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Marketing Et Stratégie - ESGT - 2024
Marketing Et Stratégie - ESGT - 2024
LP3/ SEG
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Filière
MARKETING COMMUNICATION et COMMERCE
Support de cours :
MARKETING ET STRATEGIE
Enseignant
Avril 2024
Plan de cours
Contenu
Chapitre 1 Les fondements du marketing stratégique
Chapitre 2 La démarche d’analyse stratégique
Chapitre 3 Les outils d’analyse stratégique
Chapitre 4 La démarche SCP
• la première, la stratégie, est une réflexion sur les possibilités des développements de
l’entreprise, et le choix conséquent des axes essentiels pour y parvenir ;
• la deuxième, c’est le plan de marketing qui caractérise ce développement, sous forme
d’objectifs et de programme d’action précis ;
• la troisième, en amont du plan, est constituée par un certain nombre de techniques
dites de précision de ventes qui permettent de chiffrer précisément les fluctuations des
ventes futures, en quantité et en valeur.
Au début des années 1960, les entreprises qui utilisaient les méthodes et les outils du
marketing pouvaient, de ce simple fait, générer un avantage concurrentiel de nature
commerciales, car leurs offres étaient probablement mieux adaptées à la demande que celles
de leurs concurrents qui ne recourraient pas à cette technique. Aujourd’hui, l’adaptation
quasi-générale de la logique des outils de marketing dans les entreprises de même que, plus
généralement, l’affinement croissant des méthodes sont plutôt de nature à frapper de
désavantage concurrentiel les firmes qui, sur ce plan, sont demeurées archaïques. Faire du
marketing ne suffit plus. Il faut désormais réaliser un meilleur marketing que le concurrent, et
cette nécessité suppose d’intégrer les apports du marketing stratégique.
• le premier type attribue l’engouement pour la discipline (et plus particulièrement pour
le rôle de stratégie) à une dérive occidentale de la stratégie vers l’hypertrophiede
l’individu.
• le second, relié au précédent, met l’accent sur le fait que la stratégie est de nature à
gratifier ceux qui en font, qui en parlent ou qui l’étudient. Pour le praticien, ajouter le
qualificatif de stratégique à la discipline dont il est l’expert contribuerait à mettre
l’accent sur la dimension intellectuelle de sa fonction et sur l’importance de celle-ci
dans les problèmes de direction générale. La matière grise surtout concentrée dans la
Tout comme une armée peut être confrontée à l’ennemi, une entreprise est dans une "situation
concurrentielle" plus ou moins favorable. Ainsi, dans le domaine des affaires, la stratégie
regroupe l’ensemble des décisions visant à anticiper ou à se prémunir face à un
environnement futur incertain. Ces décisions portant en particulier sur les choix de domaines
d’activités dans lesquels l’entreprise devra s’engager, ainsi que sur la nature et l’intensité de
cet engagement.
D’une manière synthétique, la stratégie est un mouvement d’ensemble opéré par une
entreprise en vue d’atteindre un objectif fixé à l’avance. Elle impose une mobilisation des
forces disponibles (technologie, investissement, hommes) ordonnées sur un plan précis
désigné sous le nom de "plan stratégique".
On peut également définir la stratégie comme une réflexion globale sur le devenir de
l’entreprise à long terme et un choix de ses principaux axes de développement, en vue
desquels elle coordonnera l’ensemble de ses forces. Elle est souvent opposée à la tactique :
deux termes à connotation militaire (connotation que l’on retrouve souvent dans le
vocabulaire du marketing). On peut donc comparer les deux termes que sont la stratégie et la
tactique (voir tableau suivant).
STRATEGIE TACTIQUE
Développement à moyen et à long terme (2 à Action à court terme (jusqu’à un an)
5 ans ou plus).
Prise en compte global de l’organisation ou Concerne souvent un secteur, une division ou une
de l’entreprise. fonction de l’entreprise ou de l’organisation
Réflexion au niveau le plus élevé de Réflexion à un niveau d’encadrement moyen, un
l’entreprise : la Direction générale. secteur, une fonction un service.
Les contraintes internes (organisation, etc.) Les contraintes internes et externes sont immuables.
et externes (environnement peuvent être
modifiées)
Les principales caractéristiques des plans stratégiques résident dans le fait que d’une part, ils
ont des effets de long terme et, d’autre part, ils exigent d’importantes ressources. D’où le
risque élevé qui leur est attaché. Pourtant, le marché est le point de rencontre des différentes
manœuvres stratégiques effectuées par les concurrents : chaque entreprise cherche à modifier
à son avantage, ou à stabiliser sa position du moment.
a) Principe de puissance : n’attaquer que si l’on est le plus fort. Ne se défendre que si
l’on est solidement retranché. Sinon, il vaut mieux renoncer à l’attaque, ou se plier sur
une position meilleure, abandonner le marché, négocier pour gagner du temps…
b) Principe de concentration : on ne peut être le meilleur partout, il convient donc de se
concentrer sur un point fort, sur un avantage distinctif, en terme de savoir-faire
(technique, organisationnel, commercial, etc.), de position concurrentielle, de
ressources naturelles…
c) Principe d’économie de forces : les ressources, même lorsqu’elles sont importantes,
ne sont jamais illimitées à l’enjeu, il est donc prudent de les économiser, d’éviter le
gaspillage, les moyens somptuaires, le déploiement d’une surpuissance inutile. Ajuster
les moyens.
