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IEP 2001/2002

MODULE CORPORATE
FINANCE

Franck CEDDAHA

1
Table des matières

Introduction
q Analyse financière et évaluation
q Politique financière
q Fusions et scissions d’entreprises
q Les opérations de LBO
q Cotation et négociation du contrôle
q Comment organiser un groupe?
q Synthèse et conclusion

2
INTRODUCTION
L’objectif de la finance: la création de
valeur

3
Compte de résultat
Chiffre d’affaires
- Charges d’exploitation
Cycle d’exploitation
Excédent Brut d’Exploitation
(E.B.E.)
(+)
- Amortissements
et provisions
Cycle d’investissement
Résultat d’Exploitation
(R.Ex.)
(+)
+ Résultat financier
Politique d’endettement
et de placement Résultat courant
(+)
+ Résultat exceptionnel + MEE
Opérations exceptionnelles - IS - Minoritaires - Goodwill
et incidence fiscale
Résultat net
4
Définition de l’actif économique

Actif économique (A.E.) = Actif Immobilisé + B.F.R.

Immobilisations corporelles
Actif + Immobilisations incorporelles
Immobilisé + Immobilisations financières

Stocks
+ Créances client
B.F.R. + Autres actifs circulants (hors disponibilités)
- Dettes fournisseurs
- Autres passifs circulants (hors concours bancaires)

L’actif économique présente de fortes similarités sectorielles (durée du cycle


d'exploitation), dépend directement du niveau d'activité de l'entreprise (en
particulier pour le B.F.R.), et reste relativement stable dans le temps
5
Définition de l’actif économique

Capitaux investis = Financement de l’Actif économique

Capital social
Capitaux + Prime d’émission
propres + Réserves
Intérêts
minoritaires

PRC Provisions pour Risques et Charges


(restructurations, litiges, retraites)

Dettes long terme (à plus d'un an)


Endette- + Dettes court terme (à moins d'un an)
ment net - Disponibilités
- Valeurs Mobilières de Placement

6
Définition de l’actif économique

ACTIF ECONOMIQUE = CAPITAUX INVESTIS

Capitaux
Actif propres
Immobilisé Intérêts
Actif minoritaires
Capitaux
économique PRC investis
(A.E.)
B.F.R. Endette-
ment net

7
Rentabilité exigée par les investisseurs

m La valeur des capitaux propres (Vcp) dépend de la rentabilité


attendue par les actionnaires (coût des capitaux propres Kcp)
m La valeur de la dette (Vd) dépend de la rentabilité attendue
par les créanciers (coût de la dette Kd)

Plus la rentabilité attendue (K) est élevée,


plus la valeur (V) est faible

Vcp
Ve
Vd
8
La valeur de l’actif économique

q D’un point de vue financier, l’objectif premier d’une


entreprise est de créer de la valeur

q Un investissement rentable est un investissement qui


accroît la valeur de l’actif économique

q Il y a création de valeur si:


rentabilité des investissements > rentabilité exigée par
le marché compte tenu du risque

9
Le pouvoir de l’investisseur

q Donc, le taux de rentabilité exigé par investisseurs = coût


financier pour l’entreprise

q En plus du financement, l’investisseur a le pouvoir d’


évaluer l’actif économique à travers l’achat et la vente
des titres déjà émis

q La valorisation de l’actif économique et donc celle des


capitaux propres sont les variables clés de toute politique
(pour les entreprises cotées ou non)

10
Analyse financière et évaluation

Rappels d’analyse financière

q Définition et mesure de la création de valeur


q Valeur de contrôle et valeur stratégique
q La méthode patrimoniale
q La méthode des multiples
q La méthode « DCF »
q Analyse et comparaison des valeurs

11
Rappels d’analyse financière

q Résultats, actifs et rentabilité


m Le résultat d’exploitation résulte de la mobilisation des
actifs d’exploitation (actif économique)
m Le résultat net rémunère les capitaux propres

Capitaux Résultat
propres net
Résultat Actif
Rentabilité
d’exploitation économique des
capitaux
Rentabilité propres
économique

12
Rappels d’analyse financière

q Rentabilité économique (Return On Capital Employed - ROCE)

ROCE Rentabilité économique


comptable après impôt
R.Ex. (1-IS) R.Ex. Résultat d'exploitation
ROCE = A.E. Actif économique
A.E. IS Taux d'imposition sur les
sociétés
q Décomposition de la rentabilité économique

R.Ex. (1-IS) C.A.


ROCE = x
C.A. A.E.

Marge Rotation de
d’exploitation x l’actif
(après IS) économique
13
Rappels d’analyse financière

q Rentabilité des capitaux propres (Return On Equity - ROE)

ROE Rentabilité comptable


des capitaux propres
Résultat net
ROE = R.Net
part du
Résultat net récurrent
groupe
Capitaux propres
C.P. Capitaux propres part du
groupe
q Effet de levier

En l’absence d’intérêts minoritaires


et d’éléments exceptionnels

ROE = ROCE + (ROCE - KD ) . L KD Valeur comptable du coût


de la dette (Résultat
financier après IS /
Endettement net)
Effet de levier L Levier financier (gearing)
comptable (Endettement
net / Capitaux propres)

14
1. Définition et mesure de la création
de valeur

q La notion de rente
q EVA et MVA

15
I. La notion de rente
Rentabilité comptable et attendue

Actif Capitaux
Endettement net
économique propres

Rentabilité ROCE ROE KD


Rentabilité Rentabilité des Coût comptable de
comptable
économique capitaux propres l’endettement net

Rentabilité Roce Kcp Kd


Rentabilité Coût des Coût de
attendue
économique attendue capitaux propres l’endettement net

Rentabilités comptables et attendues peuvent êtres très différentes !

16
I. La notion de rente
Rentabilité exigée par les investisseurs

m La valeur des capitaux propres (Vcp) dépend de la rentabilité


attendue par les actionnaires (coût des capitaux propres Kcp)
m La valeur de la dette (Vd) dépend de la rentabilité attendue
par les créanciers (coût de la dette Kd)

Vcp Kcp
Roce Ve Wacc
Vd Kd
17
I. La notion de rente
Rentabilité exigée par les investisseurs

q Le coût moyen pondéré du capital


(Weighted Average Cost of Capital - Wacc)

Vcp Vd
Wacc = Kcp . + Kd .(1-IS).
Vcp + Vd Vcp + Vd

m Le Wacc représente la rentabilité globale attendue par


l’investisseur à la fois actionnaire et créancier de l’entreprise
m La pondération est en valeur de marché
m Le Wacc est homogène au Roce (après impôt)

18
I. La notion de rente
Rente et création de valeur

q Notion de rente
m On appelle rente l’écart entre la rentabilité économique et le coût
moyen pondéré du capital

Rente = Roce - Wacc


m Il y a création de valeur si la rente est positive (la rente
peut néanmoins être négative à court terme)

Roce > Wacc ⇔ Ve > A.E.


Roce = Wacc ⇔ Ve = A.E.
Roce < Wacc ⇔ Ve < A.E.
19
I. La notion de rente
Rente et création de valeur

q Exemple
m Actif économique initial : 100
m Wacc : 10 %
m Flux de trésorerie perpétuels
X X X X X

t1 t2 t3 t4 t5

-100

années t0 t1 t2 ….. Ve Ve - AE
Roce = 12 % -100 12 12 ….. ? ?
Roce = 10 % -100 10 10 ….. ? ?
Roce = 5 % -100 5 5 ….. ? ?
20
I. La notion de rente
Rente et création de valeur

q Exemple (solution)

Valeur actuelle d’un flux perpétuel :


FCF FCF
Ve = =
i=1
(1 + wacc) i
wacc

années t0 t1 t2 ….. Ve Ve - AE
Roce = 12 % -100 12 12 ….. 120 20
Roce = 10 % -100 10 10 ….. 100 0
Roce = 5 % -100 5 5 ….. 50 -50
21
I. La notion de rente
Rente et création de valeur

q Exemple avec croissance


m Actif économique initial : 100
m Wacc : 10 %
m Croissance des flux (g) : +5 % par an

X X.(1+g) X.(1+g)2 X.(1+g)3

t1 t2 t3 t4

-100

années t0 t1 t2 t3 ….. Ve Ve - AE
Roce = 12 % -100 ? ? ? ….. ? ?
22
I. La notion de rente
Rente et création de valeur

q Exemple avec croissance (solution)


m Le flux normatif doit intégrer le financement de la croissance:

Flux = (Roce - g) . A.E.


