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CANCER BRONCHO-PULMONAIRE

SECONDAIRE

Professeur BROU-GODE

Université Félix Houphouët Boigny


UFRSMA
Département Médecine et Spécialités médicales
OBJECTIFS
1. Définir le cancer bronchopulmonaire secondaire

1. Citer 5 cancers primitifs à l’origine de cancer bronchopulmonaire


secondaire
2. Décrire la démarche diagnostique devant un cancer
bronchopulmonaire secondaire
3. Interpréter correctement l’image radiographique de la lymphangite
carcinomateuse et l’image en lâcher de ballons pulmonaires
PLAN
INTRODUCTION

I – GENERALITES

II – DIAGNOSTIC POSITIF

III – DEMARCHE DIAGNOSTIQUE

IV – DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

V- TRAITEMENT

CONCLUSION
INTRODUCTION
Définition :

•Le cancer bronchopulmonaire secondaire encore appelé métastase


bronchopulmonaire est l’envahissement du poumon par des cellules
tumorales provenant d’un cancer primitif extra pulmonaire
INTERET

Diagnostic : aisé repose sur l’imagerie car les aspects radiologiques


sont typiques, la difficulté réside dans la recherche du cancer primitif

Pronostic : péjoratif, les métastases pulmonaires traduisent un cancer


à un stade avancé, avec une mort inévitable
I - GENERALITES
Epidémiologie
• Les principales tumeurs associées à des métastases pulmonaires sont les
suivantes
Tableau I : Origine des métastases broncho-pulmonaires

Sein 19%
Appareil digestif 17%
Rein-vessie 10%
Génital 10%
Sarcomes 9%
Orl 4%
Thyroïde 3%
Prostate 2%
Indéterminées 15%
I - GENERALITES
Physiopathologie
• Les 03 voies de propagation des cancers secondaires sont

Voie de propagation par Voie de propagation Voie de propagation


contiguïté anatomique sanguine lymphatique
-Cancer du sein Nombreux cancers se Essentiellement les
-cancers sous drainent dans le filtre cancers digestifs
diaphragmatiques (foie, capillaire pulmonaire et
estomac, rate) métastasent d’emblée au
-cancers médiastinaux : niveau pulmonaire
œsophage, trachée,
lymphomes
DIAGNOSTIC POSITIF

Circonstance de découverte:

Fortuite dans 25% des cas par une radiologique systématique.

Au cours du bilan de survie d’un cancer connu

Devant une pleurésie récidivante


Devant des signes cliniques :

signes fonctionnels respiratoires


• dyspnée d’effort,

• toux tenace rauque,

• douleur thoracique rebelle aux antalgiques usuels (paracétamol, N-acétyl-


salicylique) témoignant de l’envahissement pariétal et pleural,
• Rarement une hémoptysie.
Des symptômes extra pulmonaires
• peuvent être liés au cancer primitif : douleurs osseuses costales ou
vertébrales
• Douleurs à l’hypochondre droit
• troubles urinaires : dysurie, pollakiurie, rétention aigue d’urine
• mastodymie (douleurs mammaires)
• metrorragies
 Examen physique

Etat général

• Apprécie l’état général (status performance)

• Permet de calculer l’indice de masse corporelle (poids (kg)/taille2 (cm) et de prendre les constantes du patient :

température, pouls, tension artérielle


Examen pleuropulmonaire

• peut être normal, ou présence de signes de détresse respiratoire

• parfois un syndrome d’épanchement pleural liquidien dont la ponction pleural exploratrice ramène un liquide

serohématique ou hémorragique
Examen des autres appareils

• Examen des aires ganglionnaires cervicales, susclaviculaires,


axillaires, inguinales à la recherche d’adénopathies superficielles

• Examen de la thyroïde : recherche une augmentation du volume de


la thyroïde avec une surface irrégulière et un aspect induré

• Examen des seins : on recherche une augmentation du volume


mammaire, un aspect en peau d’orange, un nodule mammaire
Examen des autres appareils

• Examen de l’appareil digestif : recherche une hépatomégalie de consistance


pierreuse, à surface irrégulière, à bord inférieure mousse et douloureuse à la palpation.
• Examen des testicules par la palpation chez le sujet jeune, on recherche un ou
testicule induré indolore
• Faire un toucher vaginal chez la femme : rechercher un utérus augmenté de volume
induré et douloureux à la palpation et/un col induré avec présence de sang au doigtier
• Faire un toucher rectal pour apprécier l’aspect de la prostate chez le sujet âgé de
plus de 40 ans : recherche une hypertrophie de la prostate de consistance dure
pierreuse, avec conservation du sillon médian
Examens paracliniques
• Examens paracliniques de présomption
o Radiographie thoracique
elle seule suffit au diagnostic de métastases pulmonaires, mais parfois
on peut avoir recours au scanner thoracique