2.1. Le métier
Le métier d’une entreprise se définit par un savoir-faire spécifique. Son exercice impose la
maitrise d’une ou plusieurs technologies particulières. Il peut s’agir d’une opération de
fabrication (moulage d’une pièce plastique), ou d’un enchaînement complexe d’opération
(montage d’une voiture). Pour un service le métier se matérialise par un "tour de main"
(coupe d’un coiffeur), une compétence intellectuelle particulière (diagnostic d’un médecin) ou
un enchaînement de prestations (location d’une voiture). En résumé, le métier d’une
entreprise se concrétise par une offre de bien ou de services originaux.
L’identification des composantes du métier est une phase majeure de la réflexion stratégique,
car c’est souvent ce qui permet de dégager les points de supériorité (ou de faiblesse) face aux
concurrents. La question clé que l’on doit se pose est : "Qu’est-ce que l’entreprise fait mieux
que les autres ?"
2.2. La mission
La mission, parfois appelée vocation, d’une entreprise se définit concrètement par la nature
des besoins satisfaits par les biens ou les services vendus. A l’inverse du métier qui se focalise
sur le produit (offre), la mission se détermine en se plaçant du point de vue de l’acheteur
(demande).
Par exemple, la mission d’un hôtel peut se définir comme "proposer un sommeil réparateur"
ou alors "transformer les voyages d’affaires en une vraie partie de plaisir". Si l’entreprise
Remarque importante :
Par exemple, l’introduction de quartz a fait basculer, en quelques années, le métier d’horloger
de mécanicien de précision vers celui d’électronicien mise à plat pour vérifier si elle est
toujours conforme aux attentes des clients.
Groupes d’acheteurs :
Technologies :
"Qui" satisfaire ?
"Comment" satisfaire ?
Produit
Couple produit-
marché
Marché
Ainsi, suivant les caractéristiques des couples produits-marchés qu’elle a retenus, l’entreprise
détermine les actions commerciales adaptées à chacun d’eux. Une évaluation des différents
DAS permet de chiffrer les stratégies envisagées et de sélectionner la mieux adaptée.
1. Diagnostic
FORMULATION DE
LA STRATEGIE
2. Proposition
3. Planification
MISE EN ŒUVRE
4. Exécution DE LA STRATEGIE
5. Contrôle
La démarche du marketing stratégique a fait l’objet d’un schéma descriptif élaboré par une
équipe de chercheur (Adriaensens B., Ingham M., &Vankerkem M., 1993).
Comme le montre ce schéma, la démarche du marketing stratégique repose sur deux types
d’analyses, à savoir :
CHOIX DES
ACTIVITES
Segmentation :
• Stratégique
• Des marchés
• CONCURRENTIELLES
• DE MARKETING PLAN STRATEGIQUE
ET
PLAN MARKETING
Attentes du public
Mais dans la réalité, ces niveaux se chevauchent fréquemment. Aussi nous avons regroupé les
stratégies en trois grandes catégories, selon l’optique privilégiée.
Le passage du diagnostic à la décision stratégique est rendu possible grâce à des outils
conceptuels, à des théories et des modèles permettant de formaliser les situations, voire de
comprendre le jeu des facteurs déterminants, afin de déboucher sur un plan d’action pertinent.
Notons que cette vision est pessimiste du point de vue de la stratégie, l’entreprise en disposant
d’aucune marge de manœuvre.
Selon Galbraith, dans le monde actuel, le capital n’est plus toujours le facteur primordial.
Dans les grandes entreprises contemporaines en effet, les problèmes sont très complexes, et le
capital est dispersé entre de très nombreux petits actionnaires, ce qui favorise l’émergence
d’une nouvelle classe dirigeante, celle des managers professionnels qui constitue la
"technostructure". Pour cette nouvelle classe de salariés, il y a lieu maximiser non pas le
profit, mais le taux de croissance du chiffre d’affaires, sous la contrainte d’une rentabilité
minimale.
- La synergie commerciale
- La synergie technologique,
- La synergie administrative,
- La synergie financière, etc.