Flux = (12% - 5%) . 100 = 7
m Valeur actuelle d’un flux en croissance à l’infini :


FCF 1 .(1 + g) i- 1

FCF 1
Ve = =
i=1
(1 + wacc) i wacc - g
m La croissance anticipée a une incidence déterminante sur la
création de valeur : la croissance accentue l’effet de la rente

années t0 t1 t2 t3 ….. Ve Ve - AE
Roce = 12 % -100 7 7.35 7.72 ….. 140 40
23
I. La notion de rente
La création de valeur

q Rente et croissance : les déterminants de la valeur

La création de valeur résulte :


m du niveau de la rente anticipée (Roce - Wacc)
m des perspectives de croissance (g) à long terme

croissance
négative nulle positive
négative Ve ~< AE Ve < AE Ve << AE
rente nulle Ve = AE Ve = AE Ve = AE
positive Ve ~> AE Ve > AE Ve >> AE
24
1. Définition et mesure de la création
de valeur

q La notion de rente
q EVA et MVA

25
II. EVA et MVA
La valeur financière

q On distingue deux approches de la valeur

Valeur boursière Valeur intrinsèque

26
II. EVA et MVA
Mesure de la création de valeur

®
q Introduction à l’Economic Value Added (EVA )
m L'EVA® est une mesure de la création de valeur sur une
période donnée
m L'EVA® correspond à l’excédent (ou au déficit) de rentabilité
de l’entreprise après déduction du coût de financement de
l'actif économique (rentabilité exigée par l’ensemble des
investisseurs)
m Le calcul de l'EVA® nécessite en principe de nombreux
retraitements (A.E. début de période, apurement des
goodwills…)

EVA® = A.E. x (Roce - Wacc)


= R.Ex.(1-IS) - Wacc x A.E.

27
II. EVA et MVA
La valeur boursière

q La valeur anticipée par le marché


Le cours de l’action et/ou de la dette des sociétés cotées
détermine la valeur de l’entreprise

Ve = Capitalisation boursière + Valeur de la dette

Vcp = Capitalisation boursière


Vcp
Ve
Valeur
boursière
Vd Vd = Valeur de la dette

Valeurs de marché 28
II. EVA et MVA
La création de valeur boursière

q Introduction à la Market Value Added (MVA)


m La MVA mesure la différence entre la valeur boursière d’une
entreprise et la valeur comptable de son actif économique
m La MVA correspond donc à la création de valeur anticipée
par le marché

MVA = Ve - A.E. Vcp


Capita-
Ve lisation
C.P. boursière
Valeur
A.E. boursière
Vd
Valeur
E.N. dette

Valeurs comptables Valeurs de marché 29


II. EVA et MVA
®
Relation entre MVA et EVA

®
q Corrélation entre MVA et EVA
m Une MVA positive signifie que le marché estime que
l'entreprise va créer de la valeur à l’avenir, donc dégager des
®
EVA positives
m A contrario, une MVA négative est l'expression d'une
®
destruction de valeur, donc l’anticipation d’EVA négatives
®
m La MVA peut être positive avec des EVA ponctuellement
négatives
EVA ® positives

MVA
positive

temps
30
II. EVA et MVA
®
Relation entre MVA et EVA

q En théorie… les deux approches convergent


m Dans un marché à l’équilibre, la MVA correspond à la valeur
®
des EVA futures, actualisée au taux de rentabilité exigé par
les actionnaires et les créanciers (Wacc)
m Cette valeur actuelle mesure la création de valeur intrinsèque

EVA ®

EVA®
cumulées ≈ MVA
actualisées

temps

31
II. EVA et MVA
®
Relation entre MVA et EVA

q L'EVA serait étroitement corrélée avec la MVA ?

®
EVA 0.50

America's Most
0.35
Admired

ROE 0.24

Croissance CAF 0.18


Corrélation
avec la MVA

Croissance BNPA 0.16


Source : Stern Stewart & Co

“Although Stern Stewart & Co. assert a high correlation between their
®
version of residual income, EVA , and shareholder wealth, I am unaware
of any independent study verifying this assertion.”
James S. Wallace, University of California, Graduate School of Management.
32
2. Valeur de contrôle et valeur stratégique

33
Valeur de contrôle

Prime de contrôle

Prix proposé par un


investisseur

Valeur Convaincre
stratégique: les
Prime de actionnaires
de céder
contrôle Synergies
leurs titres

Valeur
(de marché
ou intrinsèque)

34
Valeur stratégique

q La valeur stratégique est la valeur qu’un industriel est


prêt à payer pour une entreprise

q Elle dépend des synergies industrielles, commerciales


ou administratives dont il peut espérer tirer profit

q Contrairement à la valeur qui est universelle, la valeur


stratégique est propre à chaque investisseur

35
3. La méthode patrimoniale

q Les différentes optiques


q L’évaluation de l’actif et du passif
q La nouvelle jeunesse de la
méthode patrimoniale

36
I. Les différentes optiques
Principe de la méthode

q Une approche systématique


m La méthode patrimoniale est basée sur l’actif net réévalué (ANR)
m Les valeurs comptables sont souvent historiques et très différentes
des valeurs de marché (ex : « L’usine gratuite »)
m Cette méthode consiste à réévaluer à leur valeur de marché les
actifs et passifs de la société et de corriger les capitaux propres
comptables des plus et moins-values identifiées

⊕ Value

Capitaux Valeur des


Actif A
propres capitaux
⊕ Value
comptables propres
Valeur
Actif B Actif B
37
I. Les différentes optiques
Principe de la méthode

q Dans quelle optique ?


m L'optique liquidative consiste à valoriser tous les actifs
comme s'ils allaient être vendus séparément
m L'optique de continuité valorise les actifs à leur valeur
d’usage dans le cadre de l'exploitation

q L’incidence de la fiscalité
m Dans une optique liquidative, retirer l'impôt théorique sur
la plus-value latente
m Dans une optique de continuité, considérer l'absence
d'économie d'impôt induite par le rachat des biens
amortissables à une valeur supérieure à la valeur
comptable

38
3. La méthode patrimoniale

q Les différentes optiques


q L’évaluation de l’actif et du passif
q La nouvelle jeunesse de la
méthode patrimoniale

39
II. L’évaluation de l’actif et du passif
Évaluer les actifs

q Actifs hors exploitation


m Actifs hors exploitation (immobilier, participations,…)
m Actifs d’exploitation « mal valorisés » (valeurs cachées)

Valeurs d’expertise

q Actifs corporels d’exploitation


Valeur d’une usine ?
m Optique liquidative : valeur à la casse, nette d ’impôt et des coûts
de démantèlement

Valeurs d’expertise

m Optique de continuité : valeur d’usage qui résulte des perspectives


bénéficiaires de l’installation
rejoint la problématique d’actualisation des flux de trésorerie

40
II. L’évaluation de l’actif et du passif
Évaluer les actifs incorporels

q Actifs incorporels
m La valorisation des marques est fondée sur la rente anticipée
actualisée (superprofits)

m La valorisation d'une marque peut aussi s'appuyer sur des


transactions récentes
Valorisation d’un goodwill

41
II. L’évaluation de l’actif et du passif
Evaluer le passif

q Passif

m Au bilan : provisions, passifs sociaux, fiscaux...

m Hors bilan : environnement, produits dérivés,...


