20-466-A-10

Barotraumatisme sinusien
J.-B. Morvan, J. Morin, F.-X. Brocq, L. Vatin, D. Rivière, O. Cathelinaud,
J.-E. Blatteau, F. Bousquet

Le barotraumatisme sinusien (BTS) résulte d’un défaut d’équipression entre un ou plusieurs sinus de
la face et les fosses nasales. Il résulte de variations rapides et importantes de la pression ambiante, le
plus fréquemment à l’occasion de la pratique loisir ou professionnelle de la plongée sous-marine ou lors
d’une activité aéronautique. L’atteinte douloureuse du sinus frontal est la situation la plus fréquente. Les
BTS les plus fréquents correspondent aux formes mineures survenant accidentellement dans un contexte
d’inflammation aiguë rhinosinusienne. Le diagnostic est simple et clinique, le traitement reste sympto-
matique et l’activité peut être reprise rapidement après guérison. L’oto-rhino-laryngologiste (ORL) doit
être consulté en cas de BTS récidivant ou chronique pour faire le diagnostic étiologique des anomalies
architecturales ou muqueuses responsables de l’obstacle ostioméatal avec réalisation d’une endoscopie
nasale et d’un scanner des sinus. Ce bilan permet d’apporter la réponse thérapeutique médico-chirurgicale
adaptée à la pathologie avec pour objectif d’éviter la récidive. La balance bénéfice/risque en cas de chi-
rurgie endonasale doit prendre en compte le retentissement fonctionnel de la pathologie en dehors de la
pratique de l’activité en cause et l’enjeu de l’aptitude à la reprise de cette activité, en particulier lorsqu’elle
est professionnelle.
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Barotraumatisme sinusien ; Plongée sous-marine ; Activités aéronautiques ; Endoscopie nasale ;

Scanner ; Traitement médical ; Chirurgie endonasale fonctionnelle

Plan ■ Résultats du traitement 10

■ Prévention 10
■ Introduction 1 ■ Aspects médico-légaux 10
■ Définition 2 Plongée loisir 10
■ Rappel historique 2 Plongée professionnelle civile 10
Plongée militaire 10
■ Rappel des lois physiques, physiopathologie 2 Personnel navigant civil 11
Lois physiques 2 Personnel navigant militaire 11
Conditions anatomiques et extraphysiologiques favorisantes 3 Parachutisme militaire 11
Mécanismes lésionnels 4 Parachutisme sportif 11
■ Épidémiologie 5 Reprise de l’activité après un barotraumatisme sinusien 11
■ Présentation clinique 5 ■ Conclusion 11
Selon l’activité en cause 5
Selon la localisation anatomique 5
Selon la fréquence de survenue 5
■ Classification 6  Introduction
■ Diagnostic positif 6
Interrogatoire 6 L’être humain est bien adapté pour vivre sur terre avec de faibles
Examen clinique 6 et lentes variations pressionnelles liées aux changements clima-
Bilan paraclinique 7 tiques atmosphériques. Le barotraumatisme sinusien (BTS) résulte
■ Diagnostic différentiel 7 d’un défaut d’équipression entre un ou plusieurs sinus de la face et
les fosses nasales. Il résulte de variations rapides et importantes de
■ Formes cliniques compliquées 7 la pression ambiante, le plus fréquemment à l’occasion de la pra-
Atteinte du nerf infraorbitaire (V2) 7 tique loisir ou professionnelle de la plongée sous-marine ou lors
Échappement gazeux extrasinusien par rupture osseuse d’une activité aéronautique. Le BTS peut survenir soit à la phase
ou via déhiscence 7 d’augmentation ou à celle de diminution de la pression.
Perte brutale de l’acuité visuelle 8 La population potentiellement à risque est importante. Plus
Surinfection 8 de sept millions de personnes pratiquent la plongée loisir dans
■ Prise en charge thérapeutique 8 le monde dont trois millions en Europe et aux États-Unis et
Traitement à la phase aiguë 8 300 000 en France. 250 millions de plongées sont pratiquées
Traitement des formes compliquées 8 chaque année [1, 2] . En 2017, quatre milliards de passagers ont
Traitement étiologique en cas de barotraumatisme sinusien emprunté le transport aérien, soit l’équivalent de 127 passagers
récidivant ou chronique 9 par seconde qui montent dans un avion.

EMC - Oto-rhino-laryngologie 1
Volume 14 > n◦ 3 > août 2019
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0351(19)90162-0

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 01, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
20-466-A-10  Barotraumatisme sinusien
Volume
1 ATA
Surface
+ 1 ATA = 2 ATA
- 10 mètres
+ 1 ATA = 3 ATA
- 20 mètres
+ 1 ATA = 4 ATA
- 30 mètres
+ 1 ATA = 5 ATA
- 40 mètres
+ 1 ATA = 6 ATA
- 50 mètres
Cependant, malgré l’importante population de patients à
risque, certains médecins peuvent ne pas être familiers avec cette
entité clinique au risque d’une mauvaise prise en charge diagnos-
tique et thérapeutique. La relative pauvreté de la littérature dans
ce domaine et l’absence de signes cliniques spécifiques participent
à ce constat [3] .
 Définition
Le BTS (dans la littérature anglo-saxonne : « barosinusitis » ou
« sinus barotrauma » ou « aerosinusitis » dans le contexte aéro-
nautique) correspond à une forme particulière de sinusite d’un
ou de plusieurs sinus de la face, où le processus inflammatoire
d’intensité variable est lié à un défaut d’équipression entre le sinus
et l’environnement [4] . Cela survient lorsque les espaces aérés des
fosses nasales et des sinus présentent un delta pressionnel lié à
une variation agressive (rapide et importante) de l’ambiance pres-
sionnelle environnementale qui ne peut pas être compensée au
sein des sinus.
Ce défaut d’équipression survient lors d’activités imposant des
variations pressionnelles, essentiellement au décours de plongées
sous-marines ou lors d’activités aéronautiques. Ils peuvent surve-
nir lors des deux phases de la variation de la pression ambiante :
son augmentation ou sa diminution [5] .
 Rappel historique
Le BTS a été documenté pour la première fois dans la littéra-
ture aéronautique durant la Seconde Guerre mondiale avec une
description de la physiopathologie par Campbell en 1942 [5] . Le
premier cas en plongée a été rapporté par Flottes [6] en 1965. Il faut
attendre le milieu des années 1980 pour voir fleurir les premières
revues de la littérature, notamment pour la pratique de la plongée
sous-marine [4] .
Depuis les 50 dernières années, d’autres activités avec varia-
tion pressionnelle ont été décrites comme facteur déclenchant de
BTS : oxygénothérapie hyperbare en caisson thérapeutique, expo-
sition prolongée à haute altitude, parachutisme [7] , exposition au
vent violent type vent Chinook dans les Rocheuses d’Amérique
du Nord, mouchage violent, manœuvre vigoureuse de Valsalva,
utilisation de protoxyde d’azote à l’occasion d’anesthésie géné-
rale [5] .
2 EMC - Oto-rhino-laryngologie
Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 01, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
Figure 1. Variations des volumes gazeux en
fonction de la profondeur (loi de Boyle-Mariotte).
100 % ATA : atmosphère absolue.
50 %
33,3 %
25 %
20 %
16,6 %
 Rappel des lois physiques,
physiopathologie
Lois physiques
Le BTS est la traduction d’un défaut d’équipression entre les
fosses nasales et les sinus de la face, lors de variations rapides de
la pression ambiante. Les activités subaquatiques ou le passage en
caisson hyperbare thérapeutique exposent à l’hyperbarie, tandis
que les activités aéronautiques exposent à l’hypobarie.
D’après la loi de Boyle-Mariotte (pression × volume = cons-
tante), la variation de volume d’un gaz est inversement
proportionnelle à la pression ambiante [8] . En pratique, un volume
d’un litre d’air au niveau de la mer correspond à un volume de 0,5 l
à −10 m et de 2 l à + 5500 m.
Au niveau de la mer, la pression barométrique est de 1,013 bar
(= 760 mm de mercure = 1 atmosphère absolue [ATA]). En plongée
sous-marine, sous l’effet du poids de l’eau (pression hydrosta-
tique), la pression ambiante augmente très rapidement de 1 ATA
tous les 10 m (situation d’hyperbarie). Ainsi, la pression va dou-
bler entre 0 et 10 m, puis augmenter de 50 % entre 10 et 20 m
et de 30 % entre 20 et 30 m (Fig. 1). Cela permet de comprendre
que les barotraumatismes sont les plus fréquents à proximité de
la surface, dans les premiers mètres de la plongée où les variations
pressionnelles sont les plus fortes.
En altitude, la pression va chuter au fur et à mesure que l’on
s’éloigne du niveau de la mer (situation d’hypobarie). La pression
diminue de 0,1 bar tous les 1000 m, soit de moitié vers 5500 m
et des trois quarts vers 10 300 m. Lors des activités aéronau-
tiques non pressurisées, les variations de pression atmosphérique
sont donc plus lentes et le risque de BTS moindre. Pour les vols
commerciaux, la pressurisation de la cabine crée pour les passa-
gers une altitude cabine maximale de 8000 ft (environ 2400 m). De
plus, lors de la redescente, les variations sont de l’ordre de 150 m
par minute, protégeant ainsi les passagers. Les activités aériennes
les plus à risque sont donc celles sans pressurisation, comme le
parachutisme ou avec des vitesses de variation plus importantes,
comme en voltige sportive ou lors de vols militaires, en particu-
lier à bord d’avions de chasse, où le risque est le plus élevé compte
tenu de lois de pressurisation plus contraignantes.
Le parachutiste est particulièrement exposé car il monte en
général à 4000 m assez rapidement dans de petits avions non pres-
surisés puis, lors de sa chute libre, il va être exposé à d’importantes
 Barotraumatisme sinusien  20-466-A-10

