
(90 compressions thoraciques pour 30 insufflations).
 Formation des intervenants • L’adrénaline est indiquée à la dose de 10 à 30 ␮g/kg par
voie intraveineuse (cathéter veineux ombilical) lorsque la
de la salle de naissance FC reste inférieure à 60/min malgré une ventilation efficace
Pour la formation et le maintien des compétences du per- associée aux compressions thoraciques.
sonnel de la salle de naissance, les méthodes les plus efficaces • En cas de naissance dans un liquide amniotique méco-
d’enseignement et d’évaluation restent à définir. Les techniques nial, épais ou particulaire d’un enfant « non vigoureux »
de simulation à l’aide de mannequins « haute-fidélité » (reprodui- (FC inférieure à 100/min, ventilation inefficace ou hypo-
sant des perturbations des fonctions vitales) sont recommandées tonie intense), aspirer l’oropharynx sous contrôle de la vue
en complément des méthodes traditionnelles de formation [35] . et réaliser une trachéoaspiration.
Elles sont actuellement disponibles dans plusieurs régions • Si une hémorragie est suspectée (pâleur, état de
françaises et proposées aux personnels des réseaux périnatals sous choc), un remplissage vasculaire au sérum salé isotonique
l’impulsion de la SFN.
(10 ml/kg) est recommandé, en attendant de pouvoir
transfuser le nouveau-né.
• Chez le prématuré d’AG de moins de 32 SA, après une
 Conclusion ventilation initiale (pressions de 15–20 cmH2 O et PEP de
4–6 cmH2 O) sous 21 à 30 %, la concentration en oxygène
La prise en charge du nouveau-né à terme en détresse en salle est adaptée (mélangeur air/oxygène) selon la SpO2 sus-
de naissance repose actuellement sur l’efficacité de la ventilation
ductale (main droite).
en pression positive réalisée sous air avec un ballon autoremplis-
• Les extrêmes prématurés (AG de moins de 28 SA)
sable ou une « pièce en T ». Chez le prématuré, la concentration
en oxygène est adaptée à chaque cas grâce à un mélangeur doivent naître à une température ambiante d’au moins
air/oxygène selon la SpO2 sus-ductale. La mesure du CO2 expiré 26 ◦ C et être immédiatement installés (sans séchage préa-
par capnographie est la méthode la plus fiable pour confirmer la lable) dans un sac en polyéthylène avec monitorage de la
bonne position de la sonde en cas d’intubation endotrachéale. La température.
nécessité de recourir aux compressions thoraciques externes et à

EMC - Médecine d’urgence 9

© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 27/04/2013 par SCD UNIVERSITE D'ANGERS - (99124)
25-140-A-20  Réanimation du nouveau-né en salle de naissance