Due diligence

42
3. La méthode patrimoniale

q Les différentes optiques


q L’évaluation de l’actif et du passif
q La nouvelle jeunesse de la
méthode patrimoniale

43
III. La nouvelle jeunesse de la méthode patrimoniale
Limites de la valeur patrimoniale

q Des valeurs historiques


m L ’ANR ne s’inscrit pas dans la logique des acheteurs
industriels (sauf les prédateurs) qui raisonnent sur le futur
m La valeur patrimoniale n’est pas une valeur de sécurité

q Une mise en œuvre difficile


m La méthode est pertinente lorsque la valeur des actifs est
indépendante du processus d'exploitation
m L’évaluation des incorporels reste problématique...

q Champ d’application limité :


m Holdings financiers
m Établissements financiers
m Groupes industriels ayant plusieurs activités

44
III. La nouvelle jeunesse de la méthode patrimoniale
Nouvelle utilisation du principe de l’ANR

q La valorisation des actifs est souvent remplacée par une


valorisation des activités

Valeur actuelle des


Unité C Frais de siège
200
(240)
Valeur de
3 activités aux
la dette
niveaux de
Unité B (200)
croissance et de 400
risque différents
660
460
Unité A
300

Ve Vcp
45
4. La méthode des multiples

q Principes et fondements des


valeurs de rentabilité
q Le calcul des différents multiples
q Les multiples de transaction

46
I. Principes et fondements des valeurs de rentabilité
Principe de la méthode

q L’évaluation par référence


m La méthode des multiples est une approche analogique.
m Elle consiste à évaluer la « cible » sur la base des niveaux
de valorisation (multiples) observés pour des comparables

Valeur = Multiple x Solde comptable

Valeur
« Cible » ?
Valeur
Comparable

10x
10x
Résultat Résultat
47
I. Principes et fondements des valeurs de rentabilité
Principe de la méthode

q Multiples boursiers
m Calcul à partir de la valeur boursière des sociétés et des
soldes comptables sur plusieurs exercices

Valeurs de minoritaire (sans prime de contrôle)

q Multiples de transactions
m Les multiples sont issus des prix payées par les acquéreurs
(pour 100% de la cible)

Valeurs de majoritaire (primes de contrôle et de synergie


comprises)

48
I. Principes et fondements des valeurs de rentabilité
Principe de la méthode

q Les déterminants des multiples

n Taux élevés / Multiples bas n Croissance forte / Multiples élevés


n Taux bas / Multiples élevés n Croissance faible / Multiples bas

Taux d’intérêt Perspectives de


croissance

MULTIPLES

n Risques forts / Multiples bas


n Risques faibles / Multiples élevés
La sensibilité au risque dépend
Niveau de risque de la structure financière

Risque opérationnel Risque financier

49
I. Principes et fondements des valeurs de rentabilité
Principe de la méthode

q Le niveau des taux d’intérêt en France 1988-1998


Inverse
des taux PER
d'intérêt
20 20

PER
15 15

10 10

5 5
1988 1990 1992 1994 1996 1998
50
I. Principes et fondements des valeurs de rentabilité
Principe de la méthode

q Constitution d’un échantillon de comparables

Facteurs géographiques
m Cycles d’activité,
m Structures de marge (coût du travail, pression fiscale,...), …

Normes comptables
m Amortissement du goodwill,
m autres incorporels (R&D), …

Les meilleurs comparables ne sont pas nécessairement les


plus évidents

51
4. La méthode des multiples

q Principes et fondements des


valeurs de rentabilité
q Le calcul des différents multiples
q Les multiples de transaction

52
Multiples de la valeur d’entreprise Vcp
Ve
q Multiples opérationnels / chiffre d’affaires
Ve
x C.A. =
C.A.

q Multiple de l’E.B.E.
n Pas d’incidence des politiques
Ve
x EBE =
d’amortissement EBE

q Multiple du Résultat d’exploitation


n Multiple généralement privilégié par les Ve
analystes financiers x R.Ex =
R.Ex.

53
II. Le calcul des différents multiples
Multiples de la valeur des capitaux propres

Ve
Vcp
q Multiple du résultat net (PER)
n Résultat net courant (hors éléments non
récurrents) part du groupe Vcp
PER =
R.Net
q Multiple du Cash Flow (PCF)

n Résultat net courant consolidé (y compris


intérêts minoritaires) avant Vcp + Vim
amortissements et provisions
PCF =
Cash Flow

q Multiple des capitaux propres (PBR)


Vcp
PBR =
C.P.
54
II. Le calcul des différents multiples
Multiples de la valeur des capitaux propres

Ve
Vcp
q Atouts et limites du PER

m Le PER est une référence classique...


Il intègre
n La contribution des sociétés mises en équivalence
n Intérêts minoritaires
n Situation fiscale de la cible

m mais valorise une structure financière implicite


et peut conduire à une valorisation erronée de la cible

55
4. La méthode des multiples

q Principes et fondements des


valeurs de rentabilité
q Le calcul des différents multiples
q Les multiples de transaction

56
III. Les multiples de transaction
Choix et calcul

q A partir d’un échantillon de transactions récentes dans le


même secteur:

m Calculer les multiples issus des valeurs payées


par les acquéreurs (primes de contrôle et de
synergie comprises).

m Les appliquer à l'entreprise cible, en général


pour l’année en cours

q Utiliser les bases de données (Securities Data) sans s'y fier


aveuglément !

57
5. L’évaluation par les flux de trésorerie
disponibles ou méthode « DCF »

q L’élaboration d’un échéancier de flux sur


l’horizon explicite
q Le choix du taux d’actualisation
q Intérêt et limites de l’approche par les flux

58
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Principe de la méthode

q Valoriser l’entreprise comme une obligation


Flux de l' année i
Valeur =
i=1 (1 + k) i
Flux de trésorerie
actualisation

Valeur

temps

59
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Principe de la méthode

q Les quatre étapes de la méthode DCF

• Estimer le taux
d’actualisation

Valeur
actualisation
Ž Définir
la valeur
terminale
ΠCalculer
les flux de
trésorerie

• Projeter temps
les flux de
Horizon explicite trésorerie
60
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Définir les flux de trésorerie

q Les différents types de flux et leurs bénéficiaires

FCFE
(Free Cash Flow
to Equity)
Actionnaires
FCF Actionnaires
(Free Cash Flow)
et
créanciers
Dividendes

Créanciers

61
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Définir les flux de trésorerie

q Cohérence entre les flux et les taux d’actualisation

Le taux d’actualisation dépend des destinataires des flux

Cash Flows FCF FCFE Dividendes


(Free Cash Flows to
(Free Cash Flows)
Equity)
Flux de trésorerie après Flux de trésorerie après
impôt mais avant impôt et après intérêts
intérêts et et remboursement de
remboursement de dette dette

Actionnaires et
Rémunèrent Actionnaires
créanciers
Taux Wacc Kcp
Valorisent Ve Vcp
62
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Définir les flux de trésorerie

q Exemple : calcul du TRI et de la VAN


Calculer le Taux de Rendement Interne (TRI) et la Valeur Actuelle
Nette (VAN) au taux de 12 % de l’investissement suivant

115
15 15

t1 t2 t3

(100)

années t0 t1 t2 t3
FCF (100) 15 15 115
63
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Définir les flux de trésorerie

q Exemple : calcul du TRI et de la VAN (solution)

115
15 15

t1 t2 t3

(100)

TRI = 15 %
15 15 115
VAN = (100) + + +
(1 + 12%) (1 + 12%)2 (1 + 12%)3
VAN = 7,2
64
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Définir les flux de trésorerie

q Exemple : effet de l’endettement sur le TRI et la VAN


L’investissement précédent est maintenant financé à 20% par de la
dette dont le taux est de 10% par an.
Calculer le TRI et la VAN pour l’investisseur.

années t0 t1 t2 t3
FCF (100) 15 15 115
Flux de Principal 20 - - (20)
financement Intérêts
- (2) (2) (2)
FCFE (80) 13 13 93
65
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Définir les flux de trésorerie

q Exemple : effet de l’endettement sur le TRI et la VAN (solution)

TRI = 16,25 %
13 13 93
VAN = (80) + + +
(1 + 12%) (1 + 12%)2 (1 + 12%)3
VAN = 8,2
Pour trouver une VAN de 7,2 il faudrait actualiser au taux de 12,5 %

L’endettement introduit un risque supplémentaire compensé par


une exigence de rentabilité supérieure

66
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Définir les flux de trésorerie

q Calcul des Free Cash Flows (FCF)

Résultat d'exploitation
- Imposition théorique
+ Amortissements
- Investissements
- Variation de BFR

= Free Cash Flow

67
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Choix de l’horizon explicite

q Quel doit être l'horizon explicite de prévision des flux ?

Partir d'un plan d'affaires mais éviter de penser que vous êtes plus doué
que le management pour faire des prévisions !

q Quand doit s'achever l'horizon explicite?

Un horizon lointain de prévision des flux est envisageable dans les


secteurs à forte visibilité industrielle (distribution d'eau).

Pour les entreprises évoluant dans le domaine des technologies de


l'information, la prudence est de mise !

