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LES ASPERGILLOSES

Dr C.B.FALL
I. Introduction
Définition

• Mycoses opportunistes,

• Atteignant l’homme, parfois les animaux

• Provoquées par des champignons filamenteux,

• à hyphes cloisonnés

• Fréquents dans le milieu extérieur avec environ

• 300 espèces répertoriées


I. Introduction
Intérêts

• Pouvoir pathogène

• Phénomènes allergiques

• Colonisation de cavités (aspergillomes)

• Envahissement de tissus (aspergilloses)

• Potentiels toxinogènes

• Rôle dans les industries chimique,

• pharmaceutique et agro-alimentaire
I. Epidémiologie
I.1 Agents pathogènes

1.1.1 Classification
• Phylum: Ascomycotina

• Classe: Ascomycocètes

• Ordre: Eurotiales

• Famille: Aspergillacae

• Genre: Aspergillus

• Espèces: A. fumigatus, A. flavus, A. niger, A. nudulans, A. terreus, (liste


non exhaustive)
I. Epidémiologie
I.1 Agents pathogènes

1.1.2 Morphologie
• Thalle végétatif formé de filaments mycéliens
• hyalin, de diamètre fin et régulier, septés et
ramifiés
• Identification par têtes aspergillaires en
microscopie
• Naissent des filaments dressés = conidiophores
• terminés par une vésicule de forme variable
portant
• soit une rangée de phialides,
• soit une rangée de phialides et une rangée de
métules
• Tête aspergillaires
• vésicules
• ± métules
• + phialides
• + conidies
• + conidiophore
I. Epidémiologie
I.1 Agents pathogènes

1.1.2 Morphologie
• Aspergillus fumigatus
• Conidiophore: court, 300 μm, lisse et incolore
avec envasement progressif au sommet

• Vésicule: hémisphérique, 20 à 30 μm

• Phialides: directement sur vésicule, dressées,


densément regroupées

• Conidies: globuleuses, vertes,

• échinulées, 2,5 à 3μm de diamètre


I. Epidémiologie
I.1 Agents pathogènes

1.1.3 Biologie
a. Habitat
• Nombreuses espèces présentes dans l’environnement de homme

• La poussières

• L’air

• Saprophytes sur la matière organique en décomposition, Sol

• Denrées alimentaires
I. Epidémiologie

1.2 Mode de contamination


• Inhalation des spores: voie principale de dissémination

• Contamination aspergillaire: pénétration des spores


aspergillaires dans l’appareil bronchopulmonaire

• Contamination directe possible par déposition de spores sur


les plaies, brûlures, site opératoire => infections locales
I. Epidémiologie

1.3 Facteurs favorisant


• Inoculum déterminant sans seuil critique défini

• Les facteurs professionnels: grainetiers,

• minotiers, agriculteurs, éleveurs d’oiseaux

• Terrain: greffés de moelle osseuse, transplantés,

• chirurgie à thorax ouvert => surinfections

• fongiques

• Atteintes fonction phagocytaire : qualitative et

• quantitatives (PNN et macrophage +++)


I. Epidémiologie

• 1.3 Facteurs favorisant


• Facteurs locaux anatomiques :

• cavernes post tuberculeuses,

• résections secondaires à une chirurgie pulmonaire,


corps étrangers, etc...
• constituent des cavités résiduelles aux défenses locales
diminuées qui sont le lit des aspergillomes
I. Epidémiologie

• 1.3 Répartition géographiques

• Aspergillus: des champignons cosmopolites

• Ubiquistes, retrouvés en milieu rural, urbain, à

• l’intérieur comme à l’extérieur des habitations

• Aspergillus, 2è rang des spores fongiques de

• l’air avec 86,6 % (K. DIONGUE et al, 2013)


II. Clinique
• Aspergilloses, maladies non contagieuses à localisation
essentiellement respiratoire
a. Aspergilloses pulmonaires
Aspergilloses immuno-allergiques
• Trois tableaux :
• asthme bronchique,

• aspergillose broncho-pulmonaire allergique (ABPA),

• alvéolite allergique extrinsèque.


