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I. INTRODUCTION
IST très contagieuse, non immunisante, cosmopolite Morbi-mortalité Intérêt de la prévention +++
Bactérie: famille des spirochètes =Tréponème pâle Trt: facile, efficace, aucune résistance
Transmission: sexuelle, MF, sanguine, professionnelle Maladie à déclaration obligatoire
Dc clinique pf difficile, sérologique: fiable et spécifique.
INTERETS
− IST fréquente − Formes précoces : bénignes Dc +Trt
− Lit de dissémination du VIH − Formes tardives : graves précoces
− Dc pf difficile: Polymorphisme clinique +++ − Lourde morbidité / Pronostic vital
II. ÉPIDEMIOLOGIE
A. ÉPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE
Mie ubiquitaire, fortement liée à : - Prostitution - Homosexualité - Utilisation de drogues
Ds le monde : Pb de santé publique
− Recrudescence depuis le début des années 2000/ ttt du HIV: dépistage + relâchement ds prévention.
− 5,6M nvx cas/an (OMS 2015) dont la majorité se situe ds pays en voie de développement.
Au Maroc :
− Véritable pb de santé publique, 4H/1F, 20- 25ans
− Incidence difficile à préciser depuis la préconisation de la PEC syndromique en 2000
− 2013 : incidence estimée à 6,1 cas/ 100 000 hab
B. ÉPIDEMIOLOGIE ANALYTIQUE
1. Agent pathogène
Treponema Pallidum: BGN, spirochète, variété S Multiplication : 30aine d’heures
Non cultivable in vitro Antibiogramme impossible MO à fond noir : germe mobile et rigide
Très mobile, allongé et spiralé ME : fibrilles sur l’enveloppe = Spires
Très fragile: sensible aux antiseptiques + chaleur (40°) Gde homologie ac les tréponématoses non vénériennes
4 sous-espèces:
4. Facteurs favorisants
Conditions matrimoniales: célibat, pb conjugaux Médicaux: inaccessibilité aux soins, trt inadapté, automédic
Mouvements migratoires: exode rural, guerres, famine… Connaissance insuffisante des IST: manque d’information
Syphilis→ Risque d’acquisition et de transmission du VIH !!!
III. IMMUNITE ET HISTOIRE NATURELLE
A. IMMUNITE
Mal connue. Humorale mais surtt cellulaire +++ [→ Mie non-immunisante]
Ac tréponémicides contre Ag de surface / Mais Ac résiduels ne protègent pas contre une réinfection.
Après infection initiale Majorité éliminés mais TP R à la phagocytose persistent ô SNC + œil: Période de « latence »
Variabilité antigénique + Faible expression antigénique ô mb ext TP échappent à la réponse immunitaire
B. HISTOIRE NATURELLE
3 phases : Iaire, IIaire et IIIaire
Incubation : 3 sem, silencieuse
Lésion primaire : Chancre + ADP satellite
o SI trt: cicatrisation du chancre en 10-15j puis ADP
o En
l’absence de trt: Cicatrisation du chancre: 30-45 j et ADP: 1–3 mois
− 1–2 mois après Ʃ Iaire (évolution possible ms pas obligatoire) Ʃ IIaire : Non traitée résorption en 1-2 ans
− 10 – 20 % évoluent directement Ʃ IIIaire : C-M : 2-5A après Iaire - Neuro : 5-10A après - C-Vx : 10-30 ans après
− Pf : latence clinique & sérologique
IV. CLASSIFICATION
A. CLASSIFICATION CLINIQUE Ʃ tertiaire
Ʃ primaire B. CLASSIFICATION THERAPEUTIQUE
Ʃ secondaire Ʃ précoce ( Iaire, II
aire
et latente < 1an)
Ʃ latente asymptomatique Ʃ tardive (III et latente >1-2ans)
aire
Neurosyphilis
V. CLINIQUE − Stade le plus précoce
A. INCUBATION : silencieuse, 10 - 90j (Moy : 3 sem) − Diffusion bactérienne locorég lymphatique
− Chancre au point d'inoculation + ADP satellite
B. CHANCRE : contagieux car très riche en TP
1. Phase de début: Macule rosée, superficielle, bien limitée
2.