2
1

1
3

2
3

A B C

D E F
Figure 2. Situations pathologiques à risque de barotraumatisme sinusien. 1. Méat moyen ; 2. cornet moyen ; 3. cloison nasale.
A. Polypose nasosinusienne de stade 3 avec obstacle ostioméatal. Polypes (têtes de flèches).
B. Barotraumatisme sinusien chronique chez un plongeur hélicoptère militaire avec rhinite saisonnière (tomodensitométrie en coupe coronale) : épaississement
muqueux en cadre des sinus maxillaires et de l’ethmoïde.
C. Polypose de Killian (tête de flèche) maxillaire étroit avec obstacle ostioméatal.
D. Sinusite maxillaire droite fongique d’origine dentaire (aspergillose) avec obstacle ostial (tomodensitométrie en coupe frontale et vue peropératoire).
E. Mucocèle ethmoïdale gauche (tomodensitométrie en coupe axiale).
F. Mucocèle maxillaire droite (tomodensitométrie en coupe coronale).

contraintes pressionnelles puisqu’il va perdre 300 m toutes les
six secondes, à une vitesse de 193 km/h [5] jusqu’à l’ouverture
commandée de sa voile autour de 1000 m d’altitude.
L’étude de Xu et al. [9] de 2016 propose le premier modèle
animal de simulation dynamique de BTS chez 65 lapins qui
sont exposés dans une chambre de simulation hypobarique avec
la contrainte d’une obstruction artificielle d’un complexe ostio-
méatal moyen par des éponges expansibles. Ils sont exposés à
différentes vitesses d’ascension et de descente (50, 75 et 100 m/s)
à deux altitudes (2000 et 4000 m). Les paramètres suivants
sont analysés : comportement de l’animal (douleur), endosco-
pie nasale, imagerie par résonance magnétique (IRM) des sinus
et étude histologique (inflammation cellulaire, degré de perte
ciliaire et ulcération muqueuse). Cette étude confirme de façon
statistique que la sévérité des BTS augmente proportionnellement
avec la vitesse d’ascension ou de descente (BTS plus sévère pour
100 m/s que pour 50 et 75 m/s), quelle que soit l’altitude. Par
ailleurs, à même vitesse, la sévérité des BTS est plus importante
entre le niveau de la mer et 2000 m (164 mmHg d’écart pres-
sionnel) qu’entre 2000 m et 4000 m (134 mmHg d’écart pres-
sionnel).
Conditions anatomiques
et extraphysiologiques favorisantes
Les sinus sont des cavités semi-closes à parois osseuses recou-
vertes d’une muqueuse de type respiratoire. Le volume de la cavité
ne peut pas varier. Ils se drainent dans les fosses nasales par des
ostia pour les sinus maxillaires et sphénoïdaux et par le canal
nasofrontal pour les sinus frontaux. L’ostium du sinus sphénoï-
dal est court, de 2 à 4 mm. L’ostium du sinus maxillaire ou canal
maxillonasal mesure entre 5 et 8 mm de long et le canal naso-
frontal est plus long, de 15 à 20 mm de dimension indépendante
de la taille du sinus frontal, parfois tortueux dans un ethmoïde
antérieur étroit.
Ces différences anatomiques expliquent la localisation pré-
férentielle des BTS au niveau du sinus frontal puis au sinus
maxillaire et la rareté de l’atteinte du sinus sphénoïdal.
Si la perméabilité ostiale est compromise, les sinus sont isolés
lors des variations de pression ambiante. Ils sont en situation de
réaliser un BTS. Toute variation anatomique ou pathologie qui fait
obstacle au niveau de l’ostium compromet l’équilibration pres-
sionnelle. Ainsi, la taille de l’ostium peut être réduite par des
fluctuations mineures de la position des cloisons osseuses autour
de cet ostium :
• fermeture du méat moyen par une déviation septale, une
inversion de courbure du cornet moyen ou une hyperpneuma-
tisation du processus unciforme ou du cornet moyen : concha
bullosa ;
• canal nasofrontal rétréci et poussé en arrière en baïonnette par
un trouble de la cellularité du débouché du sinus frontal par
l’hypertrophie de la cellule unciformienne antérieure : agger
nasi.
Les échanges aériens au niveau de l’ostium peuvent aussi être
compromis par un obstacle. Cet obstacle peut être muqueux
(œdème inflammatoire pathologique aigu ou chronique au cours
d’une rhinite ou rhinosinusite aiguë ou chronique inflammatoire
ou allergique), extramuqueux (polype [10] , kyste, mucocèle [11] ,
tumeur) ou osseux (déformation traumatique, tumorale, post-
opératoire). La Figure 2 donne quelques exemples de situation
pathologique à risque.

EMC - Oto-rhino-laryngologie 3

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 01, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
20-466-A-10  Barotraumatisme sinusien
+ +
A B
Chez les fumeurs, la perméabilité ostiale est réduite de 30 % [4] ,
probablement par l’épaississement muqueux induit. Dans une
étude [12] comparant un score d’épaisseur de la muqueuse intra-
sinusienne à partir de scanners réalisés chez des fumeurs et
des non-fumeurs, la différence est statistiquement significative
(3,5 versus 1 avec p = 0,07). Dans une population de 46 plon-
geurs (sans antécédents de rhinosinusite chronique) soumis à
un examen médical avant leur brevet de plongée, le sexe, la
consommation d’alcool et le tabac n’influencent pas l’incidence
de survenue de BTS [13] .
La plongée sous-marine est en elle-même un facteur favorisant
de dysperméabilité ostiale. La température de l’eau inférieure à
18 ◦ C et la respiration d’un mélange détendu donc plus froid sont
responsables au niveau des fosses nasales d’une hyperhémie et
d’une réduction du mouvement ciliaire. La position déclive du
plongeur tête vers le bas favorise la congestion veineuse. Enfin,
l’hypertonie de l’eau de mer est responsable pour certains d’une
hypokinésie ciliaire.
Certaines pratiques de plongée telles que « l’ascenseur » qui
consiste en des montées et descentes très fréquentes (plongées
« yo-yo ») favorisent la survenue des BTS. Ainsi, ce n’est pas une
surprise de retrouver des cas de BTS à l’occasion de la pratique de
l’apnée, notamment de la chasse sous-marine [7] . Des manœuvres
inappropriées de Valsalva forcé sont incriminés comme facteur
favorisant de BTS [13, 14] .
Un antécédent de BTS ou d’otite barotraumatique sont des fac-
teurs de risque intrinsèques de BTS [13] .
Mécanismes lésionnels
Forme implosive à la descente (« sinus squeeze »)
En plongée ou en aéronef, lors de la phase de descente, les
sinus se trouvent en dépression relative par rapport à la pres-
sion ambiante qui est augmentée. Les échanges gazeux entre
les fosses nasales et le sinus permettent l’ajustement pressionnel
par des modifications du volume de gaz dans les sinus. Le rôle
des échanges gazeux intrasinusiens transmuqueux est négligeable
dans ces situations. Un œdème ostial ou un obstacle méatal peut
gêner l’équilibration pressionnelle aggravant ainsi la dépression
relative tout au long de la descente. La dépression endosinu-
4 EMC - Oto-rhino-laryngologie
Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 01, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
Figure 3.
A. Forme implosive (« sinus squeeze ») lors de
la descente avec dépression relative endosinu-
sienne.
B. Forme explosive (« reverse sinus squeeze »)
lors de la remontée avec hyperpression relative
endosinusienne.
sienne relative augmente en elle-même l’obstruction ostiale en
renforçant la coaptation des berges muqueuses au méat [15] .
L’ostium sinusien agit alors comme une valve unidirectionnelle
et transforme le sinus en une cavité close en dépression relative
(Fig. 3A). Il se produit alors des lésions a vacuo (accident implosif
dit « sinus squeeze ») qui consistent en l’évolution de trois stades
anatomocliniques de gravité croissante :
• pour une dépression de 100 à 150 mmHg (0,13 à 0,2 ATA),
en un œdème et une hyperhémie exsudative de la muqueuse,
par extravasation de plasma sans passage d’éléments sanguins
(ultrafiltration) ;
• pour une dépression de 150 à 300 mmHg (0,2 à 0,4 ATA), en un
décollement intramuqueux et un épanchement séromuqueux
ou sérohématique, par passage transcapillaire des éléments figu-
rés ;
• pour une dépression supérieure à 300 mmHg (> 0,4 ATA), en
une hémorragie tout d’abord interstitielle puis sous-muqueuse
et, enfin, intracavitaire lors de la déchirure de la muqueuse et
constituant l’hémosinus.
La douleur sinusienne précède donc l’apparition d’une épis-
taxis. Les lésions sont d’autant plus graves que le delta pressionnel
est important et surtout s’installe rapidement. Il paraît donc
évident que les accidents surviennent plus volontiers en plongée
qu’en avion car le changement pressionnel qui intervient entre la
surface et 5 m de profondeur en plongée équivaut à celui d’une
descente en avion de 5500 m au sol.
Forme explosive à l’ascension ou à la remontée
(« Reverse sinus squeeze »)
À l’inverse, à l’ascension en avion ou à la remontée après
une plongée profonde, les sinus sont en surpression relative
en l’absence d’équipression. L’expansion gazeuse intrasinusienne
augmente contre les parois osseuses solides au fur et à mesure que
la dépression s’accentue. Normalement, l’ostium joue son rôle de
soupape pressionnelle et laisse fuir le volume gazeux en excès. La
surpression relative endosinusienne est bien tolérée car l’ostium
se laisse habituellement forcer dans ce sens.
En revanche, si la valve est obstructive, empêchant l’évacuation
de l’air en excès, cette surpression est d’autant plus accentuée. Il
s’agit là de la forme explosive du BTS, encore appelée « reverse