[13] Menegazzi JJ, Auble TE, Nicklas KA. Two-thumb versus two-finger
• Les nouveau-nés proches du terme ou à terme ayant chest compression during CRP in a swine infant model of cardiac arrest.
présenté une encéphalopathie hypoxo-ischémique modé- Ann Emerg Med 1993;22:240–3.
[14] Babbs CF, Kern KB. Optimum compression to ventilation ratios in CPR
rée, voire sévère doivent bénéficier, après la période de under realistic, practical conditions: a physiological and mathematical
réanimation initiale et au besoin après un transfert éven- analysis. Resuscitation 2002;54:147–57.
tuel, de la mise précoce (de préférence avant la 6e heure [15] Barber CA, Wyckoff MH. Use and efficacy of endotracheal versus
de vie) en hypothermie corporelle globale. intravenous epinephrine during neonatal cardiopulmonary resuscita-
tion in the delivery room. Pediatrics 2006;118:1028–34.
• Si aucune activité cardiaque n’est détectable pendant [16] Gill AW, Colvin J. Use of naloxone during neonatal resuscitation in
plus de 10 minutes, il est légitime de reconsidérer la pour- Australia: compliance with published guidelines. J Paediatr Child
suite des manœuvres de réanimation après avoir examiné Health 2007;43:795–8.
en équipe les facteurs anamnestiques et cliniques. [17] Chabernaud JL. Prise en charge périnatale des enfants nés avec un
liquide méconial. Arch Pediatr 2007;14:1389–93.
• Aux limites de viabilité, si l’âge gestationnel, le poids de [18] Wyckoff MH, Perlman JM, Laptook AR. Use of volume expansion
naissance et les éléments anamnestiques sont défavorables during delivery room resuscitation in near-term and term infants. Pedia-
ou devant une malformation sévère (décès ou séquelles trics 2005;115:950–5.
[19] Dawson JA, Kamlin CO, Wong C. Oxygen saturation and heart
très lourdes hautement prévisibles) il est parfois légitime rate during delivery room resuscitation of infants 30 weeks’ gesta-
de ne pas proposer des soins de réanimation, mais plutôt tion with air or 100% oxygen. Arch Dis Child Fetal Neonatal Ed
des soins de confort (soins palliatifs néonatals). 2009;94:F87–91.
• Pour la formation et le maintien des compétences du [20] Probyn ME, Hooper SB, Dargaville PA. Effects of tidal volume and
positive end-expiratory pressure during resuscitation of very premature
personnel de la salle de naissance, les techniques de simu- lambs. Acta Paediatr 2005;94:1764–70.
lation sont recommandées en complément des méthodes [21] Kent AL, Williams J. Increasing ambient operating theatre tempera-
traditionnelles de formation. ture and wrapping in polyethylene improves admission temperature in
premature infants. J Paediatr Child Health 2008;44:325–31.
[22] Singh A, Duckett J, Newton T, Watkinson M. Improving neonatal
unit admission temperatures in preterm babies: exothermic mattresses,
polythene bags or a traditional approach? J Perinatol 2010;30:45–9.
 Références
[23] Sweet DG, Carnielli V, Greisen G. European Consensus Guidelines
on the Management of Neonatal Respiratory Distress Syndrome in
Preterm Infants - 2010 Update. Neonatology 2010;97:402–17.
[1] The International Liaison Committee on Resuscitation (ILCOR) [24] Laptook AR, Shankaran S, Ambalavanan N. Outcome of term infants
Consensus on Science with Treatment Recommendations for Pedia- using Apgar scores at 10 minutes following hypoxic-ischemic ence-
tric and Neonatal patients: Neonatal Resuscitation. Pediatrics phalopathy. Pediatrics 2009;124:1619–26.
2006;117:978–88. [25] Saliba E, Debillon T. Neuroprotection dans l’encéphalopathie
[2] Richmond S, Wyllie J. European Resuscitation Council Guidelines hypoxique-ischémique du nouveau-né. Arch Pediatr 2010;17(Suppl.
for Resuscitation 2010; Section 7. Resuscitation of babies at birth. 3):S76–7.
Resuscitation 2010;81:1389–99. [26] Haddad B, Mercer BM, Livingston JC. Outcome after successful resus-
[3] Perlman JM, Wyllie J, Kattwinkel J. International Consensus on citation of babies born with Apgar scores of 0 at both 1 and 5 minutes.
Cardiopulmonary Resuscitation and Emergency Cardiovascular Care Am J Obstet Gynecol 2000;182:1210–4.
Science with Treatment Recommendations. Part 11. Neonatal Resus- [27] Field DJ, Dorling JS, Manktelow BN. Survival of extremely premature
