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OESOPHAGITES CORROSIVES

DEFINITION ET GENERALITES :

On désigne sous le terme d’œsophagite corrosive l’ensemble des lésions de l’œsophage
provoquées par l’ingestion accidentelle ou volontaire d’un liquide caustique, acide ou base ou plus
rarement d’un liquide bouillant.
Elles constituent une pathologie grave tant par le pronostic vital, parfois immédiatement
engagé, que par les séquelles occasionnées à court, moyen et long terme.
Il s’agit d’une urgence diagnostique et thérapeutique nécessitant, dans le cas des brûlures
sévères, une prise en charge multidisciplinaire initiale et secondaire.
Si la prise de caustique est le plus souvent accidentelles et touchent, dans la majorité des
cas, des enfants d’âge moyen inférieur à 5 ans, principalement les garçons, l’ingestion volontaire
autolytique est l’apanage de l’adulte et un peu de l’adolescent.
L’élément le plus caractéristique de cette affection est son évolution en deux phases :
--Phase d’œsophagite corrosive aigue : succédant immédiatement à l’ingestion et qui est
caractérisée par une ulcération profonde +\- diffuse de la muqueuse de l’œsophage avec des
signes de perforation ou de surinfection locale.
--Phase d’œsophagite corrosive chronique ou phase de rétrécissement cicatricielle qui évolue
durant toute la vie.

RAPPEL ANATOMIQUE :

L’œsophage est un conduit musculo membraneux souple débutant à la partie inférieure de


l’hypo pharynx, à 15cm de l’arcade dentaire inférieur pour rejoindre l’estomac au niveau du cardia,
avec un trajet cervical puis thoracique et un court trajet abdominal.

A. CONSTITUTION DU CONDUIT :

Ce conduit est constitué de trois structures :


--la muqueuse de recouvrement interne comportant un épithélium pseudostratifié non
kératinisant reposant sur une membrane basale continue la séparant du support du
chorion ;
--la paroi musculaire longitudinale, assez mince et fragile dans son ensemble,
constituée de fibres musculaires striées d’importance variable selon les zones ;
--un feuillet aponévrotique fin, lui aussi fragile.
Au niveau cervical, cette aponévrose englobe l’œsophage et la trachée et est reliée à
l’aponévrose pré vertébrale par de minces aponévroses sagittales.
Dans le thorax, elle entoure juste l’œsophage alors que celui-ci s’amarre au feuillet antérieur
du petit épiploon au niveau abdominal.
L’ensemble de la musculature est animé de différents mouvements responsables de l’ouverture
et de la fermeture de la lumière œsophagienne.

B. RAPPORTS DE L’ ŒSOPHAGE :

Les rapports de l’œsophage sont importants à connaître.


La jonction pharyngo oesophagienne se situe entre C6 en arrière et la partie postérieure du
premier anneau trachéal, à 2 cm environ sous le bord inférieur du cartilage cricoïde et se
prolonge, dans son trajet cervical, entre la paroi postérieure de la trachée en avant, le rachis en
arrière, les lobes thyroïdiens associés aux glandes parathyroïdes et au nerf récurrent gauche
latéralement.
Situé dans le médiastin postérieur, son trajet thoracique suit globalement la courbure du rachis
de D2 à D10, entrant en rapport avec la crosse de l’aorte sur son bord gauche au niveau de D4
puis avec la bronche souche gauche.
Dans la traversée du diaphragme, il est en rapport avec l’aorte descendante, le nerf
pneumogastrique gauche en avant, le nerf pneumogastrique droit et les nerfs splanchniques sur
sa face postéro latérale droite.

CLASSIFICATION DES AGENTS :

La classification des agents se fait selon leurs propriétés physicochimiques : bases, acides,
oxydants, divers. Le plus souvent liquides, ils peuvent être sous d’autres formes : cristaux, paillettes,
comprimés.
Ces produits peuvent être isolés, associés ou mélangés. On distingue les caustiques majeurs (bases et
acides forts) par leur causticité des caustiques mineurs.

A. LES BASES :

Les bases sont les plus grandes pourvoyeuses de brûlures œsophagiennes. Parmi les bases
fortes, la soude caustique est le produit le plus souvent dangereux, sous forme liquide (type
Destop®) ou solide, incolore et transparente. Son action est surtout caustique et peu toxique.
Parmi les bases faibles (ammoniaque et formol), l’ammoniaque est un liquide alcalin d’odeur
suffocante qui limite la dose ingérée. Le formol, utilisé dans la fabrication de plastique,
d’insecticides et de désinfectants, a une action caustique et toxique (choc, œdème aigu du
poumon [OAP], anurie).

B. LES ACIDES :

Les acides sont moins souvent en cause dans les œsophagites ; le siège des lésions est
surtout le pharyngolarynx, l’estomac et même l’intestin. On distingue les acides forts et les
acides faibles (acide acétique et oxalique). Parmi les acides forts, l’acide chlorhydrique,
incolore, fumant à l’air à l’état pur, concentré, a une action très caustique et très toxique
(choc, OAP). L’acide sulfurique est très caustique, pouvant occasionner des perforations
digestives.

C. LE SUC GASTRIQUE :

Il est de Ph acide et de ce fait, il a quasiment les mêmes propriétés physicochimiques


ue les acides.

D. AUTRES AGENTS :

L’ingestion accidentelle de pile bouton peut provoquer non seulement des effets
corrosifs locaux (perforations après brûlures) mais également des effets systémiques par
absorption d’oxyde de mercure.
Certains végétaux et plantes d’appartement comme le Dieffenbachia peuvent occasionner
des brûlures œsophagiennes en cas d’ingestion.

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