On distingue différents aspects radiographiques


Radiographie thoracique de face : nodule pulmonaire unique

Opacité nodulaire à bord irrégulier


siégeant au tiers moyen du
poumon gauche
Radiographie thoracique de face : image en lacher de ballons pulmonaire

Opacités nodulaires à contours


nets, de tailles variables
disséminées dans les deux
champs pulmonaires
Radiographie thoracique de face : lymphangite carcinomateuse associée à un
épanchement pleural liquidien

Opacité réticulo-micronodulaires de bilatérales


disséminées dans les champs pulmonaires
évocatrices de la lymphangite carcinomateuse

Opacité dense de tonalité hydrique dont la limite


inférieure efface la coupole et comble les culs de
sacs costo-diaphragmatique et cardiophrénique
diaphragmatique, et la limite supérieure est
concave en haut et en dedans traduisant un
épanchement pleural liquidien associé
III - DIAGNOSTIQUE ETIOLOGIQUE
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
• Basée sur un trépied :
 Interrogatoire
• Recherche l’âge, le sexe, une profession exposante (mineurs, scieurs de bois,
peintre, précise la chronicité des symptômes et leurs descriptions, recherche des
symptômes extrathoraciques
• Dans les antécédents on recherche un tabagisme, actif ou passif, un cancer
connu, une exposition aux pesticides
Examen physique : doit être le plus complet possible comprend l’examen de
l’état général, l’examen pleuro pulmonaire et des autres appareils
Examen paracliniques d’orientation

• La radiographie thoracique : image en lâcher de ballons, ou lymphangite


carcinomateuse
• Scanner thoracique : pour mieux apprécier les lésions, et orienter le geste
diagnostic : fibroscopie bronchique, ou biopsie transparietale d’un nodule
périphérique, médiastinoscopie d’adénopathies sous carinaire
• Autres examens paracliniques orientés par l’examen physique :
échographie hépatique, échographie vésico-prostatique, mammographie,
échographie testiculaire, échographie thyroïdienne
Examens paracliniques de confirmation
basés sur :
• l’examen anatomopathologique des fragments de biopsie
• L’endoscopie bronchique : il est important de multiplier les biopsies afin de
d’obtenir le maximum de prélèvements pour augmenter les chances d’obtenir
un diagnostic. On pourra donc :

• Faire des biopsies étagées et /ou transbronchiques guidées par un


amplificateur de brillance.
• On peut également réaliser une biopsie pleurale en cas de pleurésie
associée
Les autres types de prélèvements biopsiques sont orientés par
l’examen physique et les examens paracliniques d’orientation

• Biopsie d’une adénopathie périphérique, cytoponction d’un nodule


mammaire, cytoponction d’un nodule thyroïdien, biopsie testiculaire,
biopsie hépatique, etc. pour un examen anatomo-pathologique qui
confirmera le cancer primitif
• Dosage de marqueurs tumoraux
• Dosage Antigène spécifique de la prostate qui est le marqueur spécifique du
cancer de la prostate
• Dosage de l’alpha-foetoprotéïne qui est le marqueur spécifique du cancer du
foie
• La positivité d’un marqueur tumoral ne suffit pas au diagnostic, et requiert la
réalisation de biopsie de l’organe incriminé.
IV DIAGNOSTIC DIFFERNTIEL :
• Il est essentiellement radiologique :

 devant un nodule unique :


• discuter le diagnostic d’une opacité ronde intra parenchymateuse
• ( tuberculome, : zone d’endémie tuberculeuse, signes d’imprégnation
tuberculeuse, IDRt positive (˃ à 10 mm).

 devant l’aspect de lymphangique carcinomateuse

• Discuter une miliaire tuberculeuse : zone d’endemie tuberculeuse, présence


de fièvre
• Une sarcoïdose, : absence de fièvre, sujet immunocompétant, dosage de
l’enzyme de conversion de l’angiotensine positif ˃ 70 UI/l
V - TRAITEMENT

•Avant tout symptomatique et fonction de la forme clinique de la


métastase
 Pleurésie :

•Ponction pleurale évacuatrice, corticoïdes, symphyse pleurale (talcage)

 Lymphangite carcinomateuse ou image en lâcher de ballons


pulmonaire

•Corticothérapie et oxygénothérapie si présence de signes de détresse


respiratoire
 Traitement adjuvant :

• Prophylaxie antithrombose veineuse : enoxaparine 0,4 ml/j en sous-cutané

• prise en charge de la douleur par la prescription de morphinique en première intension

• Nursing pour prévenir les complications de décubitus chez le sujet grabataire

 Traitement anticancéreux

• Dépend du type histologique du cancer primitif : chimiothérapie/radiothérapie et


hormonothérapie
Conclusion

• le cancer bronchopulmonaire secondaire est de diagnostic aisé, car les


images sont typiques et repose sur l’imagérie, la difficulté réside dans
la recherche du foyer primitif qui dans 15% des cas peut être
indéterminé.

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