3. Phase d’état: Ulcération ou exulcération, typiquement :
Indolore 0,5 - 2 cm de Ø Surface propre, rouge sombre
Unique ++ Limites nettes Base indurée (seul caractère très évocateur)
Arrondie ou ovalaire Fond lisse, luisant
Siège :
− Chez ♂ : Sillon balano-préputial+++, frein de la verge, méat, gland, +/- base de la verge, pubis, scrotum
Génital
− Chez ♀ : Partie externe de la vulve++ (lèvres, clitoris, commissure post et fourchette), col, vagin
− Ds les 2 sexes :
o Muq buccopharyngée:, Labiale, Linguale, Endo-Buccale, Amygdalienne Inaperçu
o Anorectale: Homosexuels++ Inaperçue : fissure anale, rectite douloureuse
o Doigt, mamelon… : exceptionnel
4. Formes cliniques:
Chancres multiples simultanés ou successifs
Chancres nains < 5mm / Chancres géants > 20 mm Chancre herpétiforme
Chancre ulcéreux, profond, mutilant: ID ++ Chancre mixte
Chancre pseudotumoral (Dc #: Donovanose). Chancre surinfecté (gonocoque) : dlreux et inflamm+++
C. ADP SATELLITE
4-8 j après le chancre, Constante, unilatérale +++
Multiples petits gg, durs, mobiles, indolores, pfs centrés par gg +volumineux: « Préfet de l’aine entouré de ses conseillers »
Siège: dép de la localisa° du chancre: Inguinal (OGE), pelvien profond (OGI ♀, rectum), ss-mentonnier, ss-maxillaire…
D. EVOLUTION
Sous TTT: Sans TTT:
− Chancre cicatrise en 10-14j sans séquelles − Chancre: cicatrise en 3-6 sem ac pigmentation (1/3cas)
− ADP disparaît après le chancre − ADP persiste plusieurs mois
− Ʃ IIaire (30% cas)
− Ʃ IIIaire sans présenter L* de Ʃ IIaire (10-20%)
E. DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
1. Ulcérations aigues génitales
Infectieuses : - Chancre mou - Herpes - Lymphogranulomatose vénérienne - Donovanose
Origine systémique : Behçet - Toxidermies
Autres : Caustiques - Traumatiques
2. Ulcérations chroniques : CE - Mie de Bowen
VI. PARACLINIQUE
A. DIAGNOSTIC DIRECT
1. Examen au microscope à fond noir
Prélèvement
− Sérosités du fond du chancre − Mais :Nbreux faux - et Faux + (si prlvt buccal)
− L* cutanées érodées, syphilides génitales érosives. − Prélèvement négatif n’élimine pas le Dc+++
Tréponème pâle: bactérie fine, à spires régulières, blanches contrastant ac le fond noir, mobile
Mouvements caractéristiques: glissement d’avt en arrière ac infléchissement de tt le corps: « Mouvement en pas de vis»
2. IFD sur lame ou PCR: difficile à réaliser ou interpréter
3. Culture sur animal de labo (orchite expérimentale du lapin): réservée aux protocoles de recherche
4. Test de Nelson et Mayer: abandonné
5. Histologie cutanée : (syphilis secondaire) : rarement pratiquée, pas de sensibilité, pas de spécificité. L’image caractéristique est
un infiltrat inflammatoire du derme (lymphocytes et plasmocytes) + atteinte des vaisseaux. L’atteinte épidermique la plus fréquente
est l’hyperplasie psoriasiforme avec exocytose de PNN
Les diagnostics différentiels histologiques sont l’eczéma, le psoriasis, le lichen plan, l’érythème polymorphe, la toxidermie et
l’hématodermie
La coloration de Warthin Starry = coloration au nitrate d’argent qui permet de détecter les spirochètes
MEE dans le sérum et/ou LCR des Ac induits par l’infection et produits par l’organisme.