sinus squeeze » (Fig. 3B). Ce phénomène est le plus souvent vu
chez le plongeur qui refait surface.
En l’absence de sortie possible à l’ostium, ces lésions expansives
compriment la muqueuse et peuvent déformer, voire rompre les
barrières osseuses fragiles. L’air s’échappe alors et se trappe dans
les régions avoisinantes (contenu orbitaire avec pneumorbite et
emphysème périorbitaire, pneumencéphalie). Ces formes rares
sont à risque de complications : surinfection avec méningites,
abcès ; compression optique avec perte d’acuité visuelle.
Les cétacés (baleines, dauphins) ont d’ailleurs des chambres
sinusiennes beaucoup plus flexibles pour permettre l’expansion
gazeuse lors de la remontée, évitant ainsi le risque de fractures
d’os du crâne [16] .
En plongée, les BTS surviennent dans 70 % des cas lors de la
descente, dans 30 % des cas lors de la remontée [13] . La plus grande
fréquence d’accidents à la descente est due au fait que, lors de
l’apparition de la douleur sinusienne à la descente, le plongeur
interrompt habituellement la plongée, évitant la survenue d’un
BTS lors de la remontée. En avion, 90 % des barotraumatismes
surviennent à la descente [17] .
 Épidémiologie
L’incidence et la prévalence exactes des BTS restent inconnues
mais la tendance varie selon le type d’activité à variations pres-
sionnelles. Les estimations de la prévalence varient de 34 % chez
les plongeurs à 19,5 à 25 % chez les pilotes. En cas d’inflammation
rhinosinusienne (rhinite allergique) concomitante au vol, la pré-
valence de BTS chez les pilotes augmente jusqu’à 34 % (pilote de
chasse), voire 55 % (vol commercial) [5] .
L’atteinte barotraumatique des sinus de la face est la deuxième
cause d’accidents en plongée, après l’atteinte barotraumatique
des oreilles [18] . Il est classiquement admis que le BTS est trois
fois moins fréquent que le barotraumatisme d’oreille moyenne [8] .
Cependant, la fréquence des BTS est probablement sous-estimée.
Les plongeurs qui pratiquent cette activité en loisir ne consultent
pas un médecin oto-rhino-laryngologiste (ORL) pour un BTS
mineur qui guérit spontanément, mais uniquement pour les
formes les plus algiques et en cas de BTS récidivants. Le risque
de la survenue d’un BTS au décours d’une plongée sous-marine
est estimé à 27 % par plongeur, avec un épisode pour 200 plon-
gées [13] . Taylor et al. [19] , sur une série de 709 plongeurs suivis
durant une année, analysent la répartition des barotraumatismes
et rapportent 53 % de barotraumatismes d’oreille, 37 % de BTS et
10 % de barotraumatismes dentaires. Uzun [13] retrouve une inci-
dence de 1,1 % de BTS dans une population de 46 plongeurs ayant
réalisé 1217 plongées.
Les données au sein de l’École de plongée de la Marine natio-
nale à Saint-Mandrier, recueillies par l’équipe des Docteurs Morin
et Blatteau sont intéressantes. Les plongeurs militaires en forma-
tion ont un suivi médical rapproché. Sur l’année de formation
2017 à 2018, 340 plongeurs ont été formés par 80 instructeurs.
Il a été recensé 110 cas de barotraumatismes d’oreille moyenne
(BTOM), quatre cas de barotraumatismes d’oreille interne (BTOI)
pour 20 cas de BTS (uniquement chez les élèves), soit un rap-
port de 0,18. Pour un total annuel de 12 000 plongées « élèves »,
l’incidence est donc de 1,6 BTS pour 1000 plongées, contre neuf
BTOM pour 1000 plongées. Quatre-vingt pour cent des accidents
barotraumatiques surviennent en période hivernale, propice aux
viroses ORL. Les BTS concernent 5,8 % de la population des élèves
plongeurs mais l’incidence des BTS est sous-estimée car la majorité
des élèves en formation initiale (« cours plongeur de bord ») ne
consulte pas, par peur d’un échec au stage pour raison médicale.
Chez les 80 instructeurs avec 11 000 plongées à l’année, il n’a pas
été noté de BTS et seulement un BTOM et un BTOI. Dans cette
population, il y a d’avantage d’expérience, de prévention (abs-
tention de plongée en cas d’infection aiguë des voies aériennes
supérieures) et moins de stress.
L’estimation de l’incidence des BTS chez les pilotes n’est pas
connue, compte tenu du manque d’études fiables dans cette popu-
lation. En médecine aéronautique, une étude analysant le taux de
survenue de barotraumatismes chez des pilotes effectuant des vols
commerciaux au décours d’une rhinite aiguë banale rapporte 72 %
EMC - Oto-rhino-laryngologie
Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 01, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
Barotraumatisme sinusien  20-466-A-10
de barotraumatisme d’oreille pour 28 % de BTS [17] . Une étude
réalisée chez des pilotes militaires réalisant des vols en chambres
hypobariques retrouve un taux de BTS de 1,5 à 4 % [20] .
L’incidence et la prévalence des BTS sont plus difficiles à estimer
pour les causes plus rares. Cependant, la prévalence des BTS chez
les patients traités par oxygénothérapie en caisson hyperbare est
rapporté à 3 % [21] . La survenue d’un BTS au décours d’une anes-
thésie générale reste exceptionnelle avec un seul cas décrit dans
la littérature [22] .
 Présentation clinique
Selon l’activité en cause
La très grande majorité des cas de BTS surviennent à l’occasion
d’une plongée sous-marine (en bouteille ou en apnée) ou d’un vol
en avion.
Dans la littérature, il est toutefois décrit des BTS à l’occasion
d’autres activités à risque de variation pressionnelle comme le
passage thérapeutique en caisson hyperbare [21] , au cours d’une
ventilation au protoxyde d’azote lors d’une anesthésie géné-
rale [22] , lors d’une exposition à l’altitude, au vent violent type
vent Chinook dans les Rocheuses d’Amérique du Nord, lors d’un
mouchage violent, d’une manœuvre vigoureuse de Valsalva, lors
d’un saut en parachute [7] ou d’une plongée en chambre humide.
Selon la localisation anatomique
Tous les sinus peuvent être atteints avec une fréquence variable.
L’atteinte d’un seul sinus est le plus courant. L’atteinte du sinus
frontal est la plus fréquente (68 à 100 % selon les séries [5, 23] ),
loin devant le sinus maxillaire et l’ethmoïde [7] . L’atteinte sphé-
noïdale est beaucoup plus rare [24] . Ainsi dans une série de 50 BTS,
Edmonds ne recense que 6 % d’atteinte du sphénoïde [25] .
Selon la fréquence de survenue
Il faut distinguer deux formes cliniques dont le pronostic et la
prise en charge diffèrent.
Barotraumatisme sinusien accidentel
Il s’agit de la situation la plus fréquente. Il survient chez un
patient qui s’expose à l’activité pressionnelle avec une dysperméa-
bilité ostioméatale sinusienne aiguë en lien avec une infection
ORL ou une rhinite aiguë. La prise en charge thérapeutique est
simple et le risque de récidive faible, une fois les règles de préven-
tion acquises. Cela concerne essentiellement le plongeur débutant
ou le passager d’un vol commercial.
Barotraumatismes sinusiens réfractaires :
récidivant et chronique
La problématique est différente car ici la pratique de l’activité
pressionnelle crée ou décompense systématiquement une dys-
perméabilité nasosinusienne. Celle-ci est due à une variation
anatomique (exemple : concha bullosa, déviation septale non
symptomatique à l’équilibre pressionnel), ou à une authentique
pathologie nasosinusienne sous-jacente (exemple : polypose, rhi-
nite chronique) symptomatique en dehors même des expositions
aux variations de pression. L’activité en cause peut donc être
contre-indiquée.
La première situation est celle de BTS récidivant avec un retour
au calme nasosinusien en dehors de la pratique des activités
en cause. Le traitement et la place de la chirurgie doivent alors
tenir compte de la balance bénéfices (récupération d’une aptitude
professionnelle, pour éviter une réorientation)/risques (chirurgie
mini-invasive).
La seconde situation concerne un patient avec une pathologie
nasosinusienne chronique qui est symptomatique au quotidien,
et qui s’expose à la répétition de BTS lors d’activités pressionnelles.
L’adhésion au traitement est alors forte. Au minimum, les consé-
quences peuvent être minimes lorsque cela empêche un patient
de découvrir et de progresser dans une activité loisir. En revanche,
5
20-466-A-10  Barotraumatisme sinusien
la problématique peut être désastreuse chez un professionnel si
l’apparition tardive d’une pathologie vient compromettre l’avenir
de sa carrière.
 Classification
La classification de Weissmann [26] de 1972 est ancienne et
repose sur la durée et l’intensité des symptômes et la réalisation
de clichés radiographiques des sinus. Elle décrit trois stades de
sévérité du BTS :
• stade 1 : gêne douloureuse passagère avec radiographie nor-
male ;
• stade 2 : douleur inférieure à 24 heures avec épaississement
muqueux sinusien sur la radiographie ;
• stade 3 : douleur intense et persistante au-delà de 24 heures avec
comblement complet sinusien sur la radiographie.
La réalisation des clichés radiographiques standard des sinus
n’est pas plus proposée en routine, mais cette classification reste
d’actualité pour catégoriser les BTS en fonction de la durée des
symptômes [5] .
 Diagnostic positif
Dans la plupart des cas, le diagnostic reste clinique et repose sur
les données de l’interrogatoire et de l’examen clinique. L’imagerie
n’est pas nécessaire en première intention [27] et devient pertinente
pour éliminer un diagnostic différentiel en cas de doute, dans
les formes cliniques compliquées et en cas de barotraumatismes
récidivants pour le diagnostic étiologique.
Interrogatoire
L’interrogatoire doit faire préciser le mécanisme pressionnel en
cause et rechercher s’il s’agit d’un BTS en phase implosive à la
descente ou en phase explosive à l’ascension ou à la remontée.
À l’inverse, devant tout tableau de sinusite aiguë, il faut savoir
rechercher à l’anamnèse une exposition pressionnelle à risque que
le patient peut ne pas rapporter spontanément s’il n’établit pas le
lien de cause.
Le premier signe fonctionnel rapporté est la survenue rapide
d’une douleur faciale localisée ou d’une céphalée plus diffuse. Le
site de la douleur, lorsqu’elle est localisée, a une valeur localisatrice
sur le côté et le sinus atteint. Dans l’atteinte du sinus frontal, la
douleur se projette dans la région sus-orbitaire. Si le sinus maxil-
laire est atteint, les douleurs peuvent se projeter dans la région
sous-orbitaire et entraîner des douleurs dentaires. La douleur loca-
lisée au canthus interne oriente vers l’atteinte ethmoïdale. Les
douleurs rétro-orbitaires, occipitales et du vertex orientent vers
un BTS sphénoïdal [28] . Cette douleur est le plus souvent décrite
comme une sensation d’aiguille, de piqûre mais elle peut être plus
sourde [5] . Dans la littérature neurologique, un phénomène récent
est décrit : l’« airplane headache » (« le mal de tête en avion ») qui
correspond à une céphalée frontale ou dans la région sus-orbitaire
médiale qui dure moins de 30 minutes pendant un vol en avion
lors du décollage ou de l’atterrissage, sans anomalie clinique ou
radiologique [29–31] . Les patients rapportent souvent une sensation
de craquement dans la région du sinus concerné. Cela peut corres-
pondre aux lésions muqueuses et à la formation de l’hémorragie
sous-muqueuse [5] .
L’intensité de la douleur et ses conséquences varient en fonction
du contexte de survenue du BTS et de la rapidité d’installation du
delta pressionnel. La céphalée va d’une simple gêne à une dou-
leur intense, jusqu’à syncopale et alors dangereuse pour le patient
(risque de noyade en plongée sous-marine) ou pour les passagers
d’un vol si la douleur est incapacitante pour le pilote. La douleur
est d’autant plus intense qu’elle survient dans la forme explosive
du BTS.
En plongée, si la douleur apparaît lors de la descente (BTS
à forme implosive), celle-ci augmente progressivement avec
l’augmentation de la pression et représente un signal d’alarme
pour le plongeur qui stoppe alors sa plongée et remonte avant que
la douleur ne soit insupportable. En revanche, si la douleur sur-
6 EMC - Oto-rhino-laryngologie
Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 01, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
vient lors de la remontée (BTS à forme explosive), le plongeur ne
peut interrompre la remontée et la douleur va augmenter durant la
remontée proportionnellement à l’importance de l’hyperpression
relative créée dans le sinus jusqu’à devenir intense et insuppor-
table, voire syncopale.
Pour les pilotes ou les passagers d’un avion, la situation
s’inverse. Le pilote de chasse lors d’une montée rapide peut sta-
biliser son altitude pour éviter l’aggravation du BTS. Lors d’une
descente très rapide, la douleur peut atteindre rapidement son
acmé.
L’épistaxis est le deuxième symptôme le plus souvent rapporté
avec une incidence de 33 % pour Uzun [13] et Fagan et al. [23] , 58 %
pour Farmer [18] et 66 % pour Plafki et al. [32] . Elle survient dans
les formes implosives et signe un BTS de stade 3 : la dépression
intrasinusienne entraîne des lésions a vacuo jusqu’à l’hémorragie
intrasinusienne. Ce saignement ne s’extériorise pas immédiate-
ment dans la fosse nasale et, le plus souvent, le plongeur remarque
la présence de sang dans son masque en surface. Cette extério-
risation tardive s’explique par le fait que, lors de la remontée,
l’hyperpression relative qui se crée dans le sinus chasse le sang
intrasinusien dans la fosse nasale [13] .
Lors des consultations réalisées à l’école de plongée de la Marine
nationale entre 2003 et 2005 sur 168 cas de BTS, les symptômes
sont représentés dans 62,5 % des cas par des céphalées exclusives
et dans 37,5 % des cas par l’association céphalées–épistaxis.
Par la suite, l’interrogatoire doit faire rechercher les facteurs de
risque de la survenue du BTS et de sa récidive possible en cas de
nouvelle exposition pressionnelle à risque :
• symptômes évocateurs d’une infection ou d’une inflammation
aiguë des voies aériennes supérieures pendant l’activité pres-
sionnelle en cause ;
• antécédents rhinosinusiens : symptômes d’une rhinite ou
rhinosinusite chronique à savoir hyposmie voire anosmie, obs-
truction nasale, rhinorrhée, épistaxis, céphalée, prurit nasal,
éternuements à répétition (faire préciser les éventuels traite-
ments médicaux et/ou chirurgicaux entrepris avec antécédent
de chirurgie fonctionnelle endonasale, en particulier ethmoï-
dale) ;
• antécédents de traumatisme craniofacial ;
• antécédents de BTS et les circonstances de survenue ;
• antécédents d’allergie respiratoire, de pathologie pulmonaire
(asthme, mucoviscidose, dilatation des bronches).
Enfin, l’interrogatoire doit faire rechercher les symptômes évo-
cateurs d’un éventuel BTOM et/ou BTOI associé dans 20 % des
cas de BTS [8] : otalgie, hypoacousie, otorragie, acouphène, vertige,
nausée, vomissement.
Examen clinique
Pour le diagnostic positif, l’examen clinique est assez pauvre
et peu spécifique. Il a pour intérêt d’éliminer une surinfection,
une forme compliquée ou associée et de préciser le diagnostic
étiologique, notamment pour les BTS récidivants afin d’adapter
le traitement préventif.
L’examen clinique des fosses nasales comporte la réalisation
d’une rhinoscopie antérieure au spéculum et d’une endoscopie
des fosses nasales avec un nasofibroscope ou un optique de sinus
de 30◦ pour un examen des méats à la recherche des traces d’une
épistaxis lorsqu’elle est tarie. Lorsque le patient ne consulte pas
immédiatement, cet examen recherche une éventuelle surinfec-
tion avec la présence de pus au méat moyen (sinus antérieurs),
au méat supérieur (ethmoïde postérieur) ou dans le récessus
ethmoïdo-sphénoïdal (sphénoïde). Un prélèvement bactériolo-
gique peut alors être réalisé par un écouvillonnage.
Cette endoscopie est d’abord réalisée sans, puis après
l’imprégnation de xylocaïne naphazolinée qui permet de rétrac-
ter la muqueuse. L’objectif est de faire le bilan des anomalies
muqueuses et architecturales qui peuvent expliquer la survenue
du BTS.
Un examen du cadre orbitaire (inspection et palpation à la
recherche d’un emphysème périorbitaire), des paires crâniennes
(oculomotricité, sensibilité du nerf V3, acuité visuelle) et la
recherche d’une altération de la conscience, d’un syndrome
méningé et d’une éventuelle rhinoliquorrhée sont indispensables
 Barotraumatisme sinusien  20-466-A-10

