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Dionys Mascolo
Dans Lignes 1998/1 (n° 33), pages 185 à 186
Éditions Éditions Hazan
ISSN 0988-5226
ISBN 9782850256127
DOI 10.3917/lignes0.033.0185
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[DIONYS MASCOLO]
L'ORIENT DÉSERT DE RAYMOND ARON
[Ce court texte de D. Mascolo fait également partie de ceux qui avaient été réunis en vue d'un
n° 2 de Comité. Il« commente» le livre de Raymond Aron La révolution introuvable.
Réflexions sur les événements de Mai. Paris, Éditions Fayard, coll. «En toute liberté» (diri-
gée par Alain Duhamel}, 1968. Celui-ci reproduisait en annexe les articles publiés parR. Aron
dans le Figaro en mai et juin 1968. Le prière d'insérer précise, sans ironie : « Pendant ces
semaines de mai où la crise atteignait son paroxysme, Raymond Aron à été le seul à garder la
tête froide»,]
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qui l'admirez (et qui l'admirez de vous défendre, lui qui passe à vos yeux au
moins pour appartenir à l'intelligentsia: ce sont ses deux tableaux), vous êtes le
désert. Il vous le dit, c'est vrai. Votre organisation du monde est l'organisation
de la solitude. Il n'a qu'un tort: se plaindre de votre néant quand il vous aide à
le faire durer.
Pour nous, sans avoir même à user d'un pouvoir d'excommunication qui
serait le nôtre, et ne serait tel que parce que nous n'en avons nul autre, nous
affirmons n'avoir jamais rien fait pour tirer cet homme de ses déserts bourgeois.
L'eussions-nous voulu que nous en aurions été incapables. Cela est simple. Ni
philosophe ni penseur politique à nos yeux, mais docteur apologiste d'un sys-
tème que nous haïssons, il s'y est séquestré. Nous n'y pouvons rien. Nous
sommes à l'extérieur.
1968
[DIONYS MASCOLO]
LE PIÈGE DE L'ABSTENTION
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Nous savons que tout vote, dans une société de classes, est un acte illusoire
et trompeur, que toute pratique électorale constitue un détournement et une
dégradation de la volonté explicite ou des désirs profonds des citoyens, et qu'il
ne nous sera jamais donné, par les moyens électoraux, que de changer de
maîtres, c'est-à-dire d'ennemis. Nous partageons donc les raisons théoriques
de ceux qui prônent l'abstention, et dont Sartre s'est fait récemment le porte-
parole.
Nous en sommes venus néanmoins à la conclusion qu'il convient de voter,
aux prochaines élections, contre l'actuel pouvoir et contre ses alliés de demain,
qui se donnent le nom de « réformateurs ».
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