68
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Calculer la valeur terminale

q Une importance prépondérante

Les hypothèses de valeur terminale sont un enjeu


d’évaluation (et de négociation) majeur

q Deux approches de la valeur terminale

m Estimation d’une valeur de sortie selon une méthode


analogique (valeurs comptables ou multiples)

m Calcul d’une valeur terminale implicite selon une méthode


intrinsèque par l’actualisation de flux de trésorerie à l’infini

69
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Calculer la valeur terminale

q Multiples de sortie :

Utiliser des multiples de la valeur d’entreprise pour


l’évaluation par les FCF
m E.B.E

m Résultat d’exploitation

q Il est difficile de trouver des références de sortie pertinentes

70
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Calculer la valeur terminale

q Valeur de sortie comptable


m La valeur de sortie correspond à la valeur comptable de l’actif
économique
m L’entreprise ne crée plus de valeur : Roce = Wacc
Roce

VT2006 = A.E.2006

Wacc 10 %

temps 71
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Calculer la valeur terminale

q Valeur terminale implicite


Cette approche consiste à définir un flux de trésorerie normatif,
qui sera ensuite projeté à l’infini avec ou sans croissance

Cohérence des hypothèses de


croissance avec les
perspectives de l’économie à
long terme
« Les arbres ne montent
pas au ciel »

72
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Calculer la valeur terminale

q Valeur terminale implicite sans croissance


Maintien d’une rente perpétuelle
Est-on fondé à maintenir une telle rente ?

Roce
perpétuité

FCF2007
VT2006 =
Wacc

Wacc 10 %

temps 73
I. L’élaboration d’un échéancier de flux …
Calculer la valeur terminale

q Valeur terminale implicite avec croissance


Le FCF normatif doit être recalculé en fonction de la croissance.

g = taux de
croissance
Roce

selon le niveau
d'investissement

Wacc 10 %
FCF2007
VT2006 =
Wacc -g

temps 74
5. L’évaluation par les flux de trésorerie
disponibles ou méthode « DCF »

q L’élaboration d’un échéancier de flux


sur l’horizon explicite
q Le choix du taux d’actualisation
q Intérêt et limites de l’approche par les
flux

75
II. Le choix du taux d’actualisation
Estimer le taux d’actualisation

q Détermination du coût moyen pondéré du capital (Wacc)

Vcp Vd
Wacc = Kcp . + Kd .(1-IS).
Vcp + Vd Vcp + Vd

76
II. Le choix du taux d’actualisation
Estimer le taux d’actualisation

q Évaluer le coût des capitaux propres (Kcp)

m Le coût des capitaux propres est le taux de rentabilité exigé


par les actionnaires

m Il peut être estimé en utilisant le Modèle d'Équilibre des Actifs


Financiers (MEDAF)

Kcp = Rf + βcp x (Rm - Rf)

Rf Taux sans risque


Rm Taux de rentabilité du portefeuille de marché
βcp Bêta des capitaux propres

77
II. Le choix du taux d’actualisation
Estimer le taux d’actualisation

q Le risque d’une entreprise

niveau de
risque

Risques systématique et intrinsèque


risque intrinsèque

risque systématique

1 action Totalité du marché

78
II. Le choix du taux d’actualisation
Estimer le taux d’actualisation

q La prime de risque (Rm - Rf)


m La prime de risque représente l’écart entre la rentabilité
moyenne du portefeuille de marché (Rm) et le taux sans
risque (Rf)
m La mesure historique (ex-post) de la prime de risque est
statistique et fortement volatile (ci-dessous aux USA)

(en %) Actions Obligations d'Etat Inflation Prime de Risque


(Rm)1 (Rf) géométrique arithmétique 2
1802-1998 7.0 3.5 1.3 3.5 4.7
1802-1870 7.0 4.8 0.1 2.2 3.2
1871-1925 6.6 3.7 0.6 2.9 4.0
1926-1998 7.4 2.2 3.1 5.2 6.7
1946-1998 7.8 1.3 4.2 6.5 7.3
1
Rendement = Moyenne géométrique des rendements annuels réels S o urc e : Jeremy J. Siegel
2
dans le CAPM, les primes de risques sont calculées à partir de rendements arithmétiques Stocks fo r the Lo ngrun

m La mesure prospective (ex-ante) de la prime de risque


résulte de sondages auprès des investisseurs ou de
corrélations (droites de marché) 79
II. Le choix du taux d’actualisation
Estimer le taux d’actualisation

q Le bêta des capitaux propres (βcp)


m Mesure statistique (régression par cov(action , marché)
rapport à l’indice) pour une ßcp =
société cotée : var(marché )

m Estimation par analogie pour une Formule simplifiée (généralement


appliquée) de calcul du bêta sans
société non cotée : dette :

ßcp
ßu =
 Vd 
1 + (1 - IS)
 Vcp 

80
II. Le choix du taux d’actualisation
Estimer le taux d’actualisation

q La pondération Vd / Vcp
m Le processus est itératif : le Wacc dépend de Vcp et Vd qui
sont les inconnues de l’évaluation !
m La structure financière d’une entreprise est forcément
évolutive, fruit de compromis entre le management, les
actionnaires et les créanciers

En pratique :
m Ne pas utiliser les valeurs comptables !
m Le choix des pondérations doit être cohérent avec les
prévisions des flux de trésorerie

La valeur de l’entreprise est largement indépendante de la


structure financière (l’augmentation du Kcp compensant l’accroissement
du levier)

81
II. Le choix du taux d’actualisation
Valeur des capitaux propres

q Valeur d’entreprise


FCF i VT n
Ve = +
i=1 (1 + Wacc) i
(1 + Wacc) n

q Ajustements à la valeur des capitaux propres

Ajouter ou déduire la valeur des éléments non pris en compte


dans les flux :
(-) Valeur de marché de l'endettement net actuel (Vd)
(+) Actifs hors exploitation
(-) Provisions couvrant des charges non prises en compte
dans le calcul des flux
(-) Valeur des intérêts minoritaires

82
II. Le choix du taux d’actualisation
Valeur des capitaux propres

q Analyses de sensibilité
La méthode DCF permet de tester :
m des scénarios alternatifs : worst case, base case, best case
m sensibilité de la valeur aux paramètres du modèle

n Macro-économiques
inflation, taux de change,…
n Opérationnels
chiffre d’affaires, marges,…
n Financiers
taux d’actualisation, levier,…

Dégager une fourchette de valeur finale

83
5. L’évaluation par les flux de trésorerie
disponibles ou méthode « DCF »

q L’élaboration d’un échéancier de flux


sur l’horizon explicite
q Le choix du taux d’actualisation
q Intérêt et limites de l’approche par les
flux

84
III. Intérêt et limites de l’approche par les flux

q Intérêt
Traduction financière concrète des perspectives industrielles de
l'entreprise
Evaluation centrée sur l’exploitation (valeur de l'actif économique)
Formulation d’un « intervalle de confiance » (analyse de
sensibilité)

q Limites
Valeur finale terminale et taux d’actualisation influencent
considérablement la valorisation de l'entreprise
Méthode GIGO

85
6. Analyse et comparaison des valeurs

86
La valeur financière

Valeur boursière Valeur intrinsèque

Créer de la valeur signifie que la MVA de Créer de la valeur signifie que la valeur
l'entreprise progresse plus vite que la actuelle des flux de trésorerie
valeur comptable progresse plus vite que la valeur
comptable
87
La valeur financière

En théorie, toutes les méthodes d’évaluation


doivent aboutir au même résultat

q Les fondements de la valeur d’une entreprise sont


universels. Toutes les méthodes doivent donc, dans un
marché à l’équilibre, conduire à la même valeur

q La forte volatilité des marchés rend toutefois délicate


l’appréciation de la valeur d’une entreprise

q Les inefficiences des marchés introduisent des biais qui


sont une source considérable d’ingénierie financière

88
Méthodologie d’évaluation

En pratique, l’évaluation n’est pas une science


exacte

Un travail objectif doit néanmoins s’efforcer à:


q privilégier une méthodologie cohérente et
compréhensible
q expliquer les écarts entre les valeurs issues de plusieurs
méthodes

Le temps a une incidence sur les méthodes !

89
Valeur et stratégie financière

En tant que conseil financier, que recommandez-vous ?

Méthode patrimoniale
Multiples boursiers
Multiples de transactions
Méthode DCF
Valeur (en M€) 150 200 250 300 350 400 450 500

Méthode patrimoniale
Multiples boursiers
Multiples de transactions
Méthode DCF
Valeur (en M€) 150 200 250 300 350 400 450 500

90
Valeur et stratégie financière

En tant que conseil financier, que recommandez-vous ?