pour dépister une éventuelle complication ophtalmologique ou

neuroméningée. Un examen ophtalmologique spécialisé doit être
réalisé en cas de complication.
L’examen clinique doit éliminer un BTOM et/ou BTOI associé
avec la réalisation d’une otoscopie, d’une acoumétrie, d’un exa-
men vestibulaire complet (recherche d’un nystagmus spontané,
épreuves vestibulaires statiques et dynamiques : manœuvre de
Romberg, des index, de Fukuda, de la marche en étoile).

Bilan paraclinique
Dans le cas d’un premier épisode de BTS avec contexte étio-
logique classique d’infection concomitante des voies aériennes
supérieures, si le diagnostic est évident et la symptomatologie
modérée, il n’est pas nécessaire de réaliser d’imagerie (radiogra-
phie ou scanner) [13] .
En revanche, en cas de doute diagnostique ou si la douleur
est intense, persiste ou s’aggrave, une imagerie doit être réalisée.
L’imagerie de référence est le scanner des sinus qui permet de pré-
ciser le ou les sinus en cause et le caractère partiel ou complet du
comblement [5] . La radiographie des sinus n’a plus sa place dans
les examens paracliniques et ne devrait être réservée qu’en cas
d’indisponibilité du scanner. L’IRM retrouve un hypersignal sur les
séquences T1 et T2, sans rehaussement après l’injection de produit
de contraste. Ces images sont liées à l’hémorragie sous-muqueuse
et peuvent rappeler celles vues dans le cas d’une mucocèle ou d’un
granulome à cholestérine [27] .
En cas de suspicion d’une complication orbitaire et/ou
méningo-encéphalique, une imagerie injectée orbitaire et cérébral
s’impose en urgence avec recours au scanner ou à l’IRM.
En cas de BTS récidivant ou chronique, il faut rechercher une
pathologie sinusienne préexistante avec un bilan comprenant une
endoscopie nasale et un scanner des sinus (anomalies muqueuse
et architecturales). Une rhinomanométrie peut être proposée en
cas d’obstruction nasale chronique pour confirmer objectivement
la chute des débits et l’augmentation des résistances dans une
ou les deux fosses nasales et apprécier l’influence d’un obstacle
mécanique et/ou muqueux inflammatoire (réponse au test aux
vasoconstricteurs locaux) sur la genèse de cette obstruction. Si ce
bilan est négatif, une enquête allergologique est proposée.
 Diagnostic différentiel
Le diagnostic positif du BTS est clinique et assez simple compte
tenu du contexte de survenue. En cas de doute, l’imagerie permet
de rectifier le diagnostic. Il faut toutefois savoir éliminer :
• une odontalgie barotraumatique survenant le plus souvent
à la remontée. La douleur peut mimer une douleur de BTS
maxillaire lorsqu’elle concerne une dent de l’arcade supérieure.
Elle survient en général avec l’expansion volumique de bulles
d’air trappées dans une carie, une pulpite chronique ou dans
une dent ayant fait l’objet d’un traitement canalaire incom-
plet [7, 33] ;
• l’épistaxis peut être causée par le squeeze du masque d’un plon-
geur sous-marin [7, 33] . Il s’agit d’une dépression du contenu
aérien entre le masque et les espaces périorbitaires qui survient
à la descente. Si cette dépression n’est pas compensée par une
insufflation d’air par le nez dans le masque (plongeurs néo-
phytes ou plongeurs militaires qui veulent éviter d’être repérés
par les bulles), les vaisseaux de la tâche vasculaire dans la fosse
nasale peuvent se rompre. Il peut s’y associer une hémorragie
sous-conjonctivale et/ou une ecchymose périorbitaire bilatérale
qui sont caractéristiques (Fig. 4) ;
• face à une algie de la face ou une céphalée, il faut savoir
rechercher d’autres causes et Cheshire [33] propose la liste
suivante d’étiologies possibles en plongée : otite barotrauma-
tique, masque trop serré, inconfort du détendeur en bouche
avec tension de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM),
hypercapnie, traumatisme facial, effet systémique d’une enve-
nimation, céphalée liée à l’eau froide, céphalée de tension, crise
de migraine, algie vasculaire de la face, accident de désaturation
et aéroembolisme, toxicité du monoxyde de carbone, etc.
Figure 4. Diagnostic différentiel : squeeze du masque.
L’algie vasculaire de la face est volontiers déclenchée par
l’hypoxie relative régnant dans les avions [34] . La douleur est
volontiers calmée par l’inhalation d’oxygène et peut être prévenue
par la prise de dérivés de l’ergot de seigle avant les vols.
 Formes cliniques compliquées
Elles sont très rares et font l’objet de case report ou de petites
séries dans la littérature. Elles correspondent toujours à des formes
explosives sévères. Il est remarquable de noter que ces formes
compliquées surviennent souvent pour des plongées peu pro-
fondes de 3 à 4 m [35, 36] , là où le delta pressionnel est le plus
important.
Atteinte du nerf infraorbitaire (V2)
L’atteinte barotraumatique du nerf infraorbitaire (branche V2)
est décrite dans des formes explosives de BTS maxillaire lors de la
remontée en plongée [37] ou lors d’ascension aéronautique [38] . Elle
se manifeste par une hypoesthésie et éventuellement des pares-
thésies dans le territoire cutanée de la pommette et de la lèvre
supérieure [39] . L’hyperpression relative qui se développe dans le
sinus maxillaire entraîne une neurapraxie par ischémie réversible
du nerf infraorbitaire dans son canal infraorbitaire, d’autant plus
s’il existe une déhiscence. Il est donc important de rechercher des
antécédents de traumatisme orbitaire ou sinusien [3] . Les symp-
tômes régressent en moins de 48 heures.
Échappement gazeux extrasinusien
par rupture osseuse ou via déhiscence
La rupture exceptionnelle d’une paroi osseuse du sinus ou
l’échappement de gaz à travers une déhiscence qui peut être
spontanée, post-traumatique ou consécutive à une chirurgie sinu-
sienne peut se traduire par :
• un emphysème sous-cutané de localisation sus- ou sous-
orbitaire avec pneumorbite (Fig. 5) [36, 38] . Une fragilité du toit
du sinus maxillaire ou de la lame papyracée [40] permet à l’air
de s’échapper et de se trapper dans le contenu orbitaire. Le
patient peut ressentir, outre la douleur, une sensation de pres-
sion dans un œil. Cette complication a été décrite lors d’une
plongée militaire en chambre humide ;
• une pneumencéphalie avec ou sans complication infectieuse
méningo-encéphalique associée. Il arrive que le patient res-
sente un simple craquement soudain pendant la plongée et que
les céphalées s’installent progressivement en quelques heures
après la plongée pour s’aggraver en 24 heures vers un véritable
syndrome d’hypertension intracrânienne [35] . Une pneumen-
céphalie de la selle turcique est décrite dans un cas de BTS
sphénoïdal à la remontée en plongée [41] . Il est décrit des cas
de volumineuses pneumencéphalies chez des patients avec des
ostéomes sinusiens avec extension intracrânienne [42, 43] . La

