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CORRECTION DU SUJET « BASES PHYSIOPATHOLOGIQUES

DE LA DIÉTÉTIQUE » Session 2012


LA DÉNUTRITION DE LA PERSONNE ÂGÉE

2. PATHOLOGIE (20 points)

2.1. L’évaluation de l’état nutritionnel d’un patient dénutri

2.1.1. Donnez la définition du terme dénutrition

Par définition, la dénutrition correspond à une situation nutritionnelle caractérisée par un


déséquilibre entre les apports et les besoins de l’organisme. Elle est responsable de pertes
tissulaires notamment musculaires. C’est donc une situation métabolique au cours de laquelle les
besoins caloriques et/ou protéiques ne sont pas couverts.

2.1.2. Citer les principaux critères cliniques et para cliniques orientant vers ce diagnostic

Critères cliniques Critères paracliniques


 21(personne âgée) kg/m < IMC < 18,5 kg/m  Hypo-albuminémie inférieure à 34 g.L et
2 2 -1
-1
(dénutrition sévère) inférieure à 30 g.L traduit une dénutrition
 Évaluation de la masse maigre (plis cutanés) sévère qui dure depuis longtemps.
et de la masse grasse (circonférence  Préalbumine : (ou tyroxin binding
brachiale) par la mesure des plis cutanés prealbumine) fraction qui fixe la tyroxine ayant
 Perte de poids supérieure ou égale à 0,5 % une demie vie de 2 jours. C’est un meilleur
en 1 mois ou supérieure ou égale à 10 % en 6 marqueur biologique que l’albumine car elle
mois et dans le cas d’une dénutrition sévère est directement dépendante de l'apport
perte de poids supérieure ou égale à 10 % en protéino-énergétique et répond en 3 jours à
un mois et à 15 % en 6 mois une réduction des apports.
 MNA (Minimal Nutritional Assessment) < 17  Transferrine : globuline fabriquée par le foie
 NRS (Nutritionnal Risk screening) qui est un de demi-vie courte (8 jours) donc son
outil de dépistage renouvellement est rapide. Elle est plus
sensible de ce fait à une carence protéique
que l'albumine mais sa concentration varie
avec le stock en fer.
 Marqueurs de la masse musculaire :
créatinurie sur 24 heures renseigne sur l'état
de la masse musculaire.
 Diminution des lymphocytes circulants
vraisemblablement en rapport avec une
hypersensibilité retardée.
 L'étude de l'hémogramme montre :
1. une diminution de la teneur en
hémoglobine des hématies,
2. une érythropénie,
3. une diminution des LCD4 sans variations
des lymphocytes B.

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2.1.3. Identifier chez Monsieur B. les éléments qui ont permis de poser le diagnostic

Les éléments diagnostics en faveur d’une dénutrition chez ce patient sont :


 une altération de l’état général,
 IMC = 17,4 kg/m soit un IMC < 18,5 kg/m ,
2 2

 Perte pondérale de 8 kg en 6 mois soit une perte pondérale de 14,5 % en six mois,
 Albuminémie inférieure à 30 g.L .
-1

2.2. Les mécanismes physiopathologiques de la dénutrition

2.2.1. Relever tous les facteurs physiopathologiques probablement à l’origine de a dénutrition de


Monsieur B.

Les habitudes de vie montre un patient isolé, célibataire et sans famille proche ce qui laisse
supposer des difficultés au quotidien dans la préparation, l’élaboration des repas. L’enquête
alimentaire fait d’ailleurs état d’une alimentation monotone et peu variée, pauvre en protéines.
L’analyse des antécédents personnels révèle : un syndrome dépressif présent depuis 5 ans et ayant
nécessité une prise en charge médicamenteuse.
Les antécédents chirurgicaux de ce patient dévoilent la présence d’une pathologie cancéreuse à
l’origine d’une intervention chirurgicale non conservatrice associée à un traitement adjuvant par
radiothérapie. Ce protocole thérapeutique peut générer des troubles de la prise alimentaire, de la
mastication à l’origine d’une éventuelle dysphagie accompagnée de troubles de la déglutition.
L’ensemble de ces événements explique la diminution de la prise alimentaire de ce patient.

2.2.2. Citer les principaux mécanismes physiopathologiques probablement à l’origine de la dénutrition


de Monsieur B.

Les deux principaux mécanismes impliqués dans l’apparition d’une dénutrition sont présents chez ce
patient à savoir :
- une diminution de la quantité des apports calorico-protidiques à corréler aux indications
communiquées par l’enquêté alimentaire et un profil protidique faisant état d’une albuminémie
basse.
- Le second versant stigmatisant la présence d’une dénutrition est à relier à une situation
d’hypercatabolisme c’est-à-dire une augmentation des besoins non compensés. Cet
hypercatabolisme est à relier à l’agression chirurgicale et à la mise en place d’une
radiothérapie.
Les carences d’apports entraînent une perte de poids due à la perte de la masse grasse et de la
masse maigre qui peut aboutir à un état de maigreur important, voire la mort, selon la cause et
l'intensité de la dénutrition et aussi en fonction du poids initial. Dans certains cas, un nouvel équilibre
est atteint, à un poids inférieur au poids initial en fonction des capacités d'adaptation métabolique du
sujet, de la cause de la dénutrition et de la sévérité du déficit.

2.2.3. Préciser la signification des sigles : CRP, VS et VGM, paramètres biologiques dont les valeurs
sont indiquées dans le bilan biologique de Monsieur B.

Protéine synthétisée par le foie à un stade


CRP Protéine
précoce de la réaction inflammatoire sous > 20 :
Créactive
-1 l'influence des médiateurs leucocytaires inflammation
5-15 mg.L
(interleukines 1)
Sédimentation des hématies varie avec un certain
Mesure permet
VS : Vitesse de nombre de facteurs parmi lesquels la
d'objectiver le
Sédimentation concentration plasmatique en protéines
déséquilibre de
impliquées dans l'inflammation.
ces facteurs

VGM : Volume Renseigne sur la taille des hématies et sur le type


globulaire moyen d’anémie

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2.2.4. Interpréter les valeurs des examens biologiques présentés par ce patient

Les valeurs de CRP et de VS sont normales : il n’y a donc pas de syndrome inflammatoire
Une hémoglobine diminuée associée à un VGM normale et une sidérémie diminuée suggèrent la
présence d’une anémie. Cette anémie en absence de composante inflammatoire est
vraisemblablement ferriprive dans un contexte d’alimentation qui ne couvre pas les besoins associée
à de potentielles pertes sanguines.

2.3. Le suivi biologique de renutrition

2.3.1. Citer les deux marqueurs biologiques les plus couramment utilisés dans le suivi de l’état
nutritionnel

Les deux marqueurs habituellement utilisés sont l’albuminémie et la pré-albuminémie.

2.3.2. Justifier leur intérêt dans le suivi de renutrition

Pré albumine : ou tyroxin binding prealbumine fraction qui fixe la tyroxine ayant une demie vie de
2 jours, meilleur marqueur biologique car elle est directement dépendante de l'apport protéino-
énergétique et répond en 3 jours à une réduction des apports.
L’albumine est utilisé en raison de son aspect peu coûteux en revanche, elle ne renseigne pas sur
l’amélioration de l’état nutritionnel car sa demi-vie est de 21 jours.

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