Méthode patrimoniale
Multiples boursiers
Multiples de transactions
Méthode DCF
Valeur (en M€) 150 200 250 300 350 400 450 500

Méthode patrimoniale
Multiples boursiers
Multiples de transactions
Méthode DCF
Valeur (en M€) 150 200 250 300 350 400 450 500

91
Politique financière

q Structure financière, valeur et marchés en équilibre


q Structure financière, valeur et théories de
l’organisation
q Structure financière, valeur et fiscalité
q L’autofinancement: un piège délicieux ?
q Le recours à l’endettement: différentes formes de
dettes
q L’augmentation de capital ou la vente de l’entreprise
par elle-même
q Conclusion

92
Les grandes théories en finance

q La théorie des marchés en équilibre:


m Un paradis nihiliste mais à garder en tête

q La théorie des signaux et de l’asymétrie d’information


m Tout le monde n’a pas le même agenda autour de la table!

q La théorie des mandats ou de l’agence


m Pouvoir et contrôle

Ne pas oublier que la fiscalité n’est pas neutre

93
1. Structure financière, valeur et marchés
en équilibre

94
Définition d’un marché à l’équilibre

Marchés à l’équilibre et marchés efficients sont


synonymes

q L’efficience des marchés implique:


m Que les prix observés reflètent à tout moment toute
l’information publiquement disponible
m Qu’il n’est pas possible de prévoir les rentabilités futures

q Un marché est d’autant plus efficient que:


m L’accès à l’information est libre pour tous et peu onéreux
m Le coût de transaction est faible
m Le marché est liquide
m Les investisseurs sont rationnels

95
La théorie des marchés en équilibre…

q Dans ce contexte, la fiscalité n’influence pas les choix

q L’apport de la théorie des marchés en équilibre est clair:

Dans le domaine de l’évaluation, tout


investisseur financier est indifférent à toute
création financière, car il pourrait lui-même
réaliser cette opération

96
… et la création de valeur

q Selon cette théorie, il est très difficile de créer


durablement de la valeur:

m Les taux de rentabilité dégagés tendent sur la


moyenne période vers les taux de rentabilité
exigés

m La diversification ou l’endettement ne peuvent


créer de valeur pour l’investisseur

97
L’éclairage de la théorie des marchés en équilibre

q Selon la théorie des marchés en équilibre, en l’absence


de distorsions fiscales, il n’existe pas de structure
financière optimale

q Modigliani et Miller (1958):

m En l’absence de fiscalité, le taux de rentabilité


global exigé est constant quel que soit le niveau
de l’endettement de la firme

98
L’éclairage de la théorie des marchés en équilibre

P.Vernimmen, 2000

99
L’éclairage de la théorie des marchés en équilibre

q L’accroissement de l’endettement s’accompagne d’une


hausse du risque pour l’actionnaire, mais également de
la rentabilité qu’il exige

q Donc sa richesse n’est pas modifiée

Dans un monde sans fiscalité, le coût moyen pondéré


du capital est propre aux actifs de l’entreprise et
indépendant du mode de financement

100
La diversification

La diversification de l’entreprise réduit son risque mais


pas le taux de rentabilité exigé par les investisseurs

q En effet, le marché ne rémunère que le risque non


diversifiable (risque de marché)

q La synergie financière n’existe donc pas:


m La valeur d’une entreprise est la même qu’elle reste
indépendante ou qu’elle soit intégrée dans un groupe

q Il y a création de valeur si et seulement si il y a


processus de synergie industrielle (2+2=5)

101
Exemple de Legrand

-La société Legrand a été rachetée en 2001 par la société


Schneider

-L’entreprise ne vaut pas plus chère maintenant qu’elle est une


division de Schneider

-Le taux de rentabilité exigé dans le secteur est le même, toutes


choses égales par ailleurs, que Legrand soit indépendant ou non

-Legrand vaudra en revanche plus cher si les dirigeants de


Schneider lui permettent d’améliorer sa rentabilité économique

Profiter de synergies industrielles

102
L’additivité des valeurs

q La théorie des marchés en équilibre conduit à la règle de


l’additivité des valeurs

q Il ne peut y avoir de création de valeur si on se contente


d’ajouter des valeurs (diversification) ou de soustraire
des valeurs (endettement) qui sont elles-mêmes à
l’équilibre

103
2. Structure financière, valeur et théories
de l’organisation

q La théorie des signaux et l’asymétrie


d’information
q La théorie des mandats ou de l’agence

104
I. La théorie des signaux et…
Limites de la théorie des marchés en équilibre

q La théorie des marchés à l’équilibre fait la part belle à


l’intérêt général en oubliant les intérêts particuliers

q C’est la raison pour laquelle on a développé la théorie


des signaux et de l’agence

105
I. La théorie des signaux et…
L’asymétrie d’information

L’asymétrie d’information est une règle générale :


m Tout le monde ne dispose pas des mêmes informations
m Une même information n’est pas interprétée par tous de la
même manière

q D’où l’importance d’une politique de communication


financière et de signaux envoyés par les dirigeants
d’entreprise aux investisseurs

106
I. La théorie des signaux et…
La théorie des signaux

q Un signal est une décision financière porteuse de


conséquences financièrement négatives pour son
initiateur si ce signal se révélait faux

q Exemple: La modification de la structure financière d’une


entreprise constitue un signal

En augmentant l’endettement, les dirigeants


témoignent de leur confiance face à l’avenir

107
I. La théorie des signaux et…
Un risque de sous-évaluation

q L’asymétrie d’information peut conduire à une mauvaise


évaluation d’un titre financier entraînant:

m Un coût de financement inefficient

m Un choix de sources de financement biaisé

108
I. La théorie des signaux et…
La théorie du « pecking order »

q Selon cette théorie, les dirigeants choisissent les sources


de financement en fonction des coûts liés à l’asymétrie
d’information

q Ils privilégient donc:


m En premier lieu, l’autofinancement, disponible et qui « ne
coûte rien » !

m Puis l’endettement, qui peut être contracté par les


dirigeants

m Enfin l’augmentation de capital, toujours plus difficile à


« vendre »: « Qu’allez vous faire avec mon argent ? »

109
2. Structure financière, valeur et théories
de l’organisation

q La théorie des signaux et l’asymétrie


d’information
q La théorie des mandats ou de l’agence

110
II. La théorie des mandats ou de
l’agence
Le cadre de la théorie de l’agence

q Les différents partenaires à la vie de l’entreprise


(dirigeants, actionnaires, créanciers) ont des objectifs et
des intérêts spécifiques, parfois inconciliables

q Selon la théorie de l’agence, les actionnaires (mandant)


mandatent les dirigeants (agents) pour gérer au mieux
les fonds qu’ils leur ont confiés

Le risque est que les dirigeants aient d’autres objectifs


que la maximisation de la valeur des capitaux propres

111
II. La théorie des mandats ou de
l’agence
La « corporate governance »

q La divergence d’intérêts actionnaires/dirigeants entraîne


des coûts d’agence:
m Coûts de surveillance
m Coûts de « dédouanement »
m Coûts résiduels

q On retrouve là le fondement de la « corporate


governance » ou « gouvernement de l’entreprise »:
m Réencadrer les pouvoirs des dirigeants afin d’éviter les
rentes de situation

m Comités d’audit, des rémunérations…

112
II. La théorie des mandats ou de
l’agence
La résolution des conflits

q Elle passe par l’octroi aux gestionnaires de:


m stock-options
m ou d’autres rémunérations indexées sur la valeur de
l’action

113
II. La théorie des mandats ou de
l’agence
Le passager clandestin

q On qualifie ainsi un investisseur dont l’intérêt est que les


autres investisseurs de la même catégorie fassent une
opération financière à laquelle il ne participe pas mais
dont il profite pleinement

q Exemple lors d’une OPA :

Intérêt général: tous les actionnaires apportent leurs


titres
Intérêt individuel : un actionnaire n’apporte pas ses
titres et profite des synergies ultérieures entre
l’acquéreur et la cible

114
3. Structure financière, valeur et fiscalité

115
Une forme de création de valeur

q La réduction d’impôt de l’entreprise profite aux


investisseurs

En effet, un bien dont les flux ne sont pas imposés


vaut plus cher qu’un bien identique mais dont les flux
sont imposés

q Ceci est dû à la déductibilité fiscale des frais financiers

116
L’intérêt fiscal de l’endettement

q Selon Modigliani et Miller (1963), en présence d’un impôt


sur les sociétés, la structure financière optimale est celle
qui comporte le maximum de dettes