EMC - Oto-rhino-laryngologie 7

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 01, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
20-466-A-10  Barotraumatisme sinusien
A B
Figure 5. Barotraumatisme sinusien à la remontée compliqué d’un pneumorbite : aspect clinique (A) et tomodensitométrie en coupes axiale (B) et coronale
(C).
pneumatocèle peut être partiellement remplie d’un contenu
mucohémorragique stérile à risque de surinfection qui peut
justifier d’un drainage par craniotomie [35] .
Ces formes exceptionnellement rapportées surviendraient dans
50 % des cas chez des patients présentant des antécédents de
chirurgie endoscopique, en particulier ethmoïdale [44] .
Perte brutale de l’acuité visuelle
La perte brutale d’acuité visuelle est rapportée dans la littérature
avec plusieurs causes possibles. Elle peut être liée à une compres-
sion du nerf optique par l’expansion volumique d’une mucocèle
développée dans l’ethmoïde postérieure ou le sphénoïde dans le
cas décrit par Mowatt et Foster [11] . Dans ce cas, la perte d’acuité
visuelle peut prendre jusqu’à 90 minutes pour s’installer compte
tenu de la lente expansion volumique de la mucocèle. La perte
de vision peut être due à un BTS sphénoïdal avec déhiscence des
canaux optiques. Hexdall et Butler [45] ont décrit un cas en 2012
avec perte bilatérale de la vision sans céphalée en plongée réver-
sible après la remontée. Powell et al. [46] , en 2013, ont décrit un cas
de neuropathie optique unilatérale après BTS ethmoïdal avec rup-
ture de la lame papyracée lors d’une ascension en avion militaire.
La revue de Schipke de 2018 [4] retrouve six cas de pertes de vision
liées à un BTS sphénoïdal en plongée, deux cas en apnée, deux cas
en avion, trois cas en lien avec une mucocèle sphénoïdale et un
cas avec une pneumatocèle sphénoïdale.
Devant la suspicion de telles complications, une imagerie céré-
brale et des orbites s’impose en urgence avec un scanner, ou une
IRM.
Surinfection
Après ces complications rares et directement liées aux phé-
nomènes pressionnels, la complication plus classique est une
surinfection du contenu sérohématique au sein même de la cavité
sinusienne traumatisée avec un tableau de sinusite infectieuse
aiguë banale. Ce contenu mucoliquidien, avec des fragments de
muqueuse nécrosée dans un environnement confiné, fait le lit
de la multiplication bactérienne [47] . Pour les BTS survenus au
décours d’une plongée sous-marine, une surinfection secondaire
est retrouvée dans 28 à 60 % des cas [18] .
Plus grave est la surinfection au sein de la cavité aérique créée
au dépens des parties molles dans l’orbite (endophtalmie), les
méninges et le tissu cérébral (méningite [48] et empyème céré-
bral [44] ), voire la cloison nasale (abcès de cloison décrit dans le
cas de Jeong et al. à partir d’un BTS sphénoïdal) [28] .
8 EMC - Oto-rhino-laryngologie
Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 01, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
C
 Prise en charge thérapeutique
Traitement à la phase aiguë
Qu’il s’agisse d’un BTS accident au décours d’une rhinite aiguë
ou d’une infection des voies aériennes supérieures ou d’un nouvel
épisode de BTS chez un patient présentant un BTS récidivant ou
chronique, le traitement est essentiellement symptomatique à la
phase aiguë [5, 23] . Celui-ci associe :
• un traitement antalgique de palier 1, voire 2. Dans certains cas
de BTS survenant à la remontée, les céphalées intenses peuvent
nécessiter le recours aux morphiniques. Exceptionnellement,
seule la restauration d’une pression normale au niveau du sinus
bloqué par la mise en place d’un clou de Lemoyne (sinus fron-
tal) ou d’un drain d’Albertini après ponction au méat inférieur
(sinus maxillaire) sous anesthésie générale entraîne la sédation
de la douleur ;
• un traitement pour reperméabiliser l’ostium avec des lavages de
nez au sérum physiologique et des décongestionnants locaux
ou généraux. La corticothérapie per os peut être discutée et est
le plus souvent prescrite pendant 5 à 7 jours. Son but est de
réduire l’œdème responsable du dysfonctionnement ostioméa-
tal. La corticothérapie locale peut être délivrée avec des aérosols
soniques, pour calmer l’inflammation nasosinusienne ;
• une antibioprophylaxie per os (classiquement amoxicilline,
acide clavulanique ou céphalosporine de deuxième génération
en cas d’allergie ; certains auteurs préconisent les fluoroquino-
lones en monothérapie [15] ) est prescrite pendant 5 à 7 jours
pour éviter la surinfection bactérienne de façon systématique
pour les BTS de stade clinique 3 (durée > 24 heures), en parti-
culier après plongée en eau polluée. En cas de sinusite avérée
(fièvre, rhinorrhée purulente), l’antibiothérapie est démarrée
après les prélèvements bactériologiques.
La normalisation de la clinique signe la guérison.
En cas de doute avec un accident de décompression cérébral
avec un tableau de céphalée sévère qui persiste plusieurs heures
après la plongée, il ne faut pas hésiter à proposer un recompression
en urgence en caisson hyperbare thérapeutique [13] .
Traitement des formes compliquées
Dans les formes explosives avec passage d’air dans l’orbite ou
l’encéphale, l’attitude la plus souvent préconisée en première
intention est la simple surveillance clinique avec un contrôle sys-
tématique de l’imagerie à une semaine et un mois [41] .