II. Clinique

a. Aspergilloses pulmonaires
Infection localisée : l’aspergillome pulmonaire
• Développement d’un Aspergillus in situ, presque toujours dans une
cavité préexistante

• Développement d’une masse mycélienne : la truffe aspergillaire (=


filaments enchevêtrés)

• Cette truffe comble progressivement la cavité

• Clinique: l’hémoptysie survenant dans 60% des cas, tantôt récidivante,


foudroyante et mortelle
II. Clinique

a. Aspergilloses pulmonaires
Aspergillose diffuse : l’aspergillose pulmonaire invasive
(API)

• Pneumopathie aspergillaire qui concerne surtout le sujet immunodéprimé

• L’API réalise un tableau aiguë, souvent douloureuse, fébrile, résistante aux


antibiotiques qui met en jeu le pronostic vital des malades
immunodéprimés
II. Clinique

• Aspergillose diffuse : l’aspergillose pulmonaire invasive


(API)

• Clinique non spécifique avec fièvre, toux, dyspnée, douleurs


thoraciques localisées ou diffuses amplifiées par la toux et
l’inspiration profonde

• Dissémination sanguine ou par infiltration du voisinage => atteintes


viscérales
II. Clinique

a. Aspergilloses pulmonaires
Aspergillose diffuse : l’aspergillose pulmonaire invasive
(API)
• Radiologie thoracique
• Peut être normale
• Condensation pulmonaire non systématisée
• Halo clair périphérique
• Scanner thoracique
• Intérêts+++ , met en évidence des images
• non visibles à la radio et précise la
• localisation/axes vasculaires signe du «halo»
II. Clinique

• a. Autres localisations aspergillaires


 Aspergillose sinusienne
• Atteinte en général unilatérale des sinus maxillaires ou
ethmoïdaux surtout (+/- invasive)
Otite aspergillaire
• - 20 % otites externes sont d’origine fongique,
• A. niger (+++) avec prurit, hypoacousie
• Autres moins fréquentes
• Digestive, rénale, osseuse, cutanée, unguéale,
• cardiaque…
II Clinique
III. Diagnostic

• Il repose sur des critères biologiques, mais également cliniques


et d’imagerie
• Les critères d’orientation seront:

• En clinique: pneumopathie fébrile résistant aux ATB

• Biologique: hyperéosinophilie et augmentation des IgE totales

• Imagerie: Cf. clinique


III. Diagnostic
a. Diagnostic mycologique
Prélèvement
• Poumons: LBA (+++), biopsies
• Sinus: lavage ou curetage
• Oreille: écouvillonnage, curetage
• Hémoculture: paradoxalement négative

• Examen direct
• Recherche de filaments septés, de 3 à 4 μm de

• ∅, présentant des ramifications à angle aigu


III. Diagnostic
a. Diagnostic mycologique
Culture
• Croissance rapide et importante sur tous les
milieux utilisés en mycologie

• Milieu spécifique: Czapeck


• Recherche des têtes aspergillaires dont les caractères
variables permettent une identification d’espèce
III. Diagnostic
• b. Diagnostic immunologique
 Recherche d’anticorps
• Très immunogènes chez l’immunocompétent

• Techniques d’orientation: IF, HA, ELISA

• Techniques de confirmation: électrosynérèse, immunoélectrophorèse


• Dans l’ ABPA , mise en évidence d’Ac à activité enzymatique (1 à 5
arcs)

• Aspergillome pulmonaire: 3 à 20 arcs


III. Diagnostic
• b. Diagnostic immunologique
Recherche d’antigènes circulants
• Mee dans le sérum, mais aussi dans d’autres liquides biologiques de
galactomannane, Ag pariétal polysaccharidique d’Aspergillus
• technique ELISA avec Se (90 %) Sp (65 %)

• Intérêt: précocité avant l’isolement mycologique

PCR
• Important surtout dans les infectionsnosocomiales
III. Traitement

• La précocité de sa mise en œuvre conditionne le succès du


traitement
 Traitement chirurgicale:
• Indispensable dans les endocardites aspergillaires

• Utilisé dans les aspergillomes, recommandé en cas de lésion


pulmonaire suspecte

Traitement local
• Pour les otites, kératites, sinusites, …
III. Traitement
• Traitement général:
• Pour les aspergilloses invasives, utilise:

• Voriconazole (en première intention) : IV ou oral;

• Amphotéricine B IV ou ampholiposomes IV ; Caspofungine IV ;

• Itraconazole IV ou oral : adjonction possible de 5

• fluorocytosine (jamais en monothérapie) ; adjonction de facteurs de


croissance possible lors d’aplasies

• Durée du traitement : de 1 à 3 mois, en fonction de la molécule choisie et


de l’évolution clinique et radiologique
Prophylaxie
• Prophylaxie secondaire
• Essentiellement chez les patients ayant

• présenté une AI d’évolution favorable sous TTT

• Le but est de limiter le risque de rechute

• Il s’agit généralement d’une chimioprophylaxie, mais la place de la


chirurgie reste à évaluer dans cette indication
Prophylaxie
• Prophylaxie primaire
• Actuellement, aucun protocole de chimioprophylaxie primaire n’a fait
l’objet d’un consensus

• La prévention consiste essentiellement à préserver le patient à risque


d’une source environnementale de spores fongiques

• Deux situations peuvent se présenter:


• Isolement des patients à risque

• Contrôle biocontamination environnemental

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