Valeur de l’A.E d’une entreprise endettée = Valeur de


l’A.E d’une entreprise non endettée + valeur actuelle
de l’économie d’impôt liée à l’endettement

q L’optimisation fiscale nécessite toutefois de prendre


également en considération le niveau de risque

117
Valeur de la firme endettée

118
Le coût de la faillite: une première limite

q L’endettement ne doit pas être excessif:


m L’économie d’impôt n’est effective que si la capacité
bénéficiaire de l’entreprise est suffisante

m Il pourrait conduire à des coûts de restructuration et à une


impossibilité de financer des investissements rentables

q Le ratio théorique d’endettement optimal est atteint quand:

m La valeur actuelle de l’économie d’impôt due à un


endettement supplémentaire est juste compensée par une
augmentation de la valeur actuelle des coûts de
dysfonctionnements et de faillite

119
La fiscalité des investisseurs: une seconde limite

q La prise en compte de l’impôt sur le revenu des


investisseurs peut réduire, voire renverser l’avantage
concédé à la dette par la déductibilité des frais financiers

q Au cours de ces dernières années, les réformes fiscales


ont favorisé la disparition des frottements fiscaux et donc
l’avantage de la dette a tendance à se réduire

120
Conclusion

La fiscalité est un paramètre essentiel qui


complique considérablement le problème de la
détermination d’une structure financière optimale

q Les conséquences fiscales de chaque décision


financière doivent être analysées:
m Fiscalité de la dette par rapport à celle des capitaux
propres
m Fiscalité de l’amortissement dégressif, exceptionnel ou
accéléré
m Fiscalité de la plus-value par rapport au revenu (dividende
ou coupon)
m Fiscalité des produits financiers et des charges financières

121
4. L’autofinancement: un piège délicieux ?

m Valeur et autofinancement
m Le modèle de croissance interne

122
I. Valeur et autofinancement
Autofinancement et création de valeur

q L’autofinancement bénéficie d’une excellente image:


m Il réduit le risque du créancier
m Il se traduit par des plus-values (en général moins
lourdement imposées que les dividendes)
m Il permet au gestionnaire de mobiliser des ressources
sans solliciter des tiers

q Son coût apparent est nul

Mais il est dangereux

123
I. Valeur et autofinancement
Autofinancement et création de valeur

q L’autofinancement conduit à une création de valeur si:

rentabilité économique des investissements autofinancés


> coût des capitaux propres compte tenu du risque

124
I. Valeur et autofinancement
Actionnaires et créanciers

q L’autofinancement s’assimile à une augmentation de


capital « un peu forcée »

q Elle vient diminuer le risque et donc augmenter la valeur


de la dette

Cela enrichit théoriquement les créanciers

q On obtient le résultat opposé pour une politique de


dividendes

125
I. Valeur et autofinancement
Dirigeants et actionnaires

q Selon la théorie des mandats,


m Créanciers et dirigeants ont intérêt à défendre
l’autofinancement
m Au contraire des actionnaires

q Cependant si la gestion de l’entreprise est médiocre, la


sanction du marché sera une baisse du cours des
actions, et donc un risque d’OPA

126
4. L’autofinancement: un piège délicieux ?

m Valeur et autofinancement
m Le modèle de croissance interne

127
II. Le modèle de croissance interne
Autofinancement et croissance interne

q Le taux de croissance des capitaux propres (g) d’une


entreprise est égale à:

g = Rcp . (1-d)

Rcp = taux de rentabilité comptable des capitaux


propres
d = taux de distribution des bénéfices

La politique d’autofinancement détermine le taux de


croissance des capitaux propres à partir du taux dégagé
par l’entreprise

128
II. Le modèle de croissance interne
Le modèle de croissance interne

q Le modèle précédent peut être généralisé au cas d’une


société endettée

q On se rappelle que:
Rcp = Re + (Re – Kd) . D/C

q On obtient ainsi le modèle de croissance interne:

g = [Re + (Re – Kd) .D/C] . (1 – d)

g s’appelle ici le taux de croissance des moyens


financiers

129
II. Le modèle de croissance interne
Une lecture plus approfondie

q Le modèle de croissance interne suppose que:


m Tous les paramètres croissent au même rythme
m La rentabilité des fonds réinvestis par croissance interne
est égale à celle de l’actif initial

q Or une politique d’autofinancement ne peut être


analysée qu’en fonction de la rentabilité marginale
dégagée par les bénéfices réinvestis

130
5. Le recours à l’endettement: différentes
formes de dettes

m Caractéristiques générales du
financement par endettement
m Les obligations
m Les produits de gré à gré

131
I. Caractéristiques générales…
Quel choix?

q Pour lever des fonds en ayant recours à l’endettement, le


trésorier d’entreprise peut:

m Faire appel au marché (et émettre des titres de dette)

m Négocier des produits de gré à gré avec des


établissements bancaires (crédits financiers à l’entreprise,
financements spécialisés,…)

132
I. Caractéristiques générales…
Les titres de dette

q Un titre de dette est un titre financier qui matérialise


l’engagement d’un emprunteur envers un prêteur qui, en
contrepartie, met des fonds à sa disposition

q Cet engagement prévoit:


m Un échéancier de flux financiers qui définit les modalités
de remboursement des fonds
m Un mode de rémunération du prêteur dans l’intervalle

q A la différence d’un prêt bancaire classique, un titre de


dette est négociable sur un marché secondaire

133
I. Caractéristiques générales…
Produits de gré à gré / produits de marché

PRODUITS DE GRE A GRE PRODUITS DE MARCHE


maturité

DETTE FINANCIERE A MOYEN / LONG TERME

4 dette bancaire senior


8 obligations (high yield bonds, euro-
4 contrat de crédit syndiqué (accord
cadre de crédit) obligations)
4 crédit-bail 8 Euro Medium Term Notes / BMTN

DETTE FINANCIERE A COURT / MOYEN TERME

4 crédit spot 8 billets de trésorerie ( commercial


4 concours bancaires courants (Dailly, paper )
escompte, découvert)

í syndicat qui assure la prise ferme


í syndicat de placement vis à vis du marché et placement
privé 134
5. Le recours à l’endettement: différentes
formes de dettes

m Caractéristiques générales du
financement par endettement
m Les obligations
m Les produits de gré à gré

135
II. Les obligations
Paramètres de base d’une obligation
m La valeur nominale ou faciale

m Le prix d’émission, assorti éventuellement d’une prime par


rapport à la valeur nominale

m L’amortissement (ou remboursement): remboursement in


fine, remboursement anticipé, amortissement constant,…

m La durée de l’emprunt: période qui sépare son émission


de son remboursement

m La date de jouissance: date à partir de laquelle


commencent à courir les intérêts

m Le taux facial du coupon

m La périodicité: fréquence de versement des intérêts

136
II. Les obligations
Taux de rentabilité actuariel

q Le taux de rentabilité actuariel d’une obligation:


m C’est le taux qui annule sa VAN, c’est-à-dire la différence
entre son prix et la valeur actuelle de ses flux futurs
m Peut différer du taux facial du coupon à cause de la
diversité des paramètres de base

q C’est le seul critère qui permette de classer les


différentes opportunités offertes à l‘investisseur (en
fonction du risque et de la durée)

q Sur le marché secondaire, ce taux représente le coût


auquel l’émetteur pourrait se réendetter aujourd’hui

137
II. Les obligations
Risque et volatilité

q Le détenteur d’un titre de créance à revenu fixe est


exposé à trois types de risque:
m Le risque de taux
m Le risque de réinvestissement des coupons
m Le risque de solvabilité

q Le risque de taux et de réinvestissement des coupons


sont propres aux titres de créance à revenu fixe

q Le risque de taux se caractérise par le fait que la valeur


d’un titre de créance à taux fixe monte quand les taux
baissent et vice-versa

138
II. Les obligations
Risque de taux

q Le risque de taux se mesure par:


m La sensibilité, qui mesure la variation en pourcentage de
la valeur d’une obligation induite par une petite variation
du taux d’intérêt
m La convexité, qui exprime la rapidité d’appréciation ou de
dépréciation du cours du titre si les taux baissent ou
montent