Il faut informer le patient qu’il ne doit pas se moucher violem-
ment, éternuer les narines pincées ou réaliser de Valsalva pour ne
pas majorer l’emphysème [36] .
Une décompression orbitaire chirurgicale ou le traitement
d’une mucocèle compressive s’impose en cas de perte d’acuité
visuelle [11, 49] . En cas d’infection collectée ou de méningite avec
empyème, un drainage neurochirurgical est proposé [28, 35] .
Traitement étiologique en cas
de barotraumatisme sinusien récidivant
ou chronique
Il y a deux types de situation qu’il faut bien distinguer.
Barotraumatisme sinusien récidivant
monosinusien
Le premier tableau clinique classique est celui d’un pilote qui
présente des BTS récidivants d’un seul sinus en lien avec une
anomalie architecturale isolée qu’il convient de traiter par une
chirurgie endoscopique endonasale appropriée visant à rétablir
un flux aérien normal (septoplastie pour déviation de la cloison
nasale, résection d’une concha bullosa, traitement d’une inver-
sion de courbure d’un cornet moyen, etc.).
C’est la situation la plus simple à condition de bien faire le lien
étiopathogénique et de réduire au maximum le risque de compli-
cation d’un traitement chirurgical fonctionnel qui a pour seul
but de retrouver une aptitude à une activité professionnelle ou
de loisir. Le patient doit être informé de l’éventualité d’un échec
possible. Il est possible que cette atteinte architecturale retentisse
aussi dans la vie quotidienne (obstruction nasale permanente uni-
ou bilatérale), avec une meilleure motivation thérapeutique.
Barotraumatisme sinusien récidivant
ou chronique plurisinusien
La seconde situation, plus problématique, correspond aux
pilotes qui présentent une rhinosinusite chronique diffuse (rhi-
nite sévère, polypose nasosinusienne, rhinosinusite chronique
œdémateuse, rhinosinusite fongique allergique, etc.), en particu-
lier en cas d’échec du traitement médical.
Il faut distinguer dans cette population de patients atteints de
rhinosinusite chronique source de BTS récidivant ou chronique
dans le cadre de leur activité professionnelle et/ou de loisir, ceux
qui ont aussi une invalidité fonctionnelle dans leur vie quoti-
dienne, en l’absence même de contrainte pressionnelle. Dans ce
cas, la motivation thérapeutique est forte et la démarche suit les
standards. Néanmoins, il se pose alors secondairement la question
de l’aptitude pour la pratique de l’activité responsable du BTS.
Pour les patients qui ne sont gênés par leur pathologie qu’au
cours de leur activité à risque (BTS à répétition), la situation sort
du cadre thérapeutique habituel car le but du traitement est de
redonner une aptitude à cette activité. L’enjeu est majeur lorsque
cette activité est professionnelle.
Un traitement médical bien conduit et adapté à la pathologie
doit toujours être tenté en première intention. Ce n’est qu’en
cas d’échec qu’un geste chirurgical étiologique est proposé. Les
risques bien connus de la chirurgie endoscopique sinusienne, en
particulier ethmoïdo-frontale, doivent inciter le praticien ORL à
la prudence, surtout si la pathologie sinusienne en cause ne gêne
le patient que dans des conditions extraphysiologiques de loisir.
En cas de rhinite chronique, le traitement est médical en
première intention avec lavages des fosses nasales au sérum phy-
siologique et corticothérapie locale intranasale. En cas d’origine
allergique, le traitement local peut combiner corticothérapie et
antihistamnique. Un traitement antihistaminique oral selon les
recommandations de l’Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma
(ARIA) et une désensibilisation peuvent être proposés après
enquête allergique. Une hypertrophie turbinale non améliorée
par le traitement médical peut faire l’objet d’un traitement ins-
trumental (laser, radiofréquence, cautérisation) et, en cas d’échec,
une turbinectomie inférieure partielle est indiquée.
EMC - Oto-rhino-laryngologie
Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 01, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
Barotraumatisme sinusien  20-466-A-10
Pour la polypose nasosinusienne, le traitement est aussi médi-
cal en première intention avec association de lavages des fosses
nasales au sérum physiologique et d’une corticothérapie locale
continue à doses renforcées. Une corticothérapie générale peut
être proposée en cure courte à l’initiation du traitement et répé-
tée si besoin au maximum 2 à 3 fois par an (1 mg/kg par jour
pendant 8 à 10 jours). La chirurgie endonasale fonctionnelle est
indiquée dans les polyposes invalidantes et résistantes au trai-
tement médical bien conduit avec polypectomie et méatotomie
moyenne en première intention puis ethmoïdectomie totale avec
sphénoïdotomie en cas d’échec.
En cas de pathologie ethmoïdofrontale unilatérale, un traite-
ment chirurgical est proposé avec une ethmoïdectomie antérieure
ou complète. Une ablation de la cloison intersinusienne frontale
par un abord externe unilatéral sourcilier ou une voie palpébrale
supérieure peut être proposée pour aérer et drainer le sinus frontal
pathologique dans le sinus frontal sain.
La technique de dilatation d’un ostium sinusien à l’aide d’un
ballon (« balloon plasty » ou « sinuplasty ») a été introduite en
2005 dans l’arsenal thérapeutique des rhinosinusites chroniques.
Le principe est de cathétériser le canal nasofrontal à l’aide d’un
guide puis de dilater au ballon le canal sténosé ou occlus pour
recréer un couloir de drainage et ventiler de nouveau le sinus
frontal [50] . Il s’agit d’une technique mini-invasive, élégante, qui
peut être utilisée avec efficacité dans certains cas sélectionnés de
pathologie limitée au canal nasofrontal [51] . Malgré l’engouement
anglo-saxon de ces dernières années pour le développement de
cette technique, elle reste décevante et anecdotique dans le cas
des BTS récidivants ou chroniques, en particulier en termes de
récupération d’aptitude [52] .
Algorithme de prise en charge
des barotraumatismes sinusiens réfractaires
chez les professionnels de l’air
L’équipe du Centre médical militaire de San Antonio [53] repré-
sentant les équipes militaires texanes d’ORL de l’US Air Force
(USAF) et de l’US Army (USAR) proposent en 2018 un algorithme
pour la prise en charge des BTS réfractaires (BTS récidivant et BTS
chronique) chez les pilotes militaires.
L’inaptitude médicale au vol entraîne pour l’institution mili-
taire une perte des capacités opérationnelles et, pour l’intéressé,
une perte de revenu avec le risque d’une réorientation sur un poste
au sol, voire une rupture du contrat. Devant la motivation de ces
patients pour retrouver leur aptitude à voler, un algorithme de
prise en charge très interventionnelle est proposé au vu de leur
expérience chez neuf pilotes pris en charge en six ans. Tous ont
récupéré leur aptitude au vol après un délai moyen de 3,8 mois
(2,75 à 6 mois) avec une (77,8 %) ou deux (22,2 %) interventions
chirurgicales.
Le traitement chirurgical qui est proposé est systématique
et ne tient pas forcément compte des images radiologiques
puisque l’objectif est d’obtenir une clarté pansinusienne et une
ouverture de chaque méat. Cette intervention consiste en une
procédure standardisée bilatérale avec ethmoïdectomie totale,
sphénoïdotomie, méatotomie moyenne large et sinusotomie fron-
tale type Draf IIA. Les auteurs insistent sur l’intérêt de placer
des interfaces siliconées dans les méats moyens et le récessus
ethmoïdo-sphénoïdaux au moins dix jours, pour minimiser le
risque de synéchies.
Après la chirurgie, les auteurs préconisent trois semaines
d’antibiothérapie (clarithromycine, amoxicilline-acide clavula-
nique ou doxycycline) et de corticothérapie orale. Ils insistent
sur la nécessité de réaliser des lavages intensifs des fosses nasales
au sérum physiologique toutes les deux heures pendant deux
semaines, afin d’éviter les phénomènes de rhinite croûteuse. Un
contrôle endoscopique est réalisé à deux, quatre et six semaines
avec réalisation d’un contrôle de l’imagerie à six semaines. En
cas de bonne réponse clinique et radiologique, un test en caisson
hypobare est réalisé pour simuler les changements de pression
qui surviennent en vol opérationnel. Si ce test se réalise sans
problème, le pilote retrouve son aptitude à voler sans restriction.
Pour ceux qui restent symptomatiques et qui souhaitent recou-
vrir leur aptitude, une procédure chirurgicale plus agressive est
9
20-466-A-10  Barotraumatisme sinusien
proposée avec un Draf III, ou une procédure de Lothrop modi-
fiée. En addition des interfaces siliconées, le néo-ostium frontal
est cathétérisé trois semaines. Le même suivi est alors réalisé.
Si le patient reste encore symptomatique, une commission
médicale est sollicitée pour déterminer si le patient peut bénéficier
d’une adaptation de poste au sol, voire d’une réforme.
Il est impératif que ces patients avec des situations rares soient
adressés dans des centres experts de recours dans la chirurgie endo-
nasale.
 Résultats du traitement
Dans le cadre du BTS accident, le traitement médical est tou-
jours efficace et la chirurgie a une place anecdotique (forme
hyperalgique ou compliquée). L’éducation et la prévention évite
la récidive.
Pour les BTS réfractaires, le traitement médical bien conduit
permet, dans 50 à 77 % des cas, une reprise de l’activité [3, 54] . En
cas d’échec, le traitement chirurgical est indiqué avec une aptitude
à l’activité en cause récupérée dans 92 à 100 % des cas.
Les séries publiées rapportant les résultats de la chirurgie
endoscopique sinusienne fonctionnelle, en particulier dans ces
indications, sont peu nombreuses. Parsons et al. [55] rapportent
92 % de bons résultats avec reprise des vols pour des pilotes pro-
fessionnels traités par une chirurgie endoscopique ethmoïdale
avec une guérison dans 62 % des cas et, dans 28 % des cas, la
survenue de quelques BTS ne compromettant pas la pratique aéro-
nautique, y compris professionnelle. O’Reilly et al. [56] rapportent
95 % d’efficacité et Boston et al., sur une série de neuf aviateurs,
100 % [53] .
Le milieu ambiant en plongée sous-marine est plus hostile que
les conditions rencontrées en aéronautique et les résultats des
traitements sont moins bons que pour les BTS survenant lors
d’activités aéronautiques.
 Prévention
Avec une attitude préventive simple qui consiste à éviter
l’activité à risque en cas d’infection aiguë des voies aériennes
supérieures ou d’une rhinite aiguë, le BTS accident ne devrait pas
être rencontré. En effet, dans la population des 80 instructeurs de
l’école de plongée de la Marine nationale, alertés des risques d’une
plongée en cas d’infection aiguë des voies aériennes supérieures,
aucun cas de BTS n’a été signalé au décours de 11 000 plongées
en un an.
Il est fondamental que les médecins généralistes diffusent les
règles de prévention aux patients effectuant des activités avec un
risque de BTS, en particulier la plongée sous-marine. Pour les per-
sonnels navigants des compagnies aériennes, il est souhaitable de
proposer la même attitude.
Un examen ORL minutieux doit être réalisé lors de la délivrance
du certificat de non contre-indication à la plongée [13] .
En plongée, les novices doivent être éduqués lors de leur forma-
tion initiale aux bonnes techniques : immersion les pieds devant,
réalisation efficace des techniques pour équilibrer les pressions,
comme la manœuvre de Valsalva, en débutant immédiatement
après l’immersion et uniquement pendant la descente, régulière-
ment tous les 0,5 à 1 m, vitesse de progression lente à la descente
et à la remontée [13] .
Les décongestionnants par voie nasale ou générale sont lar-
gement utilisés en prévention par les plongeurs (ne voulant
éviter une plongée sous aucun prétexte, au cours d’un voyage
thématique court) mais aussi par les personnels navigants des
compagnies aériennes, souvent en automédication ou sur les
conseils de non-professionnels de la santé ou via Internet. Néan-
moins, aucune étude ne permet de préciser la fréquence de cette
pratique.
Le risque de cette pratique, surtout lors d’une plongée sous-
marine, est d’empêcher la survenue du BTS à la descente qui est
moins grave et d’exposer le plongeur à un BTS à la remontée (par
rebond congestif), très dangereux en raison du caractère syncopal
de la douleur [3] . Il est raisonnable de déconseiller cette pratique,
10
Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 01, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
particulièrement chez les patients qui présentent des BTS réci-
divants. Certains [49] déconseillent les vasoconstricteurs par voie
générale ou locale dans les 12 heures précédant une plongée sous-
marine.
Pour les passagers ne pouvant pas annuler leur vol commercial,
il est licite de prescrire un vasoconstricteur per os avant le vol et un
vasoconstricteur par voie nasale juste avant la descente [20] . Dans
le domaine de l’otite barotraumatique, une étude [57] indique que
la prise de 120 mg de pseudoéphédrine prise 30 minutes avant
l’exposition à risque réduit l’incidence d’otite barotraumatique
de 52 % chez les patients avec un antécédent d’otite barotrau-
matique. En revanche, ce risque relatif ne se réduit que de 10 %
pour les patients utilisant l’oxymétazoline seule (décongestion-
nant local).
 Aspects médico-légaux
Plongée loisir
Les articles L231-2 à L 231-2-3 du code du sport, les décrets du
24 août 2016 et du 12 octobre 2016 définissent les conditions de
délivrance du certificat médical d’absence de contre-indication
à la pratique sportive [58] . D’après l’arrêté du 24 juillet 2017,
la plongée subaquatique fait partie des disciplines à contraintes
particulières par l’environnement spécifique dans lequel elle se
pratique. Cela regroupe la plongée en scaphandre en tous lieux
et la plongée libre (apnée) en milieu naturel et fosse de plus
de six mètres. Pour pratiquer ces activités, il faut un certificat
médical d’absence de contre-indication (CACI) de moins d’un
an, délivré par tout docteur en médecine. Cet arrêté rappelle
que l’examen médical doit se faire par un médecin compétent
avec un examen clinique complet avec une attention particu-
lière sur l’examen ORL. La Commission médicale et de prévention
nationale (CMPN) de la Fédération française d’études et de sports
sous-marins (FFESSM) préconise toutefois aux membres et licen-
ciés de privilégier, chaque fois que possible, le recours à un
médecin fédéral.
L’édition du 4 janvier 2012 de la CMPN de la FFESSM laisse une
grande latitude au praticien pour l’aptitude. Deux seules causes de
contre-indications temporaires à la pratique de la plongée sous-
marine sont spécifiées : un épisode infectieux rhinosinusien et
la polypose nasosinusienne. Néanmoins, toute pathologie rhi-
nosinusienne compromettant de façon définitive l’équilibre des
pressions dans les sinus de la face constitue une contre-indication
absolue. En pratique, il est fréquent de voir des plongeurs sous-
marins atteints de polypose nasosinusienne qui continuent à
plonger.
Plongée professionnelle civile
D’après les recommandations de bonne pratique sur la prise
en charge en santé au travail des travailleurs intervenant en
conditions hyperbares (version du 7 juillet 2016 [58] , la plongée
professionnelle relève d’un certificat d’aptitude. La radiographie
des sinus n’est pas recommandée comme examen systématique.
Une endoscopie nasale et un scanner des sinus doivent être réalisés
en cas de doute.
Pour la plongée professionnelle, les mêmes normes que la plon-
gée de loisir s’appliquent avec un élément supplémentaire : les
sinusites chroniques doivent être évaluées individuellement. Il
faut être prudent et il ne paraît pas raisonnable d’autoriser une
activité de plongée professionnelle à un patient qui présente une
pathologie rhinosinusienne chronique dès qu’elle entraîne un BTS
récidivant ou chronique. Un traitement doit être proposé avec
contrôle du résultat anatomique au niveau du sinus en cause par
un scanner de contrôle et, éventuellement, un test en caisson
hyperbare.
Plongée militaire
D’après l’instruction relative à l’aptitude médicale à la plongée
subaquatique et au travail en milieu hyperbare dans les armées du
EMC - Oto-rhino-laryngologie