I II III IV
Lancement Croissance Maturité Déclin
Tendance du chiffre Croissance faible Croissance forte Croissance Décroissance
d’affaires faible ou nulle
Profit Négatif Maximum Moyen ; Négatif
Tend vers zéro
Liquidités Besoin Equilibre Surplus Equilibre
Endettement Fort Moyen Nulle Nulle
Stratégies possibles Innovation différenciation Segmentation Désengagement
Domination (liquidation)
Forte Forte En baisse Nulle
Communication Faire essayer Occuper le Défensive
Développer le terrain Promotion
marché primaire Bâtir l’image
Au regard de ce qui précède, les choix stratégiques à opérer doivent varier en fonction des
différentes phases du cycle de vie du produit (voir tableau)
En dépit de ses limites (le cycle de vie n’étant qu’indicatif), le modèle du cycle de vie
présente un grand intérêt en terme de gestion prévisionnelle, et permet de programmer les
lancements successifs, et donc d’éviter de laisser vieillir un produit trop longtemps.
Cependant, le cycle de vie n’a de sens que sur le plan microéconomique, c'est-à-dire dans le
cas du produit d’une entreprise.
Ainsi deux entreprises situées sur le même DAS exercent le même métier, visent une même
clientèle et ont les mêmes concurrents. Le manager fractionne son marché global en
différents DAS et formule pour une stratégie différente.
Par exemple, les fabricants d’horloges peuvent considérer que donner l’heure correspond à
trois fonctions : informer, contrôler, décorer. Deux technologies d’affichage sont disponibles
aiguilles ou chiffres ; trois groupes de clientèles sont envisageables : administration,
entreprises et grand public. Ce faisant, plusieurs DAS et produits différents apparaissent en
formant les combinaisons :
Produit vache à lait/ VACHES A LAIT Produit poids mort/ POIDS MORTS
- Profit important
- Génère des liquidités nombreuses donc Part de marché diminue
possibilité d’investir dans d’autres DAS ou Peu ou pas de liquidités
d’autres produits
- Endettement nul
Les « dilemmes » sont des domaines d’activités stratégiques (DAS) à fort taux de croissance,
mais pour lesquels l’entreprise n’a pas encore su acquérir des positions concurrentielles
dominantes. Ces DAS sont demandeurs de ressources financières pour assurer leur
développement. Ils contribuent à la croissance de l’entreprise et nécessitent des liquidités. Le
terme de « dilemme » fait référence au choix stratégique qui s’impose à l’entreprise : soit
investir pour que le DAS devienne une vedette, soit désinvestir. Si l’entreprise refuse de
choisir, les « dilemmes » sont appelés à devenir des « poids morts ».
• Les « vedettes » (ou étoile) constituent des DAS créant des ressources financières
importantes qui permettent de financer les besoins engendrés par la croissance du marché. Ces
DAS s’équilibrent ou sont excédentaires en liquidités. Ils constituent la partie dynamique du
portefeuille d’activités. Les « vedettes » se situent en phase de croissance et sont appelés à
devenir des « vaches à lait ». Elles contribuent à la croissance et s’autofinancent.
• Les « vaches à lait » sont des DAS où la croissance est réduite, les besoins de financement
sont limités ; en revanche, la position de leader fait de ces activités des sources importantes de
liquidités.
• Les « poids morts » (ou canards boiteux) sont des DAS vieillis pour lesquels l’entreprise
n’a pas su s’imposer en termes de part de marché. Ils se caractérisent par une double absence
de besoin et de dégagement de liquidités. Ils n’apportent à l’entreprise ni croissance, ni
marge.
Avantage concurrentiel
Faible Elevé
Possibilité de Nombreuses Situation fragmentée Stratégie de
différenciation spécialisation
concurrentielle limitées Situation d’impasse Stratégie de domination
par les coûts.
Pour Michael Porter, l’état de la concurrence dans un secteur donné dépend de cinq forces
fondamentales (qui peuvent devenir cinq menaces fondamentales). Cette analyse porte sur un
domaine d’activités stratégiques plutôt que sur un produit ou une gamme de produits. Par
exemple, DELL analyserait le marché des ordinateurs professionnels plutôt que le marché des
ordinateurs portables.
Les 5 forces (menaces) se lisent ainsi :
– Verticalement : concurrence actuelle et concurrence future liée à de nouveaux entrants ou à
de nouveaux produits substituables,
– Horizontalement : pouvoir de négociation avec les clients et les fournisseurs.
3. Options stratégiques fondamentales
LA DEMARCHE SCP
2. La démarche de segmentation
2.1. Le choix d’une base de segmentation
2.1.1 Les critères de segmentation dans un contexte B to C
2.1.1.1. Caractéristiques générales des consommateurs
Cet ensemble regroupe des critères de segmentation géographiques, sociodémographiques et
économiques. Les critères géographiques les plus courants concernent la région, le type
d’habitat, la taille de l’agglomération, le climat,… Les caractéristiques géographiques sont
l’objet d’une attention particulière tant au niveau national qu’international. Au niveau
national, le géomarketing consiste à combiner des critères de segmentation géographiques et
économiques pour définir des unités homogènes en fonction des quartiers, des rues. Il est
utilisé pour déterminer les zones de chalandise ou pour optimiser les campagnes de
publipostage. Au niveau international, une entreprise qui commercialise ses produits dans
différents pays a souvent intérêt à prendre en compte les caractéristiques spécifiques de
chaque pays ou de grandes zones géographiques.