139
Risque de réinvestissement des coupons

q Le risque de réinvestissement des coupons est opposé


au risque de taux:
m Une hausse des taux se traduit par une perte en capital
mais le réinvestissement des coupons se fait à un taux
supérieur au taux actuariel initial

q Il existe donc un horizon pour lequel:


m En cas de baisse des taux , la perte sur le
réinvestissement des coupons sera compensée par la
plus-value réalisée sur la vente de l’obligation
m Inversement, en cas de hausse des taux

q Cet horizon, c’est la duration qui est une sorte de durée


de vie moyenne actualisée de tous les flux (intérêt et
capital)

140
Formule de la duration

q Mathématiquement, le duration se calcule ainsi:

Flux actualisés et pondérés par le nombre d’années


Valeur actuelle du titre de créance

q La duration est très simplement liée à la sensibilité


puisque:

Duration = (1+ t) x sensibilité

Où t = taux du marché
141
II. Les obligations
Les titres de créance à taux variable

q Les titres de créance à taux variable ont un coupon qui


n’est pas fixe mais indexé sur un taux observable sur le
marché (avec une marge fixe ajoutée au taux variable
dans la détermination du coupon)

q Les obligations à taux variable sont des titres très peu


volatiles, même si leur valeur n’est pas toujours égale à
100% du nominal

142
II. Les obligations
Le risque de solvabilité

q Les titres de créance à taux variable sont exposés


uniquement au risque de solvabilité

q Ce risque est apprécié par les agences de rating (S&P’s,


Moody’s) via des notes (AAA, AA, A, BBB…)

La conséquence de ce risque est le spread, écart


entre le taux de rentabilité actuariel de l’obligation et
celui d’un emprunt d’État de durée identique

143
5. Le recours à l’endettement: différentes
formes de dettes

m Caractéristiques générales du
financement par endettement
m Les obligations
m Les produits de gré à gré

144
III. Les produits de gré à gré
Le crédit bancaire

q Les crédits bancaires sont des crédits à l’entreprise

q Ils sont fondés sur une logique de taux:


m « que le moins cher gagne ! »
m Le taux du crédit = taux du marché + marge

q Ils supposent la prise en compte du risque de


l’entreprise:
m La banque accepte de courir le risque de l’entreprise,
qu’elle analyse en termes de surface financière
m Le crédit est garanti par des engagements précis de
l’entrepreneur: respect de certains ratios,…

145
III. Les produits de gré à gré
Le crédit bancaire

Le remboursement de ce crédit doit en théorie être


assuré par les flux de trésorerie dégagés par
l’entreprise

q Une syndication est en général mise en place pour des


crédits d’un montant supérieur à 100 M euros

146
III. Les produits de gré à gré
Le crédit-bail

q L'utilisateur n'est pas propriétaire du bien loué par une


société de crédit-bail qui le met à sa disposition pour un
certain temps moyennant un loyer

q A l'issue du contrat, l'utilisateur peut acheter le bien à un


prix fixé initialement par le contrat

Le crédit-bail peut se présenter comme un


financement à moyen terme, ou comme un mode de
sous-traitance d'un investissement

147
III. Les produits de gré à gré
La titrisation de créances

q Elle consiste à transformer des actifs qui sont au bilan


d'une société en cash

q Les actifs titrisés peuvent être des créances bancaires,


des créances commerciales, des actifs physiques, des
stocks...

q Il s'agit de tout actif qui va générer des cash flows avec


un degré de vraisemblance pour au moins une partie de
sa valeur.

L’opération permet d’améliorer le bilan par allègement


et rééquilibrage
148
III. Les produits de gré à gré
La défaisance (ou defeasance)

q L'emprunteur cède à une société ad-hoc la dette en


même temps qu'un portefeuille d'actifs sans risque
(obligations d’État,…) permettant de payer les intérêts et
de rembourser la dette

q L'opération se traduit par une sortie du bilan des titres et


des dettes à une valeur inférieure à la valeur comptable.
La différence entre les deux valeurs apparaît au compte
de résultat

q Cette technique a pour but de nettoyer le passé et de


rendre actuel le coût de la dette

149
III. Les produits de gré à gré
Incidence sur le résultat

q L’endettement engendre des frais financiers qui sont une


charge fixe

Cela élève le point mort de l’entreprise

150
Faut-il s’endetter ?

q La fiscalité de la dette par rapport à celle des capitaux


propres est un paramètre essentiel:
m La déductibilité fiscale des frais financiers engendre un
avantage pour l’endettement (Modigliani et Miller, 1963)

q L’endettement est donc un moyen d’augmenter la


rentabilité… mais également le risque !

q Les capitaux propres agissent comme une assurance

151
6. L’augmentation de capital ou la vente
de l’entreprise par elle-même

m Définition
m Augmentation de capital et théories
financières
m Le placement à prix fixe
m Le placement à prix ouvert

152
I. Définition
C’est une vente d’actions

q L’augmentation de capital est une vente de l’entreprise


par elle-même

q Le produit de l’augmentation de capital revient à


l’entreprise et donc indirectement à l’ensemble des
investisseurs (actionnaires et créanciers)

153
I. Définition
Elle implique un partage

q Les anciens actionnaires acceptent de partager avec les


nouveaux actionnaires leurs droits sur les capitaux
propres,c’est-à-dire:
m Sur les bénéfices à venir
m Sur le contrôle de l’entreprise

q Si un actionnaire ne suit pas l’augmentation de capital


dans le même pourcentage des parts qu’il détient, sa
participation diminue

Il y a dilution

154
6. L’augmentation de capital ou la vente
de l’entreprise par elle-même

m Définition
m Augmentation de capital et théories
financières
m Le placement à prix fixe
m Le placement à prix ouvert

155
II. Augmentation de capital
et théories financières
Selon la théorie des marchés en équilibre

q Le coût d’une augmentation de capital est:


m Le coût des capitaux propres compte tenu de la valeur du
titre à laquelle est faite l’augmentation de capital

Ce n’est ni le rendement, ni l’inverse du PER

q Il y a création de valeur pour les anciens actionnaires si


l’augmentation de capital intègre la création de valeur
provenant des nouveaux fonds

156
II. Augmentation de capital
et théories financières
Actionnaires et créanciers

q L’augmentation de capital opère un transfert de valeur:


m Elle favorise les créanciers au détriment des actionnaires
m Elle favorise les anciens actionnaires si la rentabilité des
investissements est correctement anticipée

q En effet, elle:
m Réduit son risque
m Revalorise donc ses dettes

157
II. Augmentation de capital et
théories financières
Dirigeants et actionnaires

q L’augmentation de capital est une démarche très saine

Elle contribue à réduire l’asymétrie d’information entre


actionnaires et dirigeants

158
II. Augmentation de capital
et théories financières
Le signal d’une augmentation de capital

q Si l’on croît à l’asymétrie de l’information, l’augmentation


de capital est un signal de surévaluation du cours
boursier

q En pratique, une augmentation de capital se traduit par


un ajustement à la baisse de la valeur de l’action de
l’ordre de 3 à 5 %

q Seuls les anciens actionnaires subissent cette baisse de


valeur

159
II. Augmentation de capital
et théories financières
Dilution du BPA

q La dilution du pouvoir ,vue précédemment, est à


différencier de la dilution/relution des paramètres à court
terme

q Une augmentation de capital relue le BPA lorsque:

l’inverse du PER < taux de rentabilité économique des


investissements financés par l’augmentation de
capital

q Il y a dilution du BPA dans le cas inverse

160
II. Augmentation de capital et
théories financières
La dilution de la participation

q En l’absence de droits de souscription, on la calcule


ainsi:

Nombre d’actions nouvelles


Nombre d’actions anciennes + nombre d’actions nouvelles

q En présence de droits de souscription, elle se calcule


ainsi:

Produit de l’augmentation de capital


Valeur des capitaux propres + produit de l’augmentation de
capital

161
II. Augmentation de capital
et théories financières
Capitaux propres et augmentation de capital

Une augmentation de capital peut considérablement


accroître la puissance financière d’une entreprise tout
en entraînant une dilution relativement faible

q Les capitaux propres (réévalués) par action sont dilués


pour les anciens actionnaires si:
m La valeur des capitaux propres d’une entreprise est
inférieure à leur montant comptable (PBR<1)

162
6. L’augmentation de capital ou la vente
de l’entreprise par elle-même

m Définition
m Augmentation de capital et théories
financières
m Le placement à prix fixe
m Le placement à prix ouvert