21 juillet 2014, « les déviations de la cloison nasale n’entraînant
pas de dysperméabilité sinusienne ne sont pas éliminatoires ».
Personnel navigant civil
D’après le texte européen n◦ 1178/2011 de la Commission
du 3 novembre 2011, selon les recommandations de l’European
Aviation Safety Agency (EASA), les normes civiles pour le person-
nel navigant indique que la présence d’un des troubles suivants
entraîne l’inaptitude : « une limitation notable de la perméabilité
aérienne des voies nasales ou un dysfonctionnement des sinus ».
Personnel navigant militaire
D’après l’instruction ministérielle relative à l’aptitude médi-
cale aux emplois du personnel navigant des forces armées du
20 février 2008, pour l’admission initiale, « les fosses nasales
doivent être normalement perméables. Les déviations septales
et les hypertrophies turbinales qui diminuent sensiblement la
perméabilité nasale et les infections aiguës ou chroniques des
voies aériennes supérieures constituent une cause d’élimination
temporaire ou définitive, selon leur curabilité et le résultat fonc-
tionnel postopératoire ». En expertise révisionnelle, les conditions
ne diffèrent de celles de l’admission que pour le point suivant :
« sont compatibles les antécédents d’intervention pour sinu-
site chronique sous réserve d’un recul de trois à six mois après
l’intervention et d’examens endoscopique et tomodensitomé-
trique satisfaisants ».
Parachutisme militaire
D’après l’instruction ministérielle relative à l’aptitude médi-
cale à la pratique du parachutisme militaire du 7 janvier 2016,
sont éliminatoires à l’expertise initiale : la polypose nasosinu-
sienne symptomatique, les antécédents de chirurgie sinusienne
pour pathologie chronique et polypose, les troubles de la venti-
lation sinusienne. Sont tolérées les déviations de cloison nasale
n’entraînant pas de dysperméabilité sinusienne.
Parachutisme sportif
Toute délivrance de licence est assujettie à la présentation d’un
certificat médical de non contre-indication à la pratique du para-
chutisme qui peut être délivré par tout médecin. Dans la liste
des contre-indications éditée par la Fédération française de para-
chutisme (règlement médical fédéral de la Fédération française
de parachutisme adopté le 22 novembre 2008 et modifié le
25 octobre 2013), seule une infection aiguë des voies aériennes
supérieures est une contre-indication temporaire.
Reprise de l’activité après
un barotraumatisme sinusien
Pour les BTS accidents qui sont les plus fréquents, la reprise de
l’activité déclenchante ne pose pas de problème. Le délai de reprise
est fonction de l’intensité des symptômes. Dans les BTS de stade 1,
l’activité peut être reprise après sept jours. Dans les stades 2 et 3,
un arrêt de l’activité d’un mois à un mois et demi est préconisé
avec vérification de l’intégrité des sinus de la face par un scanner
de contrôle avant la reprise.
Pour les BTS récidivants ou chroniques, la reprise de l’activité
est envisagée une fois l’étiologie traitée, après vérification par un
scanner de contrôle et, éventuellement, un test en caisson. Pour
la plongée sous-marine exercée à titre professionnel, un test en
caisson hyperbare à 4 ATA (profondeur équivalente à 30 m) est
indiqué avant de se prononcer sur l’aptitude. Pour les personnels
navigants, un vol en chambre d’altitude ou un test en caisson
hypobare peut être proposé pour les cas difficiles.
 Conclusion
Les BTS, fréquents dans leur forme accidentelle mineure dans
un contexte d’inflammation aiguë rhinosinusienne, ne pose pas
EMC - Oto-rhino-laryngologie
Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 01, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
Barotraumatisme sinusien  20-466-A-10
de problème diagnostique, thérapeutique et l’activité peut être
reprise rapidement une fois le calme intrasinusien retrouvé.
Plus difficile, la prise en charge chirurgicale de recours des BTS
récidivants ou chroniques chez les professionnels de la plongée et
les personnels navigants doit être assurée dans des services ORL
experts. Pour les prévenir, il est impératif d’être rigoureux lors de
la sélection des sujets exposés, en particulier les professionnels.
Les complications bien qu’exceptionnelles peuvent mettre en
danger le pronostic visuel ou vital lorsqu’il s’est créée une brèche
ostéodurale. La douleur sévère et incapacitante est aussi un risque
de noyade, de crash ou d’échec d’une opération militaire chez les
plongeurs de combat et les pilotes de chasse.
Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs n’ont pas transmis de liens d’intérêts
en relation avec cet article.
 Références
[1] Azizi MH. Ear disorders in scuba divers. Int J Occup Environ Med
2011;2:20–6.
[2] René F. La plongée dans toute sa théorie. TS Publications 2018.
[3] Livingstone DM, Lange B. Rhinologic and oral-maxillofacial
complications from scuba diving: a systematic review with recommen-
dations. Diving Hyperb Med 2018;48:79–83.
[4] Schipke JD, Cleveland S, Drees M. Sphenoid sinus barotrauma in diving:
case series and review of the literature. Res Sports Med 2018;26:124–37.
[5] Vaezeafshar R, Psaltis AJ, Rao VK, Zarabanda D, Patel ZM, Nayak JV.
Barosinusitis: comprehensive review and proposed new classification
system. Allergy Rhinol (Providence) 2017;8:109–17.
[6] Flottes L. Barotrauma of the ear and sinuses caused by underwater
immersion. Acta Otorinolaryngol Iber Am 1965;16:453–83.
[7] Lynch JH, Deaton TG. Barotrauma with extreme pressures in sport: from
scuba to skydiving. Curr Sports Med Rep 2014;13:107–12.
[8] Broussolle B. Physiologie et médecine de la plongée. Paris: Ellipses;
2006.
[9] Xu X, Wang B, Jin Z, Zhang Y. A dynamic rabbit model of sinus
barotrauma and its related pathology. Aerosp Med Hum Perform
2016;87:521–7.
[10] Baughman SM, Brennan J. Barotrauma secondary to inflammatory
maxillary sinus polyp: a case report. Aviat Space Environ Med
2002;73:1127–31.
[11] Mowatt L, Foster T. Sphenoidal sinus mucocele presenting with acute
visual loss in a scuba diver. BMJ Case Rep 2013;2013.
[12] Baroody FM, Suh SH, Naclerio RM. Total IgE serum levels correlate
with sinus mucosal thickness on computerized tomography scans. J
Allergy Clin Immunol 1997;100:563–8.
[13] Uzun C. Paranasal sinus barotrauma in sports self-contained underwater
breathing apparatus divers. J Laryngol Otol 2009;123:80–4.
[14] Bourolias C, Gkotsis A. Sphenoid sinus barotrauma after free diving.
Am J Otolaryngol 2011;32:159–61.
[15] Lachkar A, Aabach A, Elayoubi F, Ghailan R. Frontal sinus barotrauma:
about a case and review of the literature. Pan Afr Med J 2016;24:272.
[16] Reidenberg JS, Laitman JT. Sisters of the sinuses: cetacean air sacs. Anat
Rec (Hoboken) 2008;291:1389–96.
[17] Rosenkvist L, Klokker M, Katholm M. Upper respiratory infections and
barotraumas in commercial pilots: a retrospective survey. Aviat Space
Environ Med 2008;79:960–3.
[18] Bove AA, Davis JC. Bove and Davis’ diving medicine. Philadelphia:
WB Saunders; 2004, 623p.
[19] Taylor DM, O’Toole KS, Ryan CM. Experienced scuba divers in Aus-
tralia and the United States suffer considerable injury and morbidity.
Wilderness Environ Med 2003;14:83–8.
[20] Weitzel EK, McMains KC, Rajapaksa S, Wormald PJ. Aerosinusitis:
pathophysiology, prophylaxis, and management in passengers and air-
crew. Aviat Space Environ Med 2008;79:50–3.
[21] Fitzpatrick DT, Franck BA, Mason KT, Shannon SG. Risk factors for
symptomatic otic and sinus barotrauma in a multiplace hyperbaric cham-
ber. Undersea Hyperb Med 1999;26:243–7.
[22] Salvinelli F, Rinaldi V, D’Ascanio L. Paranasal sinus barotrauma in
general anesthesia: special attention. J Clin Anesth 2005;17:323.
[23] Fagan P, McKenzie B, Edmonds C. Sinus barotrauma in divers. Ann Otol
Rhinol Laryngol 1976;85(1Pt1):61–4.
[24] Becker GD, Parell GJ. Barotrauma of the ears and sinuses after scuba
diving. Eur Arch ORL 2001;258:159–63.
[25] Edmonds C, Lowry C, Pennefather J. Diving and subaquatic medicine.
Oxford: Butterworth-Heinemann; 1998.
11
20-466-A-10  Barotraumatisme sinusien

