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Introduction
Le diagnostic et la prise en charge du choc septique est une URGENCE médicale et
parfois chirurgicale. Sous les tropiques, le sous équipement des centres de soins
délocalisés peut être responsable d’un retard de prise en charge et d’un impact sur le
pronostic. Dans ce chapitre, seul sera abordé l’étiologie bactérienne du sepsis.
Définition
SEPSIS = syndrome constitué d’un ensemble de manifestations cliniques et biologiques
d’une réponse inflammatoire systémique de l’organisme en relation avec un foyer
infectieux prouvé ou probable. Le terme « septicémie » est abandonné.
Intérêts
Epidémiologique : Sa fréquence est élevée ; Il concerne 53,4 % d’infection d’origine
communautaire et 43,8% infection d’origine nosocomiale ; Son incidence est en
augmentation (751 000 sepsis sévère/an aux USA).
Diagnostic : Sous équipements et la non disponibilité des examens microbiologique
constitue un défi pour le diagnostic microbiologique et le choix rationnel de l’antibiotique.
Pronostique : Le pronostic dépend de la rapidité de la prise en charge. Il s’agit d’une
urgence en réanimation. La létalité à 7 jours est de de 8,8%.
Thérapeutique : La prise en charge en charge est souvent multidisciplinaire en
réanimation.
Rappels
Physiopathologie
La physiopathologie des états septiques graves associe des phénomènes lésionnels
directs induit par le microorganisme causal et indirects par une réaction immunitaire innée
excessive et extensive
La séquence physiopathologique menant de l’infection au choc septique peut être
schématisé comme suit :
Dés l’entrée de la bactérie , on a une activation l’immunité innée qui va engendrer une
mise en route de la reconnaissance des substances microbiennes ayant pour
conséquence une activation des cellules immunitaire ( dendritiques, Macrophages et
monocytes) avec libération des cytokines pro inflimmatoires
Cette reponse excessive va entrainer :
Une vasoplégie par fuite capillaire responsable d’une hypovolémie => une reaction par
augmentation de la fréquence cardiaque
Définitions nosologiques
Il faut distinguer 3 entités différentes (tableau 1) :
Le SRIS qui correspond à la réponse inflammatoire systémique de l’organisme
Le sepsis qui représente le SRIS suite à une agression par un agent infectieux
Le choc septique qui est la manifestation la plus sévère d’un sepsis se traduisant
par une dysoxie tissulaire et responsable d’une mortalité > 40 %.
Diagnostic différentiel
Tableau : Arguments pour un choc non infectieux
Choc cardiogénique :
Signes d’insuffisance cardiaque gauche (œdème aigu pulmonaire), droite (embolie
pulmonaire, tamponnade) ou globale ; douleur thoracique, phlébite, trouble du rythme
cardiaque ; cardiopathie sous-jacente connue.
Choc hypovolémique : signes de déshydratation (pli cutané, sensation de soif), diarrhée,
vomissements, brûlures
Choc hémorragique : pâleur conjonctivale, hémorragie extériorisée
Choc anaphylactique : circonstance déclenchante (piqûre d’insecte, prise
médicamenteuse), éruption cutanée diffuse, urticaire, œdème de Quincke, terrain
allergique connu
• Pression artérielle systolique (PAS) < 90 mmHg (ou baisse de 40 mmHg par
rapport au chiffre de base) ou moyenne (PAM) < 65 mmHg ou diastolique (PAD)
< 40 mmHg. À l’extrême, tension artérielle imprenable
• Oligurie < 0,5 ml/kg par heure, persistante malgré le remplissage : sondage
vésical nécessaire pour surveiller la diurèse
• Troubles de la vigilance : agitation, confusion, somnolence, coma
Diagnostic biologique
Examens paracliniques à réaliser en cas de sepsis ou choc septique
• Hémogramme
• Frottis sanguin pour la recherche d’hématozoaires
• TP, TCA, fibrinogène
• CRP
• Na+, K+, urée, créatinine, Ca2+, glycémie, HCO3–
• ALAT, ASAT, γ-GT, PAL, bilirubine totale et conjuguée
• Gaz du sang artériel, lactates artériels
• Prélèvements bactériologiques à réaliser si possible avant le démarrage de
l’antibiothérapie (sans la retarder de plus de 45 min) : hémocultures, ECBU,
prélèvement respiratoire, ponctions… selon le point d’appel clinique
• Examen radiographique selon le contexte clinique (radiographie du thorax,
échographie abdominale, scanner…)
Antibiothérapie
L’antibiothérapie doit être urgente, bactéricide et administrée par voie parentérale.
Le choix d’une antibiothérapie probabiliste sera en fonction des éléments cliniques et
épidémiologiques, associés à l’évaluation des co-morbidités (diabète, cirrhose,
asplénie…) et du risque de portage de bactéries multirésistantes (antibiothérapie récente,
hospitalisation récente, vie en institution…)
Les β-lactamines sont privilégiées en première intention. Elles seront administrées par
voie parentérale, après un bolus initial permettant d’atteindre rapidement des
concentrations bactéricides suivi d’un entretien en perfusion continue ou prolongée.
Une bithérapie par association d’un aminoside ne se justifie qu’en cas de risque élevé
d’infection à bacille à Gram négatif multirésistant.
La posologie habituelle des β-lactamines doit être augmentée pour atteindre des
concentrations plasmatiques bactéricides.
Une réévaluation antibiotique à 48 et 72h doit être réalisée dès la réception des données
microbiologiques.
La couverture empirique du Staphyloccocus aureus résistant à la méticilline n’est justifiée
que chez les patients à risque élevé de portage.