163
III. Le placement à prix fixe
Les augmentations de capital en France

q C’est une opération relativement lourde qui permet


néanmoins aux entreprises françaises de lever de l’ordre
de 40 Mds euros chaque année

164
III. Le placement à prix fixe
Types de placement

q Il existe deux grands types de placement des


augmentations de capital des sociétés cotées:

m Le placement à prix fixe, qui s’accompagne d’un Droit


Préférentiel de Souscription (DPS)

m Le placement à prix ouvert, qui ne comprend pas de DPS

165
III. Le placement à prix fixe
L’augmentation de capital à prix fixe

q Cette technique est utilisée lorsque l’entreprise pense


que ses actionnaires actuels souscrivent à l’essentiel de
l’émission

q Le prix d’émission est fixé à l’avance et le placement se


déroule sur plusieurs jours

q Cela conduit à fixer un prix avec une forte décote par


rapport au cours de bourse pour éviter que le prix
proposé ne soit plus incohérent

Ainsi, pour ne pas léser les anciens actionnaires, on


leur attribue des DPS

166
III. Le placement à prix fixe
L’augmentation de capital à prix fixe

q L’augmentation de capital à prix fixe s’analyse comme


une double opération:

m Une augmentation de capital à la valeur marchande de


l’action (même si le prix d’émission est inférieur à celle-ci)

m Une vente d’une fraction des actions anciennes: le droit de


souscription

167
III. Le placement à prix fixe
Le Droit Préférentiel de Souscription (DPS)

q Le DPS est un droit attaché à chaque action ancienne


qui permet à son détenteur de souscrire à l’émission
d’actions nouvelles

q Il offre à l’ancien actionnaire:


m Un droit de priorité s’il souhaite suivre l’augmentation de
capital
m La possibilité de vendre ce droit

168
III. Le placement à prix fixe
Valeur intrinsèque du droit de souscription

q Elle est égale à:

(V – E) × N’
N + N’

V = valeur de l’action avant l’émission


E = prix d’émission des actions nouvelles
N’= nombre d’actions nouvelles émises
N = nombre d’actions anciennes

Il n’y a pas de valeur temps


169
III. Le placement à prix fixe
Avantages et inconvénients du placement avec DPS

q Avantages

m Cette opération permet de faire garantir


partiellement l’opération par l’ancien actionnaire

q Inconvénients

m C’est une opération lourde et très franco-


française

m Elle correspond mal aux marchés actuels, en


raison de leur volatilité et de leur complexité

170
6. L’augmentation de capital ou la vente
de l’entreprise par elle-même

m Définition
m Augmentation de capital et théories
financières
m Le placement à prix fixe
m Le placement à prix ouvert

171
IV. Le placement à prix ouvert
L’augmentation de capital à prix ouvert

q Cette technique suppose :


m que le prix ne soit fixé qu’à l’issue d’une période de pré-
placement
m Qu’il n’y ait qu’une légère décote par rapport au cours de
bourse

q Cette technique ne s’accompagne pas de DPS

q Elle est utilisée dans tous les placements internationaux

172
IV. Le placement à prix ouvert
Construction d’un livre d’ordre

P. Vernimmen, 2000

173
IV. Le placement à prix ouvert
Risque lié à l’opération

q Le syndicat de banques ne prend que le risque d’un


krach entre le moment de la fixation du prix et celui où
les actions sont alloués aux investisseurs retenus

q La fixation du prix et les allocations se font en liaison


étroite avec l’entreprise (Orange)

q En cas de succès:
m Vive la « Greenshoe » !
m Mais attention au « flow back »

174
7. Conclusion: choisir son financement

• Les grands concepts


• Les facteurs de choix d’une structure de
financement

175
I. Les grands concepts
Le coût d’une source de financement

Rappel: En matière de création de valeur, le choix


d’un investissement est infiniment plus important que
le choix d’une structure de financement

q Le coût d’une source de financement qui permet


d’acheter un actif est égal au taux de rentabilité à exiger
de cet actif

q Ce taux dépend uniquement du risque propre de


l’investissement

176
I. Les grands concepts
Le coût d’une source de financement

Le choix d’une source de financement ne s’effectue


pas sur la base de son coût

q Le coût d’une source de financement, c’est son coût


financier et non son coût apparent

q La différence entre coût financier et coût apparent est:


m Faible pour l’endettement
m Plus forte pour les capitaux propres
m Considérable pour l’autofinancement
m Difficile à évaluer dans les produits hybrides

177
I. Les grands concepts
Le coût d’une source de financement

q Une source de financement est bon marché si:


m Elle a été émise à une valeur supérieure à sa valeur de
marché

178
I. Les grands concepts
A quoi servent les capitaux propres?

q Le rôle des capitaux propres est double:


m Financer une partie de l’investissement
m Surtout, servir de garantie aux créanciers de l’entreprise

Le coût des capitaux propres intègre donc une prime


de risque

q Ainsi, l’importance du montant des capitaux propres


témoigne du niveau de risque accepté par les
actionnaires

179
7. Conclusion: choisir son financement

• Les grands concepts


• Les facteurs de choix d’une structure de
financement

180
II. Les facteurs de choix d’une
structure de financement
Diversité des paramètres

q Le choix d’une structure de financement dépend de


plusieurs paramètres:
m La conjoncture macroéconomique

m Le souhait de conserver une flexibilité financière:


– Cela pousse l’entreprise à favoriser les capitaux
propres, car ils créent une capacité d’endettement
supplémentaire

m Les caractéristiques économiques du secteur de


l’entreprise:
– Sa maturité
– Le niveau de développement de l’entreprise
– La nature de l’actif à financer

181
II. Les facteurs de choix d’une
structure de financement
Diversité des paramètres

m La position des actionnaires


– Certains préfèrent l’endettement pour éviter la dilution
– D’autres préfèrent les capitaux propres pour ne pas
augmenter leurs risques

m L’existence d’opportunités ou de contraintes sur


les marchés du financement donnés
– Elles sont imprévisibles donc pas déterminantes

m la structure financière des concurrents

182
II. Les facteurs de choix…
Existe-t-il une structure financière optimale?

Non, il n’existe pas de structure financière optimale

q En effet, la notion de structure financière équilibrée a


beaucoup évolué avec le temps

183
II. Les facteurs de choix…
Le financement à la fin des 30 glorieuses (1950 – fin années 70)

q Un environnement macroéconomique marqué par:


m Une forte croissance
m Une inflation élevée
m Des taux d’intérêt réels nuls ou négatifs

q Cela a conduit à une situation de:


m De surinvestissement et de surproduction
m De prééminence de la croissance interne

q La dette était alors l’outil privilégié du financement:


m Un coût de la dette après inflation < 0
m Un endettement maximum
m Une absence structurelle de capitaux propres

184
II. Les facteurs de choix d’une
structure de financement
Le financement au milieu des années 1980

q Un environnement macroéconomique marqué par:


m Une croissance très faible
m Les taux d’intérêts réels deviennent positifs

q Le jeu des apprentis-sorciers...


m Le coût de la dette est systématiquement considéré
comme inférieur à la rentabilité de l'investissement
considérée "sans risque"
m La période est euphorique : un effet de ciseau
systématiquement positif
m La dette étant fiscalement déductible, les entreprises ont
tout intérêt à en user (le taux de l'IS est alors élevé)

Cela provoque une fuite en avant de la croissance


externe

185
II. Les facteurs de choix d’une
Aujourd'hui : sagesse ou malthusianisme ? structure de financement

q Un contexte économique particulier


m Des taux d'intérêt réels élevés
m Une conjoncture incertaine
m Une fiscalité de plus en plus neutre face à la décision
économique

q Le cycle prime sur le trend


m Redécouverte des cycles économiques
m Le point-mort joue un rôle central, tout ce qui permet de
l'abaisser est utilisé, dont la réduction de l'endettement

q Le développement des marchés


m Les grands investisseurs raisonnent en allocation globale
des ressources, en risques statistiques...

186
II. Les facteurs de choix d’une
Aujourd'hui : sagesse ou malthusianisme ? structure de financement

q La double stratégie de l'industriel


m Une seule stratégie de financement : le
désendettement
m Une seule stratégie industrielle : le core-
business
– Le core-business d'aujourd'hui a peut-être été la
diversification réussie d'hier
– Ce qui est à vendre aujourd'hui était peut-être le core-
business d'hier

En quelque sorte, une absence de stratégie ?

187

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