[26] Weissman B, Green RS, Roberts PT. Frontal sinus barotrauma. Laryn-
goscope 1972;82:2160–8.
[27] Segev Y, Landsberg R, Fliss DM. MR imaging appearance of frontal
sinus barotrauma. AJNR Am J Neuroradiol 2003;24:346–7.
[28] Jeong JH, Kim K, Cho SH, Kim KR. Sphenoid sinus barotrauma after
scuba diving. Am J Otolaryngol 2012;33:477–80.
[29] Mohamad I. Aeroplane headache and sinus barotrauma: any missing
link? Cephalalgia 2012;32:1087.
[30] Mainardi F, Maggioni F, Lisotto C, Zanchin G. Diagnosis and mana-
gement of headache attributed to airplane travel. Curr Neurol Neurosci
Rep 2013;13:335.
[31] Bui SB, Gazerani P. Headache attributed to airplane travel: diagnosis,
pathophysiology, and treatment - a systematic review. J Headache Pain
2017;18:84.
[32] Plafki C, Peters P, Almeling M, Welslau W, Busch R. Complications
and side effects of hyperbaric oxygen therapy. Aviat Space Environ Med
2000;71:119–24.
[33] Cheshire WP. Headache and facial pain in scuba divers. Curr Pain Hea-
dache Rep 2004;8:315–20.
[34] Zhao JM, Schaanning J, Sjaastad O. Cluster headache: the effect of low
oxygen saturation. Headache 1990;30:656–9.
[35] Murugesan C, Powell M, Khayal HB. Sinus barotrauma leading to extra-
dural muco-pneumocephalus. Br J Neurosurg 2010;24:80–1.
[36] Pennell DJL, Asimakopoulos P, Ram B, Veitch DY. Periorbital
emphysema after dive barotrauma without radiological evidence
of paranasal sinus injury. Aviat Space Environ Med 2014;85:
863–6.
[37] Butler FK, Bove AA. Infraorbital hypesthesia after maxillary sinus baro-
trauma. Undersea Hyperb Med 1999;26:257–9.
[38] Garges LM. Maxillary sinus barotrauma–case report and review. Aviat
Space Environ Med 1985;56:796–802.
[39] Murrison AW, Smith DJ, Francis TJ, Counter RT. Maxillary sinus
barotrauma with fifth cranial nerve involvement. J Laryngol Otol
1991;105:217–9.
[40] Bolognini A, Delehaye E, Cau M, Cosso L. Barotraumatic orbital emphy-
sema of rhinogenic origin in a breath-hold diver: a case report. Undersea
Hyperb Med 2008;35:163–7.
[41] Tryggvason G, Briem B, Guomundsson O, Einarsdóttir H. Sphenoid
sinus barotrauma with intracranial air in sella turcica after diving. Acta
Radiol 2006;47:872–4.
[42] Mahabir RC, Szymczak A, Sutherland GR. Intracerebral pneumatocele
presenting after air travel. J Neurosurg 2004;101:340–2.
[43] Rodenberg H. Severe frontal sinus barotrauma in an airline passenger: a
case report and review. J Emerg Med 1988;6:113–5.
[44] Parell GJ, Becker GD. Neurological consequences of scuba diving with
chronic sinusitis. Laryngoscope 2000;110:1358–60.
[45] Hexdall EJ, Butler FK. Transient vision loss at depth due to presumed
barotraumatic optic neuropathy. Undersea Hyperb Med 2012;39:911–4.
[46] Powell MR, Hurley LD, Richardson TC. An unusual complication of
barotrauma at altitude. Aerosp Med Hum Perform 2015;86:994–8.
[47] Hamilton-Farrell M, Bhattacharyya A. Barotrauma Injury 2004;35:
359–70.
[48] Javan R, Duszak R, Eisenberg AD, Eggers FM. Spontaneous pneumo-
cephalus after commercial air travel complicated by meningitis. Aviat
Space Environ Med 2011;82:1153–6.
[49] Larsen AS, Buchwald C, Vesterhauge S. Sinus barotrauma–late diagno-
sis and treatment with computer-aided endoscopic surgery. Aviat Space
Environ Med 2003;74:180–3.
[50] Bowles PF, Agrawal S, Salam MA. Efficacy of balloon sinuplasty in
treatment of frontal rhinosinusitis: a prospective study in sixty patients.
Clin Otolaryngol 2017;42:908–11.
[51] Abreu CB, Balsalobre L, Pascoto GR, Pozzobon M, Fuchs SC, Stamm
AC. Effectiveness of balloon sinuplasty in patients with chronic rhino-
sinusitis without polyposis. Braz J Otorhinolaryngol 2014;80:470–5.
[52] Andrews JN, Weitzel EK, Eller R, McMains CK. Unsuccessful frontal
balloon sinuplasty for recurrent sinus barotrauma. Aviat Space Environ
Med 2010;81:514–6.
[53] Boston AG, McMains KC, Chen PG, Weitzel EK. Algorithm for manage-
ment of the refractive aerosinusitis patient. Mil Med 2018;183:e246–50.
[54] Skevas T, Baumann I, Bruckner T, Clifton N, Plinkert PK, Klingmann
C. Medical and surgical treatment in divers with chronic rhinosinusitis
and paranasal sinus barotrauma. Eur Arch Otorhinolaryngol 2012;269:
853–60.
[55] Parsons DS, Chambers DW, Boyd EM. Long-term follow-up of aviators
after functional endoscopic sinus surgery for sinus barotrauma. Aviat
Space Environ Med 1997;68:1029–34.
[56] O’Reilly BJ, Lupa H, Mcrae A. The application of endoscopic sinus
surgery to the treatment of recurrent sinus barotrauma. Clin Otolaryngol
Allied Sci 1996;21:528–32.
[57] Jones JS, Sheffield W, White LJ, Bloom MA. A double-blind comparison
between oral pseudoephedrine and topical oxymetazoline in the preven-
tion of barotrauma during air travel. Am J Emerg Med 1998;16:262–4.
[58] Certificat médical. Commission médicale et de prévention nationale
[Internet] [cité 23 juin 2018]. Disponible sur : http://medical.ffessm.
fr/?page id=1266.
Pour en savoir plus
Klingmann C, Praetorius M, Baumann I, Plinkert PK. Otorhinolaryn-gologic
disorders and diving accidents: an analysis of 306 divers. Eur Arch
Otorhinolaryngol 2007;264:1243–51.

J.-B. Morvan (jbmorvan@hotmail.com).

Service d’oto-rhino-laryngologie et chirurgie cervico-faciale, Hôpital d’instruction des armées (HIA) Sainte-Anne, 2, boulevard Sainte-Anne, 83000 Toulon,
France.
J. Morin.
Service de médecine hyperbare et d’expertise plongée, Hôpital d’instruction des armées (HIA) Sainte-Anne, 2, boulevard Sainte-Anne, 83000 Toulon, France.
F.-X. Brocq.
Centre d’expertise médicale du personnel naviguant (CEMPN) de Toulon, Hôpital d’instruction des armées (HIA) Sainte-Anne, 14, impasse Sainte-Anne,
83000 Toulon, France.
L. Vatin.
D. Rivière.
O. Cathelinaud.
Service d’oto-rhino-laryngologie et chirurgie cervico-faciale, Hôpital d’instruction des armées (HIA) Sainte-Anne, 2, boulevard Sainte-Anne, 83000 Toulon,
France.
J.-E. Blatteau.
Service de médecine hyperbare et d’expertise plongée, Hôpital d’instruction des armées (HIA) Sainte-Anne, 2, boulevard Sainte-Anne, 83000 Toulon, France.
F. Bousquet.
Service d’oto-rhino-laryngologie et chirurgie cervico-faciale, Hôpital d’instruction des armées (HIA) Sainte-Anne, 2, boulevard Sainte-Anne, 83000 Toulon,
France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Morvan JB, Morin J, Brocq FX, Vatin L, Rivière D, Cathelinaud O, et al. Barotraumatisme sinusien.
EMC - Oto-rhino-laryngologie 2019;14(3):1-12 [Article 20-466-A-10].

Disponibles sur www.em-consulte.com

Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

12 EMC - Oto-rhino-laryngologie

Téléchargé pour moncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juin 01, 2020.
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits réservés.