2 groupes, selon l’origine de l’Ag utilisé:
- Réactions à Ag tréponémique: TPHA - FTA - TPPA - ELISA - Western Blot
- Réactions à Ag non tréponémique: VDRL - RPR
Tests:
o Qualitatifs: Sans dilution du sérum, Résultat coté en croix (+ à +++) : Étude des agglutinats à l’œil nu
o Quantitatifs: Dilutions successives du sérum avec eau phy jusqu’à identifier «Titre des Ac» = Inverse de la dernière
dilution donnant une réaction positive nette
Dépistage Test qualitatif de chaque groupe, Si positif Quantification du titre +++
Surveillance Test quantitatif de chaque groupe. L’efficacité du traitement doit être contrôlée cliniquement et
biologiquement à 6, 12 et 24 mois. Le suivi biologique se fait sur le VDRL quantitatif. Le titre du VDRL doit être divisé
par 4 (2 dilutions) à 6mois. Le VDRL doit être négatif un an après le traitement d’une syphilis primaire et dans un délai
de 2ans après le traitement d’une syphilis secondaire.
2 tests quantitatifs avant l’ATB +++ (référence)
c. ELISA
Test immunoenzymatique utilisant des Ag tréponémiques purifiés / recombinés
Avantages: - Automatisable, minimisant le risque d’erreur de manipulation
- Sensibilité et spécificité proches de 100%
- Positivité précoce (ELISA IgM) = FTA
- La présence d’ELISA IgM permet d’affirmer l’évolutivité de la syphilis = VDRL
Inconvénient: coût très élevé
e. Western Blot
B. MOYENS
1. PENICILLINE G
Trt de choix : efficace, peu onéreux, aucune résistance rapportée, possibilité de TTT minute
a. Mécanismes d’action
Inhibiteurs de la synthèse de la paroi bactérienne Effets bactéricides
Activité temps-dépendante → Intérêt de répartir les doses
Synergie avec aminosides
Durée d’action tréponémicide variable selon les formes:
− Péni-G aqueuse: qlq h
− Péni-G procaïnée (Biclinocilline®) : 24 h
− Benzathine-pénicilline +++ (Extencilline®) : 3 semaines 2,4 MUI en une injection IM
Compte tenu du tps de division du tréponème (33 h si Ʃ précoce / Plrs jours si Ʃ tardive), les schémas ttt doivent
assurer un taux tréponémicide pdt 10j (Ʃ précoce) et jusqu’à 30 j (Ʃ tardive)
b. CI : allergique+++
ère
1/2 des cas: les 1 24h suivant l’injection
Urticaire++, les accidents mortels sont exceptionnels → Désensibilisation ou autres ATB
2. CYCLINES :
Alternative de choix
Tétracycline ou Doxycycline
3. MACROLIDES :
Si allergie à la péni + CI aux cyclines
Érythromycine mais souche résistante
4. Autres ATB: Jamais en 1ère intention+++
Ceftriaxone: 250 mg IM pdt 10 j :
− Intérêt: trt double syphilis-gonococcie
− Inconvénient : injections multiples, risque d’allergie croisée et coût ↗
Phénicolés: toxicité, résistances.
Fluoroquinolones: inefficaces.
C. INDICATIONS
1. 1ère intention: Benzathine Benzyl-pénicilline
1 inj en IM de 2,4 MUI (Extencilline®) (+ 2 ml de lidocaine pr ↙ dlr) soit 1,2 MUI ds chaque fesse.
Certains auteurs proposent 2 injections à une semaine d’intervalle
2. Alternatives
Si allergie à la pénicilline:
Tétracycline: 500mg x 4/j pdt 15 j ou Doxycycline: 100mg x2/j pdt 2- 4 semaines
VIII. PREVENTION
A. PRIMAIRE
IEC +++
Pas de vaccin
B. SECONDAIRE
Dépistage systématique: grossesse, don de sang, populations à risque
TTT des patients infectés et des partenaires
C. TERTIAIRE :
Suivi rigoureux des patients traités
Dépistage et trt des complications
B. SURVEILLANCE SEROLOGIQUE
1. Sérologies cardiolipidiques: (VDRL quantitatif +++)
3 mois → ÷ 4 (2dilutions)
6 mois → ÷ 16 (4dilutions)
Après 1 an 85% nég
Si ↗ d’un facteur ≥ 4 à Même schéma thérapeutique
2. Sérologies tréponémiques : peu d’intérêts dans la surveillance
X. CONCLUSION