citation. Circulation 2010;122:S516–38. babies in a geographically defined population: prospective cohort study
[4] McDonald SJ, Middleton P. Effect of timing of umbilical cord clam- of 1994-9 compared with 2000-5. Br Med J 2008;336:1221–3.
ping of term infants on maternal and neonatal outcomes. Cochrane [28] Tyson JE, Parikh NA, Langer J. Intensive care for extreme prematurity
Database Syst Rev 2008;(2):CD004074. moving beyond gestational age. N Engl J Med 2008;358:1672–81.
[5] Gungor S, Kurt E, Teksoz E, Goktolga U, Ceyhan T, Baser I. Orona- [29] Moriette G, Rameix S, Azria E. Groupe de réflexion sur les aspects
sopharyngeal suction versus no suction in normal and term infants éthiques de la périnatologie. Naissances très prématurées : dilemmes
delivered by elective cesarean section: a prospective randomized et propositions de prise en charge. Seconde partie : enjeux éthiques,
controlled trial. Gynecol Obstet Invest 2006;61:9–14. principes de prise en charge et recommandations. Arch Pediatr
[6] O’Donnell CP, Kamlin CO, Davis PG, Carlin JB, Morley CJ. Clinical 2010;17:518–39.
assessment of infant colour at delivery. Arch Dis Child Fetal Neonatal [30] Bétrémieux P, Gold F, Parat S, Chabernaud JL. Construction d’un projet
Ed 2007;92:F465–7. de soins palliatifs chez le nouveau-né : 2e partie des réflexions et pro-
[7] Dawson JA, O’Donnell CP, Morley CJ. Accuracy of pulse oximetry positions autour des soins palliatifs en période néonatale. Arch Pediatr
measurement of heart rate of newborn infants in the delivery room. J 2010;17:413–9.
Pediatr 2008;152:756–60. [31] Viallard ML, Suc A, Chabernaud JL. Indication d’une sédation en
[8] Rabi Y, Yee W, Chen SY. Oxygen saturation trends immediatly after phase terminale ou en fin de vie chez l’enfant : propositions à partir
birth. J Pediatr 2006;148:590–4. d’une synthèse de la littérature. Med Palliat 2010;9:80–6.
[9] Rabi Y, Rabi D, Yee W. Room air resuscitation of the depres- [32] Agostino R, Carrapato MR, Chabernaud JL. Recommendations on
sed newborn: a systematic review and meta-analysis. Resuscitation maternal and neonatal transfers. Prenat Neonatal Med 1999;4(Suppl.
2007;72:353–63. 1):104–18.
[10] Hosono S, Inami I, Fujita H. A role of end-tidal CO2 monitoring for [33] Lavaud J, Ayachi A, Chabernaud JL, Lodé N. Réanimation et transport
assessment of tracheal intubations in very low birth weight infants pédiatriques. Paris: Masson; 2004.
during neonatal resuscitation at birth. J Perinat Med 2009;37:79–84. [34] O’Reilly KM, Tooley J, Winterbottom S. Therapeutic hypothermia
[11] Hughes SM, Blake BL, Woods SL. False-positive results on colori- during neonatal transport. Acta Paediatr 2011;100:1084–6.
metric carbon dioxide analysis in neonatal resuscitation: potential for [35] Wayne DB, Didwania A, Feinglass J. Simulation-based education
serious patient harm. J Perinatol 2007;27:800–1. improves quality of care during cardiac arrest team responses at an
[12] Singh R. Controlled trial to evaluate the use of LMA for neonatal academic teaching hospital: a case-control study. Chest 2008;133:
resuscitation. J Anaesth Clin Pharmacol 2005;21:303–6. 56–61.
J.-L. Chabernaud, Praticien hospitalier (jean-louis.chabernaud@abc.aphp.fr).
Pôle Femme-Couple-Embryon-Enfant, SMUR pédiatrique (SAMU 92), Service de pédiatrie et réanimation néonatales, AP-HP, Hôpitaux universitaires Paris Sud,
Hôpital Antoine Béclère, 157, rue de la Porte-de-Trivaux, 92141 Clamart, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Chabernaud JL. Réanimation du nouveau-né en salle de naissance. EMC - Médecine d’urgence 2012;7(4):1-
10 [Article 25-140-A-20].

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

10 EMC - Médecine d’urgence

© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 27/04/2013 par SCD UNIVERSITE D'ANGERS - (99124)
Cet article comporte également le contenu multimédia suivant, accessible en ligne sur em-consulte.com et
em-premium.com :

1 autoévaluation
Cliquez ici

1 information supplémentaire
Cliquez ici

1 cas clinique
Cliquez ici

© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 27/04/2013 par SCD UNIVERSITE D'ANGERS - (99124)

Vous aimerez peut-être aussi